• il y a 6 mois
D'après les informations de BFMTV, Mohamed Amra, qui s'est évadé après une attaque mortelle au péage d'Incarville, transgressait plusieurs interdictions en prison, parmi lesquelles l'usage de téléphones ou la consommation de stupéfiants

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Transcription
00:00 Vous êtes auteur de "Au-delà des murs, 22 ans de prison" et "La lumière", ça fait aussi partie du titre et c'est important.
00:07 Comme l'indique le titre de votre livre, vous avez passé plus de 20 ans en prison pour différentes raisons, trafic de stupéfiants, violences, mais aussi braquages, et vous êtes sorti il y a 5 ans.
00:20 Ce qui nous intéresse évidemment c'est d'avoir votre récit des conditions de détention. Vous en avez vu beaucoup, vous des chichas par exemple circuler lorsque vous étiez en prison ?
00:30 Bonjour, alors évidemment en prison plein de choses se passent, ne serait-ce que pour la paix sociale, donc il y a plein de choses qui sont tolérées, qu'on laisse faire.
00:41 Voilà, parce que les prisons sont pleines à craquer, parce que les peines sont à rallonge, et forcément pour réussir à contenir tout ça, on laisse faire beaucoup de choses.
00:50 Maintenant, ce qui s'est passé avec Amra, les images qu'on peut voir, ce n'est pas non plus représentatif de toute la population pénale.
00:57 J'entends bien, on parle du téléphone, on parle de trafic, mais la majorité des détenus qui ont des téléphones, c'est plutôt pour appeler leur gosse le soir, c'est plutôt pour avoir un petit moment intime avec leur femme au téléphone.
01:08 Ce qu'on ne peut pas faire avec les cabines téléphoniques qui sont hors de prix, et en plus qui sont écoutées.
01:15 Donc oui, bien sûr qu'il y a des choses qui se font en prison, ça se fait aussi parfois avec la complicité de certains surveillants qui craquent, qui se laissent aller.
01:25 Mais encore une fois, Amra c'est vraiment un événement isolé qui est vraiment déplorable.
01:33 Aucun surveillant, dans aucun cordon de métier, on ne doit pas partir le matin pour perdre la vie dans la journée, c'est juste inacceptable et intolérable.
01:40 Mais voilà, ce n'est pas représentatif non plus du reste de la population pénale.
01:45 Mais en préparant cette émission, vous nous avez expliqué que vous aussi, lorsque vous étiez détenu, vous poursuiviez votre activité de trafiquant de drogue depuis votre cellule. Comment ?
01:55 Tout à fait. Alors effectivement, comme vous le disiez tout à l'heure, j'ai passé en tout 22 ans de prison, principalement pour des trafics de stupéfiants.
02:04 À une période où j'étais beaucoup plus jeune, où j'étais complètement perdu, j'étais vraiment rentré dans le trafic.
02:13 J'en vivais. Donc quand j'étais en prison, j'avais un téléphone, j'appelais mes associés qui étaient à l'extérieur, savoir comment ça se passait, s'ils avaient tué un tel, s'ils avaient tué un tel.
02:23 Enfin voilà, je n'ai pas adonné des ordres, je n'avais pas des tueurs à gage. Enfin voilà, on est plus loin vraiment de ces images-là.
02:31 Mais ça a été vraiment une courte période, une courte période où vraiment j'étais vraiment entré dans la délinquance.
02:37 Mais le reste de ma détention, le reste de toutes ces années de détention, ça a été une très très longue reconstruction.
02:42 Ça a été une thérapie. Ça a été apprendre à lire. Ça a été passer des diplômes. Ça a été m'engager dans du sport. Ça a été écrire mon autobiographie.
02:51 Ça a été des belles rencontres avec un visiteur de prison, avec une conseillère d'insertion et de compassion qui m'ont permis aujourd'hui de m'en sortir de tout ça.

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