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Au programme de ce nouveau numéro de « Et Maintenant ! » :-La censure du gouvernement Barnier est-elle imminente ? Une France sans budget, sans gouvernement et sans président ne semble plus être de l’ordre de l’inimaginable. Le Premier ministre a donné des gages au RN et à ses 124 députés pour qu’ils ne votent pas la censure en recevant notamment sur la hausse de la taxe sur le prix de l’électricité. -Faut-il abroger le délit d’apologie du terrorisme ? Une proposition de loi a été déposée en ce sens par le député de la France Insoumise Ugo Bernalicis, proposition qui a provoqué un tollé dans la classe politique.-L’affaire Boualem Sansal, le 16 novembre dernier, l’écrivain qui a récemment obtenu la nationalité française est arrêté à l’aéroport d’Alger, une arrestation confirmée la semaine dernière par l’agence publique d’Etat Algérie Presse Service. Depuis, Sansal, 75 ans encourt la réclusion à perpétuité, côté français cette affaire est prise très au sérieux par les autorités. - Hidalgo et Paris, c’est fini ! L’actuel maire de la capitale a annoncé cette semaine qu’elle ne sera pas candidate aux municipales de mars 2026. Pour lui succéder, Anne Hidalgo a choisi Rémi Féraud, sénateur socialiste de Paris et ancien maire du 10e arrondissement, il devra notamment affronter un autre socialiste, le député Emmanuel Grégoire qui a lui aussi lancé sa campagne cette semaine. Année de Production :

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00:00Générique
00:12Amis téléspectateurs, bonjour, j'espère que vous êtes en forme, vous regardez maintenant l'émission qui revient avec plaisir et avec vous sur l'actualité politique de la semaine,
00:18vous connaissez le principe, hashtag et maintenant si vous souhaitez réagir autour de la table aujourd'hui, ce qui se fait de mieux sur la place de Paris.
00:26On est avec Pascal Perrineau, bonjour Pascal. Bonjour. Professeur des universités associée au centre de recherche politique de Sciences Po, votre dernier livre s'intitule
00:34« Le goût de la politique », c'est-à-dire chez Odile Jacob, merci d'être là. On salue également Blanche Leridon. Bonjour Blanche. Bonjour.
00:42Ça va Blanche ? Très bien. Vous êtes directrice éditoriale de l'Institut Montaigne, essayiste et chargée d'enseignement à Sciences Po.
00:48On vous doit le livre « Le château de mes sœurs » que vous avez publié aux éditions Les Pérégrines, merci d'être avec nous.
00:54Bonjour Juliette Mehadel. Bonjour. Vous êtes ancienne ministre, vous avez signé un impérieux besoin d'agir, c'est aux éditions de l'Observatoire, merci d'être là.
01:01Et l'immense Fabrice Dalmeida est aussi avec nous. Bonjour Fabrice. Merci Steve, merci.
01:05Historien, vice-président de l'université Panthéon-Assas, vous publiez le livre suivant « Génie du mal, comment ils font l'histoire », c'est-à-dire aux éditions Plon.
01:15Ravi de vous accueillir Charles Fabrice. C'est un bonheur. Dans cette émission, on se demandera s'il faut abroger le délit d'apologie du terrorisme.
01:22C'est en tout cas ce que demandent certains députés. On reviendra sur l'affaire Boilem Sansal, l'écrivain algérien arrêté par le régime algérien.
01:30Et on se demandera s'il faut dire merci à Anne Hidalgo pour l'ensemble de son œuvre. La maire de Paris qui a annoncé cette semaine qu'elle ne se représenterait pas à l'élection municipale de 2026.
01:40Mais d'abord, la fin du monde est-elle pour la semaine prochaine ? Je dramatise peut-être très légèrement.
01:46Mais ces derniers jours, notre monde politique a tourné plus vite que d'habitude, à tel point qu'une France sans budget, sans gouvernement et sans président n'est plus complètement inimaginable.
01:55Vous allez nous dire dans un instant ce que vous en pensez. On commence avec le premier acte du film.
02:00Une France sans budget, ça passerait d'abord par une motion de censure contre le gouvernement. Et la menace se précise. Écoutez.
02:08J'ai réaffirmé devant le Premier ministre qu'évidemment, en cas d'utilisation du 49.3, nous déclencherions de la part du Nouveau Front Populaire une motion de censure.
02:16Et que cette motion de censure pourrait faire tomber à la fois ce Premier ministre et le projet de budget injuste et inégalitaire.
02:26Si le budget reste en état, nous l'avons toujours dit. Encore une fois, nous ne prenons personne de cours.
02:31Nous avons dit la même chose depuis trois mois. Nous avons exposé qu'elles étaient pour nous des éléments non négociables.
02:39Voilà. Je crois qu'on est vraiment loyaux dans la démarche politique qui est la nôtre.
02:47À ce stade, la copie ne me convient pas. Et donc, je ferai tout pour que ce mauvais budget ne soit pas adopté.
02:54Donc, nous avons quelques jours pour qu'il soit corrigé.
02:57Pascal, on a besoin d'un petit cours de sciences politiques, s'il vous plaît. Une motion de censure, qu'est-ce que c'est ?
03:02Quelles seront les conséquences d'une éventuelle motion de censure votée la semaine prochaine ?
03:06Alors, une motion de censure, c'est un texte qui est déposé par les députés pour faire tomber le gouvernement.
03:13Comme vous le savez, comme tout le monde le sait, depuis les dernières législatives, et même avant, depuis 2022,
03:22il n'y a qu'une majorité relative et qui est de plus en plus faible au Parlement.
03:28Donc, il est aisé, si les différentes oppositions...
03:32RN, gauche, RFP ?
03:34RN, gauche, et éventuellement d'autres, se coalisent, il est aisé de faire tomber le gouvernement.
03:41Pour mettre quoi à la place ? On ne le sait absolument pas, puisqu'on n'est pas, vous le savez, en France,
03:45dans le cadre de motions de défiance constructives où on demande à ceux qui détruisent de construire quelque chose.
03:53Là, on est dans des majorités purement négatives qui peuvent déboucher, en effet, ou donner l'impression qu'on débouche de plus en plus sur l'inconnu.
04:00Et donc, il y a un risque.
04:01Blanche, la question n'est plus s'il y aura une motion de censure, mais quand celle-ci va tomber.
04:07Exactement. Alors, il faut bien expliquer que la motion de censure, elle sera dégainée dès que le Premier ministre brandira cette arme du 49-3
04:14qui doit lui permettre de faire passer les trois textes budgétaires.
04:17Parce qu'il faut bien comprendre, il y a trois textes sur lesquels doivent se prononcer les députés,
04:22que sont le projet de loi de finances pour 2025, le projet de loi pour la sécurité sociale et la loi de fin de gestion pour l'année en Corée.
04:29Donc, sur chacun de ces trois textes, si, et c'est indispensable puisqu'il sait qu'il n'a pas de majorité comme on vient de le dire,
04:35le Premier ministre Michel Barnier décide d'utiliser le 49-3, les députés ont 24 heures pour déposer une motion
04:42qui sera discutée dans les 48 heures et qui pourrait être votée.
04:45Donc, c'est vrai qu'on sait que ce 49-3, il va être manié par le Premier ministre et que, donc,
04:51s'en suivra soit la semaine prochaine, parce que dès lundi après-midi...
04:54Peut-être mercredi, on évoque une motion.
04:56Voilà, dès lundi après-midi, le texte final issu de la commission mixte paritaire sera examiné à l'Assemblée nationale par les députés.
05:04Donc, à partir de la semaine prochaine, effectivement, on entre dans une phase d'incertitude
05:08et comme le disait très justement Pascal Perrineau à l'instant, on ne sait absolument pas ce qui va se passer
05:14si ce gouvernement tombe, puisque si la motion de censure est adoptée à la majorité à l'Assemblée,
05:19il y a une obligation pour le Premier ministre de remettre sa démission au président de la République.
05:22Alors, 52% des Français déclarent être favorables à la censure du gouvernement Barnier, 48% y sont opposés,
05:28une grande majorité d'électeurs du NFP et du RN sont pour, les électeurs Ensemble et LR, ils sont très largement opposés.
05:35Juliette, vous êtes partie de ceux qui disent que, voilà, le gouvernement Barnier doit tomber,
05:39même si on n'a pas de budget, ce n'est pas grave.
05:42Moi, je ne suis pas sur une position où il faut faire tomber le gouvernement Barnier pour le faire tomber.
05:47On est quand même dans une situation, et là je me tourne un peu vers l'intérêt de la France
05:51et la position de la France en Europe et dans le monde, on est dans une situation de grande instabilité mondiale,
05:56dans une situation économique, il faut quand même se le dire, qui n'est quand même pas très bonne.
06:00Et donc, si le gouvernement Barnier tombe, ça veut dire qu'il va falloir quand même trouver les moyens de faire voter un budget
06:06pour que les fonctionnaires puissent continuer à faire leur travail, la sécurité, la santé, l'école.
06:11S'il n'y a pas de budget, qu'est-ce qui se passe ? Une France sans budget, c'est si grave que ça ?
06:14Alors, c'est quand même une situation complètement inédite, qu'on n'a jamais vécue en France.
06:18Sur le plan juridique, quels sont les outils à notre disposition ?
06:22On a commencé à chercher, certains ont évoqué ce qu'on appelle « voter le budget par douzième provisoire »,
06:27c'est-à-dire qu'en fait, chaque mois, on retourne devant le Parlement pour avoir l'autorisation de continuer à faire tourner l'État.
06:32Ça, ça n'a jamais existé ?
06:33Finalement, ça n'a jamais été fait, et donc les spécialistes du sujet, notamment la Cour des comptes, réfléchissent
06:39et il y a une possibilité qui est de faire voter ce qu'on appelle une loi spéciale,
06:43qui s'inspirerait des autorisations que le Parlement avait données l'année dernière pour le budget 2024.
