Maya Lauqué reçoit Philippe Bas, Sénateur LR de la Manche sur le plateau des 4 vérités.
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00:00Bonjour Philippe Bas, merci beaucoup d'être avec nous ce matin.
00:07Les JO c'est fini dans deux jours, vous dites quoi ? Chouette, on va pouvoir enfin reparler de politique ?
00:12Non, la politique a continué pendant les JO, même si c'était une sorte de trêve,
00:18mais il ne faut plus perdre de temps maintenant pour que la France ait un gouvernement.
00:21On va en parler dans un instant, mais on va rester quelques minutes sur ces Jeux Olympiques.
00:25Beaucoup d'observateurs étrangers notamment ont été époustouflés par l'organisation, l'ambiance, la bonne humeur.
00:31Est-ce que la France a montré le meilleur d'elle-même ces derniers jours ?
00:35C'est certain et au-delà de toutes les espérances et ce qui s'est passé dans les coulisses,
00:38c'est-à-dire l'organisation, ce qui ne se voit pas a été remarquable.
00:41Les transports par exemple, que j'ai pu expérimenter, ont remarquablement fonctionné.
00:48Le comité des JO avait donné toutes les informations pour que les personnes qui assistent aux jeux puissent se transporter facilement,
00:57choisir les bonnes lignes et ça a parfaitement fonctionné.
01:00Il y a une organisation française, on dit qu'on est un peuple latin,
01:04parfois les peuples germaniques nous regardent de haut.
01:07Nous avons donné l'exemple de notre capacité d'organisation et moi j'en suis très fier.
01:11Et pourtant, que n'a-t-on pas entendu avant le début de ces JO ?
01:15Beaucoup de critiques exprimées, notamment envers la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo.
01:21C'est une autre spécialité française, le dénigrement.
01:24Je crois que si ces JO ont pu nous apporter un antidote, une sorte de vaccin, c'est une bonne affaire pour la France.
01:31Et l'auto-dénigrement aussi, est-ce que vous dites bravo ce matin à Anne Hidalgo pour l'organisation de ces jeux ?
01:35Je dis bravo à tous ceux qui ont contribué à leur réussite et la mairie de Paris en fait partie,
01:39la région Île-de-France avec Valérie Pécresse, le préfet de région Marc Guillaume.
01:45Tous les Français qui ont concouru à cette réussite méritent évidemment d'être félicités.
01:51La cérémonie d'ouverture a pu bousculer certaines personnes, je ne sais pas si vous en faites partie.
01:56A quoi aimeriez-vous que la cérémonie de clôture ressemble dimanche soir ?
02:01Si elle pouvait attirer le regard du monde entier avec autant d'imagination, de vitalité sur notre pays et sur Paris en particulier,
02:12ce serait également une très bonne chose et je ne doute pas que ce sera le cas.
02:15Comme la cérémonie d'ouverture l'a fait ?
02:17Tels que les choses sont parties, il n'y a aucune raison de douter qu'elle se termine bien.
02:21Comme la cérémonie d'ouverture l'a été, vous avez apprécié ?
02:23La cérémonie d'ouverture a globalement été extrêmement brillante.
02:26Je crois que personne ne le conteste en réalité dans le monde.
02:29Petite polémique en cette fin de compétition, sur les primes des médaillés en France, doivent-elles être défiscalisées ?
02:36Le ministre de l'économie et des finances vient enfin d'apporter une réponse qui aurait permis d'éviter la polémique,
02:44si elle avait été apportée d'entrée de jeu, bien sûr que oui.
02:47Elles avaient été mises en place, cette fiscalité, sous le gouvernement Fillon par David Douillet.
02:52Oui, mais ce n'était pas les Jeux Olympiques.
02:55Après l'euphorie des JO, la gueule de bois pourrait être phénoménale, a prévenu cette semaine le quotidien espagnol El País.
03:03Ce serait quoi pour vous la gueule de bois qu'Emmanuel Macron nomme pas rapidement un Premier ministre ?
03:08Il faut éviter la gueule de bois.
03:10Il faut donc que maintenant, on se mette en ordre de bataille, comme on l'a fait pour les Jeux Olympiques.
03:14La France doit avoir un gouvernement.
03:16Il faut arrêter de chercher à gagner du temps.
03:20Ce n'est pas au Parti politique de trouver spontanément une sorte d'entente entre eux, l'entente des contraires.
03:26C'est au Président de la République de désigner une personnalité qui aura les meilleures chances d'obtenir un accord aussi large que possible,
03:33et à défaut d'accord, parce qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale,
03:38d'éviter que se forme une majorité, une coalition de censure contre lui.
03:42Que ce gouvernement puisse non seulement tenir, mais aussi agir.
03:46Vous pensez qu'il joue la montre là Emmanuel Macron ?
03:48Il l'a joué. Il est temps d'en sortir.
03:50Pourquoi ? Dans quel but ?
03:52Je crois qu'il était indécis et qu'il a été fortement perturbé par la situation qu'il a lui-même créée.
03:58Vous savez, la dissolution, c'est fait pour régler un problème politique, pas pour en créer un.
04:03Ça a été la dissolution à l'envers.
04:05Le gouvernement de la France n'était pas en jeu aux Européennes, on l'avait assez dit,
04:09et le soir même du résultat, on met en jeu le gouvernement de la France à quelques semaines de l'ouverture des Jeux Olympiques.
04:17Les Français ont été cohérents avec eux-mêmes, ils ont voté à peu près au premier tour des législatives,
04:22de la même façon qu'aux Européennes.
