Category
🗞
NewsTranscription
00:00Mais en attendant, dans l'écho d'ici, la grande messe aujourd'hui et demain à Saint-Estève,
00:05grand rendez-vous du deuxième syndicat agricole de France, Simon Colbeau.
00:09Oui, l'Assemblée Nationale de la Confédération Rurale, c'est le deuxième syndicat agricole français après la FNSEA.
00:15Deux jours de débats, de réunions, ça se passe à l'espace Saint-Mamé de Saint-Estève, bonjour Philippe Maïda.
00:20Bonjour.
00:21Vous êtes le président de la coordination rurale dans les Pyrénées-Orientales, trésorier national du syndicat.
00:27Il y a une soixantaine d'adhérents chez nous dans le département, dans les Pyrénées-Orientales.
00:32Pourquoi cette Assemblée Générale Nationale ici, chez nous ? C'est un hasard ?
00:36Non, non, non, c'est pas un hasard.
00:37Depuis un moment, par rapport à ce que nous vivons dans le monde agricole dans le département,
00:42c'est un SOS qu'on avait clairement lancé au niveau du département à l'équipe nationale.
00:47Et l'équipe nationale a répondu présent et vient faire un événement et nous parler d'une gestion un peu différente de l'eau,
00:53de celle qu'on a, qui nous pose des problèmes dans l'agriculture notamment.
00:56Justement, aujourd'hui, vous organisez un grand colloque de l'eau.
00:59Vous promettez de présenter à cette occasion une véritable alternative.
01:03C'est-à-dire que les différentes annonces du gouvernement, le plan sécheresse de la préfecture,
01:09ça ne va pas assez loin ? Ça ne vous convient pas ? Il y a autre chose à faire ?
01:12Non, je pense... Nous, c'est un plan qu'on veut faire sur du long terme et voir l'avenir devant nous.
01:17Le problème, c'est que là, pour l'eau, on est en train de gérer au jour le jour ce qui nous arrive.
01:23Donc, là, nous allons essayer de faire une proposition autre.
01:26Par contre, ça n'empêche pas que nous avons besoin d'eau qui vienne de l'extérieur sur le département.
01:31Quelle proposition alors ? C'est quoi votre plan ?
01:33Alors, la proposition, c'est que... Grosso modo, je vais très simplifier.
01:38À l'heure actuelle, ce que nous faisons, c'est que nous pompons pour les populations
01:42et en partie pour l'agriculture dans les nappes profondes.
01:45Nous utilisons cette eau et nous la reversons dans nos fleuves qui sont des drains.
01:49Et en fait, cette eau, elle part directement à la mer et ne profite absolument pas.
01:52Et nous sommes en train d'assécher nos nappes phréatiques et de supprimer la pluviométrie.
01:56Donc, la proposition, c'est de voir différemment, notamment avec les eaux usées,
02:02pour que l'eau puisse profiter à tout le monde et revenir dans un état sanitaire meilleur
02:07pour le bienfait de tout le monde.
02:08Mais ça, c'est déjà engagé, notamment avec les stations de réutilisation des eaux usées
02:12de Canet, d'Argelès, de Saint-Cyprien.
02:15Le plan, lorsque Christophe Béchut, le ministre de la Transition écologique,
02:18était venu il y a quelques semaines dans le département,
02:20c'était de réinjecter justement en amont ces eaux usées de ces stations d'épuration.
02:24Oui, et le plan, je m'en méfie un peu, parce que je pense que le plan,
02:29c'est de supprimer des eaux de qualité convenables à l'agriculture
02:33pour redonner à la place des eaux de réutilisation qu'on ne maîtrise pas encore totalement,
02:38notamment au niveau des...
02:40Il y a bien des gens, vous savez, dans les eaux usées, il y a des gens qui ont des chimiothérapies,
02:44des antidépresseurs, des antibiotiques et tout ça.
02:47On le retrouve, et je ne suis pas sûr qu'on sache parfaitement les purer de manière industrielle.
02:52Par contre, la nature elle-même, si on fait appel à elle en infiltration,
02:56elle va purifier tout ça.
02:58Qui va payer ces travaux, cette eau ?
03:01Parce qu'évidemment, ce sont des kilomètres et des kilomètres de tuyaux qu'il va falloir construire.
03:04Alors, ça c'est l'expédient dont nous avons besoin pour demain.
03:08Demain, c'est 5 ans.
03:09Dans 5 ans, combien d'agriculteurs nous serons ?
03:11Je ne sais pas, parce que la situation où nous sommes, c'est vraiment inquiétant.
03:14Alors, cette eau, elle n'est pas que pour l'agriculture, elle est aussi pour les populations qui en ont besoin.
03:20Et le but, c'est de sécuriser le département intégralement.
03:23Donc, c'est un coût qui doit être partagé par tous, et même avec une solidarité nationale, je dirais.
