Au lendemain des résultats des élections européennes et de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée Nationale, le 13/14 en édition spéciale reçoit Jean-Christophe Fromantin, Maire de Neuilly-sur-Seine, Philippe Folliot, Sénateur du Tarn, Anne-Charlène Bezzina, politologue constitutionnaliste et Bruno Cautrès, politologue pour parler de l'avenir politique de la France.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 France en terre, le 13-14, Jérôme Cadet.
00:06 La suite de notre édition spéciale parce que la décision d'Emmanuel Macron annoncée hier soir
00:11 aux alentours de 21h de dissoudre l'Assemblée nationale ouvre de très nombreuses questions.
00:16 Comment organiser un scrutin en si peu de temps ? Quel est l'état d'esprit des électeurs ?
00:21 Dans quel état d'esprit seront-ils dans trois semaines, dans un mois pour le second tour ?
00:26 Comment expliquer cette carte de France inattendue, en tout cas dans ses proportions peut-être,
00:32 avec un RN en tête dans quasiment tous les départements à l'exception de l'île de France ?
00:36 Voilà les questions que je vais poser à mes invités dans quelques minutes,
00:39 que vous nous posez aussi, 01 45 24 7000.
00:42 Vous le faites également via l'application France Inter.
00:46 J'accueille Jean-Christophe Romantin et Philippe Folliot.
00:47 Bonjour à tous les deux.
00:48 Bonjour.
00:49 Jean-Christophe Romantin, vous êtes maire indépendant de Neuilly-sur-Seine.
00:52 Philippe Folliot, vous êtes sénateur du Tarn.
00:54 A priori, vous n'avez pas grand chose à faire ensemble,
00:57 mais vous aviez pour ambition de monter une liste pour ces élections européennes.
01:00 Ça ne s'est pas fait.
01:00 Et avant cela, vous avez parcouru la France à bicyclette, à vélo,
01:04 à la rencontre des Français et de leurs élus.
01:05 Vous allez nous dire ce que vous avez ressenti en traversant le pays
01:09 et si c'était peut-être annonciateur de ce que nous avons constaté hier soir
01:13 dans les résultats de ces élections européennes.
01:16 Nous sommes en ligne également avec Anne-Charlène Bézina.
01:19 Bonjour.
01:20 Bonjour.
01:20 Vous êtes constitutionnaliste et vous allez nous expliquer
01:23 comment on peut organiser un scrutin en aussi peu de temps,
01:26 trois semaines, avant le premier tour de ces élections législatives.
01:30 Est-ce que c'est prévu tout simplement par notre droit constitutionnel ?
01:33 J'accueille également notre historien Thomas Négaroff.
01:35 Bonjour Thomas.
01:36 Bonjour Jérôme.
01:37 On va se balader aussi avec vous sur cette carte de France
01:39 et nous allons aller avec vous en Bretagne,
01:42 puisque pour la première fois, le RN arrive en tête dans cette terre
01:45 qu'on baptisait autrefois « terre de conquête » pour les troupes de Marine Le Pen.
01:49 D'abord, votre sentiment à tous les deux ?
01:51 Philippe Folliot peut-être sur les résultats d'hier soir.
01:55 Est-ce que vous vous attendiez à une telle progression du RN ?
01:58 Écoutez, c'est tout sauf une surprise.
02:00 Y compris dans ces proportions ?
02:01 Écoutez, tout d'abord, quand nous avons parcouru la France à vélo,
02:06 même aussi dans mon département,
02:08 nous voyons poindre de la part de nombre de nos concitoyens
02:12 un sentiment d'insatisfaction à deux niveaux.
02:15 Un, sur la politique menée.
02:17 Et puis deux, il faut le dire, à l'égard du président de la République.
02:21 Parce qu'il s'est fortement engagé dans cette campagne.
02:23 Peut-être comme jamais un président de la République
02:27 ne s'était engagé jusqu'à ce jour dans une élection européenne.
02:30 À tel point qu'on pouvait presque se demander si ce n'était pas lui qui était candidat.
02:35 Et que donc, dans ce cadre-là, il y a un message de sanction.
02:39 Qui a aussi ses origines par rapport,
02:42 excusez-moi, à certains égards, à l'élection de 2022 ?
02:46 Puisqu'en 2017, il y a eu une adhésion à Emmanuel Macron,
02:51 en 2022, ça a été un rejet de Marine Le Pen au second tour.
02:56 Et que donc, dans ce cadre-là, le socle qui était le sien
02:59 n'était assurément pas suffisant pour pouvoir faire de telle sorte
03:04 que tout cela tienne pendant cinq ans.
03:06 Et puis ensuite, il y a, bien entendu, dans les territoires,
03:10 un certain nombre d'interrogations.
03:11 Moi, je vois dans mon département,
03:13 mais c'est aussi le cas d'un nombre de départements de notre pays,
03:17 il n'y a pas d'immigration.
