Demain l'Europe : Léon Deffontaines (Parti communiste, liste Gauche unie pour le monde du travail)

  • il y a 3 mois
Toute la matinée, douze têtes de liste ou leurs représentants se succèdent sur le plateau de "Demain l'Europe", à suivre en direct sur le canal 27 de la TNT, sur le site et l'antenne radio de franceinfo. Un événement qui se prolonge dans Le Talk de franceinfo, sur Twitch, avec les candidats qui répondent en direct aux questions posées par les internautes.

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00:00— Avec vous, Léon D.Fontaine, 28 ans, tête de liste de la gauche unie, parti communiste français. Allez-y. Bonjour. Allez-y, installez-vous.
00:12— Bonjour. — Bonjour. — Bonjour, Léon D.Fontaine. — Bonjour.
00:18— On va parler d'économie avec vous. — Très bien. — Parce que le nouveau pacte de stabilité approuvé en janvier au niveau européen
00:23impose à tous les pays que leur déficit public ne dépasse pas les 3 %. Évidemment, vous le savez, la France a un déficit supérieur à 5 %,
00:34et la situation va s'aggraver en 2025. On fait quoi pour atteindre les 3 %? — On ne les atteint pas. Je vais y venir après.
00:42Juste, quand on parle d'économie, l'UE s'est construite autour de deux piliers fondamentaux, la démocratie, la prospérité,
00:49résultat des courses. Nous avons technocratie et aggravation des inégalités. En l'espace de 6 ans, le bilan de l'UE et d'Emmanuel Macron,
00:57c'est d'avoir vu les 500 plus grosses fortunes françaises passer leur patrimoine de 570 milliards d'euros à 1 170 milliards d'euros.
01:03En l'espace de 6 ans, leur patrimoine, il a doublé. Alors moi, j'ai envie de poser la question aux jeunes, aux retraités, à l'ensemble des gens
01:09qui nous écoutent. Est-ce que les salaires, ils ont doublé en 6 ans ? Est-ce que les pensions de retraite, elles ont doublé en 6 ans ?
01:14Est-ce que nos services publics, ils ont doublé en 6 ans ? Non, ce n'est pas le cas. Et aujourd'hui, on voit que ça s'est aggravé.
01:19Et ça s'est aggravé à cause de ces règles, justement, libérales européennes et notamment ces règles déficitaires.
01:25Donc j'en viens aujourd'hui, justement, sur cette fameuse règle des 3 %. Qui a dicté ces règles de 3 %, comment sont-elles établies, ces règles des 3 %?
01:32— C'est un accord européen. — C'est un accord européen, oui. — Ça a été réglé autour d'un jeu de bento entre dirigeants européens.
01:37Avant, Maastricht a été proposé sans aucune réalité économique. — Ça a été signé par les pays. — Très bien. Et donc quand est-ce que les Français
01:43ont voté surtout pour cela ? On a voté Maastricht en 1992. Mais on a revoté en 2005 le traité constitutionnel européen.
01:50Et les Français, à plus de 55 %, avaient dit que cette Europe de l'austérité, cette Europe qui oblige les États membres à mettre en place
01:55ses économies, eh bien nous n'en voulions pas. Emmanuel Macron ne l'a même pas mis en place dans son programme présidentiel.
02:01Et aujourd'hui, on a Bruno Le Maire qui annonce 10 milliards d'euros d'économies, 50 milliards d'euros d'économies d'ici 2027 probablement
02:07pour entrer dans le fond. — Pour revenir dans les 3 %. — Les 3 %. Et j'ai envie de dire... Mais attendez. Ces règles austéritaires qui ont été votées
02:12par le Parlement européen, les Français n'ont jamais été consultés. Moi, j'ai 28 ans. Il y a beaucoup de jeunes dans cette salle.
02:16Quand est-ce que les jeunes ont été consultés sur cette Europe libérale qui oblige la fermeture des services publics ?
02:21— Mais vous voyez quand même la situation économique de la France, Léon Desfontaines. Et vous savez très bien que là, quand on a plus de 3 000 milliards
02:26de dettes, c'est une dette qu'on laisse... On vous laisse, qu'on laisse aux jeunes qui sont là, qu'on laisse aux enfants.