06:50Et donc, fort de cette loi spéciale, le gouvernement aurait le droit de continuer à dépenser pour faire tourner la France.
06:58J'insiste sur le fait qu'on n'a pas besoin, alors qu'on est pratiquement dans une crise financière, une crise de la dette,
07:05on n'a pas besoin d'une crise politique, quelles que soient par ailleurs les erreurs politiques du présent gouvernement.
07:10Fabrice, votre voisine n'a pas l'air très inquiète, la France continuerait à tourner son budget, si je comprends bien.
07:15Oui, il y aurait un budget, les constitutionnalistes avancent différentes solutions, certains parlent d'ordonnances,
07:21enfin bref, il y a différentes solutions techniques qui pourraient être essayées pour éviter un shutdown,
07:27puisque l'idée, c'est qu'on n'est pas dans la même situation que dans la constitution américaine.
07:31Mais ce qu'il y a quand même de très frappant, c'est à quel point le monde politique est rentré dans une démarche depuis la dissolution
07:38qui est totalement, j'allais dire hors sol, par rapport à ce qui se passe dans le pays.
07:42C'est-à-dire qu'en fait, ils sont en train de construire leur micro-crise, leur micro-agitation,
07:47alors qu'effectivement, on a une situation économique qui est très tendue, on a une situation sociale qui est en train de se dégrader
07:51avec une très forte hausse de licenciements, avec un pouvoir d'achat qui reste malgré tout relativement problématique pour beaucoup de monde.
07:58Donc, il y a vraiment là quelque chose qui, moi, me paraît presque aussi délirant que ce qu'on avait dans l'Italie de la fin des années 80 et du début des années 90,
08:07c'est-à-dire au moment où, en fait, il y avait ce qu'on appelait la partitocratie, c'est-à-dire que les partis avaient pris plus de pouvoir même que le régime politique.
08:14Et on en est arrivé à un stade, alors que les gens honnissent les partis, détestent les partis,
08:19depuis la dissolution et le vote qui s'en est suivi, les partis, maintenant, gouvernent tout et détiennent tout.
08:24Et il faut en sortir de ça.
08:25Et le faiseur de roi, c'est peut-être aussi le Rassemblement national et ses 124 députés à qui il faut donner des gages.
08:32On va voir ce que Michel Barnier a déclaré ce mardi sur TF1, sur la démocratie, le chantier que souhaitent beaucoup de partis à propos de la proportionnelle.
08:41Je vais demander au professeur de sciences politiques, Pascal Perrineau, tiens, de faire un travail sur ce scrutin pour élire peut-être d'une autre manière les députés.
08:47Il rendra ce travail au printemps et nous serons prêts à en débattre.
08:51Félicitations, cher Pascal.
08:52Quelle forme va prendre cette mission ?
08:55Et est-ce que c'est fait pour donner des gages au Rassemblement national ?
08:58Non, vous savez, la question de la proportionnelle, ce n'est pas une question nouvelle.
09:03C'est une question d'ailleurs qui irrigue à peu près, sauf peut-être Hélaire, qui irrigue l'ensemble des forces qui sont représentées au Parlement.
09:13Tout le monde réclame une dose de proportionnelle.
09:16Ce n'est pas simplement le RN qui, d'ailleurs, a évolué sur le sujet.
09:19Il était plutôt favorable à une proportionnelle intégrale.
09:22Et quand on devient, bien sûr, le premier parti de France, vous voyez, on change quelque peu et on se dit, au fond, il ne faut pas oublier des phénomènes de primes majoritaires qui pourraient nous rendre service.
09:32Donc, tout cela est émouvant.
09:35Et si l'on veut réfléchir à cette affaire, d'abord, il faut faire un bilan.
09:39Un bilan des différents outils en termes de...
09:42Ce ne sont que des outils, les mêmes de scrutin.
09:44Des différents outils dont on dispose, de la proportionnelle intégrale au scrutin majoritaire en passant par les scrutins mixtes, la proportionnelle dans le cadre national, la proportionnelle...
09:53Mais ça part quand même du constat qu'il y a un problème aujourd'hui.
09:55Bien sûr. Il y a un problème.
09:56À quoi ça sert un mode de scrutin ?
09:58Ça sert à deux choses.
10:00Il faut bien tenir les deux bouts de la chaîne.
10:02Ça sert à représenter la diversité des électeurs et même les petits électeurs.
10:07Ah, on a le droit à une représentation. Très bien.
10:10Et puis, ça sert aussi, et ça ne doit pas l'oublier,
10:13ça sert, devant les électeurs, à dire, voilà, telle ou telle coalition est susceptible de gouverner dans tel ou tel type de dispositif.
10:23Il faut tenir les deux bouts de la chaîne.
10:25Et je m'efforcerai, dans la réflexion qui sera la mienne, avec ceux qui m'entoureront,
10:30eh bien, je m'efforcerai de tenir ces deux bouts de la chaîne
10:34et de trouver un mode de scrutin qui soit adapté au contexte politique qui est le nôtre,
10:40qui est celui d'une diffraction et d'un éclatement politique,
10:44sachant qu'il ne faut pas tout attendre d'un mode de scrutin.
10:47Oui, et ni peut-être du gouvernement.
10:49Je vais vous montrer ce sondage.
10:50Dans le cas d'une démission du gouvernement Barnier provoquée par une éventuelle motion de censure,
10:5469% des Français sont favorables à la nomination d'un gouvernement technique
10:59composé d'experts, des personnalités qui ne sont pas précisément issues d'un parti politique.
11:04C'est quoi un gouvernement technique, Blanche ?
11:06Un gouvernement technique, ce serait l'idée, comme l'a connu l'Italie à deux reprises ces dernières années,
11:13de nommer non pas des politiques mais des techniciens, c'est-à-dire...
11:17Mais ça existe des gens qui n'ont pas les mains dans la politique.
11:20Alors non, je crois qu'il y a toujours une intention politique,
11:23et notamment dans un budget qui est un objet extraordinairement politique.
11:26Mais moi je crois que s'interroger sur la nature, l'identité du prochain gouvernement et du prochain Premier ministre
11:34est en réalité assez vain dans la mesure où déjà le pouvoir de nomination du Président de la République
11:41est parfaitement discrétionnaire, donc rien ne l'interdit demain de renommer Michel Barnier.
11:45Attendez, si le gouvernement tombe, si l'Assemblée renverse Michel Barnier,
11:50Michel Barnier peut rester quand même Premier ministre.
11:52Il faut que le Président de la République accepte sa démission, puisqu'il doit la lui donner,
11:56mais le Président de la République ne va pas d'emblée...
11:58Par exemple, je crois que le général de Gaulle lui-même, quand il y avait eu, on le sait...
12:02C'est en 1962.
12:03En 1962, la censure qui avait été votée contre son Premier ministre, celui-ci lui avait remis sa démission,
12:08il ne l'avait pas acceptée tout de suite, il avait attendu plusieurs jours avant de l'accepter.
12:13Mais là où je voudrais revenir sur ce qu'a dit Fabrice Dalméda sur le pouvoir des partis,
12:17pour moi les partis n'ont aucun pouvoir, et c'est précisément ça le problème,
12:20là qu'est-ce qu'on voit ? Ils ont un pouvoir de nuisance, ça c'est sûr,
12:24mais ils n'ont pas de pouvoir d'agir aujourd'hui.
12:26Et je trouve que ce qui est symptomatique à l'Assemblée nationale,
12:28et aucun d'ailleurs n'est en capacité aujourd'hui de faire des choses,
12:31la niche d'hier, la journée parlementaire du groupe LFI,
12:35où on a vu un mouvement massif d'obstruction, vous savez, c'est cette volonté...
12:39Contre la réforme des retraites.
12:40Voilà, de ne pas faire avancer les débats.
12:42Donc en fait, il y a une forme d'impuissance pour moi du politique,
12:45qui est assez flagrante et sous nos yeux...
12:47Alors, pardon, impuissance du politique, oui,
12:50mais justement parce que les partis détiennent le pouvoir aujourd'hui.
12:53Et justement, les partis ont toujours détenu un pouvoir négatif,
12:59c'est ce qui fait qu'ils ont bloqué l'Italie.
13:01Et si je finis juste ça, pourquoi est-ce qu'aujourd'hui,
13:03je pense que les Français justement, on le voit,
13:05n'en peuvent plus et n'en veulent plus des partis ?
13:08Il n'y a plus de membres dans les partis, il n'y a plus personne.
13:10Il n'y a même plus d'unité au sein des partis.
13:12Renaissance c'est pratiquement rien, le plus gros parti ce serait quoi ?
13:15C'est presque personne, donc il faut quand même...
13:17On va demander quand même à une politique, Juliette.
13:19On a quand même, je mettais dans une seconde,
13:21mais on a quand même une situation où on n'a jamais vu des partis aussi faibles
13:25revendiquer autant de positions de pouvoir.
13:28C'est juste pas possible.
13:29C'est pour ça que les gens veulent en sortir.
13:30Donc il y a un différence entre le pouvoir revendiqué
13:32et le pouvoir qu'ils détiennent véritablement sur la capacité à agir.
13:35Juste sur cette histoire de gouvernement technique,
13:37est-ce qu'il y a une alternative à cet éventuel gouvernement technique
13:40si le gouvernement Barnier venait à tomber, Juliette ?
13:42Est-ce que la gauche peut présenter quelqu'un ?
13:44Il y a toujours une alternative.
13:46Il ne faut pas penser qu'on est dans des situations sans réponse.
13:49Moi je tiens quand même à dire que la Ve République a le mérite
13:52de nous permettre, grâce au 49.3 peut-être,
13:55grâce quand même à la prime majoritaire actuelle,
13:58a le mérite de nous permettre de donner au gouvernement le pouvoir
14:01de trouver des solutions pour que le pays continue de tourner.
