À moins de quinze jours du premier tour des élections législatives, BFMTV organise "Le Forum". Aurore Bergé, candidate "Renaissance" dans les Yvelines et ministre chargée de l'Égalité et de la lutte contre les discriminations, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et candidat "nouveau Front populaire" dans le Nord et Jean-Philippe Tanguy, candidat RN dans la Somme, répondent aux questions et préoccupations des Français sur plusieurs thèmes: pouvoir d'achat, sécurité, immigration…
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00:00Je crois qu'on a pu entendre les avis des uns et des autres, et on va passer à un autre sujet, Alice.
00:03Oui, on va parler d'immigration, qui est évidemment un sujet au cœur de cette campagne des législatives,
00:07et pour le coup, sujet sur lequel les différents partis ont vraiment de vraies divergences.
00:12Peut-être qu'on peut commencer avec Mohamed, qu'on n'a pas encore entendu depuis le début.
00:16Bonsoir, Mohamed.
00:17Bonsoir.
00:18Vous, Mohamed, je vais juste raconter votre histoire en deux mots.
00:22Vous êtes réfugié politique en France, vous êtes originaire du Darfour, vous êtes arrivé en France en 2015.
00:29Vous avez un parcours assez hallucinant, puisque vous avez d'abord appris le français.
00:33Ensuite, vous avez fait une formation d'électricien, je crois, pour devenir autonome financièrement.
00:38Et puis maintenant, vous avez repris des études de droit.
00:41Vous ne pouvez pas voter en France, mais la situation politique du moment vous inquiète.
00:48Et ce que vous dites notamment, c'est que si jamais le Rassemblement national arrive au pouvoir,
00:52même si vous avez le statut de réfugié politique, vous vous inquiétez pour les autres.
00:58Vous vous demandez finalement quelle place vous aurez dans cette France, c'est ça ?
01:03Exactement.
01:04Alors, bonjour.
01:06Moi, c'est Mohamed Sabir, j'ai 22 ans.
01:08Je suis arrivé en France en 2016, mineur non accompagné.
01:12J'ai été accompagné par les services d'aide sociale en France.
01:16Quand je suis arrivé en France, en fait, je ne parle pas tout français.
01:19Donc, j'ai essayé d'apprendre le français, j'ai passé mon CAP électricité.
01:24Et puis aujourd'hui, je suis en licence de droit.
01:28Mais ce n'est pas que ça, en fait.
01:30Moi, depuis l'âge de deux ans, au Darfour, quand je suis né, en fait, je suis grandi dans les guerres.
01:40Et je n'ai jamais connu ce qu'on appelle les stabilités.
01:43Ce qu'on appelle, voilà quoi, rester dans un endroit plus que deux ans ou plus qu'un an.
01:47Je n'ai jamais connu pendant 14 ans dans mon pays d'origine.
01:50Et donc, les stabilités, les sécurités, je les connais ici en France.
01:56Donc, ça fait sept ans que j'habite dans la même ville depuis ma naissance.
01:59Et aujourd'hui, j'ai 22 ans.
02:01J'aimerais bien savoir, en fait, avec le monté des extrêmes droites.
02:07On attend beaucoup, en fait, parler des migrants.
02:11On attend beaucoup parler des mineurs non accompagnés.
02:13On attend, voilà, on attend parler des grands remplacements.
02:17On attend parler de pas mal de choses, des voleurs, des violeurs.
02:20En tout cas, on attend tout.
02:22Mais on n'est pas tous comme ça.
02:26Et la grande majorité de ces gens, je n'ai jamais connu des mineurs, des voleurs, des violeurs, etc.
02:33Comme vous dites, parce que vous êtes vraiment déconnectés de cette réalité.
02:37Je ne sais pas si vous nous voyez, en fait, dans vos cauchemars aussi,
02:41ou vous faites vos histoires tout seul.
02:43Mais voilà quoi, avec cette montée d'extrême droite,
02:50quelle est la place des gens comme moi,
02:53comme moi qui essaie de faire tout, en fait,
02:56qui sont là, en fait, qui, normalement, qui sont là par le droit,
03:00avant que ce ne soit quelque chose d'immoral,
03:03ou quelque chose de dignité, etc.
