• il y a 4 mois
Toute la matinée, douze têtes de liste ou leurs représentants se succèdent sur le plateau de "Demain l'Europe", à suivre en direct sur le canal 27 de la TNT, sur le site et l'antenne radio de franceinfo. Un événement qui se prolonge dans Le Talk de franceinfo, sur Twitch, avec les candidats qui répondent en direct aux questions posées par les internautes.

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00:00 Bonjour Jordan Bardella. Bonjour. Je suis gendarme, le 9 juin je vote Jordan Bardella.
00:05 Je suis militaire, le 9 juin je vote Jordan Bardella.
00:08 C'est ce qu'on peut lire dans les visuels diffusés par le Rassemblement National.
00:11 Campagne qui agace le directeur général de la Gendarmerie Nationale ainsi que le ministre des Armées.
00:17 Vous semblez ignorer que le statut militaire interdit ce genre de message,
00:21 et le moins qu'on puisse attendre de vous, c'est que vous respectiez le gendarme et son statut.
00:25 Ce message est inadmissible, c'est ce que vous a écrit le directeur général de la gendarmerie.
00:30 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
00:33 Bien, bonjour à tous et merci pour votre invitation.
00:36 Bon, d'abord, on m'a reproché beaucoup de choses dans cette campagne électorale
00:40 sur le projet que je porte et que j'ai pu porter pour ces élections européennes,
00:45 mais jusqu'à maintenant on ne m'avait pas encore reproché de faire campagne
00:48 dans une élection et dans une élection démocratique
00:52 où les mouvements politiques font très régulièrement plusieurs dizaines de communications,
00:58 de visuels pour présenter nos mesures à différentes professions,
01:01 pour appeler ces professions à voter aux élections européennes.
01:06 Cette polémique n'est pas très sérieuse d'ailleurs,
01:09 parce qu'en fait aucun article de loi n'empêche un parti politique
01:14 de faire figurer des professions et même des professions qui sont soumises à un devoir de réserve sur ces visuels.
01:19 Gabriel Attal disait ce matin sur France Info que la loi a justement demandé
01:24 à ce que les partis politiques n'utilisent pas l'image, la publicité des policiers, des gendarmes...
01:30 Quel texte de loi nous empêche ?
01:32 Quel texte de loi nous en empêche ?
01:36 Si le devoir de réserve en tant que tel, vous estimez que vous ne l'avez pas violé,
01:40 à la lettre vous estimez que ce n'est pas un sujet, mais dans l'esprit ?
01:44 Non, mais le devoir de réserve, il s'applique aux serviteurs de l'État,
01:49 il s'applique aux gendarmes, mais les gendarmes ne sont pas des sous-citoyens.
01:52 Les gendarmes ont parfaitement le droit d'exprimer une opinion politique dans l'isoloir au moment d'aller voter,
01:57 et moi je suis extrêmement surpris et même un peu choqué que le patron de la gendarmerie,
02:01 précisément lui, sorte de son devoir de réserve, au nom d'ailleurs du devoir de réserve,
02:06 mais je m'étonne qu'avec des propos que je trouve...
02:09 On a compris qu'il voulait protéger son institution.
02:11 Non, non, on a compris qu'on était à quelques jours des élections
02:13 et que très certainement il y avait derrière cette volonté de polémiquer l'ombre du gouvernement et de Gérald Darmanin.
02:21 Je trouve dommage qu'il décide à quelques jours des élections,
02:25 alors que précisément mes visuels de campagne ne violent absolument aucun texte de loi,
02:29 ni aucun règlement en vigueur pour une campagne électorale,
02:32 qu'il sorte de sa réserve pour prendre à partie de manière inélégante,
02:36 outrancière et avec la volonté de polémiquer un responsable politique.
02:41 Les gendarmes ne sont pas des sous-citoyens.
02:44 Il n'y a sur ce visuel, en l'occurrence pour que les gens qui nous écoutent comprennent bien,
02:48 aucun visage qui apparaît.
02:50 On voit un uniforme de gendarme de dos, un gendarme de dos avec marqué "Gendarmerie".
02:55 Et oui, l'institution, ce sont des gens.
02:59 Des gens qui sont soumis dans l'exercice de leur fonction à un devoir de réserve.
03:02 Mais pourquoi les avoir choisis eux, les gendarmes, les militaires ?