03:28Vous êtes prêts évidemment à demander, à accepter que le prix du mètre cube augmente un petit peu,
03:33comme le ministre l'avait sous-entendu d'ailleurs.
03:35Il avait expliqué que ce serait 25 à 30% de plus sur la facture ces prochaines années.
03:39Oui, alors le problème, c'est qu'on nous propose comme a priori l'augmentation du prix de l'eau.
03:44Et pour le faire avaler aussi aux populations, de dire, vous allez payer l'eau plus chère.
03:47Je pense que ça viendra dans un second temps, en étudiant les choses,
03:50mais si on commence par là, ça ressemble un petit peu à une arnaque, quoi.
03:54Pourquoi ?
03:56Ce qui est rare et précieux, ce qui est rare et cher ?
03:59Alors, la raréfaction, est-ce qu'on ne l'a pas organisée, la raréfaction ?
04:02C'est-à-dire qu'on a suivi les mouvements environnementaux qui disaient,
04:05il faut maintenir l'eau dans les fleuves pour sauver les poissons, etc.
04:10Moi, sincèrement, mon choix, il est clair, je préfère sauver un agriculteur qu'un poisson.
04:14Celui qui va dire l'inverse, il a un problème dans son fonctionnement intellectuel.
04:20Dans moins de trois semaines, et on va élire nos députés,
04:24après cette dissolution surprise de l'Assemblée Nationale,
04:26qu'est-ce que vous attendez, vous, d'un potentiel nouveau gouvernement ?
04:30Déjà, on ne sait pas qui sera le nouveau gouvernement,
04:34et après, vous savez, dans le syndicalisme agricole, nous, on a une longue habitude,
04:38on sait que les élus politiques ne tiennent que très rarement leurs promesses,
04:44on sait qu'on a souvent des belles promesses, et au bout du compte, on a peu de choses,
04:48quel que soit le résultat, on sait qu'on n'aura pas ce qu'on attend et ce qui va nous être promis.
04:54Mais est-ce que cette dissolution, ce n'est pas une mauvaise nouvelle sur le front de la sécheresse ?
04:57Il y avait des dossiers qui étaient engagés, là, par l'actuel gouvernement,
05:00tout est mis en suspens, est-ce que ce n'est pas une mauvaise nouvelle,
05:03quand on veut lutter contre la sécheresse à court terme, au moins ?
05:06On va sûrement prendre un peu de retard, mais vu la vitesse où ça va,
05:09je pense que, quelle que soit l'équipe, qu'elle soit d'un côté ou de l'autre,
05:13qui va reprendre ça au niveau du gouvernement, je pense qu'il va essayer de rattraper le retard,
05:16parce que, pour nous, la situation, elle est vraiment grave.
05:19Nous n'avons même plus les hommes pour maintenir l'agriculture du département telle qu'elle est.
05:26Et nos paysages, c'est l'agriculture, ce n'est pas autre chose, qu'on soit clair.
05:30Votre syndical à coordination orale, parfois présenté, encore récemment par Emmanuel Macron,
05:34comme proche du Rassemblement National, qu'est-ce que vous répondez au Président de la République ?
05:38C'est vrai ?
05:38Proche, je pense que, même au Salon de l'Agriculture,
05:42moi j'ai longuement discuté avec François Ruffin, que j'ai trouvé très très intéressant.
05:46Député insoumis de la Somme.
05:47Voilà, mais sincèrement, je ne suis pas pour autant un proche de François Ruffin.
05:51Donc, nous, la coordination orale, nous sommes ouverts, nous sommes prêts à discuter avec tout le monde.
05:56Et par contre, nous n'avons aucun choix politique établi pour dire,
06:00on veut que ce soit celui-là et pas celui-là.
06:02Il n'y aura pas de consigne de vote, en tout cas ?
06:03Absolument pas.
06:04De votons ou d'engagement du syndicat avec des candidats aux législatives ?
06:08Absolument pas. Après, on aura des interlocuteurs en face,
06:10et quels qu'ils soient, nous serons là pour discuter avec eux et défendre nos positions.
06:14Philippe Maïda, merci beaucoup, vous êtes le Président dans les Pyrénées-Orientales de la coordination orale.
06:18Deux jours de débat, de réunion, ça se passe à Saint-Mamé, l'espace Saint-Mamé de Saint-Estève.
06:24C'est l'Assemblée Générale Nationale de votre syndicat, la coordination orale.
06:28Merci d'être passé par notre studio ce matin, excellente journée.
06:30Merci de m'avoir reçu.
06:32Les Codifs, c'est à réécouter sur l'application ICI, sur francebleu.fr, à 7h25.
06:37On remonte le temps avec les archives, nous vous présentons l'actualité de 1966 avec Hélène Legrès cette semaine.