03:07Et je sais très bien que ça fait partie des valeurs français.
03:11Parce que j'ai appris l'histoire de France.
03:14Je connais très bien tout.
03:17Pas très bien, mais voilà, je connais pas mal.
03:19Je connais peut-être la France plus que mon pays d'origine.
03:22Donc, je vous demande, vous, qui essayez, en fait, d'appliquer
03:29la politique des zéros, immigration, etc.
03:33Tout ça, comment vous allez faire ?
03:35Est-ce que vous avez le pouvoir de faire ça, déjà, avant que ça soit...
03:39Voilà. Est-ce que vous avez le pouvoir de dévioler, en fait,
03:42les articles qui ont été mis aux conventions internationales
03:46qui ont été faites à Genève ?
03:48C'est pas au Darfour, ni en Afrique.
03:52Et donc, Jean-Philippe Tanguy, c'est comme ça.
03:54Après, vous pouvez rebondir.
03:56Oui, bonsoir monsieur, bonsoir madame.
03:57Il y a eu beaucoup de questions.
03:59Déjà, je vous félicite pour votre parcours d'assimilation républicaine,
04:02de toute évidence, d'amour de la France.
04:04Et je regrette que vous ayez cette vision du rassemble national
04:07que nous propose Jordane Bardella avec nous.
04:10C'est que nous sommes pour le respect du droit d'asile,
04:13le vrai droit d'asile.
04:14Si vous êtes reconnus comme un réfugié politique,
04:16eh bien, nous appliquerons la Convention de Genève.
04:18Nous, nous luttons contre les personnes qui rentrent
04:20de manière clandestine sur notre territoire, qui s'y masquent.
04:22Quand le droit d'asile...
04:23Je suis rentré de manière clandestine en France.
04:25Je vous ai écouté.
04:26Non, mais c'est important ce qu'il vous dit.
04:27Allez-y, Mohamed.
04:28Non, mais, non...
04:29Il est rentré de manière clandestine, monsieur Tanguy.
04:31C'est important. Allez-y.
04:32Je vais répondre à la question.
04:36Tout le monde me tombe dessus, mais je n'ai aucune difficulté
04:38de répondre à la question, monsieur Tanguy.
04:40On n'a pas très bien entendu.
04:41Je disais que c'est important qu'il le précise.
04:43Oui, mais je pense que tout le monde avait entendu ce qu'on m'a dit.
04:45Je suis rentré de manière clandestine.
04:46J'ai passé par la Libye, comme les autres migrants que vous voyez.
04:49Et je ne suis pas le seul, par contre, qui est bien intégré en France
04:53et qui essaie de faire tout.
04:55Parce que moi, je travaille beaucoup, beaucoup avec des mineurs non accompagnés.
04:58Je travaille beaucoup, beaucoup aussi avec des mineurs en général.
05:01Donc, voilà quoi.
05:03Donc, je suis rentré de manière illégale.
05:05Vous voulez que je fasse quoi ?
05:06Je dois aller aux personnes qui m'ont fait fuir dans mon pays d'origine,
05:11qui me tuent par des raisons ethniques, etc.
05:16Personne ne veut que vous restiez dans les mains des personnes qui vous menacent.
05:19Je ne sais pas pourquoi vous dites cela.
05:21Je ne sais pas pourquoi on est dans une telle caricature.
05:24En tout cas, si vous ne m'écoutez pas quand je vous réponds, monsieur, c'est dommage.
05:27Parce que peut-être que ma réponse ne vous intéresse pas.
05:29Non, pas du tout.
05:30C'est juste, en fait, il faut bien préciser que je suis rentré de manière flammouche.
05:35Alors, Jean-Philippe Tanguy, dans une France dirigée par…
05:38C'est quand même très étrange, si vous voulez, que sur des questions aussi graves,
05:41sur le parcours de monsieur qui est aussi grave,
05:43on ne puisse pas répondre correctement.
05:45Allez-y, Jean-Philippe Tanguy.