14:04La situation dans laquelle nous ont mis aujourd'hui les partis politiques,
14:07c'est en effet qui donne le sentiment aux Français
14:09d'avoir capturé l'intérêt général au service des intérêts partisans.
14:13Pourquoi ? Parce qu'ils visent la prochaine élection législative.
14:16A cet égard, introduire une dose de proportionnelle aujourd'hui
14:21est un leurre parfait.
14:23Parce qu'on voit très bien que la Ve République actuelle,
14:25dans son système de fonctionnement actuel,
14:27permet aux partis de s'exprimer à l'Assemblée nationale
14:31et permet même de nous placer dans la situation
14:33comme si nous étions en IVe République,
14:35puisqu'on est en train de se demander si la semaine prochaine
14:37nous aurons un gouvernement comme l'Italie des années 80,
14:41où on va se rendre compte qu'à chaque fois
14:43que Marine Le Pen et la France Insoumise vont appuyer sur le bouton,
14:46le gouvernement va sauter.
14:48Ça va affaiblir nos institutions.
14:49Donc on va se retrouver exactement dans la même situation
14:51qu'en IVe République, où on aura des gouvernements faibles.
14:54Et c'est exactement le régime des partis,
14:56partis qui aujourd'hui sont en effet coupés de l'intérêt général.
15:00Une France sans budget, sans gouvernement.
15:02Faut-il aussi imaginer une France bientôt sans présidence ?
15:05En tout cas, une petite musique qui prend de l'ampleur.
15:08Le RN et les Insoumis mettent la pression sur Emmanuel Macron
15:11pour qu'il s'en aille et désormais même des élus centristes s'y mettent.
15:15Écoutez.
15:17Il n'y aura pas de chaos du point de vue budgétaire.
15:20Le problème, c'est le chaos politique qui a été déclenché par le Président.
15:25Comment on sort de ce chaos ?
15:27La seule solution, ce serait une démission du Président.
15:30Mais ceci, c'est à lui qu'il importe de prendre cette décision
15:34ou de ne pas la prendre.
15:36C'est un scénario qui commence à prendre l'ampleur, cher Pascal,
15:38cette histoire de la démission d'Emmanuel Macron.
15:41Je vais vous montrer, parce qu'il y a eu d'autres qui appellent à la démission d'Emmanuel Macron.
15:45C'est le cas de Jean-Luc Mélenchon, de Sébastien Chenu, du RN,
15:48mais aussi, et peut-être plus surprenant, de Jean-François Copé,
15:51ancien patron des LR, aujourd'hui maire de Meaux.
15:53Il n'y a qu'Emmanuel Macron qui ne s'est pas rendu compte,
15:55mais il va bien falloir qu'à un moment ou un autre,
15:57ses amis ou ceux qui l'aiment bien le lui disent,
15:59qu'il ne peut pas tenir jusqu'en 2027.
16:01Il n'y a qu'une solution, c'est une nouvelle élection présidentielle,
16:04il faut qu'elle soit anticipée.
16:06Est-ce que la démission d'Emmanuel Macron est une solution à cette crise politique ?
16:10Je ne suis pas sûr qu'une nouvelle élection présidentielle,
16:13anticipée, apporte des éléments de réponse
16:16qui permettraient au pays de sortir de la crise.
16:20C'est une éventualité,
16:23ça n'est pas du tout une voie sûre pour sortir de la crise.
16:29Alors, vous savez,
16:31on parle beaucoup de faire tomber le gouvernement,
16:33mais en fait, tout le monde est en train d'essayer d'atteindre,
16:36au travers du Premier ministre,
16:38le Président de la République.
16:40Le Président de la République, dans la Ve République,
16:42il n'est pas responsable politiquement devant l'Assemblée.
16:45Donc, tout le monde vous explique en ce moment,
16:47ah oui, on va faire tomber Barnier,
16:49mais on n'en veut pas tellement à Michel Barnier.
16:51En fait, c'est le Président qui est visé pour vous le faire tomber.
16:54Et en fait, quand vous écoutez attentivement
16:57la gauche et les filles,
17:00le RN,
17:02vous avez l'impression, en effet,
17:04qu'il y a une espèce de stratégie à deux temps,
17:08sans réfléchir véritablement
17:10à ce que pourrait donner,
17:12dans quelques mois,
17:14une présidentielle dans le contexte actuel.
17:17C'est-à-dire que la polarisation,
17:19l'hystérisation du débat
17:21pourrait, j'allais dire, atteindre le sommet,
17:24parce qu'un second tour Jean-Luc Mélenchon-Marine Le Pen
17:29n'est pas du tout impossible.
17:31Ceux qui participent éventuellement
17:35à la mise en cause du dispositif actuel,
17:38ils pourront se retrouver avec quelque chose
17:41qu'ils ne désirent absolument pas voir se mettre en place.
17:44Est-ce qu'une élection présidentielle anticipée est possible, Juliette ?
17:48Dans les semaines et les mois qui viennent.
17:50Une élection présidentielle anticipée est toujours possible
17:51si le Président de la République décide de démissionner.
17:53D'abord, je ne crois pas que ce soit son intention.
17:55Mais si c'est la seule solution, c'est ça ma question.
17:57Est-ce que c'est la seule solution aujourd'hui pour sortir de la crise ?
17:59Non. D'abord, moi, je respecte les échéances.
18:02Ce qui nous protège, c'est de respecter l'État de droit.
18:05On a un président qui a été élu en 2022.
18:07Il faut respecter les échéances,
18:09ou alors à ce moment-là, ça devient n'importe quoi.
18:11Deuxièmement, il y a aujourd'hui une partie...
18:13C'était intéressant, juste après la dissolution de la phrase que vous venez de prononcer.
18:15Il y a une partie, bien sûr,
18:17mais le Président a absolument le droit
18:19et de dissoudre et de démissionner.
18:21C'était juste que la maxime s'appliquait magnifiquement.
18:23Absolument, sauf qu'il y a aujourd'hui...
18:25Toute la classe politique n'est pas représentée
18:27par la France insoumise et par le Rassemblement national.
18:29Il y a quand même aujourd'hui
18:31des sociodémocrates
18:33de la gauche républicaine.
18:35Il y a même une droite républicaine, même s'ils ne sont pas tous d'accord entre eux,
18:37qui respecte le cadre institutionnel,
18:39qui respecte la Ve République.
18:41Et je ne crois pas aujourd'hui
18:43qu'une démission du Président, alors que la France
18:45est menacée par des forces extérieures,
18:47à la fois sur le terrain international
18:49avec une guerre à nos portes
18:51et sur les marchés financiers.
18:53Je ne crois pas que ce soit la plus...
18:55Vous ouvrez en rien la question
18:57de cet immense clivage et polarisation
18:59au sein de l'Assemblée, puisque même s'il y avait
19:01une nouvelle élection présidentielle, l'Assemblée
19:03restera la même au moins jusqu'en septembre,
19:05parce qu'on ne pourra pas dissoudre avant
19:07l'été prochain.
19:09Ce qui est le nœud du problème aujourd'hui
19:11ne pourra en aucun cas être résolu
19:13par une démission présidentielle.
19:15À moins de s'appuyer sur le Sénat, parce qu'on est au Sénat actif
19:17bien qu'ici le Sénat est un pôle
19:19de stabilité, d'ailleurs peut-être que
19:21le projet de loi de financement de la Sécurité sociale
19:23aurait pu être d'abord adopté par ce Sénat.
19:25Et en cas de démission d'Emmanuel Macron, c'est Gérard Larcher
19:27qui devient président, c'est ça ? Par intérim, effectivement.
19:29Mais en fait, le fond de l'affaire
19:31c'est que pour relégitimer un système politique
19:33et partisan, il faut du vote.
19:35Et il faut beaucoup de votes.
19:37C'est ce qui s'est passé en Grèce, c'est ce qui s'est passé
19:39en Italie au début des années 90 pour réformer le système
19:41et c'est ce qui s'est passé chez nous
19:43au début de la Ve République. Il fallait plusieurs votes.
19:45On a eu beaucoup de référendums au début de la Ve République.
19:47On l'a oublié. Il n'y a pas eu que le référendum constitutionnel.
19:49Il y a eu le référendum d'autodétermination.
19:51Il y a eu des élections législatives.
19:53Il y a eu même, sous une forme un peu particulière,
19:55l'élection du président de la République
19:57en 1959 avec des hauts représentants.
19:59Donc on a besoin aujourd'hui
20:01d'avoir une multiplication du vote.
20:03Et en fait, on est paralysé à la fois par la Constitution
20:05qui nous bloque pendant un an et
20:07par les choix d'Emmanuel Macron.
20:09Donc il y a une responsabilité.
20:11Charles de Consonne dit qu'il est responsable
20:13du chaos actuel. Vous êtes d'accord avec ça ?
20:15Par la dissolution, si.
20:17La dissolution a créé ça.
20:19Mais il faut du vote.
20:21Et à un moment donné,
20:23il faut qu'on puisse voter plusieurs fois.
20:25Mais à ce moment-là, qu'il fasse.
20:27S'il ne veut pas démissionner, je pense qu'il y a peut-être une solution
20:29qui peut être par le référendum. Il peut poser des questions
20:31qui soient des questions institutionnelles,
20:33qui permettent aux Français de se décider fortement.
20:35Très rapidement, Juliette, on établit sur ce thème.
20:37Moi, je dis simplement que ceux qui sont ni France Insoumise,
20:39ni Rassemblement National, ont-ils un candidat unique
20:41capable de gagner ? La réponse est non.
