Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, était l’invité de #LaGrandeInterview de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Et c'est votre grande interview sur CNews et sur Europe 1.
00:02Bonjour Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise.
00:05Emmanuel Macron a pris la parole hier pour lancer un appel à tous ceux qui défendent
00:09sans ambiguïté les valeurs de la République pour renvoyer deux ados, deux alliances indécentes
00:14selon lui, celle entre le RN et Eric Ciotti et puis la vôtre, celle de la gauche avec
00:18votre parti, la France Insoumise.
00:19S'il y en a un qui doit se retourner dans sa tombe, a-t-il dit aujourd'hui, c'est
00:23Léon Blum.
00:24Qu'est-ce que vous lui répondez ?
00:25Vous savez, je crois qu'il y a malheureusement pour Emmanuel Macron beaucoup de gens qui
00:29ne font plus beaucoup attention à ce qu'il dit en ce moment.
00:31Donc je ne trouve pas ces comparaisons très intéressantes à commenter.
00:35Je pense que de la part d'un président de la République qui a voté une loi sur l'immigration
00:42en accord avec le Rassemblement National, je crois qu'il n'est pas très très bien
00:46placé pour donner des leçons de défense de la République.
00:49Alors il vous accuse aussi d'être des gens qui ont assumé très clairement de ne pas
00:53condamner l'antisémitisme.
00:54Soyez clair là-dessus.
00:55Mais je suis très clair, je condamne l'antisémitisme comme je l'ai toujours fait et vous voyez
01:01bien que ce type de déclaration est tout simplement hors sol.
01:04Donc l'antisémitisme n'est pas résiduel pour vous comme l'a dit Jean-Luc Mélenchon.
01:07Mais madame, résiduel, vous savez ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu'il persiste.
01:10Non.
01:11Bah si, résiduel.
01:12C'est-à-dire qu'il y a un résidu, que c'était tout.
01:13Non madame, résiduel, ça veut dire qu'il persiste.
01:15Vous pourrez prendre la rousse si vous voulez, mais je propose qu'on ne commence pas l'interview.
01:19Non mais je vous pose des questions sur Emmanuel Macron.
01:20Alors que nous avons, et vous me posez les questions que vous voulez, mais alors que
01:23nous avons dans trois semaines des élections législatives et qu'il y a une grande question
01:28qui va être posée au pays, qui est de savoir si vous voulez demain que ce pays soit gouverné
01:33par l'extrême droite ou par le nouveau front populaire que nous sommes en train de constituer.
01:36C'est la question de fond.
01:37Mais il y a beaucoup de questions sur l'antisémitisme et vos alliés de gauche aussi y reviennent
01:40sans arrêt.
01:41Mais je vous ai répondu très clairement sur ce sujet.
01:42Donc on va y revenir, on va continuer à revenir.
01:44Éric Ciotti lui aussi disait ce qui m'a décidé à faire une alliance avec le Rassemblement
01:49National, c'est cette alliance de l'extrême gauche, elle a une complaisance avec l'antisémitisme
01:53et elle a introduit des drapeaux palestiniens à l'Assemblée.
01:55Mais madame, d'abord je crois qu'Éric Ciotti devrait commencer à s'occuper de ses propres
01:59problèmes qui m'ont l'air assez importants, plutôt que de venir commencer à donner des
02:03leçons à d'autres.
02:04Quant à l'infamie qui consiste à dire que c'est en raison de la question de l'antisémitisme
02:09que M.
02:10Ciotti va s'allier avec un parti, le Rassemblement National, dont les fondateurs ont participé
02:17de la collaboration et dont la personne qui l'a dirigée pendant des dizaines d'années
02:22a été condamnée à de multiples reprises pour incitation à la haine raciale et antisémitisme,
02:28je pense qu'elle sautera aux yeux de tout le monde.
02:31Vous parlez de qui par exemple ?
02:33Je parle de Jean-Marie Le Pen, madame, qui a dirigé le Rassemblement National et qui
02:39a été condamnée à plusieurs reprises pour antisémitisme.
02:42Je ne crois pas qu'on puisse se permettre d'essayer de donner des leçons d'antisémitisme
02:47quand précisément on vient d'annoncer qu'on allait faire alliance, qui est une rupture
02:50totale dans la tradition de la droite française, avec le Rassemblement National.
02:54Et enfin madame, excusez-moi de vous le dire, mais oui, en France, on peut brandir le drapeau
03:00palestinien en solidarité avec les populations de Gaza qui sont massacrées aujourd'hui,
03:09qui subissent un risque d'extermination, c'est encore une commission de l'ONU qui le disait
03:16hier, qui subissent un risque de génocide, c'est l'ordonnance de la Cour internationale
03:22de justice qui le disait, les mots n'ont pas changé madame, je dis précisément exactement
03:26la même chose.