03:19 Il n'y a pas de chômage. Il n'y a pas de délinquance.
03:21 Et pour autant, le Rassemblement, ou le Front National, excusez-moi,
03:25 arrive en tête.
03:27 Et donc, dans ce cadre-là...
03:29 - Et ça, vous avez du mal à l'expliquer.
03:30 - Mais il faut se poser un certain nombre de questions.
03:32 Et puis surtout, il ne s'agit pas forcément
03:35 de stigmatiser celles et ceux qui ont voté.
03:37 Parce que s'il y a, dans notre pays,
03:40 d'authentiques personnes qui sont vraiment d'extrême droite,
03:43 mais la plupart de ceux qui votent pour,
03:46 à l'occurrence, hier, Bardella,
03:49 le font un petit peu par dépit.
03:52 Et puis c'est un vote d'un cri du cœur,
03:56 pour dire "écoutez-nous, entendez-nous".
03:58 - On va donner la parole à Victor, qui nous appelle de Limoges.
04:01 Bonjour Victor.
04:02 - Oui, bonjour monsieur.
04:03 Merci pour votre émission. Merci de prendre mon appel.
04:06 Alors, rapidement, je vais vous dire,
04:07 comme votre interlocuteur, je ne suis pas du tout surpris
04:11 des résultats.
04:12 C'est-à-dire, je regardais la carte sur France Info,
04:16 ce matin, et je voyais surtout
04:20 cette progression du Rassemblement National,
04:23 qui colle vraiment avec la misère,
04:26 le déclassement et le chômage.
04:29 Alors, je ne connais pas particulièrement,
04:30 je vous appelle de Limoges, mais je connais particulièrement bien,
04:33 dans les Ampicardies...
04:34 - Limoges, le RN est arrivé en tête.
04:36 Limoges qui a longtemps été une ville socialiste.
04:38 Je précise le contexte.
04:40 - Voilà, mais qui est déclassée aussi,
04:43 parce que la bêtise de Hollande avec ses grandes régions,
04:46 c'est terminé, là maintenant, on n'a plus rien.
04:48 Le jour où Le Grand s'en ira au niveau industriel,
04:51 il n'y aura plus rien, il n'y aura plus de gare,
04:53 il n'y aura plus rien, vous pouvez démonter tout.
04:55 C'est-à-dire, c'est comme l'ascenseur social, monsieur.
04:57 C'est-à-dire que l'ascenseur social n'existe plus, il est démonté.
05:00 On a tout enlevé.
05:01 C'est-à-dire que vous restez en bas et voilà.
05:04 Alors, je pense que les élites parisiennes
05:08 auraient bien de sortir un petit peu du périphérique de Paname, comme on dit.
05:11 - Merci à vous, Victor, pour ce témoignage.
05:13 Je vais faire réagir Jean-Christophe Romantin,
05:15 maire de Neuilly-sur-Seine.
05:16 Vous êtes sorti du périphérique avec Philippe Foliot.
05:18 Vous avez parcouru plusieurs centaines de kilomètres à vélo.
05:21 Est-ce que vous avez perçu cette colère des Français ?
05:24 - Ça fait des années que je dis que l'abandon d'une politique
05:28 d'aménagement du territoire va justement générer
05:30 à la fois ce déclassement, ce délaissement et aucune perspective.
05:33 Parce que finalement, ce qui a été marquant dans notre traversée à vélo,
05:37 c'est que les gens disent "bon, on peut comprendre qu'on ferme,
05:40 qu'on ouvre ailleurs, qu'on modifie, etc.
05:42 Mais il nous faut une armature, il nous faut une vision,
05:45 il nous faut une visibilité, une lisibilité des politiques publiques.
05:48 Il n'y a plus rien. Il n'y a plus aucune politique d'aménagement du territoire,
05:51 non plus aucun repère.
05:53 Et donc, ce qui nous a marqué, c'est que la plupart des maires de villes,
05:56 de villages, de villes moyennes, mais aussi les entrepreneurs,
05:59 les agriculteurs, ont l'impression non seulement d'être abandonnés,
06:02 mais en même temps de ne pas avoir une feuille de route,
06:05 de ne pas avoir finalement un point d'accroche
06:09 sur lequel ils peuvent espérer quelque chose.
06:11 Et cette difficulté, je la ressens aussi dans les métropoles.
06:16 Parce qu'en fin de compte, on dit "c'est les territoires qui sont délaissés",
06:19 mais quelle ambition on a pour les métropoles ?
06:21 Si ce n'est d'agglutiner des millions et des millions de personnes
06:24 en diminuant leur espace vital,
06:26 on ne donne pas non plus dans les métropoles une perspective.
06:29 Donc cette absence de vision de nos territoires,
06:32 elle est une espèce de grand vide qui est offert aux populations.
06:36 Et c'est le principe de nos engagements politiques.