02:32On la laisse filer, cette dette ? — Mais en fait, le problème, c'est pas la dette. C'est quelle dette avons-nous. Si on s'endette pour permettre
02:38de développer des services publics, des infrastructures ferroviaires, permettre de répondre à l'impératif environnemental...
02:43— Mais là, aujourd'hui, elle finance le point de vue de la France. — Ce n'est pas un problème. Mais non. Aujourd'hui, on a une dette dont une partie
02:47de l'argent sert uniquement à gérer la rentabilité du capital et notamment les taux d'intérêt du capital. On voit les centaines de milliards
02:54d'euros d'aides qui sont données aux entreprises sans aucune condition et dont une bonne partie est aujourd'hui captée par les grandes entreprises
03:00qui n'ont pas besoin de ces aides publiques. Moi, je le dis, on a besoin au contraire d'investir. Je prends souvent cet exemple-là.
03:05La ville de Paris s'est endettée sur 100 ans pour construire sa première ligne de métro, sur 100 ans. Est-ce que c'était appauvrir la ville de Paris
03:11ou est-ce que c'était l'enrichir ? Je pense que c'était l'enrichir. Et moi, je souhaite demain que la France, que l'Europe, elle puisse investir
03:16dans de nouvelles infrastructures ferroviaires, permettre d'investir pour réellement de la création d'emplois. Malheureusement, aujourd'hui,
03:21on a des économistes au gouvernement, Bruno Le Maire, Emmanuel Macron lui-même, qui sont nuls en économie. Ils ont endetté le pays.
03:27Et aujourd'hui, ils nous obligent à nous de faire des efforts. Si aujourd'hui, on a mis en place la sélection à l'entrée à l'université
03:32par Coursup, c'est parce que, justement, on ne peut plus investir dans l'université, parce que, justement, Bruno Le Maire et Emmanuel Macron
03:38ont décidé notamment de faire ces coûts budgétaires. Si on a un hôpital public qui est au bord de l'implosion, c'est parce que, justement,
03:45on a les règles européennes qui imposent les États membres à faire ces économies.
03:49— Alors justement, Léon de Fontaine, vous parlez d'un pacte d'austérité pour définir ces règles européennes. Et vous voulez un référendum
03:56sur ce pacte d'austérité. Ça veut dire que si le référendum écarte les règles européennes, on sort de l'Union.
04:03— Non. Moi, je souhaite justement qu'on puisse resoumettre à référendum ces règles austéritaires, les règles des 3 %, la fameuse règle des 3 %,
04:10qu'on soumette au vote des Français la règle des 3 %, qui oblige chacun des États membres, justement, à mettre en place ces économies
04:15dans leur service public. Soumettez-l'on à référendum. On l'a fait en 2005. — Oui mais en cohérence, si on vote contre...
04:19— Imaginons les Français... — Très bien. On l'a fait. On l'a fait en 2005. — En cohérence, on sort de l'UE ?
04:22— Très bien. On l'a fait en 2005. Les Français ont voté contre. Est-ce qu'on est sortis de l'UE ? Je ne crois pas.
04:26— Donc là, ils vont voter contre et on va rester dans l'UE. — Eh bien justement, ça permettra de renégocier les traités.
04:30Renégocions les traités. Ressoumettons-les au référendum et à la voix, justement, des peuples. On ne peut pas avoir
04:37une Union européenne qui se bâtit, comme c'est le cas maintenant depuis une quarantaine d'années, autour d'une fraude démocratique.
04:42Oui, l'Union européenne, aujourd'hui, est une fraude démocratique. Encore une fois, demandez ici dans la salle.
04:46On a la plupart en âge de voter. J'ai 28 ans. Ceux qui ont moins de 35 ans n'ont jamais eu leur mot à dire sur la construction européenne.
04:53Vous vous rendez compte quand même que c'est un problème ? — Si c'est une fraude démocratique, pourquoi vous êtes candidat aujourd'hui
04:57et pourquoi vous ne proposez pas de sortir de l'UE ? — Eh bien justement, pour dire qu'il est temps de reprendre la main.
05:00Mais je ne souhaite pas sortir de l'UE. Je souhaite construire une autre coopération européenne, une Europe qui soit un levier
05:06pour permettre de développer les services publics, de réindustrialiser, de répondre à l'impératif environnemental.
05:10Mais j'ai 28 ans. Vous savez, moi, je fais partie de cette fameuse génération qui a été rebaptisée la génération climat.
