• il y a 6 mois
Fabrice Lerestif, secrétaire général FO en Ille-et-Vilaine, invité de France Bleu Armorique ce mardi 12 juin.

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Transcription
00:00Premier invité du jour de France Blanc-Armorique, face à la possibilité de plus en plus réaliste de voir le Rassemblement National
00:07emporter les élections législatives anticipées, les syndicats donc se mobilisent, Valentin.
00:12Hier soir, 3000 personnes ont marché dans les rues de Rennes à l'appel de l'intersyndicale, la CFDT, la CGT, FSU, Solidaires, l'Union Pirate notamment,
00:19ou encore Force Ouvrière dont le secrétaire général en Ile-et-Vilaine est avec nous ce matin.
00:23Bonjour Fabrice Le Restif.
00:24Bonjour à vous d'autres.
00:25Les syndicats mettent habituellement un point d'honneur à ne jamais faire de politique, qu'est-ce qui a changé cette fois ?
00:30On ne fait pas de politique. Vraiment, c'est clair, nous on se situe sur le terrain social, on veut juste alerter sur la situation sociale.
00:38Je voudrais d'abord commencer par une citation d'Albert Camus qui pour moi résume un peu les choses.
00:42Il disait « Quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet, mais ce n'est pas pour prendre de ses nouvelles ».
00:47Et ça je crois que c'est une réalité.
00:49Donc nous on est sur le terrain social d'abord, avant de s'occuper des symptômes, on veut d'abord comprendre les causes.
00:55Les causes, nous on l'a vu avec les deux ans qu'on nous a volés sur la question des retraites,
00:59sur les attaques contre les chômeurs, sur les services publics, sur la justice sociale qui n'est pas du tout au rendez-vous.
01:04Les causes c'est toutes ces politiques libérales qui ont été menées, ces politiques de régression sociale et démocratique.
01:09C'est Emmanuel Macron la cause donc ?
01:11Oui, alors en plus avec sa dissolution de l'Assemblée Nationale, il fait un pari pour son égo sur la peau des autres, c'est-à-dire la nôtre en l'occurrence.
01:18Donc ça c'est extrêmement grave. Mais c'est toutes ces politiques-là.
01:21Et à chaque fois, ceux d'en face, ceux qui ont toujours été nos adversaires historiques, c'était les Colabos en 40, c'était les Colabos en 40.
01:28C'est ceux qui voulaient interdire les syndicats aussi, il faut s'en souvenir.
01:31D'ailleurs dans certains milieux d'extrême droite encore, on ne se prive pas de dire que s'ils arrivent au pouvoir, ils interdiront les syndicats,
01:36ou en tout cas certains syndicats. J'ai eu ça de quelques responsables à l'époque qui me l'avaient dit droit dans les yeux.
01:41Donc on se souvient de tout ça. Ils étaient Colabos dans les années 30,
01:44ils étaient aussi du côté de ceux qui allaient monter vers la guerre, de ceux qui étaient pour les nazis, entre guillemets.
01:51C'est tout ça. En 60, ils étaient 61, ils étaient du côté des factieux.
01:55Toujours on les a retrouvés contre nous, contre la classe ouvrière, et n'ont qu'un seul objectif, c'est de diviser les travailleurs.
02:00Justement, nous on veut les rassembler.
02:02– Dimanche, Renaissance, le parti d'Emmanuel Macron a subi une lourde défaite avec cette victoire du Rassemblement National.
02:09Vous n'y voyez pas une sorte de victoire vous-même qui combattait Emmanuel Macron depuis tant d'années ?
02:12– Ah ben non, certainement pas sur le terrain électoral.
02:14Moi c'est toujours sur le terrain social. J'ai toujours pensé d'abord, la défaite que nous, qu'on a subie, c'est celle sur les retraites.
02:20Et c'est là que les salariés, beaucoup de travailleurs, je vois moi dans une entreprise, ça va être mon boulot d'aller dans une entreprise, de discuter.
02:25Ceux qui ont dit, mais on était des centaines de milliers, dans la rue, à Rennes, comme partout, et on nous a méprisés.