04:24On ne peut pas attendre de nos concitoyens qui prennent au sérieux le vote, qui changent d'avis en trois semaines.
04:30Ça a été non seulement une erreur, mais ça a été une faute politique.
04:35Qu'il en ait subi le contre-coup, y compris intérieurement, je peux le comprendre,
04:39mais il est chef de l'État, maintenant c'est à lui de relancer la mécanique en prenant les initiatives nécessaires.
04:46Dès la semaine prochaine ?
04:48Le plus tôt possible.
04:49Mais qu'il comprenne que dans notre cinquième République, le président préside, mais c'est le gouvernement qui gouverne.
04:58Et comme sa majorité a été défaite, il ne doit pas nommer un premier ministre
05:04qui continue comme si de rien n'était la précédente majorité.
05:11Dans l'entourage d'Emmanuel Macron, l'élément de langage qui revient beaucoup depuis les législatives,
05:16c'est de dire que ce gouvernement doit exhaler une odeur de cohabitation.
05:19Vous voyez qui, vous Amathignon ?
05:21Vous vous rendez compte de ce vocabulaire ? Une odeur ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
05:26Je vois un premier ministre indépendant, bien sûr.
05:29Il n'a aucune chance de tenir et d'éviter une coalition de censure
05:35s'il n'écoute pas les différentes forces politiques de l'arc républicain,
05:41pas les extrêmes qui se combattent, qui se neutralisent,
05:44mais tous ceux qui sont capables pour le budget, pour la question du pouvoir d'achat,
05:51pour la question de l'immigration, de trouver entre eux un accord suffisant
05:55qui ne sera malheureusement pas majoritaire, mais qui pourrait compter au fond
05:58sur l'accord tacite d'un certain nombre de groupes parlementaires
06:02pour ne pas renverser ce gouvernement, parce que le chaos,
06:05c'est tout de même pire qu'un gouvernement minoritaire.
06:08Et aujourd'hui, il n'y a pas de gouvernement majoritaire possible.
06:10Donc, évitons au moins le chaos, s'il vous plaît.
06:13Je vais vous citer quelques noms, Xavier Bertrand revient beaucoup,
06:16Bernard Cazeneuve, Michel Barnier, Gérard Larcher, Jean-Louis Borloo,
06:19ce sont les noms qui sont cités. Est-ce qu'il y en a un parmi ces personnalités ?
06:23Vous voyez madame, il y a de la ressource en France quand même.
06:26On a là des personnalités qui correspondent toutes à une sorte de portrait robot.
06:32Des hommes d'Etat, des hommes d'expérience, des négociateurs, des hommes d'équilibre
06:37qui sont capables de dépasser l'esprit de parti pour s'élever à la hauteur de l'intérêt national.
06:45C'est ce qu'on exige. Et surtout des hommes qui tous ne sont pas les subordonnés
06:51du Président de la République, ont des états de service d'opposants
06:55et sont capables d'incarner un gouvernement qui ne soit plus un gouvernement subordonné
07:01au Président de la République mais un gouvernement libre et indépendant
07:05recherchant des majorités aussi larges que possible
07:08mais surtout qu'il n'y ait pas de coalition majoritaire contre eux.
07:12Que des hommes dans ces noms qui sont cités.
07:15Il y a aussi celui d'une femme, Lucie Casté, qui est la candidate du NFP.
07:19Elle ne serait pas une bonne candidate pour Matignon, Lucie Casté ?
07:23Madame, elle représente le Nouveau Front Populaire.
07:26Il a exactement 192 voix.
07:30Il en faut 289 pour la renverser.
07:34Croyez-vous que tous les autres ont envie du programme
07:37qui est un programme de ruine économique du Nouveau Front Populaire ?
07:42C'est une coalition d'ailleurs tout à fait précaire
07:46qui s'est constituée dans le cadre d'un accord électoral
07:49mais qui n'a pas d'accord de gouvernement
07:52et c'est une minorité aussi.
07:54Elle n'a aucune vocation en tant que minorité
07:57suscitant l'hostilité générale des autres groupes de l'Assemblée nationale à gouverner.
08:02Première étape pour le gouvernement qui sera nommé peut-être dans les semaines qui viennent
08:07c'est le budget qui doit être présenté à la rentrée.
08:09Il est préparé en ce moment.
08:10A gauche on craint déjà un passage en force antidémocratique.
08:13Il va falloir passer en force.
08:16Le futur gouvernement va devoir gouverner à coup de 49-3 ?
08:2049-3 c'est le dernier recours évidemment.
08:24Il faut d'abord compter sur le fait que le gouvernement présente un budget
08:29qui sera un budget d'économie.
08:31Nous sommes sous le coup d'une procédure pour déficit excessif.
08:34Vous avez vu la situation financière internationale, le krach boursier.
08:38La dette de la France est de plus en plus chère
08:40et par conséquent on ne peut plus laisser filer les déficits.
08:43Mais il faut que la politique d'économie massive
08:47soit aussi une politique qui comporte une dimension sociale.
08:51Autrement dit, vous faites 20 milliards d'économies.
08:53Rendez-en 5 pour régler un certain nombre de problèmes prioritaires pour les Français
08:58et que le contrat soit clairement passé devant eux.
09:01On ne peut pas se passer de faire des économies
09:03mais on ne peut pas se passer non plus de répondre aux problématiques
09:06de difficulté de pouvoir d'achat de ce pays.
09:08Merci beaucoup Philippe Bale d'avoir été avec nous ce matin.