06:39 Nos engagements politiques, c'est pour que les gens
06:41 puissent finalement projeter un projet de vie.
06:43 Si on leur dit "écoute, je ne sais pas du tout comment on va organiser le pays",
06:47 si on ne s'intéresse plus à la géographie,
06:49 comment voulez-vous qu'ils projettent une perspective de vie,
06:51 une perspective de bonheur ?
06:53 Et je pense qu'il y a une énorme frustration qui s'est créée depuis des années,
06:57 ça a démarré avant Macron,
06:58 sur le fait finalement que notre géographie,
07:01 qui est un atout considérable, une perspective aussi de projection,
07:05 et n'est plus du tout...
07:07 C'est la philosophe Simone Weil qui en 1942 répondait à De Gaulle à Londres
07:11 quand elle disait "mais comment relancer la France ?"
07:13 Elle disait au général De Gaulle, redonnée aux Français, à aimer la France.
07:17 Mais la France tout entière, pas la France des métropoles, la France tout entière.
07:21 Juste un point qui m'a surpris moi,
07:23 c'est le taux de...
07:26 c'est l'adhésion à ce scrutin.
07:28 Parce que le constat qu'on fait aujourd'hui,
07:30 s'il y avait une petite participation, on aurait pu le relativiser,
07:33 le fait que le constat soit clair et que la participation soit forte,
07:37 fait de ce moment un moment politique exceptionnel.
07:39 - Participation en hausse par rapport à 2019,
07:41 on est autour de 52% de participation.
07:44 Hier c'est Sylvie qui nous dit sur franceinter.fr
07:47 "ne faut-il pas rappeler que pour les Européennes, seulement 50% de la population a voté ?"
07:51 "C'est donc loin de représenter la société française" nous dit-elle.
07:54 Bruno Cottrès, politologue, chercheur CNRS au CIVIPOF et prof à Sciences Po Paris,
07:58 nous a rejoints. Bonjour M. Cottrès.
08:00 - Bonjour.
08:01 - Votre réaction à la carte de France qu'on a découverte ce matin,
08:04 cette différence profonde entre les régions et Paris et l'île de France ?
08:10 - Oui, alors d'abord ce qu'il faut remarquer,
08:12 c'est effectivement la diffusion sur l'ensemble du territoire
08:17 du phénomène rassemblement national,
08:18 ce qu'on avait déjà constaté dans les élections nationales précédentes,
08:22 en particulier la carte du premier tour de la présidentielle de 2022,
08:27 où rappelons-le, Marine Le Pen était arrivée en tête
08:29 dans une très grosse majorité des communes.
08:33 Donc on retrouve ici effectivement un phénomène très important
08:37 qui est la diffusion du phénomène rassemblement national,
08:39 du vote pour le rassemblement national,
08:42 dans des territoires qui ne sont plus seulement le sud-est et le nord-est du pays.
08:46 Alors effectivement avec une grosse différenciation
08:51 entre l'île de France et le reste du pays,
08:55 mais ce qui reste le plus spectaculaire non moins,
08:57 c'est quand même cette diffusion du phénomène
09:00 et du vote rassemblement national dans des territoires très différenciés,
09:03 même s'il y a toujours un soubassement sociologique important.
09:06 - Est-ce qu'on a déjà vu une carte aussi monocolore ?
09:10 - Rarement, rarement.
09:12 Le premier tour à nouveau de la présidentielle de 2022,
09:14 quand on regardait effectivement la couleur pour le vote RN,
09:19 c'était déjà quand même assez impressionnant.
09:21 Mais là effectivement, on a franchi un cap.
09:24 Il faut dire que la liste de Jordane Bardella
09:27 a eu un écart de près de 17 points avec la liste de la majorité,
09:31 ce qui aussi était un phénomène qui effectivement était assez spectaculaire.
09:36 - Je vais revenir vers vous Bruno Cotteres dans quelques minutes
09:38 pour parler des raisons à ce vote,
09:40 parce que Philippe Foglio, sénateur du Tarn à l'instant,
09:43 nous disait "moi je suis dans un département peu de chômage,
09:46 peu d'immigration, peu de délinquance et vote rassemblement national".
09:50 Donc il nous faut interroger aussi les motivations.
09:53 Mais puisqu'on était sur la carte avec vous Bruno Cotteres,
09:56 restons-y avec Thomas Négaroff.
09:58 Il s'est passé quelque chose d'historique hier.
10:01 Thomas, on prend la direction avec vous de la Bretagne.
10:03 - Oui, pour la première fois en Bretagne, une liste d'extrême droite.
10:07 Toute élection confondue domine un scrutin.
10:10 Elle a rassemblé hier 25,58% des voix.
10:13 Donc c'est un événement historique dans une région
10:15 qui a longtemps fait figure de bastion résistant au FN puis au RN.
10:19 Et ce malgré le fait tout de même que cette famille politique
10:21 a un enracinement familial très local.
