Rémi Féraud, sénateur PS de Paris
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00:00— Les principaux partis de gauche ont annoncé la constitution d'un nouveau front populaire pour les législatives. Est-ce que c'est une bonne chose ?
00:07— Dans le flou, sans clarté, non, ce n'est pas une bonne chose. Mais pour moi, il n'y a aucun accord à ce stade.
00:13Il y a une discussion pour un rassemblement. Et les conditions de cet accord, elles ont été très clairement posées par Raphaël Glucksmann.
00:21C'est lui qui tient la bonne ligne. Il faut être exigeant. C'est lui qui est arrivé en tête de la gauche.
00:28Et un rassemblement sans clarté conduira à une catastrophe. Donc il faut de la clarté sur les valeurs.
00:34Il faut de la clarté sur les engagements dans le respect des différends. C'est un équilibre dans les candidatures.
00:40C'est le vote de dimanche qui doit s'imposer. Et donc rien ne peut se faire sans Raphaël Glucksmann.
00:46Rien ne doit se faire sans lui, car il faut respecter le vote des électeurs. Il faut un rassemblement,
00:52mais pas à n'importe quel prix. Il ne faut pas reproduire la nupesse. Il faut un rassemblement derrière la clarté du résultat de dimanche
01:00et derrière la clarté des valeurs et des engagements. Il n'y aura pas de front populaire sans clarté sur l'antisémitisme,
01:08sans clarté sur la violence, sans clarté sur l'ensemble des valeurs républicaines. L'heure est trop grave pour être dans l'ambiguïté
01:15sur ces sujets absolument essentiels. Et ensuite, à partir de la clarté sur les valeurs, il faut rassembler la gauche et notamment les socialistes,
01:26places publiques, les écologistes, et je l'espère plus largement. Mais ça ne peut pas être la reproduction d'une gauche nupesse avec LFI,
01:37peut-être même derrière LFI, aux conditions de LFI. Ça, il n'en est pas question, parce que c'est justement ce qui conduirait à une catastrophe
01:46lors des élections législatives. — Pour vous, le fait que Raphaël Glucksmann soit arrivé en tête aux européennes fait que les socialistes
01:52doivent avoir le lead dans ce rassemblement, contrairement à ce qui s'était passé au président de la Législative, où c'était plutôt LFI ?
01:58— Bien sûr. Et ça doit aussi impliquer le fait que Raphaël Glucksmann, ses positions très claires, très fortes, très courageuses,
02:07et qui ont été reconnues par les électeurs, s'imposent, y compris aux socialistes, à places publiques et à ceux qui veulent nous rejoindre.
02:16— Aujourd'hui, ce matin, Cazeneuve tweete que la gauche de gouvernement ne peut pas s'allier avec LFI. Est-ce que vous partagez cet avis ?
02:24Est-ce que c'est le bon moment aussi pour tweeter ça ? — Je sais pas s'il y a des bons moments pour tweeter, mais je partage cet avis,
02:32à moins que LFI clarifie sa position, évidemment, sur un certain nombre de valeurs, sur le refus d'importer un conflit extérieur
02:41pour cliver la société française, pour être complaisant avec l'antisémitisme, à moins que LFI clarifie les choses sur la violence,
02:50les calomnies, les mensonges, et qu'elle dise qu'elle y renonce clairement. Et donc ce n'est pas un veto sur les personnes.
02:58Ça n'est pas du sectarisme. C'est de la clarté sur les valeurs, sur le fond et sur la forme. C'est absolument essentiel
03:06dans un moment aussi dramatique de la vie politique française. — Pour vous, on attend des éléments programmatiques aujourd'hui
03:12autour d'un éventuel accord. Est-ce qu'au-delà des questions internationales, l'importation du conflit israélo-palestinien,
03:17il y aurait pour vous d'autres lignes rouges ? — Bien sûr. Le conflit à la résistance ukrainienne, la volonté de combattre le poutinisme,
03:26ce sont des lignes rouges. Elles ont été affirmées par Raphaël Glucksmann. Elles ont été affirmées dans notre campagne des européennes.
03:32C'est pour ça que des millions d'hommes et de femmes sont revenus vers la gauche. — Oui, il y a une ambiguïté de LFI sur ça ?
03:39— Pour moi, non. Pour tout le monde, il y a une ambiguïté de LFI. C'est le moins qu'on puisse dire, « ambiguïté ». Donc il faut être clair.
03:46— Je vous remercie.