Avec Nicole Belloubet, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse
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NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:08 - Bonjour, bonjour à toutes et à tous.
00:10 Vous voulez savoir ? Parlons vrai avec Nicole Belloubet, qui est ministre de l'Éducation Nationale.
00:15 Nicole Belloubet, bonjour. - Bonjour, Monsieur Bourdin.
00:18 - Merci d'être avec nous. Alors je pense aux parents...
00:21 Je vais attaquer dans le vif, tout de suite.
00:23 Je pense aux parents des élèves de seconde.
00:26 550 000 élèves.
00:28 Promesse de Gabriel Attal.
00:30 Un stage de 15 jours en milieu professionnel au mois de juin.
00:33 Combien d'élèves ont trouvé un stage ?
00:35 - C'est très difficile à dire aujourd'hui, parce qu'en réalité,
00:38 nous ne comptabilisons que ceux qui ont fait remonter des conventions de stage.
00:44 Et certains les feront remonter au dernier moment.
00:46 En tout cas, on est vraiment extrêmement mobilisés sur ce sujet-là.
00:51 Et d'ailleurs, lundi, je serai avec Patrick Martin, le patron du MEDEF,
00:56 dans une manifestation en Ile-de-France, où nous relancerons à nouveau
01:00 la mobilisation des entreprises pour accueillir les stagiaires.
01:03 - Qui a besoin d'être relancé, si j'ai bien compris.
01:05 - On a une plateforme qui s'appelle "Un jeune, une solution".
01:08 - Combien d'offres sur cette plateforme ?
01:10 - Il y a, au moment où je parle, je crois qu'il y a 30 000 offres,
01:12 ou quelque chose comme ça, ce qui est un élément.
01:15 Mais il y a aussi presque 40 000 entreprises qui ont laissé leurs coordonnées
01:19 pour qu'elles puissent être contactées.
01:21 Donc je crois que c'est une mobilisation vraiment tous azimuts.
01:23 Les services publics, les ministères offrent 85 000 stages.
01:27 Moi-même, d'ailleurs, j'accueillerai des stagiaires à mon cabinet.
01:30 Un petit étane qui viendra de Toulouse, et puis d'autres jeunes filles ou jeunes gens.
01:35 Donc il y a une vraie mobilisation.
01:37 C'est la première année, donc c'est certain qu'il faut une montée en puissance,
01:40 mais je suis très confiante sur cette initiative.
01:43 - Et les élèves sans stage, que feront-ils ?
01:45 - Les élèves sans stage seront accueillis dans leur lycée,
01:48 nous mettrons à disposition...
01:50 - Là où il n'y a pas le bac, parce que dans certains établissements,
01:53 on passe le bac.
01:54 - J'imagine qu'on pourra tout à fait trouver une salle pour les accueillir.
01:58 Et il y aura également des dispositifs qui seront proposés par l'ONISEP
02:02 pour connaître les métiers.
02:04 - Bien. Les violences dans les établissements scolaires,
02:07 je sais qu'on vous interroge très souvent sur le sujet,
02:09 mais c'est essentiel.
02:11 - C'est une réalité.
02:12 - C'est une réalité.
02:13 - Dans certains établissements, mais je voudrais juste dire, pardonnez-moi,
02:16 je voudrais juste dire que l'école, c'est 12 millions d'élèves,
02:20 et qu'on a, parmi ces élèves et ces enseignants,
02:23 énormément de réussite et énormément de sérénité
02:27 dans un certain nombre d'établissements.
02:28 Maintenant, il faut prendre en compte la réalité des choses,
02:31 et donc effectivement, certains phénomènes de violence.
02:33 - Alors, un lycéen, je vais vous donner des exemples,
02:37 un lycéen de 18 ans a été mis en examen avec Roué avant-hier,
02:40 dans le Menelloir, agression au couteau en plein cours,
02:43 contre une enseignante et deux élèves.
02:45 Pour quel motif ?
02:46 - On ne sait pas.