10:24 - Je pense que vous tenez à la Bretagne,
10:28 mais est-ce que vous y tenez vraiment charnellement ?
10:30 - Oh, j'y tiens charnellement, physiquement, intellectuellement.
10:34 Je suis de Bretagne d'abord bien sûr.
10:36 Et mon patriotisme est d'abord régional et provincial.
10:40 Je suis de France et puis je suis d'Europe aussi.
10:43 - Jean-Marie Le Pen, sa déclaration d'amour à la Bretagne en janvier 1973.
10:49 Jean-Marie Le Pen, le borbillonnais né à la Trinité-sur-Mer.
10:52 C'est d'ailleurs là qu'il se présente, dix ans plus tard, en décembre 1983,
10:56 lors d'une législative partielle.
10:57 Il obtient un bon score, 12%, qui ne lui permet pas de se maintenir au second tour.
11:01 Et même 51% chez lui, à la Trinité-sur-Mer.
11:04 Mais Le Pen a compris qu'il ne sera jamais prophète en son pays, la Bretagne.
11:07 C'est pour ça qu'il choisira l'île de France et la région PACA pour ensuite se faire élire.
11:11 - Et cette résistance bretonne à l'extrême droite française
11:13 devient une particularité, presque une exception.
11:16 - Oui, cette exception bretonne, on la retrouve en particulier
11:19 lors des élections présidentielles et notamment le 21 avril 2002.
11:22 Jour d'histoire pour la Ve République, avec la qualification de Jean-Marie Le Pen
11:26 au second tour, mais pas en Bretagne.
11:29 - La Bretagne n'accorde toujours pas sa confiance à Jean-Marie Le Pen.
11:32 C'est dans la région qu'il obtient l'un de ses scores les plus bas de France.
11:35 Avec 11,81%, il progresse de moins de 2 points par rapport à 95.
11:40 Seul le morbillon, avec près de 14,9% des voix,
11:43 a suivi la tendance nationale sur la percée de l'extrême droite.
11:46 - Alors cet exceptionnalisme se poursuivra, malgré des signes de poussée
11:49 du Rassemblement National scrutin après scrutin, en 2022.
11:53 Il y a deux ans, une éternité, au lendemain du second tour de la présidentielle,
11:56 où le Front Républicain a permis à Emmanuel Macron, en Bretagne,
11:59 de récolter deux tiers des voix face à Marine Le Pen,
12:02 dans le monde, on peut lire le portrait d'une, je cite,
12:05 "région historiquement hermétique aux idées de l'extrême droite".
12:08 - Alors comment l'explique-t-on ?
12:09 - J'emprunte ici les explications de l'historien Christian Bojart,
12:13 spécialiste de l'histoire contemporaine de la Bretagne.
12:14 Il pointe l'importance de la culture catholique,
12:17 qui en a fait une terre d'élection de la droite conservatrice,
12:19 avant une bascule au centre et à gauche, progressivement,
12:22 à partir des années 60, sous la triple pression du catholicisme social,
12:26 des syndicats chrétiens, mais aussi des combats culturels,
12:29 régionalistes et écologistes.
12:30 En 1974, la Bretagne vote encore, largement Giscard.
12:33 C'est fini, en 1981.
12:35 Ce rapide, très rapide panorama permet de mesurer le choc historique
12:39 que représente l'arrivée du RN en tête hier.
12:41 À coup sûr, les trois semaines de campagne seront intenses partout,
12:45 mais très particulièrement en Bretagne.
12:46 - Oui, on verra si ce vote fera figure d'exception,
12:48 ou bien s'il sera confirmé lors des premiers et seconds tours
12:52 des élections législatives.
12:53 Merci Thomas Négaroff.
12:54 Bruno Cotteres, réaction ?
12:57 La Bretagne, là encore, n'est pas une terre d'immigration.
13:00 Quel est aujourd'hui le carburant qui permet à ORN
13:02 et à Jordan Bardella de dépasser les 30% ?
13:06 - Il y a plusieurs types de carburant.
13:08 Vous savez déjà, il y a effectivement un sentiment dans la France,
13:11 aujourd'hui dans tout le pays,
13:12 un sentiment, beaucoup de sentiments négatifs,
13:16 anxiété, angoisse, pessimisme, défiance politique,
13:20 ce sont des sentiments que nous étudions beaucoup
13:22 dans nos enquêtes à Science Pause et VipOff.
13:24 Le tableau qui en ressort est généralement assez impressionnant
13:27 de voir un pays qui n'a pas le moral,
13:29 un pays qui ne va pas bien globalement,
13:31 on le voit dans d'autres données,
13:32 les données de Santé publique France aussi,
13:34 qui montrent la santé mentale, le moral des Français,
13:37 ça ne va pas très très fort.
13:38 Et donc là, il y a un élément très important.
