• il y a 7 mois

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00:00 C'est des déglettes de Nour ?
00:01 Non, c'est des déglettes Carrefour.
00:03 Donc vous accueillez une Algérienne sans déglettes de Nour ?
00:05 Marhaba.
00:07 Marhaba.
00:08 Ehlen, ehlen !
00:10 Ça va ? Tu vas bien ?
00:11 Super.
00:12 C'est des déglettes de Nour ?
00:13 Non, c'est des déglettes Carrefour.
00:15 Donc vous accueillez une Algérienne sans déglettes de Nour ?
00:17 Ouais, moi c'est mes préférées.
00:19 Là on est à un date.
00:20 Un date, les gens parfois ne se connaissent pas.
00:22 Ils ne connaissent pas leur métier.
00:23 Toi si t'avais un date comme ça, tu dirais comment ?
00:26 Moi je suis journaliste.
00:27 C'est facile.
00:27 C'est quoi ton métier ?
00:28 Alors si je ne veux pas qu'on me pose trop de questions, je suis dans la com.
00:31 Ah oui ?
00:32 Ouais, les chauffeurs VTC par exemple.
00:34 Sinon, si je dis que je suis influenceuse, c'est un peu compliqué,
00:37 mais je suis créatrice de contenu.
00:38 Comment convaincre un vieux dinosaure comme moi ?
00:41 J'exagère parce que je suis quand même sur la raison.
00:42 Quand même.
00:43 Un petit peu.
00:44 T'es influenceuse make-up, beauté ?
00:46 Alors ça a commencé par la beauté.
00:48 Mais là, j'élargirais plus le lifestyle.
00:53 Je parle de ce qui me passionne.
00:57 Et comment m'expliquer que c'est un magnifique métier
01:00 et que ce n'est pas que futile ?
01:02 Alors, je dirais, comme tout métier, il y a du bon et du mauvais.
01:07 Mais c'est un métier qui peut nous permettre de faire passer des beaux messages,
01:11 des belles valeurs,
01:12 éduquer certaines communautés qui n'ont pas certaines informations,
01:15 parce que nous on a accès à beaucoup de ressources,
01:17 on a la chance d'avoir beaucoup de privilèges.
01:19 Mais c'est aussi un métier qui demande beaucoup de sacrifices
01:22 parce qu'il y a notre vie qui est allée sur Internet.
01:25 Donc c'est sûr que parfois, pour un peu d'intimité
01:27 ou juste pour préserver sa santé mentale, ça peut être un peu compliqué.
01:30 Au début, les créateurs et créatrices de contenu,
01:33 vous pouviez faire sourire,
01:35 voire on pouvait dire "mais qu'est-ce que c'est que cette communauté ?"
01:38 C'est ridicule !
01:38 Ouais, c'est genre un peu bizarre.
01:39 Et aujourd'hui, on peut dire que vous êtes devenu des personnages influents.
01:44 Est-ce que là aujourd'hui, tu te dis "oui, je suis une femme puissante" surtout ?
01:47 Wow !
01:48 C'est quand même la puissance !
01:49 Non, c'est sûr que de se dire que tous les jours,
01:51 il y a des millions et des millions de personnes
01:53 qui peuvent potentiellement tomber sur notre contenu,
01:55 c'est vrai que c'est une sorte de pouvoir.
01:57 Mais moi, dans mon quotidien, je ne me dis pas "je suis une femme puissante".
02:01 Même si je trouve ça incroyable !
02:02 Peut-être que je n'ai pas le recul sur mon expérience sur les réseaux,
02:06 mais honnêtement, oui, on a cette puissance-là,
02:10 on a cette audience-là qui est prête à nous écouter.
02:12 C'est pour ça qu'on a une responsabilité envers cette audience.
02:14 Il y a eu tout un mouvement de mise en garde contre les influenceurs,
02:17 les influ-voleurs, il y avait Booba, tout ça.
02:19 Et on était tous dans le même panier.
02:20 Oui, c'est vrai, vous étiez tous dans le même panier.