02:47 - Est-ce que vous savez pourquoi cet élève a porté des coups de couteau ?
02:51 - Non, on ne le sait pas.
02:52 J'ai eu l'enseignante au téléphone, bien entendu,
02:54 pour prendre de ses nouvelles et pour parler avec elle.
02:58 Elle a été évidemment surprise par l'acte.
03:01 Elle est choquée, mais c'est une femme qui a besoin d'être accompagnée,
03:05 mais qui est très tonique.
03:07 Et elle n'est pas capable de dire la raison pour laquelle ce jeune a eu cette attitude.
03:12 Elle m'a dit qu'au moment de l'acte, il avait un regard particulier,
03:17 qu'il lui semblait être ailleurs.
03:19 Mais actuellement, vous le savez, il a été pris en charge
03:22 par l'autorité policière et judiciaire, mais on ne sait pas davantage.
03:26 - Avant-hier, à Carcassonne, une élève de saison, scolarisée dans un lycée de la ville,
03:31 le lycée Charles-Croze, a été placée en garde à vue
03:34 pour des menaces de mort envers son enseignante.
03:37 Suite à des remarques de la professeure à certaines élèves,
03:40 remarque sur leur tenue vestimentaire.
03:43 Appartenance religieuse ?
03:45 - Je ne le sais pas exactement.
03:47 Nous avons là également réagi immédiatement,
03:50 puisque vous le savez, la jeune femme, qui je crois était fiché-s...
03:56 - Oui, elle était fiché-s pour ses liens avec les islamistes.
03:59 - Donc nous l'avons appris à ce moment-là.
04:01 Mon souci, c'est évidemment d'être auprès de la communauté enseignante
04:05 pour leur dire notre soutien juridique, psychologique,
04:09 et également être certains que nous pouvons former un bouclier autour de l'école.
04:14 - Alors justement, Nicole Belloubet, est-ce que les chefs d'établissement savent
04:18 que certains ou certaines de leurs élèves sont fichés-s ?
04:22 - Nous ne savons pas toujours.
04:24 - C'est regrettable ? Non ?
04:27 - C'est un point qui mérite d'être éclairci.
04:30 - Vous demandez à ce que les chefs d'établissement et les enseignants
04:34 sachent ou pas si leurs élèves sont fichés-s.
04:38 - Moi je crois qu'il est important de savoir,
04:41 le chef d'établissement qu'il sache à quels élèves il doit répondre,
04:47 ça je crois que c'est un point important.
04:49 Le placement ensuite dans les classes, c'est une affaire d'équipe éducative.
04:53 - Mais alors, attendez, c'est un point à éclaircir, c'est-à-dire ?
04:56 - Ça veut dire quoi, Nicole Belloubet ?
04:58 - C'est-à-dire qu'il faut que je mesure les conséquences que cela suppose.
05:01 Vous savez, nous allons... - Mais vous êtes favorable à ce que le chef d'établissement sache ?
05:05 - Je vous réponds Jean-Jacques Bourdin.
05:07 Nous avons la volonté de traiter de manière particulière
05:12 les élèves qui sont susceptibles ou en voie de radicalisation.
05:16 Je dois présenter dans les semaines qui viennent, même dans les jours qui viennent,
05:20 un projet de prise en charge de ces élèves.
05:23 Je crois que c'est important que nous ayons un traitement spécifique de ces élèves.
05:27 - Donc ces élèves seront traités spécifiquement ?
05:29 - Absolument, je crois que... - Mais le chef d'établissement doit savoir !
05:33 - Oui. - Doit-il savoir ?
05:35 - S'il y a un traitement particulier de ces élèves, ce que je souhaite,
05:40 il faudra évidemment que les chefs d'établissement soient au courant.
05:43 - Soit au courant si l'élève est fiché S ou pas ?
05:46 - Il faudra que... - Et pour des raisons religieuses ?
05:49 - Ah, pas forcément religieuses, oui. - Le fichage S n'a pas à voir ?