13:40 Et puis un deuxième élément,
13:42 le deuxième mandat d'Emmanuel Macron n'est pas arrivé
13:44 à réincarner pour le moment.
13:46 Quelle direction veut prendre le président au bout de ces cinq ans,
13:49 qui feront maintenant dix ans aussi à l'issue de son deuxième mandat ?
13:53 Il y a un sentiment un peu de confusion,
13:55 de confusion, on ne sait plus bien où nous sommes,
13:57 où est-ce qu'on va exactement.
13:59 Et puis alors, il y a d'autres carburants qui nourrissent le vote
14:01 pour le Rassemblement national,
14:03 la question de l'immigration,
14:05 la question de la sécurité qui est toujours là.
14:06 Et puis le pouvoir d'achat, Marine Le Pen,
14:08 à la présidentielle de 2022,
14:10 est arrivée à capter une attente sur la question de la vie chère,
14:14 du pouvoir d'achat et du sentiment que tout est devenu hors de prix.
14:18 Et la combinaison de tout ceci explique le résultat,
14:23 le résultat dire malgré une implication très forte,
14:26 très forte de l'exécutif,
14:28 tant du Premier ministre que du président de la République,
14:31 sur des thèmes sur lesquels il jouait à domicile,
14:33 c'est-à-dire leur thème à eux, la question de l'Europe.
14:36 Dernière question Bruno Cotteres, après je vous libère
14:38 et ça va nous permettre de basculer sur les élections législatives.
14:41 Des électeurs qui ont choisi hier Jordan Bardella,
14:45 Raphaël Glucksmann ou d'autres valériéliers,
14:48 peuvent-ils changer de choix en quelques semaines ?
14:51 Est-ce que ça s'est déjà vu ?
14:53 Alors ça se voit parce que les électeurs sont un peu moins fidèles à leur parti.
15:01 Alors par contre, ils sont assez fidèles quand même globalement à leur camp idéologique.
15:04 Mais à l'intérieur de ça, il peut y avoir de la mobilité d'un parti,
15:07 d'un candidat à l'autre.
15:09 Mais on voit bien quand même qu'en quelques semaines,
15:12 il serait quand même étonnant que quelque chose soit totalement bouleversé.
15:17 Et qu'en quelques semaines, des électeurs qui ont voté Jordan Bardella hier,
15:21 d'un seul coup soient convaincus d'aller voter pour d'autres candidats.
15:25 Ou que des électeurs qui ont voté pour les listes par exemple de Raphaël Glucksmann,
15:30 de la France Insoumise, des écologistes,
15:32 d'un seul coup votent pour des candidats issus de la Macronie.
15:35 On voit que ça va être en tout cas très compliqué pour l'exécutif.
15:38 Merci Bruno Cotteres pour cet éclairage en direct dans ce 13/14.
15:42 Politologue, chercheur, CNRS au Cevipof.
15:45 Merci d'avoir accepté notre invitation.
15:47 Anne-Charlène Bézina est avec nous.
15:49 Je rappelle que vous êtes constitutionnaliste.
15:50 Il faut maintenant organiser ces élections, Anne-Charlène Bézina.
15:54 Trois semaines seulement, c'est extrêmement court.
15:57 C'est l'un des délais les plus courts que l'on ait vus sous la Ve République.
16:00 Peut-être le plus court d'ailleurs.
16:02 Oui, c'est en effet le délai le plus court qui a été laissé
16:05 pour une élection législative sous la Ve République.
16:08 Et c'est le jeu de la dissolution, même si le président Macron a choisi
16:13 la fourchette la plus courte, c'est-à-dire l'article 12 de notre constitution
16:17 laisse au président entre 20 et 40 jours pour l'organisation des élections.
16:21 Et là, on sera plutôt sur les 20 que sur les 40.
16:24 Donc, c'est vraiment le timing le plus court qui a été choisi.
16:28 Alors, il y avait un dimanche 14 juillet, un dimanche de départ en vacances ensuite
16:32 et le dimanche des JO.
16:33 Donc, c'est vrai que le calendrier était quand même relativement contraint.
16:36 Mais c'est l'annonce de la dissolution, c'est le décret de dissolution
16:41 signé par le président qui a lancé le compte à rebours.
16:44 Donc, on aurait pu évidemment imaginer que le président décale cet effet d'annonce.
16:49 Je voudrais peut-être revenir un peu sur ce qui a été dit sur le contexte.
16:52 C'est vrai qu'il ne faut pas oublier que la dissolution, en réalité, depuis 2002,
16:57 elle est en germe. Depuis 2022, je veux dire, elle est en germe.
16:59 C'est-à-dire que les législatives ont été très incertaines pour les Français.
17:04 C'est-à-dire qu'il y a eu trois blocs qui se sont affrontés.
17:07 Extrême droite, extrême gauche et extrême centre.
17:09 Et tout ça a conduit, en réalité, les Français à un sentiment de déclassement.
