Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur BFMTV.
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00:00 - Mme Racky n'était pas un détenu particulièrement surveillé, il n'y avait pas d'escorte de policiers ou de gendarmes.
00:04 Il a été condamné à 13 reprises et il est soupçonné aussi d'avoir commandité un meurtre en juin 2022
00:10 alors qu'il était en prison à la Santé à Paris.
00:13 Alexandra Gonza laissez sur place justement, ça paraît fou un meurtre commandé derrière les barreaux,
00:18 organisé derrière les barreaux, mais on sait bien que les détenus ont des moyens, Alexandra, de communiquer avec l'extérieur.
00:24 - D'abord il y a les parloirs évidemment, alors la liste des gens qui peuvent venir visiter un détenu est toujours vérifiée, validée,
00:33 n'importe qui ne peut pas venir voir un détenu, il faut demander une autorisation,
00:38 mais lors de ces parloirs, sauf lorsqu'il y a une demande particulière d'un magistrat,
00:45 il n'y a pas de sonorisation, pas d'écoute, donc lors des parloirs il y a une confidentialité qui est respectée,
00:50 mais il peut y avoir du coup des échanges avec l'extérieur.
00:54 Autre moyen pour communiquer, ce sont les fameux téléphones portables,
00:59 qu'ils sont régulièrement retrouvés dans les cellules lorsqu'il y a des fouilles menées par les surveillants.
01:04 Ici à la Santé, comme dans beaucoup de prisons, il y a des brouilleurs d'ondes qui sont installés,
01:09 j'en parlais tout à l'heure avec le directeur de cette prison, qui me disait que
01:13 il y a, sauf sur la zone administrative, des brouilleurs qui fonctionnent sur toute l'étendue de ce domaine pénitentiaire,
01:20 sauf qu'il y a des détenus qui arrivent à trouver des gadgets pour réussir à partager, par exemple, des connexions Wi-Fi.
01:27 Il y a aussi des téléphones, les iPhones notamment, qui réussissent à passer outre ces brouilleurs.
01:32 Et puis, regardez, on est en plein Paris, il y a un bâtiment d'habitation qui se trouve juste en face de cette prison,
01:38 donc un surveillant me disait que les brouilleurs d'ondes, il y a différents niveaux et ici, on ne peut pas le mettre au maximum,
01:44 parce que sinon, les téléphones portables des habitants en face ne pourraient plus capter.
01:49 Et puis, dernier moyen aussi pour communiquer avec l'extérieur, ce sont les courriers des détenus.
01:53 Alors, ils sont relus par des agents pénitentiaires, mais c'est aussi un moyen de communiquer.
01:58 Et j'ai envie de dire heureusement, parce qu'il faut se rappeler que ces détenus qui sont à l'intérieur de ces prisons
02:03 sont gérés par ces surveillants que vous voyez tout autour de moi.
02:08 Et lorsque les détenus sont empêchés, par exemple, d'avoir des parloirs, des choses comme ça,
02:13 ces surveillants me racontaient que le climat social monte en tension dans ces prisons
02:18 et ce sont eux, les surveillants, qui sont en première ligne pour faire face à ces détenus.
02:23 Et justement, les détenus, Alexandra, hier, quand ils ont appris cette attaque, cette évasion, comment est-ce qu'ils ont réagi ?
02:32 Eh bien, écoutez, les agents pénitentiaires avec qui on a pu parler ce matin me racontaient qu'à la prison de la santé,
02:38 il n'y a eu aucune manifestation de joie, comme ça peut être le cas lorsqu'il y a des évasions de détenus
02:46 qui sont médiatisés ou qui sont portés à leur connaissance.
02:49 Ici, hier, me disait-on, c'était plutôt la sidération du côté des détenus.
02:53 Les surveillants me racontaient que les détenus avec qui ils parlaient leur disaient qu'ils ne comprenaient pas
02:59 pourquoi, hier, les surveillants avaient été tués.
03:02 Certains disaient qu'ils auraient pu être braqués, laisser partir le détenu et rester en vie.
03:08 Et personne, ici même, dans cette prison, ne comprenait visiblement ce geste
03:13 et cette absence de manifestation de joie ou de rébellion m'a été confirmée, effectivement, par le directeur de la santé
03:19 qui m'a dit que ça avait été très calme après les événements tragiques d'hier.