• il y a 7 mois
Etes-vous adepte des applications de rencontre ? Certains de leurs utilisateurs habitués décident de s’en séparer, par lassitude, insatisfaction ou volonté de retrouver du temps pour soi. On a discuté de tout cela avec Aurore Malet-Karas, sexothérapeute, Melissa Amneris, créatrice de contenus, et Florian Bardou, journaliste au service Mode de vie sur notre chaîne Twitch.

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Transcription
00:00 Nous allons vous faire rencontrer l'amour de votre vie.
00:02 Waouh, t'es très très sexy, déesse, bonjour, bah non.
00:05 Les applications à la base sont censées nous permettre de dater,
00:08 de faire des rencontres dans une manière un peu plus safe et de se rencontrer.
00:11 Là en fait, il y a un peu un espèce de retour de bâton qu'on n'avait pas prévu en fait.
00:15 Tinder, Bumble, Inj ou encore Grindr,
00:17 sur le marché des applications de rencontre, il y a du choix.
00:20 Autant d'applications que de goûts on va dire.
00:22 Et leurs utilisateurs n'ont jamais été aussi nombreux.
00:25 Un jour j'étais même tombée sur, il y avait des sites de rencontre pour les cheminots.
00:29 Donc il y a des niches.
00:31 Mais tout n'est pas tout rose sur la planète du dating.
00:34 44% des utilisateurs français d'applications de rencontre
00:38 se disent insatisfaits de leur service.
00:40 Alors quelles sont les raisons de cette frustration ?
00:42 Moi je reçois beaucoup de messages aussi de mecs qui me disent "je sais plus draguer".
00:46 Et il y en a qui sont déboussolés
00:48 parce qu'on a dénoncé à raison le harcèlement de rue,
00:51 les agressions, les viols, etc.
00:55 Aujourd'hui c'est 80% des femmes qui se harcèlent dans la rue.
00:58 Donc les mecs se disent "ok, j'ai plus le droit de rien faire".
01:00 Que révèlent ces applications de notre vision contemporaine de l'amour ?
01:04 Comment y trouver son compte ?
01:05 Et comment réinventer les rencontres amoureuses ?
01:08 Vraiment des applications qui sont sorties du modèle de Tinder
01:11 pour proposer autre chose,
01:12 pour essayer de pallier à cette frustration,
01:15 et aussi de capter des clients, techniquement aussi.
01:17 Moi j'ai fait un mariage il y a pas longtemps, j'adopte un mec.
01:19 Donc ça fonctionne.
01:21 On a discuté des applis de rencontre, de leurs défauts,
01:23 mais aussi de ce qu'elles nous apportent.
01:25 Et on a répondu à toutes vos questions.
01:27 Avec Florian Bardou, journaliste au service Mode de Vie de Libération,
01:30 Aurore Malek-Harras, sexothérapeute,
01:32 et Mélissa Amneris, créatrice de contenu.
01:35 Aujourd'hui, il y en a pas mal des applications de rencontre.
01:38 Et si on fait un peu un tour d'horizon de ce qui existe,
01:41 Florian, qu'est-ce qu'on a ?
01:43 Disons, effectivement, il y a autant d'applications que de goûts,
01:47 on va dire, enfin il y a des applications de rencontre
01:50 qui ont cette promesse d'amour,
01:52 en tout cas d'amener à la conjugalité.
01:56 D'autres qui relèvent seulement de la sexualité,
01:59 juste pour ce qu'on appelle du hook-up,
02:01 c'est-à-dire du plan cul.
02:03 D'autres qui relèvent...
02:05 Beaucoup de sites qui étaient d'abord des sites de rencontre
02:08 qui sont devenus des applications,
02:09 qui sont très connus comme Guiden,
02:10 qui proposait une promesse de relation d'adultère,
02:14 adultérine, enfin, qui fonctionnait sur ce fantasme-là.
02:18 Et puis, ceci dit, on a un marché,
02:22 je crois qu'on est à plusieurs centaines,
02:25 voire milliers d'applications et de sites de rencontre,
02:28 en tout cas dans le monde,
02:30 ne serait-ce qu'en France.
02:31 En revanche, une poignée très connue
02:35 monopolise quand même l'essentiel des utilisateurs qui y sont.
02:41 Les plus connus, ce sont Tinder, Bumble,
02:45 Appen qui est française,
02:47 Grinder, OkCupid, Inch'Allah, d'autres.
02:51 La particularité, en revanche,
02:52 c'est que, hormis Appen et Bumble,
02:55 qui sont des sociétés en soi qui n'appartiennent à aucun groupe,
03:00 et Grinder par ailleurs,
03:03 la plupart, 60% du marché aux États-Unis,
03:06 des applications de rencontre,
03:07 est le fait d'un seul conglomérat,
03:10 qui est le groupe Match,
03:12 qui est en fait, au départ, un site de rencontre
03:15 qui a été lancé au tout début du web,
03:17 dans les années 90, 95, je crois,
03:20 pour être précis,
03:21 et qui a eu une stratégie d'acquisition
03:25 d'acteurs économiques de ce marché-là,
03:29 très agressif et qui a marché.
03:31 C'est eux qui ont incubé Tinder
03:33 avant que l'application soit lancée en 2012.
03:36 Je vous rappelle, la première application
03:39 de rencontre qui a eu un succès, c'est Grinder,
03:42 dans le monde gay.
03:43 Et finalement, ce ne sont pas les mêmes modèles économiques,
03:47 ce ne sont pas les mêmes fonctionnalités.
03:51 On a des applications qui fonctionnent
03:52 avec la géolocalisation,
03:53 d'autres avec un système de match,
03:55 certaines avec la publicité, les gratuités,
03:58 en mode de freemium, d'autres par seul abonnement.
04:01 Enfin, il y a tout un tas de modèles,
04:02 même si ils tendent à s'uniformiser.
04:04 Mais ceci dit, voilà, le cœur du sujet,
04:06 c'est qu'aujourd'hui, on a quand même
04:08 un empire économique qui possède 60% du marché
04:12 et qui possède souvent ce qui pourrait être
04:15 conçu par certains utilisateurs comme le poison
04:18 et vendu ensuite comme le remède.
04:19 C'est-à-dire, par exemple,
04:22 Match a racheté Inj, qui est vendu
04:24 comme une application qui est faite
04:26 pour vraiment trouver l'amour,
04:27 alors que puisque Tinder, depuis que l'applique existe,
04:30 a été un peu critiquée pour être,
04:33 notamment dans le monde hétéro,
04:35 un peu l'appli qui servait juste à faire des panculles,
04:38 et pas de vraies rencontres amoureuses.
04:40 Et donc, c'est marrant, chaque application
04:42 a aussi son discours marketing.
04:44 Et c'est assez malin finalement.
04:47 D'ailleurs, je prends une remarque dans le chat de Odevi,
04:49 qui nous dit, il paraît que les applis
04:51 de rencontres sont beaucoup plus utilisés
04:53 dans les grandes villes.
04:54 Est-ce que vous, vous savez si c'est le cas ou pas ?
04:57 Cette remarque de Odevi.
04:59 Je n'ai pas donné, moi, sur la sociologie,
05:01 genre le rapport ville-campagne.
05:05 Je n'ai pas de chiffre exact.
05:07 Odevi qui d'ailleurs...
05:10 Moi, j'avais vu des choses passer à l'an dans ce sens aussi,
05:13 parce que c'est plus des citadins
05:15 qui vont utiliser des applications de rencontres.
05:19 Alors, c'est comment dire ?
05:20 Peut-être que les applications sont...
05:22 Enfin, le marketing est plus visé,
05:25 vise plus les citadins,
05:26 et donc, du coup, les citadins les utilisent plus aussi.
05:29 Donc, il y a peut-être un espèce de fait,
05:30 un peu boule de neige, de serpent qui se mord la queue, en fait.
05:33 D'ailleurs, Odevi qui complète sa réflexion
05:37 en disant que les provinciaux,
05:38 ça va encore draguer en face à face.
05:41 Les Parisiens qui se font attaquer fort, c'est pas grave.
05:43 Je pense que c'est aussi le fait que...
05:45 En fait, ce qu'on disait un peu tout à l'heure,
05:48 qu'on a changé notre façon de dater,
05:50 de vouloir faire des rencontres,
05:51 c'est plus grandes villes.
05:52 Ça arrive d'abord dans les grandes villes,
05:53 où on n'est plus obligé de suivre le schéma de directement,
05:56 j'ai 20 ans, il faut que je me trouve quelqu'un.
05:59 25 ans, je suis presque mariée, j'ai déjà un premier enfant.
06:01 C'est plus dans les grandes villes où on a moins le temps,
06:03 où on pense à autre chose, on pense plus à la carrière,
06:05 ou même les provinciaux qui viennent à Paris,
06:06 parce qu'il y en a beaucoup.
06:07 Alors que je trouve qu'à la campagne,
06:09 on a encore ce truc-là de proximité.
06:11 Je connais tout le monde dans ma ville,
06:13 je connais les gens du lycée, du collège,
06:14 et il y a moins de tentations aussi, peut-être.
06:16 Donc on est plus fidèles, je sais pas, là.
06:18 Je m'égare, mais peut-être.
06:20 - Mais souvent, il y a des...
06:22 Comment dire ?
06:23 Des enfants, des mariages qui ont lieu plus tard
06:26 pour des citadins que pour des personnes
06:28 qui vivent en milieu rural.
06:29 Donc il y a toutes ces questions démographiques,
06:32 sociologiques à prendre en compte aussi.
06:34 Est-ce qu'il y a une...
06:35 Quand on s'intéresse un petit peu aux conséquences aussi
06:38 qui peuvent avoir ces applications de rencontre sur nos vies,
06:40 est-ce qu'elles peuvent avoir un vrai impact positif,
06:43 mais aussi négatif peut-être,
06:45 sur notre égo, sur notre humeur,
06:48 quand on est confronté par exemple à l'absence de rencontres,
06:52 à l'absence de matchs sur des applications de rencontre.
06:54 Est-ce que toi, Aurore, tu as des témoignages aussi
06:56 qui vont dans ce sens-là,
06:57 des patients qui font état de ce genre de choses ?
06:58 - Tout à fait.
06:59 En fait, il y a tout l'aspect gamification
07:03 qui a été mis en place par ces applications de rencontre.
07:06 Et donc du coup, il y a vraiment une espèce de...
07:10 On se prend au jeu, en fait, de voir des matchs,
07:12 d'avoir des...
07:13 Comment dire ?
07:14 Une espèce de boost, en fait, pour l'égo, des interactions.
07:18 Je plaise, c'est sympa, surtout pour les femmes,
07:21 puisqu'elles sont beaucoup moins nombreuses sur les applications.
07:24 Donc du coup,
07:26 le cas classique d'une femme qui, à la trentaine,
07:29 sort d'une rupture amoureuse ou la vingtaine,
07:31 enfin voilà, sort d'une rupture amoureuse,
07:33 va se mettre sur des applications.
