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La bande de “Julie jusqu’à minuit” réagit à l'étude Toluna-Harris Interactive pour Atout France menée auprès de 28.844 touristes internationaux

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00:00On parle aussi de gastronomie, avec qui ? Avec Perico, évidemment, avec cette mauvaise nouvelle pour la France,
00:05grande étude internationale qui est sortie. La France a beau rester la première en termes de destination touristique mondiale,
00:11mais elle se fait battre sur une catégorie où on pensait pourtant qu'on était les meilleurs, Perico, la restauration.
00:16On passe derrière l'Espagne, derrière l'Italie.
00:19Oui, parce que nous perdons notre restauration. Nous restons le pays d'une des plus grandes cuisines du monde.
00:24Nous avons les plus grands cuisiniers. Ce patrimoine culturel, patrimonial, historique est sans danger.
00:29Je rassure, on aura toujours les meilleurs cuisiniers et un patrimoine.
00:32C'est le comportement du consommateur qui est en train de changer. Il y a une très forte américanisation.
00:37La casquette de baseball est aussi dans le gosier et dans les esprits avec certaines séries américaines.
00:41Et nous avons des pays comme l'Italie et l'Espagne qui ont gardé leur comportement traditionnel, alimentaire.
00:47Des gens du peuple qui continuent à aller dans des auberges, dans des restaurants ou dans des bistrots.
00:51Le touriste est attiré par des patrimoines régionaux mis en valeur en Italie et en Espagne, qui a gardé.
00:58Et quand on va en Espagne, on mange de la cuisine locale, on mange de la vraie cuisine préparée maison.
01:02La France a été envahie par le snacking, le grignotage.
01:05Ça fait 3 ou 4 ans qu'on a des statistiques régulières pour nous dire que le sandwich, l'apéro est passé devant,
01:12le fast-food est en train de devenir en tête, les pizzas, les donuts, enfin voilà.
01:18Toute cette forme d'alimentation de rue qui nous vient des États-Unis, qui est une régression, j'allais dire barbare, sans mauvaise intention.
01:25On va la faciliter à la malbouffe accessible, qui est légitimée par certains médias et certains sociologues qui disent
01:32c'est l'avenir, c'est la modernité, c'est la jeunesse, c'est l'ouverture à l'autre.
01:36Non, une mauvaise alimentation engendre de la barbarie.
01:39L'instant de table social qui constitue les réseaux sociaux, les relations sociales est important, un sur le plan alimentaire.
01:45La malbouffe sous la forme du grignotage engendre des maladies tragiques qui coûtent une fortune.
01:51Le diabète, le cancer, les maladies cardiovasculaires, c'est un danger, ça ruine nos paysans, ça ruine nos industries, ce sont des nourritures importées,
01:58ça enrichit la grande distribution qui nous apprend à mal bouffer, voilà.
02:01Et donc l'Espagne, elle, a gardé cette conscience.
02:04C'est une conscience populaire, c'est une conscience nationale, c'est pas une volonté des lobbies.
02:07Et la France, nous avons encore des restaurants qui sont en recul et notre comportement alimentaire est en train de réagresser.
02:13Mais il y a d'autres raisons qui sont données par cette étude, je vais vous montrer.
02:16Alors, peut-être qu'on peut les voir, ces raisons du déclassement de la France.
02:20Alors, il y a l'amélioration des concurrents, ok.
02:23Les difficultés de recrutement en restauration, l'absence fréquente de cartes en anglais et le mauvais accueil en général.
02:29On n'a pas bonne réputation.
02:31Oui, il y a une mauvaise ambiance dans la restauration parce que c'est un métier qui est mal appris, mal compris, mal transmis.
02:36Les conditions sociales ne sont pas toujours eux-mêmes.
02:38S'il y a des restaurants où ça se passe très bien, il y a des gens.
02:40Et il y a une désaffection du français et de l'étranger envers l'offre qui lui est faite en France parce qu'on renonce, on perd notre âme,
02:47on se dépatriotise alors que les autres restaurants...
02:49Vous savez, il y a une formule classique utilisée par les Romains pour contenter le peuple,
02:54« Panem et circoncès ».
02:55Aujourd'hui, le slogan français, c'est « Hanouna et Nutella ».
02:59Voilà à quoi nous sommes responsables.
03:01Oui, alors après, on peut peut-être aussi voir autre chose qu'une forme d'américanisation,
03:05qu'une perte de patrimoine, qu'un défaut de patriotisme.
03:08Vous l'avez dit...
03:09Ce n'est pas le pouvoir d'achat, c'est une propagande mensongère.
03:12C'est un prétexte de la malbouffe pour vendre aux pauvres.
03:15Alors, je vais aller au bout de mon propos.
03:18Vous avez aujourd'hui, par exemple, dans des villes, les routiers ont disparu.
03:24Tout ce qui permettait, en fait, là, les petites trattoriades dont on parle,
03:27que ce soit en Italie ou les petits bistrots, ils ont disparu.
03:30Mais pourquoi ? Parce qu'en fait, les baux sont extrêmement chers.
03:33Parce que d'un côté, effectivement, l'éducation à l'alimentation, on l'a un peu perdue.
03:38Ça, c'est certain.
03:39Il va falloir du coup qu'on reprenne tous ces enjeux qui ont été abandonnés.
03:44Après, vous ne pouvez pas non plus...
03:47Enfin, on est face à des structures qui sont des multinationales, parfois,
03:52et qui ont écrasé, en fait, tout ça.
03:54C'est vrai.
03:55Donc, là-dedans, la malbouffe, en fait, c'est aussi parce que c'est rentable.
03:59En France, c'est le pays où elle progresse le plus.
04:01Grande distribution et fast-food sont en France,
04:04et le pays où ça progresse le plus, autant ou plus qu'aux États-Unis.
04:07Alors que c'est un pays européen, c'est un pays occidental,
04:09qui a la même histoire, qui a les mêmes problèmes.
04:11Pourquoi nous qui sommes détenteurs ?
04:13Je ne crois pas que ce soit de la faute des gens.
04:15Est-ce qu'il faut encore les privatiser ?
04:16Ah si, les gens sont conditionnés.
04:17Non, mais là, en fait, en l'occurrence, ils subissent,
04:19enfin, beaucoup, en fait, n'ont pas l'inquiétude d'avoir des restaurants.
04:23Il y a ça.
04:24Il y a aussi une dérive de la financiarisation de la restauration,
04:28de la nuit, du monde de la nuit.
04:30Vous allez à un endroit, vous ne savez plus si vous êtes allé au même endroit.
04:33Le prix du verre, c'est le même.
04:36Le cocktail est fait de la même manière.
04:38Il n'y a plus de typologie selon les endroits.
04:40Les restaurants sont devenus des réchauffements de plats.
04:44Ils sont livrés le matin, ils réchauffent le plat.
04:46C'est le problème du parfait maison.
04:48Il n'y a aucune originalité et vous mangez à peu près la même chose
04:51dans beaucoup de tables parisiennes.
04:54Non, pas surpris par ce déclassement.
04:56Non, et puis en plus, c'est des classements qui sont faits par des journaux anglo-saxons.
04:59On a l'habitude.
05:00Il y a un France Bashing là-dessus, très ancien.

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