Regardez Journal Inattendu spécial dissolution avec Nathalie Renoux du 15 juin 2024
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00:00Je dissous donc, ce soir, l'Assemblée nationale.
00:12Nous avons besoin d'une alliance avec le Rassemblement national, avec ses candidats.
00:24Oui, je mènerai cette campagne en tant que chef de la majorité, premier ministre.
00:29Je m'en sens capable, mais il faut qu'il y ait une discussion.
00:32Proposer ne veut pas dire imposer.
00:34Alors, je ne m'élimine pas, mais je ne m'impose pas.
00:37Je n'ai pas l'esprit de défaite, il n'y a aucune fatalité.
00:40Moi, j'ai confiance dans nos compatriotes.
00:44Bonjour à toutes et à tous.
00:46Oui, nous venons de vivre l'une des semaines les plus folles et les plus intenses de la Ve République.
00:51Une dissolution, l'annonce des législatives anticipées expresse.
00:54Trois semaines seulement pour nouer des alliances et faire campagne.
00:57Le paysage politique se recompose autour de trois pôles.
01:00L'URN, vainqueur des européennes, en passe d'accéder au pouvoir.
01:04Le nouveau front populaire, alliance des gauches et au milieu, le parti présidentiel Renaissance.
01:08Une semaine de psychodrame à tous les étages, chez les LR, chez les Insoumis.
01:13Que nous commenterons avec David Jaïz, essayiste, co-auteur de La Révolution obligée,
01:18ancien rapporteur général du Conseil national de la Refondation à l'Elysée, où vous avez passé un an.
01:24Bonjour.
01:25Et Mathieu Souquier, essayiste et expert à la Fondation Jean Jaurès.
01:29Bonjour et bienvenue.
01:30Bonjour, bonjour à tous.
01:31Merci messieurs de nous aider à y voir plus clair dans une situation complexe,
01:36situation que vous allez décrypter juste après les informations.
01:41Et au sommaire de l'actualité...
01:42Le journal inattendu sur RTL.
01:44Édition spéciale.
01:46Au sommaire de l'actualité aujourd'hui,
01:48300 à 350 000 personnes attendues partout en France pour manifester contre le Rassemblement national.
01:54Départ du cortège à Paris à 14h, les autorités craignent des débordements.
01:5821 000 policiers et gendarmes sont mobilisés.
02:02À 15 jours des législatives, on vient de la prendre.
02:05François Hollande est candidat en Corrèze, sous la bannière du Nouveau Front populaire.
02:09Et pendant ce temps, ça tangue.
02:11Chez LFI ou plusieurs cadres du parti, Alexis Corbière ou Raquel Garrido ne sont pas investis.
02:16Alors qu'Adrien Quatennens, condamné pour violence conjugale, sera candidat.
02:20Réaction d'indignation au sein du parti, mais aussi chez les partenaires du Front populaire.
02:25Nous vous en dirons plus dans ce journal.
02:28La réapparition de Kate Middleton six mois après l'annonce de son cancer.
02:32Elle est à la parade militaire pour l'anniversaire du roi Charles III à Londres.
02:36L'Allemagne qui cartonne en ouverture de l'euro.
02:39Et des nouvelles des Bleus.
02:40Et puis la météo, toujours très instable, avec quelques grosses pluies retardataires en Rhône-Alpes
02:45et une nouvelle dégradation pluvieuse dans le Nord-Ouest qui traversera le pays dans les prochaines 24 heures.
02:50Entre les deux, toutefois, les éclaircies parviendront à se montrer.
02:54Les températures sont toujours fraîches, notamment dans le Nord.
02:57Elles afficheront 15 degrés à Cherbourg aujourd'hui, contre 29 à Ajaccio.
03:06Un samedi de mobilisation contre l'extrême droite.
03:08Des manifestations sont organisées un peu partout en France.
03:11Mobilisation motivée par la crainte de voir le rassemblement national arriver en tête au législatif du 30 juin.
03:18300 à 350 000 personnes sont attendues dans tout le pays.
03:22Entre 50 et 100 000 à Paris, où le cortège s'élancera de la place de la République vers celle de la Nation à 14 heures.
03:29Et pour encadrer ces cortèges, 21 000 policiers et gendarmes sont déployés par crainte de débordement.
03:35Ces rassemblements d'hostilité au RN ont commencé dès ce matin dans certaines communes,
03:40comme Annonay en Ardèche.
03:42Bonjour Raphaël Vantard.
03:44Bonjour.
03:45Alors, les petites villes comme Annonay, dans des zones rurales, se mobilisent également, Raphaël.
03:50Exactement, et symbole de cette mobilisation dans cette autre France,
03:53celle des campagnes, celle qui a voté largement pour le rassemblement national ce matin sur la place des Cordeliers d'Annonay.
03:59C'est Aurélien Militant de la Confédération Paysanne qui prend la parole.
04:02Le micro a beau être coupé et tombé en panne, sa voix porte devant une centaine de manifestants.
04:09Nous, habitants des campagnes, citoyens de la ruralité, ne cédons pas au mirage du repli sur soi, à la haine et à l'intolérance.
04:17Nous valons bien mieux que la médiocrité d'un parti qui puise sa force dans nos difficultés.
04:22Nous valons mieux que ça et nous allons le prouver.
04:24Citoyens de la ruralité, merci.
04:28Alors, Nicolas a fait 20 minutes de voiture avec sa compagne pour rallier cette mobilisation ici à Annonay.
04:33Il le martèle, la mobilisation contre l'extrême droite doit être partout sur le territoire.
04:38Je trouve que c'est important que même les petites villes soient mobilisées,
04:41montrer que partout en France et pas que dans les grandes villes, on se mobilise contre le RN.
04:47Et on n'a pas envie que le RN passe au pouvoir aujourd'hui, on est complètement contre leurs idées.
04:52Et on a envie de le faire savoir en manifestant aujourd'hui.
04:55Alors que la manifestation se dissipe ici dans un très grand calme,
04:58Annonay certes envisage de rallier demain d'autres grandes mobilisations contre l'extrême droite dans la région.
05:04Merci Raphaël Vantard en direct de l'Ardèche.
05:07Je vous le disais en titre, c'est l'une des informations de la matinée.
05:11Un ancien président est candidat aux législatives.
05:14François Hollande n'a visiblement pas renoncé à peser sur la vie politique.
05:18Il se présente dans la première circonscription de Corrèze.
05:21Dans la semaine, il s'était dit favorable à l'Union de la gauche sous la bannière du nouveau front populaire
05:26pour faire barrage à l'extrême droite.
05:29David Jayes, Mathieu Soucaire, cette information qui vient de tomber,
05:34François Hollande qui se présente aux législatives, comment la comprenez-vous ?
05:37Rapidement, parce qu'on y reviendra bien sûr au cours de ce journal inattendu.
05:40Ça donne corps à l'Union des gauches telle qu'elle a été annoncée en début de semaine.
05:45On a entendu effectivement fait tout à fait inédit,
05:47Jean-Luc Mélenchon et François Hollande parlaient d'une seule et même voix cette semaine.
05:52C'était tout à fait inattendu.
05:53Et en particulier parce que les élections européennes avaient pendant plusieurs semaines donné à voir le spectacle d'une gauche
05:59qui non seulement s'opposait, mais souvent s'affrontait violemment devant les électeurs.
06:04On n'imaginait pas que quelques jours après seulement, en fait,
06:07ceux qui s'étaient tant opposés puissent se réunir.
06:10Et effectivement, ça fait très longtemps qu'on n'a pas entendu Jean-Luc Mélenchon et François Hollande
06:13être sur une même ligne de stratégie politique depuis plus d'une dizaine d'années.
06:18Est-ce que le fait qu'il se présente aux législatives, David Jayes, ça change la donne ?
06:22C'est une voix importante.
06:24Il a été président de la République.
06:25Il a encore un leadership.
06:28Il est très écouté.
06:28Il est souvent invité dans les médias.
06:31Et ce qui est intéressant aussi, c'est qu'au fond, François Hollande a soutenu l'Union des Gauches.
06:37Donc, on va dire l'aile droite de la gauche soutient l'Union des Gauches.
06:41Pendant que Jean-Luc Mélenchon, avec ce qui s'est passé cette nuit,
06:45le fait que certains de ses anciens lieutenants comme Raquel Garrido, Alexis Corbière n'aient pas été investis,
06:51montre que lui, il est probablement plus hostile.