07:35 En fait, c'est assez gratifiant d'arriver, d'avoir
07:38 100 mecs qui arrivent tout d'un coup.
07:42 Mais même simplement d'avoir, de dire "bon ben ça va,
07:45 je sors d'une rupture,
07:46 je peux quand même rester dans le game".
07:49 Donc cet aspect-là, il fait du bien.
07:51 Après, il y a tout l'inverse où, en réalité,
07:55 au bout d'un certain temps,
07:56 et là, c'est là où on arrive actuellement,
07:58 où en fait, tous ces matchs,
08:00 toutes ces discussions, au final,
08:02 elles n'aboutissent pas à ce que je voudrais avoir à la fin.
08:05 Peu importe d'ailleurs ce qu'on cherche,
08:07 que ça peut être une rencontre éphémère
08:09 ou un mariage pour la vie avec les enfants,
08:12 les Labrador et tout ça.
08:14 Je reprends avec, effectivement,
08:16 en fait, ce système de gamification,
08:19 en fait, il est là pour retenir les utilisateurs,
08:22 puisque ces entreprises, elles ont besoin d'utilisateurs pour exister.
08:26 C'est vrai que c'est un rappel quand même important,
08:28 le fait qu'elles ne sont pas là pour qu'on trouve l'amour,
08:30 finalement, c'est-à-dire qu'elles sont surtout là pour qu'on les vit.
08:33 Donc, en fait, finalement, elles font tout pour ça.
08:37 Et ce qui a créé un vent, finalement, de lassitude, etc.,
08:42 qui s'est exprimé,
08:43 donc, on a différents sondages qui sont sortis dans la presse anglophone,
08:47 française, ces dernières années.
08:49 Cette année, la particularité, c'est qu'on a eu une action en justice,
08:52 c'est quand même assez fou,
08:53 une action en justice d'utilisateurs d'applications américains aux États-Unis
08:59 contre justement au groupe Match,
09:01 pour justement qu'ils relevaient leur insatisfaction
09:03 et qu'ils, eux, critiquaient et attaquent pour pratiques commerciales trompeuses,
09:09 manipulation, qui conduit à des adaptations, etc.
09:13 Donc, en fait, tous les griefs qui sont adressés à ces applications
09:17 sont exprimés par pas mal d'utilisateurs depuis plus longtemps.
09:20 Et je voulais ajouter quelque chose que j'ai oublié, mais c'est pas grave.
09:23 Moi, je voulais revenir sur un truc que tu avais dit tout à l'heure,
09:25 tu parlais de Grindr,
09:26 et est-ce que Grindr, ce n'était pas quand même une bonne chose,
09:28 ou c'est arrivé à une époque où on a toujours plus trop le droit d'être gay
09:32 dans certains endroits du monde ?
09:34 Est-ce que ça n'a pas aidé les gens aussi un peu à déter ?
09:38 Non, parce que j'ai ces...
09:39 [Rires]
09:40 J'ai oublié.
09:41 [Rires]
09:42 Je me spoil.
09:43 [Rires]
09:44 Non, mais dis-toi, ça tombe très bien, on vous l'a envoyé.
09:46 Non, en fait, je pense qu'il y a une spécificité aussi.
09:49 En fait, ce qui est marrant, c'est que forcément,
09:51 cette question de la rencontre amoureuse,
09:53 ou en tout cas d'utiliser un intermédiaire pour rencontrer quelqu'un,
09:56 elle est assez ancienne.
09:57 Les petites annonces dans les journaux,
10:00 enfin, le mondial des petites annonces est ancien,
10:01 il est aussi vieux que la presse,
10:03 puisque c'était aussi un moyen pour la presse de se faire de l'argent,
10:05 par ailleurs, et les biais à lancer, à l'époque, dans les années 70,
10:09 ces petites annonces, le supplément sandwich.
10:14 Donc, ça existait.
10:15 On avait les plus vieilles agences matrimoniales,
10:17 je pense, remontent à la fin du XIXe siècle à peu près.
10:20 Après, il y a des contextes aussi,
10:23 de quels sont les... comment dire...
10:25 ce qu'on entend par l'amour,
10:27 enfin, les représentations de l'amour,
10:28 les mythes autour de l'amour,
10:29 qui ont, je pense, entre la fin du XIXe siècle et aujourd'hui,
10:32 fortement évolué.
10:34 En revanche, dans tout ça, pour les gays, effectivement,
10:37 il y avait des lieux de rencontre, physiques, extérieurs,
10:41 des petites annonces, le téléphone, etc.
10:44 Le Minitel est arrivé, c'était les premiers aussi à être...
10:47 puisque des entreprises aussi ont saisi ça,
10:49 ont saisi le désir du Minitel,
10:51 et puis des sites de rencontres, etc.
10:53 Jusqu'à une première application, Grinder, en 2009.
10:57 Et en fait, hier, il y a eu...
11:00 Grinder a été condamné il y a trois ans en Norvège,
11:04 mais là, une nouvelle action en justice aurait venu,
11:06 puisque l'entreprise est accusée d'utiliser des données personnelles,
11:11 et d'un internet extrêmement sensible,
11:14 pour les revendre à des services d'optimisation,
11:16 qui les revendaient eux-mêmes à des annonceurs,
11:19 sans le consentement des utilisateurs.
11:22 Donc, ça a conduit à cette action en justice,
11:24 il y a eu une première condamnation en Norvège, etc.
11:26 Et en fait, oui, c'est tout le paradoxe,
11:28 c'est qu'effectivement, cette application a permis,
11:33 à beaucoup de gens, je pense, de vivre leur sexualité,
11:37 de finalement l'assumer et de rencontrer des gens,
11:42 et dans le même temps, a eu des effets...
11:45 En tout cas, on essaie de...
11:48 Je ne sais pas si c'est totalement attribuable à l'outil en lui-même,
11:51 mais sur l'estime de soi, il y a des études
11:53 qui montrent justement les conséquences sur l'estime de soi,
11:57 une forme aussi de normalisation des corps,
12:00 la question de le culte de la performance
12:03 qui est vécuée au travers de l'application,
12:05 de ce qui est recherché, des attentes, des désirs, etc.
12:08 qui sont aussi des questions contemporaines,
12:11 mais en fait, voilà, des conséquences sur la santé mentale,
12:13 en tout cas, qui sont assez négatives,
12:17 et moi, je prends ce parti pris, puisque c'était mon cas,
12:20 mais je pense que compte tenu de ce qu'a fait l'appli,
12:27 puis aussi des grosses accusations
12:30 dans des pays où l'homosexualité est criminalisée,
12:35 de ne rien faire pour protéger les utilisateurs
12:37 contre les autorités de ces pays
12:39 qui traquent des personnes homosexuelles sur cette application.
12:43 C'est suffisamment arguable pour dire "désastralons".
12:47 - Oui, très d'accord.
12:48 Mais je pense que c'est un peu différent,
12:50 enfin, ce n'est pas tout à fait les mêmes raisons
12:52 que pour, par exemple, Tinder.
12:54 J'ai une question dans le chat de Minis qui nous demande
12:57 "Est-ce que les applications ne donnent pas un côté buffé à volonté ?"
13:01 Et donc, on se dit qu'on a beaucoup de choix,
13:02 donc on va chercher à avoir beaucoup de matchs,
13:04 mais pas forcément les concrétiser.
13:06 Qu'est-ce que vous pouvez réagir là-dessus ?
13:07 - Tout à fait, ça c'est, comment dire,
13:11 un peu, comment dire, je veux dire, vieux comme le monde,
13:13 peut-être pas le monde, mais en tout cas,
13:14 au moins comme la société de consommation.
13:18 Si vous entendez des personnes qui ont été à la sud du mur de Berlin,
13:22 qui sont passées de l'est à l'ouest
13:25 et qui sont arrivées dans les premiers supermarchés,
13:28 la première chose qu'ils vont dire, c'est "waouh,
13:30 il y a presque un embarras du choix".
13:31 Et il y a eu des études qui ont été faites
13:32 qui ont montré que les gens étaient presque paralysés
13:35 par trop de choix.
13:36 Et là, les applications donnent un peu...
13:38 J'ai un peu tous les célibataires de Paris dans ma poche.
13:41 C'est fantastique, mais d'un autre côté,
13:42 il y a un peu trop de choix, tu le choix.
13:44 Et ça aussi a des effets, bien sûr.
13:49 Ma question aussi, moi, par rapport à tout ça,
13:50 c'est qu'on a parlé un petit peu des applications
13:52 de rencontres qui sont détenues,
13:53 alors pour la majorité, du coup, par ce groupe,
13:55 ce groupe Match.
13:57 Mais ma question, en plus de ces applications-là,
13:59 d'une manière générale, c'est est-ce qu'on peut croire
14:02 en des applications qui sont détenues,
14:04 dans tous les cas, par des entreprises privées,
14:06 dans le sens où est-ce qu'on peut trouver la solution
14:09 aux rencontres amoureuses ?
14:10 Donc, est-ce qu'on peut avoir des applications
14:12 qui sont au service des gens, au service des humains,
14:15 et en même temps, qui sont contrôlées forcément ?
14:17 Et on ne peut pas leur en vouloir quand même
14:19 d'être contrôlées par un intérêt financier
14:21 qui est qu'il faut que ces boîtes soient rentables.
14:23 Est-ce que ça peut exister, finalement ?
14:24 Est-ce que ça peut coexister, ces deux intérêts-là ?
14:26 Oui, déjà, je vous souhaite une petite nuance
14:27 par rapport à tout ce qu'on a dit,
14:28 puisqu'on est en discours assez, finalement,
14:31 parce que pessimiste et négatif,
14:33 mais il se trouve que pourquoi, finalement,
14:35 elles sont là, elles existent,
14:36 c'est que des gens rencontrent tout de même
14:39 des personnes via ces outils-là.
14:41 Donc, ça veut dire qu'elles marchent.
14:43 D'ailleurs, il y avait une pape qui disait
14:44 qu'il y avait autant de relations engagées et sérieuses
14:47 qui découlaient d'applications de rencontre
14:48 qu'elles ne découlaient pas d'applications de rencontre.
14:50 Mais pas pour tout le monde.
14:51 Parce que je pense que ça dépend énormément
14:53 du rapport entre les promesses qu'elles nous vendent
14:56 et les attentes éventuelles que certains individus...
14:59 Oui, mais c'est ça aussi.
15:00 Est-ce que les gens, ils installent vraiment
15:01 les applications de rencontre dans le but
15:03 de trouver l'amour, etc. ?
15:05 Tu le disais, il y a aussi ce truc-là
15:06 de "est-ce que je plais encore,
15:08 me prouver à moi-même que je suis frais ou fraîche,
15:10 ou juste hyper sexualisée ?"
15:13 Aujourd'hui, on installe Tinder directement.