03:04 C'est quoi le message derrière ?
03:06 L'autorité, c'est le Rassemblement national ?
03:08 Oui, je crois que l'autorité, c'est le Rassemblement national,
03:10 mais il y a surtout, dans une campagne électorale,
03:12 vous savez, on s'adresse à plusieurs dizaines de professions
03:14 et on a des visuels qui s'adressent avec nos mesures aux gendarmes, aux policiers,
03:18 aux soignants, aux enseignants, aux gens qui viennent de la droite,
03:21 aux gens qui viennent de la gauche avec l'ambition de présenter nos mesures.
03:24 Vous pensez que tous les gendarmes et tous les militaires votent Rassemblement national ?
03:26 Pour l'instant, la seule personne qui, je crois, dans cette...
03:28 Ils sont beaucoup à le faire, mais je pense que dans cette campagne,
03:31 le seul candidat qui me semble-t-il a violé pour le coup un texte de loi,
03:35 c'est le huitième de liste de Valéry Heillet, de la candidate d'Emmanuel Macron,
03:41 qui lui est la tête de la Fédération des sapeurs-pompiers
03:45 et qui a utilisé les canaux internes de la Fédération des sapeurs-pompiers
03:49 pour faire la publicité de sa liste et pour faire la publicité de la liste d'Emmanuel Macron.
03:53 Donc, encore une fois, qu'on se retrouve sur une grande antenne de radio comme la vôtre
04:00 à utiliser un temps de parole qui, me semble-t-il, est précieux pour faire comprendre aux gens
04:04 que ces élections européennes ne sont pas comme les autres et pour parler, évidemment,
04:07 de leur quotidien, du pouvoir d'achat, de la sécurité, de la transition énergétique.
04:10 Je trouve ça un peu dommage et moi, je ne souhaite pas passer, évidemment, l'intégralité...
04:13 Allez-y, réponde, Jordan Bardella. Allons-y tout de suite.
04:15 ...de cette semaine, mais merci de me permettre de clarifier.
04:18 Mais c'est dommage que, évidemment, certains cherchent à polémiquer à cinq jours des élections.
04:23 Je ne vous vise pas, vous, mais je trouve que ces propos, d'abord, sortent du devoir de réserve.
04:27 On n'attend pas, pour le coup, d'un gradé de la gendarmerie
04:30 et de le faire de manière outrancière à l'égard d'un responsable politique,
04:33 ça m'apparaît extrêmement particulier.
04:35 On a entendu, allez, Jordan Bardella, on va parler d'écologie.
04:37 On a regardé votre bilan au Parlement européen.
04:40 On a vu que vous n'avez pas voté l'état d'urgence climatique et environnementale.
04:44 Vous avez voté contre le texte de restauration de la nature
04:47 qui vise à enrayer le déclin de la biodiversité.
04:49 Vous avez voté contre la directive qui vise à atteindre 42%,
04:54 un peu plus de 42% d'énergie renouvelable dans le mix énergétique.
04:58 Et on se demande, est-ce que l'écologie, ça fait vraiment partie de vos préoccupations ?
05:01 Non seulement ça fait partie de nos préoccupations,
05:03 mais je pense que c'est l'un des grands enjeux de ma génération.
05:06 Le réchauffement climatique, il est devant nous.
05:08 Il faut parler avec n'importe quel agriculteur pour voir que,
05:11 au-delà des débats qu'on peut avoir sur l'écologie,
05:13 il y a des déclinaisons concrètes de ce réchauffement climatique,
05:15 notamment dans la gestion de l'eau pour nos agriculteurs.
05:18 On sait par exemple qu'en Espagne, on arrive à retraiter 20% des eaux usées.
05:23 En France, c'est à peine 2%.
05:24 Donc on a énormément d'efforts à faire en la matière.
05:28 Maintenant, moi, je considère que, et je l'ai dit d'ailleurs,
05:30 l'agenda écologique a été choisi par la Commission européenne,
05:33 il est non seulement irréaliste,
05:35 mais il prend le risque de neutraliser la croissance.
05:38 Nous sommes aujourd'hui, s'agissant de la France,
05:40 parmi les pays les plus propres au monde, avec 0,2% d'émissions de CO2.