05:46C'est quand même très étonnant.
05:47Jean-Philippe Tanguy, non seulement vous avez tout le temps…
05:48Attendez, juste.
05:49Et je précise donc la question pour reprendre le parcours de Mohamed.
05:52Arrivé de façon illégale, qui a obtenu le statut de réfugié politique ?
05:54Est-ce que dans une France dirigée par Jordan Bardella, Premier ministre,
05:57le parcours de monsieur qui est donc arrivé en situation illégale serait possible ?
06:01Parce que moi, j'ai entendu vos discours.
06:02Oui.
06:03Et autant sur l'asile, vous voulez à peu près le préserver, même si vous voulez le réduire.
06:06Absolument.
06:07Par contre, sur ceux qui sont arrivés en situation illégale,
06:09là, vous considérez qu'à aucun moment, ils ne peuvent obtenir un titre de séjour ?
06:11Les personnes qui sont rentrées dans le passé par situation illégale,
06:13qui ont été régularisées, garderont leur statut.
06:15Oui, mais c'est ce qui vont arriver.
06:17D'accord, mais c'est la question que posait monsieur.
06:19La suite de la question, les personnes qui rentreront dorénavant, pardon,
06:23de manière clandestine sur notre territoire,
06:25ne seront régularisées sous aucun prétexte.
06:27Il faut faire respecter la loi française.
06:29Et si on ne traite pas différemment les personnes qui ne respectent pas la loi française
06:32et ceux qui respectent la loi française, alors il n'y a plus de droit.
06:35Si monsieur veut candidater pour le droit d'asile,
06:39il le fera dans un consulat français sur le chemin de son exil.
06:42Mais c'est où ?
06:43Dans la Convention de Genève.
06:44C'est où ?
06:45Dans la Convention de Genève qui a été évoquée.
06:46Il vous dit c'est où ?
06:47C'est où ? Parce que moi, mon pays d'origine, il n'y a pas de consulat.
06:49Si, il y a des consulats dans les pays que vous avez traversés.
06:54Oui, il y a des consulats que vous avez traversés.
07:00C'est la façon de faire appliquer la loi.
07:02Il n'est plus possible que des personnes qui ne respectent pas la loi soient régularisées.
07:06Les Français ne supportent plus qu'on ne fasse plus de différence
07:08entre ceux qui respectent la loi et ceux qui respectent la loi.
07:10Ce que je voulais dire, excusez-moi, j'avais perdu mon propos.
07:12Peut-être que Mohamed pourrait répondre à ça,
07:13parce que, Mohamed, vous vous inquiétez aussi pour les autres.
07:15Non, la Convention de Genève qu'a évoquée monsieur prévoit que les réfugiés de guerre,
07:19les réfugiés politiques soient accueillis dans les pays les plus proches du lieu de guerre.
07:22Il n'est absolument pas dans la Convention de Genève
07:24que la France doit accueillir tous les réfugiés de guerre et tous les réfugiés politiques.
07:28C'est un détournement de la Convention de Genève.
07:30On culpabilise en sans cesse le peuple français qui est un peuple très généreux,
07:34qui a accueilli des millions de réfugiés politiques de toute origine,
07:37qui les a assimilés et nous respectons les personnes qui ont voulu s'assimiler.
07:40Il y a aussi des personnes sur notre territoire qui ne veulent pas s'assimiler.
07:43Il y a des parcours comme monsieur qui sont admirables.
07:46Il y a aussi des personnes qui sont sur notre territoire,
07:48qui ont été nourries par la France, soignées, formées,
07:50qui ne respectent pas les valeurs françaises, qui insultent notre pays,
07:53qui parfois veulent changer les valeurs de notre pays.
07:56– Vous pouvez le regarder, il est juste là et il veut vous répondre.
07:59– Je le réponds et je finirai ma phrase.
08:01Toujours présenter aux Français des parcours idéalistes
08:04qui ne correspondent évidemment pas à ce que vivent les Français au quotidien.
08:08Ce qui s'est passé ce soir démontre de manière un peu triste
08:11qu'on ne peut pas parler de ces problèmes graves qui concernent des êtres humains
08:14sans que tout de suite ça tourne en espèce de ricanement.
