• l’année dernière

Tous les soirs à 20h30, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique. Ce soir, Franck Allisio, député RN des Bouches-du-Rhône.
Retrouvez "L'invité politique d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-politique-deurope-1-soir

Category

🗞
News
Transcription
00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Nathan Devers et Jules Torres du JDD,
00:07nous sommes en ligne avec le député RN des Bouches-du-Rhône,
00:10Franck Alizio, bonsoir.
00:11Bonsoir.
00:12Merci d'être avec nous en direct.
00:14Alors, on a du mal à comprendre parce que Michel Barnier
00:16a fait donc une concession notable pour le RN
00:19sur les prix de l'électricité,
00:22sur l'AME aussi, même si elle est moins conséquente
00:26que ce que demande le Rassemblement National.
00:28Jordan Bardella dit « c'est bien mais peut mieux faire »,
00:31tandis que Marine Le Pen y va au vitriol en disant
00:33« il a jusqu'à lundi pour faire tout ce que je lui demande ».
00:36Qu'est-ce qui se passe là ? On est au souc ?
00:38Non, tout cela est parfaitement cohérent,
00:41on n'est pas du tout au souc.
00:43C'est une avancée, c'est vrai,
00:45mais Jordan comme Marine l'ont dit.
00:48Pour autant, ce n'est pas suffisant,
00:50comme Jordan et Marine le disent.
00:52Sur l'électricité, d'abord,
00:54l'annulation de la taxation de la hausse
00:58de l'augmentation d'impôts n'est pas complète,
01:00ce n'est qu'une partie.
01:02Ce budget n'existerait pas,
01:04on resterait sur le budget de l'année dernière,
01:06la baisse sur l'électricité serait plus forte.
01:10Et sur l'AME, je suis désolé de vous le rappeler,
01:12parce qu'on a une petite expérience en politique maintenant,
01:15c'est une promesse de Gascon,
01:17c'est la même que nous avait faite Mme Borne,
01:20lorsqu'elle était aux Affaires,
01:22elle nous avait promis, ne vous inquiétez pas,
01:24l'année prochaine, je réviserai l'AME,
01:26parce que c'est ce que nous dit M. Barnier,
01:28c'est l'année prochaine, je la réviserai.
01:30On l'attend toujours, la révision de Mme Borne.
01:32Donc non, on a une feuille de route,
01:34cette feuille de route est entre nous et les Français,
01:37c'est-à-dire que nous souhaitons faire
01:39un bouclier pouvoir d'achat,
01:41c'est ce que nous avions promis pendant la campagne,
01:43nous nous tenons sur cet objectif
01:45de bouclier pouvoir d'achat.
01:47Il y a ce qui a été avancé par le Premier ministre,
01:50il y a ce qui n'a pas encore été avancé par le Premier ministre,
01:53et qu'il faut que ce soit acté d'ici lundi prochain,
01:56le vote de l'FSS.
01:58Jules Torres.
01:59Bonsoir, Franck Elisiot.
02:00Après le discours de politique générale de Marine Le Pen,
02:02elle avait fixé un certain nombre de lignes rouges,
02:04notamment sur la proportionnelle, sur l'immigration,
02:06ça, a priori, le Rassemblement national
02:08va obtenir des victoires.
02:10Aujourd'hui, sur la question du budget,
02:12il y avait quatre lignes rouges,
02:13Michel Barnier en a répondu à deux.
02:15Est-ce que vous n'avez pas un petit peu l'impression
02:17que le RN aujourd'hui est un petit peu gourmand ?
02:20Ce n'est pas nous.
02:21On a l'impression que ce sont des concessions
02:23que l'on fait aux Français.
02:25Nous ne sommes que les porte-parole
02:27des Français au sein de l'hémicycle.
02:29Nous sommes le premier groupe,
02:30donc ça nous donne une responsabilité supplémentaire.
02:33Il n'y a pas de premier groupe.
02:34Sur l'immigration, le premier groupe, Franck Elisiot.
02:36Vous êtes sympathique, mais ce sont des promesses.
02:38Depuis Charles Pascual, les promesses n'engagent
02:40que ceux qui les reçoivent.
02:42Pour l'instant, ce ne sont que des promesses.
02:44Là, le budget, c'est immédiat.
02:46Surtout que les concessions que l'on demande
02:48peuvent être compensées par des propositions d'économie
02:51que l'on a également proposées.
02:53Ils n'ont qu'à piocher dans les économies.
02:55Pourquoi l'AME, ils ne réduisent pas tout de suite
02:57le budget ?
02:58Ça peut être immédiat.
02:59Pourquoi l'aide au développement,
03:00ils ne le réduisent pas tout de suite ?
03:02Ça peut être immédiat.
