Les 4 vérités - Xavier Bertrand

  • il y a 3 mois
Thomas Sotto reçoit Xavier Bertrand, Président LR de la région Hauts-de-France sur le plateau des 4 vérités. 

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00:00Bonjour et bienvenue dans les 4V, Xavier Bertrand.
00:04Bonjour.
00:05Les programmes des extrêmes mènent à la guerre civile.
00:08C'est ce qu'a dit Emmanuel Macron dans un podcast auquel il a participé hier.
00:11Est-ce que vous êtes d'accord avec le chef de l'État ?
00:13Il a perdu pied le Président.
00:15Ce n'est pas en faisant peur aux Français comme ça
00:18que ça changera quoi que ce soit la colère qu'il y a dans le pays.
00:21On sait tous, et à cause notamment de l'attitude irresponsable de la France insoumise,
00:26qu'il y a des risques d'émeute
00:28et que les extrêmes ont toujours la vocation de diviser un pays
00:33qui a besoin avant tout d'être rassemblé.
00:35Vous voyez un risque de guerre civile ?
00:36Non, on ne parle pas comme ça, on ne tient pas ce genre de propos.
00:39Et en plus, il est lui-même responsable de la situation depuis 7 ans
00:44avec en plus sa décision de dissolution au pire maman qui soit
00:48et ce saut dans l'inconnu, il en est responsable.
00:50Moi je préférerais qu'il dise clairement, qu'il fasse son mea culpa,
00:54qu'il nous dise pourquoi, depuis 7 ans, il a généré autant de colère dans le pays.
00:58Parce que les Français aujourd'hui veulent avant tout le sanctionner.
01:01Mais il y a différentes façons de le sanctionner.
01:03C'est lui imposer une cohabitation,
01:05alors ce sera soit une cohabitation avec le Rassemblement National de M. Bardella,
01:09soit une autre cohabitation,
01:11et notamment en votant pour les candidats, les républicains ou les candidats indépendants
01:16qui peuvent justement changer cette donne.
01:18Il a proposé un autre chemin, vous avez lu sa lettre, j'imagine de dimanche soir,
01:21lettre aux Français, il parle d'une troisième voie autour du bloc central.
01:24Est-ce que cette main tendue, vous êtes prêt à la prendre ?
01:27Est-ce que vous êtes prêt à faire une coalition avec Emmanuel Macron s'il vous le demande ?
01:30Il est où le changement de politique ?
01:32Il n'a toujours pas compris que les Français veulent vivre en sécurité.
01:35Que ne l'a-t-il pas fait depuis 7 ans ?
01:37Les Français veulent vivre de leur travail.
01:39Ceux qui donnent du travail ne veulent plus que ce soit le parcours du combattant.
01:42On veut avoir des services publics qui fonctionnent efficacement.
01:45La santé, 8 millions de Français sont sans médecin traitant, il faut que ça change.
01:49Vous allez à la pharmacie, vous ne trouvez pas les médicaments.
01:52C'est ça qui doit changer tout de suite.
01:54Et si c'est pour dire on va faire un peu autrement, mais comme avant, c'est non.
01:57Les Français veulent ce changement.
01:59Et s'il y a moyen de discuter du programme, ça peut être oui ?
02:01La seule façon de changer de projet, c'est qu'il y ait un changement de majorité
02:06et c'est de faire en sorte que nos candidats, ceux d'une droite républicaine totalement indépendante,
02:11puissent obtenir le maximum de sièges.
02:13C'est pour ça que je me bats.
02:15Et c'est pour ça qu'il se bat sur le terrain.
02:17Oui, les sondages ne font pas l'élection, mais ce n'est pas gagné.
02:19Vous avez 62 députés dans l'Assemblée sortante.
02:21Et 20 députés indépendants.
02:23Et là, quand on regarde les sondages, les LRRN, les LR Ciotis, on va dire, font 4%.
02:28Vous faites 7%.