02:30Et le mépris en politique effectivement, là encore c'est Camus, j'aime bien Camus, le mépris en politique disait-il, prépare ou instaure le fascisme.
02:37Et c'est ça, humilier, on ne nous écoute pas, le dialogue social c'est blabla, c'est cause toujours, avant que ça soit un peu plus fort.
02:43Ça pourrait être ferme ta gueule demain, d'une certaine manière.
02:46C'est déjà autoritaire, ça pourrait devenir totalitaire.
02:49Donc c'est cette misère-là, d'une certaine manière, qui est le terreau, véritablement, je dirais presque le fumier fertile,
02:55à toutes les idées réactionnaires, racistes et antisémites.
02:58– Fabrice Lerestif, secrétaire générale force ouvrière en Ile-et-Vilaine, avec nous ce matin sur France Bloire-Mauric.
03:03On vous sait défenseur des droits des travailleurs.
03:06Que risquent justement les travailleurs selon vous, avec l'arrivée possible de l'extrême droite au pouvoir ?
03:12– D'abord la poursuite des politiques, ces gens-là diront on va s'occuper du pouvoir d'achat.
03:16Si c'était comme ça, ça se saurait dans tous les pays où ils sont arrivés plus ou moins,
03:20où leurs petits copains, leur petite bande, leur petite mafia est arrivée au pouvoir.
03:24Ces gens-là n'ont qu'une seule idée, ils sont au service du capital,
03:27on l'a d'ailleurs bien vu avec les emprunts autour de, avec la Russie et ainsi de suite.
03:31Ils sont au service, quand ça commence à bouger socialement,
03:35le système a besoin de diviser les travailleurs, a besoin de ces idées-là.
03:40Lorsqu'on en prend les choses en main, lorsqu'il y avait des jours heureux,
03:45après justement la seconde guerre mondiale, lorsque les militants syndicalistes,
03:50y compris ceux qui allaient fonder Force Ouvrière, étaient dans le Conseil National de la Résistance,
03:53qu'on a inventé la Sécu, qu'on a inventé les droits syndicaux,
03:56la nationalisation des entreprises dont les patrons avaient collaboré,
03:59à chaque fois, les idées réactionnaires ont disparu.
04:02Si on donne sens à la République, ces gens-là n'existent plus.
04:05Un mot pour terminer Fabrice Le Restif, un mot sur ce label bien connu qui revient à gauche,
04:10le Front Populaire, bonne idée, mauvaise idée ?
04:13Ecoutez, moi qui suis un peu historien, je me souviens qu'il y a eu le Front Populaire en 1936,
04:18mais que d'abord, les travailleuses, je dis les travailleuses parce qu'on les a beaucoup vues dans les grands magasins,
04:23les femmes, on ne les voyait pas beaucoup, en grève, en grève.
04:26Le Front Populaire arrivait, mais les promesses n'engagent que ceux qui y croient.
04:29Elles se sont mises en grève et c'est les accords Matignon par la grève, sereines, tranquilles, massives,
04:34qui ont fait obtenir les congés payés et bien d'autres droits encore.
04:37C'est ça, c'est vers ça que moi je veux aller. Je veux aller vers les salariés,
04:41pas simplement dire ils sont méchants, méchants et vous allez mettre un bulletin de vote et tout ça, ça va s'arranger.
04:45Non, non, c'est beaucoup plus compliqué, beaucoup plus obscur,
04:47c'est un travail de terrain pour redonner sens à la République sociale.
04:50Ça me dit une manifestation à Rennes ?
04:52Ça me dit une manifestation à Rennes.
04:54Alors c'est sur le thème, c'est la marche des fiertés, on ne veut pas préempter ça,
04:57mais il y avait déjà un fort côté anti-extrême droite.
05:00A quelle heure ?
05:01C'est 14h esplanade de Gaulle.
05:03C'est noté. Merci beaucoup Fabrice Lerestive, secrétaire général Force Ouvrière en Ile-et-Vilaine.
05:07Bonne journée à vous.

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