15:16 Tu disais un petit peu qu'on peut dire
15:17 aujourd'hui qu'on est sur Tinder.
15:18 Je trouve qu'en tant que femme, en tout cas,
15:19 c'est un peu compliqué de le dire
15:20 parce que tu te fais l'impression de...
15:21 "Ah, toi, tu cherches plus que..."
15:24 Parce qu'aujourd'hui, c'est à cette image
15:26 de plan cul, de coup d'instinct.
15:28 Donc, je me suis un peu perdue dans la pensée,
15:30 mais c'est devenu un peu compliqué
15:31 de pouvoir dire tout ça.
15:33 Et je ne sais plus ce que je voulais dire.
15:34 Mais non, mais moi, je me souviens plus
15:35 parce que d'ailleurs, en débranchant aussi ce live,
15:37 en parlant avec des potes à moi,
15:40 des potes femmes qui me disaient qu'en effet,
15:43 quand elles étaient sur les applications
15:45 de rencontre, par exemple Tinder,
15:47 en fait, par exemple, j'avais une pote
15:49 qui avait fait l'expérience,
15:49 qui allait juste 24 heures.
15:52 Elle devait aussi, elle écrit, par exemple,
15:53 un article là-dessus.
15:54 Et elle disait en fait, tu te fais tout de suite...
15:57 Tu as plein de messages qui arrivent.
15:58 C'est un peu...
15:59 C'est dégoûtant assez vite.
16:01 Toi, tu as eu cette expérience-là aussi ?
16:02 Surtout le type de messages que tu reçois.
16:04 J'avais pris des petites captures d'écran
16:06 parce que c'est pour ça que c'est vraiment
16:07 devenu un jeu et ce n'est pas bien.
16:09 Ne faites pas ça parce que le gamme,
16:10 ce n'est pas des jeux.
16:10 Mais j'ai un groupe et on parlait
16:12 beaucoup de tout ça.
16:13 Et j'ai du point, j'ai pris
16:14 des certaines captures d'écran
16:16 de premiers messages.
16:17 En fait, il y a aussi ce truc-là.
16:19 Je suis désinhibée en fait
16:20 parce que je suis sur les réseaux sociaux.
16:22 Je suis derrière mon écran.
16:23 On le voit dans la vie de tous les jours,
16:25 sur les réseaux sociaux, dans les commentaires,
16:26 des haters, etc.
16:28 Là, c'est un peu pareil.
16:29 Il y a un mec qui arrive,
16:29 le premier message, c'est
16:31 "Waouh, tu es très, très sexy.
16:32 Ds, bonjour."
16:33 Ben non.
16:34 Tu vois, genre, voilà un autre mec
16:35 qui me dit "Toi, tu es vraiment
16:38 l'archétype même de la nana
16:39 que je ne baiserai jamais."
16:41 Ça m'a longtemps frustrée,
16:42 mais c'est une bonne chose finalement.
16:44 Je pense qu'il y a des mecs
16:44 qui sont vachement frustrés,
16:45 qui arrivent sur Tinder,
16:47 qui se disent "Vas-y, là,
16:48 j'ai l'opportunité de lui parler."
16:49 En plus, ce mec-là,
16:50 je n'avais pas exprès de le swiper.
16:51 Je me suis trompée en tout le monde.
16:52 C'est un peu dyslexique.
16:53 Mais du coup, les mecs,
16:55 c'est un peu l'exutoire.
16:58 Et tu vois beaucoup dans les bio
16:59 des mecs qui sont là en mode
17:00 "S'il n'y a pas de premier message,
17:01 je ne parle pas avec vous,
17:02 je ne suis pas là pour faire vos discussions,
17:04 je ne suis pas votre père,
17:04 je ne suis pas votre machin."
17:05 Je me ressens la frustration de
17:06 "Oh, calmez-vous."
17:08 Parce que finalement, oui,
17:09 j'ai eu beaucoup de matchs
17:10 sur une semaine,
17:11 mais les mecs, ils n'ont pas
17:12 de premier message non plus.
17:13 Donc, je pense que l'herbe
17:14 est toujours plus vert ailleurs.
17:15 Mais ce n'est pas plus simple
17:17 que dans un bar ou quoi que ce soit.
17:18 On est tous Tinder finalement.
17:20 En fait, ça montre bien
17:21 toute la perversité
17:22 de l'algorithme de Tinder
17:24 qui a été énormément décrit
17:26 dans les enquêtes de JTT Portal,
17:29 journalistes indépendantes,
17:30 et notamment dans
17:31 soit "L'amour sous algorithme"
17:33 et ensuite dans "Desquelles s'habiller".
17:33 On a montré les livres, justement.
17:35 Oui, justement, qui montraient
17:37 en fait comment cet algorithme
17:38 était construit
17:39 justement sur des applis
17:40 où on a, je ne sais plus combien de
17:44 fois plus d'hommes que de femmes.
17:46 Des fois, c'est dix.
17:47 Si, des fois, c'est une femme
17:49 pour dix hommes
17:49 et c'est entre dix et quatre.
17:52 Donc, ça donne quand même un...
17:54 Et donc, l'algorithme qui est construit,
17:56 j'avais noté,
17:57 renoté le chiffre là,
17:59 avec les hommes hétérosexuels
18:01 ont un taux moyen de 2%
18:03 contre 50% de matchs pour les femmes.
18:05 C'est un taux de succès...
18:06 Et du coup, en fait,
18:07 ce qui les amène,
18:09 l'appli,
18:11 ou la conception de l'appli,
18:12 est faite pour que
18:13 pour qu'ils aient plus de matchs,
18:14 il faut qu'ils s'abonnent.
18:15 Il faut qu'ils payent.
18:16 Et c'est le modèle économique
18:18 en fait de Tinder.
18:19 J'ai beaucoup de mecs
18:20 qui me disent ça,
18:20 ils me disent "moi si je ne prends pas
18:21 l'option premium ou quoi que ce soit,
18:24 je n'ai aucun match,
18:24 ils ont l'impression que leur profil
18:25 n'est pas mis en avant".
18:26 Et la frustration naît de ça.
18:27 Exactement.
18:27 C'est-à-dire de la rareté,
18:30 qui nous donne en tout cas
18:31 la possibilité de pouvoir
18:32 finalement se connecter,
18:33 de faire une rencontre.
18:35 Et de ça,
18:36 naît aussi des comportements
18:38 éventuellement toxiques,
18:39 du harcèlement,
18:40 enfin beaucoup d'utilisatrices
18:42 en cet état de ça.
18:43 Mais ça, c'est quelque chose
18:44 qu'on retrouve beaucoup en cabinet,
18:46 énormément même de body shaming.
18:48 Donc des hommes qui vont imposer
18:50 à des femmes des photos de pieds,
18:53 enfin des dégâts énormément...
18:55 Mais même pas que des photos de pieds,
18:57 pardon, en pied, pardon,
18:58 pas de pied, aussi de pied,
19:00 les deux, aussi, c'est vrai.
19:01 C'est vrai.
19:02 Les deux, mais il y a vraiment
19:03 presque réellement,
19:04 exactement ce qu'on a tous dit.
19:07 Mais ce que tu disais en disant
19:08 vraiment les hommes se permettent
19:09 des choses,
19:11 de vraiment se lâcher sur des...
19:14 Comment dire ?
19:15 Sur des femmes.
19:16 C'est quelque chose qui revient
19:17 énormément.
19:18 Alors, je sais que des fois,
19:19 il y a l'inverse aussi
19:20 parce que ça existe,
19:21 mais c'est ça,
19:23 quelque chose qui revient
19:24 vraiment énormément,
19:25 ce qui fait que des femmes
19:26 vont aussi avoir
19:27 beaucoup plus de...
19:28 Comment dire ?
19:29 Je ne peux pas dire de peur,
19:30 mais d'appréhension,
19:30 en tout cas,
19:31 à aller sur les applications.
19:32 Puis là, il y a eu les...
19:33 Il y a eu deux affaires
19:34 qui ont été très, très médiatisées
19:35 récemment, c'est
19:36 l'arnaqueur de Tinder
19:37 et le violeur de Tinder
19:38 qui ont ajouté
19:40 une couche supplémentaire
19:42 qui peut aussi...
19:44 Comment dire ?
19:45 Expliquer, en tout cas,
19:46 le fait qu'il y ait une dating...
19:47 Pardon, une dating fatigue
19:49 ou une volonté de ralentir
19:51 un petit peu,
19:53 on est moins safe, en fait.
19:54 Et c'est vrai que là où,
19:56 au final, les applications,
19:57 à la base,
19:58 sont censées nous permettre
19:59 de dater, de faire des rencontres
20:00 dans une manière un peu plus safe
20:02 et de se rencontrer
20:03 en étant timide.
20:04 Voilà, là, en fait,
20:05 il y a un peu un espèce
20:06 de retour de bâton
20:07 qu'on n'avait pas prévu, en fait.
20:09 Et d'ailleurs, ce qui est marrant,
20:09 c'est que Bumble,
20:10 qui est la principale
20:11 concurrente de Tinder,
20:13 a construit son modèle économique
20:15 sur un propos
20:17 dit féminin, c'est-à-dire
20:19 c'est finalement les utilisatrices
20:21 qui choisissent la possibilité
20:23 de pouvoir discuter
20:24 avec leur match, etc.
20:26 L'entreprise est en...
20:28 pas en difficulté,
20:29 mais en tout cas,
20:29 elle est en train de licencier
20:31 pas mal.
20:31 Mais en tout cas, voilà,
20:32 c'est marrant comme, en fait,
20:33 chaque...
20:34 Un problème né,
20:35 une autre essaie
20:35 d'apporter une solution.
20:37 Mais tout ça, derrière,
20:37 c'est aussi une guerre
20:38 économique, en fait.
20:40 Il y a une bonne question
20:41 dans le chat aussi de Inself
20:42 qui parle justement
20:43 de ces algorithmes
20:44 et qui demande
20:45 comment sont décidés
20:46 les matchs et donc l'algorithme.
20:48 Il dit "si j'aime les carottes
20:49 et la personne en face des radis,
20:50 est-ce que ça veut dire
20:51 qu'on ne matche pas ?
20:52 Comment ça fonctionne ?"
20:53 Toi, je sais que tu étais un peu
20:54 penché là-dessus,
20:54 notamment dans ce travail aussi
20:55 que tu disais de Gilles Portail
20:56 qui est un peu...
20:57 Elle plongeait dans les algorithmes
20:59 de Tinder surtout.
21:00 Je ne rentrerai pas
21:01 dans une telle technicité.
21:04 En fait, ce qui me semble,
21:06 c'est qu'en gros,
21:08 le mécanisme sur Tinder de match,
21:10 je pense que c'est
21:10 les applications qui reproduisent
21:12 ce mécanisme-là,
21:13 qui fonctionne de la même façon.
21:15 C'est qu'en fait,
21:17 à partir du moment...