20:43Donc, je pense que non seulement on respecte les séances,
20:45mais ensuite, on laisse le temps, notamment à la gauche républicaine,
20:47Bernard Cazeneuve s'est exprimé,
20:49et François Hollande aussi,
20:51on lui laisse le temps de s'organiser et d'amener une solution
20:53pour le pays. Charles de Consonne n'a pas de solution.
20:55On avance. Faut-il abroger le délit d'apologie
20:57du terrorisme ? Une proposition de loi a été déposée
20:59en ce sens par le député
21:01de la France Insoumise, Hugo Bernalicis.
21:03Voici comment il justifie ce qu'il considère
21:05être une instrumentalisation
21:07de la lutte antiterroriste
21:09en son nom. Des manifestations,
21:11des conférences, des expressions publiques
21:13ont été interdites, empêchées,
21:15étouffées. Il considère que la loi votée en 2014
21:17porte atteinte à la liberté
21:19d'expression. Rapidement, la proposition
21:21des Insoumis a provoqué un
21:23tollé dans la classe politique. Écoutez.
21:25Oui, honte à ceux qui
21:27pactisent quand ils battent le pavé
21:29avec les islamistes, quand
21:31ils refusent de qualifier le Hamas et le Hezbollah
21:33de terroristes. Et honte,
21:35mesdames et messieurs, chers amis,
21:37honte à ceux qui font honte à la France
21:39et qui, désormais,
21:41dépassent toutes les bornes puisqu'ils viennent
21:43de déposer à l'Assemblée nationale,
21:45sur le bureau de l'Assemblée nationale,
21:47cette proposition de loi
21:49pour abroger le délit
21:51d'apologie de terrorisme.
21:53Non, ce n'est pas cela la France.
21:55Ce n'est pas cela, je le dis aussi,
21:57ce n'est pas cela la gauche française.
21:59Pascal, quelle a été votre réaction
22:01quand vous avez vu cette proposition des Insoumis
22:03d'abroger le délit d'apologie du terrorisme ?
22:05Je me suis dit deux choses.
22:07La provocation continue,
22:09la stratégie de tension permanente
22:11continue.
22:13C'est une politique constante
22:15de la part des Insoumis.
22:17Et,
22:19comment dire, en tant que citoyen,
22:21plus qu'en tant qu'observateur,
22:23j'ai été quelque peu indigné.
22:25Je trouve que choisir
22:27ce moment où le terrorisme
22:29est une réalité que vivent tous les Français
22:31depuis des mois,
22:33pour proposer
22:35l'abrogation
22:37de la loi de novembre,
22:39je crois, 2014,
22:41qui renforçait la répression
22:43du délit d'apologie du terrorisme,
22:45c'est un petit côté indécent.
22:47Justement, j'ai fait un petit topo sur ce délit.
22:49Le délit d'apologie du terrorisme a été inscrit
22:51dans le code pénal en novembre 2014
22:53par le ministre de la Terre de l'époque,
22:55Bernard Cazeneuve. Avant cela, l'infraction
22:57existait bien mais relevait du droit
22:59de la presse, les peines étaient un peu moins sévères.
23:01Aujourd'hui, la jurisprudence
23:03estime que l'apologie du terrorisme consiste
23:05à présenter un acte de terrorisme
23:07ou son auteur sous un jour favorable,
23:09peine encourue, 5 ans d'emprisonnement
23:11et 75 000 euros d'amende.
23:13Blanche, il faut peut-être se remettre dans le contexte de l'époque.
23:15À l'époque, il y avait un vrai besoin
23:17de légiférer sur la question.
23:19Exactement. En 2014, quand le législateur
23:21décide de s'emparer de cette question-là,
23:23on est dans une progression très importante
23:25de l'État islamique et notamment
23:27de sa présence sur
23:29les réseaux sociaux et de campagnes
23:31visant à recruter un certain nombre de jeunes,
23:33y compris en France.
23:35On a les risques d'attentats
23:37qui progressent énormément
23:39et donc il y a cette volonté
23:41d'avoir un arsenal
23:43juridique qui permette
23:45de juger plus vite
23:47les crimes d'apologie du terrorisme
23:49qui a d'abord été créé en 2006 et qui, effectivement,
23:51est rentré dans le loi commun
23:53en 2014 et on l'a vu d'ailleurs dans les chiffres
23:55puisqu'il y a eu très peu de condamnations
23:57à partir des années 2010, 2011, 2012
23:59et puis on observe un pic à partir des années
24:012013 avec, je crois...
24:032016.
24:052016, pardon, oui, avec plus de 400
24:07condamnations cette année-là
24:09où on était vraiment en plein
24:11dans cette poussée
24:13terroriste
24:15en France et notamment
24:17d'attraction à l'égard de l'État islamique
24:19et de Daech. Juliette, vous avez été secrétaire
24:21d'État à cette période, 2016.
24:23Cette loi, elle a permis de faire
24:25beaucoup de choses aussi, de lutter vraiment
24:27contre le terrorisme, contre l'apologie
24:29du terrorisme ? Elle avait d'abord une portée
24:31symbolique fondamentale. Moi, je me suis occupée
24:33des victimes de terrorisme et il fallait
24:35bien que la République dise que
24:37ces actes-là étaient non seulement
24:39répréhensibles mais que toute
24:41présentation sous un jour positif
24:43du terrorisme était une insulte
24:45à la République et serait sanctionnée pénalement.
24:47Sur la portée symbolique,
24:49c'est fondamental. Donc cette proposition
24:51que font les Insoumis, c'est une insulte pour
24:53toutes les victimes du terrorisme. C'est comme si
24:55le Bernacillis voulait
24:57qu'on puisse dire demain
24:59« Oh, c'est formidable, les attentats
25:01de Nice, c'est une bonne chose
25:03pour la France ». Donc c'est absurde,
25:05c'est insultant, c'est indigne
25:07et puis le deuxième point, c'est que
25:09maintenant, ça menace aussi l'avenir
25:11parce qu'au fond, les Insoumis sont en train
25:13de vouloir créer une espèce de frontière très floue
25:15entre l'expression
25:17d'un point de vue politique
25:19et tout ce qui est
25:21hors la loi, hors la République.
25:23C'est la stratégie de la destruction
25:25de la République, de l'intérieur.
25:27Sur le fond, par exemple, le magistrat
25:29antiterroriste Marc Révédit, qui était favorable
25:31en 2014 à la création d'un nouveau
25:33délit spécifique, dénonce aujourd'hui
25:35un usage totalement dévoyé
25:37de cette loi de 2014.
25:39Il y a eu des dérives quand même, Fabrice, sur le fond.
25:41Là, on parle vraiment du fond.
25:43J'ai eu quelques cas de syndicalistes
25:45et puis il se trouve qu'il y a des intervenants
25:47politiques qui font l'objet de poursuites
25:49à ce titre. Il me semble que
25:51la présidente du groupe parlementaire
25:53de la France insoumise...
25:55Il y a Mathilde Panot et notamment la députée LFI, Rima Hassane,
25:57qui ont été convoquées par la police.
25:59Ce qui explique aussi peut-être
26:01l'émotion particulière de la France insoumise.
26:03Ce qui est intéressant, c'est de leur placer
26:05tout ça dans la très longue durée. On a eu une autre
26:07crise terroriste très grave à la fin
26:09du XIXe siècle, qui était celle des anarchistes.
26:11En 1893-1894,
26:13on a voté des lois anti-anarchistes,
26:15anti-terroristes, en fait, à l'époque,
26:17qui ont été rapidement qualifiées par la gauche
26:19de loi scélérate. Pourquoi ? Parce que la police
26:21profitait du fait qu'elle tapait
26:23sur les anarchistes pour perquisitionner
26:25chez les socialistes, bloquer des journaux socialistes,
26:27etc. Et donc la gauche socialiste
26:29était très émue. Et au fond, c'est un petit peu
26:31la même chose. C'est-à-dire qu'il y a l'usage
26:33qu'on fait de la loi, et il y a la loi. La loi, comme l'a dit
26:35Juliette Méadel, elle pose un principe
26:37qui est au fond quelque chose d'assez sacré
26:39pour nous, qui est l'idée qu'on ne va pas
26:41défendre le terrorisme
26:43quel qu'il soit. Et puis, en même temps, dans l'application,
26:45parfois, il y a un petit peu de débordement.
26:47Mais au fond... C'est juste un problème d'application,
26:49d'interprétation de la loi. Oui, mais ça finit par se régler
26:51de la même manière que les lois scélérates, finalement,
26:53elles sont rentrées dans les mœurs
26:55et on a retrouvé le lit normal
26:57de la vie politique. Je pense qu'on va
26:59retrouver le lit normal de la vie politique. Mais on n'est pas encore
27:01sortis de notre crise terroriste. Parce que,
27:03je suis désolé de le dire, mais à peu près
27:05tous les trois mois, il y a encore un attentat,
27:07quelqu'un qui se fait blesser au couteau,
27:09tué au couteau, etc.
27:11Donc on n'est pas sortis de la crise terroriste.
27:13Il faut bien garder présent à l'esprit que
27:15si on a mis ce cadre-là, c'est aussi
27:17parce qu'on est face à un danger très particulier.
27:19Et il y a un contexte aussi particulier pour la période allant du 7 octobre
27:212023 au 23 avril 2024,
27:23le parquet de Paris a recensé
27:25386 signalements
27:27et plaintes pour apologie du terrorisme
27:29en lien avec le conflit
27:31au Proche-Orient. Pascal, ça traduit quoi ?
27:33C'est l'augmentation, je vais le dire comme ça, du soutien
27:35au Hamas ou une instrumentalisation
27:37de cette procédure ? Qu'est-ce que ça traduit, ces chiffres ?
27:39Ce sont des noces
27:41étranges, mais quand vous regardez ça
27:43sur le long terme, qui ont du sens,
27:45du rapprochement entre
27:47certains éléments de la gauche, et en particulier
27:49la gauche de la gauche, et l'islamisme
27:51dans ce qu'il a de plus dur.