05:15Et ce que j'observe, c'est que l'UE aujourd'hui, eh bien elle est incapable de répondre à l'impératif environnemental.
05:19Donc oui, à un moment, il faut remettre en cause les règles du jeu qui nous mènent droit dans le mur.
05:22— Alors justement, on va parler de vos projets. Dans cette campagne, on entend beaucoup parler de souveraineté,
05:26souveraineté économique dans plusieurs domaines. Vous, vous intéressez surtout au secteur des médicaments.
05:31Vous voulez un secteur public des médicaments pour faire face au big pharma. Expliquez-nous, ça veut dire quoi ?
05:36Ça veut dire nationaliser les laboratoires ? — Ça veut pas forcément dire nationaliser.
05:40Ça veut dire qu'en revanche, il y a une commande publique. Et la production de médicaments, elle est planifiée à l'échelle publique.
05:46Ce qu'on observe de ces derniers temps, c'est quand même que le pays de Pasteur, la France, n'est même plus capable
05:50de produire les médicaments dont nous avons besoin. J'ai enchaîné les réunions publiques au tout début de cette campagne européenne.
05:55Et j'aurais dû faire la liste systématiquement. J'étais interpellé par des gens qui me disaient
06:00« Tel médicament, je ne le retrouve plus en pharmacie ». C'est des médicaments qui concernent parfois 5 000, 10 000, 15 000, 20 000 Français.
06:06Mais comme c'est pas assez rentable, eh bien l'industrie arrête de les produire. Et aujourd'hui, on a un vrai problème
06:10de souveraineté sanitaire. Les médicaments que nous consommons, la molécule, elle est américaine, elle est produite en Inde
06:15et on les remporte en France. Pourquoi on ne pourrait pas le faire ici, en France et en Europe ?
06:19Donc moi, je souhaite créer un grand pôle public de médicaments. Ça peut passer par des nationalisations,
06:24mais surtout, ça passe par une planification de la production. On a besoin de tant de paracétamol.
06:28Il y a tant de paracétamol qui doit être produit. On a besoin de tel médicament...
06:32— Pardon, mais qui les produit ? C'est l'État qui va produire les médicaments ?
06:35— Non, justement. Ce que je dis, c'est l'État qui, justement, commande auprès des laboratoires.
06:38Et pourquoi pas les nationaliser si besoin ? Mais en tout cas, dans tous les cas, il faut une commande publique
06:42de planification, justement, de la production de médicaments.
06:44— Mais ça, c'est au niveau européen ou alors c'est juste au niveau national ?
06:47— C'est au niveau national et européen. Moi, je suis favorable à la création d'un pôle public à l'échelle nationale.
06:52Mais si demain, on pouvait le faire à l'échelle européenne, j'en serais le premier satisfait.
06:55Nous sommes aujourd'hui... Nous avons besoin de produire des médicaments pour l'Europe entière.
06:58Et pourquoi pas engager des coopérations avec d'autres géants industriels du médicament, de la santé européen ?
07:04— Donc contrairement à ce que vous dites dans votre programme, vous n'allez pas agir contre les big pharma.
07:07Vous allez travailler avec ces big pharma.
07:10— Moi, ce que je veux, c'est remettre en cause le fait qu'il y a un marché autour de la santé.
07:14Donc bien évidemment, l'idée, c'est de travailler avec les industriels, avec Sanofi, avec les industriels français
07:19autour de la production de médicaments. Mais ce qu'il faut juste surtout, c'est arrêter d'écorreler l'enjeu de rentabilité
07:25et l'enjeu de se faire aujourd'hui... De répondre à l'impératif sanitaire. La santé est trop importante, je pense, en tout cas,
07:32pour être délaissée dans les mains du privé. Et on le voit au vu des multitudes de pénuries de médicaments
07:36que nous avons connues ces derniers temps. — Mais cette rentabilité, elle n'est pas inutile.
07:40Elle permet notamment de développer des nouveaux vaccins. On sait que ça coûte très cher, 2,8 milliards d'euros
07:45pour développer une nouvelle molécule. Au fait, comment, si on paye pas les industries pharmaceutiques à leur juste prix ?
07:51— Justement, il s'agit... Non, non, attendez. J'ai pas dit qu'il s'agissait de dire que tous les médicaments seraient gratuits
07:57pour tout le monde. Bien évidemment, il faut qu'ils aient une certaine marge de rentabilité.
