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Dans son édito du 06/12/2024, Gauthier Le Bret revient sur l'allocution d'Emmanuel Macron. 

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Transcription
00:00Emmanuel Macron a renvoyé dos à dos, hier soir, RN et France Insoumise qui ont formé un front anti-républicain.
00:06Il n'y a pas eu d'annonce particulière hier soir, dix minutes de prise de parole, d'allocution,
00:11que vous avez peut-être suivi sur CNews, puis ensuite il y a eu le débrief avec Pascal Praud hier soir.
00:15Renvoyer dos à dos RN et LFI, c'était la seule raison de cette intervention, Gauthier Lebret ?
00:20La seule. Au départ, on a pensé, Romain, bien naïvement qu'Emmanuel Macron prenait la parole à 20h
00:25pour nous annoncer le nom du nouveau Premier Ministre et la politique qu'il devrait mener
00:30en restant dans le socle commun ou avec une nouvelle alliance, pourquoi pas, allant jusqu'aux socialistes.
00:36Ça ne s'est pas du tout passé comme cela. C'était un règlement de compte, oui.
00:40Une allocution pour un règlement de compte et pour dire, surtout, c'est pas de ma faute, parce que c'est pas de sa faute.
00:46Il n'est pas comptable, nous a dit le Président, de l'irresponsabilité des autres.
00:51Il a parlé de front anti-républicain, pour parler de cette alliance des contraires,
00:56réunissant la France insoumise et le Rassemblement national, qui votent la censure et qui font tomber Michel Barnier.
01:01Bref, en fait, c'était du commentaire politique, c'était de l'analyse politique, bonne ou mauvaise, chacun jugera,
01:08mais il n'était pas dans le rôle du chef de l'État. Le chef de l'État, il n'est pas là pour nous faire une analyse politique
01:13et pour régler ses comptes devant tous les Français à 20h, traiter tel ou tel d'irresponsable,
01:18et surtout, nous dire, c'est vraiment pas de ma faute, j'y suis pour rien.
01:22Il a fait un demi-mea culpa sur la dissolution.
01:25Oui, alors là, il aurait pu reconnaître que c'était pleinement de sa faute, parce que c'est sa décision et personne ne l'a comprise.
01:31Alors, il le reconnaît, mais il dit tout de même, en filigrane, après, c'est vous, chers Français, chers électeurs,
01:36qui avez fait le choix de ne donner de majorité absolue à personne, en glissant un mot très rapide sur la stratégie des désistements.
01:42Peut-être la regrette-t-il, on le sait, elle lui a été imposée par Gabriel Attal,
01:46cette stratégie des désistements qui a permis au Nouveau Front Populaire d'avoir plus de députés que le Rassemblement National
01:54et qui a surtout permis au Rassemblement National de ne pas avoir de majorité absolue.
01:58Mais hormis cela, rien du tout, un demi-mea culpa, alors que c'est le péché originel, cette dissolution.
02:05On pourrait même remonter à janvier dernier, rendez-vous compte, on va être à quatre premiers ministres cette année.
02:11Quatre premiers ministres, c'est un record absolu dans l'histoire de la Ve République.
02:15Ce qu'il aurait fallu faire, ce n'est pas limoger Elisabeth Borne en janvier dernier, c'est la garder jusqu'aux Européennes le soir du 9 juin.
02:22Ensuite, vous vous prenez une déculottée électorale, vous limogez votre première ministre, vous la remplacez peut-être par Gabriel Attal
02:28et vous repartez. Mais faire le choix de dissoudre comme ça, alors que ce n'était absolument pas son intérêt, on l'a vu, aucune majorité absolue ne s'est dégagée.
02:36Lui, il a perdu nombre de députés et on arrive à la situation de blocage qu'on connaît aujourd'hui.
02:42Après, refaire les matchs après qu'ils aient eu lieu, c'est de plus en plus simple qu'avant.
02:46Mais effectivement, au vu de ce qu'on...
02:48Ça a des conséquences, ça a des solutions. Les remaniements, ça a des conséquences et c'est la raison du blocage aujourd'hui.
02:53Il a affirmé également, Emmanuel Macron a affirmé qu'il ne démissionnerait pas avant 2027.
02:58Oui, alors là, on n'est pas surpris. Il a répété, il nous reste 30 mois ensemble.
03:02Vous savez que je ne pourrais pas me représenter en 2027, mais je compte bien aller au bout de mon mandat.
03:08Certains analystes politiques n'y croient pas.
03:10Alors, il ne faut pas croire à la démission, évidemment, d'Emmanuel Macron tout de suite.
03:14Mais si les premiers ministres s'enchaînent, je vous le disais, 4 premiers ministres cette année.
03:19Si le prochain gouvernement ne tient pas.
03:21Pire, si on a une grande période de latence avant de trouver le nouveau premier ministre.
03:27Le record, c'est Gabriel Attal, 50 jours premier ministre démissionnaire avant de trouver Michel Barnier.
03:3351, très précisément.
03:35Si les premiers ministres s'enchaînent, qu'est-ce qui va se passer ?
03:38Une potentielle prochaine dissolution à l'été prochain.
03:41C'est peut-être la seule manière pour Emmanuel Macron de trouver un peu de stabilité.
03:45Sans stratégie du Front républicain, le RN pourrait trouver une majorité absolue.
03:49Jordan Bardella arriver à Matignon et on pourrait terminer le quinquennat d'Emmanuel Macron sur cette cohabitation.
03:55Parce que si les premiers ministres s'enchaînent façon 4ème République, la pression n'en finira pas de monter sur l'Elysée.
04:01Merci beaucoup Gauthier. Emmanuel Macron va devoir trouver rapidement l'issue de ce cours de cette crise politique.
04:08Et il refuse d'emprunter celle de l'Elysée.

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