02:29Ce n'est pas avec 7% qu'on pèse.
02:31Il y a une différence, Thomas Souto.
02:32On va regarder en détail les choses.
02:34C'est que les candidats sortants, comme aussi nos candidats qui sont bien souvent des élus locaux,
02:38parce que la droite républicaine, elle a beaucoup d'élus locaux.
02:41Ce sont des gens qui ne sont qu'aux responsables de rien de cette année passée.
02:45Ils sont complices de rien du tout.
02:47Ils se sont battus contre les décisions les plus injustes.
02:49Et cela bénéficie aujourd'hui de l'opposé.
02:52Sans jamais aller jusqu'à voter la censure.
02:54Oui, mais il faut bien dire les choses telles qu'elles sont.
02:56C'est qu'il y avait sur le budget, s'il était injuste, s'il faisait mal aux Français,
03:00la décision justement de s'opposer à ce budget et de voter clairement la censure.
03:04Donc nos candidats ne sont pas responsables de ces sept dernières années.
03:08Et ils proposent une autre voie.
03:10Et c'est ça qu'il est important d'entendre dans cette campagne.
03:12Vous parliez notamment des sondages.
03:14Si on donne le sondage de tous, aujourd'hui, regardez bien.
03:19La France n'est pas majoritairement rassemblement national.
03:23Elle n'est pas aujourd'hui rassemblement national.
03:26Il y a 35%, c'est beaucoup.
03:28Elle est plus rassemblement national que républicain ou que macroniste.
03:30J'entends bien.
03:31Mais ça veut donc dire qu'il y a deux tiers des Français qui ne veulent pas du rassemblement national.
03:35Et ce que je voudrais dire à ceux qui sont tentés de voter rassemblement national,
03:38tant ils sont en colère,
03:40c'est qu'il faut bien mesurer aussi les conséquences de ce qui se passera derrière.
03:44Je sais qu'ils en veulent aux présidents.
03:46Mais il faut voir que derrière, l'incompétence du rassemblement national
03:50et la façon dont ils diviseront forcément un pays fracturé,
03:54ça nous plongera dans de vraies turbulences et dans de graves difficultés.
03:57Est-ce qu'ils en veulent aux présidents ?
03:58Est-ce qu'ils en veulent à tous les partis qui sont passés au pouvoir
04:00et qui disent « ils nous ont tous déçus, eux on n'a pas… »
04:03Vous l'avez entendu ce « on n'a pas essayé » qu'on entend partout.
04:05Et quand on regarde le programme de Jordan Bardella hier,
04:08lutte contre l'insécurité, peine minimale, peine planchée pour casser la récidive,
04:12un big bang de l'autorité à l'école avec le port de l'uniforme,
04:14baisse des prix d'énergie, baisse des impôts de production, etc.
04:18Est-ce que le RN de Jordan Bardella ne serait pas en train de vouloir mettre en place
04:21tout ce que vous n'avez pas réussi à faire depuis des années ?
04:24C'est faux, nous l'avions mis en place.
04:26Les peines planchées pour éviter justement la récidive.
04:28Ça a été cassé par qui ?
04:30Par la gauche à l'époque, par François Hollande.
04:32Et vous me faites penser à une chose en disant « on ne les a pas essayées ».
04:34Je me souviens très bien en 2012,
04:36quand nous faisions campagne pour Nicolas Sarkozy, moi-même, aux législatives,
04:39nous disions « attention, regardez bien les projets,
04:42parce que derrière c'est la fin des heures supplémentaires défiscalisées ».
04:45Les gens étaient tellement en colère qu'ils ne nous ont pas écoutés.
04:47Un an après, dans les usines dans lesquelles j'avais été pendant la campagne,
04:50ils m'ont dit « Monsieur Bertrand, on a perdu les heures subdéfiscalisées ».
04:52C'est parce qu'à chaque fois, la colère, vous le savez, elle est mauvaise conseillère
04:56et on doit aussi voir quelles seront les conséquences.