06:55Et donc, c'est intéressant de voir cette recomposition qui est en cours.
06:59Ça déplace le centre de gravité de cette Union des Gauches vers le centre plutôt que vers l'extrême gauche.
07:04En tout cas, vers une forme de gauche plurielle qui ressemble davantage à ce qui avait cours sous Lionel Jospin entre 1997 et 2002.
07:11Vous nous expliquerez tout ça au cours de ce journal inattendu.
07:14L'actualité politique du jour, vous l'avez dit, elle est aussi marquée par la crise à la France insoumise.
07:19Le parti a révélé les candidats investis pour les législatives.
07:23Adrien Quatennens, condamné pour violence conjugale, en fait partie.
07:27Mais surtout, plusieurs figures historiques, Alexis Corbière, Raquel Garrido ou Daniel Simonnet, élu de Paris, n'en sont pas.
07:34Charles Ducroix, vous suivez la politique pour RTL. Bonjour.
07:37Bonjour Nathalie. Bonjour à tous.
07:39Alors, ces ténors, ils ont appris leur éviction par mail.
07:42Oui, une simple liste d'investitures qui tombe en pleine nuit.
07:46Daniel Simonnet, la députée sortante de Paris, n'en croit pas ses yeux en consultant son téléphone.
07:50Elle le racontait ce matin sur RTL.
07:52Je l'ai appris par un simple mail qui m'annonçait que je n'étais pas réinvesti.
07:56C'est même pas un coup de fil pour des camarades avec qui je peux être, pour certains,
08:01investi depuis plus de 25 ans, notamment en ce qui concerne Jean-Luc Mélenchon.
08:05C'est une purge, en fait.
08:07Même réaction d'Alexis Corbière, lui qui était le bras droit de Jean-Luc Mélenchon en 2017.
08:11Sur BFM TV, il l'accuse de régler ses comptes.
08:14Imaginez qu'à 23 heures, sans un coup de fil, vous découvrez un tableau
08:17et quand vous regardez, il n'y a plus votre nom, il ne vous a pas expliqué pourquoi.
08:20Profitez d'une occasion pour, en quelque sorte, mesquinement,
08:22vous savez, au moment où la grande course se met à neuf,
08:25vous avez un petit croche-pattes.
08:26Pour dire cela, je les dégage parce que ça ne sera pas remarqué.
08:29Alors que l'extrême droite peut prendre le pouvoir, c'est petit, je ne peux pas le dire autrement.
08:33Et sur les réseaux sociaux, les réactions se sont aussitôt emballées.
08:36François Ruffin, pourtant investi, fustige.
08:39Notre démocratie mérite mieux que vous.
08:41Le vous, c'est l'état-major de la France insoumise.
08:44Alors comment expliquer pareille situation ?
08:47Il y a certes l'affaire Katniss, le député sortant condamné pour violence conjugale
08:50dont l'investiture est décriée.
08:52Encore François Ruffin s'indigne que son camp, je cite, le protège.
08:56Mais cela rajoute à un malaise en réalité plus grand.
08:58Si les trois candidats se disent victimes d'une purge,
09:01c'est parce qu'ils n'ont pas hésité à critiquer ouvertement Jean-Luc Mélenchon
09:04par le passé sur la place qu'il doit prendre au sein du parti
09:07et sur la stratégie plus globale du mouvement.
09:09Les voix des insoumis s'élèvent et l'état-major, lui, se mûre dans le silence.
09:14Ce matin, l'équipe de Jean-Luc Mélenchon ignore les messages.
09:17Emmanuel Bompard, le chef de file.
09:20Bonjour, vous êtes bien sur le téléphone portable d'Emmanuel Bompard.
09:23Je ne suis pas disponible pour le moment.
09:24Vous pouvez me laisser un message et je vous rappellerai. Merci.
09:27Voilà. Va-t-il nous rappeler ça ? Je vous le demande.
09:30En tout cas, cette décision du parti a des conséquences
09:32et elle met en porte-à-faux les partenaires du nouveau Front populaire.
09:36Oui, après cette union construite dans l'urgence,
09:39ce n'est vraiment pas le moment, disent en chœur les écologistes
09:41qui réunissaient leurs troupes ce matin pour se positionner sur la question.
09:45La crainte, c'est que tout parte à volo maintenant
09:47et l'image renvoyée aux électeurs aussi.
09:49La présidente des écologistes se dit choquée, Marine Tondelier.
09:53Le patron du PS, Olivier Faure, réagit aussi.
09:55Le Front populaire ne mérite pas d'être sali par les décisions d'irresponsables.
10:00Vous imaginez en l'ambiance pour ce qui devait être une journée d'unité
10:03avec cette manifestation dont on vous parlait cet après-midi contre l'extrême droite.
10:07Merci Charles Ducrox du service politique d'RTL.
10:10D'un psychodrame à l'autre, chez les Républicains,
10:12le président du parti s'appelle toujours Éric Ciotti.
10:15Il avait pourtant été exclu des LR par les cadres
10:18qui contestaient l'alliance nouée avec le Rassemblement national.
10:21Mais hier soir, le tribunal judiciaire de Paris a, dans un premier temps,
10:25invalidé cette exclusion en attendant qu'une décision sur le fond soit prononcée.
10:30Cela signifie en clair qu'Éric Ciotti garde l'accès au bureau du parti
10:34et la main sur les investitures.
10:36D'ailleurs hier, Jordan Bardella a réaffirmé qu'il y aurait un candidat commun,
10:40RN, les Républicains, dans 70 circonscriptions le 30 juin.
10:45Depuis le G7 en Italie dans les pouilles,
10:47Emmanuel Macron a commenté la politique française,
10:49estimant que les programmes du nouveau Front populaire et du Rassemblement national font,
10:54je cite, porter un très grand danger à l'économie française.
10:58Ces deux blocs extrêmes promettent aux gens des cadeaux
11:01qui ne sont pas financés, a déclaré le chef de l'État.
11:04Cette actualité, je vous le rappelle, nous la commenterons avec l'essayiste
11:06et ancien conseiller à l'Élysée, David Jaïz,
11:08et le politologue Mathieu Souckière,
11:10mes invités dans ce journal inattendu consacré à cette folle semaine politique
11:14que nous venons de vivre.
11:16Dans un instant, vous verrez que cette crise politique,
11:18elle ne laisse pas insensibles les Bleus.
11:21A tout de suite.
11:32On va maintenant plonger nos yeux dans les Bleus.
11:35Les hommes de Didier Deschamps préparent leur entrée dans l'euro.
11:37Ce sera lundi face à l'Autriche.
11:39Deux joueurs étaient en conférence de presse il y a quelques minutes en Allemagne.
11:43Marcus Thuram a parlé football, mais pas seulement.
11:46Les Bleus ne sont pas hermétiques à la crise politique en France.
11:50Le joueur est engagé contre le Rassemblement national et ne l'a pas caché.
11:54Je pense que c'est la triste réalité de notre société aujourd'hui.
11:57Je pense qu'il y a des messages qui sont véhiculés tous les jours à la télé
12:00pour aider ce parti à passer.
12:03Je pense que, comme l'a dit Ousmane, il faut aller voter.
12:07Il faut dire à tout le monde d'aller voter.
12:09Et surtout, en tant que citoyen, que ce soit vous, que ce soit moi,
12:14il faut se battre au quotidien pour que ça ne se reproduise pas
12:16et pour que le RN ne passe pas.
12:18Après, je comprends que certains joueurs puissent venir devant vous
12:23et juste dire qu'il faut aller voter,
12:24mais je pense que ce n'est pas assez de dire qu'il faut aller voter.
12:26Il faut aussi expliquer comment on en est arrivé là et la gravité de la situation.
12:31Propos recueillis par Baptiste Durieux et Philippe Sanfourche pour RTL.
12:36Sachez qu'hier, en ouverture de 7 euros, l'Allemagne a étrié l'Ecosse 5 buts à 1 chez elle.
12:41Trois matchs à suivre aujourd'hui.
12:42Hongrie-Suisse à 15h, Espagne-Croatie à 18h et puis Italie-Albanie à 21h.
12:48Ce sera en direct sur RTL avec Eric Silvestro, mais aussi en direct sur M6.