08:00Ce que je déplore aujourd'hui, c'est qu'on arrive à la fin d'un système. On a des entreprises, des industriels
08:05du médicament français qui ont fait des taux bénéfices record. Cet argent, il n'a pas été dans l'investissement,
08:10dans la recherche et le développement. Cet argent, il a été dans la poche de certains actionnaires.
08:14Il est là, le problème. — Ce sont des entreprises privées, Léon Desfontaines.
08:17— Mais regardez le vaccin. Enfin le vaccin, on n'a pas été capables de sortir le moindre vaccin pour le Covid.
08:21Nous, pays de Pasteur, encore une fois. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'argent et les records,
08:26l'argent qui a été donné notamment à Sanofi à travers notre argent, l'impôt du CICE, n'a pas été...
08:34Pour financer la recherche et le développement, notamment en recherche de vaccins, une partie a été versée
08:38directement aux actionnaires. Moi, je demande aussi à ce qu'on puisse contrôler l'argent public que nous donnons.
08:42Nous donnons de l'argent sur nos impôts à une entreprise privée. Et qu'est-ce qu'elle en fait ?
08:47Eh bien aujourd'hui, on dit « Vous faites ce que vous voulez de cet argent-là ». Là, il y a un problème.
08:50Oui, il faut conditionner aujourd'hui les aides publiques. Et notamment pour Sanofi, il aurait fallu
08:54les conditionner à la recherche de vaccins, au développement de tels médicaments dont nous avons besoin,
08:59dont nous manquons cruellement aujourd'hui. — Mais comment on conditionne au résultat ?
09:02Parce que les chercheurs eux-mêmes, pardon, ça se trouve parfois. Ça prend des années.
09:06— Bien sûr. Et faire confiance dans la science, c'est aussi avoir conscience que de temps en temps,
09:10la science ne trouve pas et ne peut pas trouver, parce que des fois, il n'y a pas de solution.
09:13Par contre, ça veut dire juste qu'un euro dépensé dans le CICE, eh bien il doit être destiné à la recherche
09:19et pas versé dans les poches des actionnaires. Parce que si on n'investit pas dans la recherche,
09:22alors c'est sûr et certain qu'on n'y arrivera pas. — Ce secteur public, vous voulez aussi le développer,
09:26le créer aussi dans le domaine du numérique. Là encore, comment vous voulez vous y prendre ?
09:30— Mais on a besoin de retrouver notre souveraineté en matière numérique, notamment en développement
09:36de l'intelligence artificielle. Je pense qu'il y a des choses qui vont dans le bon sens, là,
09:39dans les annonces qui ont été faites par Emmanuel Macron. Mais ce que j'observe, c'est que finalement,
09:44la France, alors qu'elle a été leader dans un certain nombre de secteurs, elle est en train de perdre
09:48sa souveraineté. On a été leader dans le numérique, notamment avec Calcatel. Malheureusement,
09:52on l'a bradé et on l'a vendu à Nokia. On a été leader dans la métallurgie avec ArcelorMittal.
09:57Et on l'a vendu. On a été leader dans l'énergie, l'industrie nucléaire notamment. Et on a vendu
10:02une partie d'Alstom à Général Electric, qu'on est en train de racheter deux fois plus cher après.
10:06La réalité, c'est que le bilan d'Emmanuel Macron de ces 20 dernières années, ça a été notre perte
10:10de souveraineté dans des domaines dans lesquels pourtant la France et l'Europe étaient à la pointe.
10:14Eh bien moi, je dis à un moment, je ne demanderai pas à un pyromane d'éteindre l'incendie.
10:18Et donc je pense qu'il faut reprendre la main, en effet, pour permettre de retrouver notre souveraineté
10:22dans tous les secteurs que j'ai cités, et notamment dans le secteur du numérique,
10:25qui est le secteur d'avenir. Et on le voit avec le développement de l'intelligence artificielle.
10:28Pour l'instant, nous sommes en retard. Ça ne veut pas dire que ça sera inéluctable.
10:32Mais par contre, il va falloir dès maintenant redévelopper la technologie.
10:35Ça, ça implique des investissements publics en termes de recherche et développement.
10:38Mais Léon Dauphazène, vous savez bien, si les vignes sont parties, c'est à cause du différentiel
10:42de coûts de production. C'était moins cher d'aller produire ailleurs, comme on fait pour les faire revenir.