08:18– Attendez, s'il vous plaît, là je fais une mise au point,
08:25il n'y a aucun ricanement.
08:26Attendez, s'il vous plaît, on parle de ce sujet de façon sérieuse,
08:30on y consacre du temps.
08:32Mohamed a eu la parole, vous avez pu lui répondre.
08:34On donnera dans un instant la parole à Nathalie
08:36puisque je sais qu'elle a quelque chose à dire sur ce sujet.
08:38Mais juste avant, Julien, social-démocrate, si je résume, de centre-gauche,
08:42cet échange-là, comment, qu'est-ce que vous avez dit ?
08:45– Je pourrais être démocrate aussi mais…
08:47– Sur cette question de l'immigration et sur cet échange auquel vous venez d'assister
08:50entre Jean-Philippe Tanguy et Mohamed.
08:52– Non mais si on a un pays vieillissant,
08:55donc si on n'accueille pas d'immigrés, comment vous voulez qu'on fasse ?
08:58– On fait des enfants.
08:59– On fait des enfants ? Alors on va faire 6 enfants par famille ?
09:02– Effectivement, on n'est pas là, on parle de ce sujet sérieux.
09:06– Monsieur Tanguy, on laisse répondre peut-être Julien et après on revient vers vous.
09:13– Je trouve quand même étrange qu'au Rassemblement National,
09:16je ne sais pas, je prends M. Bardella, M. Mariani, M. Cotard, M. Nicolic.
09:20En fait, le grand remplaçant, c'est que des petits-fils et des fils d'immigrés.
09:23Le grand remplaçant, il a déjà commencé au Rassemblement National.
09:26– Mais nous sommes la preuve, effectivement,
09:27que nous accueillons tous les Français qui aiment la France.
09:29– Oui, mais si la France avait réagi…
09:30Moi, ma grand-mère, elle a fui Mussolini, c'est une Italienne du Piémont.
09:33Elle a fui Mussolini, elle a été accueillie de la même manière.
09:36Si on avait accueilli vos aïeux de la même manière que ce que vous préconisez,
09:40ces gens-là dont je parlais,
09:42ils seraient encore chez eux en train de trier des salades.
09:44– Mais non, parce que ça a été fait par Mussolini,
09:45vous êtes un réfugié politique, monsieur.
09:46– Mais non, mais Nathalie, sauf qu'aujourd'hui,
09:49ceux dont vous parlez sont différents de ceux d'hier.
09:51– Pourquoi ? Parce qu'ils ne sont pas blancs ?
09:53– Mais pas du tout, pas du tout.
09:55Regardez…
09:56– Nathalie, votre micro…
09:57– Pourquoi on généralise les gens, en fait, tout le temps ?
09:59– Est-ce que demain, si demain vous êtes au pouvoir,
10:04est-ce que vous retirerez, vous empêcherez les femmes de porter le voile islamiste ?
10:11Voilà, je suis désolée parce que ça aussi…
10:13– C'est un autre sujet, un autre sujet.
10:16– On peut en parler dans un moment.
10:17– Mais juste sur ce que répondait Jean-Philippe Tanguy à Mohamed.
10:20Ce qu'il lui dit en substance, c'est qu'il lui dit,
10:22vous, vous avez réussi à arriver sur le territoire français,
10:24et tant mieux pour vous, mais par contre, pour les autres,
10:26qui suivront le même parcours, ce sera beaucoup plus compliqué.
10:29Est-ce que vous le comprenez ?
10:30– Oui, je le comprends très bien,
10:32mais après, on ne peut pas toujours, toujours, tout le temps donner, donner, donner,
10:38parce que…
10:39– On a pris, pris, pris.
10:41– Et on a pris à qui ?
10:43Excusez-moi, on a pris à qui ?
10:45Dites-moi.
10:46– On a pris à qui ?
10:48– A la colonisation, surtout.
10:49– Prenez un micro, et peut-être présentez-vous,
10:53parce que vous ne faisiez pas partie des intervenants prévus,
10:56mais après tout, allons-y.
