Nouvelle-Calédonie : 200 millions d’euros de dégâts en trois nuits

Sud Radio

il y a 5 mois

Avec David Guyenne, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nouvelle-Calédonie

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00:00 Tout de suite direction la Nouvelle-Calédonie où une nouvelle tragique, une énième nouvelle tragique nous parvient à l'instant.

00:08 Bonjour David Guyenne.

00:09 Bonjour.

00:10 Bienvenue à vous sur Sud Radio. Vous êtes le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Nouvelle-Calédonie.

00:15 On va parler avec vous des conséquences économiques de ces émeutes qui ont commencé lundi dernier.

00:20 On fera le point avec vous sur cet aspect. Mais avant ça, cette nouvelle qui nous parvient de nos confrères de la première.

00:26 Une sixième victime, une sixième personne est décédée depuis le début de ces émeutes lundi.

00:32 Alors ça se serait passé non pas à Nouméa comme je l'ai dit à un moment, mais a priori dans le nord de l'île.

00:37 Un échange de tirs à la suite du fait qu'une personne ait tenté, eut tenté de forcer un barrage.

00:43 Il y aurait également deux blessés. C'est quand même un bilan terrible depuis le début de la semaine.

00:48 C'est non seulement terrible, mais cette nouvelle qui se passe dans le nord apporte une dimension supplémentaire à ce drame que l'on vit depuis le début de la semaine.

01:00 Jusqu'à présent, on était sur Nouméa avec une population urbaine, une population essentiellement dans des quartiers difficiles et des squats.

01:13 Et là, on touche une population plus tribale, plus coutumière.

01:18 Donc effectivement, ça lève beaucoup d'inquiétude pour les Calédoniens.

01:23 Effectivement, alors effectivement, il faut aussi le dire, vous avez raison, ces violences ont eu lieu surtout dans la banlieue de Nouméa, la grande capitale de l'île.

01:31 Depuis le début, les autorités parlent d'une nuit, pourtant et malgré ce drame dans le nord, une nuit qui était plus calme. Est-ce que vous le confirmez sur place ?

01:40 Oui, depuis l'état d'urgence, tout commençait à revenir à la normale.

01:47 Et en tout cas, le monde économique commence à travailler avec les autorités pour planifier la suite, c'est-à-dire la logistique pour acheminer des denrées essentielles, alimentaires, médicales, etc. pour les Calédoniens.

02:01 Et je prie vraiment que la situation dans le nord n'embrasse pas la Nouvelle-Calédonie, que la raison puisse vraiment revenir auprès des Calédoniens et qu'on trouve vite des solutions pacifiques.

02:17 On a avancé ce chiffre de près de 200 millions d'euros de dégâts. C'est considérable, un cinquième de milliard d'euros depuis le début de la semaine.

02:26 Les dégâts consécutifs à ces émeutes, est-ce que ce chiffre vous le confirmez dans la mesure de vos moyens ?

02:32 C'est surtout que la CCI est en charge pour le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie d'estimer les dégâts uniquement pour les entreprises.

02:42 Et nous avions avancé le chiffre de 200 millions d'euros sur la base des données obtenues mercredi. Mais entre-temps, le plus grand centre commercial de Nouvelle-Calédonie a été détruit.

02:58 Le centre industriel de Nouméa a été complètement ravagé. Et aujourd'hui, nous atteignons des sommes autour de 500 millions.

03:07 Et c'est juste considérable pour la Calédonie. C'est faramineux. Nous ne nous en sortirons pas sans la France, sans la solidarité de nos concitoyens.

03:16 La montagne devant nous est tellement immense.

03:22 Sauf que précisément, ceux qui ont commis ces émeutes, notamment, semblent ne plus en vouloir de la France ou de la solidarité de ses concitoyens de métropole.

03:31 Mais vous savez, je pense qu'il est grand temps de se poser, de faire son autocritique, de réaliser que la meilleure autonomie pour la Nouvelle-Calédonie, le meilleur chemin, c'est celui qui va nous amener vers une prospérité, une autonomie culturelle, une autonomie économique.

03:50 Un jour, peut-être, la Calédonie sera indépendante, mais il faut que ce soit un choix de tous les Calédoniens.

03:55 On ne peut pas aujourd'hui forcer la Nouvelle-Calédonie à être indépendante alors qu'elle n'est pas capable d'assumer la prospérité et même l'éducation de ses jeunes.

04:05 Les jeunes émeutiers sont surtout des personnes qui ont été exclues du système scolaire, qui sont allées dans la délinquance et qu'on n'a pas su récupérer.

04:16 Et de les avoir instrumentalisés, je me mets vraiment en rage au regard de la dévastation du pays qui s'annonce.

04:25 Qui les a instrumentalisés pour vous ?

04:28 Vous savez, c'est de notoriété publique. Il y a eu des déclarations publiques de certains politiques mettant en place la CCAT, assumant le fait que des jeunes allaient être mis sur des barrages ou des manifestations.

04:47 Et aujourd'hui, il y a plusieurs types de responsabilités. Il y a des responsabilités directes, celles que je vous dis, et d'autres qui sont sur le climat de conflictualité qu'on essaye d'amener depuis plusieurs mois.

05:05 Et aujourd'hui, le prix du sang, le prix économique est tellement lourd que nos politiques ont l'obligation impérieuse absolue de trouver un accord vite fait.

05:18 Alors vous parliez de la CCAT, c'est la cellule de coordination des actions de terrain, une organisation indépendantiste, CANAC, que Gérald de Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a qualifié d'organisation, je cite, "mafieuse".

05:30 Merci David Guyane pour cet éclairage. Soyez prudent.

05:33 Bon courage. Je rappelle que vous êtes le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Nouvelle-Calédonie. On reprendra par définition de vos nouvelles.

05:41 Je rappelle cette information qui nous parvient de nos confrères de la chaîne La Première. Une sixième personne est décédée cette nuit à la suite d'un échange de tirs en Nouvelle-Calédonie, ce qui porte le bilan de ces émeutes.

05:52 A six victimes, à six personnes décédées, deux autres seraient blessées dans cet échange de tirs.