21:18 Alors, c'est différent justement
21:20 du fait d'être un homme
21:21 hétérosexuel
21:22 ou une femme hétérosexuelle
21:23 sur l'appli.
21:24 C'est qu'à partir du moment
21:25 où vous faites...
21:26 En fait, vous allez swiper
21:28 à droite, à gauche.
21:29 Et en fonction de votre choix,
21:33 votre premier choix,
21:34 si par exemple, il est négatif,
21:37 ça veut dire que la personne
21:38 qui est jugée négative
21:39 est rétrogradée.
21:40 Et en revanche,
21:42 la personne qui est swipée à droite,
21:44 c'est-à-dire avec qui vous avez
21:46 éventuellement matché,
21:48 va avoir une note.
21:49 Et ce qui crée à la fin
21:51 un score de désirabilité.
21:52 Où ceux qui sont le plus matchés
21:55 vont se retrouver à plus matcher
21:56 entre eux et ceux qui sont
21:57 le moins matchés
21:58 à ne plus trop matcher.
22:01 Et ce qui crée là aussi encore
22:03 pour un nombre assez conséquent
22:05 de profils,
22:06 je pense, une énorme frustration.
22:07 C'est-à-dire ne plus avoir de match
22:09 alors que...
22:10 Comme s'il y avait une petite
22:11 oligarchie du match
22:13 qui finalement s'entretenait,
22:16 s'auto-entretenait.
22:18 D'ailleurs, je prends aussi
22:20 la remarque dans le chat
22:21 de TheLegendOf5Bit.
22:24 Désolé si je prononce mal,
22:25 ton pseudo qui est un peu compliqué.
22:26 Mais qui nous dit "Tinder
22:27 alimente la frustration
22:28 de beaucoup de mecs".
22:29 Et c'est, je pense,
22:30 en grande partie responsable
22:31 du retour de la misogynie
22:33 sur Internet.
22:34 Aurore, qu'est-ce que tu en penses ?
22:35 Est-ce que tu penses qu'on peut
22:35 en effet faire un lien entre
22:37 ces algorithmes qui sont...
22:39 qui ont pour conséquence parfois
22:41 de rendre plus difficile
22:42 des rencontres pour des hommes
22:43 et du coup, un retour
22:45 dans une misogynie sur Internet ?
22:46 Oui, je pense que c'est
22:47 une très bonne remarque.
22:48 C'est au moins un des paramètres.
22:50 Cette question du score
22:51 de désirabilité,
22:52 c'est aussi quelque chose
22:52 qu'on va retrouver
22:53 dans beaucoup de discours
22:54 masculinistes avec les mâles alpha.
22:56 Les études, enfin le travail
22:58 de Judith Duportail,
23:00 mais d'autres aussi, montraient
23:01 qu'en fait, il y a à peu près
23:03 un quart, 20%, à peu près,
23:05 un cinquième, entre un cinquième
23:06 et un quart des hommes
23:08 qui vont avoir 80% des matchs.
23:11 Et donc, du coup,
23:11 on retrouve sur ces discours
23:13 exactement, en presque
23:15 ce type de même proportion
23:17 dans des discours masculinistes.
23:18 Après, pour répondre à la question
23:19 qui était juste avant,
23:20 qui était intéressante aussi,
23:22 comment se font les matchs ?
23:23 Ça va aussi dépendre
23:24 des applications.
23:25 Il y a des applications
23:26 qui n'ont pas fonctionné
23:27 exactement comme Tinder,
23:29 qui ont vraiment presque demandé.
23:31 OkCupid était très connu pour ça,
23:33 où il y a des, comment dire,
23:35 des questionnaires.
23:35 Qu'est ce que tu choisis entre ?
23:38 Alors, c'est une application américaine.
23:40 Est ce que tu es républicain
23:41 ou démocrate ?
23:42 Tu préfères, je n'en sais rien,
23:43 pizza ou sushi ou ce genre de choses.
23:45 Au bout d'un moment,
23:46 il y a des matchs
23:47 qui sont aussi faits comme ça.
23:49 Il y avait Fruits aussi,
23:51 qui avait aussi,
23:52 on pouvait décider
23:53 qu'est ce qu'on voulait.
23:54 Oui, là, c'était plus clair.
23:56 Donc, du coup,
23:57 ça va aussi dépendre des applications.
23:59 Il y a aussi,
23:59 comme vous venez de le dire,
24:00 justement, des applications
24:01 qui sont sorties du modèle de Tinder
24:03 pour proposer autre chose,
24:05 pour essayer de pallier
24:06 à cette frustration
24:08 et aussi de capter des clients
24:09 techniquement aussi.
24:10 Mais justement,
24:10 sur ces autres applications,
24:12 est ce qu'on a des exemples
24:13 ou pas d'applications
24:14 qui, du coup, mettraient en avant
24:17 d'autres modèles de rencontres ?
24:20 Peut être en mettant en avant
24:21 plus le slow dating, par exemple,
24:22 qui serait en effet plus efficace,
24:25 plus appréciable
24:26 pour tenter de faire
24:27 des rencontres amoureuses.
24:28 Est ce que ça existe
24:29 ou est ce que tous les modèles
24:30 actuellement d'applications
24:31 sont quand même tous
24:32 plus ou moins problématiques
24:33 ou en tout cas, ont tous des vices
24:35 et des torts dans leur fonctionnement ?
24:36 Oui, il y a tout le monde
24:37 qui me parle de Inch en ce moment.
24:38 C'est la nouvelle appli.
24:40 De ce que j'ai compris,
24:41 parce que moi, je ne l'ai pas installé,
24:42 mais de ce que j'ai compris,
24:43 c'est vraiment l'app
24:44 qui est faite pour être supprimée.
24:45 Donc, c'est une prenne à contre-courant,
24:47 c'est ce que tu disais.
24:48 Mais finalement, c'est aussi
24:48 une réponse marketing.
24:49 Après, je pense que les gens
24:51 ne sont pas dupes
24:52 et que si on continue
24:53 avec que le modèle économique
24:54 de Tinder, à un moment donné,
24:55 on va juste faire s'effondrer
24:57 tout le modèle économique
24:58 des applications de rencontres.
24:59 On reviendra peut être
25:00 comme plus en Corée ou en Asie,
25:02 où c'est plus des agences matrimoniales,
25:03 des choses comme ça,
25:04 où c'est plus du physique.
25:06 Donc, ce n'est pas plus mal
25:06 qu'il y ait des applications
25:07 qui viennent redonner un nouveau souffle.
25:09 Et là, ce qui est cool,
25:10 c'est qu'il y a des vocaux
25:12 et des choses comme ça.
25:12 Il y a aussi du filtrage
25:13 qui est beaucoup plus efficace.
25:15 Et je trouve que les vocaux, c'est bien
25:17 parce que sur Tinder,
25:18 quand tu fais ton profil,
25:19 tu as vraiment l'impression
25:20 de faire ton auto-pub.
25:21 C'est terrible déjà de devoir
25:22 choisir ses propres photos.
25:24 J'ai vraiment le...
25:25 J'ai que le retour en tant que femme hétéro,
25:28 mais pour tout le monde,
25:28 je pense que c'est terrible.
25:29 Moi, je choisis mes photos,
25:30 il faut qu'elles soient jolies,
25:31 mais pas trop sexy,
25:31 parce que sinon, c'est machin,
25:32 ces trucs, on va penser quoi de moi ?
25:34 Il faut que je fasse ma bio,
25:34 mais est-ce que je vais être cringe
25:35 quand je vais faire...
25:36 Le moment où tu as un vocal,
25:37 tu es un peu plus...
25:38 Tu as l'impression
25:39 d'être un peu plus toi-même,
25:40 mais je pense qu'on va trouver
25:42 quand même des points négatifs à Inch
25:43 comme on a trouvé sur d'autres.
25:45 Après, il faut tester plein,
25:46 je pense, pour trouver la bonne.
25:48 Moi, j'ai fait un mariage
25:49 il n'y a pas longtemps,
25:49 de adopter un mec.
25:50 Donc ça fonctionne.
25:51 Ah ouais ?
25:51 La bonne, quoi.
25:53 Oui, c'est marrant.
25:54 J'avais interviewé justement
25:55 Paul Ngaro, qui est une autre fille.
25:57 C'est dans le lit qu'il y a un compte Instagram
25:59 qui s'appelle Tinder et ses pépites.
26:00 Et pareil,
26:02 depuis quelqu'un, depuis longtemps,
26:03 on a remarqué leur montre sur Tinder.
26:06 Mais en fait, c'est difficile
26:08 d'évaluer l'efficacité.
26:10 En fait, il n'y a pas de...
26:11 En fait, le point étant que ces entreprises
26:15 ne diffusent pas de...
26:16 ou diffusent des stats,
26:18 des statistiques qu'elles souhaitent diffuser.
26:21 Donc il y a une forme aussi de passer...
26:22 C'est extrêmement compliqué
26:24 de mesurer leurs résultats.
26:25 Et je pense, enfin...
26:28 Elles ne le font pas
26:29 parce que ce n'est pas forcément
26:30 dans leur intérêt.
26:31 Ils ont la propriété intellectuelle
26:32 en fait de leurs algorithmes.
26:34 Par ailleurs, oui.
26:35 C'est-à-dire, c'est intéressant.
26:37 J'aurais bien aimé avoir votre avis aussi là-dessus.
26:39 Moi, je disais que, par exemple,
26:40 justement sur la question
26:41 de la propriété intellectuelle des algorithmes.
26:43 Par exemple, quand on prend un autre exemple
26:44 qui n'a rien à voir avec Coca-Cola,
26:45 aussi à la propriété intellectuelle de sa recette,
26:47 sauf que derrière, il y a un contrôle,
26:50 finalement, un contrôle sanitaire
26:52 de si c'est bon ou pas pour nous.
26:54 À la différence de les applications de rencontre,
26:55 finalement, il n'y a pas...
26:56 Ils ont la propriété intellectuelle
26:59 de leurs algorithmes.
27:00 Mais derrière, il n'y a pas du tout de contrôle
27:02 de est-ce que c'est bien fait,
27:04 est-ce que c'est mal fait,
27:05 est-ce que ça peut être problématique ou pas.
27:07 Alors, je vais rentrer dans le débat
27:10 si il n'y a pas des questions de santé publique
27:12 autour des sodas,
27:13 parce qu'il y a quand même eu des questions
27:15 autour de ça et les organismes de santé
27:19 ont contourné un peu le problème
27:20 sans nous mettre la main.
27:23 En tout cas, ce qu'il y a,
27:24 c'est qu'on est pour l'instant
27:24 au tout début des applications de rencontre.
27:26 En réalité, ça ne fait vraiment pas très longtemps
27:28 que c'est là.
27:29 Le temps qu'on ait un retour déjà
27:31 assez conséquent en termes de données,
27:33 en fait, pour avoir de la data solide
27:36 scientifiquement, il faut quand même
27:39 une petite décennie.