04:59Mais aujourd'hui, dites tout.
05:00S'il y a le côté « on n'a pas essayé »,
05:02mais on ne regarde pas non plus les reniements du RN.
05:05Vous savez, mon opposition, depuis des années,
05:07à la prolifération, à l'invasion des éoliennes.
05:11Et depuis des années, j'ai cette position,
05:13en disant « trop, c'est trop, ça défiole les paysans ».
05:15Le RN disait « on va pousser le nucléaire ».
05:16Oui, le RN disait « oui, Bertrand dit qu'on est contre les éoliennes,
05:20mais nous, en plus, on va les démanteler ».
05:22Hier, retournement complet,
05:24M. Bardella dit « non, non, on ne va pas démanteler les éoliennes,
05:27comme l'avait dit Mme Le Pen, et on va juste faire un moratoire.
05:30Si on s'y oppose, c'est pour nos candidats à nous qu'il faut voter,
05:33pas pour ceux qui changent d'avis tout le temps.
05:35Je reviens sur cette histoire de coalition,
05:37parce que vous êtes très opposé au RN,
05:39vous êtes très opposé au Nouveau Front Populaire,
05:41et je me dis, au-delà des susceptibilités,
05:43qu'est-ce qui vous différencie aujourd'hui d'Edouard Philippe ou de Gérald Darmanin ?
05:45Qu'est-ce qui vous empêche de faire une coalition,
05:47de vous mettre autour d'une table et dire « on va faire un programme commun » ?
05:49Je ne suis pas pour la retraite à 67 ans comme Edouard Philippe.
05:52Et je veux qu'on aille beaucoup plus loin sur l'autorité,
05:55notamment sur la question de la violence des mineurs.
05:57Il faut abaisser la majorité pénale.
05:59Et ce gouvernement…
06:00Ça, Gérald Darmanin n'est pas très opposé à ce que vous dites.
06:02Pourquoi ils ne l'ont pas fait sous l'impulsion de M. Macron ?
06:05Les Français, aujourd'hui, ce n'est pas des postures,
06:07ce n'est pas des alliances.
06:08Ils veulent que ça change.
06:09Et à ceux qui veulent sanctionner M. Macron,
06:12il y a une autre façon de faire,
06:14et notamment de voter clairement pour nos candidats.
06:17Et encore une fois, je sais bien aujourd'hui
06:20qu'il y a ce phénomène de ras-le-bol.
06:22Et puis, en plus, il y a derrière la peur de M. Mélenchon.
06:25Il est vrai que M. Mélenchon, avec ses outrances,
06:27ses propos antisémites, ses attitudes antirépublicaines,
06:30clairement fait peur.
06:31Hier soir, il a dit en France 2 qu'il n'était pas Premier ministre.
06:34Ce n'était pas pour lui.
06:35Oui, en tout cas.
06:36Et pourquoi il s'exprime ?
06:37Parce qu'il veut rester dans le paysage,
06:38alors qu'on sait très bien que, clairement,
06:41personne ne veut de M. Mélenchon.
06:42Il nous avait dit à l'époque, en 2022,
06:44je serai Premier ministre.
06:45On a vu le résultat.
06:46Ça a fait un flop.
06:47Mais cette peur également de M. Mélenchon
06:50attise le fait qu'on cherche quel est le meilleur obstacle.
06:54Ce sont nos candidats qui sont, dans leur circonscription,
06:57le meilleur obstacle.
06:58Est-ce que LR va survivre au passage de son président,
07:00Éric Ciotti, dans le camp l'eupéniste ?
07:02Oui.
07:03Oui, parce qu'on est une famille politique ancienne.
07:06Mais il faut juste que cette famille politique croit en elle-même
07:08et qu'elle sache clairement qu'il faut qu'elle reste indépendante
07:12et droite.
07:13Je me bats depuis des années contre les extrêmes.
07:16Vous le savez, le combat que je mène dans la région des Hauts-de-France,
07:18avec des résultats.