02:21 Et ça a créé, comme ça, jeté la suspicion sur tous les créateurs de contenu,
02:25 les créatrices de contenu.
02:26 C'est pour ça qu'aujourd'hui, on fait la distinction entre influenceurs
02:28 et créateurs de contenu.
02:29 C'est vrai, j'ai beaucoup dit "influenceurs" au début.
02:31 Moi, ça ne me dérange pas, honnêtement, qu'on me qualifie d'influenceuse.
02:33 Pour moi, je sais ce que je suis, je sais ce que je joue,
02:35 donc ça ne me dérange pas.
02:36 Mais c'est pour ça qu'aujourd'hui, dans cette communauté-là,
02:39 on met une vraie limite entre influenceurs et créateurs de contenu.
02:43 Mais c'est fou, avant, le rêve des petites filles, c'était princesse chanteuse,
02:47 actrice, et maintenant, c'est influenceuse.
02:51 Moi, ça m'énerve.
02:52 Quand on me dit "mon rêve, c'est d'être créatrice de contenu", ça m'énerve.
02:55 Parce que je me dis, on idéalise tellement ce métier-là
02:58 que les petites filles veulent devenir ça.
03:01 On n'a pas de plus grandes ambitions.
03:02 Je ne dis pas qu'être influenceuse, ce n'est pas un très beau métier,
03:05 mais ça dévoque comment on gère.
03:08 Si on fait bien les choses, si on communique bien les choses,
03:11 si on travaille avec des belles marques, si on a des belles valeurs,
03:13 on les communique sur Internet, oui, là, c'est un beau métier.
03:15 Tu as un parcours quand même singulier,
03:17 parce que je crois que tu intègres une école d'ingénieurs, c'est ça ?
03:19 Après, tu dis "je vais faire du marketing".
03:21 Ça se passe comment ?
03:23 Tu ne voulais pas nous construire des ponts, mais plutôt une image.
03:27 J'ai un peu suivi le chemin que mes professeurs m'avaient tracé
03:30 au fur et à mesure de mon parcours scolaire.
03:32 On m'a dit "le mieux que tu puisses faire, c'est prépa ingénieur
03:35 et intégrer une école d'ingé".
03:36 C'est l'apprentissage de la classe qui a pris la voie.
03:38 C'est ça, la voie d'or.
03:39 La voie d'or, la voie royale, oui.
03:40 Du coup, j'ai fait ça, j'ai fait ingénierie,
03:42 j'ai fait trois ans de prépa ingénieur.
03:43 Après, je suis montée sur Paris, parce qu'à la base, je suis de Nice.
03:45 Donc, je suis montée sur Paris, pas pour l'influence,
03:47 parce que beaucoup pensent ça, mais non, je suis montée pour mes études.
03:49 Et au bout d'un an, j'ai dit "non, burn out".
03:51 Et j'ai dit "je ne veux pas faire ça, ce n'est pas moi".
03:54 J'avais vraiment l'impression d'être une alienne dans mon école.
03:56 Et du coup, j'ai bifurqué sur le marketing de luxe,
03:59 ensuite le marketing digital.
04:00 Et aujourd'hui, j'ai un master en marketing digital,
04:03 mais je suis très fière de mon parcours d'ingénieurie.
04:05 Pourquoi, toi, tu penses que tu as percé un moment
04:08 où il y avait d'autres jeunes filles ou jeunes femmes plutôt qui faisaient ça ?
04:12 Qu'est-ce que tu as eu de plus ?
04:14 En fait, j'étais très à l'aise avec ma culture et ma religion.
04:16 Je parlais du Ramadan, je parlais de l'Aïd, je parlais de l'Algérie.
04:20 Et c'est quelque chose qui n'était vraiment, vraiment pas démocratisé.
04:29 À l'époque où j'ai commencé, quand tu es une fille,
04:31 tu commences forcément par de la beauté, tu ne fais pas autre chose.
04:33 Parce que tu as tous les machos qui arrivent et qui disent "reste dans ton coin".
04:36 Donc c'est sûr que quand on fait de la beauté, à mon époque,
04:39 et que tu commences à parler de religion, de culture, c'est un peu fouillis.