03:27C'est précisément, monsieur Bompard, un point qui a choc avec vos alliés de gauche
03:30et on va y revenir, parce que Fabien Roussel, qui était ce matin invité chez nos confrères,
03:34Fabien Roussel, avec qui vous allez faire un accord, parce qu'entre la gauche il y
03:40a les socialistes, les communistes et les écologistes, Fabien Roussel disait ce matin
03:44« Nous n'excluons personne pour Matignon, y compris Jean-Luc Mélenchon, il va revenir
03:48dans un instant.
03:49Mais, dit-il, il faudra que l'engagement soit écrit noir sur blanc, que le Hamas est
03:54une organisation terroriste, il faut même que ce soit signé dans le sang.
03:58» Qu'est-ce que vous dites à monsieur Roussel ? C'est votre partenaire, c'est
04:01votre allié.
04:02Mais madame, d'abord, je suis en train de parler, on est en train de parler d'un programme
04:06politique qu'on va présenter au pays pendant trois semaines, il y a des discussions, elles
04:11sont en cours, elles avancent bien et je m'en satisfais, même si, sur certains aspects,
04:16je voudrais que ça avance plus vite.
04:17Notamment celle-ci ? Non, pas sur celle-ci, mais notamment sur
04:20la question des répartitions, des circonscriptions, je crois qu'à un moment il faut avancer
04:23pour faire en sorte qu'on puisse, le plus rapidement possible, être en mesure de pouvoir
04:26rentrer.
04:27Est-ce que le Hamas sera écrit comme une organisation terroriste ? C'est ce que demande
04:30monsieur Roussel.
04:31Vous verrez, madame, mais ce que je vous dis, c'est que dans cette campagne, l'objectif,
04:36parmi tous les objectifs, effectivement, c'est de demander un mandat au peuple français
04:40pour agir pour la paix.
04:42Mais vous ne répondez pas à ma question.
04:43Je suis en train de vous répondre.
04:44Non, sur le Hamas, vous n'avez pas répondu.
04:45Mais il faut juste que je vous laisse y aller jusqu'au bout d'une phrase.
04:46Mais vous ne répondez pas à ma question.
04:48Mais laissez-moi aller jusqu'au bout d'une phrase et vous allez voir que je vais répondre
04:50à votre question.
04:51Je vais vous laisser la phrase.
04:52Donc, madame, l'objectif de ces élections, c'est de confier au peuple français un mandat,
04:57un gouvernement pour pouvoir agir pour la paix, la paix en Ukraine et la paix à Gaza.
05:01Et dans notre discussion programmatique, nous avons des points d'accord.
05:05Nous sommes, par exemple, tous d'accord pour dire qu'il faut reconnaître l'état de Palestine.
05:10Nous sommes, par exemple, tous d'accord pour dire qu'il faut décréter un embargo
05:13sur les livraisons d'armes pour que s'arrêtent les massacres à Gaza.
05:16Et les points de désaccord, ça fait l'objet des discussions.
05:19Et vous verrez bien à la fin, mais nous sommes tous d'accord aussi, madame, pour condamner
05:23les massacres terroristes qui ont été commis par le Hamas.
05:28Le Hamas, c'est un groupe terroriste ou pas ?
05:30Madame, je vous ai répondu 15 fois.
05:31Non, vous n'avez pas répondu.
05:32Mais si, je vous ai répondu avec les mots qui sont les miens et je crois qu'ils ont
05:35été clairs à l'écoute pour tout le monde.
05:37Olivier Faure, lui aussi, ne disqualifiait pas Jean-Luc Mélenchon pour Matignon, même
05:42s'il y a quelques mois, il disait que M. Mélenchon faisait des dérapages incompréhensibles
05:47qui jouaient avec la ligne jaune autour de l'antisémitisme, qu'il ne pouvait pas prétendre
05:51être celui qui incarne l'ensemble de la gauche.
05:54Ce sont des alliés qui vous ont tellement critiqué.
05:57C'est logique qu'on se pose des questions aujourd'hui.
05:59Mais vous pouvez vous poser les questions que vous voulez.
06:01Ce que je vous dis, c'est qu'à un moment, quand on est dans une situation qui est aussi
06:05cruciale, aussi critique pour l'avenir du pays, notre responsabilité, c'est de nous
06:10hisser à la hauteur de cette situation et, d'un certain point de vue, de jeter les rancunes
06:14à la rivière pour pouvoir avancer.