05:52 - Il n'y a pas que... - Non, non, absolument.
05:54 - Effectivement, mais enfin tout de même.
05:58 Je suis regardé, je ne sais pas si vous avez vu ce matin,
06:00 l'interview de Bertrand Chamoulot, qui est le directeur national du renseignement territorial.
06:04 - Oui, dans le Figaro. - Oui, dans le Figaro, que dit-il ?
06:07 Il parle du cas des frères musulmans, 100 000 aujourd'hui contre 55 000 en 2019.
06:12 Il dit "il y a une réelle prise de conscience du danger, c'est notamment le cas dans le milieu scolaire,
06:17 où la conception française de la laïcité subit une offensive forte."
06:22 Vous êtes d'accord avec lui ?
06:24 "Où la conception française de la laïcité subit une offensive forte en milieu scolaire."
06:29 - Il y a, je crois, deux éléments.
06:32 Il y a des offensives contre la laïcité.
06:35 Nous y répondons avec beaucoup de fermeté, je pourrais, si vous le souhaitez,
06:38 développer tous nos dispositifs de réponse.
06:40 Donc oui, il y a des offensives contre la laïcité, telles qu'elle est conçue en France.
06:45 Et vous le savez, pour moi, la laïcité, c'est un vecteur à la fois d'égalité,
06:50 dans les établissements, de neutralité absolue,
06:52 ce qui permet finalement à toutes les différences de s'exprimer profondément en dehors de l'école.
06:58 Et je crois qu'elle doit être absolument préservée.
07:01 Donc ça, c'est un premier point.
07:02 Oui, il y a des offensives, et nous sommes vraiment arcs boutés
07:05 pour que cette laïcité à la française s'impose dans nos établissements scolaires.
07:10 Mais je crois aussi, et c'est le deuxième point,
07:12 que les jeunes ne comprennent pas toujours ce qu'est la laïcité.
07:16 Et je crois que nous avons à expliquer ce qu'est la laïcité,
07:19 tel que nous la concevons, c'est-à-dire de bien dire que c'est une loi d'égalité et de liberté.
07:25 J'ai à côté de moi un Conseil des sages de la laïcité,
07:30 qui m'apporte son regard, ses préconisations sur la manière dont nous devons appliquer la laïcité dans les écoles.
07:36 Je compte mettre en place un Conseil des jeunes de la laïcité,
07:39 pour que nous puissions comprendre quelles sont les difficultés que les jeunes rencontrent
07:44 dans la conception de la laïcité telle que nous la proposons.
07:47 - Un Conseil des jeunes de la laïcité, composé de lycéens, d'élèves ?
07:53 - Absolument, qui nous aideront, qui nous aiguilleront
07:56 sur une meilleure compréhension de ce qu'est la laïcité
08:00 et sur donc une meilleure application, puisque nous sommes intransigeants sur l'application de cette laïcité.
08:05 - La transposition dans les établissements scolaires, de la guerre au Proche-Orient,
08:09 entendu dans un lycée de Bagnolet, "les juifs dirigent le monde",
08:13 propos antisémites dans plusieurs établissements, vous l'avez constaté ?
08:16 C'est remonté jusqu'à vous ?
08:18 - Oui, nous avons, depuis le 7 octobre, constaté environ 1 500 actes de racisme, d'antisémitisme,
08:26 d'antisémitisme essentiellement.
08:28 Là encore, nous sommes depuis longtemps porteurs d'une politique de lutte contre ces actes antisémites,
08:35 qui fait que nous intervenons en amont en prévention,
08:38 avec des équipes valeurs de la République qui sont extrêmement présentes,
08:42 avec un vadémécom qui précise ces différents cas,
08:47 qui permettent aux professeurs de savoir quelle attitude tenir face à un acte antisémite,
08:52 et puis évidemment la sanction, puisque ces actes ne sont en aucun cas admissibles.