05:45 Les États-Unis et la Chine, par exemple, c'est 30%, c'est un tiers des émissions à E2.
05:49 Aujourd'hui, on se rend compte que la moitié des émissions de la France,
05:54 comme un tiers de l'empreinte carbone de l'Union européenne,
05:56 sont liées à nos importations.
05:58 Moi, précisément, le choix que je fais,
05:59 ce n'est pas d'alourdir de contraintes nos chefs d'entreprise,
06:02 de mettre en place des normes et des surtranspositions
06:05 qui sont toujours plus contraignantes pour la croissance,
06:07 mais précisément, le choix de refaire de l'Europe un continent de producteurs
06:11 et de rapatrier dans la mesure du raisonnable, évidemment,
06:14 et de faciliter la relocalisation et le rapatriement de la production
06:17 pour réduire l'empreinte carbone.
06:18 - Mais alors, justement, sur les émissions de CO2, pardon,
06:21 mais votre programme, on l'a lu,
06:23 vous êtes pour le maintien des ventes de voitures à essence,
06:26 vous êtes pour la baisse des taxes sur les carburants,
06:28 vous avez une forme de tolérance avec les passoires thermiques,
06:31 et vous êtes pour un coup d'arrêt aux éoliennes.
06:34 Du coup, si on ne change pas de comportement,
06:35 comment on fait pour baisser les tarifs ?
06:36 - Je suis en tout cas un fervent défenseur, monsieur, du nucléaire.
06:40 Et je pense que si la France a aujourd'hui
06:42 l'un des taux d'émission au monde les plus faibles,
06:45 c'est précisément grâce à un atout historique
06:47 qui a été financé par l'impôt du contribuable
06:49 et par le travail des Français,
06:50 qui a été transpartisan, il faut bien le dire,
06:52 sur toute la Ve République, du général de Gaulleau,
06:54 au président Sarkozy, qui nous permettait précisément
06:56 d'avoir des émissions extrêmement faibles.
06:58 Alors il y a évidemment la question des déchets nucléaires,
07:00 mais j'en veux beaucoup à Emmanuel Macron
07:01 d'avoir renoncé par exemple au projet Astrid,
07:03 qui nous permettait de faire des efforts
07:05 dans le recyclage des déchets,
07:06 qui nous permettait d'avoir une énergie pas chère,
07:09 et évidemment d'avoir une énergie pas chère
07:11 pour les familles françaises, mais aussi pour nos entreprises.
07:14 Donc moi, je veux que cet agenda écologique,
07:17 il soit réaliste et raisonnable.
07:18 - Mais il n'est pas réaliste quand on veut
07:20 incerdir la vente de voitures thermiques en 2035 ?
07:22 - Non, de choses, par exemple les déclinaisons du Green Deal,
07:24 que moi j'ai combattues.
07:25 La stratégie de la ferme à la fourchette,
07:26 qui est la déclinaison agricole,
07:28 qui prévoit précisément une multiplication de contraintes.
07:32 Cette multiplication de contraintes pour nos agriculteurs
07:34 va aboutir à l'augmentation des importations
07:36 et à une baisse des rendements agricoles.
07:38 Il y a eu deux études universitaires
07:39 qui ont été faites en Europe,
07:40 une étude publique du département américain,
07:42 qui nous dit que cette stratégie de la ferme à la fourchette,
07:44 qui vise en fait à la décroissance,
07:46 va précisément nous rendre plus dépendants de l'étranger.
07:50 Donc je ne veux pas de cela.
07:51 Et deuxièmement, sur la fin des moteurs thermiques,
07:52 je pense que ça va être un coup très dur d'abord
07:54 porter au pouvoir d'achat des classes populaires
07:55 et des classes moyennes, parce que,
07:57 si vous voulez, au-delà de l'agenda...
07:58 - C'est la fin de la vente des voitures neuves,
08:00 il y aura encore les voitures...
08:01 - Donc c'est Cuba en fait, c'est-à-dire que
08:02 les pauvres et les classes populaires
08:04 pourront s'acheter des véhicules de l'occasion,
08:06 il n'y a qu'une forme d'élite qui pourra s'acheter
08:08 des véhicules neufs.
08:09 On sait qu'aujourd'hui un véhicule électrique,
08:10 c'est plus cher et qu'un coût de réparation
08:12 d'un véhicule électrique, c'est 30% de plus
08:14 qu'un véhicule thermique.
