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NewsTranscription
00:00 - Et on va parler sport maintenant avec Sacha Nocovitch et aujourd'hui vous nous parlez du
00:03 documentaire "Auschwitz en mémoire des champions" qui est diffusé vendredi à 22h20 sur RMC découverte.
00:09 - Oui Thomas, un film bouleversant
00:10 forcément sur le camp d'extermination le plus meurtrier de la seconde guerre mondiale
00:14 et pour la première fois raconté à travers les destins de trois grands champions prisonniers
00:18 le nageur Alfred Nackasch, le boxeur Victor Jung-Pérez et le footballeur allemand Julius Hirsch.
00:25 Alors la force de ce documentaire ce sont bien sûr les nombreux témoignages et archives
00:28 et à travers eux on comprend vite que le sport a été utilisé par les nazis comme un divertissement
00:33 malheureusement, une façon de s'amuser en testant les limites des juifs déportés
00:38 comme l'explique Renata Kozik, commissaire d'une exposition sur les sportifs à Auschwitz.
00:42 - Dans les récits d'anciens prisonniers
00:45 quand ils parlent de sport
00:48 ils évoquent quelque chose, quelque chose qui a coûté la vie à beaucoup d'entre eux
00:53 le pseudo sport.
00:56 On leur faisait faire des exercices militaires très difficiles.
00:59 Ils devaient rester immobiles
01:03 mais avec les bras tendus devant eux ou au dessus de leur tête.
01:07 Ils devaient se jeter au sol et ramper dans la boue.
01:13 Cela durait des heures, quelles que soient les conditions climatiques.
01:19 C'était de la torture.
01:24 - C'est terrible cette histoire.
01:26 Ce sont surtout des historiens qui nous racontent la résistance de ces sportifs.
01:30 - Pas seulement, c'est la particularité de ce film puisque le réalisateur Frédéric Roulier a suivi en janvier dernier
01:35 trois anciens champions français qui s'en rendaient pour la première fois à Auschwitz.
01:39 C'est la nageuse Sophie Camoun, le basketeur Richard Dacoury et le rugbyman Vincent Moscato.
01:44 Et c'est à travers leurs regards et leurs échanges avec des spécialistes de l'histoire du camp
01:48 et parfois même des membres de la famille des déportés
01:50 qu'on revit ces terribles histoires.
01:52 Parmi elles, il y a celle du champion du monde de boxe Victor Jung-Pérez
01:56 qui aurait mené 140 combats au sein du camp juste pour amuser les nazis.
02:00 Forcément, de quoi décontenancer Vincent Moscato au moment de se retrouver face à l'ancien emplacement du Rhin.
02:06 - Il a tillé, là il a saigné, il a perdu des dents, il s'est fait ouvrir l'arcade, il s'est fait tasser le nez,
02:12 il a eu des trombes à cramier, il a eu des commotions à répétition.
02:16 Je m'imaginais Jung-Pérez rasé, blanc,
02:20 les chiens caboyer la nuit qui tombait,
02:22 des éclairages pourris,
02:25 et puis la pression du combat quoi, tu vois.
02:27 Il devait dire "je veux plus me battre, je veux plus me battre".
02:30 Et pourtant, au delà d'améliorer légèrement leurs conditions de survie avec une double portion de nourriture
02:36 et parfois la capacité à choisir leur tâche après avoir relevé un défi,
02:39 le sport était aussi un moyen de s'évader.
02:42 Alors Renata Kozik confirme que le sport a sauvé la vie de nombreux juifs à Auschwitz
02:46 mais elle rappelle aussi en un seul exemple à quel point le contexte ne pouvait complètement leur permettre d'échapper à l'horreur du quotidien.
02:53 À Birkenau, les prisonniers ont pu tracer un terrain de football à proximité de l'hôpital.
02:59 Mais c'est tragique, car il se trouvait juste à côté des rampes de déchargement et de la chambre à gaz numéro 3.
03:07 L'un des gardiens de but, qui jouait au football le dimanche à Birkenau,
03:15 a raconté qu'entre deux actions, derrière son dos,
03:20 3000 juifs venaient d'être exterminés.
03:24 Alors quand on parle de sport à Auschwitz,
03:29 il faut toujours garder à l'esprit que c'était un camp d'extermination.
03:35 Merci beaucoup Sacha de nous avoir présenté ce documentaire puissant.
03:40 On le rappelle, Auschwitz, en mémoire des champions.
03:42 C'est diffusé vendredi à 22h20 sur RMC découverte.
03:45 Et vous, on vous retrouve la semaine prochaine Sacha, dans Culture Média.