10:46Il faut baisser les coûts de production.
10:48Non, mais en fait, moi, je veux mettre en place les trois P.
10:51Regardez ce qui se passe chez moi à Amiens. Je vais vous dire après mon plan.
10:55Mais les trois METEX à Amiens, dernière usine en Europe à faire de la lysine.
11:00La lysine, c'est indispensable pour l'élevage porcin et volaille.
11:02Aujourd'hui, la lysine qui est produite à Amiens, elle est mise en concurrence avec la lysine
11:06qui est produite en Chine, qui est cinq fois plus polluante à la production
11:09et qui est deux fois moins chère. On a une concurrence déloyale.
11:12Et pourquoi aujourd'hui, la lysine chinoise, il règle le marché européen ?
11:15Parce que l'Union européenne a décidé de mettre un contingent et on importe de la lysine
11:20à zéro pour cent de taxes de douane. Et en fait, en réalité, c'est que l'Europe,
11:23elle était incapable de protéger nos usines. Donc les trois P, c'est protectionnisme,
11:26planification, production. Oui, il faut mettre en place des barrières douanières
11:30pour permettre de protéger nos usines et nos productions.
11:32Il faut produire davantage, c'est à dire notamment engager des coopérations industrielles.
11:36On a parlé du médicament. On peut citer le secteur énergétique.
11:39On a Airbus, Ariane dans l'aérospatial et dans l'aéronautique.
11:43Il faut redévelopper à l'échelle européenne des véritables secteurs de pointe
11:45en termes industriels et enfin planification.
11:48Parce que si on veut réindustrialiser le pays, il va falloir planifier les besoins
11:51en termes d'énergie et d'électricité. Et c'est pour cela que nous, nous défendons
11:55le mix énergétique, nucléaire et renouvelable, parce que nous disons
11:57qu'il va falloir produire beaucoup plus d'électricité, mais que cette électricité,
12:00elle soit bas carbone. Et donc, oui, on aura besoin du nucléaire.
12:03Juste sur protectionnisme, vous savez très bien que si l'Union européenne
12:07se met à mettre des droits de douane pour les produits qui viennent de Chine,
12:11par exemple. Là, vous avez donné l'exemple de la lysine.
12:14Il peut y avoir la même réaction en face pour tous les pays, d'ailleurs.
12:18Très bien, mais à un moment, il faut qu'on se protège un moment ou un autre.
12:21On est les dindons de la farce. On est en train de vider la France de notre industrie.
12:25Les Etats-Unis, la Chine et même l'Inde sont en train de piller et voler littéralement
12:29nos usines. Et bien, moi, je le dis pour répondre à l'impératif environnemental,
12:33social et économique, c'est-à-dire retrouver notre souveraineté.
12:35Il va falloir protéger nos usines qui, aujourd'hui, en effet, subissent la concurrence déloyale.
12:39Le Canada a mis en place 200% de taxes de douane sur les voitures électriques.
12:43Les Etats-Unis, 100%. Qu'attendons-nous pour protéger nos usines ?
12:46Léon Desfontaines, votre ambition dans cette élection, c'est de convaincre la classe ouvrière
12:51et pas qu'eux à voter pour vous. Or, vous voyez que les ouvriers, les employés préfèrent
12:54voter Marine Le Pen et Jordan Bardella. Ça veut dire que vous ne savez plus leur parler ?
12:59Ça veut dire que la gauche a arrêté de leur parler, je pense, pendant trop longtemps.
13:02Mais moi, ce que j'observe aujourd'hui dans les discours de M. Bellamy, de Mme Ayé
13:06ou encore de M. Glucksmann, qui nous disent que l'Europe est une chance, je dis,
13:09il y a un décalage entre ce que vous dites et la réalité de ce qu'on vit, nous, les Français.
13:14Aller dire que l'Europe est une chance aux jeunes de Seine-Saint-Denis qui voient leur lycée délabré,
13:18aller dire que l'Europe est une chance aux ouvriers de Goudier ou Hirepoule qui voient leur usine délocalisée
13:22à l'Est de l'Europe. Et aujourd'hui, je comprends que par désespoir de cause,
13:26certains peuvent voter Jordan Bardella ou Marine Le Pen en disant que c'est un vote colère,
13:29un vote contestation vis-à-vis du pouvoir et de cette Union européenne.