06:15Pourquoi ? Parce que l'enjeu, encore une fois, c'est de proposer pour le pays, dans
06:21trois semaines, un autre chemin que celui d'Emmanuel Macron et que celui du Rassemblement
06:25national.
06:26Un chemin qui permet d'apporter, en particulier, des réponses aux urgences sociales que connaissent
06:35aujourd'hui les Français.
06:36Première mesure, ça serait quoi pour vous ?
06:37Le blocage des prix sur les produits de première nécessité, l'augmentation du SMIC, l'augmentation
06:42des salaires avec l'indexation des salaires sur l'inflation, la protection et le développement
06:46des services publics dans les zones rurales.
06:48Les retraites, il faut faire quelque chose immédiatement.
06:51C'est abroger tous les décrets de la réforme des retraites d'Emmanuel Macron et se fixer
06:56un objectif, c'est d'aller vers le droit à la retraite à 60 ans.
06:59Est-ce que vous avez un accord sur le nombre de circonscriptions qui vous seront allouées ?
07:06Vous aurez le plus gros groupe, on est d'accord.
07:08A priori, on part sur 229 circonscriptions pour la France insoumise, 175 pour les socialistes,
07:1492 pour les verts, 50 pour le Parti communiste.
07:16On est à peu près sur ces cages-là ?
07:17Je vous dis franchement, je n'ai pas l'habitude de donner des informations sur les négociations
07:20quand elles sont en cours.
07:21Mais puisque ces éléments chiffrés ont été confirmés par d'autres, je les confirme,
07:26c'est-à-dire que la France insoumise a fait un geste et un pas conséquent,
07:31puisqu'il y a une petite centaine de circonscriptions qui étaient attribuées à la France insoumise
07:36en 2022 et qui aujourd'hui seraient attribuées au Parti socialiste en particulier.
07:40Je pense que la France insoumise a montré sa responsabilité dans cette situation
07:44pour permettre d'aboutir sur un accord.
07:46Maintenant, sur ce sujet non plus, les discussions ne sont pas terminées.
07:49Et je crois qu'il faut que, puisque la France insoumise a fait sa part du chemin,
07:52il faut que les autres fassent aussi leur part du chemin
07:54pour qu'on puisse aboutir dans les toutes prochaines heures.
07:56C'est-à-dire que dans les prochaines heures, il va falloir quand même découper les candidatures et les listes.
07:59Moi, je souhaite que ce matin, au début d'après-midi, le plus rapidement possible en tout cas,
08:05on puisse avancer la conclusion de cet accord.
08:07Moi, je suis député sortant sur une circonscription.
08:10Dans le principe, parmi les discussions qui sont les nôtres,
08:12il y a aussi l'idée que chacune des composantes politiques
08:15conserve les circonscriptions dans lesquelles elle avait des députés sortants.
08:18Et oui, bien sûr, je suis candidat sur ma circonscription à poursuivre mon mandat.
08:22Est-ce que Jean-Luc Mélenchon sera candidat ?
08:24Hier, il était invité à la télévision.
08:26Il dit « j'en suis capable » pour Matignon, je précise.
08:30« Je ne m'élimine pas, mais je ne m'impose pas ».
08:34Ça implique quand même un moment d'être candidat.
08:36Pas forcément, madame.
08:37Pas forcément, je suis d'accord.
08:38Pas forcément, on n'est pas obligé.
08:39La logique voudrait qu'il soit candidat.
08:42Je ne sais pas, ça, c'est peut-être votre logique, peut-être.
08:43Et aurait la logique de la Ve République ?
08:45Non, je crois... Ah non, madame, excusez-moi,
08:46mais dans l'histoire de la Ve République, il y a eu à plusieurs reprises...
08:49Tous les Premiers ministres n'ont pas été élus.
08:51Il n'était pas forcément candidat aux élections législatives.
08:54Non, mais parlons de ça.
08:55Jean-Luc Mélenchon dit quelque chose avec lequel on peut quand même,
08:58je crois, tous être d'accord.
09:00C'est que pour pouvoir être Premier ministre, il faut en être capable.
09:04Bon, ça, ça me paraît être une évidence.
09:06Et que Jean-Luc Mélenchon en soit capable,
09:08je pense que personne ne le conteste.
09:10En tout cas, pas moi.
09:11Et ça me paraît, de ce point de vue-là, être une évidence.
09:14Maintenant, Jean-Luc Mélenchon dit aussi, comme Olivier Faure l'a dit,
09:18qu'on prend les choses étape par étape,
09:19qu'on est en train de discuter du programme,
09:21des différentes candidatures sur les circonscriptions.