17:14 C'est-à-dire que la manière dont l'Assemblée nationale a travaillé jusqu'à présent
17:20 n'a pas permis la confrontation de la diversité des idées à laquelle les Français s'attendaient.
17:26 Donc, au fond, il y a un énorme sentiment de frustration.
17:27 Pourtant, on a dit il y a deux ans que l'Assemblée reflétait les courants politiques qui traversent le pays.
17:33 On a souvent fait reproche à la Ve République de ne pas représenter,
17:36 c'est tout le débat autour de la proportionnelle, de ne pas représenter les courants politiques français.
17:40 Là, ils étaient représentés. On a aussi dit ça il y a deux ans.
17:42 Mais précisément, je crois qu'en effet, ce sont plutôt les acteurs politiques
17:46 qui ne se sont pas saisis du message des Français.
17:48 C'est-à-dire que ces derniers ont eu besoin de diversité et de confrontation des idées.
17:53 Mais au final, le débat au sein de l'Assemblée nationale,
17:55 soit a été très dirigé par le gouvernement, soit a tourné à la cacophonie.
17:59 Et donc, ce message finalement, on va dire, d'entente, de retour à une proportionnelle,
18:05 puisqu'on a eu un résultat digne de proportionnelle dans un scrutin majoritaire,
18:09 n'a pas été entendu.
18:10 Et je pense que c'est ce ras-le-bol là qu'on entend dans les urnes des Européennes,
18:14 c'est-à-dire une suite de la crise des retraites, de la crise de l'immigration,
18:17 dans laquelle, en fait, les Français ne se retrouvent plus.
18:19 Et précisément, hier soir, Philippe Folliot, dans ses mots,
18:23 le Président de la République a fait référence à ce désordre parlementaire.
18:26 Il a dit "la fièvre", la fièvre à l'Assemblée nationale.
18:29 Est-ce qu'en discutant avec les Français, quand vous avez traversé la France ces derniers mois,
18:33 il y avait ce ressentiment un peu de ce qui se passait à l'Assemblée nationale ?
18:36 Est-ce que ça venait dans les discussions ?
18:38 Manifestement, le Président de la République, lui, l'a perçu,
18:40 ça lui a été dit, notamment la semaine dernière en Normandie.
18:43 C'est une réalité.
18:44 Et je crois qu'il y a une grande part de responsabilité aussi,
18:47 à certains égards, de la France insoumise,
18:50 qui, par ses outrances, à bien des égards,
18:53 a permis de notabiliser le Rassemblement national,
18:57 avec tout ce que cela représente.
18:59 Et Mélenchon et toutes ses équipes ont été, à certains égards,
19:04 des vecteurs de notabilité, donc, pour le Front national.
19:09 Moi, je crois qu'il y a maintenant une nouvelle situation politique,
19:14 telle que nous ne l'avons jamais connue sous la Ve République.
19:16 Vous vous êtes dit quoi, hier soir ?
19:17 Que ceci nous oblige à prendre nos responsabilités
19:22 et à essayer de faire de telles sortes de reconstruire.
19:26 De reconstruire notre édifice,
19:28 y compris le socle sur lequel nous appuyons,
19:31 à partir des territoires.
19:32 Tout à l'heure, votre auditeur a fait une référence
19:36 qui me paraît tout à fait justifiée,
19:37 tout à fait adéquate à la loi NOTRe.
19:42 C'est-à-dire, finalement, cette loi a imposé le regroupement des communes.
19:45 Le re-découpage des régions.
19:47 Le regroupement des régions, le regroupement des communes
19:49 dans des intercommunalités où nos concitoyens ne se retrouvaient plus.
19:52 Parce que nous n'étions plus dans les schémas des bassins de vie quotidiennes.
19:55 Et quand on additionne cela avec d'autres irritants,
19:59 je pense au zéro artificialisation net,
20:01 qui ne manque pas de poser des difficultés au cœur de nos territoires,
20:05 eh bien, les élus et nos concitoyens ne s'y retrouvent plus.
20:09 Alors, il y a bien entendu tous les autres enjeux.
20:12 Vous en avez parlé, les enjeux migratoires et autres.
20:15 La dette, dont on ne parle pas,
20:17 qui est un facteur d'angoisse aussi pour nombre de nos concitoyens,
20:20 eh bien, tout ceci amène ce résultat.
20:22 Fallait-il pour autant dissoudre Jean-Christophe Fromantin ?
20:26 Qu'est-ce que vous vous êtes dit hier soir quand vous avez
20:28 entendu le président de la République annoncer cette dissolution ?
20:31 Ce que je me suis dit, c'est que compte tenu des enjeux énormes,
20:33 on a un enjeu économique, on a un enjeu territorial,
20:37 on a un enjeu de politique énergétique, on a des grands enjeux.
20:41 Comment est-ce qu'on peut, en trois semaines,
20:43 donner des réponses à ces enjeux ?