10:58– Je me suis tuée jusqu'à présent.
11:00Moi, je suis la cousine de Leïla,
11:03et vous dites qu'on ne peut pas constamment donner, donner, donner.
11:08Je suis désolée, madame, de vous le dire,
11:11l'histoire en est la preuve aujourd'hui,
11:15l'Afrique a été pillée de ses richesses,
11:19et encore une fois, ce n'est pas un retour de bâton,
11:23mais quand on se retrouve dans des situations
11:26où on ne peut pas vivre décemment,
11:28les gens, quand ils viennent en France sur des bateaux,
11:31ils ne sont pas heureux de venir en vrai,
11:34ils sont juste démunis eux-mêmes de leur vie,
11:38et ils cherchent à vivre décemment ailleurs, tout simplement.
11:41– Nathalie, vous répondez.
11:43– Et comme par hasard, c'est toujours chez nous,
11:45c'est toujours en France.
11:47– Est-ce que quand Nathalie parle, on peut juste la laisser parler ?
11:50– Chacun a le droit d'exprimer son opinion.
11:52– C'est un droit fondamental.
11:55– J'aimerais qu'on entend Romain sur cette question.
11:58– Le seul droit fondamental des Français, c'est de choisir
12:00qui rentre chez eux et qui peut y rester.
12:02– J'aimerais qu'on entend Romain sur ce sujet,
12:04sur le débat auquel on assiste, on voit bien que le sujet
12:06est extrêmement clivé, votre regard sur les propositions
12:09en termes de politique d'immigration des uns et des autres.
12:11– Je pense surtout qu'il va falloir qu'on fasse un effort tous,
12:14toutes et tous, parce qu'on va être confrontés à un choix,
12:18dans 15 jours, un choix à faire, qui sera important.
12:21On a vu que ce soir, on était capables de se parler,
12:24on a échangé avant l'émission, ça s'est plutôt bien passé,
12:27mieux passé qu'à l'Assemblée par certains moments.
12:30– Ce n'est pas difficile.
12:32– Il va falloir que tout le monde mette un petit peu d'eau dans son vin.
12:35C'est-à-dire que M. Tanguy comprenne effectivement,
12:38et c'est ce qu'il a rappelé, que Mohamed a un parcours admirable,
12:42ça c'est clair et net, mais c'est un parcours d'assimilation.
12:46Il parle extrêmement bien français, ça fait très peu de temps,
12:48je crois que vous êtes là.
12:49– Il y a beaucoup, beaucoup comme moi.
12:51– Ça fait combien de temps que vous êtes là ?
12:53– Ça fait 7 ans que je suis là.
12:55– 7 ans, je trouve que le français est quand même très très bon.
12:58Et donc, côté Rassemblement national,
13:00il va falloir mettre un petit peu d'eau dans son vin, d'accord ?
13:04Sinon ça ne marchera pas.
13:05Alors vous avez des alliées de droite aujourd'hui, les LR,
13:07j'espère qu'ensemble vous allez trouver un compromis,
13:09parce qu'effectivement avant l'émission, il y a beaucoup de gens qui m'ont dit…
13:12– Concrétise que vous votez RN.
13:14– Je vote RN et je suis pour une alliance en fait, LR-RN.
13:17– Ça veut dire quoi quand vous dites qu'il va falloir mettre un petit peu d'eau dans son vin, concrètement ?
13:20– C'est-à-dire que concrètement, il va falloir, avant l'émission,
13:23on discutait un petit peu en loge tous, et beaucoup de gens disaient
13:26oui mais on a peur parce que ma grand-mère est arrivée de tel ou tel pays,
13:30j'ai telle ou telle religion.
13:31Donc je pense qu'il va falloir être clair, rassurer des gens comme Mohamed,
13:34c'est-à-dire des gens qui méritent, je veux dire, il n'y a aucun problème.
13:37Mais à gauche, ne pas faire aussi de déni, voir qu'il y a des soucis.
13:41Il y a beaucoup de gens, je vois dans Paris, ce qu'on appelle les mineurs isolés.
