Regardez Lenglet-Co du 25 novembre 2024.
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00:00RTL Matin
00:03Bientôt 7h39, L'Anglais Co, avec vous François Langlais. Faut-il revenir ou pas sur les aides aux entreprises qui font baisser les charges sociales
00:11notamment ? Est-ce qu'on leur fait trop de cadeaux ? La question est sensible et elle est clairement au coeur des discussions sur le budget 2025.
00:17Oui, ça va être tranché cette semaine, là, dans les tout prochains jours.
00:21Vous vous souvenez que le gouvernement, dans son projet de budget, voulait diminuer
00:24ses allègements de 4 milliards d'euros, c'est-à-dire faire payer davantage les entreprises de 4 milliards. Autrement dit,
00:29il est prêt à augmenter le coût du travail
00:31pour réduire le déficit. On est un peu perdu dans la valse des milliards, ça représente combien ces allègements de charges au total, François ?
00:3780 milliards d'euros par an, vous voyez que c'est quand même une sacrée somme qui a progressé de 25% ces dernières années,
00:43à cause de l'inflation, à cause de la forte hausse du SMIC.
00:46C'est cher, mais c'est probablement la politique de l'emploi la plus intelligente que la France puisse faire. On l'a fait d'ailleurs
00:54de façon ininterrompue depuis Édouard Balladur en
00:581993. Gouvernement de gauche, gouvernement de droite, confondu, tout le monde l'a fait. Mais ça sert à quoi exactement ?
01:04À réduire le coût de l'emploi payé par l'employeur pour en créer davantage les emplois. Parce que moins les emplois sont chers,
01:10plus les entreprises sont disposées à en créer. Le problème, c'est qu'on va évidemment pas diminuer les salaires,
01:16alléger les charges, c'est donc réduire le coût du travail sans pénaliser les salaires. Mais François, on est vraiment sûr que ça crée de l'emploi ?
01:24Écoutez, il n'y a pas de doute là-dessus. C'est d'ailleurs pour ça que c'est l'un des rares exemples de politique transpartisane depuis trente ans.
01:29Ça joue de deux façons. D'abord, quand le coût d'un emploi est plus faible, ça dissuade les entreprises de remplacer les salariés
01:37par des machines, dans les supermarchés par exemple, avec les caissières.
01:41Ensuite, ça permet de produire moins cher, donc de vendre moins cher, donc de vendre plus. Ça crée la croissance, donc de l'emploi.
01:48Et ces exonérations de charges, elles portent sur tous les salaires ?
01:51En fait, elles se concentrent sur les bas salaires au niveau du SMIC, puis après elles continuent, mais de façon dégressive,
01:56pour une raison simple. C'est sur le travail peu qualifié, donc les salaires les plus faibles,
02:01que la concurrence des machines est la plus forte. C'est donc là que l'avantage coût est déterminant.
02:06Dernière question, vous nous dites que ça crée des emplois. Est-ce qu'on peut dire, est-ce qu'on sait combien d'emplois ont été créés
02:11grâce à ces allégements ?
02:13On n'a pas le nombre précis, mais ce qu'on sait, c'est qu'il y a trente ans, il fallait 2,5% de croissance pour créer de l'emploi chez nous.
02:21Aujourd'hui, le seuil de déclenchement de la job machine française,
02:25il est entre 1 et 1,5% de croissance grâce aux allégements de charges.
02:29C'est quand même une sacrée victoire, et c'est une bonne raison pour espérer que le projet du gouvernement va être amendé,
02:34et qu'on trouve 4 milliards ailleurs sur les 1600 milliards de dépenses publiques annuelles.
02:40Et tout ça doit donc être tranché cette semaine.