Ici l'Europe consacrée aux Transports dans les Pyrénées-Orientales

  • il y a 5 mois

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00:00 Et sinon, dans 12 jours très exactement, on vote pour les élections européennes.
00:05 Et comme tous les mardis, sur France Bleu Roussillon, c'est ici l'Europe.
00:09 Après l'agriculture et l'immigration, on parle ce matin des transports.
00:13 Simon Kohlberg.
00:14 Et toujours en compagnie de Claire Sardaf-Vergès.
00:15 Bonjour à vous.
00:16 Bonjour Simon.
00:17 Vous êtes la directrice de l'Adret, centre Europe Direct Pyrénées.
00:20 Les transports évidemment, secteur absolument crucial pour l'Union Européenne, tant du
00:25 point de vue économique que du point de vue environnemental.
00:27 Et oui, parce que c'est stratégique et si on veut que le marché unique fonctionne,
00:35 il faut une stratégie pour les transports.
00:38 Parce que sans ça, difficile de mettre en œuvre les 4 libertés de circulation, à
00:45 commencer par celle des personnes et des marchandises.
00:48 Et en même temps, les transports représentent le quart des émissions de gaz à effet de
00:54 serre et donc la stratégie de mobilité durable et intelligente de l'Union Européenne vise
01:02 à réduire de 90% ses émissions et donc souhaite se donner les moyens de faire cette
01:09 transition.
01:10 Alors justement, dans le cadre de cette transition écologique et environnementale, l'Union
01:15 Européenne a annoncé la fin des moteurs thermiques pour les voitures neuves à partir de 2035.
01:20 C'est-à-dire que c'est demain, c'est dans 11 ans, mais ça va venir extrêmement
01:23 vite.
01:24 Est-ce qu'il faut vraiment y croire ? Ça semble très ambitieux.
01:27 C'est une ambition affichée et le règlement a été adopté tel qu'en avril 2023, mais
01:40 pour l'instant, toutes les conditions ne sont pas réunies pour y parvenir dans les
01:43 temps.
01:44 Il y a déjà dans le règlement une clause de revoyure avec des rapports d'étape pour
01:52 que dès 2026, on voit aussi les incidents sur les consommateurs, à commencer par les
01:58 ménages à faible revenu, le marché des véhicules d'occasion et notre capacité
02:04 aussi à produire des véhicules qui répondent à ces normes sur le continent européen.
02:12 Parce que le danger, c'est d'être finalement dépendant après de la Chine et de toutes
02:15 ces voitures électriques à base.
02:17 Donc on gagnerait d'un côté et on perdrait de l'autre aussi en autonomie au niveau européen.
02:24 En ce qui concerne le ferroviaire, l'impact de la politique européenne, c'était quand
02:28 même beaucoup la libéralisation du marché.
02:30 Pour le fret, ça a démarré en 2007, le transport de marchandises.
02:34 Pour nous les voyageurs, l'ouverture à la concurrence, c'est depuis 2018.
02:37 On voit la SNCF qui fait rouler des trains en Espagne, la Renfe, la compagnie espagnole
02:42 qui fait désormais rouler des trains en France, c'est vrai aussi avec des compagnies italiennes.
02:46 Est-ce que ça marche vraiment ? On nous annonçait avec la concurrence une baisse des tarifs,
02:50 ça allait révolutionner l'offre ferroviaire.
02:52 Franchement, quand vous prenez le train Claire Sardaverges, vous voyez une différence ? Est-ce
02:57 que les tarifs ont baissé ?
02:58 Peu, à titre personnel, c'est récent.
03:03 Et pour l'instant, hélas, ce qui fait encore le plus de concurrence, c'est les transports
03:12 en avion low cost.
03:16 Donc, je crois que pour l'instant, la concurrence est tellement anecdotique et seulement sur
03:26 quelques lignes importantes pour que ça ne remette pas, ça ne favorise pas une baisse
03:34 des prix.
03:35 Vous dites qu'il faut attendre ? Ça va venir cette baisse des prix ou en tout cas cette
03:39 stabilisation des prix, ça évitera une forte inflation ?
03:41 Là, on voit, on savait les craintes et notamment celles des cheminots, mais on voit que là
03:48 où il y a une plus forte concurrence, comme en Espagne justement, ou en Italie, où là
03:53 la concurrence sur le sol espagnol est plus importante, les prix ont baissé de 40%.
03:59 Donc, voilà.
04:00 Ça marche ailleurs mais pas encore chez nous ?