03:03Donc, vous comprenez bien.
03:04Enfin, on n'est pas des limpers de six semaines.
03:07On sait très bien que ce qui n'est pas acté
03:09et acquis maintenant, ça ne le sera jamais.
03:12Et encore une fois, c'est dans l'intérêt des Français.
03:14Nous ne sommes que les porte-parole
03:16des 11 millions de Français
03:18qui nous ont fait confiance.
03:19Nathan Devers.
03:20Oui, bonsoir Franck Calizio.
03:21Moi, j'ai une question.
03:22Si vous faites voter,
03:24si vous faites tomber ce gouvernement
03:26par une censure,
03:27est-ce que vous ne pensez pas que vous risquez
03:29à long terme d'ailleurs,
03:31de créer une situation où même votre électorat
03:33se retournerait contre vous,
03:34dans la mesure où il pourrait y avoir
03:35des conséquences économiques désastreuses ?
03:37On est dans une situation économique
03:39tellement fragile.
03:40La France a des dettes.
03:42Les créanciers de la France,
03:44et elles contractent des emprunts
03:46très importants par rapport à son déficit.
03:48Est-ce que dans une situation
03:50d'instabilité gouvernementale
03:52de cette nature,
03:53est-ce que vous ne pensez pas qu'à long terme,
03:55il pourrait y avoir une crise économique
03:57dont vous seriez tenu,
03:58Franck Calizio ?
03:59Peut-être à juste titre, pour responsable ?
04:01Non.
04:02A minima pour deux raisons.
04:03Premièrement, on a la chance d'avoir
04:05143 députés.
04:07Donc, quand ils descendent en circonscription,
04:09c'est-à-dire le week-end,
04:11trois jours par semaine,
04:13les retours terrains que nous avons,
04:15ce n'est pas du tout épargné, ce gouvernement.
04:17C'est, tenez bon,
04:19et si ce budget est mauvais,
04:20et reste mauvais comme il est aujourd'hui,
04:22dans ces cas-là, il ne faut pas le voter.
04:24Donc, il faut censurer ce gouvernement.
04:26Déjà, le retour terrain que nous avons,
04:28l'élément stabilisateur
04:30depuis le début
04:32dans cette affaire, c'est Marine Le Pen.
04:34Le gouvernement qui ne répond plus
04:36à la leader de l'opposition pendant un mois,
04:38et qui se réveille 48 heures avant,
04:39c'est le gouvernement.
04:40Ce n'est pas Marine Le Pen.
04:41Elle a tout fait.
04:42Elle a retenu ses troupes pendant des semaines
04:44sur le thème.
04:45Laissons-lui sa chance.
04:46Et deuxièmement, ce budget,
04:48excusez-moi, mais c'est tout sauf un budget
04:50d'assainissement des finances publiques.
04:52Ce budget ressemble aux 30 derniers budgets
04:54que la France a connus,
04:56c'est-à-dire des augmentations d'impôts
04:57et très, très peu d'économies.
04:59Donc, si c'était un budget qui est arrivé
05:00avec de franches économies
05:02et pas d'augmentation d'impôts,
05:03on aurait dit ça, c'est une rupture
05:04par rapport à ce qui existe,
05:05et on aurait pu appeler M. Barnier,
05:07le capitaine Courage.
05:08Ce n'est pas le cas.
05:09Il ressemble à tous ses prédécesseurs.
05:11Donc, ce budget est un budget
05:13de crise financière qui va accompagner
05:15la crise financière, mais qui ne va pas
05:17assainir la situation.
05:19Dans l'esprit de Marine Le Pen,
05:20Franck Alizio, cette censure,
05:22si elle est prononcée lundi,
05:24elle appelle, en fait, dans votre esprit,
05:26une autre censure qui est celle du Président
05:28de la République pour appeler
05:30des élections présidentielles anticipées.
05:32C'est ça le vrai but ?
05:34Nous, jusqu'au bout,
05:35on est respectueux des institutions,
05:36c'est-à-dire que lorsqu'un gouvernement tombe,
05:38le Président de la République
05:40consulte l'ensemble des groupes parlementaires
05:42et des partis politiques pour trouver
05:44un nouveau Premier ministre.
05:46Voilà.
05:47Ce n'est pas ce qui manque dans la classe politique.
05:49M. Lecornu sera candidat.
05:52On verra.
05:54Et puis, oui, à un moment donné,
05:56si le Président n'arrive plus,
05:58si le Président n'a plus de légitimité,
06:00eh bien, oui, la question de sa démission
06:02se posera, mais pour l'instant,
06:04ce n'est pas notre affaire.
06:06Pour l'instant, notre affaire,
06:08c'est de voter ou non un budget.
06:10Un gouvernement Lecornu qui recorde impôts
06:12et très peu de l'économie.