08:16 - D'abord, cet agenda, je le trouve irréaliste,
08:19 ça désorganise aujourd'hui totalement
08:20 la filière automobile, à tel point,
08:23 on est concurrencé très massivement par la Chine
08:25 parce qu'on refuse de faire le protectionnisme,
08:26 mais à tel point aujourd'hui que la vente
08:28 de véhicules neufs diesel est repassée
08:30 devant les véhicules électriques
08:32 parce que les Français n'en veulent pas.
08:33 - C'est un investissement majeur aussi.
08:34 - Et on voit que nos partenaires américains
08:35 ont fait un choix qui est beaucoup plus raisonnable,
08:37 qui devrait d'ailleurs nous inspirer,
08:38 c'est que dans cette ambition d'avoir à terme
08:41 la seule possibilité de vendre des véhicules électriques,
08:43 ils intègrent les véhicules hybrides.
08:45 2035, ça a été choisi totalement...
08:46 - Et ils subventionnent à mort l'industrie automobile.
08:49 - Vous avez raison, on devrait d'ailleurs s'en inspirer.
08:52 2035, ça a été choisi totalement au hasard,
08:54 sans aucune étude d'impact.
08:55 Et la transition énergétique, oui, bien sûr,
08:58 mais d'abord en étant très cohérent
08:59 sur les choix énergétiques,
09:00 vous évoquiez le mix énergétique.
09:02 Les énergies intermittentes sont beaucoup plus consommatrices
09:06 de gaz notamment et de charbon,
09:07 mais essentiellement de gaz.
09:08 Pourquoi ? Parce qu'elles sont par définition intermittentes.
09:11 Vous mentionniez mes propositions sur les éoliennes.
09:15 On sait que les éoliennes, un quart du temps,
09:17 elles tournent à vide et on est obligé de brader l'électricité
09:19 puisqu'on ne peut pas la stocker
09:21 pour pas très cher à l'étranger.
09:23 Donc moi, je veux que cette écologie soit raisonnable,
09:26 qu'elle s'appuie sur la science,
09:27 qu'elle ne s'appuie pas sur des dogmes.
09:28 On a un peu le sentiment sur la ferme à la fourchette
09:31 ou sur l'interdiction des moteurs thermiques à horizon 2035,
09:33 que tout ça est un peu, non seulement irréaliste,
09:35 mais un peu idéologique.
09:37 Et ça se fait, encore une fois, sans étude d'impact,
09:39 au mépris des gens et au mépris de la filière automobile,
09:41 qui est déjà en très grande difficulté.
09:43 Donc si on vous comprend bien, le nucléaire, ça suffit ?
09:45 Non, le nucléaire, ça ne suffit pas.
09:49 Mais le nucléaire, il doit être l'élément majeur du mix énergétique.
09:53 Et la réalité, c'est que si on avait écouté Emmanuel Macron
09:55 sur ce sujet et si l'opinion ne s'était pas réveillée,
09:58 on se serait retrouvé avec, à l'horizon 2025-2030,
10:01 la fermeture de 14 réacteurs nucléaires.
10:03 Enfin, je vous rappelle qu'on a fermé Fessenheim,
10:05 qu'on a sous-investi dans le nucléaire,
10:07 qu'on a prévu la fermeture de ces 14 réacteurs nucléaires
10:09 et qu'aujourd'hui, en catastrophe,
10:11 on s'aperçoit qu'il faut faire l'exact inverse.
10:13 Ce modèle de transition qui est, me semble-t-il,
10:15 excessif et réaliste, qui est vendu par Bruxelles,
10:17 il a été mis en œuvre notamment en Allemagne,
10:20 où on voit que les verts, sous la pression des verts,
10:21 on a saboté totalement la filière nucléaire.
10:24 On s'est rendu dépendant, enfin,
10:25 ils se sont rendus dépendants des centrales à charbon.
10:27 Et aujourd'hui, l'Allemagne, alors j'ai pu les prévoir,
10:29 pollue beaucoup plus que la France.
10:32 Donc tout ça doit s'appuyer sur la science,
10:34 avec un agenda réaliste, parce que, évidemment,
10:38 sur les moteurs thermiques...