27:53C'est ce qu'on appelle
27:55l'islamo-gauchisme.
27:57Ça faisait ricaner certains, là,
27:59vraiment, ça ne fait ricaner plus personne.
28:01Pour vous, il n'y a pas d'instrumentalisation de la procédure ?
28:03Mais pas du tout, il est à l'œuvre, cet islamo-gauchisme.
28:05Il suffit de regarder de multiples
28:07incidents, on voit bien comment
28:09et historiquement,
28:11ça a été le cas, il y a toujours une partie
28:13du mouvement révolutionnaire, disait-on à l'époque,
28:15qui a flotté avec
28:17l'islamisme le plus radical, en disant
28:19voilà, toutes les luttes des dominés,
28:21que ce soit dans le monde musulman
28:23ou dans le monde européen, doivent trouver
28:25leur point de convergence. Et vous avez encore
28:27des effets de ce type de culture,
28:29en effet, qui font des ravages
28:31dans la tête de certains
28:33députés insoumis, je ne dirais pas
28:35tous les députés insoumis, mais chez certains
28:37députés insoumis, c'est totalement...
28:39Alors, il y a peut-être aussi des exagérations.
28:41Je vais vous montrer cet exemple qui est donné
28:43par les insoumis pour justifier la brogation.
28:45Ce responsable de la CGT,
28:47vous en parliez tout à l'heure, Fabrice, ce responsable de la CGT
28:49qui, trois jours après le 7 octobre,
28:51avait diffusé ce tract,
28:53disant que les horreurs de l'occupation illégale
28:55israélienne se sont accumulées. Depuis
28:57samedi 7 octobre, elles reçoivent les réponses
28:59qu'elles ont provoquées. Cette phrase lui a
29:01valu une condamnation pour apologie du terrorisme
29:03à un an de prison, avec sursis.
29:05Il y a quand même, là, peut-être une exagération.
29:07Alors, c'était une première instance, il a fait appel,
29:09mais est-ce que là, il n'y a pas une petite
29:11dérive, Juliette ?
29:13D'abord, la justice suit son cours, il y a appel,
29:15et donc l'indignation aurait pu
29:17être légitime si
29:19la Cour de cassation avait
29:21elle-même confirmé cette condamnation.
29:23En dernière instance, oui.
29:25Donc là, il y a quand même toute une procédure juridique,
29:27judiciaire, il y a des principes... Bon,
29:29premier point. Deuxième point. Quand,
29:31trois jours après les attentats,
29:33eh bien, les attentats du 7 octobre
29:35en Israël, il y a
29:37certains responsables politiques à gauche
29:39qui contextualisent
29:41l'attaque. C'est comme si
29:43on disait aux victimes de terrorisme,
29:45vous êtes mortes, vous avez été
29:47assassinées, on a égorgé
29:49vos femmes, mais vous l'avez bien cherchée.
29:51Vous voyez cette rhétorique ? C'est
29:53insoutenable. Donc,
29:55moi, je dis exactement ça, c'est que
29:57les Insoumis sont en train de continuer
29:59à diffuser l'idée que la violence
30:01est légitime et qu'on peut
30:03tuer parce qu'on n'est pas d'accord. Eh bien, ça,
30:05c'est le totalitarisme et ce n'est pas les valeurs
30:07de la République française. – Autre thème, l'affaire
30:09Boilem-Sensal, le 16 novembre
30:11dernier, l'écrivain qui a récemment obtenu
30:13la nationalité française est arrêté
30:15à l'aéroport d'Alger. Une arrestation confirmée
30:17la semaine dernière par
30:19l'agence publique d'État Algérie Press
30:21Service qui donne les motifs de l'incarcération
30:23de celui qu'elle appelle
30:25le pantin du révisionnisme
30:27anti-algérien. On va voir l'explication
30:29officielle qui est donnée par l'agence.
30:31La France macronito-sioniste
30:33qui s'offusque de l'arrestation de Sensal
30:35n'a toujours pas déclaré au monde
30:37si elle a la souveraineté nécessaire de pouvoir
30:39arrêter Benjamin Netanyahou si
30:41jamais il se pointait à l'aéroport Charles de Gaulle.
30:43La France qui légifère à tour de bras
30:45sur les lois mémorielles, surtout
30:47quand il s'agit du révisionnisme anti-juif
30:49ne devrait-elle pas plutôt condamner
30:51Sensal pour sa tentative de nier l'existence
30:53même de la nation algérienne ?
30:55Depuis, Sensal, 75 ans,
30:57a été placé sous mandat de dépôt.
30:59Il encourt la réclusion à perpétuité.
31:01Et côté français, cette affaire est prise
31:03très au sérieux.
31:05La détention d'un écrivain
31:07français sans fondement
31:09est tout simplement inacceptable.
31:11Alors, dans l'immédiat, les services
31:13de l'État sont pleinement mobilisés
31:15à Alger comme à Paris
31:17pour suivre la situation
31:19de Boilem Sensal et lui permettre d'accéder
31:21à la protection consulaire
31:23qui est prévue par le droit.
31:25Fabrice, pourquoi Sensal déplait tant
31:27au pouvoir algérien ?
31:29Il y a une partie de son œuvre
31:31et c'est un opposant, on peut le dire,
31:33à ce régime qui est un régime kleptocratique.
31:35C'est une clique qui est au pouvoir
31:37qui a pris le pouvoir
31:39au début des années 60 en 1962
31:41en massacrant notamment les maquisards
31:43qui s'étaient battus pour
31:45la libération de l'Algérie.
31:47C'est cette fameuse armée des frontières
31:49qui depuis n'a pas quitté le pouvoir en Algérie
31:51et domine sous la forme
31:53d'une dictature.
31:55Après, moi,
31:57pourquoi je me suis mobilisé particulièrement,
31:59c'est que nous, on est le pays
32:01des écrivains.
32:03On est le pays où depuis en gros
32:05le XVIIe siècle, on a essayé de sortir
32:07les écrivains des prisons.
32:09On a essayé de les sortir de la Bastille,
32:11on a eu Voltaire, on a essayé
32:13de les réhabiliter, on a eu Zola.
32:15Quand on voit un pouvoir politique
32:17arrêter un écrivain,
32:19on a une émotion particulière
32:21et en l'occurrence, voilà, c'est pour ça
32:23que je défends la figure de Boalem-Sensal
32:25parce qu'il n'y a pas de raison
32:27de mettre quelqu'un en prison pour ses écrits
32:29et on n'est pas dans le cadre là
32:31justement de l'atteinte au sacré.
32:33Voilà, il discutait
32:35justement de la question des frontières
32:37entre l'Algérie et le Maroc, c'est ce qu'il y a
32:39le plus des plus, je crois, au pouvoir algérien.
32:41Vous êtes écrivaine donc, ça vous choque aussi
32:43cette arrestation d'un écrivain ?
32:45Bien sûr, et ce que je trouve intéressant aussi
32:47c'est quand on regarde l'œuvre de Boalem-Sensal
32:49en son intégralité, donc son premier roman
32:51qui est publié en 1999, Le serment des barbares
32:53était déjà un brûlot
32:55contre l'autoritarisme
32:57du régime
32:59et donc, en réalité, c'est pas tant
33:01son propos à lui qui a évolué parce qu'il a toujours
33:03été extrêmement
33:05fort et vindicatif
33:07à l'égard de ce régime là
33:09c'est plutôt le régime lui-même
33:11qui a évolué et puis la dégradation avec la France
33:13il faut le dire, la relation
33:15avec la France qui s'est considérablement
33:17dégradée et puis il y a eu deux événements
33:19récents qui n'ont pas
33:21amélioré les choses, le premier c'est le prix Goncourt
33:23attribué à Kamel Daoud
33:25qui a été très mal pris, semble-t-il,
33:27par les autorités algériennes et puis aussi
33:29le déplacement du Président de la République
33:31au Maroc avec ce dossier brûlant,
33:33vous le savez, du Sahara
33:35occidental, donc il y a là effectivement
33:37une question qui mobilise
33:39beaucoup, qui mobilise beaucoup les intellectuels
33:41moi je suis frappée de voir la mobilisation, vous savez,
33:43Jean-Christophe Ruffin a demandé à ce que
33:45l'armée française en urgence se réunisse
33:47pour voter l'intégration de Boilem-Sensal,
33:49je ne suis pas sûre que ce soit le type de message
33:51qui puisse être utile ou même
33:53ça peut peut-être même envenimer la situation, c'est très
33:55compliqué de se rendre compte quels sont les outils
33:57dont on dispose qui sont aujourd'hui
33:59propices à
34:01sa libération mais c'est effectivement une situation
34:03qui est très préoccupante et il semble être
34:05un peu la victime collatérale de cette dégradation
34:07franco-algérienne
34:09Est-ce que c'est ça finalement
34:11le point, le central
34:13de cette arrestation
34:15Il a obtenu la majorité française il y a quelques mois
34:17C'est ça en 2024, c'est la dégradation
34:19et finalement cette arrestation s'est aussi faite
34:21pour embêter le pouvoir français, pour embêter la France
34:23le gouvernement Emmanuel Macron
34:25Vous voyez dans les slogans de l'Algérie
34:27de l'agence de presse algérienne
34:29je crois, j'ai noté ça tout à l'heure
34:31le pouvoir
34:33macronito-sioniste
34:35On peut peut-être le revoir
34:37Les grandes orgues sont sorties
34:39et c'est la parole officielle
34:41de l'Algérie, donc on voit bien comment
34:43et ça vient d'être dit, toute une série
34:45d'éléments, d'évolutions aussi dans la politique
34:47française, en particulier
34:49vis-à-vis du Maroc
34:51et de la question du Sahara occidental
34:53ont profondément
34:55agacé
34:57le pouvoir algérien
34:59qui s'en prend non seulement, mais c'est normal
35:01j'allais dire presque dans une dictature
35:03très
35:05soumise également à
35:07un certain type d'islamistes
35:09qui s'en prend pas simplement à l'intellectuel
35:11et au romancier, mais aussi
35:13aux citoyens français
35:15c'est un citoyen français, Boalem Sansal
35:17Et c'est pour ça aussi qu'il a été arrêté, s'il n'avait pas eu la nationalité française
35:19Mais bien sûr, je crois aussi
35:21peut-être pas
35:23une condition nécessaire, mais pas suffisante
35:25mais je crois que
35:27ça aggrave son cas, en effet
35:29le fait qu'il soit un citoyen français
35:31mais cela exige de la part
35:33de tous les français
35:35et on le voit dans la pétition
35:37qui a été initiée autour de la revue politique
35:39et parlementaire, il y a
35:41absolument des intellectuels, des romanciers
35:43venus de tous les horizons
35:45mais également des politiques qui viennent de gauche
35:47de droite et d'ailleurs
35:49et c'est très bien, il faut faire...