13:32Mais j'ai envie de leur demander, qu'est-ce qu'ont fait Jordan Bardella et Marine Le Pen
13:36pour leur pouvoir d'achat ? L'augmentation des salaires. À l'Assemblée nationale, ils ont voté contre.
13:40Même le parti qui se dit grand défenseur de la ruralité a voté main dans la main avec la République en marche
13:45contre une loi qui permettait de lutter contre les déserts médicaux.
13:48La réalité, c'est qu'on est en train d'essayer Jordan Bardella. On l'entend souvent, on ne l'a jamais essayé.
13:52On est en train de les essayer à l'Assemblée nationale. Systématiquement, ils votent main dans la main
13:56avec les députés Renaissance contre les lois qui permettent d'améliorer notre pouvoir d'achat
14:00et la condition des travailleurs. Donc moi, j'ai envie de tendre la main à ces électrices, électeurs
14:04qui comptent ne pas aller voter ou certains votent Jordan Bardella par contestation
14:07et leur dire que finalement, la seule liste qui défend le travail et les travailleurs,
14:11c'est la liste que je mène de la gauche unie pour le monde du travail.
14:13Si vous le permettez, Léon Desfontaines, on va passer aux questions des jeunes qui sont dans le public.
14:18On va commencer par Julie, qui est stagiaire de l'agence Erasmus+.
14:22Il y a une question pour vous, Julie. Allez-y.
14:26Je laisse la parole à une autre...
14:31Bonjour. Bonjour.
14:36Cécile, ambassadrice aussi Erasmus+, que pensez-vous des assouplissements des exigences environnementales de l'APAC ?
14:43La politique agricole commune. Oui, la politique agricole commune.
14:49Moi, j'ai toujours dit qu'il fallait appliquer un principe pour défendre nos agriculteurs
14:55et répondre à l'impératif environnemental. Ce n'est pas d'interdiction sans solution.
14:59Toutes les interdictions, toutes les normes que nous devons mettre en place,
15:02elles doivent s'accompagner de solutions pour permettre à nos agriculteurs, à nos exploitants agricoles,
15:06à nos paysans de s'adapter, justement d'adapter leur exploitation agricole.
15:09Parce qu'il n'y aurait rien de plus dramatique, finalement,
15:11que de mettre en place des normes environnementales les plus vertueuses quelles qu'elles soient
15:15et que, derrière, on les mette en concurrence avec celles du monde entier, avec les agriculteurs du monde entier,
15:19et donc qui entraînerait une fermeture de ces exploitations agricoles.
15:22Et donc, ce que j'ai envie de dire, moi, sur la question de l'agriculture, il y a trois piliers fondamentaux.
15:26Premièrement, refondre de l'APAC, pas d'interdiction sans solution,
15:29et une meilleure redistribution des aides de l'APAC.
15:31Deuxièmement, mettre fin à cette concurrence déloyale des agriculteurs français et européens
15:36avec les agriculteurs du monde entier, qui a pour conséquence qu'on importe aujourd'hui
15:40des produits qu'on pourrait produire ici sur le territoire national,
15:42mais on les importe de l'autre bout de la planète, notamment de la Nouvelle-Zélande, du Canada,
15:46qui ont des normes sociales, sanitaires, environnementales bien en deçà de celles que nous avons.
15:49Et enfin, il faut permettre à nos agriculteurs de vivre dignement de leur travail,
15:52et c'est pour cela que nous nous proposions davantage d'intervention de la force publique
15:56pour permettre de fixer un prix plancher, c'est-à-dire qu'un prix pour lequel un agriculteur
16:00ne peut pas être payé en dessous, notamment par la grande distribution.
16:03Et c'est ce qui permettra justement ensuite d'accompagner nos agriculteurs et de les protéger,
16:08et de les accompagner pour permettre de répondre à l'impératif environnemental.
16:12Mais juste très rapidement sur les normes environnementales,
16:14nos agriculteurs ont fait beaucoup d'efforts ces derniers temps.
16:17Ils ont diminué considérablement l'usage de phytosanitaires, et c'est une bonne chose.
16:21Et il faut continuer à les accompagner pour permettre de répondre à l'impératif environnemental.
16:26Mais ça, ça ne doit pas se faire dans un contexte de concurrence mondiale,
16:31et c'est pour cela qu'on veut contester l'ensemble des accords de libre-échange
16:34et qu'on les remettra en cause au Parlement européen.
