Depuis le début des années 1920, il y a un siècle, Saint-Dizier est indissociable d'une marque mondialement connue : Miko. Tout remonte à l'arrivée d'une famille espagnole, les Ortiz.
Regardez L'éco & You avec Martial You du 17 mai 2024
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00:00 6h50, on va retrouver Martiel You en direct de Saint-Dizier pour l'Echo & You.
00:05 Il y a une marque Martiel qui est indissociable de Saint-Dizier.
00:09 Ça fait un peu plus d'un siècle que le géant des glaces est installé là-bas.
00:13 On parle de Miko.
00:14 Oui, je vous le disais, il y a un bâtiment magnifique au cœur de la ville qui rappelle ça.
00:19 À Saint-Dizier, c'est le Fort Carré, architecture typique des années 30,
00:22 Art Déco avec le musée Miko et puis un cinéma.
00:26 Parce qu'évidemment, Miko, c'est aussi une love story avec le 7ème art, mais on va y revenir.
00:30 L'histoire de Miko à Saint-Dizier commence au début des années 20.
00:33 Oui, avec la famille Ortiz qui quitte l'Espagne dans la foulée de la Première Guerre mondiale.
00:38 Une partie de la famille va s'installer à Deauville et créer les glaces Pompon.
00:42 Et puis une autre, celle de Luis Ortiz, va s'installer ici à Saint-Dizier
00:46 et puis va lancer sa gamme de glaces aussi, évidemment.
00:48 Et pourquoi cette passion pour les glaces, les Ortiz ?
00:50 Parce que dans les années 20, vous avez un autre membre de la famille Ortiz
00:53 qui ramène lui une technologie américaine qui permet de mettre une glace au bout d'un bâtonnet.
00:58 Ben oui, l'eskimo est né et évidemment, les Ortiz vont s'en emparer.
01:01 Et pour l'instant, ça ne s'appelle pas encore Miko alors ?
01:03 Alors non, la passion pour les glaces va décoller après la Seconde Guerre mondiale.
01:08 Vous avez beaucoup de G.I.s américains sur la base de Saint-Dizier qui sont des fans de glaces,
01:12 les "ice cream".
01:13 Et l'entreprise Ortiz va devenir Miko, qui est la contraction de "Mick".
01:20 C'est le prénom du fils d'un associé, Michel.
01:23 Et de "Co", qui était le nom du chien du petit garçon, figurez-vous.
01:27 Et bien oui, c'est ça Miko.
01:28 Et c'est aussi après la Seconde Guerre mondiale que Miko va s'installer
01:32 dans un lieu culte des Trente Glorieuses.
01:34 Je vous laisse deviner.
01:35 "Bonbon, caramel, eskimo, chocolat"
01:38 "Jolicone, la nouveauté de l'antract.
01:43 Délicieuse crème glacée à la vanille, encapuchonnée d'un délicieux chocolat piqué de noisette.
01:49 Jolicone, en vente dans cette salle, est une spécialité Miko."
01:54 - Oh, ça donne faim !
01:56 Bonbons, caramels, eskimos, chocolat.
01:58 Les ouvreuses des cinémas, bien sûr, et leur panier pour vendre les friandises.
02:01 La marque Miko va devenir une référence pour tous les Français.
02:04 Alors, souvenez-vous, c'est aussi l'un des sponsors du maillot jaune,
02:07 à l'époque, dans les années 70, sur le Tour de France.
02:10 Et puis, le marché des particuliers va se développer aussi,
02:12 parce que les Français ont de plus en plus de congélateurs.
02:15 Ben oui, c'est les Trente Glorieuses.
02:16 Ils font leurs courses dans les supermarchés
02:17 et on trouve des glaces Miko.
02:19 C'est aussi l'époque où on va voir fleurir les frigos,
02:22 les chaises longues, les parasols, aux couleurs de la marque,
02:24 sur les plages des vacances.
02:26 - Et Miko est toujours basée à Saint-Dizier ?
02:28 - Alors oui, usine sur la zone industrielle de Trois-Fontaines.
02:31 Elle emploie 200 personnes désormais,
02:32 fabrique 400 millions de magnums par an pour toute la France.
02:36 500 magnums à la minute.
02:38 Alors, en 1994, la famille Ortiz a vendu l'entreprise au géant Unilever,
02:42 qui possède plus de 400 barques.
02:44 Axe, Lipton, Moutarde-Mail, Mont-Savon, Cajolines.
02:47 C'est vrai que depuis, on a un peu invisibilisé la marque Miko.
02:50 On achète un Cornetto, on achète un magnum,
02:52 mais pas forcément un Miko.
02:53 Unilever vient d'ailleurs d'annoncer qu'ils séparaient sa branche glace
02:57 pour en faire une entité à part.
02:58 - Et pourquoi ce n'est pas rentable ?
02:59 - Alors, ce n'est pas assez rentable, on va dire,
03:01 pour un groupe aussi diversifié qu'Unilever,
03:04 qui réduit son portefeuille, en tout cas,
03:05 qui cherche des performances supérieures à celles de la glace.
03:08 Dans la branche glace, ça va vivre sa vie,
03:11 mais peut-être être revendu à terme,
03:12 on n'en sait pas grand-chose pour l'instant.
03:14 L'activité glace, elle n'est pas en crise, ça, il faut le savoir.
03:16 C'est un marché de 2,5 milliards d'euros en France,
03:19 une croissance à deux chiffres au cours des dernières années.
03:22 La consommation, elle progresse,
03:23 donc on peut supposer qu'il y aura des groupes intéressés
03:26 pour reprendre une division glace comme celle d'Unilever.
03:28 Alors, évidemment, c'est un marché météo-sensible
03:30 qui est encore assez saisonnier,
03:32 mais vous savez que si les trois quarts des ventes
03:34 se font entre avril et octobre,
03:35 eh bien 50% des Français consomment de la glace
03:38 tout au long de l'année, tous les jours.
03:40 - Merci beaucoup, Marcialioul.