35:51Mais est-ce que c'est suffisant ? Est-ce que la mobilisation politique
35:53de tous les bords est suffisante aujourd'hui, Juliette ?
35:55Non, puisqu'il est toujours
35:57emprisonné, donc il faut
35:59continuer avec beaucoup d'énergie, il faut que ça
36:01irrigue, parce qu'au fond, qu'est-ce que
36:03c'est le débat ? C'est le débat de la liberté
36:05de l'expression, des lumières
36:07de ce que la France incarne depuis le XVIIe siècle
36:09comme l'a dit Fabrice, contre
36:11la vision obscurantiste
36:13et totalitariste
36:15d'un autre monde, un autre monde que certains
36:17résument dans le Grand Sud
36:19en essayant de tendre un peu
36:21l'opposition entre deux modèles
36:23mais je crois que notre modèle, effectivement, notre modèle
36:25démocratique, républicain, notre modèle
36:27des lumières qui, en ce moment
36:29est soumis à des assauts idéologiques profonds
36:31y compris dans les universités, c'est un modèle
36:33qu'il faut défendre et toute la classe
36:35politique française, toute la classe
36:37politique française doit le défendre, parce que c'est
36:39une question d'air que l'on respire
36:41et de liberté. – Certains découvrent peut-être
36:43Boulême Sans Sale à l'occasion de cette affaire, mais c'est un immense
36:45écrivain, on l'a déjà dit, très engagé
36:47contre le régime de son pays natal, l'Algérie
36:49où il a décidé de continuer à vivre malgré
36:51la censure et le menace, c'est un auteur
36:53très offensif aussi, il faut le dire, contre l'islam
36:55politique, écoutez-le en 2015
36:57au moment de la publication de son livre
36:592084 qui a obtenu le grand prix
37:01du roman de l'Académie française.
37:03– En Occident, on voit
37:05que
37:07
37:09déjà
37:11la présence, la présence physique
37:13de l'islamisme est là,
37:15il y a une vingtaine
37:17d'années, des filles
37:19en voile, c'était inimaginable,
37:21on voyait une, ça faisait l'événement,
37:23je pense que c'est banal, c'est courant,
37:25les barbus, c'est courant,
37:27le commerce halal, c'est courant.
37:29– En Algérie,
37:31beaucoup s'insurgent contre la mobilisation
37:33des médias français et de la classe politique
37:35française pour défendre Boalem Sansal,
37:37regardez ce que déclare sur X l'ancien ministre
37:39de la Culture, Abdelaziz Rahabi,
37:41Boalem Sansal réhabilite le récit colonial
37:43et ses contre-vérités historiques et ne mesure pas
37:45à quel point il est irrespectueux
37:47du sentiment national, il sait aussi que son
37:49arrestation le servira et desservira
37:51l'image de l'Algérie
37:53à l'étranger, en fait c'est tout le passé
37:55entre la France et l'Algérie
37:57qui ressurgit à ce moment-là, cette histoire.
37:59– Oui, mais ça, j'allais dire, c'est la méthode
38:01des Algériens, c'est-à-dire qu'à chaque fois,
38:03on retombe sur 1954, qu'ils viennent de commémorer
38:05en grande pompe,
38:07la Toussaint Rouge,
38:09cette attaque,
38:11notamment, plusieurs attaques,
38:13qui ont coûté la vie à un instituteur
38:15et à sa femme, je dis ça parce que
38:17ça montre qu'on tuait déjà en 1954
38:19des gens de culture, et donc
38:21à chaque fois, le régime algérien
38:23revient sur cette histoire coloniale
38:25comme à la fois fait de légitimation
38:27et comme justification, mais
38:29le fond de l'affaire, c'est quand même qu'il y a eu
38:31un durcissement énorme du régime algérien,
38:33parce que, rappelez-vous, il y a une dizaine d'années,
38:35on citait l'Algérie en exemple
38:37comme mode, pour sa presse,
38:39c'était une des presses les plus libres
38:41du monde arabe, et qu'est-ce qui s'est passé ?
38:43Il y a eu le Hirak et ils ont tout fermé,
38:45et ils sont redevenus les Joliers
38:47qu'ils étaient déjà dans la période
38:49boumédienne, dans les années 60,
38:51donc il y a un vrai problème aujourd'hui
38:53avec ce régime qui ne comprend pas
38:55même les aspirations de sa propre population
38:57et qui balance toujours
38:59les mêmes systèmes propagandistes.
39:01Moi, ils peuvent m'accuser de colonialiste,
39:03ça me fait doucement rigoler, mais qu'est-ce que j'en ai à faire
39:05de l'Algérie ? Ma mère était anti-Algérie
39:07française, moi-même j'ai pris des positions
39:09contre la colonisation,
39:11donc c'est vraiment le ridicule absolu.
39:13Pascal, oui,
39:15je voulais dire un petit peu de chose.
39:17En préparant l'émission, j'ai retrouvé une phrase très belle
39:19de Boilem Sansel qu'il avait écrite dans Le Point
39:21sur la liberté et qui était
39:23tristement annonciatrice de ce
39:25qui se passe aujourd'hui. Je vous la lis très rapidement.
39:27« Les prisons du monde sont pleines de gens
39:29qui ont peut-être donné de mauvaises réponses aux questions
39:31fatidiques sur la liberté. Parmi eux,
39:33nombreux sont ceux qui croyaient que la liberté
39:35était précisément de ne pas être en prison
39:37et ont osé le dire. Il y a des paradoxes
39:39qui tuent. N'est-on libre ou le
39:41devient-on quand on entre en prison ? »
39:43Cette phrase résonne d'une façon
39:45toute particulière aujourd'hui, maintenant qu'on sait qu'il est
39:47lui-même incarcéré.
39:49Pascal, je voulais vous interroger sur ce que la politique
39:51peut faire en pareil cas.
39:53Bruno Retailleau, par exemple, s'est dit favorable
39:55à la remise en cause d'un accord signé en 1968
39:57entre les deux pays et qui
39:59accorde des avantages aux Algériens qui arrivent sur le
40:01sol français. C'est une position qu'il a prise à titre
40:03personnel. Il a aussi salué
40:05le ministre de l'Intérieur le travail du président
40:07Macron. On va l'écouter. Je vous donne la parole tout de suite.
40:09Mais
40:11les relations sont, bien sûr, extrêmement
40:13tendues. Elles l'ont toujours été.
40:15Même si la France
40:17a fait beaucoup
40:19d'efforts pour se rapprocher de l'Algérie.
40:21On ne peut pas reprocher au président Macron
40:23de ne pas en avoir fait. Il en a fait
40:25beaucoup. Je serais favorable, bien sûr,
40:27à cette dénonciation. Je pense que c'est un droit
40:29qui est exorbitant et que
40:31plus rien ne justifie ce droit-là
40:33et ses dérogations.
40:35Rien. Je pense vraiment.
40:37L'Algérie
40:39vole de ses propres ailes depuis
40:41des années et des années et c'est tant mieux.
40:43Et peut-être que le service qu'on peut
40:45mutuellement se
40:47rendre et
40:49de s'oublier l'un l'autre un peu.
40:51Notamment en matière
40:53d'accords migratoires.
40:55On n'est pas loin de la rupture des relations, là, non ?
40:57Oui, on n'en est pas loin. Mais vous savez,
40:59quand vous discutez,
41:01vous voulez influer sur la politique
41:03d'une dictature,
41:05certes, il y a la voie des pétitions,
41:07il y a la voie de l'indignation, il y a la voie
41:09de la pression. Et bien sûr,
41:11il faut l'utiliser.
41:13Mais il y a aussi la voie du
41:15rapport de force. Les dictatures ne
41:17comprennent très souvent que leur rapport
41:19de force. Et ce que vient de dire
41:21le
41:23ministre de l'Intérieur est marqué au coin du
41:25bon sens. Il faut utiliser
41:27aussi les armes du rapport de force,
41:29sachant que l'immigration
41:31algérienne sur le territoire français bénéficie
41:33d'un statut très favorable
41:35et tout à fait particulier.
41:37Il n'y a qu'un petit point qu'il faut bien garder présent à l'esprit,
41:39c'est que les Algériens, dans la lutte contre le terrorisme,
41:41ont été très utiles
41:43pour nous. Et ça, c'est
41:45le point qui fait que, pendant
41:47longtemps, on a regardé
41:49ailleurs et il faudrait espérer
41:51qu'on arrive à garder cette coopération
41:53sécuritaire qui était très importante.
41:55Et puis, je trouve que ce qui se passe
41:57avec Boleyn-le-Sensal, c'est
41:59le site d'un isolement de l'Algérie
42:01et ça n'est jamais bon. On a quand même
42:03des relations historiques et moi, je suis quand même pour la méthode
42:05la plus diplomatique
42:07et la plus
42:09pacifiste possible.