13:45Peut-être que vous connaissez des mineurs isolés qui sont parfaits.
13:48Mais je veux dire, moi j'en vois d'autres.
13:50On habite là, on traverse tous Paris, et même les ministres…
13:52– Mais pardon Romain, mais ce n'est pas en même temps ça ? Ce n'est pas du macronisme ?
13:56– Il va falloir que tout le monde fasse des coalitions.
13:59LR-RN avec LR, coalition.
14:02Et du côté de la gauche aussi, dès que quelqu'un parle d'immigration,
14:06pas tout de suite, ah, extrême droite, raciste, non.
14:09C'est plus différent que ça, et on a montré ce soir
14:11qu'on était tous capables quand même de pouvoir s'entendre.
14:14– Alors Romain, si vous pouviez donner votre micro à Mélérique,
14:16qui est juste là, qui n'a pas parlé depuis un petit bout de temps,
14:18sur cette question de l'immigration.
14:20Il faut mettre de l'eau dans son vin, ou est-ce qu'au contraire,
14:23il faut un tour de vis par rapport à la politique qui est menée aujourd'hui ?
14:25– Non, je crois qu'on ne peut pas faire sans l'immigration,
14:27il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas possible.
14:30On n'a jamais fait sans, je doute qu'on puisse faire sans.
14:34C'est simple.
14:36– Fabien Roussel, et ensuite Mehdi vous aurez la parole dans un instant.
14:39On voit bien, il y a d'un côté ceux qui disent
14:41qu'on ne peut pas faire sans l'immigration,
14:43il y a Nathalie qui, au fond je résume, vous me permettez,
14:45vous aurez la parole ensuite, explique qu'au contraire,
14:48il faut un tour de vis.
14:49Romain qui dit que parfois à la gauche,
14:51il y a une forme de déni sur ce sujet migratoire.
14:53C'est quoi le message sur l'immigration ?
14:55Je rappelle que votre alliance demande la régularisation
14:59de tous les travailleurs sans papier.
15:01– D'abord… – Je ne dis pas…
15:03– Je vais préciser, d'accord ?
15:05– C'est ce qui est écrit.
15:07– On a travaillé là-dessus, notamment pendant la loi immigration,
15:10on s'était mis d'accord même sur une règle,
15:12c'est la régularisation de ceux qui travaillent aujourd'hui
15:15qui ont au moins 8 mois de contrat de travail
15:17sur les 24 derniers mois, donc ça donne un cadre.
15:19Et effectivement, nous disons que ceux qui travaillent aujourd'hui,
15:22qui payent des cotisations, qui ont un salaire
15:24et qui d'ailleurs cotisent, ils n'en verront jamais la couleur
15:27parce qu'ils n'ont pas de droit, ils ne sont pas reconnus.
15:30La moindre des choses, c'est qu'ils puissent être reconnus
15:32parce qu'ils ont un salaire, ils cotisent,
15:34ils payent un loyer et donc ce sont des citoyens.
15:37Donc ça, c'est ce que nous proposons.
15:39– Ils ne sont pas des citoyens, ils ne sont pas de nationalité française.
15:41– Nous demandons, entre citoyens et nationalité française,
15:44c'est une grande différence,
15:46mais c'est une différence que nous avons entre nous.
15:48– Nous sommes des citoyens.
15:49– Mais vous avez votre projet de société.
15:51– Non mais c'est la loi en fait.
15:52– Et nous avons le nôtre.
15:54Moi je considère qu'un homme, une femme,
15:57qui travaille dans notre pays,
16:00je souhaite qu'il n'y ait plus de sans-papiers,
16:02qu'effectivement ils aient des droits.
16:04– Tous les sans-papiers ?
16:06– Non, j'ai donné une règle.
16:07– D'accord.
16:08– Quelqu'un qui travaille depuis 40 ans chez nous,
16:1130 ans, parce qu'il a gardé sa nationalité,
16:14mais qui a renouvelé son titre de séjour de 10 ans régulièrement
16:19et qui travaille, qui produit, qui vit chez nous,
16:21pour moi c'est un citoyen.