04:42 Donc c'est vrai que c'était plus facile de rester dans sa zone de confort.
04:45 On était tous dans un moule, et moi j'ai commencé dans un moule.
04:48 J'étais très lisse, très bridée.
04:50 Et après, je me suis dit "mais en fait, je ne suis pas moi".
04:52 Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, je suis de plus en plus moi-même sur les réseaux,
04:56 parce que je suis fière de qui je suis.
04:58 Et c'est peut-être ça qui a fait la différence.
05:00 Être au naturel, aujourd'hui, ça peut être très compliqué.
05:02 Déjà, un marché qui est saturé,
05:04 il y a beaucoup de gens qui font de l'influence,
05:06 et chacun veut se montrer ce qu'il fait.
05:08 - C'est beau ça. - C'est la vérité, ça !
05:10 - C'est-à-dire que j'ai la vérité. - Je sais, il est beau, ça.
05:13 Je pensais que c'était qu'il y avait un moyen, non ? C'est plusieurs ?
05:15 - On garde ça dans le... - On garde.
05:17 Dans le montage, on le garde.
05:19 Tu es mariée. Donc ta dernière rencontre, elle date quand même, toi ?
05:23 À 5 ans. Quand j'ai rencontré mon mari, il y a 5 ans.
05:27 - Il y a 5 ans. - Il y a 5 ans.
05:29 C'était un peu un blind date forcé.
05:32 - Ah bon ? - Pour la faire courte,
05:34 c'était un peu un piège pour lui.
05:36 Il n'était pas au courant, mais moi, je n'étais pas consentante à ce piège-là.
05:40 En gros, j'ai rencontré aujourd'hui la personne qui est ma belle-sœur,
05:43 qui est aussi sur les réseaux, Sovae14.
05:45 Et en fait, elle m'a dit "T'es célibataire ? J'ai mon frère, il est incroyable,
05:48 il mesure 1,90 m, il est ingénieur financier."
05:51 Du coup, elle m'a dressée un portail incroyable.
05:53 - Tu as dit "Pourquoi pas ? Je vais quand même aller voir le produit."
05:55 - Non, franchement, non ! - Ah bon ?
05:57 - Non, on était en groupe, ensemble, et tout le monde s'est chauffé.
05:59 Tout le monde "Ah, ramène-le, on veut le voir, il faut qu'on les case ensemble."
06:02 - T'étais célibataire à ce moment-là ? - Oui, j'étais la petite à...
06:04 - La petite à caser ? - La coquine, ouais, vraiment.
06:06 J'étais la copine du groupe à caser, parce qu'elle est éternellement célibataire.
06:09 Et du coup, il est venu, et ça a matché directement, et je me suis dit "Bon, bah..."
06:12 - C'est beau. C'est quoi, là, ton rêve ou le coup d'après pour toi ?
06:16 - Pour moi, c'est vraiment continuer à faire du business, d'investir,
06:19 que ce soit ici, en Algérie, à l'étranger, faire des business, multiplier les business.
06:24 Finalement, un de mes rêves, quand j'étais petite, c'était d'être businesswoman.
06:27 Et là, j'ai vraiment envie de pousser le business encore plus loin.
06:30 - Est-ce que t'es heureuse dans la vie ? - Très heureuse.
06:33 Il m'a fallu beaucoup de temps pour l'être, surtout ces dernières années,
06:36 où j'ai eu plein de problèmes publics avec des anciennes amitiés, etc.
06:39 Donc, il m'a fallu beaucoup de temps pour me reconstruire,
06:42 mais surtout, apprendre à me connaître.
06:44 Et quand on n'est pas en phase avec soi-même, c'est toujours compliqué d'être heureux.
06:47 Mais aujourd'hui, je suis super heureuse. Je suis comblée.
06:51 - T'as passé un bon moment ? - Excellent !
06:53 - C'était un bon date, hein ? - On n'a même pas mangé de dates.
06:55 - Mais tu as le droit. - C'est vrai ?
06:56 - Oui, bah oui, c'était bon. - Ah, t'as tort !
06:57 Merci.

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