08:56 - Je change de sujet, les téléphones à l'école, les réseaux sociaux, expérimentations,
09:01 je vous en parlais à Saumière, dans le Gard lycée Lucie Aubrac,
09:05 où on a instauré des journées sans portable, et ça marche très bien,
09:09 les élèves ont retrouvé le sourire.
09:12 Je sais qu'il y a une expérimentation qui aura lieu à partir du mois de septembre,
09:15 vous l'avez annoncé, au collège. Dans combien de collèges ?
09:19 - Écoutez, moi je voudrais qu'il y ait déjà au moins un collège par département,
09:23 et plus si c'est possible.
09:25 Alors d'abord, permettez-moi de dire que je pense évidemment que les portables au collège,
09:30 c'est vraiment un drame.
09:32 On voit bien ce que cela peut générer,
09:35 comme l'utilisation des réseaux sociaux, y compris dans le collège,
09:39 et comme conséquence parfois dramatique.
09:41 - Et pendant les cours.
09:43 - Alors qu'en réalité, la loi déjà interdit les téléphones.
09:47 Donc le problème pour nous, c'est de passer de ce que dit la loi à la réalité, à l'effectivité.
09:52 Cela suppose évidemment que nous soyons en capacité de trouver un lieu
09:57 où les élèves peuvent soit déposer leur portable à l'entrée au collège,
10:01 soit au contraire avoir des systèmes de blocage et de verrouillage,
10:05 où ils garderaient le portable.
10:07 - Donc expérimentation à la rentrée.
10:09 - Vraiment, je voudrais qu'au dé...
10:11 - Vous êtes favorable à une généralisation ?
10:13 - Absolument, mais à un point, et figurez-vous que j'étais l'autre jour à l'Elysée,
10:16 il y a eu une remise de prix en faveur de la lutte contre le harcèlement,
10:21 et je disais cela à des enseignants,
10:24 et il y a une enseignante qui m'a dit "Mais madame, il faudrait également le faire à l'école élémentaire,
10:28 à l'école primaire, parce qu'il semblerait qu'il y ait déjà, ce qui me semble incroyable,
10:34 des portables qui circulent à l'école primaire.
10:36 - Donc on le fera aussi à l'école élémentaire.
10:38 - On va déjà le faire au collège, ça me semble essentiel, et nous verrons ensuite.
10:40 Je me permets d'ajouter que le Président de la République a réuni une commission écran,
10:45 et qu'il doit présenter des mesures à partir des préconisations
10:51 qui lui ont été remises par cette commission écran.
10:54 Évidemment, ce sera un point très important.
10:56 - Parlons de la rentrée prochaine, le choc des savoirs,
10:59 dit Gabriel Attal, cher Gabriel Attal.
11:03 Groupe de niveau en maths et français en 6ème et 5ème,
11:06 possibilité de changer de groupe en cours d'année,
11:08 groupe de niveau ou groupe de besoin ?
11:10 - Non, groupe de besoin.
11:12 - Vous refusez l'expression "groupe de niveau".
11:17 - Je considère que la terminologie "groupe de besoin"
11:22 correspond mieux à ce que nous allons faire, et à ce que je souhaite,
11:26 avec le Premier ministre, qu'il soit fait au collège.
11:29 L'idée, en deux mots, c'est de permettre aux élèves
11:33 d'avoir de meilleures modalités d'apprentissage.
11:37 Et l'idée que nous avons derrière, c'est évidemment une pédagogie différenciée
11:42 en fonction des besoins des élèves.
11:44 Et je le redis ici, il faut absolument, et je refuse absolument,
11:49 de faire une trisociale, c'est-à-dire que contrairement à ce que je peux entendre
11:53 ici ou là, avec l'idée selon laquelle on mettrait les bons d'un côté,
11:56 les mauvais de l'autre, ce n'est pas cela du tout que nous allons faire.
11:59 - Comment ça va fonctionner ? Dans les classes, il va falloir plus de profs, plus de classes ?
12:03 - Oui, il va falloir plus de profs, c'est bien ce que nous disons, et plus de classes.