12:54Au Royaume-Uni, tous les yeux étaient rivés vers Buckingham ce matin.
12:57Et pour cause, Kate Middleton, qui n'est plus apparue en public
13:01depuis l'annonce de son cancer il y a six mois,
13:03s'est présentée aujourd'hui à l'occasion de la parade militaire pour l'anniversaire du roi Charles III.
13:09La princesse avait annoncé sa présence hier en raison de bons progrès dans son traitement de chimiothérapie.
13:16Elle est passée en carrosse devant la foule.
13:19Il aurait eu 81 ans aujourd'hui.
13:21Une messe en hommage à Johnny Hallyday, célébrée ce matin,
13:25non pas à l'église de la Madeleine à Paris comme c'était le cas les précédentes années,
13:29mais à la cathédrale de la Major à Marseille, où vous trouvez Etienne Baudu.
13:33Bonjour.
13:34Bonjour.
13:34Les fans de Johnny lui sont toujours aussi attachés, sept ans après sa mort.
13:39Oui, toujours autant.
13:40La travée centrale de la Major a été bien remplie.
13:42Environ 500 fans sont venus assister à cette messe qui vient tout juste de s'achever.
13:47Et pour le père Brunet, qui est le vicaire général du diocèse,
13:50célébrer cette messe peut avoir deux sens complémentaires.
13:53Le premier, c'est que nous allons prier pour lui,
13:56pour qu'il entre dans la paix de Dieu, la lumière de Dieu.
14:00Et puis, nous allons remercier le Seigneur pour ce que nous avons reçu de lui.
14:05Parmi nous, il y a des chrétiens, d'autres qui ne le sont pas,
14:10que chacun se sente le bienvenu.
14:14Bravo, le bienvenu.
14:17Des mots et des chansons qui résonnent pour Cyril,
14:20qui est venu spécialement ici de Manosque, dans les Alpes d'Haute-Provence.
14:24C'est très émouvant, très en communion avec le lieu et avec l'esprit de Johnny.
14:30Toutes ces chansons sont très pénétrantes, qui ont un sens.
14:35En même temps que les paroles prononcées dans l'église,
14:39c'est quand même très profond.
14:44Évidemment, les chansons de Johnny ont résonné ici grâce à Sergi Sey,
14:47fan absolu, qui va donc continuer à organiser ici chaque année une messe souvenir,
14:52avec sa voix chaude.
14:54Une messe qui vient donc de s'achever avec une bénédiction des casques de moto.
14:58Soyez prudents à rappeler le Père Brunet.
15:02Merci, Etienne Baudu, en direct de Marseille.
15:06Terminons par quelques mots de sport et de rugby.
15:08Le quart de finale du top 14 qui oppose Toulon à La Rochelle se joue ce soir à 21h.
15:14Bordeaux-Bègle Racing 92, ce sera demain.
15:25Dimanche 9 juin, il est près de 21h quand Emmanuel Macron prend la parole.
15:30J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote.
15:36Je dissous donc ce soir l'Assemblée Nationale.
15:40Voilà, c'était l'ouverture d'une folle semaine politique que nous venons de vivre
15:44et que nous allons essayer de décrypter avec David Jays,
15:47essayiste co-auteur de La Révolution Obligée,
15:50ancien rapporteur général du Conseil National de la Refondation à l'Elysée,
15:54et Mathieu Soucaire, expert associé à la Fondation Jean Jaurès.
15:58Messieurs, cette dissolution et l'annonce de législatives express
16:03a précipité les choses, les tractations,
16:06et les premiers à réagir ont été les partis de gauche qui ont, dès dimanche soir,
16:11annoncé la constitution d'un nouveau front populaire.
16:16Les choses sont encore en train de bouger.
16:19La crise à LFI, on en a parlé dans ce journal,
16:21et l'annonce surprise ce matin de la candidature de François Hollande.
16:25Est-ce que cela change la donne ?
16:27D'abord, je pense que les meilleurs scénaristes de Baron Noir ou de La Fièvre
16:31sont complètement dépassés par ce qui se passe en France depuis une semaine,
16:34puisqu'il ne peut pas se passer deux heures sans qu'on ait un rebondissement absolument inattendu.
16:40Je crois que cette union de la gauche qui s'est dessinée très vite,
16:43et ça a été permis par les discussions qu'il y avait entre un certain nombre de cadres des partis de gauche
16:48autour de la présidentielle. Personne n'avait anticipé qu'il y aurait une dissolution.
16:52Mais il y avait des discussions qui étaient en cours pour préparer 2027.
16:56Elle est d'abord une union défensive, c'est-à-dire qu'on a trois semaines,
16:59et c'est la décision solitaire et hasardeuse du président de la République qui nous place dans cette situation.
17:04Vous la considérez hasardeuse ?
17:06Je la trouve très hasardeuse, oui.
17:08Une dissolution dans l'absolu, c'est une arme constitutionnelle.
17:11En démocratie, force doit revenir au peuple, qui a le premier et le dernier mot.
17:15Mais prononcer une dissolution à 21h le soir d'une élection européenne
17:20qui a consacré le triomphe du Rassemblement National,
17:23en laissant trois semaines aux gens pour s'organiser sur le plan logistique,
17:26c'est, à minima, un coup de poker,
17:29et plus probablement une erreur monumentale dont il sera comptable devant l'histoire.
17:34Vous êtes d'accord, Mathieu Soucaire ?
17:36Absolument. C'est-à-dire que les événements de cette semaine
17:39traduisent que nous sommes entrés dans une zone de turbulence depuis dimanche,
17:43parce qu'effectivement, le choix de la dissolution change tout.
17:47Nous sommes entrés dans une nouvelle séquence politique.
17:50Comme l'a dit David, une dissolution, c'est au plan institutionnel absolument incontestable.
17:55Le Président de la République a le pouvoir de dissoudre l'Assemblée Nationale.
17:59Au plan démocratique, c'est un appel au peuple qui n'est pas critiquable en soi.
18:03Au plan politique, quand vous le faites alors que vous êtes politiquement faible comme jamais,
18:07comme l'était le Président de la République dimanche soir,
18:09et quand votre adversaire principal,
18:11celui que vous avez désigné comme votre ennemi politique,
18:13est en revanche fort comme jamais,
18:15c'est un choix politique tout à fait étrange, hasardeux, sans aucun doute.
18:19Pardon, juste un tout petit mot de conclusion là-dessus.
18:23Certains vivaient dans l'inquiétude de voir l'extrême droite accéder au pouvoir dans trois ans.
18:28Nous vivons tous, depuis dimanche soir,
18:30avec la quasi-certitude de les voir accéder au pouvoir dans trois semaines.
18:34C'est ça que la dissolution crée.
18:35Je cite Emmanuel Macron à RTL.
18:37« Je préfère une cohabitation maintenant
18:39plutôt que d'avoir une dynamique qui conduise à installer Marine Le Pen à l'Elysée en 2027. »
18:43Est-ce que cette stratégie-là vous paraît sensée, David Jaïz ?
18:48Vous connaissez la phrase sur la défaite et le déshonneur.
18:50C'est-à-dire qu'on choisit la défaite,
18:53on choisit de prendre sa perte,
18:55et puis en évitant, on risque d'avoir la défaite et le déshonneur.
18:59Moi je pense que se dire que Marine Le Pen,
19:01arrivant au pouvoir maintenant,
19:03c'est moins risqué que dans trois ans,
19:05c'est complètement hasardeux,
19:06et le risque c'est qu'on ait fromage et dessert.
19:08Il est vrai que ce qui fait la force de l'extrême droite,
19:11notamment, c'est sa virginité politique.
19:13C'est le fait que dans notre politique,
19:15elle s'est affirmée comme une force politique majeure depuis 40 ans,
19:18sans avoir jamais exercé le pouvoir.
19:20Sauf de façon très exceptionnelle au plan local.
19:22Mais en réalité, très peu.
19:25Le calcul que certains font aujourd'hui,
19:27de dire précisément « usons l'extrême droite au pouvoir »,
19:29confrontons-la au rude exercice du pouvoir,
19:31à l'épreuve du pouvoir,
19:33et nous verrons que dans quelques mois ou quelques années,
19:35l'extrême droite en sortira essorée.
19:37C'est un calcul, là encore, tout à fait hasardeux.