09:23Et qu'en ce qui concerne la fonction du Premier ministre,
09:26il est normal que ce soit le groupe le plus nombreux de la coalition
09:29puisqu'il y a une proposition aux autres.
09:31Mais c'est aussi clair pour les électeurs de savoir, en gros, pour qui ils votent,
09:35si jamais leur parti, leur candidat, pouvait être désigné pour Matignon.
09:40Oui, mais madame, le plus important quand même,
09:42quand on est dans une campagne électorale...
09:44Bah oui, mais ça me paraît quand même être important de le dire.
09:46Parce que là, on va peut-être y revenir,
09:48mais vous remarquez que sur l'intervent,
09:49on passe beaucoup de temps sur des questions de personnes
09:52et peut-être pas suffisamment sur les questions...
09:53Un tout petit mot encore, parce que Raphaël Glucksmann
09:55lui avait évoqué un autre nom lundi soir,
09:57c'était Laurent Berger, l'ancien secrétaire général de la CFDT.
10:00Lui aussi, il est capable, vous en êtes d'accord ?
10:02Ah, capable.
10:03Tout à fait capable.
10:03Le problème, je crois, c'est que d'abord,
10:06c'est une initiative individuelle, je crois, de Raphaël Glucksmann.
10:09Et puis surtout, je ne suis pas sûr que monsieur Berger lui-même
10:13était au courant ou soit candidat.
10:14Ah, il n'était pas au courant ?
10:15Je n'en sais rien, je ne sais pas.
10:17Mais bon, donc chacun peut faire des propositions individuelles.
10:22Et vous avez d'autres propositions que Jean-Luc Mélenchon
10:24pour la France insoumise ?
10:25Ça participe du débat.
10:25La vôtre ?
10:26Mais vous verrez, madame, prenez les choses étape par étape.
10:29Ah, mais oui.
10:29Pour une fois, il ne faut pas aller trop vite en besogne
10:31parce qu'il faut quand même le dire, il faut quand même le dire.
10:34On est dans une situation qui est une situation
10:36extraordinairement anormale.
10:38Vous avez un président de la République
10:40qui dimanche convoque des élections législatives anticipées
10:44en laissant en gros trois jours à l'ensemble des organisations politiques
10:47de ce pays pour élaborer leur programme
10:50et pour désigner l'ensemble de leurs candidats.
10:52Je trouve que les conditions dans lesquelles s'organise ce scrutin,
10:55de la part et de la responsabilité du président de la République,
10:58sont particulièrement scandaleuses.
10:59Je vous donne un exemple.
11:00Il y a des gens qui ont appris dimanche
11:02qu'il allait y avoir des élections législatives anticipées.
11:04J'ai vu beaucoup de gens se dire
11:05on va aller s'inscrire sur les listes électorales.
11:07On ne l'avait pas fait avant.
11:08On va aller s'inscrire pour pouvoir voter.
11:10On nous dit ah bah non, les listes électorales sont gelées.
11:12Nous, nous avons saisi le Conseil constitutionnel sur ce sujet.
11:15Je le dis ici.
11:16Nous demandons à ce que soit réouverte la période
11:20pendant laquelle on peut s'inscrire sur les listes électorales
11:22pour pouvoir voter dans trois semaines aux élections législatives.
11:25On verra ce que dit effectivement le Conseil constitutionnel.
11:28Est-ce qu'Emmanuel Macron, en cas de lourde défaite,
11:31en cas de victoire du Rassemblement national,
11:33aujourd'hui les sondages pour l'instant d'intention de vote
11:35donnent ce scénario là,
11:37devrait démissionner selon vous, Manuel Bompard ?
11:38Ah bah en cas de lourde défaite,
11:41il sera encore plus fragilisé qu'il l'est aujourd'hui.
11:44Maintenant, vous savez, je n'ai pas l'habitude
11:46de dire à Emmanuel Macron ce qu'il doit faire,
11:48pour une raison simple, c'est que j'ai l'impression qu'il décide tout seul.
11:51Il vous écoute peu.
11:52Je ne vais pas, j'observe juste qu'il avait dit avant les élections européennes
11:56que s'il était lourdement sanctionné, il n'y aurait pas de dissolution
12:00et qu'il y en a une.
12:01Donc quand il dit aujourd'hui que s'il était lourdement sanctionné
12:04aux élections législatives, il ne démissionnerait pas,
12:07je crois qu'il ne faut pas le croire.
12:08Dans les points de dissension quand même entre vous et les socialistes,
12:11il y a la question de l'Ukraine, l'aide à apporter à l'Ukraine.