12:06 - Il y aura plus de profs à la rentrée ?
12:08 - Oui, c'est-à-dire que là où il y avait l'année dernière, mettons,
12:11 trois classes de 6ème, nous aurons quatre groupes
12:14 qui nous permettront de mieux prendre en charge les élèves.
12:16 Et que ces groupes pourront être brassés pendant l'année en fonction des accroches pédagogiques.
12:22 - Quatre groupes, trois classes de 6ème, quatre groupes, ça fait quatre classes de 6ème quoi, non ?
12:27 - On va dire comme ça, mais ça fait en tout cas quatre professeurs.
12:30 - Oui, ça fait quatre professeurs. - Absolument.
12:32 - C'est-à-dire qu'à la rentrée, il y aura combien de professeurs en plus ?
12:35 - Eh bien nous avons estimé à 2300 professeurs le besoin pour couvrir ces nouveaux groupes.
12:43 - Bien. Vous devez faire des économies ?
12:46 On vous a demandé, comme tous les ministères,
12:48 l'éducation nationale n'échappe pas à la règle budgétaire.
12:52 Est-ce que vous allez retarder le déploiement du SNU ?
12:55 - Alors actuellement le SNU se déploie, vous le savez,
12:59 nous avions 40 000 jeunes l'année dernière qui ont pu faire un stage de cohésion en fin de seconde.
13:05 Nous en aurons 60 000 cette année.
13:07 Nous sommes dans cette logique-là et ça va continuer.
13:10 - Et ça va continuer. Et la mise en place de l'uniforme ?
13:13 - Ainsi que nous l'avons dit, il s'agit à la rentrée prochaine d'une expérimentation.
13:19 Nous nous donnons un an pour mettre en place cette expérimentation
13:23 dans une centaine d'établissements que nous avons déjà.
13:26 Et nous nous donnons un an pour voir ce que cela produit comme effet
13:30 sur le climat scolaire, sur l'absence de discrimination.
13:34 Est-ce que ça produit un effet sur ces éléments-là ?
13:37 Nous aurons une évaluation de cette mise en place.
13:39 - Je voulais vous parler d'Europe.
13:41 - Excellente idée, M. Bourdin.
13:43 - Dites-moi, Nicole Belloubet, comment se fait-il que les jeunes,
13:45 même s'ils votent moins que les autres classes d'âge,
13:48 comment se fait-il que les jeunes votent par des lains ?
13:51 Selon vous ?
13:52 - Moi je pense qu'on ne dit peut-être pas assez
13:56 qu'au fond le Rassemblement National au Parlement Européen
14:01 n'a pas joué vraiment en faveur des intérêts des jeunes.
14:06 Et que les positions qui ont été prises par M. Bardella
14:09 ou l'absence de position, en réalité,
14:12 ne concourent pas aux intérêts de notre jeunesse.
14:15 Or moi je voudrais ici redire aux jeunes qui nous écoutent
14:18 et à leurs parents que l'Europe, ça a donné vraiment
14:22 des possibilités extraordinaires pour nos jeunes.
14:26 Et vous savez, on le cite toujours, mais cela ne cesse de se déployer,
14:30 le programme Erasmus, qui est vraiment un programme de mobilité
14:34 qui ouvre sur d'autres cultures, d'autres pratiques professionnelles,
14:38 puisque maintenant les jeunes des lycées professionnels
14:41 et les jeunes apprentis y ont accès,
14:43 et qui ouvre sur d'autres façons de vivre en Europe.
14:47 Je trouve que c'est un outil extraordinaire.
14:49 700 000 jeunes ont pu bénéficier d'Erasmus.
14:51 Cela nous devons vraiment l'avoir en tête.
14:54 - Mais est-ce qu'on enseigne suffisamment l'Europe au lycée ?
14:58 Parce que c'est dans le programme contemporain de la fin d'études.