06:14Un gouvernement Lecornu,
06:16puisque c'est le nom qui circule,
06:18après tout, il fait des dîners avec Marine Le Pen
06:20et Jordan Bardella.
06:22Est-ce que c'est un nom qui vous plairait, M. Alidio ?
06:24Ce qui nous plaira, c'est un Premier ministre
06:26qui ne rompt pas le dialogue
06:28avec le premier groupe
06:30au sein de son assemblée nationale.
06:32Voilà.
06:34Si la situation
06:36est telle qu'elle est aujourd'hui,
06:38c'est parce que M. Barnier n'a plus donné signe de vie
06:40à Mme Le Pen et à notre groupe
06:42pendant un mois. C'est lui
06:44qui a abouti à cette situation.
06:46La stratégie du chef de l'Office de Boulot,
06:48ça réussit rarement.
06:50Eh bien, il a voulu l'employer, et on se retrouve dans cette situation.
06:52On aurait pu dialoguer, construire,
06:54avoir des échanges,
06:56et on ne les a pas eus, on a finalement un contre-budget.
06:58Pas d'échanges,
07:00on se retrouve dans une situation de crise.
07:02Merci Franck Alizio d'avoir été avec nous
07:04en direct sur Europe 1.
07:10Bon,
07:12c'est pas simple.
07:16C'est pas simple,
07:18mais le mot a été lâché.
07:20Ça nous a amusés
07:22tous les trois dans ce studio,
07:24parce que c'est vrai qu'il est murmuré
07:26le nom du ministre de la Défense pour l'instant.
07:28On sait par différents biais,
07:30par le JDD, par les informations
07:32qu'on appelle de couloirs,
07:34d'entourage,
07:36que
07:38M. Lecornu, l'actuel ministre
07:40de la Défense,
07:42quelle est vraiment la matière
07:44qu'on a sur ces échanges avec Marine Le Pen ?
07:46On n'a pas grand chose, mais en tout cas
07:48on sait qu'il y a des ministres
07:50qui traitent aujourd'hui Marine Le Pen,
07:52il y a Gérald Darmanin par exemple,
07:54mais on sait qu'entre eux c'est compliqué
07:56pour des raisons politiques.
07:58On sait qu'avec Sébastien Lecornu,
08:00qui est beaucoup moins dans le flot de l'actualité,
08:02c'est le ministre des Armées,
08:04il ne va pas faire des interviews,
08:06il n'est pas dans la poloche,
08:08comme on dit souvent dans la politique politicienne,
08:10sauf qu'Edouard Philippe
08:12est un peu tributaire aussi de ce qui se passe
08:14aujourd'hui dans le pays. Sébastien Lecornu certes
08:16est le ministre qui est là depuis sept ans,
08:18mais personne, en tout cas aujourd'hui
08:20dans le pays, ne dit qu'il est tributaire
08:22de l'héritage non seulement d'Emmanuel Macron,
08:24de l'héritage d'Edouard Philippe, de l'héritage de Gabriel Attal.
08:26Sachant que le principal argument
08:28qui est donné par le RN, et là on le voit bien,
08:30que finalement on a ces petites discussions sur le budget,
08:32mais le vrai sujet derrière,
08:34c'est que le RN en a ras-le-bol d'être relégué
08:36au second rôle, mais d'être
08:38pas respecté par Michel Barnier,
08:40qui en effet a attendu, selon moi, un petit peu trop de temps
08:42avant de traiter Marine Le Pen, avec Sébastien Lecornu
08:44aux manettes, c'est sûr que le Rassemblement
08:46national sera mieux traité.
08:48Ils auront un interlocuteur à Matignon,
08:50un interlocuteur qui les respecte,
08:52avec qui il est en désaccord, mais un interlocuteur
08:54qui les respecte et qui les estime.
08:56Oui, et attendez, parce que c'est le bon
08:58soldat d'Emmanuel Macron,
09:00Sébastien Lecornu.
09:02Il est l'un des premiers
09:04à avoir fait campagne avec lui dès 2016,
09:06dès la création d'En Marche,
09:08et est-ce que ça n'est pas, Jules Thorez,
09:10aussi un pare-feu
09:12à ce qu'on dit, cette espèce
09:14de petite musique qui monte, non seulement
09:16à gauche, mais également, on l'a entendu encore hier
09:18sur BFM TV,
09:20dans la bouche de Jean-François Copé, celle de
09:22la volonté de voir le président
09:24démissionner. Donc, il y a trois choses.