10:40 Oui, mais peut-être un dernier point, les moteurs thermiques,
10:41 en fait, cette fin de vente de moteurs thermiques
10:44 à l'horizon 2035, ça consiste aussi à nous faire passer
10:46 d'une dépendance qu'on connaît, dont on connaît la fin,
10:48 celle aux hydrocarbures, à une dépendance qu'on ne connaît pas
10:51 et qu'on ne maîtrise pas.
10:52 Aujourd'hui, pour faire des batteries, il faut des métaux rares,
10:54 il faut des terres rares, elles sont essentiellement en Chine
10:56 et se constituent là-bas, ce qu'on appelle des villages du cancer
10:59 liés à l'extraction des métaux rares.
11:01 Donc moi, je crois dans la science et je veux une écologie
11:03 qui soit raisonnable, praticable et qui s'appuie, évidemment,
11:06 sur des études d'impact et qui soit réaliste
11:08 et qui s'appuie sur notre énergie décarbonée, le nucléaire.
11:10 – Vous l'avez dit, votre credo, c'est le localisme,
11:11 parce que ce qui pollue le plus, ce sont les importations.
11:13 Alors vous souhaitez par exemple que la commande publique
11:16 s'adresse uniquement aux entreprises françaises, aux européennes ?
11:19 – Prioritairement, qu'on puisse donner une priorité aux entreprises françaises.
11:21 – Vous n'imaginez pas que les autres pays puissent faire pareil ?
11:24 – Les autres pays le font en grande partie déjà,
11:27 je veux dire l'Allemagne par exemple, par tout un tas de clauses,
11:30 protège ses filières, donne un avantage à ses productions nationales.
11:33 Si vous voulez, je fais le constat aujourd'hui que d'abord,
11:35 notre déficit commercial, il est considérable,
11:37 il est près de 100 milliards d'euros en 2023,
11:40 et donc aujourd'hui, on est déjà très massivement dépendant de l'étranger.
11:45 Moi, je veux précisément relancer l'économie française
11:48 et je porte l'ambition de recréer en France les conditions de la croissance
11:52 pour qu'on puisse retrouver notre autonomie et notre souveraineté
11:54 sur le plan alimentaire, énergétique, mais aussi industriel.
11:58 Et pour, évidemment, mener à bien cet objectif,
12:01 je pense que la France doit s'appuyer sur son marché intérieur
12:03 et notamment sur ses marchés publics.
12:05 6 à 8% du PIB, et je pense, ça me semble être un principe de bon sens,
12:09 que lorsqu'une entreprise produit en France ou produit en Europe,
12:12 elle doit pouvoir avoir la priorité dans les marchés publics.
12:15 On sait que ça se fait aujourd'hui, c'est prévu par les critères.
12:18 - Mais il vous l'a dit, il y a eu la talle lors d'un débat,
12:19 il vous a dit "mais si on fait ça, il y a plein d'entreprises françaises
12:22 qui bénéficient de marchés étrangers qui vont voir les commandes diminuer largement,
12:28 parce que les autres pays auront fait pareil".
12:29 - Oui, alors ça n'est pas tout à fait juste pour deux raisons.
12:30 D'abord, notre déficit commercial aujourd'hui, il est majeur,
12:32 et on a un des déficits commerciales les plus importants de la zone euro.
12:35 Donc on est déjà aujourd'hui en situation de dépendance par rapport à l'extérieur.
12:39 Donc il y a tout intérêt à relancer la production nationale.
12:41 Deuxièmement, et je vous réponds directement à votre question,
12:43 c'est que les boîtes françaises qui gagnent des marchés publics à l'étranger,
12:49 elles le gagnent non pas sur des critères quantitatifs,
12:51 mais sur des critères essentiellement qualitatifs.
12:53 C'est un savoir-faire qui s'exporte.
12:54 Et si bien souvent à l'international, on fait appel à des boîtes françaises,
12:57 c'est précisément parce qu'on ne trouve pas au sein du pays concerné,
13:00 on évoquait par exemple un marché public en Roumanie avec le Premier ministre l'autre jour,
13:05 c'est parce que ce savoir-faire-là, il est requis et il est demandé.
13:08 Regardez aujourd'hui dans la défense,
13:10 les traités prévoient déjà que cette priorité nationale,
13:12 que moi j'appelle la priorité nationale dans les marchés publics,
13:14 elle existe déjà sur les secteurs de défense.