19:39L'extrême droite, partout aujourd'hui,
19:41en Occident, en Europe, aux Etats-Unis,
19:43elle s'installe au pouvoir,
19:45et ensuite, elle revient au pouvoir.
19:47L'Italie est revenue au pouvoir.
19:49L'extrême droite est revenue au pouvoir.
19:51Donc l'idée de dire « mieux vaut maintenant qu'en 2027,
19:54parce que je suis encore président et je peux... »
19:56Les voir au pouvoir,
19:58c'est continuer à les institutionnaliser,
20:00à les normaliser.
20:02J'espère sincèrement que ce n'est pas la première motivation de cette dissolution,
20:05parce que c'est totalement irresponsable
20:07de faire ce genre de calcul,
20:09alors que Poutine mène une guerre d'agression
20:11contre l'Ukraine,
20:13et que nous traversons des turbulences
20:15à un mois des Jeux Olympiques, quand même.
20:17Nous y reviendrons, effectivement,
20:19sur ce timing.
20:21Dans un instant, on se sépare quelques instants.
20:23Restez avec nous pour ce journal
20:25inattendu spécial
20:27« Semaine politique folle en France ».
20:36Nathalie Renou.
20:38Le journal inattendu sur RTL.
20:40Édition spéciale.
20:42David Jaïz, essayiste, qui a passé
20:44un an à l'Élysée
20:46en tant qu'ancien rapporteur général
20:48du Conseil National de la Refondation,
20:50et Mathieu Souquier,
20:52qui est expert associé à la Fondation Jean Jaurès,
20:54sont toujours à mes côtés.
20:56Nous parlions à l'instant de la dissolution.
20:58Comment est-ce que vous expliquez
21:00que cette décision ait été prise,
21:02alors que jamais Emmanuel Macron,
21:04dans cette campagne des Européennes,
21:06n'a dit que le scrutin aurait une répercussion nationale ?
21:08Au contraire, il a dit que ce scrutin
21:10n'avait absolument aucune valeur nationale.
21:12C'est une première incohérence.
21:14Effectivement, on avait compris
21:16qu'il ne tirerait aucune conséquence
21:18politique nationale du score.
21:20Et effectivement, il prend tout le monde de cours,
21:22non seulement en changeant d'avis,
21:24en changeant de raisonnement,
21:26mais en le faisant en réaction à chaud
21:28avec les scores obtenus dimanche soir.
21:30Il est vrai que nous étions dimanche soir,
21:32nous sommes en tout cas depuis dimanche soir,
21:34confrontés à une situation politique inédite.
21:36L'extrême droite atteint
21:38un score tout à fait inédit
21:40dans notre histoire politique.
21:42Plus encore, je dirais,
21:44l'avance de l'extrême droite sur tous ses concurrents
21:46est un fait politique majeur.
21:48Ce n'est pas seulement l'extrême droite à 40,
21:50c'est le fait que tous les autres sont dans les choux.
21:52Que dimanche soir, Valérie Ayé
21:54et Raphaël Guzman additionnaient,
21:56ça ne fait pas le score de Jordan Bardella.
21:58Et troisième dimension, dirais-je,
22:00on a observé pendant cette campagne européenne
22:02un fait nouveau aussi, il y avait une constante politique,
22:04une constante électorale qui était de voir
22:06systématiquement l'extrême droite, quel que soit le scrutin,
22:08terminer plus bas
22:10qu'au niveau que les sondages donnaient.
22:12Pour la première fois, l'extrême droite
22:14n'a pas reculé, elle ne s'est pas tassée,
22:16elle a continué de progresser pendant plusieurs semaines
22:18et malgré les sondages qui,
22:20dans les derniers jours, disaient que Jordan Bardella
22:22était à 32%, il a été à 32%.
22:24Donc l'électorat est d'une certaine façon
22:26OK avec cette réalité politique-là.
22:28Mais en fait, l'électorat,
22:30il est majoritairement RN aujourd'hui.
22:32Ce que ça révèle,
22:34c'est que le RN, c'est le
22:36soleil noir de la politique française
22:38depuis plus de 20 ans. C'est-à-dire que c'est un parti
22:40qui monte comme l'eau dans la crue
22:42centenale. On a tout essayé.
22:44On a essayé le Front républicain, on s'est vite
22:46rendu compte que c'était totalement inopérant.
22:48On a essayé la supériorité
22:50technique. Si Emmanuel
22:52Macron a réussi à gagner
22:54en 2022 par exemple, alors qu'il n'avait pas
22:56un proposé de programme et qu'il n'y avait pas une
22:58grande explication démocratique comment on pouvait
23:00l'attendre d'une élection présidentielle, c'est parce que
23:02il domine très largement Marine Le Pen
23:04sur le plan technique, sur le plan de la crédibilité,
23:06sur le plan de la compétence. Mais
23:08ça ne suffit pas en politique la compétence
23:10technique. Il y a d'autres
23:12dimensions qui sont très importantes. Les dimensions
23:14humaines, les dimensions émotionnelles et puis
23:16le projet de société. Et là,
23:18on tente une troisième chose, c'est de
23:20les installer au pouvoir ou de les mettre aux portes
23:22du pouvoir pour faire peur, pour jouer
23:24sur la tétanie, sur la stupéfaction. Sauf que
23:26ça, ça ne marche pas non plus. Quand vous dites
23:28on tente de les mettre au pouvoir, on a l'impression
23:30que ce sont les autres forces politiques
23:32qui manipulent et qui
23:34mettraient Jordan Bardella
23:36au poste de Premier ministre. Mais enfin
23:38ce sont les électeurs finalement qui ont le dernier mot.
23:40Et on le voit bien, les électeurs
23:42ils adhèrent aux idées électorales
23:44depuis un petit moment et ça ne cesse d'augmenter.
23:46La seule vraie question derrière tout ça, c'est comment on fait
23:48reculer le vote pour ce parti
23:50attrape-tout qui au fond n'a pas grand chose à
23:52proposer et qui est même plutôt dangereux pour la cohésion
23:54sociale. Et le seul moyen de faire
23:56reculer ce parti, ce n'est pas de jouer avec les
23:58institutions en les installant au pouvoir,
24:00c'est de proposer
24:02un projet de société qui réponde aux malaises
24:04profonds qu'expriment ces électeurs.
24:06Le premier, c'est le sentiment du mépris. Moi je crois
24:08qu'il y a un gouffre de plus en plus
24:10abyssal entre Paris et la province,
24:12entre une technostructure,
24:14une classe politique, une élite
24:16française et des gens
24:18ordinaires qui se sentent méprisés et
24:20relégués. La deuxième chose, c'est que
24:22beaucoup de gens, et ça a été très visible
24:24pendant les gilets jaunes, très visible au moment
24:26de la réforme des retraites, disent moi je travaille,
24:28je trim, je paye des impôts
24:30qui sont de plus en plus élevés et je vois
24:32l'horizon se rétrécir, la retraite
24:34s'éloigner, les services publics se
24:36dégrader, les déserts médicaux augmentés,
24:38les écoles se détériorent, le pouvoir d'achat
24:40baissé. Et donc, si vous voulez,
24:42il y a un sujet de je n'en ai pas pour mon
24:44argent. Et puis, vous avez un pays qui est
24:46au bord de l'ébullition, voyez,
24:48en trois ans,
24:50quatre ans, vous avez eu les gilets
24:52jaunes, qui étaient vraiment
24:54une insurrection sociale du monde
24:56périurbain. Vous avez eu
24:58une mobilisation très
25:00forte contre la réforme des retraites, là c'était plutôt les
25:02actifs des villes moyennes, les fonctionnaires,
25:04les salariés du privé, et puis vous avez eu...
25:06Les agriculteurs. Les agriculteurs, et vous avez
25:08eu les émeutes dans les banlieues aussi.
25:10Donc ça veut dire que vous avez une
25:12France de la classe moyenne,
25:14des classes populaires, qui est dans une
25:16situation de malaise très grave, et
25:18le sentiment largement partagé, c'est
25:20que le Rassemblement National, aussi parce qu'on l'a pas
25:22essayé, c'est le seul parti qui peut
25:24répondre à ça. Alors, peut-il répondre
25:26à cette crise profonde que vit
25:28le peuple français ? Nous, nous poserons
25:30la question, juste après les titres
25:32de 13h.