27:40 Donc là, on commence à en avoir
27:41 et on commence à avoir des effets
27:43 en effet qui peuvent être délétères
27:45 sans commencer à avoir des articles scientifiques
27:47 qui le montrent.
27:49 Pour revenir sur ce qui a été dit,
27:50 en fait, moi, ce que j'observe énormément,
27:51 c'est plus une mauvaise utilisation de l'outil.
27:55 En fait, précisément parce que maintenant,
27:56 on a une variété inouïe.
27:59 Un jour, j'étais même tombée sur...
28:00 Il y avait des sites de rencontre
28:02 pour les cheminots.
28:04 Donc, il y a des niches.
28:06 - Pour les gothiques, pour les vip...
28:08 - Pour les véganes, il y a plein, plein de choses.
28:10 Donc, c'est vraiment des niches.
28:11 Donc, en fait,
28:13 si on sait bien les utiliser,
28:15 en vrai, c'est un très, très bon outil.
28:17 Mais il faut bien savoir les utiliser,
28:19 savoir ce qu'on va chercher,
28:20 pourquoi on va le chercher,
28:22 comment mettre en avant ce qu'on veut...
28:24 Enfin voilà, comment l'utiliser,
28:25 en fait, tout simplement.
28:27 - C'est ça, c'est mon choc.
28:28 En fait, on donne trop de...
28:30 Enfin, on leur donne trop pas d'importance,
28:31 mais on essaie de scientifiser,
28:34 je sais pas si ça se dit, mais l'amour,
28:35 alors que c'est la chose la moins palpable
28:37 qui puisse exister dans le monde.
28:38 Et on est en train de dire,
28:39 est-ce que là, on va faire plus d'IA,
28:41 plus d'algorithmes ?
28:42 Est-ce que ça fonctionne ?
28:43 Est-ce que ce serait quoi l'OMS de...
28:45 Là, ce serait plus du baiting
28:46 qui va se mettre en place
28:48 pour dire si t'es OK ou pas OK.
28:49 Alors qu'en fait, l'amour, c'est pas ça, quoi.
28:52 Même si t'es sur Tinder...
28:53 - C'est compliqué.
28:54 - C'est compliqué, mais quand tu l'as trouvé,
28:57 c'est encore compliqué de le garder.
28:59 Donc, moi, je trouve qu'il faut juste
29:00 prendre les applications de rencontre
29:02 comme un nouveau lieu.
29:03 C'est genre, j'ai des nouvelles opportunités.
29:05 C'est un petit jeu aussi, c'est cool.
29:07 Si t'es timide, c'est bien.
29:09 Si tu travailles trop aussi, pourquoi pas ?
29:11 Y en a qui ont des rythmes de vie,
29:12 on parlait tout à l'heure des villes.
29:13 C'est vrai que moi, je suis crisis de conduite,
29:15 je travaille beaucoup la nuit,
29:16 je ne bois pas beaucoup parce que
29:18 mon travail aujourd'hui, c'est chez moi.
29:20 Le télétravail, c'est de plus en plus,
29:21 le Covid et tout,
29:22 c'est une opportunité en plus,
29:24 mais c'est pas ma seule possibilité.
29:26 Il faut continuer à sortir dehors,
29:28 il faut continuer à trouver des amis,
29:29 des amis, les collègues, les machins.
29:30 Sinon, c'est un truc de porte.
29:31 En fait, je dirais qu'elle raconte
29:34 deux choses, notamment,
29:36 quelles sont les représentations
29:38 de l'amour contemporain et des mythes
29:40 contemporains sur l'amour.
29:42 Et aussi, d'une autre injonction,
29:45 qui est celle, en tout cas,
29:46 des préjugés qui peuvent exister
29:48 sur le célibat.
29:49 C'est-à-dire qu'on a cette tendance
29:51 et qu'aujourd'hui, en fait,
29:54 alors qu'à peu près un tiers des adultes,
29:57 je ne sais plus la fourchette d'âge,
30:01 mais sont célibataires,
30:02 on a encore cette pression,
30:04 et notamment qui pèse sur les femmes,
30:06 à ne pas l'être,
30:07 c'est-à-dire à être en couple,
30:08 premièrement.
30:09 Et ça s'attache à tout ça,
30:12 à tout un discours sur l'amour romantique
30:15 ou qu'est-ce que l'amour,
30:17 qui est véhiculé par tout un tas de médias
30:20 depuis 120 ans, 150 ans,
30:22 de Disney à hauts séries,
30:24 en passant par la littérature, etc.,
30:27 qui dit dans lequel on est passé
30:30 d'un mariage bourgeois,
30:34 dans lequel finalement,
30:35 ce n'est pas tant l'amour qui comptait,
30:37 mais finalement, l'appariement de classe
30:42 à quelque chose où c'est finalement
30:44 l'amour à vie entre deux êtres,
30:47 deux âmes sœurs, etc.
30:49 Et finalement, du coup,
30:52 tout ça traîne dans l'inconscient
30:54 et des outils arrivent avec l'idée
30:57 "Nous allons vous faire rencontrer
30:58 l'amour de votre vie".
31:01 Donc forcément, la promesse,
31:02 elle est hyper alléchante
31:03 et l'attente, elle est extrêmement forte.
31:06 - Je pense que c'est hyper paradoxal
31:07 ce que tu parlais de Disney.
31:08 Et maintenant, tu as ta petite fille
31:10 juste à côté et je pense que tu lui...
31:12 Enfin, les décennies que tu lui diffuses
31:14 aujourd'hui, moi, j'ai grandi
31:15 avec la belle voix d'Ormand,
31:17 le train de Charmin, etc.,
31:18 que je dois attendre,
31:18 qui vient de me réveiller
31:19 dans mon sommeil pénible.
31:22 Et aujourd'hui, mon "La Reine des Neiges",
31:23 c'est genre de "La Rebelle".
31:25 Et c'est des femmes qui ne vivent pas
31:27 que par l'homme qui va les délivrer,
31:30 qui vivent pour elles.
31:31 Et je trouve que c'est super bien.
31:33 Pour moi, c'est ça, en fait,
31:34 depuis tout à l'heure,
31:35 ce dont on parle,
31:36 c'est juste le reflet de la société
31:37 où aujourd'hui, les femmes
31:39 sont en train de s'émanciper.
31:40 On est dans un truc où, OK,
31:41 tu as le droit, toi aussi,
31:42 de vouloir être arriériste,
31:43 de ne pas vouloir d'enfant,
31:44 de penser à toi d'abord
31:45 et de ne pas juste penser
31:47 "C'est qui mon amoureux
31:48 et c'est qui qui va me donner le bonheur
31:50 et le bonheur, je peux l'avoir par moi-même".
31:51 Mais d'un autre côté,
31:52 moi, je suis militante féministe,
31:55 je suis tout à fait d'accord avec ça.
31:57 Mais quand on ouvre une porte,
31:58 forcément, on crée un déséquilibre.
32:00 Et moi, je reçois beaucoup de messages
32:01 aussi de mecs qui me disent
32:02 "Je ne sais plus draguer".
32:04 Et il y en a qui sont déboussolés
32:06 parce qu'on a dénoncé à raison
32:08 l'harcèlement de rue,
32:10 les agressions, les viols, etc.
32:13 Aujourd'hui, c'est 80% des femmes
32:14 qui se harcèlent dans la rue.
32:15 Donc les mecs, ils se disent
32:16 "OK, donc je n'ai plus le droit de rien faire".
32:18 C'était une remarque d'ailleurs
32:19 tout à l'heure dans le chat.
32:20 Avant que vous arriviez,
32:21 quelqu'un disait que les rencontres amoureuses
32:23 étaient plus compliquées
32:24 dans l'ère post-MeToo.
32:25 C'est ça, parce qu'en fait,
32:27 il y a beaucoup de mecs
32:28 qui ont eu l'impression
32:29 de se sentir diabolisés.
32:30 Parce qu'il faudrait qu'on dise
32:32 "Certains mecs et pas tous les hommes".
32:34 À chaque fois qu'on parle des hommes,
32:35 ce serait très long
32:35 et on est désolé de pas faire tout le temps.
32:37 Mais c'est pas tous les hommes, on le sait.
32:38 Et c'est juste que oui,
32:40 nous, on a parlé de plein de choses
32:42 qui nous sont arrivées
32:42 et ça, c'est vraiment pas OK.
32:45 Mais il reste plein de mecs
32:46 qui s'adrèglent dans la rue
32:48 et on sait faire la différence,
32:49 je pense, en tout cas, je l'espère,
32:50 entre un mec qui te siffle,
32:52 un mec qui te prend pour un sac à patates
32:53 là au marché,
32:55 qui te regarde avec un regard lubrique.
32:57 Et par contre, quand il y a un mec
32:58 qui vient te voir et qui te parle gentiment,
32:59 je vous assure que rien qu'un "Bonjour,
33:01 comment tu vas ?"
33:02 d'une façon polie,
33:03 c'est un mot de "Waouh !"
33:04 C'était peut-être l'homme de la nuit, celui-là !
33:06 Il est poli !
33:07 Donc on peut encore parler aux gens,
33:08 juste il faut faire leur parler.
33:09 C'est ça la différence.
33:11 Je pense que c'est vrai
33:13 qu'il y a tout un changement de la société
33:15 qui est très, très à plein de niveaux.
33:16 En fait, on l'a avec le numérique
33:18 et les applications de rencontres,
33:19 mais c'est traversé
33:20 par des changements écologiques,
33:22 par des changements
33:24 idéologiques avec le féminisme.
33:26 On parlait justement
33:27 des modèles de couple
33:28 et des modèles de rencontres.
33:30 On est aussi en train de dépasser
33:32 le modèle romantique
33:34 qui est assez concomitant, en fait,
33:36 avec l'avènement de la bourgeoisie,
33:38 mais d'une certaine bourgeoisie
33:40 avec l'artiste maudit
33:42 et tout vraiment cette ère romantique
33:45 et aussi du mythe de l'âme soeur.
33:47 Et c'est vrai qu'il y a eu
33:48 un vrai argument marketing
33:50 qui, en fait, n'est pas nouveau.
33:51 Le mythe de l'âme soeur,
33:53 si j'ai le temps,
33:54 je vais peut être revenir d'où il vient,
33:55 parce que j'aime bien revenir sur ça,
33:56 parce que ça, pour moi,
33:57 c'est vraiment important.
33:58 Les gens arrivent vraiment avec l'âme soeur,
34:00 etc.
34:01 C'est quelque chose qui est vraiment
34:02 un revival des années hippie.
34:04 En fait, le mythe de l'âme soeur,
34:06 c'est dans le banquet de Platon.
34:08 À la base, dans ce mythe,
34:10 les hommes sont doubles.
34:11 Ils ont deux têtes,
34:12 deux paires de bras,
34:13 deux paires de jambes.