42:11Autre thème, peut-être plus léger,
42:13Hidalgo et Paris, c'est fini.
42:15On vous en parlait la semaine dernière, c'est désormais officiel.
42:17L'actuelle maire de la capitale
42:19a annoncé cette semaine qu'elle ne sera pas candidate
42:21au municipal de mars
42:232026.
42:25Je ne me présenterai pas à un troisième
42:27mandat, c'est une décision que j'ai prise depuis
42:29longtemps, déclaration faite mardi
42:31à nos confrères du monde.
42:33Juliette, est-ce que ça vous surprend ?
42:35On le savait un petit peu, mais ça vous surprend
42:37cette non-candidature d'Hidalgo ?
42:39Je trouve que c'est plutôt de bonne politique,
42:41puisqu'elle l'avait annoncée et qu'elle s'honore
42:43en respectant sa parole
42:45et en tenant compte
42:47de ce qui s'est passé ces derniers temps
42:49lorsqu'elle s'est présentée à des élections.
42:51Elle a raison, c'est bien
42:53et je ne peux que saluer sa décision.
42:55Elle a raison de ne pas y retourner ?
42:57Bien sûr qu'elle a raison de ne pas y retourner
42:59puisque c'est ce qu'elle avait annoncé.
43:01Elle est cohérente avec elle-même
43:03et je trouve qu'elle s'honore et qu'elle se grandit
43:05par cette décision.
43:07Je vais vous montrer le bilan des 10 années d'Anne Hidalgo à Paris.
43:09Enfin, j'ai choisi quelques éléments.
43:11Anne Hidalgo, c'est la piétonnisation des berges de la Seine,
43:13la réduction de la circulation automobile
43:15dans la capitale, en profit notamment du vélo,
43:17la limitation récente du périph à 50 km heure,
43:19c'est aussi, il faut le dire,
43:21le succès éclatant des JO 2024.
43:23Côté face, il y a aussi la dette
43:25qu'elle laissera à la mairie de Paris, 9,5 milliards d'euros
43:27et puis l'exode des Parisiens
43:29qui continuent la capitale,
43:31perd chaque année environ 12 000 habitants.
43:33Vous retenez quoi, vous Blanche,
43:35parmi toutes ces mesures, dans ce bilan Hidalgo ?
43:37Qu'est-ce que vous retenez ?
43:39L'équilibre que vous venez de décrire,
43:41c'est-à-dire que moi je ne suis pas du tout pour le Hidalgo bashing,
43:43ne retenir que les mauvaises parties du bilan.
43:45Vous ne retenez que le bon ?
43:47Ah non, non, je retiens les deux.
43:49Ah non, non, pas du tout, je retiens évidemment.
43:51Mais alors, en termes de finances publiques,
43:53je crois que personne aujourd'hui ne peut donner de leçons.
43:55Donc oui, il y a une dette qui est très importante
43:57mais je crois qu'il n'y a aucun responsable politique
43:59aujourd'hui qui peut s'enorgueillir
44:01d'avoir un bilan particulièrement positif,
44:03en la manière peut-être là où effectivement
44:05il y a un bilan qui est plus négatif.
44:07C'est peut-être sur la méthode,
44:09c'est une merde dont on a peut-être accusé
44:11parfois d'avoir brusqué un petit peu le dialogue
44:13et d'avoir imposé un certain nombre de mesures
44:15là où il aurait fallu prendre plus de temps
44:17de consultation pour les faire.
44:19Mais moi ce que je trouve important dans cette séquence,
44:21c'est de penser à l'après.
44:23Et on sait que, alors,
44:25modulo de potentielles élections législatives
44:27anticipées qui pourraient arriver d'ici...
44:29Au présidentiel.
44:31Bien sûr, on en a parlé.
44:33Le prochain scrutin, ce seront les municipales de 2026.
44:35Souvenez-vous, en 2020, on avait été quand même
44:37relativement privés d'une campagne du fait du Covid
44:39et des scandales politiques de l'époque.
44:41On sait que les seuls élus
44:43aujourd'hui à être épargnés
44:45par la défiance politique, ce sont les maires.
44:47Pour moi, il y a un enjeu absolument considérable
44:49sur l'avenir de notre démocratie,
44:51et je pèse mes mots, parce qu'on a
44:53vraiment besoin d'avoir un personnel politique
44:55qui soit à la hauteur des enjeux,
44:57un vrai projet programmatique qui s'affronte.
44:59Et donc, il y aura la question de la succession
45:01d'Anne Hidalgo, qui pourrait
45:03les régler, mais on va voir un petit peu comment les choses
45:05vont se dessiner. Et j'espère que cette campagne-là
45:07sera digne, qu'elle sera sur le fond,
45:09et qu'elle nous permettra de voir de vrais projets
45:11pour les villes de France sur lesquelles
45:13se positionner. Cette campagne, pour lui succéder,
45:15Anne Hidalgo a choisi Rémi Féraud,
45:17sénateur socialiste de Paris et ancien maire
45:19du 10e arrondissement. Il devra notamment
45:21affronter un autre socialiste,
45:23le député Emmanuel Grégoire,
45:25qui a lui aussi lancé sa campagne
45:27cette semaine. Écoutez-les.
45:29Je ne peux pas me reprocher d'avoir manqué de loyauté
45:31à Anne Hidalgo. J'ai été, je ne sais pas,
45:33plus fidèle. Simplement, au bout
45:35d'un moment, sans doute, nos différences ont fini
45:37par créer des divergences. Je le regrette,
45:39mais c'est comme ça et je l'assumerai. Je n'ai pas
45:41exactement la même approche qu'elle sur un certain
45:43nombre de sujets. Je crois qu'Anne Hidalgo
45:45propose de transmettre.
45:47C'est une chance formidable.
45:49Il faut qu'on la saisisse.
45:51Pascal, deux socialistes candidats.
45:53C'est depuis le début
45:55des années 2000 que la mairie de Paris
45:57est à gauche. Elle va rester à gauche.
45:59Elle devrait rester à gauche. Paris
46:01est une ville de gauche.
46:03Paris est devenue une ville
46:05de gauche, mais ça n'est
46:07pas inscrit dans le marbre non plus.
46:09Mais il est vrai
46:11que la sociologie
46:13de ce type de grande métropole,
46:15et particulièrement de Paris,
46:17est assez favorable
46:19à une gauche qui s'est beaucoup
46:21bourgeoisée, quand vous regardez ça
46:23sur la longue période, mais également
46:25à la macronie.
46:27Paris, comme les grandes métropoles françaises,
46:29a accordé souvent de très bons scores
46:31à la macronie. Là, nous ne parlons pas
46:33de Gabriel Attal qui...
46:35Est crédité très haut dans les sondages.
46:37Est crédité très haut dans les sondages et se ferait
46:39bien à la tête
46:41de Paris.
46:43C'est normal.
46:45On est encore loin de l'échéance.
46:47Tout le monde se cherche.
46:49Comme d'habitude,
46:51l'espace socialiste
46:53ou social-démocrate,
46:55qui pourtant est relativement ténu,
46:57a beaucoup de mal
46:59à se mettre en ordre de bataille
47:01derrière un homme. Là, il y en a deux.
47:03Par définition, il y en a un de trop.
47:05Et puis aussi, ça pose la question
47:07de l'héritage. Mon Dieu que l'héritage en politique
47:09est difficile. – L'héritage d'Anne Hidalgo.
47:11– Anne Hidalgo, regardez.
47:13La ville de Paris
47:15a redécouvert le suffrage universel
47:17et c'est Jacques Chirac
47:19qui a été le premier maire de Paris.
47:21Et puis après, l'héritage,
47:23l'héritage tibérien n'est pas tout à fait
47:25à la hauteur du mandat de Chirac.
47:27Ensuite, vous avez eu
47:29Bertrand Delanoë.
47:31Et l'héritage,
47:33Hidalgo, en dépit de ce que vous avez dit,
47:35n'est pas tout à fait à la hauteur
47:37de la trace qu'avait laissé… – Ah, vous vous êtes pas…
47:39Le bilan n'est pas bon.
47:41– Non, qu'avait laissé Bertrand Delanoë.
47:43En tout cas, le bilan n'est pas bon.
47:45Il faut interroger, regarder les enquêtes.
47:47Vous verrez que, le moins qu'on puisse dire,
47:49c'est que l'appréciation est mitigée.
47:51– Vous m'avez fait la transition, Pascal.
47:53Être désigné par Anne Hidalgo
47:55comme son successeur, est-ce que c'est forcément
47:57quelque chose de positif pour, par exemple,
47:59ce Rémi Féraud, sénateur socialiste,
48:01qui donc est candidat à la mairie de Paris ?
48:03– Ils ont l'espoir de pouvoir continuer
48:05ce qu'ils feront en 2026,
48:07depuis 24 ans.
48:09Parce que ça fera ça, Delanoë plus Hidalgo,
48:11ça fera 24 ans au total.
48:13Ils espèrent pouvoir maintenir ça.
48:15Je ne suis pas sûr que ce soit
48:17un mandat si positif, parce qu'au fond,
48:19sur ces deux mandats
48:21Delanoë-Hidalgo
48:23cumulés, c'est-à-dire 4 mandats à eux deux,
48:25la grande transformation
48:27parisienne n'a pas eu lieu.
48:29Et la réalité, c'est que…
48:31– Il y a eu la transition écologique quand même.
48:33– Ce dont on parle, ce n'est pas
48:35simplement les petits trucs de mettre des pots de fleurs
48:37dans les rues, ce n'est pas ça.
48:39Ce dont on parle, c'est l'agglomération parisienne
48:41et la question de l'agglomération capitale.