04:04 Non, je crois qu'en France, en effet, pour l'instant, et notamment, alors il y a des...
04:11 Ce qui est à surveiller, c'est justement aussi, surtout sur des zones frontalières
04:15 comme les nôtres, il y a des échanges entre l'Occitanie et la Catalogne pour par contre
04:21 voir une meilleure offre au niveau des transports transfrontaliers ferroviaires.
04:27 Et on en a parlé pas plus tard qu'hier sur France Bleu Roussillon avec cet appel notamment
04:31 d'une dizaine de collectifs au niveau sud-catalan qui réclament ce train, ce RER, entre Narbonne
04:37 et Géronne.
04:38 On a entendu Michel Coronas dans les infos de 7h, le Michel Coronas porte-parole du parti
04:41 communiste dans notre département des Pyrénées-Orientales, qui demande à ce qu'on fasse encore plus
04:45 pour le fret, le transport des marchandises par rapport à la route.
04:48 On voit sur la 9 toujours autant de camions et le fret qui pique du nez.
04:52 Qu'est-ce qu'on peut faire ? Est-ce que l'Europe peut faire quelque chose pour encourager le fret ?
04:56 Je suis tout à fait d'accord avec les propos de Michel Coronas.
05:03 Il faut poursuivre les investissements.
05:06 Il y a une baisse, en effet, après une légère augmentation, il y a une baisse du fret ferroviaire.
05:14 Ce qu'il y a, c'est qu'il y a des moyens à travers le mécanisme pour l'interconnexion
05:21 en Europe, il y a des financements pour faciliter le développement du fret ferroviaire.
05:25 Mais encore faut-il qu'il y ait des projets qui soient portés par des opérateurs et nous
05:30 nous en manquons pour l'instant.
05:32 Il y a une offre, etc.
05:35 Donc l'Europe, elle n'est pas là pour, elle, le faire rouler.
05:39 C'est parce que le fret n'est pas au niveau, finalement, pas concurrentiel.
05:41 Je pense qu'il faut une vraie volonté politique de développer le fret ferroviaire, d'inciter
05:54 des opérateurs à faire des offres, comme il y a eu la ligne entre le Boulot et Luxembourg
06:00 qui a été d'ailleurs financée par le réseau souropéen de transport.
06:05 Mais c'est insuffisant par rapport aux besoins qu'on a pour désengorger les autoroutes.
06:11 Évidemment, on doit vous poser la question sur un serpent de mer ici en Pays catalan,
06:17 c'est la LGV, la ligne grande vitesse entre Montpellier et la frontière espagnole, Montpellier
06:22 et Perpignan, des années et des années qu'on l'attend, cette ligne grande vitesse dans
06:25 les Pyrénées orientales.
06:27 Est-ce que l'Europe n'est pas un peu fainéante de ce point de vue-là ? Est-ce qu'elle n'a
06:30 pas l'Europe les moyens de mettre la pression sur le gouvernement français pour qu'enfin
06:33 on puisse faire Madrid-Berlin en TGV à grande vitesse tout au long du parcours ?
06:38 - Eh bien, parce que justement, l'Europe ne peut pas imposer.
06:45 - Ah bon ? L'Europe impose plein de choses à plein de gens.
06:49 - Eh oui, mais c'est pas si simple que ça.
06:51 Le corridor méditerranéen est une priorité européenne depuis longtemps, et justement
06:59 notre maillon manquant fait qu'on ne peut pas aller de l'Espagne à la Hongrie comme
07:05 c'était prévu.
07:06 Mais ça n'a pas toujours été une priorité de la France, on s'est fait doubler.
07:12 - En gros, ce sont les États qui y freinent.
07:13 - C'est les États qui, eux, déposent les dossiers là aussi sur la table pour faire
07:21 des demandes de financement.
07:23 Donc pour que l'Europe finance, il faut un projet, une volonté.
07:26 Bon, cette fois-ci, ça a l'air tardif, mais ça a l'air sur de bons rails, puisque le
07:34 projet maintenant de la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan est prévu en deux phases.
07:39 La première phase entre Montpellier et Béziers, et la deuxième phase entre Béziers et Perpignan.
07:45 - Et on parle de 2040.
07:46 Merci beaucoup Claire Sardin-Vergès, directrice de l'Adret, le centre Europe direct Pyrénées.
07:51 C'était ici l'Europe.
07:52 A mardi prochain !
07:55 - N'hésitez pas à écouter nos rendez-vous ici l'Europe sur le site de France Bleu Rossion
07:58 et sur notre application ici.

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