34:14 Ils se sentent extrêmement forts,
34:15 extrêmement puissants.
34:17 Et ils se disent
34:17 puisqu'on est super fort
34:18 ou super puissant,
34:19 bien, on va aller escalader
34:20 le mont Olympe
34:21 et puis on va aller détrôner les dieux.
34:22 Zeus, il n'est pas content,
34:24 alors il prend sa foudre.
34:25 Il la jette sur les humains
34:26 et il les sépare en deux.
34:28 Et de cette séparation,
34:29 créé deux moitiés
34:32 avec une tête comme on est maintenant.
34:34 Et nous condamnons, en fait,
34:36 à rester et à errer,
34:37 à chercher notre moitié.
34:39 Le mythe de l'âme soeur,
34:40 si on le regarde tel qu'il est,
34:42 est-ce qu'on parle d'amour ?
34:44 C'est autre chose.
34:46 Le mythe, c'est presque
34:47 un équivalent de la tour de Babel
34:48 qu'on a dans la société,
34:50 comment dire, dans l'Ancien Testament.
34:52 Pourtant, ça a été repris,
34:54 mal repris par des mythes romantiques
34:57 et par tout un marketing
34:59 vraiment hippie,
35:01 avec un coup d'astrologie,
35:03 de néo-paganisme ou je ne sais quoi.
35:05 Et ça, ça fait beaucoup de mal.
35:07 Beaucoup plus que les applications
35:08 qu'on a rencontrées.
35:09 Je trouve que c'est une promesse
35:10 qui est trop irréaliste
35:12 parce que ce serait...
35:13 En fait, je ne fais pas d'efforts
35:14 et je trouve ma moitié.
35:15 Enfin, je n'ai pas d'efforts
35:16 sauf pour la trouver.
35:16 Mais après, une fois que je l'ai trouvée,
35:17 c'est OK, je m'arrête là
35:19 et des pieds souples,
35:20 enfin non.
35:21 Vraiment, on devient la moitié de quelqu'un.
35:24 Ce n'est pas juste tu l'es
35:26 et tu tombes sur moi.
35:27 Ce serait, enfin,
35:27 aujourd'hui ou maintenant.
35:30 Tout à l'heure, on parlait
35:30 juste de Provence, Paris.
35:32 Si on élargit un peu plus ça
35:34 à Internet, c'est le monde entier.
35:36 Je prends l'avion,
35:36 demain, je vais à New York.
35:37 Si on est 1 milliard sur Terre,
35:39 je perdrais espoir aussi.
35:41 On n'a pas le temps.
35:42 On n'a pas le temps.
35:43 On ne clame pas le temps.
35:44 On va perdre du espoir, les gars.
35:45 C'est impossible.
35:46 Après toutes ces discussions,
35:47 forcément, moi aussi,
35:48 j'ai envie de me poser la question
35:49 de comment on fait maintenant
35:51 tout ceci étant dit,
35:52 comment on fait pour, en effet,
35:53 essayer de rejeter
35:55 les injonctions actuelles
35:57 qui sont de dire
35:58 il faut absolument être en couple
36:00 et de mal voir le célibat.
36:02 Comment est-ce qu'on fait aussi
36:03 pour du coup aider potentiellement
36:05 les certains mecs, par exemple,
36:06 qui disent qu'ils seraient
36:07 incapables de draguer en dehors
36:08 des applications de rencontres?
36:09 Qu'est ce qu'il existe comme
36:10 comme outil ou comme lieu
36:12 qui permettent de se réapproprier
36:13 un petit peu ces rencontres amoureuses
36:15 en dehors des applications
36:16 de rencontres?
36:18 Alors j'ai eu 8 ans de psychanalyse.
36:20 Je dirais fondamentalement
36:25 connaître ses besoins à soi
36:28 et questionner ses croyances aussi
36:30 sur l'amour, le couple,
36:34 la vie conjugale et autres.
36:36 Et je pense que déjà,
36:38 c'est un bout du chemin,
36:39 c'est à dire ensuite,
36:40 appli ou pas appli,
36:43 en fait, si on est très à l'aise
36:44 sur ces outils,
36:45 qu'elle ne crée pas d'anxiété
36:46 ou quoi que ce soit.
36:48 Ça peut très bien marcher,
36:48 ça peut être bon.
36:50 Enfin voilà, on peut ne pas y perdre
36:51 son temps, on peut y aller un temps,
36:53 trois mois, se dire
36:54 non, ça, c'est pas pour moi,
36:55 j'en reviens.
36:56 Ou d'y passer beaucoup de temps
36:57 parce qu'on aime ça et que
36:59 ça ne nous empêche pas dans la vie.
37:01 Mais pour tout un tas
37:02 d'autres personnes,
37:03 ça peut être aussi
37:05 quelque chose d'extrêmement
37:06 pornophage, quelque chose
37:07 dans lequel on va s'enfermer.
37:09 Donc, en fait, peut être questionner
37:10 son rapport, son propre rapport
37:12 en fait à cet outil, se dire
37:13 en fait, non, cet outil
37:14 n'est pas fait pour moi,
37:15 je ferais des rencontres
37:16 avec autre monde,
37:17 je n'en ferais pas.
37:17 Mais en tout cas,
37:19 c'est peut être aussi
37:20 des questionnements intérieurs
37:21 et peut être aussi,
37:23 en tout cas, si dans mon travail
37:25 de journaliste, c'était
37:26 d'y questionner justement,
37:27 en fait, qu'est ce que c'est,
37:29 qu'est ce que c'est,
37:30 qu'est ce que c'est que cet outil
37:31 et derrière, on a en fait
37:32 des capitalistes aussi
37:35 qui ont un modèle économique
37:37 et qui essaient de se faire
37:38 de l'argent.
37:39 Donc, c'est au moins
37:42 d'écrire ça et chacun
37:44 essaie de trouver sa voie.
37:45 Il faut avoir ça en conscience
37:47 quand on est sur ces épilères.
37:48 Aussi, quel conseil
37:49 vous vous donneriez,
37:50 Melissa et Aurore,
37:52 ou à quoi vous penseriez
37:53 comme ça dans cette volonté
37:55 d'essayer de se réapproprier
37:56 les rencontres amoureuses,
37:57 de dépasser aussi,
37:57 peut être parfois
37:58 les applications de rencontres ?
37:59 Je pense qu'il faudrait
38:00 apprendre à communiquer
38:01 parce qu'on est dans un paradoxe
38:02 où la communication
38:03 est devenue super accessible.
38:04 Mais en fait, on ne sait plus
38:06 communiquer avec les autres
38:08 et de façon saine et OK.
38:11 Aussi, quand tu disais
38:12 apprendre à se connaître,
38:13 parce que maintenant,
38:14 on a le droit et c'est super bien.
38:15 On a le droit de ne plus avoir
38:17 envie de certaines choses.
38:18 On a le droit de se poser
38:18 des questions.
38:19 On a le droit de prendre
38:19 plus de temps.
38:20 Là, les mots super à la mode,
38:21 c'est les green flag,
38:22 les red flag.
38:23 Alors qu'avant, je pense que
38:24 on ne se posait pas trop
38:25 la question.
38:26 Financièrement,
38:27 il fallait se mettre avec quelqu'un.
38:28 Quand tu étais une femme,
38:29 c'était ton père
38:30 qui te donnait à quelqu'un.
38:31 Quand tu étais un mec,
38:32 tu avais la pression de si tu étais
38:33 marié, tu n'avais pas accompli
38:34 tout ce qu'il fallait accomplir.
38:35 Il fallait que tu aies quelqu'un
38:36 à ton bras.
38:37 Aujourd'hui, c'est plus chill,
38:38 mais ce n'est pas pour autant
38:39 qu'il faut arrêter de communiquer
38:40 et pas apprendre à se connaître.
38:42 Je trouve que moi,
38:43 je préfère être optimiste
38:44 et se dire qu'aujourd'hui, l'amour,
38:46 ça devient du vrai amour.
38:47 Ce n'est pas...
38:48 Tu ne devrais pas juste
38:49 être une carte de société
38:51 pour être bien vu.
38:53 C'est essayer de communiquer.
38:56 Je pense que c'est le plus important
38:57 et ne pas mettre tous ses os
38:58 dans le même panier.
38:59 Parce que si on commence à croire
39:00 toutes les promesses marketing
39:01 et toutes les pubs,
39:02 c'est comme si je mangeais
39:03 une fraise d'agada et oui,
39:04 Haribo, c'est beau la vie.
39:05 Je suis heureuse
39:07 jusqu'à la fin de ma vie.
39:08 Non, il faut reprendre les choses
39:09 avec parcimonie et la pub,
39:10 c'est fait pour nous vendre les choses,
39:12 mais ce n'est pas aussi simple.
39:13 Oui.
39:14 Il y a DolceDiva qui nous dit
39:15 aussi quelque chose dans le chat
39:16 pour revenir aussi sur des effets
39:19 délétères que peuvent avoir
39:20 les applications de rencontre.
39:20 Elle nous parle du ghosting.
39:22 Elle dit qu'on ne peut plus se permettre
39:23 le ghosting avec des gens
39:24 sur les applis car on ne les rencontre
39:25 pas via notre cercle social.
39:27 Donc le ghosting, c'est cette pratique
39:28 de tout à coup finalement arrêter
39:31 d'envoyer les messages,
39:31 couper les ponts complètement
39:32 avec des personnes
39:33 avec qui on pouvait discuter
39:34 jusqu'à maintenant sur les applis
39:35 de rencontre.
39:35 Est-ce que c'est une tendance aussi
39:37 qui est plus permise
39:38 grâce aux applications de rencontre ?
39:40 Je me demande si elle n'est même pas née
39:41 avec les applications de rencontre.
39:42 Enfin, en tout cas, l'expression ghosting,
39:44 ça a été vraiment dans cette culture
39:46 du "la hook up culture"
39:49 où en fait, on commence à
39:51 soit commencer à faire quelques dates
39:52 et puis tout d'un coup, on arrête.
39:54 On communique, le feeling passe bien,
39:56 puis tout d'un coup, ça s'arrête.
39:58 Ça, c'est sûr que ça a des effets
39:59 potentiellement des fois dévastateurs
40:02 parce que la personne en face
40:03 ne comprend pas ce qui se passe.
40:05 Bien sûr.
40:06 Et en même temps, la disparition
40:07 du jour au lendemain a existé.
40:09 A toujours existé.
40:10 C'est pour ça que je me demande
40:11 si ce terme n'a pas été créé
40:13 avec les applis et ces nouveaux outils.
40:17 Est-ce que vous avez l'impression
40:18 ou pas que la solution
40:20 peut aussi résider dans le speed dating,
40:22 qui est quelque chose de très vieux,
40:24 je voudrais dire ancien,
40:25 et qui finalement revient,
40:26 j'ai l'impression, parfois à la mode
40:28 avec ce questionnement autour,
40:30 cette remise en question, en tout cas,
40:31 des applications de rencontres.