13:16 C'est l'article 346 du TFUE.
13:18 Vous pouvez aujourd'hui dans les secteurs liés à la défense,
13:19 donner une priorité aux boîtes françaises.
13:22 Ça ne nous empêche pas d'acheter, lorsque c'est nécessaire
13:24 et lorsqu'on n'a pas ce savoir-faire en France,
13:26 du matériel américain, du matériel israélien lorsqu'on évoque la possibilité
13:30 de créer au sein de l'Union Européenne un dispositif antimissile.
13:34 Donc c'est possible, mais sur ce savoir-faire qualitatif.
13:37 Moi je dis, vous produisez en France, vous produisez en Europe,
13:39 vous avez une priorité.
13:40 Aujourd'hui, l'essentiel du boeuf qui est consommé par nos enfants
13:43 dans les cantines des collèges, des écoles et des lycées,
13:44 il est d'origine importée.
13:46 Et on a dans le même temps des milliers d'agriculteurs qui sont dans les rues
13:48 pour dire on est mis en concurrence déloyale avec des produits
13:51 qui viennent du bout du monde, qui respectent aucune de nos normes.
13:52 Donc donnons-leur une priorité dans les marchés publics.
13:55 Deux questions politiques avant d'enchaîner avec les étudiants.
13:58 - Jordan Bardal, vous êtes candidat aux européennes aujourd'hui,
14:01 mais vous êtes aussi candidat au poste de Premier ministre pour 2027.
14:04 C'est quoi le plus important pour vous ?
14:06 - Je suis d'abord candidat aux élections européennes.
14:09 J'entends bien que ça fasse un petit peu spéculer de parler des élections de 2027.
14:12 - C'est vous qui vous présentez un ticket avec Marine Le Pen pour 2027 ?
14:15 - Oui, enfin je...
14:16 - Ça on l'a pas inventé, c'est vous qui l'avez fait.
14:17 - Moi je ne l'ai pas... Oui.
14:19 2027 c'est encore très loin, donc on va pas faire de la popole
14:21 et parler des prochaines élections présidentielles et législatives.
14:24 - Ça compte parce que vous êtes candidat pour les européennes
14:26 et que le mandat va dépasser 2027.
14:27 Si vous arrêtez en cours de temps, à quoi ça sert de voter pour vous ?
14:31 C'est ça la question au fond.
14:31 - Parce qu'on peut arriver au pouvoir.
14:33 Et je vais vous dire, la différence peut-être avec il y a 5 ans,
14:36 c'est que d'abord le mouvement que je représente aujourd'hui devant vous,
14:38 il est en train de connaître un essor important partout en Europe.
14:41 En réalité c'est ça la réalité aussi,
14:42 c'est que l'Europe de Macron, la vision qu'incarne Emmanuel Macron
14:45 de l'Union européenne qui est basée sur le libre-échange total,
14:48 le refus de toute forme de patriotisme économique,
14:50 la suppression des frontières est un modèle du passé.
14:52 Et aujourd'hui on est encerclé par des grandes puissances dans la mondialisation
14:55 qui font du protectionnisme, qui font du patriotisme économique.
14:57 Vous l'avez rappelé, Mme Brackliac qui subventionne notamment massivement leur industrie.
15:00 Donc on vit vraiment un changement de paradigme au niveau international.
15:05 Et deuxièmement, parce qu'il est vrai que dans le vote aujourd'hui
15:07 pour le Rassemblement national, il y a des attentes,
15:10 je le crois et je vous le concède,
15:11 qui sont supérieures à celles d'un parti politique pour une élection européenne.
15:14 Et pardon, mais je dois vous le dire, lorsque je vois ce matin
15:18 ma concurrente macroniste, Mme Eyé,
15:21 venir se faire jeter une bouée de sauvetage par le Premier ministre qui débarque,
15:26 enfin c'est hallucinant.
15:28 Est-ce que vous imaginez là, Marine Le Pen arriver à la maison de la radio,
15:32 venir avec un micro pour venir répondre avec moi ?
15:34 On va une nouvelle fois redonner le contexte,
15:35 il était en interview sur France Info à quelques métages,
15:38 et il a voulu s'allumer.
15:39 Ça vous ne me ferait pas plaisir ça que Marine Le Pen vienne vous soutenir sur la scène ?
