• il y a 6 mois
Nouméa s'est réveillée ce vendredi 17 mai dans "une situation plus calme et apaisée" selon le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, qui a cependant déploré une école et deux entreprises incendiées après une quatrième nuit de contestation.

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Transcription
00:00 Alors d'abord, permettez-moi d'exprimer ma solidarité à destination des habitants de la Nouvelle-Calédonie.
00:04 Ils souffrent de ces violences, ils sont endeuillés, vous l'avez évoqué, des gendarmes sont morts,
00:09 des jeunes canaks ont également été tués.
00:12 Et moi je suis très inquiet par la situation, très inquiet par ce cycle infernal de la répression et de la violence.
00:17 Et je vous le dis très clairement, je considère que l'État et Emmanuel Macron en particulier
00:23 ont une lourde responsabilité dans ce qui se passe aujourd'hui.
00:26 Parce qu'Emmanuel Macron depuis quelques années a décidé de sortir de ce qu'a été la position de l'État
00:33 depuis les accords de Matignon, depuis les accords de Nouméa,
00:35 c'est-à-dire une position d'impartialité et de neutralité.
00:38 Emmanuel Macron a choisi de prendre fait et cause pour le camp loyaliste.
00:42 Ça s'est traduit de plusieurs façons, sur l'organisation du dernier référendum,
00:47 où alors que les indépendantistes demandaient à ce qu'il soit reculé de six mois à cause du Covid,
00:53 à cause de l'organisation du deuil des familles concernées,
00:56 Emmanuel Macron a refusé de reculer ce référendum.
00:59 Et là aujourd'hui, ce qui a mis le feu aux poudres, je crois que tout le monde l'a compris,
01:02 c'est ce projet de loi constitutionnelle qui modifie le corps...
01:05 Pour élargir le scrutin électoral et permettre aux nouveaux arrivants après 99 ans de voté.
01:09 Tout le monde avait prévenu Emmanuel Macron en disant "si vous faites ça, ça va finir par exploser".
01:13 Parce que là, on s'intéresse au sujet, les médias parlent de la Nouvelle Calédonie parce qu'il a effectivement...
01:18 Ça représente même 25 000 personnes aujourd'hui qui peuvent voter.
01:20 Vous savez que ces derniers mois, il y avait des manifestations pacifiques.
01:23 Ce que Gérald Darmanin traite aujourd'hui de terroriste, comme je viens de le voir,
01:27 c'est ceux qui organisaient des mobilisations massives avec des dizaines de milliers de personnes en Nouvelle-Calédonie
01:32 pour dire "il faut reprendre le dialogue".
01:34 Qu'est-ce que vous dites à ces 25 000 personnes qui sont présentes en Nouvelle-Calédonie ?
01:37 Ce que je dis, c'est qu'il y a une chose que certains semblent oublier.
01:41 C'est un processus de décolonisation qui existe en Nouvelle-Calédonie,
01:45 dont on ne sait pas quel sera le résultat.
01:47 Décoloniser, ça peut vouloir dire l'indépendance,
01:49 comme ça peut vouloir dire aussi décider une intégration pleine et entière dans la France.
01:53 Mais dans ce processus de décolonisation, où il y a deux légitimités,
01:57 celle d'un peuple premier autochtone kanak et celle des Européens qui sont arrivés,
02:02 les colons et descendants de colons,
02:04 si on veut trouver un compromis entre ces deux légitimités, si on veut trouver du consensus,
02:08 le gel du corps électoral, ça a été ce point qui a permis de faire ce consensus depuis 1988.
02:13 Donc tout le monde comprend bien que quand Macron dit qu'on remet en cause ce gel du collage électoral,
02:18 il casse le consensus qui a permis la paix civile et l'avancée de ce processus de décolonisation depuis des années.

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