40:33 C'est angoissant.
40:34 Ah ouais ?
40:35 Oui, ça m'angoisse un peu.
40:37 Moi, le truc que je peux reprocher
40:39 aux applications de rencontres,
40:40 si je...
40:41 Tout à l'heure, j'ai essayé de donner
40:43 un avis plutôt positif,
40:44 mais il y a aussi donné un avis négatif,
40:45 c'est qu'en fait,
40:48 il y a plus de spontanéité.
40:49 Et je pense que c'est pareil dans le speed dating.
40:51 Je reprocherais la même chose.
40:52 J'en parlais avec quelqu'un,
40:53 on était en mode,
40:54 oui, mais en fait,
40:55 là, on est sur Tinder,
40:55 OK, c'est cool,
40:56 mais en fait, on sait pourquoi on se parle.
40:58 Et en fait, c'est débile,
40:59 parce que même quand tu parles
41:00 avec quelqu'un dans la rue,
41:00 tu sais pourquoi,
41:01 mais c'est bien de faire semblant de ne pas savoir.
41:03 Alors que là, tu es en mode,
41:03 OK, quand est-ce qu'on doit se dire
41:04 qu'on se voit, comme machin,
41:05 et le speed dating, ça va être pareil.
41:07 On est juste là,
41:07 on se regarde dans le blanc des yeux,
41:08 en mode, OK, on veut tous les deux plécho,
41:09 on veut tous les deux se mettre en couple.
41:11 C'est pas faible.
41:12 - Ça, c'est quelque chose que tu peux conseiller
41:14 ou pas, au revoir,
41:14 pour attraper des patients,
41:16 d'avoir recours finalement
41:17 à des rencontres physiques
41:18 directement via le speed dating.
41:20 - Franchement, ça dépend.
41:22 C'est pas quelque chose
41:22 qui m'a été amenée pour l'instant du tout.
41:25 Donc franchement, je sais pas.
41:28 La question de la spontanéité,
41:29 c'est quelque chose qui revient beaucoup.
41:31 Et en réalité,
41:32 c'est vraiment quelque chose
41:32 que l'on questionne aussi énormément,
41:34 parce qu'en fait,
41:35 est-ce que c'est vraiment spontané ?
41:37 Il y a, comment dire,
41:39 le crush qui est dans ton cours,
41:42 tu vas à l'école le matin,
41:45 voilà, c'est l'illusion.
41:47 Mais d'un autre côté,
41:47 là, ça nous donne plus de pouvoir aussi.
41:49 Donc, il y a vraiment une balance
41:51 entre les deux,
41:51 qui est, moi, je trouve très intéressante.
41:54 Il y a quelque chose que,
41:55 en fait, moi, je, comment dire,
41:57 j'aime pas trop les discours trop clivants
42:00 autour des applications de rencontres.
42:01 Donc, pour moi,
42:02 il y a vraiment des choses
42:03 à aller vraiment nuancer.
42:05 Il y a des applications
42:06 qui permettent aussi
42:07 un des vrais espaces de liberté.
42:08 On parlait de Grindr,
42:10 on parlait d'autres applications,
42:11 par exemple Glidden.
42:13 Il y a un côté plus assumé,
42:14 c'est un peu plus, d'une certaine manière,
42:16 presque plus safe.
42:18 En réalité, parce que quand on regarde
42:20 les violences sexuelles,
42:22 c'était de l'entourage.
42:24 On disait en effet,
42:25 encore aujourd'hui, ça l'est toujours.
42:26 Bien sûr, tout à fait, ça l'est toujours.
42:28 Mais comment dire,
42:31 les rencontres de base,
42:33 dans les plus grandes proportions de rencontres,
42:35 d'abord, c'est avec les amis
42:37 et après, c'est le lieu de travail
42:38 ou les études.
42:39 Même encore maintenant,
42:40 les applications et le voisinage.
42:42 Les applications viennent
42:43 encore maintenant, encore après.
42:45 Donc, en réalité,
42:46 on n'est pas plus préservé
42:48 et on n'est pas, comment dire,
42:50 peut-être moins en contrôle même
42:52 quand on a la pression de l'entourage.
42:54 En fait, tu sais, c'est mon super pote, etc.
42:57 Donc, la pression, elle est différente.
42:59 Donc, le degré de liberté
43:01 versus spontanéité,
43:02 pour moi, c'est un...
43:04 Quand c'est bien utilisé.
43:04 Quand c'est bien utilisé,
43:06 c'est juste pas se dire,
43:07 OK, parce que je suis en speed dating
43:09 sur Tinder, on peut directement...
43:11 Je sais pas, je vais prendre deux extrêmes,
43:12 mais soit parler directement
43:13 de qui vient chez qui ce soir
43:14 ou est-ce que tu veux des enfants ?
43:16 Viens, on prend notre temps.
43:17 Même si c'est une illusion,
43:19 parce qu'on sait tous les deux
43:20 pourquoi on est là.
43:21 Il faut faire un petit peu semblant.
43:23 On vient on se crée notre petit film
43:24 et c'est un peu plus cool.
43:25 Peut-être que la solution
43:27 entre, admettons,
43:29 ceux qui redoutent les applications
43:31 mais souhaiteraient les utiliser,
43:33 c'est peut-être
43:35 travailler sur cette question,
43:36 déjà être au clair avec ses propres attentes,
43:38 ses propres besoins
43:39 et les exprimer face à la personne
43:41 qu'on va rencontrer via ce biais
43:43 pour ne pas trouver des nues
43:45 quand éventuellement elle nous ghoste
43:46 ou quand elle nous fait
43:48 ce qui pourrait être un sale coup,
43:49 mais qui n'est pas forcément
43:50 du point de vue de l'autre, par ailleurs.
43:53 Et puis, peut-être aussi
43:57 voir ce que nous amènent
43:59 les hasards de la vie.
44:00 Mais je pense qu'encore une fois,
44:01 c'est encore à chacun de,
44:02 finalement, de se saisir
44:04 de ce qui est à disposition
44:05 en fonction de ses propres envies.
44:06 On a des phases dans la vie
44:07 où on ne veut pas être...
44:08 Tout à fait.
44:09 Oui.
44:10 On ne veut pas être amoureux,
44:11 on veut l'être.
44:13 Ça ne se commande pas par ailleurs.
44:14 Non, mais tout à fait.
44:17 C'est important aussi de revenir
44:19 à ça, en fait.
44:21 Se demander qu'est-ce qu'on veut.
44:23 À partir du moment où on se recentre
44:25 un petit peu sur soi,
44:26 ben en fait, on peut voir
44:27 si on a envie d'aller
44:29 sur du Tinder
44:31 ou sur du Hinge ou du autre.
44:34 Il y a TrinWorldOne
44:35 qui fait une bonne réflexion
44:37 aussi dans le chat,
44:38 là, en discutant avec DolceDiva3
44:39 qui dit, qui rebondit sur ce que dit
44:42 DolceDiva3, qui dit qu'en fait,
44:43 les applis et les matchs
44:45 peuvent être utiles
44:45 pour des personnes timides
44:46 et on peut être plus vite fixé
44:47 sur le fait de...
44:48 Est-ce qu'on plaît à l'autre personne
44:50 ou pas ?
44:51 Et TrinWorldOne rebondit en disant
44:52 si tu considères que les matchs
44:53 disent vraiment quelque chose
44:54 de l'autre.
44:54 Car en réalité, je pense que le match
44:56 se joue sur le physique.
44:57 Alors que si tu rencontres
44:58 quelqu'un sur ton lieu de travail,
44:59 tu apprends à le connaître.
45:00 Il y a un critère physique,
45:01 mais pas seulement.
45:03 Ça, moi, je pense qu'il y a des gens
45:05 que je n'aurais pas matchés
45:07 sur des applications.
45:08 Et finalement, dans la vraie vie,
45:09 c'est super cool.
45:10 Et parce que déjà,
45:12 être photogénique,
45:13 ce n'est pas de l'atomomance.
45:14 Mais des filtres,
45:15 ce n'est pas non plus la solution
45:16 parce que des fois, on est déçu.
45:18 Donc, il y a aussi le charisme,
45:21 en fait, l'aura.
45:22 Moi, je crois beaucoup en énergie,
45:23 ce genre de choses-là.
45:24 Donc, quand tu rencontres
45:25 quelqu'un en vrai,
45:26 ce n'est pas du tout la même chose
45:27 que quand c'est sur les applications.
45:28 Donc, c'est vrai que oui.
45:30 Et en plus, surtout quand tu vois
45:31 comment certains utilisent l'app,
45:33 moi, j'ai la plupart des mecs
45:34 que je connais,
45:35 je ne vais pas en faire un cliché,
45:35 mais ils font ça, quoi.
45:38 Après, ils atteignent la limite.
45:39 Je n'ai jamais atteint la limite,
45:40 moi, sur Tinder.
45:41 Je ne sais pas combien je peux l'atteindre.
45:43 Soit tu as des standards très bas,
45:44 soit c'est vraiment en mode,
45:46 je ne regarde pas et après,
45:47 je pêche à la vogue.
45:49 Ce n'est pas cool.
45:50 Il y a aussi Célu Gabi
45:50 qui nous dit les applications
45:51 conviennent aussi aux gens
45:52 qui viennent de divorcer
45:54 et qui doivent rester chez eux
45:54 avec des enfants.
45:56 Tu as des retours comme ça aussi.
45:57 Ça, c'est vraiment presque
45:58 les plus grands nombres
45:59 d'utilisateurs.
46:00 On s'attendait beaucoup au départ
46:03 qu'il y ait beaucoup de jeunes.
46:04 Et c'est vrai qu'au tout départ,
46:05 il y a dix ans, quand ça avait commencé,
46:06 il y avait beaucoup de jeunes.
46:07 Là, actuellement,
46:08 on a réellement beaucoup plus
46:11 un profil de personne
46:13 soit divorcée avec des enfants,
46:16 mais suite à une première
46:17 grande relation,
46:18 il y a toute une génération
46:19 qui n'a pas connu les applications
46:21 au départ de leur vie sexuelle,
46:24 d'amoureuse et qui, après,
46:26 se sont mis en relation,
46:28 se sont restés cinq ans.
46:29 Puis après, ils se sont retrouvés
46:30 entre guillemets sur le marché.
46:31 Donc, c'est vrai que pour ça,
46:33 les applications permettent aussi
46:34 de pouvoir communiquer
46:35 en gardant les enfants.
46:36 Ça s'inscrit aussi très,
46:40 très bien dans une vie
46:41 vraiment de quarantenaire,
46:44 voire même de cinquantenaire également.
46:46 Il y a une remarque de Célu Gabi
46:48 qui dit "je n'ai jamais utilisé
46:50 d'application, mais est-ce que
46:52 ça ne revient pas trop à se "marketer" ?