20:45 On ne les donnera pas.
20:46 On va avoir une campagne épidermique d'alliances contre nature
20:50 pour sauver sa peau, d'éléments de langage précipités.
20:55 On n'aura pas ce dont la France a besoin.
20:57 C'est reposer un moment, vous l'avez dit aussi sur le travail parlementaire,
21:01 les grands enjeux et se donner un peu de temps pour proposer
21:03 une offre politique nouvelle.
21:05 Et quand, avec Philippe Folliot, on annonce que c'est à partir des territoires d'en bas
21:09 qu'il faut reconstruire quelque chose, il ne faut pas se leurrer.
21:11 Ça ne se fera pas en trois semaines.
21:12 Il faut viser une temporalité qui est peut-être celle des municipales.
21:15 Mais il faut absolument ouvrir une offre politique nouvelle.
21:18 Et je voudrais ajouter quelque chose qui m'a beaucoup choqué
21:20 depuis que Macron a lancé ça, c'est les conventions citoyennes.
21:25 C'est-à-dire que les conventions citoyennes détournent aussi l'Assemblée
21:28 des grands enjeux sur lesquels elle peut débattre.
21:30 C'est bien d'avoir une vraie représentativité au Parlement,
21:33 mais encore faut-il nourrir les parlementaires de matières à débattre
21:37 qui ne soient pas que les modalités, qui soient aussi les grands sujets de fond.
21:40 - Thomas Négareff ?
21:41 - Sur l'histoire de la dissolution, on est effectivement dans des eaux,
21:43 et là je rejoins nos invités, totalement inédites.
21:46 C'est la sixième dissolution de l'histoire de la Ve République,
21:48 la première fois que ça se passe après un échec électoral.
21:51 Donc déjà, on n'a jamais vu ça.
21:53 La référence, à mon avis, qu'Emmanuel Macron a en tête, c'est la dissolution
21:56 non pas de Mitterrand en 1981, non pas de celle de Mitterrand en 1988,
21:59 non pas, heureusement j'espère pour lui, celle de Chirac en 1997,
22:03 c'est celle de 68 du général de Gaulle.
22:07 Vous avez évoqué la fièvre.
22:08 L'idée du général de Gaulle, le pari, c'est de dire
22:10 "Ok, on va devant les urnes, on va voir qui est majoritaire dans le pays".
22:12 Et face au désordre, les gens ont donné la plus forte majorité...
22:15 - Ça a plutôt bien marché.
22:16 - A court terme, parce qu'à moyen terme, il a quitté le pouvoir.
22:18 Mais à court terme, c'était la plus forte majorité
22:20 jamais obtenue par le pouvoir gaulliste depuis son retour au pouvoir,
22:23 dix ans plus tôt.
22:24 Il y a certainement de cette idée-là, mais ça veut donc dire qu'Emmanuel Macron
22:27 considère qu'il y a un désordre et que les gens vont aller vers l'ordre
22:30 et qu'il incarne l'ordre.
22:31 Là, c'est un pari.
22:32 - Alors, trois semaines, c'est très court, avant ce premier tour.
22:35 Très court aussi pour ceux qui n'ont peut-être pas voté aux élections européennes,
22:38 mais qui voudront le faire pour les législatives.
22:40 Bonjour, Emmanuel.
22:41 - Bonjour, oui.
22:42 - Vous appelez Toulouse.
22:44 - Exactement, de Toulouse.
22:46 J'ai deux questions.
22:47 La première question, c'est celle que vous m'avez dévoquée,
22:50 c'est-à-dire, qui sont des gens qui n'étaient pas inscrits sur les listes électorales ?
22:54 Nous, on a voté hier, mais pour tous ceux qui, aujourd'hui, enverraient l'enjeu,
22:58 est-ce qu'ils ont le temps de se réinscrire ?
23:00 Est-ce qu'il y a un accompagnement de ça ?
23:02 Voilà, c'est ma première question.
23:03 La seconde, j'écoutais M. Ruffin et Fort ce matin avec M. De Morand.
23:08 M. De Morand qui insistait très, très vivement sur "oui, mais qui, quelle personne, etc."
23:13 Donc, ma question est la suivante.
23:15 Pourquoi toujours une personne en tête de liste,
23:18 surtout pour ce type d'élection législative,
23:20 pourquoi est-ce qu'on ne peut pas avoir en tête de liste une collégiale, en fait,
23:28 une équipe de personnes, en disant, c'est nous quatre, par exemple,
23:31 ça, les quatre se sont décidés ce matin ?
23:33 Voilà.
23:34 Merci, Emmanuelle, pour cette question,
23:36 pour avoir bien écouté l'échange de ce matin.
23:39 La question était "qui comme Premier ou Première Ministre ?"
23:42 Et là, il faut bien désigner un candidat, mais je vais vous faire réagir autour de la table.
