Emmanuel Macron s’est exprimé ce jeudi après une journée de cérémonies dédiées au 80e anniversaire du Débarquement. Une prise de parole contestée par les oppositions à trois jours des élections européennes
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00:00 Ce soir, la ficelle était vraiment très grosse,
00:02 c'est-à-dire que le président de la République s'exprime à l'occasion des commémorations du débarquement,
00:08 c'est légitime, c'est son droit,
00:09 mais qu'il détourne en quelque sorte l'objet de son intervention
00:13 pour intervenir dans le débat des élections européennes,
00:16 je pense que ça n'a échappé à personne.
00:18 Et vous aurez remarqué d'ailleurs que ça n'a pas indigné que moi,
00:21 en tant que député représentant de la France insoumise,
00:24 mais d'autres représentants de l'opposition qui ont fait la même remarque que moi.
00:29 Pour le reste, du point de vue des annonces qui ont été faites,
00:32 d'abord je veux dire, et ça fait le lien avec ce que je viens de dire à l'instant,
00:37 que je ne vois pas quel était le caractère d'urgence
00:39 qui nécessitait de s'exprimer à trois jours des élections européennes pour faire ces annonces.
00:44 Et sur le fond des annonces, moi je dis la même chose que ce que nous disons depuis le début,
00:48 c'est qu'on ne voit pas de stratégie d'ensemble,
00:51 que le président de la République distille au fil des jours des annonces d'envoi d'armes,
00:56 de choses qu'il va faire, de choses qu'il ne peut pas faire.
00:58 La stratégie d'ensemble concernant l'Ukraine, elle est assez claire, non ?
01:01 C'est de la soutenir coûte-coûte.
01:03 Justement, je pense que cette stratégie n'est pas claire,
01:06 qu'elle ne donne pas lieu, comme ça devrait être le cas dans toute démocratie digne de ce nom,
01:11 à un débat parlementaire, et qu'avant d'annoncer qu'on va envoyer telle ou telle arme,
01:15 on devrait en discuter à l'Assemblée nationale,
01:18 avec l'ensemble des formations politiques de ce pays.
01:21 Et est-ce que vous, à la France insoumise, vous auriez été pour alors ?
01:24 Est-ce que vous auriez été pour l'envoi de ces armes, de ces mirages ?
01:27 Je vous réponds.
01:29 J'observe qu'il y a un sujet qui n'est jamais évoqué par le président de la République depuis le début,
01:34 c'est quelles sont les initiatives que prend la France sur le terrain diplomatique
01:39 pour faire en sorte que cette guerre s'arrête le plus rapidement possible.
01:43 Vous avez évoqué, un de vos intervenants tout à l'heure sur le plateau,
01:46 a évoqué par exemple un sommet qui va se tenir en Suisse au mois de juin.
01:50 Pourquoi la France n'en est pas parmi les puissances organisatrices ?
01:54 Qu'est-ce que la France fait pour essayer de faire en sorte de mettre
01:57 l'ensemble des belligérants autour de la table,
01:59 pour faire en sorte qu'on puisse trouver les conditions d'un accord de paix
02:02 qui permette que cette guerre s'arrête le plus rapidement possible ?
02:05 Et là, pour le coup, Emmanuel Macron vous a répondu directement ce soir.
02:09 Il dit "oui, la paix doit arriver par des négociations",
02:11 mais là, ce n'est pas le moment parce que la Russie continue d'avancer en Ukraine.
02:16 Oui, mais d'accord, mais à quel moment ça va être le bon moment, madame ?
02:19 Parce que vous n'avez aucune garantie que la Russie ne va pas continuer à avancer en Ukraine,
02:23 ce que je ne souhaite pas, bien évidemment.
02:25 Donc, il faut, en parallèle de nos efforts pour aider les Ukrainiens à se défendre,
02:29 en parallèle de cela, il faut que la France prenne la tête du camp de la paix,
02:33 mette l'ensemble des puissances autour de la table pour essayer de trouver les conditions
02:37 de ce qui serait un accord de paix, parce que sinon,
02:40 on renvoie en permanence au calon de Grec la possibilité d'une sortie diplomatique,
02:44 alors que tout le monde sait qu'à la fin, pour terminer une guerre,
02:47 il y aura forcément une négociation.
02:49 Voilà ce que j'ai envie de vous dire.
02:50 Quant aux annonces d'armes qui sont livrées, etc.,
02:54 moi, je reste sur la doctrine qui est la nôtre depuis le début.
02:57 Aider l'Ukraine à se défendre, oui.
02:59 Participer à un risque de surenchère militaire, de surenchère guerrière
03:03 et devenir co-belligérant, non.