12:14Emmanuel Macron dit d'ailleurs, les uns veulent aider l'Ukraine,
12:16les autres la Russie.
12:17Je ne sais pas qui est lui dans les deux.
12:19Mais est-ce que, encore une fois, vous êtes d'accord sur le fait,
12:23par exemple, M. Glucksmann disait,
12:24il faut que la France passe en économie de guerre.
12:26Qu'est-ce que vous dites-vous à la France insoumise ?
12:27Je dis comme nous l'avons dit et je ne suis pas le seul,
12:29d'autres formations politiques qui vont participer
12:31de ce nouveau front populaire disent la même chose,
12:33c'est qu'il faut bien évidemment aider la population,
12:36le peuple ukrainien à se défendre, ça c'est une évidence.
12:40Jusqu'où ?
12:41Eh bien, jusqu'où ? Se défendre, c'est-à-dire qu'il faut aller
12:44dans des livraisons d'armes qui leur permettent de se défendre.
12:48Il faut les aider économiquement si nécessaire pour qu'ils puissent
12:51se défendre et que la responsabilité de la France est aussi d'ouvrir…
12:54Mais il y a des lignes rouges à pas franchir, Emmanuel Bompard ?
12:56Oui, bien sûr qu'il y a des lignes rouges.
12:57Des missiles, des instructeurs ?
12:59Par exemple, quand le président de la République a évoqué cette folie
13:03qu'est la présence de troupes au sol en Ukraine,
13:06ça c'est une ligne rouge, bien évidemment.
13:09Et puis ensuite, je dis que la solution ne sera pas une solution militaire
13:13et donc qu'il faut aussi ouvrir, faire avancer la voie diplomatique.
13:18Voilà, donc sur ces sujets-là aussi, je crois…
13:20C'est en cela qu'il dit que vous voulez aider la Russie,
13:21vous pensez Emmanuel Macron ?
13:22Mais justement, j'allais quand même vous dire,
13:24mais c'est quand même stupéfiant, vous m'avez posé,
13:26c'est pas un reproche que je vous fais, plusieurs questions
13:28sur la base des déclarations d'Emmanuel Macron.
13:30À chaque fois, les déclarations d'Emmanuel Macron
13:32ne correspondent tout simplement pas à la réalité.
13:34Je veux dire, quelle est la seule liste aux élections européennes
13:36qui a donné la parole dans ces meetings à des opposants russes à Vladimir Poutine ?
13:41C'est celle qui était conduite par Manon Aubry.
13:43Donc, je veux dire, je peux moi aussi dire que M. Macron
13:47est un allié de la Corée du Nord.
13:48C'est pas pour ça que ça en fait une vérité
13:50et c'est sans doute pas pour ça que vous allez lui poser la question demain,
13:52de savoir si c'est vrai ou pas.
13:54Un dernier mot, en cas de victoire du Rassemblement national le 7 juillet,
13:57la nomination de Jordan Bardella,
13:59est-ce que vous reconnaîtrez ce Premier ministre
14:02et est-ce que vous reconnaîtrez Jordan Bardella Premier ministre
14:05ou est-ce que vous rentrerez en rébellion ?
14:07Mais est-ce que vous acceptez l'idée qu'au début d'une bataille...
14:08Qui est un autre scénario.
14:09Est-ce que vous acceptez l'idée qu'au début d'une bataille,
14:11je m'engage et nous nous engageons pour essayer de la gagner ?
14:14Donc, voilà ce que je dis aux gens.
14:16Si vous ne voulez pas qu'il y ait Jordan Bardella Premier ministre,
14:19il faut se mobiliser massivement.
14:20Il faut rejoindre les comités de notre nouveau front populaire
14:24qui se constitue partout en France.
14:26Il faut se déplacer, il faut se mobiliser,
14:28il faut aller voter aux élections législatives
14:30et alors Jordan Bardella ne sera pas Premier ministre.
14:33L'abstention, c'est votre pire ennemi ?
14:34Comme toujours, la résignation, l'abstention
14:38sont nos principaux adversaires, bien évidemment,
14:40et on a fait une grande campagne au moment des élections européennes
14:43pour ramener dans le champ politique des gens
14:45qui, pour plein de bonnes raisons, s'en étaient éloignés.
14:47Je pense à la jeunesse, je pense à les habitants des quartiers populaires.
14:51Je leur dis, vous pouvez compter sur nous,
14:53nous continuerons à nous battre pour améliorer vos conditions de vie
14:57et donc pour ça, mobilisez-vous, continuez à vous mobiliser,
14:59en particulier pour les élections législatives.
15:01Merci Emmanuel Bouchard, c'était votre grande interview sur CNews et sur Europe 1.