15:02 - C'est vrai, mais nous sommes en train de réécrire
15:06 une partie des programmes de nos établissements scolaires,
15:10 écoles, collèges, et nous allons reprendre,
15:14 dans les cours d'enseignement moral et civique,
15:17 nous allons reprendre ce qu'est l'Europe.
15:19 Non pas seulement les institutions, c'est important de les connaître,
15:22 mais aussi ce que cela signifie concrètement.
15:25 Je ne sais pas si nous nous rendons compte,
15:27 si les jeunes, puisque vous m'en parliez,
15:29 savent qu'ils sont citoyens français, bien sûr,
15:31 mais citoyens européens, regardez votre passeport,
15:34 vous avez écrit "Union européenne, République française" sur la première page.
15:39 Nous sommes des citoyens de l'Europe, les jeunes le sont,
15:42 et je crois que c'est cela dont il faut prendre conscience aussi.
15:45 - Bien, la majorité pénale a 16 ans,
15:48 les Français y sont favorables, et vous ?
15:51 Vous avez été garde d'Essot.
15:53 - Vous savez, j'ai toujours dit que lorsque j'étais garde d'Essot,
15:58 la question de l'abaissement de la majorité pénale,
16:01 pour reprendre ce terme, s'est posée,
16:04 je n'y étais pas favorable, je n'ai pas changé d'avis.
16:07 Et je me dis au fond, mais je vais peut-être dire une hérésie,
16:12 je me dis que si on peut être responsable pénalement,
16:16 on doit pouvoir l'être civilement aussi.
16:18 - Donc majorité pénale, ça veut dire majorité civile ?
16:21 - Je me dis que si on abaisse la majorité pénale,
16:24 alors abaissons la majorité civile.
16:26 Au fond, tout cela me semble aller de percée.
16:29 - Et vous êtes favorable ou pas à l'abaissement de la majorité civile à 16 ans ?
16:33 - Je ne suis pas défavorable.
16:35 - Vous n'êtes pas défavorable ?
16:37 - Non, mais je suis plutôt favorable à cela.
16:40 Mais je parle à titre personnel, M. Bourdin,
16:43 je ne représente pas du tout le gouvernement.
16:45 - Oui, mais c'est très intéressant de vous entendre.
16:47 Donc majorité civile à 16 ans, ça veut dire majorité pénale à 16 ans ?
16:50 - Pourquoi pas ? Le permis de conduire est à 16 ans,
16:52 on peut faire des tas de choses à 16 ans, civilement.
16:55 À ce moment-là, donnons la majorité civile à 16 ans.
16:58 - Donc civile et pénale ?
16:59 - Voilà, ça irait de pair.
17:01 - L'excuse des minorités aujourd'hui ?
17:03 - Si vous voulez, je crois que le caractère éducatif doit toujours primer.
17:09 C'est-à-dire que dans tous ces débats-là,
17:11 moi j'ai été fidèle à l'idée de l'ordonnance de 45
17:16 sur quand on n'a pas la majorité,
17:21 à la primauté de l'éducatif sur le répressif.
17:24 Tout notre droit a toujours été construit comme cela.
17:27 Ça ne signifie pas qu'il ne faut pas faire de répressif.
17:31 On ne peut pas laisser impuni un acte.
17:33 Je suis là-dessus extrêmement claire et très ferme.
17:36 Et donc, vraiment, on ne peut pas ne pas répondre à un acte,
17:41 criminel ou délictuel, quel que soit l'âge, il faut répondre.
17:44 La réponse est adaptée à l'âge.
17:46 - Un rapport sur les institutions a été rendu par Eric Wörth,
17:49 il propose la fin du cumul des mandats.
17:52 - Ah bon, on change de sujet là ?
17:53 - Oui.
17:54 Ce n'est pas la fin du cumul des mandats, c'est au contraire.
17:57 C'est la fin du non-cumul des mandats.
17:59 Le rétablissement du cumul des mandats, vous êtes favorable ou pas ?
18:03 - C'est un point sur lequel on peut réfléchir, en posant des limites.