07:19Parce que quand on cherche à rassembler,
07:21ce que je fais dans la région,
07:22et quand on obtient des résultats,
07:23Axel de Tarlay parlait notamment des batteries électriques,
07:26même si les débuts ne sont pas fulgurants,
07:29ça sera dans dix ans et cette réalité,
07:31ce sera des dizaines de milliers d'emplois en plus.
07:33Quand on obtient des résultats, les Français font confiance.
07:35Ça, c'est dû à Emmanuel Macron, pour le coup.
07:37Quand je me suis battu au début pour l'avoir dans les Hauts-de-France
07:41et pas dans une autre région, je me suis battu seul.
07:43Maintenant, quand les planètes sont alignées, c'est mieux.
07:45Et ça montre aussi une chose,
07:47c'est qu'avoir de l'expérience sur les dossiers.
07:50On n'est pas non plus dans n'importe quel pays.
07:52On est un pays fracturé et on n'est pas à n'importe quelle moment.
07:55Vous savez pertinemment aujourd'hui l'état de nos finances.
07:573 000 milliards d'euros de dettes.
07:59On a la guerre aux frontières de l'Europe.
08:01Et sur tous ces sujets, on va avoir besoin de gens
08:05qui sont expérimentés et qui comprennent le message français.
08:08Est-ce que Xavier Bertrand, président expérimenté de la région des Hauts-de-France,
08:11serait intéressé par l'idée de prendre la tête des LR après les législatives ?
08:15Je ne suis pas venu ici vous dire autre chose
08:17que je me bats pour mes candidats.
08:18Et je me bats aussi pour une certaine conception de la politique
08:21en voulant rester vraiment, vraiment avec cette conviction
08:25que notre pays mérite aujourd'hui,
08:27qu'on regarde les choses en face
08:29et qu'on se batte pour éviter la victoire du Rassemblement.
08:31Vous savez, il n'y a pas dix solutions possibles pendant un an.
08:33Si monsieur Bardella l'emporte,
08:35ça sera un an ferme, Thomas Soto.
08:37Minimum. Minimum.
08:39Et il faut que chacun se réveille
08:41en prenant conscience de ce qui est en train de se passer
08:43ou qui risque de se passer dans notre pays.
08:45Précisément, et ce sera madame la question,
08:48il y aura des circonscriptions
08:50où il y aura des oppositions
08:52entre le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement National.
08:54Est-ce que vous donneriez des consignes de vote ?
08:56Des consignes de vote, les gens sont suffisamment grands
08:58pour choisir eux-mêmes et je donnerais moi ma position
09:00et très clairement, dès le soir du premier tour.
09:02Et quelle est votre position ?
09:03Je vous dirais, dès le soir du premier tour.
09:04Non mais vous connaissez ma position, je vous ai dit,
09:06pas les extrêmes, ni Mélenchon, ni Le Pen, Bardella.
09:08Pour moi, les choses sont claires,
09:10mais c'est au soir du premier tour qu'on aura à se prononcer
09:12et que les Français, qui en ont marre de recevoir des leçons,
09:15pourront se déterminer.
09:17Je le répète, à une présidentielle, pour gagner,
09:19il faut 50,1% des voix.
09:21La responsabilité terrible de monsieur Macron,
09:23c'est qu'aux législatives, il n'en va pas de même.
09:25Donc toutes celles et ceux qui ne veulent pas
09:27de cette victoire du Rassemblement National,
09:29il est temps de se mobiliser.
09:30Merci Xavier Bertrand d'être venu dans les 4V.
09:31Bonne journée à vous.
09:32Tout à l'heure, pour le deuxième épisode des 4V,
09:34c'est Christian Estrosi.
09:35Vous avez quelque chose à lui dire, Christian Estrosi ?
09:37Rien de spécial, sinon que je pense
09:39qu'on combat de la même façon les extrêmes.
09:41Merci à vous.
09:42Merci.

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