48:43Qui, en fait, avait fait l'objet
48:45d'un projet assez intéressant
48:47à l'époque de Christian Blanc et Nicolas Sarkozy
48:49avec l'idée qu'on devait
48:51lier Paris à son grand port industriel
48:53qui est Le Havre.
48:55Et donc faire une espèce de mégapole
48:57avec transport facilité Paris-Rouen-Le Havre.
48:59C'était un projet qui peut se discuter
49:01mais qui, en tout cas, donnait du souffle économique
49:03à la ville. Et en fait, Delanoë
49:05et Hidalgo n'ont pas été à la hauteur
49:07de ce défi-là. Et aucun d'eux n'a été
49:09quelqu'un qui a été autre chose qu'au fond
49:11qu'un maire de Paris-Village.
49:13C'est-à-dire la création d'une zone piétonnière,
49:15un joli petit tramway...
49:17Mais est-ce qu'ils ont le pouvoir de faire plus
49:19si les pouvoirs publics...
49:21On a le pouvoir de stimuler et on a le pouvoir de dire
49:23quel est l'enjeu. Et en fait, Anne Hidalgo,
49:25pour elle, l'enjeu, c'était quoi ? C'était rester
49:27dans son petit périphérique et éventuellement
49:29le mettre à 50 km. Juliette.
49:31Moi, qui suis élue d'une ville de Montrouge
49:33qui est limite de Paris
49:35et qui est juste derrière le périphérique,
49:37j'ai confirmé ce que dit Fabrice Dalméda.
49:39C'est-à-dire qu'on attend
49:41qu'il y ait une vision, sans aller jusqu'au Havre,
49:43mais qu'au moins, il y ait une vision globale
49:45entre Paris,
49:47la petite couronne, la grande couronne,
49:49la région et la société du Grand Paris.
49:51Je voudrais quand même que nos téléspectateurs
49:53sachent bien qu'on multiplie les couches administratives.
49:55Il y a 5 couches administratives,
49:57ça veut dire 5 instances
49:59entre la commune et la région,
50:01le Grand Paris, le département, etc.
50:03Et ça, c'est de l'argent public gaspillé.
50:05Et donc, un, il y a du gaspillage,
50:07mais pourquoi il y a du gaspillage ?
50:09Parce qu'il n'y a pas de vision globale.
50:11La vision globale consisterait à dire
50:13qu'on va mutualiser certains moyens
50:15entre Paris et la petite couronne
50:17et on va comme ça avoir plus de marge d'investissement
50:19pour enfin faire du réveil écologique.
50:21Fabrice Dalméda. C'est l'idée du Grand Paris.
50:23C'est très complexe.
50:25Juliette. Le Grand Paris, c'est le réseau de transport.
50:27Si au moins, on pouvait mutualiser
50:29les efforts sur les aspects écologiques,
50:31sur l'air que l'on respire
50:33et sur les équipements sportifs,
50:35ça a l'air tout bête,
50:37on pourrait mutualiser les équipements sportifs
50:39Paris-Petite-Couronne.
50:41Eh bien, on ne le fait pas.
50:43Ça veut dire que leur vision,
50:45elle se limite aux bornes de la capitale,
50:47ce qui est, à mon avis, contre-productif
50:49et ce qui en plus, c'est du gaspillage d'argent public.
50:51Merci président Larcher.
50:53Comme chaque semaine, on termine par un top flop.
50:55Une question simple qui a marqué l'actualité de la semaine.
50:57En bien ou en mal, cher Pascal, vous commencez.
50:59Quel est votre top de la semaine ?
51:01On n'en parle pas assez.
51:03L'actuel ministre de l'Enseignement supérieur
51:05qui, sur plusieurs dossiers,
51:07prend des décisions extrêmement courageuses
51:09et qui, récemment,
51:11vient de prendre en charge
51:13à sa manière
51:15la douloureuse
51:17et difficile question
51:19des étudiants qui sont en difficulté
51:21et en difficulté
51:23pour payer leur loyer
51:25mais surtout pour se nourrir correctement
51:27tous les jours.
51:29Il faut mettre en œuvre, en effet,
51:31pour 100 000 étudiants
51:33un effort budgétaire et ça doit être vraiment salué.
51:35Et votre flop, Pascal ?
51:37Mon flop, c'est, j'allais dire,
51:39c'est de l'un de collectif.
51:41La manière dont ces listes
51:43de name dropping,
51:45comme on dit, établies
51:47par les députés
51:49de la France insoumise, ça devient
51:51insupportable.
51:53Qui ont vendé sur Twitter
51:55les noms de ceux qui n'ont pas voté.
51:57La haine ordinaire.
51:59Ceux, par exemple, qui n'ont pas voté correctement
52:01selon eux, sur le projet de retraite.
52:03Mais c'est indigne.
52:05Et ça entretient une violence
52:07symbolique dans un premier temps
52:09mais la violence symbolique, c'est le premier PA
52:11pas de la violence réelle.
52:13Blanche, le top de la semaine.
52:15Alors, mon top, il est pour le salon du livre Jeunesse
52:17de Montreuil. On a beaucoup parlé
52:19de liberté d'expression dans cette émission
52:21de l'importance de développer l'esprit critique.
52:23Je pense que c'est essentiel
52:25de faire en sorte que les jeunes puissent avoir
52:27accès à ces ressources-là.
52:29C'est un salon qui s'est ouvert
52:31mercredi et qui se fermera lundi.
52:33J'incite tous les Franciliens,
52:35Paris est sa grande couronne.
52:37Les Français, peut-être que ce sera plus compliqué de faire le déplacement
52:39mais les Franciliens, puisqu'on en parlait à l'instant,
52:41à s'y rendre.
52:43Et alors, mon flop, il est pour Caline Giorgescu
52:45qui est arrivée première
52:47au premier tour de l'élection présidentielle
52:49en Roumanie. C'est un peu l'outsider.
52:51C'était la grande surprise parce que les sondages
52:53avaient anticipé des résultats totalement
52:55différents.
52:57C'est un candidat pro-russe,
52:59eurosceptique, qui remet en cause
53:01le soutien à l'Ukraine et c'est très préoccupant.
53:03Il y aura un second tour le 8 décembre
53:05mais dans un contexte
53:07avec une progression d'un certain nombre d'îles libéraux
53:09et de nationaux populistes en Europe.
53:11Donc il faut qu'on regarde ce second tour de très près.
53:13Juliette, le top de la semaine.
53:15Le top de la semaine, c'est la poursuite de cette
53:17grande cause nationale qui a été annoncée par le Premier ministre
53:19sur la santé mentale
53:21et qui a encore donné lieu à Sciences Po
53:23hier à un colloque à ce sujet-là.
53:25La psychiatrie, grande cause nationale.
53:27Pourquoi ? Parce que c'est
53:29la première fois que les pouvoirs publics s'en saisissent.
53:31En France, c'est sur 5 aujourd'hui
53:33en état de troubles psychiques lourds.
53:35Et le fait que les pouvoirs publics s'en saisissent,
53:37même si les ressources publiques sont assez restreintes,
53:39c'est quand même indispensable
53:41et c'est vraiment bienvenu.
53:43Le flop de la semaine, c'est la politique industrielle
53:45de la France, dont la Cour des comptes
53:47vient de rendre un rapport assez sévère
53:49sur le fait qu'en dépit des intentions,
53:51d'abord, il n'y a pas vraiment de réindustrialisation
53:53et il n'y a pas de vision, alors que
53:55ce qui est, à mon avis, l'une des causes
53:57de la désespérance sociale
53:59et du vote Le Pen,
54:01c'est que la France n'a plus de tissu productif
54:03et ne sait plus se hisser au niveau
54:05du progrès écologique et de l'innovation.
54:07Nous perdons non seulement des parts de marché
54:09mais nous perdons en valeurs ajoutées.
54:11Fabrice, le top de la semaine.
54:13Je vais vous ramener un petit peu au week-end dernier,
54:15mais c'est un top qui est très cher à mon cœur
54:17le fait que le président ait décidé de faire rentrer
54:19Marc Bloch, le grand historien
54:21au Panthéon, et je dois avouer que
54:23pour moi, c'est vraiment un top particulier parce que
54:25c'est un homme défenseur de la vérité,
54:27défenseur de la rationalité,
54:29qui a fait des ouvrages tout à fait passionnants
54:31et qui m'ont beaucoup inspiré,
54:33y compris sur les rumeurs et les fausses
54:35nouvelles de guerre. C'est un article
54:37qu'il a écrit en 1921 et qui parle exactement
54:39des logiques de désinformation
54:41que nous subissons à l'heure actuelle.
54:43C'est un super top. Et votre flop ?
54:45Mon flop, c'est
54:47autour du procès de Marine Le Pen,
54:49le réquisitoire qui risque
54:51s'il est suivi par le
54:53magistrat, de lui valoir
54:55une inéligibilité.
54:57Et au fond, pourquoi je le mets en flop ?
54:59Parce que ça m'a fait penser à chaque fois quand Marine Le Pen
55:01disait les justes sont trop laxistes,
55:03il faudrait des condamnations plus dures.
55:05Et là, je trouve que la demande est très
55:07lourde et je pense qu'elle doit trouver que peut-être pour
55:09elle, elle est excessive.
55:11Décision à suivre en mars, je crois.
55:13Merci à tous les quatre.
55:15C'est la fin de cette émission.
55:17Salut à vous derrière votre écran.
55:19On me dit dans l'oreillette que vous êtes de plus en plus fidèles.
55:21Merci à vous, c'est un plaisir de vous accueillir tous les week-ends.
55:23Je vous rappelle que vous pouvez voir cette émission en replay
55:25sur public-scénar.fr et on se retrouve
55:27la semaine prochaine, même jour, même heure
55:29et même endroit. Bye bye.
55:43Musique
55:45...

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