15:42 Moi ça me ferait plaisir, vous je pense un peu moins si je peux me permettre.
15:45 Pourquoi le temps de parole est le même ?
15:46 Quand il parle, c'est votre temps de parole qui est compté.
15:48 Excusez-moi, les conditions d'organisation et la manière dont il a pu accéder à l'amphi
15:54 pour venir d'abord mettre sous tutelle sa candidate,
15:56 je trouve ça absolument hallucinant.
15:59 Et ce qui a été permis pour Mme Eyé n'aurait été permis pour aucun autre candidat,
16:02 et vous le savez très bien.
16:03 On va passer aux questions des jeunes qui sont dans le public, si vous le permettez.
16:05 On va passer la parole à Alice.
16:08 Alice qui est lycéenne à l'Académie de Versailles.
16:13 Bonjour.
16:13 Bonjour.
16:14 Alors certains électeurs pensent que vous n'avez pas de maîtrise du sujet de fond
16:17 que sont les problématiques européennes et tout ce qui tourne autour.
16:20 Qu'est-ce que vous auriez à leur répondre ?
16:24 On peut débattre, qu'ils viennent débattre.
16:27 Non mais enfin, nous sommes...
16:29 En fait juste, il faut peut-être compléter la question d'Alice,
16:32 c'est parce que ça part d'un bilan, de votre bilan,
16:35 des dernières années, zéro rapport, 21 amendements,
16:38 en fait on vous surnomme Asrasbourg, Jordan, Bardet, Pala.
16:41 Non mais madame...
16:44 Non mais du coup sur le fond vous pouvez répondre.
16:45 Madame...
16:47 Pas d'applaudissements s'il vous plaît, c'est interdit, merci.
16:50 Je suis dans l'opposition.
16:53 Donc je veux bien qu'on attende de moi, si vous voulez, des résultats,
16:55 mais je rendrai des comptes lorsque nous serons au pouvoir demain.
16:57 Et croyez-moi, je pense qu'il est très probable que ça arrive dans les années qui viennent.
17:01 J'ai rempli depuis cinq ans, d'abord sur la petite vanne que vous reprenez,
17:05 je vous rappelle que j'ai un des meilleurs taux de présence de tous les eurodéputés français,
17:08 94% des taux de présence,
17:10 et que les indicateurs qui sont pris sur le nombre d'amendements
17:12 sont des indicateurs qui arrangent,
17:13 parce que si les personnes qui utilisaient cet argument
17:15 maîtrisaient vraiment pour le coup les sujets européens,
17:18 il s'apercevrait qu'en commission des pétitions,
17:19 on dépose très peu d'amendements et qu'on amende par définition
17:22 très peu les pétitions qui arrivent des différents pays de l'Union européenne.
17:26 On l'appelle la commission de la planque, c'est un autre...
17:28 Oui mais vous pouvez mépriser le fonctionnement des institutions européennes.
17:31 Ce sont les députés européens...
17:32 Mais si vous voulez, si l'indicateur qui est choisi à chaque fois
17:37 est un indicateur qui n'est que choisi à chaque fois,
17:40 c'est faire fi aussi des autres indicateurs.
17:42 Vous prenez les questions écrites, les saisies de la Commission européenne,
17:45 les prises de parole en session plénière,
17:46 je suis globalement devant la moyenne des eurodéputés français.
17:49 Mais si nous sommes aujourd'hui donnés en tête de ces élections européennes,
17:53 c'est peut-être que les Français trouvent un intérêt
17:55 au travail que j'effectue dans la vie publique depuis 5 ans ou depuis 10 ans.
17:58 Et peut-être qu'ils trouvent aussi un intérêt à ce que je m'engage
18:01 dans un nouveau mandat au sein du Parlement européen.
18:03 Donc moi ce que je regarde, c'est qu'aujourd'hui,
18:05 tous les thèmes qu'on a portés depuis plusieurs années
18:08 sont aujourd'hui des thèmes qui s'imposent.
18:10 Lorsque le président de la République nous dit,
18:12 dans son discours de la Sorbonne,
18:14 lorsqu'il dit ce concept qui paraissait étrange de souveraineté,
18:16 c'est imposé.
18:17 Grâce à qui ?