25:47Nathalie Renoux,
25:49le journal inattendu sur RTL,
25:51édition spéciale. François Hollande,
25:53candidat aux législatives, dès le
25:5530 juin prochain en Corrèze,
25:57l'ancien président de la République l'a annoncé
25:59ce matin. La France insoumise
26:01en plein règlement de compte, plusieurs
26:03candidats aux législatives, dont Alexis Corbière,
26:05Raquel Garrido et Daniel Simonet,
26:07ont appris cette nuit qu'ils ne seraient
26:09pas investis par leur parti. Sur RTL,
26:11ce matin, Daniel Simonet dénonce
26:13une purge.
26:15150 rassemblements prévus dans toute la
26:17France. Ce samedi, une mobilisation
26:19contre le Rassemblement National, à l'appel
26:21de plusieurs syndicats et associations.
26:23A Paris, départ du cortège dans
26:25moins d'une heure, place de la République.
26:27Pour la première fois, un joueur
26:29de l'équipe de France de football appelle
26:31ouvertement à faire barrage au Rassemblement
26:33National. Il faut se battre
26:35pour que le RN ne passe pas.
26:37C'est ce qu'a déclaré Marcus Thuram tout à l'heure
26:39lors d'une conférence de presse des
26:41Bleus, lors de l'Euro en Allemagne.
26:43La princesse Kate Middleton
26:45a fait son grand retour ce matin après six mois
26:47d'absence en public. C'était à l'occasion de la
26:49parade militaire qui célébrait l'anniversaire
26:51du roi Charles III. Kate
26:53avait annoncé il y a trois mois être
26:55atteinte d'un cancer. Les obsèques
26:57de François Zardy, décédé mardi à l'âge de
26:5980 ans, auront lieu jeudi prochain
27:01au cimetière du Père Lachaise à Paris. On vient
27:03de la prendre. Et puis en football, après
27:05l'entrée triomphale de l'Allemagne
27:07hier dans l'Euro, trois matchs
27:09aujourd'hui à 15h, Hongrie-Suisse,
27:1118h Espagne-Croatie et
27:1321h Italie-Albanie. Matchs
27:15à suivre sur RTL, sur
27:17M6 et sur notre web radio.
27:19A chaque instant,
27:21retrouvez la radio digitale 100%
27:23dédiée à l'Euro sur l'appli RTL
27:25et RTL.fr avec Winamax.
27:27Les jeux d'argent et de hasard peuvent être dangereux.
27:29Perte d'argent, conflits familiaux, addiction.
27:31Retrouvez nos conseils sur joueur-info-service.fr
27:33et au 09 74
27:3575 13 13, appel non surtaxé.
27:37Le temps déséclaircit
27:39cet après-midi dans l'Est et le Sud du pays
27:41avec tout au plus un petit risque orageux
27:43dans les Alpes. Le Nord
27:45et l'Ouest vont conserver un ciel
27:47très instable. Des averses du vent
27:49et des températures bien fraîches entre
27:5116 et 21 degrés de la Bretagne
27:53à l'Alsace. Plus de douceur au Sud
27:55jusqu'à 29 degrés en Corse.
28:03Et nous sommes toujours en compagnie
28:05de David Jays, essayiste,
28:07ancien rapporteur général du Conseil National
28:09de la Refondation qui a passé un an
28:11à l'Elysée de 2022 à 2023
28:13et Mathieu Souquier, expert
28:15associé à la Fondation Jean Jaurès.
28:17Nous parlions
28:19du Rassemblement National
28:21qui est désormais aux portes du pouvoir
28:23et pour comprendre son électorat
28:25nous sommes avec Benoît Coquart,
28:27sociologue, auteur de l'ouvrage
28:29Ce qui reste. Bonjour, merci d'être avec nous.
28:31Bonjour.
28:33Vous connaissez bien cet électorat.
28:35La base s'est considérablement élargie
28:37jusqu'aux jeunes. Pour quelles raisons ?
28:41Parce qu'en milieu rural
28:43on est sur les territoires
28:45où le FN à l'époque a percé
28:47en premier, si on regarde bien en France
28:49après quelques quartiers bourgeois
28:51de l'ouest parisien. C'est très vite
28:53dans les ruralités désindustrialisées
28:55que le vote pour l'extrême droite
28:57s'est implanté et il est resté.
28:59Il a gagné de plus en plus
29:01de marge dans la population
29:03y compris chez les jeunes
29:05surtout chez ceux qui ont commencé
29:07à voter avec Marine Le Pen
29:09et qui sont d'une certaine
29:11manière un électorat qui s'est fidélisé
29:13à ce vote.
29:15Des électeurs de gauche ont fait part
29:17à notre micro RTL
29:19du fait qu'aujourd'hui ils souhaitent
29:21voter Rassemblement National.
29:23Ça vous étonne ?
29:25Alors ça c'est
29:27évidemment que ça existe.
29:29Tous les types de report de voix existent.
29:31Je pense que ce qui est important à souligner
29:33c'est que le très gros des troupes et les catégories
29:35où aujourd'hui le Rassemblement National
29:37progresse le plus, c'est
29:39dans à la fois des territoires et des catégories
29:41sociales qui votaient
29:43anciennement déjà pour la droite
29:45classique, la droite de gouvernement.
29:47Et c'est en fait l'affaiblissement
29:49très important aujourd'hui
29:51de la droite de gouvernement
29:53au profit de l'extrême droite
29:55qui favorise ce report de voix là.
29:57Et typiquement,
29:59vous parliez des jeunes tout à l'heure,
30:01on est sur des gens qui viennent de familles
30:03où les parents votaient à droite,
30:05y compris dans les milieux populaires,
30:07milieux ouvriers, milieux employés.
30:09Il y a toute une partie de ces milieux là
30:11qui sont quand même les plus massifs en France
30:13qui votaient déjà à droite.
30:15Mais les enfants vont voter aujourd'hui
30:17plutôt pour l'extrême droite.
30:19Et il y a un effet d'accumulation
30:21parce que la France aujourd'hui est très polarisée
30:23entre des villes qui se caractérisent
30:25plutôt dans les grandes villes par un rejet
30:27et de l'autre côté
30:29des territoires plus éloignés des grandes villes
30:31où on me dit, moi sur le terrain
30:33qui vote Macron ou qui vote à gauche ?
30:35C'est-à-dire qu'on a l'impression
30:37que tout le monde autour de soi est allé
30:39voter pour Jordan Bardella aux européennes.
30:41Donc il y a un effet comme ça d'entraînement
30:43puisque quand dans votre entourage
30:45vous fréquentez des gens qui ont la même opinion que vous,
30:47ça vous renforce.
30:49Jordan Bardella aussi a apporté
30:51quelque chose, notamment une présence très forte
30:53sur les réseaux sociaux. On a vu
30:55que sa présence sur TikTok
30:57arrivait à convaincre de jeunes électeurs.
30:59Jordan Bardella
31:01qui a un peu adouci son image finalement
31:03tandis que son opposé,
31:05son face-à-face
31:07quasiment du même âge, Gabriel Attal
31:09lui a pris une posture plus dure.
31:11Est-ce que c'est ce que vous diriez David Jaïz ?
31:13Je dirais surtout que le débat
31:15qui a opposé Jordan Bardella et Gabriel Attal
31:17a donné lieu à une série de commentaires
31:19dans la presse nationale
31:21sur le thème Attal
31:23il est déterminé techniquement, il est bien plus compétent
31:25que lui, il connaît le nombre de sous-marins nucléaires
31:27alors que Bardella
31:29a commis pas mal d'imprécisions
31:31et d'approximations.
31:33Mais ce n'est pas ce qui est ressorti chez les gens.
31:35Ce n'est pas ce qui est ressorti chez les gens et ça montre bien que
31:37et c'est tout à fait légitime, la compétence
31:39technique n'est pas le seul critère de choix
31:41en politique. Il y a aussi
31:43l'émotion, il y a
31:45beaucoup de choses qui en fait relèvent
31:47de
31:49pas simplement les programmes
31:51mais comment on ressent le monde
31:53et la façon
31:55méprisante dont certains
31:57leaders de la majorité ont pu
31:59parfois interagir avec des
32:01dirigeants du Rassemblement National
32:03alimente un mouvement de sympathie
32:05pour le Rassemblement National
32:07parce qu'il y a une forme d'identification
32:09ils sont méprisés comme nous on est méprisés
32:11par une haute
32:13administration, par des élites
32:15parisiennes qui ne comprennent plus
32:17comment on vit et qui cherchent à nous imposer
32:19leur mode de vie, leur culture, leur priorité
32:21leur préoccupation qui n'ont rien à voir
32:23avec ce qui se passe sur le terrain. D'où la France
32:25en négatif avec des endroits
32:27où tout le monde vote RN, c'est la norme
32:29et des endroits où au contraire on ne connait personne
32:31qui vote RN comme à Paris où il fait
32:33un score... Deux France qui
32:35n'arrivent plus vraiment à se croiser.