23:46 D'abord, peut-être Anne-Charlène Bézina.
23:47 Inscription sur les listes électorales quand on n'est pas inscrit ?
23:50 Alors, a priori, le délai, c'est le ministre de l'Intérieur qui le fixe,
23:54 mais je crains que ce ne soit, en effet, un petit peu tard,
23:56 puisque, a priori, vu la précipitation dans laquelle seront organisées ces élections législatives,
24:00 il est fort peu probable qu'un délai soit laissé pour des inscriptions dérogatoires,
24:05 même si c'est arrivé qu'on le fasse très rapidement.
24:09 Donc, ça, c'est le ministère de l'Intérieur qui le décidera,
24:11 sûrement dans une circulaire.
24:13 Et pour la deuxième question, alors, en réalité, il n'y a pas vraiment de chef sur une élection législative.
24:19 C'est 577 petites élections, dans toutes les circonscriptions cantonales de France,
24:25 qui vont être amenées à désigner un député et son suppléant.
24:30 Et la question de savoir si on pourrait avoir un Premier ministre collégial,
24:33 c'est-à-dire plutôt une équipe, ça, ça s'est posé.
24:37 Ça n'est en effet pas la coutume française, mais il nous faut bien un Premier ministre, même si...
24:41 Mais ça ne serait pas contraire à la Constitution ?
24:42 Alors, il nous faut un Premier ministre, mais ce dernier pourrait tout à fait choisir
24:46 de gouverner de manière plus ou moins collégiale avec une équipe,
24:49 en tout cas désigner son gouvernement comme une forme de coalition agrandie.
24:53 Ça serait possible, mais il nous faut un Premier ministre.
24:55 Ça, la Constitution nous l'impose.
24:57 On a énormément de questions via France Inter.fr autour des abstentionnistes.
25:01 Un peu moins de 50% d'abstentionnistes hier.
25:04 Est-ce que ça peut changer la donne dans la perspective des élections législatives, Philippe Foliot ?
25:09 Oui, pour une abondante simple raison, c'est que si ma mémoire ne me fait pas défaut,
25:13 aux dernières élections législatives, nous avions presque 70% de taux de participation.
25:18 Donc, si nous avons 20% de nos concitoyens qui supplémentaires et qui se déplacent,
25:24 ça peut changer les choses.
25:27 Et puis ensuite, jamais rien n'est sûr en matière politique.
25:31 Et il y aura aussi un deuxième aspect, c'est peut-être un aspect correctif entre les deux tours,
25:36 qui pourra jouer, comme ça a été le cas sur des précédentes élections législatives.
25:40 Pour l'inscription des listes électorales, juste un point, qui est d'ordre technique,
25:44 mais tous nos jeunes concitoyens qui vont avoir 18 ans d'ici le premier tour,
25:48 eux seront inscrits automatiquement sur les listes électorales.
25:51 Ça, c'est pour les plus jeunes, mais ça ne vaut pas pour tout le monde.
25:54 - Sur la possibilité que le rapport de force Jean-Christophe Fromentain évolue en trois semaines.
25:59 Je vous sens extrêmement sceptique.
26:00 - Oui, parce que trois semaines, c'est encore une fois très court pour proposer une nouvelle offre.
26:05 Le deuxième élément, c'est que c'est des dates qui correspondent quand même à des départs en vacances
26:09 et qui ne sont pas faciles.
26:10 On témoigne simplement nos difficultés d'hier soir à constituer des bureaux pour les prochaines élections.
26:16 Ça dit beaucoup, puisque ça nous fait un test grandeur nature de la présence ou pas des uns et des autres.
26:20 Et puis, je crois que sur la collégialité ou sur l'incarnation,
26:26 moi, je crois que ce qui est bon en revanche, c'est que les élus locaux s'impliquent, s'engagent,
26:30 parce que le seul fil de confiance qui reste dans notre système aujourd'hui,
26:35 ce sont les acteurs locaux, ceux qu'on peut toucher du doigt, à qui on peut poser des questions, etc.
26:39 Donc pour moi, cette élection, elle ne marchera, elle ne suscitera une adhésion
26:43 que s'il y a une forte mobilisation des élus locaux pour dire qu'on en a assez de ce centralisme.
26:48 Il y en a bien d'autres, mais pour dire que c'est à nous aussi d'être médiateurs dans ce futur scrutin.
26:54 Merci à tous les deux d'avoir participé à ce 13-14.
26:56 Merci à Anne-Charlène Bézina et à Bruno Cotteres de nous avoir éclairés.
27:00 Merci également à Thomas Négaroff.
27:01 Vous parliez de la participation en dernière législative.
27:04 Philippe Folliot, elle était très faible, 47,5% au premier tour, 46% au second.
27:09 Donc il y a eu un rebond aux élections européennes hier, on verra ce qu'il en est.
27:13 Dans les semaines qui viennent...