LENGLET-CO - La BCE baisse donc ses taux pour la première fois depuis 5 ans: quelles conséquences pratiques pour nous?

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Regardez Lenglet-Co avec François Lenglet du 07 juin 2024

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00:00 *RTL Matin*
00:02 *Musique*
00:04 Bonjour François Langlais. Bonjour Yves.
00:06 Les taux d'intérêt des crédits vont donc baisser en France et dans toute la zone euro d'ailleurs.
00:10 C'est vrai, légèrement à la suite de la décision de la Banque Centrale Européenne d'hier.
00:14 Elle a baissé ce qu'elle appelle son taux directeur de 0,25% pour le porter à 375%.
00:22 Ce taux sert de référence à tous les emprunts faits dans la zone euro, ceux des particuliers comme des entreprises.
00:29 Mais ça veut dire que c'est la BCE, Banque Centrale Européenne, qui décide du coût du crédit ?
00:33 En réalité oui. La BCE vous savez c'est une espèce de grossiste de l'argent qui le prête aux banques de détail, lesquelles nous le reprêtent.
00:42 Et le taux d'intérêt, quelle leur facture nous est pour facturer aujourd'hui ?
00:46 Le taux moyen d'un crédit immobilier c'est de 3,6, 3,60 sur 15 ans.
00:51 Comment cela peut-il évoluer dans les mois qui viennent alors ?
00:54 A la baisse probablement. La BCE devrait diminuer encore les taux directeurs et les taux de crédit devraient suivre en principe.
01:00 Au point le plus haut, en décembre dernier on était à un peu plus de 4% pour le crédit immobilier moyen.
01:06 On a donc perdu 0,6% pour l'instant.
01:10 Ça peut descendre beaucoup plus bas bien sûr. Il faut rappeler qu'il y a 5 ans on était à moins de 1%.
01:16 Alors expliquez-nous pourquoi les taux d'intérêt varient-ils à ce point ?
01:19 Vous savez le coût du crédit c'est en réalité un instrument de pilotage de l'économie.
01:23 Quand la BCE veut freiner la hausse des prix, elle est là pour ça,
01:27 elle augmente le taux du crédit pour dissuader les ménages, les entreprises de consommer ou d'investir en s'endettant.
01:35 Ça refroidit donc et l'activité et les prix.
01:38 Et au contraire quand elle veut ranimer l'activité, elle abaisse le coût du crédit.
01:42 C'est comme une sorte de climatiseur.
01:44 Ça fait du chaud quand il fait froid, ça fait du froid quand il fait chaud.
01:48 L'objectif c'est de maintenir la température de la pièce à peu près constante.
01:52 On a compris. Alors la croissance chez nous est faible en ce moment, pourquoi est-ce qu'on ne baisse pas davantage du coup ?
01:56 C'est vrai qu'on pourrait. En fait la BCE veut être sûre que la forte poussée inflationniste qu'on a connue, elle est vraiment derrière nous.
02:03 Elle s'inquiète de la hausse des salaires en Allemagne par exemple,
02:06 qui a dépassé 5% et dont elle redoute que ça ne débouche sur une nouvelle poussée d'inflation, sans compter le contexte international.
02:12 Le risque de guerre c'est ça ?
02:14 Non, c'est plutôt les décisions de la banque centrale américaine, procurez-vous.
02:18 La Fed, son homologue. Si l'Europe baisse beaucoup ses taux, alors que l'Amérique maintient les siens élevés,
02:25 il y a un déséquilibre qui se crée parce que les capitaux flottants, ces centaines de milliards,
02:30 peuvent alors rejoindre New York pour s'investir en dollars, attirés par une meilleure rémunération qu'en Europe,
02:35 puisque les taux seraient plus élevés.
02:37 Conséquence, la valeur du dollar monte par rapport à l'euro, ça veut dire que toutes nos importations,
02:44 pétrole en tête, deviendraient plus chères, d'où un nouveau risque d'inflation.
02:48 C'est justement ce que la BCE veut éviter, un casse-tête.
02:52 Ça va dire quand même que l'Europe ne peut pas faire ce qu'elle veut.
02:55 C'est vrai, et ça veut dire aussi que le coût d'un emprunt immobilier à Châteauroux dépend de décisions prises à Francfort,
03:02 elles-mêmes contraintes par d'autres, prises à New York.
03:05 Merci beaucoup François Langlais. A lundi ?
03:07 A lundi.

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