32:37Je vais remercier Benoît Coquart pour son analyse
32:39merci d'avoir été avec nous en direct
32:41sur RTL.
32:43Mathieu Souquier,
32:45je me tourne vers vous. On
32:47diabolise, enfin la classe politique diabolise
32:49aussi le rassemblement national
32:51mais ce rassemblement national n'est plus
32:53exactement le FN de Jean-Marie
32:55Le Pen. C'est ce qui le rend
32:57relativement difficile à combattre
32:59je disais tout à l'heure que sa première force c'était sa virginité
33:01le fait de ne pas avoir été
33:03confronté à l'exercice du pouvoir. Sa deuxième
33:05force précisément c'est son extrême
33:07plasticité. Une partie de la France
33:09va manifester aujourd'hui contre l'extrême droite
33:11cette manifestation
33:13fait écho à la première grande manifestation
33:15massive contre l'extrême droite
33:17celle qui avait réuni beaucoup de français
33:19au jour où Jean-Marie Le Pen était arrivé
33:21au deuxième tour de l'élection présidentielle
33:23ça n'est pas si vieux ou en tout état de cause
33:25Jean-Marie Le Pen était à la tête du Front National
33:27il y a encore une grosse dizaine d'années
33:29l'arrivée de Jean-Marie Le Pen
33:31au deuxième tour de l'élection présidentielle
33:33en 2002 avait été un choc pour le pays, une surprise
33:35et un choc parce que le discours
33:37de l'extrême droite à l'époque
33:39avait notamment suscité des
33:41condamnations en justice de Jean-Marie Le Pen
33:43ça n'est plus le cas aujourd'hui
33:45c'est énormément lissé
33:47c'est la plasticité dont je vous parlais, Marine Le Pen
33:49était derrière son père à l'époque, mais précisément
33:51l'oeuvre, l'entreprise de dédiabolisation
33:53qu'elle a menée a été très efficace
33:55Marine Le Pen a changé
33:57le discours de l'extrême droite, a changé une partie
33:59du programme de l'extrême droite
34:01les fondamentaux restent les mêmes, mais évidemment
34:03ce travail sur la forme a considérablement
34:05changé la donne, Marine Le Pen aura
34:07réussi à rendre l'extrême droite
34:09acceptable, il y a là précisément
34:11un phénomène nouveau avec Bardella
34:13si Marine Le Pen a rendu l'extrême droite
34:15acceptable, en plus Jordan Bardella
34:17la rend désirable
34:19auprès d'une frange élargie de la population
34:21Vous parliez de Jordan Bardella
34:25la dédiabolisation est tellement à l'oeuvre
34:27qu'écoutez ce qu'il a dit
34:29mardi soir, Jordan Bardella
34:31J'appelle vraiment les républicains
34:33à cesser d'être la béquille politique
34:35d'Emmanuel Macron, si vous avez des convictions
34:37venez travailler à nos côtés
34:39moi je vous tends la main comme je l'ai toujours fait
34:41Ce n'était pas mardi soir
34:43mais mardi matin sur RTL
34:45Bardella qui tend la main
34:47aux républicains, c'était
34:49inenvisageable il y a encore quelques années
34:51et qui plus est, la réponse d'Eric Ciotti
34:53a été de dire oui, on va en parler
34:55dans quelques instants, restez avec nous
34:57c'est le journal inattendu
35:09Une alliance en restant nous-mêmes
35:11en évitant le danger
35:13des insoumis qui demain
35:15pourraient avoir une majorité à l'Assemblée Nationale
35:17donc il faut une alliance avec
35:19le Rassemblement National
35:21avec ses candidats, je crois que le pays
35:23n'a jamais été
35:25autant à droite, il attend
35:27la droite, il attend des actes
35:29de droite
35:31Il y a eu tellement d'événements au cours de cette semaine
35:33que c'est difficile de tout commenter mais celui-ci
35:35je vais vous poser la question, Eric Ciotti
35:37qui s'arqueboute, qui ferme le siège des républicains
35:39qui fait alliance avec
35:41le Rassemblement National sans en référer
35:43aux autres cadres du parti qui souhaitent
35:45l'évincer, bref, une espèce de psychodrame
35:47comment vous la lisez ?
35:49Quelle lecture vous en faites David Jaïf ?
35:51D'abord on est à mi-chemin entre le théâtre de boulevard
35:53et la mauvaise télé-novella brésilienne
35:55mais ce que ça révèle derrière c'est que
35:57dans les militants et dans les électeurs de la droite
35:59il y a une envie d'alliance
36:01avec le Rassemblement National qui monte
36:03depuis des années
36:05Eric Ciotti qui est élu dans les Alpes-Maritimes
36:07ne le sait que trop, évidemment il cherche
36:09à sauver sa tête et son siège
36:11mais ça correspond à une forte poussée
36:13mais ce que ça révèle et qui est très grave
36:15c'est que je pense que Macron
36:17a pensé cette dissolution aussi pour stupéfier
36:19les partis politiques
36:21parce que comme c'est un scrutin
36:23un mode de scrutin uninominal majoritaire
36:25à deux tours, en fait on ne vote pas
36:27pour des candidats, on en élimine d'autres
36:29et donc on est obligé de faire de très larges alliances
36:31c'est pour ça que la gauche s'est vite
36:33reconstituée sur le Front Populaire
36:35c'est pour ça que la droite va
36:37vers le Rassemblement National et donc on conforte
36:39cette tripartition de la politique
36:41française avec un bloc dominé
36:43par l'extrême gauche, un bloc central et un bloc
36:45dominé par l'extrême droite. En réalité dans le pays
36:47il y a beaucoup plus de sensibilité politique
36:49et donc une des questions qu'on n'entend pas ces derniers jours
36:51alors qu'il faut la poser avec force
36:53c'est le changement du mode de scrutin
36:55ça n'est plus tenable d'avoir un scrutin
36:57uninominal majoritaire dans un pays
36:59où il y a autant de sensibilité
37:01Je pense qu'il est urgentissime
37:03d'aller vers la proportionnelle
37:05pour une raison très simple
37:07c'est que déjà avec la perspective du
37:09RN au pouvoir c'est insupportable d'imaginer
37:11qu'il puisse avoir la majorité à l'Assemblée
37:13et demain peut-être gagner la présidentielle
37:15et deuxièmement il faut qu'on arrive
37:17dans ce pays qui ne sait pas le faire
37:19à faire des accords de gouvernement, à construire
37:21des compromis, à construire des coalitions
37:23sinon on aura cette espèce de bonapartisme
37:25qu'on voit à tous les étages de la vie politique
37:27de Mélenchon à Ciotti
37:29Quand je vous entends David Joyce vous dire
37:31que c'est insupportable de penser que
37:33le RN peut avoir la majorité absolue
37:35à l'Assemblée, mais c'est pourtant
37:37un parti qui a une existence légale
37:39Moi je ne conteste pas la légitimité
37:41du RN
37:43Mais c'est la démocratie dans ce cas
37:45Je dis qu'en démocratie, quand on a
37:476 ou 7 sensibilités politiques
37:49qui s'expriment dans le pays, c'est pas vrai qu'il y a 3 blocs
37:51il y a 6 ou 7 sensibilités politiques dans le pays
37:53il faut aller vers un système à l'allemande
37:55ou à la néerlandaise
37:57où on peut faire des compromis
37:59et des coalitions de projets
38:01sinon on va toujours aller dans ce vaudeville
38:03auquel on a assisté cette semaine
38:05où on a par exemple un Ciotti
38:07qui s'enferme à clef pour faire
38:09un accord avec le RN
38:11parce qu'il sait que c'est le seul moyen de garder son siège
38:13La légitimité démocratique de l'extrême droite
38:15elle est incontestable
38:17il se trouve quand même que les enquêtes d'opinion
38:19l'attestent, une majorité de français
38:21une courte majorité de français, et cette proportion
38:23recule certes, mais une majorité de français
38:25continue de penser que l'extrême droite
38:27constitue un danger pour la démocratie
38:29que même si l'extrême droite joue le jeu