46:54 Ça ne donne pas l'impression
46:55 d'être un objet.
46:55 Ça, c'est un truc qui revient
46:56 pas mal aussi dans les réflexions.
46:58 - Un petit peu, oui.
47:00 - En tout cas, c'est le truc
47:00 que tout le monde...
47:02 C'est les retours que tout le monde
47:03 a, en fait.
47:04 - C'est vrai et en même temps,
47:05 on se "markette".
47:07 - Oui, c'est ça.
47:08 - Tout à fait.
47:09 - Si on est honnête,
47:11 quand je suis dans un premier date,
47:12 comme je parlais tout à l'heure
47:13 de ton crush,
47:13 tu es allé à la fac,
47:15 tu as un crush et tout.
47:16 La première fois qu'on y va,
47:17 on fait tous pareil.
47:18 Je pense que nous, les meufs,
47:19 on va réfléchir à la tenue.
47:20 Je suis prête trois heures à l'avance.
47:23 Et qu'est-ce que je vais dire ?
47:23 On est jamais nous-mêmes
47:24 au premier date.
47:25 Donc, en fait, c'est...
47:26 Jusque-là, c'est un peu amplifié,
47:28 mais sinon, ça me fait tout le temps.
47:29 - Il y a Lady Malo
47:30 qui nous fait remarquer dans le chat,
47:31 qui dit "J'ai atteint la limite
47:33 par rapport au swipe.
47:34 J'ai swipé trop à gauche."
47:35 Elle dit "Je suis une femme."
47:36 - Ah, mais oui, c'est vrai.
47:38 Il n'y a pas de cliché,
47:39 mais c'est juste que...
47:40 C'est plus des retours de mecs
47:41 que j'ai eus.
47:42 - Après, je pense qu'il y a des meufs...
47:43 - Non, mais oui, c'est vrai.
47:44 - Il y a de tout.
47:45 C'est ni noir ni blanc.
47:47 Mais bon, est-ce que...
47:48 Je ne sais pas comment ça s'appelle.
47:49 - Lady Malo.
47:50 - Pourquoi tu les swipes autant ?
47:51 C'est quoi le...
47:52 Est-ce que tu es désespérée ?
47:54 Est-ce que tu regardes vraiment
47:56 les profils ?
47:57 Parce qu'en les regardant,
47:58 normalement, il y en a plein
47:59 que tu n'as pas envie de swiper.
48:00 - Après, du coup, si c'est swipe...
48:01 Elle dit "J'ai trop swipé à gauche."
48:02 Du coup, c'est possiblement des...
48:03 - Je ne sais pas,
48:04 tu n'as pas la limite de dire non ?
48:05 - Ah oui, peut-être.
48:06 Je ne sais pas.
48:07 - Ça dépend des applis, je pense.
48:08 - Ah oui.
48:09 - Des abonnements aussi.
48:10 - Ah, d'accord.
48:11 Ils m'ont jamais dit
48:12 d'arrêter de dire non,
48:13 mais tu te fais...
48:14 - Tu te fais créer une main,
48:15 tu dois dire oui.
48:16 - Tu ne peux que continuer
48:17 si tu ne sois pas droit.
48:18 J'ai une dernière question pour vous
48:19 pour refermer cette discussion.
48:20 Ce n'est pas la question la plus facile.
48:21 Mais du coup, je me demandais
48:22 si on devait imaginer, par exemple,
48:23 l'application de rencontres
48:24 la plus inclusive,
48:25 la plus respectueuse aussi
48:26 de nos attentes,
48:27 même si on l'a dit,
48:28 c'était un peu
48:29 le but de notre discussion l'autre soir,
48:30 c'est que les attentes,
48:31 évidemment, dépendent de chacun,
48:32 de ce qu'on recherche,
48:33 de comment, etc.
48:34 Si on devait imaginer
48:35 une application
48:36 qui, du coup,
48:37 soit la plus safe possible
48:38 pour des rencontres amoureuses,
48:39 qu'est-ce que vous imagineriez
48:40 vous comme mécanisme potentiel ?
48:41 Ouh, la question est compliquée.
48:42 - Alors, moi, je vais répondre
48:43 d'une manière
48:44 dans un magnifique pas de côté,
48:45 en disant en fait,
48:46 il n'en faut pas une seule.
48:47 Et je pense que c'est très, très important.
48:48 Je pense que c'est très important
48:49 de faire en sorte
48:50 que les gens
48:51 puissent avoir
48:52 une bonne réponse
48:53 et qu'ils puissent avoir
48:54 un magnifique pas de côté
48:55 en disant en fait,
48:56 il n'en faut pas une seule.
48:57 Et je pense que c'est très, très important
48:58 de ne pas se focaliser
48:59 sur une seule application
49:00 et c'est exactement
49:01 ce que vendent les marques.
49:02 Et moi, je trouve ça très sain,
49:03 en réalité,
49:04 qu'il y ait toute cette diversité
49:05 avec toutes ces niches, en fait.
49:06 C'est comme des niches écologiques.
49:07 On sait très bien
49:08 qu'en biologie, en fait,
49:09 c'est la diversité
49:10 qui fait un environnement sain.
49:11 Je vais dire,
49:12 c'est exactement la même chose.
49:13 - Le problème étant qu'aujourd'hui...
49:14 - C'est ça.
49:15 C'est ça.
49:16 C'est la diversité.
49:17 C'est la diversité.
49:18 - Oui, c'est ça.
49:19 Après, oui,
49:20 si on rentre dans le côté marketing et tout,
49:21 mais de toute façon,
49:22 tout le monde voudra faire du profit
49:23 sur vous tout le temps.
49:24 Donc, il ne faut juste pas être dû
49:25 parce que quand on est juste sur Instagram,
49:26 même quand on est juste sur les réseaux sociaux,
49:27 on a l'impression
49:28 que les trucs sont gratuits.
49:29 Il n'y a rien qui est gratuit.
49:30 Les mails, ce n'est pas gratuit.
49:31 Quand c'est gratuit,
49:32 c'est toi le produit.
49:33 T'es une meuf
49:34 et tu rentres gratuit en boîte,
49:35 tu rentres gratuit en boîte,
49:36 tu rentres gratuit en boîte.
49:37 Tu rentres gratuit en boîte,
49:38 tu rentres gratuit en boîte.
49:39 Tu rentres gratuit en boîte,
49:40 tu rentres gratuit en boîte.
49:51 Il n'y a rien qui est gratuit.
49:52 On est dans un système capitaliste,
49:53 c'est triste,
49:54 mais c'est la réalité.
49:55 Il faut en être conscient.
49:56 Je pense que c'est ça qui est important.
49:57 Pour que tout soit safe,
49:58 c'est d'être conscient
49:59 que j'ai des datas
50:00 qui sont données à l'intérieur,
50:01 que les conversations
50:02 à tout moment peuvent le liquer.
50:03 Et je pense que si les gens
50:04 aussi sont conscients de ça,
50:05 peut-être que ce serait aussi
50:06 un peu plus une safe place
50:07 pour tout le monde.
50:08 Parce qu'on arrêtera d'être aussi virulents.
50:10 Ce qui est bien,
50:11 c'est qu'on ne peut pas
50:12 envoyer de photos sur Tinder
50:13 parce que comme ça,
50:14 on évite des choses un peu cheloues.
50:15 Mais je pense que l'application,
50:16 pour revenir sur ta question,
50:17 l'application 100% safe,
50:18 elle n'existera jamais.
50:19 Parce que ce serait vouloir
50:20 que l'humain soit 100% safe.
50:21 Et malheureusement,
50:22 c'est une utopie.
50:23 Sur cette note,
50:24 pas hyper positive.
50:25 En fait,
50:26 je ne suis pas
50:27 un peu sur le point
50:28 de dire que c'est pas grave.
50:29 Je suis pas sur le point
50:30 de dire que c'est pas grave.
50:31 Je suis pas sur le point
50:32 de dire que c'est pas grave.
50:33 C'est pas hyper positive.
50:34 En fait,
50:35 je vais la couvrir.
50:36 C'est aussi,
50:37 mais c'est valable
50:38 pour énormément d'outils numériques.
50:39 Parce qu'on en parle
50:40 dans les applications de rencontre.
50:41 Mais c'est valable
50:42 pour les réseaux sociaux.
50:43 C'est valable
50:44 pour tout un tas d'applications.
50:45 Moi,
50:46 je me rends compte
50:47 que je passe énormément
50:48 de temps sur Instagram aujourd'hui.
50:49 Mais en fait,
50:50 on a une vraie méconnaissance
50:51 ou un vrai méusage
50:52 des outils numériques.
50:53 Et en fait,
50:54 la clé,
50:55 alors nous,
50:56 on joue un rôle pédagogique,
50:57 c'est-à-dire de description,
50:58 de rappel,
51:00 comment sont fabriqués ces outils,
51:01 à quoi ils servent,
51:02 comment on peut les utiliser
51:03 de manière à ne pas avoir des préjudices.
51:04 Et la clé,
51:05 en fait,
51:06 c'est peut-être de comprendre
51:07 que ce ne sont que finalement des outils
51:08 qui n'ont pas de...
51:09 Enfin, en soi,
51:10 et qu'en fait,
51:11 il y a des petites...
51:12 Voilà,
51:13 de les adapter
51:14 à ses propres fonctionnements
51:15 aussi intérieurs et internes.
51:16 Et c'est un peu
51:17 ce que je voulais dire
51:18 sur le sujet.
51:19 C'est-à-dire
51:20 que c'est un peu
51:21 ce que je voulais dire
51:22 sur le sujet.
51:23 C'est-à-dire que c'est un peu
51:24 ce que je voulais dire
51:25 sur le sujet.
51:26 C'est-à-dire que c'est un peu
51:27 ce que je voulais dire
51:28 sur le sujet.
51:29 C'est-à-dire que c'est un peu
51:30 ce que je voulais dire
51:31 sur le sujet.
51:32 C'est-à-dire que c'est un peu
51:33 ce que je voulais dire
51:34 sur le sujet.
51:35 C'est-à-dire que c'est un peu
51:36 ce que je voulais dire
51:37 sur le sujet.
51:38 C'est-à-dire que c'est un peu
51:39 ce que je voulais dire
51:40 sur le sujet.
51:41 C'est-à-dire que c'est un peu
51:42 ce que je voulais dire
51:43 sur le sujet.
51:44 C'est-à-dire que c'est un peu
51:45 ce que je voulais dire
51:46 sur le sujet.
51:47 C'est-à-dire que c'est un peu
51:48 ce que je voulais dire
51:49 sur le sujet.
52:04 C'est-à-dire que c'est un peu
52:05 ce que je voulais dire
52:06 sur le sujet.
52:07 C'est-à-dire que c'est un peu
52:08 ce que je voulais dire
52:09 sur le sujet.
52:10 C'est-à-dire que c'est un peu
52:11 ce que je voulais dire

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