16:35– Merci, ça va être au tour d'une autre ambassadrice Erasmus,
16:39c'est au tour de Maya qui a une question pour vous, Léon Desfontaines.
16:46– Donc bonjour, j'aimerais poser une question sur le harcèlement.
16:50Comment comptez-vous lutter contre le harcèlement et les discriminations
16:53dans les établissements scolaires européens ?
16:57– Merci pour cette question, c'est un sujet qui revient sur le devant de la scène médiatique
17:03et je pense qu'on peut s'en féliciter collectivement.
17:07Je pense que le premier sujet c'est aussi une question de moyens,
17:09à un moment il faut qu'on se le dise, il nous faut des professionnels
17:12dans l'éducation nationale qui soient capables d'identifier lorsqu'un enfant se fait harceler.
17:16Moi j'ai été assistant d'éducation pendant deux ans dans un internat,
17:19malheureusement on n'avait pas assez d'assistants d'éducation
17:21pour pouvoir suivre l'ensemble des jeunes et potentiellement,
17:25je le dis sous ma responsabilité, peut-être qu'il y a des jeunes qui se faisaient harceler
17:28mais malheureusement je suivais 90 jeunes à ce moment-là
17:31et des fois ça passe entre les mailles du filet.
17:33Donc on a un besoin cruel, on a cruellement besoin de professionnels,
17:38d'assistants d'éducation, d'assistantes sociales,
17:41enfin je veux dire elles sont mal menées aujourd'hui
17:42les assistantes sociales de l'éducation nationale,
17:44elles n'ont même pas eu le droit à la prime
17:45dont un certain nombre de fonctionnaires de l'éducation nationale ont pu bénéficier.
17:51On a besoin aussi de CPE, on a besoin d'enseignants davantage etc.
17:55qui permettra déjà d'avoir un maximum de professionnels formés,
17:58de psychologues de l'éducation nationale
18:00pour permettre justement d'accompagner lorsqu'il y a des cas de harcèlement scolaire
18:03et aussi prévenir les cas de harcèlement scolaire.
18:05Le deuxième sujet c'est celui des réseaux sociaux
18:07qui n'est pas un petit sujet quand même
18:08parce qu'on sait que ça se propage des fois
18:09en dehors de la sphère de l'éducation nationale,
18:12en dehors des murs de l'école
18:13et je pense qu'il faut dire aux réseaux sociaux,
18:17aux plateformes, aux GAFAM
18:19qu'ils sont responsables du contenu qui est sur leurs réseaux sociaux.
18:21Aujourd'hui ils disent c'est pas nous,
18:23c'est le tel utilisateur qui est responsable du harcèlement.
18:26Si on met en responsabilité les plateformes
18:29alors elles seront contraintes de davantage réguler
18:31lorsqu'il y a des cas de harcèlement sur leurs réseaux
18:33et notamment l'État pourra attaquer directement les réseaux sociaux
18:36pour pouvoir justement leur faire peser la responsabilité sur ces plateformes.
18:40Donc je pense que c'est ces deux enjeux fondamentaux
18:42et enfin il y a un âge légal quand même sur l'inscription des réseaux sociaux.
18:45J'aimerais qu'il puisse être réellement respecté
18:47parce qu'aujourd'hui normalement quand on a moins de 15 ans
18:49on n'est pas censé avoir le droit d'être sur les réseaux
18:51sauf accord des parents.
18:53Et bien tout simplement on demande la carte d'identité.
18:56Mais en fait après ça parle...
18:57Enfin je veux dire aujourd'hui on a des structures qui demandent un tel âge
19:01et qui demandent justement d'apporter des garanties
19:02que celui qui s'est inscrit en effet a bien cet âge.
19:04Mais ça veut dire fin de l'anonymat
19:06et derrière ça veut dire quand même contrôle des données
19:09parce que le problème c'est que si derrière on file nos données...
19:10Donc c'est compliqué à mettre en place.
19:12C'est compliqué à mettre en place
19:13d'où la nécessité de la gère à l'échelle européenne par contre.
19:15Merci beaucoup Léon Desfontaines d'être de l'Iste Gauche Unie, PCF 28 ans.
19:20Ça vous l'avez répété à multiples reprises, on l'a bien noté.

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