38:31des institutions républicaines, elle constitue
38:33un danger, c'est à dire que l'élection de Marine Le Pen
38:35ou l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite
38:37se traduirait par
38:39un désordre économique et social
38:41donc ça quand même c'est un fait particulier
38:43ce que l'affaire Ciotti dit aussi
38:45précisément, c'est qu'il s'agit finalement
38:47d'un naufrage individuel, et non pas
38:49effectivement d'un déport collectif
38:51ça dit que en France, contrairement à ce qui se passe
38:53sauf que les cadres
38:55des républicains ne veulent
38:57pas d'alliance avec le Rassemblement National
38:59mais qu'en pensent les adhérents
39:01républicains ? On a vu dans un
39:03sondage que c'était plutôt moitié-moitié
39:05alors on observe un glissement incontestable
39:07depuis déjà de nombreuses années, en particulier
39:09sur la question migratoire et la question
39:11sécuritaire, les sympathisants et les adhérents
39:13des républicains en fait sont
39:15exactement sur la même ligne que les électeurs de
39:17Marine Le Pen là-dessus, et pourtant
39:19contrairement à ce qu'on observe dans bon nombre de
39:21pays où l'union des droites s'est déjà faite
39:23et quand on dit l'union des droites en réalité c'est le
39:25ralliement de la droite classique, de la droite traditionnelle
39:27à l'extrême droite. On voit bien que précisément
39:29il y a encore une chirurgisation
39:31des républicains, c'est-à-dire
39:33une philosophie qui consiste à tenir
39:35la ligne du cordon sanitaire en fait
39:37et à ne pas se rallier avec l'extrême droite, ce qui encore une fois
39:39s'observe dans d'autres pays, ne s'observe
39:41pas chez nous, et la deuxième dimension
39:43effectivement c'est le fait que l'électorat
39:45des républicains s'est considérablement
39:47rétréci, pourquoi ? Parce que, et ça fait
39:49écho à ce que disait Benoît Coquart tout à l'heure,
39:51désormais en fait, et on l'a vu avec les élections
39:53européennes, l'extrême droite en fait
39:55fonctionne partout, c'est-à-dire dans tous
39:57les territoires, y compris
39:59ceux qui commandent dans l'ouest par exemple, ne votez
40:01pas pour l'extrême droite, et dans toutes les catégories
40:03sociales, les catégories, les classes moyennes
40:05et les catégories populaires, ça fait longtemps qu'elles
40:07ont basculé. Ce qui se passe aujourd'hui c'est précisément
40:09de voir les catégories supérieures,
40:11celles qui faisaient l'électorat des républicains
40:13et les retraités, qui désormais
40:15en fait sont ok avec l'extrême droite.
40:17Alors,
40:19les républicains
40:21auraient pu aussi
40:23se tourner vers Renaissance,
40:25qui en a besoin.
40:27Edouard Philippe a tenté de tendre la main,
40:29pourquoi ? C'est pas une grande réussite d'ailleurs la manœuvre
40:31d'Edouard Philippe, je l'observe, parce que j'ai l'impression
40:33qu'il a essayé de rallier une partie
40:35des républicains derrière son panache blanc.
40:37Aujourd'hui, il faut dire que l'étiquette
40:39majorité présidentielle est tellement démonétisée
40:41qu'il n'y a pas beaucoup de gens qui veulent y aller.
40:43Les républicains, de toute façon, ça fait un moment
40:45qu'on se demande quel est le numéro de téléphone.
40:47Vous voyez, à l'Assemblée, il y a 60 députés
40:49les républicains. Il y en a certains dont le cœur penche
40:51pour une alliance avec le RN, d'autres
40:53pour gouverner en coalition avec
40:55Renaissance. Parfois, ça cohabite même
40:57chez le même homme.
40:59Il y a une même étiquette, mais il n'y a plus un compte solide.
41:01Eric Ciotti a fait des offres de gouvernement
41:03à Elisabeth Borne
41:05et Emmanuel Macron, et maintenant, il va
41:07gouverner avec le Rassemblement National. Vous voyez, tout ça n'est pas très
41:09sérieux. Et ce que ça révèle aussi,
41:11c'est que moi, j'en veux beaucoup
41:13et au Parti Socialiste et
41:15au LR, qui étaient les deux grands partis,
41:17les deux grandes tours jumelles de la vie politique
41:19française depuis 50 ans,
41:21parce qu'ils ont perdu le pouvoir
41:23depuis 2017
41:25pour le PS, depuis 2012 pour
41:27les LR. Qu'est-ce qu'ils ont produit
41:29intellectuellement ? Quelle vision du monde ? Quel projet ?
41:31Qu'est-ce qu'ils ont fait
41:33comme travail de terrain ? Rien !
41:35Et là, ce à quoi on assiste
41:37cette semaine, c'est tout ce qu'ils savent
41:39faire encore, c'est-à-dire des combines
41:41apparatchiks, des magouilles
41:43d'arrière-boutique, des soupes pas très
41:45ragoûtantes. Et je pense que ça,
41:47c'est pas de nature à réconcilier les Français
41:49avec la vie politique. Et pour appuyer même ce que dit
41:51David, en réalité, ils sont donc dans l'opposition
41:53depuis de très nombreuses années. 7 ans
41:55pour la gauche et 12 ans pour la droite.
41:57Et ils n'ont pas gagné un seul...
41:59Électoralement,
42:01ils n'ont rien réengrangé. C'est-à-dire
42:03être loin du pouvoir et de l'usure du pouvoir
42:05et aussi peu reconstituer son capital politique,
42:07c'est effectivement scandaleux.
42:09Quel scénario possible
42:11dans la France de l'après-dissolution ?
42:13On en parle dans un instant
42:15avec Mathieu Soucaire et David Jays.
42:39Ça doit changer.
42:41Ça fait 7 ans qu'Emmanuel Macron est au pouvoir.
42:43Qu'il a entamé quand même
42:45des changements. Il a fait voter notamment
42:47cette réforme des retraites
42:49si impopulaire. Mais
42:51il dit que ça l'a blessée
42:53David Jays. Vous avez travaillé avec Emmanuel
42:55Macron. Est-ce que vous pensez que sa
42:57réaction, cette dissolution qu'il a
42:59décidée, est une
43:01réaction personnelle
43:03parce qu'il est
43:05blessé narcissiquement ?
43:07Je ne suis pas dans la tête d'Emmanuel Macron et je n'aime pas
43:09beaucoup psychologiser le débat
43:11politique. Simplement,
43:13je pense que cette
43:15décision, à ce moment précis, était
43:17une erreur politique, était une mauvaise
43:19décision. Et on voit
43:21l'effet déflagratoire qu'elle produit sur le
43:23paysage politique depuis
43:25une semaine. Il n'y a pas un
43:27segment du spectre politique qui ne soit pas en train
43:29d'imploser. Évidemment, la majorité
43:31vulnérable comme jamais,
43:33tétanisée, la droite d'Éric Ciotti
43:35qui se scinde
43:37entre ceux qui veulent faire l'alliance avec l'URN
43:39et les autres. À gauche, on voit bien les
43:41tiraillements avec l'attitude de Jean-Luc Mélenchon
43:43qui désinvestit
43:45des gens qui l'ont servi
43:47loyalement pendant 20 ou 30 ans.
43:49Et même le micro-parti reconquête
43:51d'Éric Zemmour a implosé.
43:53Donc c'est un pétage de plomb collectif
43:55auquel on assiste depuis une semaine. Ce qui montre bien
43:57que dissoudre avec seulement
43:59trois semaines de délai de prévenance avant les élections
44:01dans ce contexte,
44:03avec cet état moral de la vie politique
44:05française, ce n'était vraiment pas une bonne idée
44:07et ce n'est pas sain pour la démocratie française.
44:09Moi, je veux reposer la question, ici à votre antenne,
44:11du mode de scrutin.
44:13Je voudrais que tous les partis qui se présentent
44:15aux élections législatives mettent en tête
44:17de leur priorité le changement
44:19du mode de scrutin pour qu'on ait
44:21une vie politique plus apaisée, avec la proportionnelle,
44:23avec des compromis, avec des
44:25gouvernements de coalition. Sinon, on ne répondra
44:27pas aux problèmes du pays.