09:26Déjà, la première des choses, c'est qu'en effet,
09:28c'est le favori de Brigitte Macron,
09:30c'est le seul ministre qui est là depuis sept ans,
09:32il n'y en a aucun autre. La deuxième des choses,
09:34c'est qu'il est
09:36un des favoris du Rassemblement national,
09:38parce que ce que dit
09:40Michel Barnier, par exemple, à son entourage,
09:42à son cabinet, c'est « Mais par qui ils vont me remplacer ? »
09:44Eh bien, le Rassemblement national
09:46a trouvé cette réponse-là. Donc, ils ont finalement
09:48déminé les éléments de langage, et c'est d'ailleurs
09:50pour ça que ces derniers jours, on a plutôt
09:52des éléments de langage qui communiquent sur le
09:54chaos, sur le désordre, et non pas sur le
09:56remplaçant, le pseudo-remplaçant de Michel Barnier.
09:58Et ensuite, la troisième
10:00question, c'est, oui,
10:02le Rassemblement national veut provoquer
10:04la démission du président de la République, comme
10:06ils ont provoqué la dissolution de l'Assemblée nationale.
10:08Tout le monde disait
10:10c'est impossible, c'est impossible la dissolution.
10:12Jordan Bardella,
10:14il l'a demandé dès janvier 2024,
10:16et il l'a obtenue en juin. Donc,
10:18aujourd'hui, certes,
10:20elle est très improbable, cette démission du
10:22président de la République, parce qu'on le connaît. En revanche,
10:24c'est ce qui pourrait, dans
10:26l'imaginaire collectif, le reléguer,
10:28ou en tout cas, le mettre au même rang que le
10:30général De Gaulle. Mais comme
10:32le RN ne veut pas aller à Matignon,
10:34ni Jordan Bardella, ni Marine Le Pen,
10:36parce qu'ils ont dans leur
10:38calendrier 2027,
10:40ça serait donc un modus vivendi.
10:42Ils sont les favoris
10:44de l'élection de 2027. Ils seraient les favoris
10:46s'il y avait une élection en 2025,
10:48ou une élection anticipée.
10:50Une élection anticipée, absolument.
10:52C'est ça.
10:54Ils jouent sur tous les tableaux, c'est-à-dire qu'ils se disent
10:56s'il y a
10:58une présidentielle anticipée,
11:00de toute façon, on est là.
11:02Et s'il n'y en a pas, il y a le corps nu,
11:04il peut nous faire un pare-feu. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
11:06le RN veut répondre à toutes les questions.
11:08Nathan Devers, pardon, je vous ai fait patienter.
11:10C'est comme dans la salle d'attente.
11:12Nathan Devers.
11:14Je crois que Sébastien Lecornu ou Michel Barnier
11:16ne changent absolument rien
11:18au vrai problème, qui est qu'aujourd'hui,
11:20vu l'état de l'Assemblée nationale,
11:22et vu les positionnements
11:24des différents forces politiques,
11:26de toutes les manières, c'est Marine Le Pen
11:28et c'est le RN qui pourra
11:30décider de faire tomber des gouvernements.
11:32Qu'ils soient un gouvernement dirigé par
11:34M. Barnier ou par M. Lecornu.
11:36Il est logique, d'un point de vue politique,
11:38qu'elle fasse usage, si vous voulez,
11:40du pouvoir qui lui est donné.
11:42Et c'est un pouvoir majeur, parce qu'en politique,
11:44qui est maître en politique ?
11:46C'est celui qui impose son calendrier.
11:48Ils ne feront pas tomber un gouvernement Lecornu
11:50qu'ils auront souhaité.
11:52Ce sera très compliqué, en effet.
11:54Ils ne vont pas casser leurs jouets.
11:56J'entendais ce que vous disiez sur le fait
11:58qu'elle avait dit qu'il y avait
12:00plusieurs types de lignes rouges.
12:02Il n'en demeure pas moins qu'au début du gouvernement Barnier,
12:04elle avait dit plusieurs fois
12:06que ce gouvernement tiendrait tant qu'il y aurait du respect
12:08vis-à-vis des électeurs de Marine Le Pen.
12:10Et ses représentants.
12:12Et jamais Michel Barnier n'a manqué de respect à quiconque.
12:14Et pour autant, aujourd'hui,
12:16elle parle d'une ligne rouge qui est plus importante.
12:18Je crois que Marine Le Pen est dans une politique de la gradation,
12:20ce qui se comprend, et qu'elle ne s'arrêtera pas.
12:22Et elle aurait d'ailleurs,
12:24politiquement, stratégiquement, le tort de s'arrêter.
12:26Puisque c'est elle qui maîtrise le thème.
12:2820h44, une pause
12:30dans ces longs tunnels, mais qui permettent
12:32d'y voir plus clair, convenons-en.
12:3420h44, mais la CNI pour le rappel
12:36des actualités dans un instant, et on reprend le débat.

Recommandations