18:18 Quand on voit que la politique agricole commune aujourd'hui,
18:21 sous notre influence, a pu évoluer,
18:22 et que désormais ce sont les États qui décident eux-mêmes
18:25 de l'affectation des subventions budgétaires au sein de leur pays,
18:28 en fonction de leurs intérêts et à leurs propres exploitants,
18:31 ça c'est aussi une victoire qu'on a obtenue.
18:32 Sur la question migratoire,
18:35 je considère aujourd'hui qu'il y a une majorité de Français
18:37 qui pensent la même chose que moi sur ce sujet.
18:39 Le Green Deal, qui a mis des milliers d'agriculteurs dans les rues,
18:43 si vous estimez que les gens qui ont conçu le Green Deal
18:45 maîtrisent les sujets européens,
18:46 c'est faire fi de la réalité de ce que vivent les Français au quotidien.
18:50 Je fais de la politique en exprimant, je crois,
18:54 ce que souhaite aujourd'hui une majorité de Français,
18:56 et je suis en charge de les convaincre.
18:58 Il y en a plusieurs d'ailleurs.
18:59 Une autre question de la part d'Eléonore,
19:00 qui est ambassadrice Erasmus.
19:03 Vous avez la parole, Eléonore.
19:05 Merci, bonjour.
19:07 Une initiative citoyenne européenne a été lancée
19:09 pour légaliser l'avortement partout en Europe.
19:12 La France a pris une position forte
19:13 en inscrivant la liberté garantie des femmes
19:15 de recourir à l'IVG dans la Constitution en mars dernier.
19:18 Au niveau européen, on sait que ce droit
19:19 est loin d'être acquis dans certains pays,
19:21 notamment en Malte, en Irlande ou en Hongrie,
19:24 pour citer que ces pays-là.
19:26 Êtes-vous en faveur d'une légalisation de l'IVG partout en Europe ?
19:29 Et si des membres de votre groupe européen s'y opposent,
19:31 est-ce que vous appuierez au sein de votre groupe cette légalisation ?
19:34 Alors moi, j'ai soutenu la constitutionnalisation de l'IVG,
19:41 du droit à l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution.
19:45 Marine Le Pen a voté en faveur de cette disposition
19:47 à l'Assemblée nationale.
19:49 Mais en revanche, je suis extrêmement réticent
19:51 à ce que l'Union européenne et notamment le Parlement européen
19:53 s'approprient des prérogatives qui ne sont pas les siennes.
19:56 Je pense que le rôle de l'Union européenne
19:58 n'est pas d'aller changer les législations
19:59 dans les différents États membres.
20:01 Donc moi, j'ai ma conviction sur ce sujet.
20:03 Je la défends précisément dans mon pays,
20:05 je la défends dans mon État, je la défends pour ma société.
20:08 Mais je pense que le rôle de la diplomatie
20:11 et le rôle en tout cas d'une organisation internationale
20:13 comme le Parlement européen n'est pas d'aller imposer
20:15 à un autre État, à un État membre qui a ses lois,
20:20 ses dispositions légales, ses mœurs, etc.
20:23 des dispositions qui, a priori, ne sont pas les siennes.
20:26 Donc je n'aime pas cette manière qu'a l'Union européenne
20:28 d'aller s'ingérer.
20:29 Je considère la même chose sur les sujets sociétaux
20:31 que sur les sujets, par exemple, de diplomatie,
20:34 de politique intérieure, de politique migratoire.
20:36 – Et même au nom des libertés humaines,
20:39 liberté de l'âme, on parle de la liberté personnelle,
20:41 des femmes, des adhérents.
20:43 – Je défends à Bruxelles et à Strasbourg
20:44 les intérêts de la France.
20:46 Et donc je considère que mon rôle n'est pas d'aller dans un pays,
20:49 frapper à la porte et aller imposer à un pays
20:51 un changement de sa législation.
20:52 Ça, moi, je suis un souverainiste et je considère
20:55 que ça n'est pas le rôle du Parlement européen.
20:56 En revanche, en France, moi j'y suis évidemment favorable
20:59 et j'ai une conviction qui ne bougera pas
21:02 et qui n'a jamais varié sur ce sujet.
21:03 – Merci beaucoup Jordan Bardella,
21:05 tête de liste Rassemblement national.
21:08 Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions.

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