44:29Plus apaisée, certes, mais quand il y a eu de la proportionnelle,
44:31on a vu des parlements
44:33qui donnaient une France ingouvernable
44:35parce qu'un parlement trop morcelé
44:37et qu'on n'arrivait pas, finalement, à composer un gouvernement.
44:39Est-ce que c'est, peut-être, ce qui va se profiler
44:41le 7 juillet prochain, Mathieu Souliard ?
44:43Il y a la question, effectivement, électorale,
44:45institutionnelle. Plus fondamentalement,
44:47c'est la pratique de la démocratie qui est questionnée.
44:49Tous les événements dont on vient de parler, en réalité,
44:51ont pour point commun de questionner la pratique démocratique.
44:53Celle d'un président qui, désormais,
44:55décide tout seul. Alors, on sait que
44:57le pouvoir isole, que le pouvoir
44:59rend seul, mais a fortiori
45:01dans la Ve République,
45:03la décision d'Éric Ciotti ou la décision de Jean-Luc Mélenchon
45:05et du carteron qui l'entoure
45:07vis-à-vis d'un certain nombre de députés.
45:09Tout ça, c'est quand même un enjeu
45:11de pratique démocratique. Ça, c'est sûr.
45:13Et, par ailleurs, certains se rassurent
45:15en se disant que l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir
45:17chez nous, finalement, ce serait à peu près
45:19la même chose qu'en Italie avec Giorgia Melloni.
45:21Non, précisément, n'oublions pas
45:23que l'architecture de pouvoir en France
45:25n'a rien à voir avec l'architecture de pouvoir
45:27en Italie. Nous ne sommes précisément pas
45:29un régime parlementaire, alors que toutes les grandes
45:31démocraties constituent à peu près
45:33des régimes parlementaires ou en tout cas
45:35des régimes où l'exécutif
45:37se heurte à des contre-pouvoirs.
45:39Ça n'est pas le cas chez nous. Donc là, on parle
45:41de Jordane Bardella à Matignon, mais
45:43parlons de l'extrême droite à l'Élysée,
45:45c'est infiniment plus dangereux que d'avoir
45:47Giorgia Melloni, présidente du Conseil en Italie.
45:49Beaucoup plus de pouvoir
45:51pour le président ou la
45:53présidente de la République française qu'en Italie
45:55ou aux États-Unis. Une place au Conseil
45:57de sécurité de l'ONU pour la France
45:59et pas pour l'Italie. Les conséquences
46:01sont infiniment plus importantes. Ce sont des
46:03conséquences drastiques en
46:05France, mais ce sont précisément des conséquences
46:07drastiques à l'échelle européenne et à l'échelle
46:09mondiale si la France bascule.
46:11Est-ce que vous pensez, d'ailleurs, David Jays, que
46:13la France peut basculer le 7
46:15juillet prochain ? Qui, selon vous, sera
46:17le prochain Premier ministre ? Jordane Bardella
46:19s'est déjà écrit ? J'ai pas de boule de cristal
46:21et les élections législatives, c'est pas une science
46:23exacte. Mais ce qui est certain, c'est que
46:25quand vous annoncez une dissolution, une
46:27heure après un triomphe électoral
46:29pour le Rassemblement National, comme on en a
46:31jamais vu. Parce que là, on est à des niveaux
46:33historiques. Il est évident que les
46:35électeurs sont surmotivés. Vous voyez, c'est quand même
46:37le boxeur qui a gagné son premier
46:39round, qui est là sur le ring et qui est prêt à en découdre.
46:41Ils ont envie de gagner la deuxième manche.
46:43Donc, il y a un scénario
46:45où l'extrême droite et ses affidés
46:47c'est-à-dire LR Ciotti
46:49à la majorité simple à
46:51l'Assemblée Nationale, c'est pas mon scénario
46:53privilégié. Il y a un scénario où on
46:55retrouve une chambre encore plus introuvable
46:57qu'en 2022, c'est-à-dire avec
46:59un pôle de gauche, un pôle d'extrême droite
47:01à renforcer, une majorité
47:03enfin une ex-majorité présidentielle réduite
47:05aux aquais. Et là, la France serait
47:07proprement ingouvernable.
47:09Parce que finalement, Emmanuel Macron, il a dit
47:11qu'il avait fait cette
47:13dissolution pour avoir un Parlement
47:15un peu plus lisible. Et ça ne sera pas forcément le cas.
47:17Et ça ne sera pas forcément le cas.
47:19Et si on a une chambre
47:21introuvable, Emmanuel Macron
47:23ne peut pas dissoudre avant un an.
47:25C'est la Constitution. Donc on ne peut pas se
47:27permettre d'avoir un an
47:29d'absence de gouvernement comme en
47:31Belgique. Il y a des choses très importantes
47:33il y a des décisions importantes à prendre.
47:35Il y a un budget 2025 à voter
47:37dans une situation financière
47:39qui est dramatique, avec des taux qui remontent
47:41avec 3000 milliards de dettes, avec plus
47:43de 5% de déficit. Et il y a
47:45des problèmes concrets à résoudre.
47:47On a parlé tout à l'heure des services publics, des déserts médicaux.
47:49C'est quand même ça le sujet.
47:51On a une semaine de télénovellas
47:53donc c'est divertissant pour nous,
47:55pour les journalistes, pour les commentateurs.
47:57Mais les vraies urgences et les vrais problèmes
47:59du pays, qui les traite ?
48:01On a quand même eu des parties
48:03qui ont parlé
48:05de leur programme. L'Union de la Gauche,
48:07enfin le Nouveau Front Populaire
48:09a fait part de 150 propositions.
48:11Emmanuel Macron dit d'ailleurs
48:13qu'elles sont impraticables, qu'elles vont encore
48:15creuser les déficits.
48:17Idem pour le programme du
48:19Rassemblement National. Qu'est-ce que vous en pensez
48:21Mathieu Soultière ? J'en pense qu'à ce stade
48:23tous les instituts de sondage disent
48:25dans trois semaines, majorité relative.
48:27On est quelque part entre la majorité relative
48:29et la majorité absolue pour l'extrême droite.
48:31Ça, c'est le scénario a priori
48:33le plus probable. On observe quand même
48:35que cette semaine a vu
48:37l'Union de la Gauche se faire en des temps records.
48:39C'est-à-dire une union très rapide et très fluide.
48:41Étonnamment. En tout cas, elle a surpris
48:43beaucoup de gens. Et à l'inverse, on a vu que
48:45l'extrême droite, je ne dirais pas que l'extrême droite était
48:47déjà à la peine, mais ces tentatives d'alliance
48:49avec Reconquête comme avec LR
48:51précisément, ont en fait
48:53fait un bide. Et par ailleurs, j'observe que
48:55Jordan Bardella et les autres ont commencé à
48:57engager quelques reculs programmatiques.
48:59Donc la première semaine n'a pas été
49:01particulièrement favorable à l'extrême droite.
49:03Et une élection, c'est une dynamique
49:05qui se met en place.
49:07C'est très rapide, mais
49:09encore une fois, des prédictions
49:11ont déjà été déjouées. En 2005,
49:13le oui devait l'emporter. Et après des semaines
49:15et des semaines de campagne, c'est le non qui l'a emporté.
49:17Et en 1997,
49:19lorsque Jacques Chirac
49:21procède à la dissolution, c'est précisément
49:23pour élargir sa majorité parlementaire.
49:25Et en été, c'est l'inverse qui se produit.
49:27Écoutez, nous ne sommes probablement pas
49:29au bout de nos surprises. Résultat,
49:31le 30 juin pour le premier tour
49:33et le 7 juillet pour le second.
49:35Merci David Jaïz d'avoir participé à cette émission.
49:37Merci à vous Mathieu Souquier
49:39de nous avoir éclairés
49:41et de nous avoir permis de comprendre
49:43un peu plus cette actualité si dense et si mouvante.
49:45Le film des événements
49:47n'en est qu'au début. Nous y reviendrons, bien entendu,
49:49dans nos journaux sur RTL. Dans un instant,
49:51Laurent Deutsch, entrée dans l'histoire.
49:53Très bonne fin d'après-midi sur Notre Antenne.