18:07 Mais vous voyez, être maire d'une petite commune
18:12 et être élu national ne me semble pas absolument incompatible.
18:16 - Je vais terminer avec l'autorité.
18:18 À la rentrée, chaque élève devra se lever quand l'enseignant arrive en classe.
18:22 - Je ne sais pas, je l'ai toujours fait, je trouve que c'est naturel.
18:25 - Il y aura des sanctions pour les élèves ?
18:29 - Non mais comment ?
18:31 - N'exagérons pas, on va d'abord expliquer dans un premier temps.
18:35 S'il y a un élève qui est absolument rétif à cela,
18:39 on verra comment on peut donner une punition qui soit proportionnée à cet acte.
18:45 - Oui, c'est clairement entendu.
18:46 - Je trouve qu'il y a des gestes naturels, de respect,
18:50 et que se lever quand un adulte entre dans une classe,
18:54 ça fait partie de ces gestes naturels.
18:56 Moi si quelqu'un vient me serrer la main, je me lève, c'est absolument naturel.
19:00 Et donc je trouve que nos enfants doivent avoir cela aussi en tête.
19:04 - Des règles de comportement.
19:06 - Des règles de comportement et des règles de respect de l'autre.
19:08 C'est d'abord ça qu'on doit enseigner.
19:10 - Oui, signalement sur parcours sub des élèves perturbateurs,
19:13 c'est le Premier ministre qui dit cela.
19:16 Ça vous fait sourire ?
19:18 - Ça ne me fait pas sourire.
19:20 Non, ça ne me fait pas sourire.
19:21 Je répondrai à deux choses.
19:23 Enfin, si vous me voyez sourire, c'est parce que je suis ravie d'être avec vous.
19:26 - C'est gentil.
19:27 - Je dirais deux choses.
19:29 Nous avons engagé une concertation sur les mesures qui avaient été proposées
19:32 par le Premier ministre dans son discours de Viréchâtillon.
19:35 Donc on a isolé dix mesures.
19:38 Celle sur la mention, sur les conséquences sur les examens,
19:45 n'a pas fait l'objet d'une unanimité.
19:47 En revanche, il faut savoir que sur parcours sub,
19:56 il y a déjà la possibilité d'une appréciation portée sur le travail de l'élève,
20:02 sur son comportement.
20:04 Donc on peut parfaitement utiliser cette case-là,
20:07 cet encart-là pour mentionner quelques éléments.
20:10 - Parcours sub, qui s'est bien passé ?
20:12 - Je crois...
20:13 - D'après vos premières remontées ?
20:14 - D'abord, parcours sub, c'est un processus.
20:16 C'est-à-dire que nous avons eu hier les premières remontées,
20:19 avec des élèves qui sont admis dans...
20:23 - Ou en attente.
20:24 - Ou en attente.
20:25 Je crois que le parcours sub ne cesse de s'améliorer année après année,
20:29 et nous nous améliorerons encore, bien sûr.
20:32 - Merci, Nicole.
20:33 Ah, j'ai un mot, tiens, Nicole Belloubet.
20:36 Je voulais avoir votre avis en tant que...
20:38 Vous avez été garde d'Essoe, vous êtes ministre de l'Éducation nationale,
20:42 vous êtes très attachée à la liberté de la presse.
20:45 Est-ce que vous comprenez qu'on puisse contester,
20:48 contester, qu'on puisse venir manifester
20:51 et demander l'interdiction de l'interview de Benjamin Netanyahou ?
20:56 - Peut-être est-ce en tant qu'ancienne membre du Conseil constitutionnel que je peux parler ?
21:01 - Oui, oui.
21:02 - On a toujours dit que la liberté d'expression était une condition première de la démocratie.
21:08 - Merci, Nicole Belloubet, d'être venue nous voir.
21:11 8h56, 0826, 300, 300, vous réagissez évidemment tout à l'heure,
21:16 entre 9h et 10h.
21:19 Sud Radio, parlons vrai.
21:22 Parlons vrai.