Anne et Sébastien Revol pratiquent une agriculture traditionnelle dans le massif du Vercors. Avec des techniques adaptées à la rudesse du milieu montagnard et 23 vaches de races locales (Villard de Lans et Abondance), ils produisent du lait qu’ils transforment et vendent en direct
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00:00 Sur la ferme, on transforme toute notre lait en fromage.
00:02 Donc ça fait à peu près 70 000 litres de lait par an transformés.
00:06 [musique]
00:29 Je m'appelle Anne Revol, je suis agricultrice à la Chapelle-en-Mercord,
00:31 à la ferme de la Cille du Mar.
00:33 J'installe un gueck avec mon mari.
00:35 Nous avons un troupeau de 23 mâchés tiers de ras d'hiver de l'an sur la majorité.
00:39 L'exploitation est à peu près à 950 mètres d'altitude.
00:42 On a à peu près 60 hectares pour nourrir nos bêtes.
00:44 Donc l'été, elles sont dans les pâturages et l'hiver, on fait du foin.
00:48 Et une céréale, donc du triticale, qu'on mélange avec du petit pois
00:52 pour lui apporter un petit peu d'azote.
00:54 Sur ces 60 hectares, il y en a 25 qui sont mécanisables
00:57 qu'on va pouvoir faire les fourrages dessus,
01:00 une dizaine qu'on va labourer pour faire du triticale.
01:04 Et après, on réinsemence en luzerne, voilà, un mélange de plusieurs espèces.
01:09 Et le reste, c'est des parcours, des landes
01:11 où les vaches et les génisses vont pâturer toute la saison de l'été.
01:15 Sur l'exploitation, on est deux.
01:16 On a fait le choix de se repartir toutes les tâches.
01:19 Donc on est polyvalents sur tous les postes,
01:21 que ce soit la traite, la transformation, tout ce qui est travaux des champs.
01:26 On a tout notre matériel à nous,
01:28 donc brocheuse, tout le matériel des fauneaisons,
01:30 impresse, endaineur, pirouette,
01:32 et tout le matériel aussi du travail du sol,
01:34 donc écharus, herse, pendeurs, tonalisier.
01:39 On a fait vraiment le choix d'être autonome.
01:42 Ici, il n'y a pas de puma de toute façon sur la chapelle.
01:44 On a vraiment voulu avoir tout notre matériel.
01:47 [Musique]
01:56 Le bleu du vert corps, c'est un fromage fait avec le lait des vaches.
02:00 On a le droit à trois races,
02:02 la Montbéliard, la Bondance et la Villard de Lens,
02:04 sachant que chaque troupeau doit au minimum avoir 3% de Villard de Lens.
02:08 Et le lait est transformé tous les matins,
02:10 le lait de la traite du soir plus celle du matin.
02:12 Donc si la traite du soir est refroidie,
02:15 on le rechauffe le matin,
02:16 on le mélange avec la traite du matin,
02:18 on ajoute des ferments.
02:20 On va mettre ensuite le moisissure, le pénicillant en partie,
02:23 de la levure, la présure.
02:25 Et après, on va laisser cailler en cuve,
02:27 découper en petits grains qui sont à peu près à 1 cm de côté.
02:32 Et puis après, on va brasser pour égoutter,
02:34 mouler, retourner plusieurs fois dans la journée.
02:37 Et le soir, on va les mettre dans des saloires.
02:40 Et le lendemain, on va les ressaliver de côté,
02:42 les démouler.
02:43 Et après, ils vont aller en cave où ils vont être piqués,
02:48 pour faire rentrer l'oxygène dedans.
02:50 Retourner plusieurs fois sur les planches,
02:51 et à 21 jours, on pourra les vendre.
02:53 La race vilaire de Lens, c'est une race rustique,
03:19 qui a trop peu été utilisée et pour le lait,
03:21 et pour la viande, mais aussi pour l'attraction animale.
03:23 C'est ce qui a fait qu'elle a disparu
03:25 au moment de la Seconde Guerre mondiale,
03:27 la spécialisation des races.
03:28 Donc, il fallait nourrir la France.
03:30 Les vaches laitières ont été sélectionnées plus.
03:33 Des aléantes, comme la charolaise et la hémouldine,
03:35 elles aussi ont été plus sélectionnées.
03:37 Du coup, les éleveurs se sont spécialisés.
03:39 La mécanisation, avec l'arrivée des tracteurs,
03:41 a terminé aussi l'utilité de l'attraction animale.
03:44 Et aujourd'hui, on peut toujours dire que c'est une race mixte,
03:46 puisqu'à peu près la moitié de l'effectif est en race laitière,
03:49 et l'autre moitié en race aléante.
03:51 Et c'est ce qui en fait aussi sa richesse,
03:53 le fait qu'elle ne soit pas spécialisée
03:54 et qu'elle soit très bien adaptée sur les petites structures,
03:58 avec la vente à la ferme,
03:59 la commercialisation de la vente à la ferme de viande
04:01 et aussi de produits laitiers, tels que je veux dire.
04:05 Le but de préserver la race, parce que moi j'y crois,
04:08 je pense que cette race, c'est la race du vert fort.
04:11 Elle est adaptée à son territoire,
04:12 elle est adaptée à ses produits,
04:14 et pour la relancer, on essaye de sélectionner
04:18 les animaux les plus intéressants pour faire des maires à taureau,
04:20 faire rentrer les nouveaux taureaux à des centres,
04:23 et puis aussi faire des maires qui donnent des embryons
04:26 pour la développer aussi vers la voie sonore.
04:29 Et on conseille beaucoup les éleveurs sur les accouplements
04:31 pour qu'il y ait peu de consanguinité,
04:34 donc que la race soit durable,
04:36 et aussi qu'ils arrivent à avoir des animaux
04:38 de plus en plus intéressants qui produisent du lait
04:40 pour qu'eux aussi puissent vivre sur des structures,
04:44 même en livrant des coquéraces.
04:45 Moi je suis présidente de la section raciale Villard de Lens,
04:48 à l'organisme de sélection des races d'acunes réuniques.
04:51 Nous on a choisi cette race avec mon mari,
04:52 donc ça a commencé avec son papa en 1993,
04:55 donc l'AOP bleu du vert fort, elle est bientôt voir le jour,
04:58 et du coup son papa avait choisi d'en reprendre une,
05:01 parce qu'en se disant qu'elle serait adaptée à la transformation,
05:04 puis petit à petit, la passion l'a pris,
05:06 il a continué à la développer,
05:08 c'est vrai que c'est la race du territoire,
05:10 et c'est pour ça que nous on continue de la préserver
05:12 et avoir un troupeau quasiment complet sur l'exploitation.
05:15 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
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