16:23C'est un citoyen.
16:24– Ça ne veut rien dire.
16:25– Parce qu'il fait partie de notre pays.
16:27– Mais citoyen il y a des droits.
16:28– Je sais que dans votre projet vous…
16:29– Mais ça ne veut rien dire monsieur Roussel.
16:30Citoyen c'est être français donc c'est le droit de vote par exemple.
16:32– Et donc vous, dans votre projet,
16:34ceux-là particulièrement, ceux-là même qui ont un titre de séjour,
16:37vous voulez les exclure de la sécurité sociale,
16:40c'est ce que vous avez dit quand nous en avons parlé…
16:43– Cinq ans de cotisation.
16:44– Non, non, non, nous en avons parlé
16:46lors de la constitutionnalisation de la sécurité sociale.
16:48Vous avez dit, nous, c'est la préférence nationale sur la sécurité sociale.
16:52– Oui, les Français doivent passer à bord,
16:54mais si les personnes cotisent cinq ans, elles ont le droit.
16:56– À travers l'exemple de monsieur…
16:58– Pas tout de suite.
17:00– Nous ne pouvons pas laisser des gens qui prennent le risque de mourir
17:04en traversant la Méditerranée ou la mer du Nord
17:07et les laisser être des clandestins, sans rien, sans droit,
17:12risquant de mourir et en se disant,
17:14et si vous arrivez à faire votre…
17:16– Ils n'ont pas de droit.
17:17– Laissez-moi finir monsieur.
17:18– Non mais vous dites des choses qui ne sont pas vraies.
17:20– Monsieur Tanguy, il a bien expliqué qu'il était clandestin.
17:23Vous avez dit, vous avez un parcours exemplaire,
17:25mais avant il a été clandestin.
17:27Ce que je souhaite, c'est que celles et ceux qui fuient leur pays,
17:31nous puissions au moins, quand ils arrivent à notre frontière,
17:34pouvoir les accueillir dans des lieux, dans des endroits sains,
17:38décents, étudier leur situation et qu'ils ne subissent pas la clandestinité
17:44et qu'ils puissent avoir des droits s'ils rentrent dans le cadre du droit d'asile.
17:48– Mais avec quelles limites numériques ?
17:50Combien de personnes, monsieur Roussel ?
17:51– Et notamment ceux qui fuient des pays en guerre.
17:53– Combien de personnes ?
17:54– Dont des pays en guerre pour lesquels nous avons une responsabilité comme la Libye.
17:57– Il vous pose une question, combien de personnes ?
17:59Le Soudan est en guerre, le Yémen est en guerre, combien de personnes ?
18:02– Mais vous voulez que quand il y a des guerres comme ça à nos frontières…
18:05– Le Soudan ce n'est pas vraiment notre frontière.
18:07– Non mais je pensais à la Libye parce que j'étais en train d'en parler.
18:11– Non mais ce n'est pas moi, c'est monsieur Sarkozy.
18:13– Monsieur Sarkozy a une grande responsabilité dans ce conflit.
18:15– Oui, on l'a combattu.
18:17– Alors vous me permettez, messieurs, s'il vous plaît, puisque le principe c'est clair.
18:22Ce que je pense, c'est que chaque pays de l'Union Européenne,
18:26chaque pays de l'Union Européenne doit pouvoir prendre sa part,
18:30sa part d'accueil des personnes qui aujourd'hui fuient les conflits.
18:33– C'est 500 000.
18:34– Vous aurez la parole dans un instant, Guillaume.
18:36– On n'a pas eu de chef d'entreprise.
18:37– On n'a jamais de réponse aux questions de M. Roussel.
18:39– On va peut-être redonner le micro à Guillaume.
18:40– Combien de migrants, M. Roussel ? Moi c'est simple, on supprime beaucoup de visas.
18:42– Visiblement, il n'a pas envie de répondre à cette question.
18:44Guillaume a peut-être envie de nous interpeller.
18:47Guillaume, qu'est-ce que le chef d'entreprise a envie de dire à Jean-Philippe Tanguay ?
18:51J'imagine que vous, vous avez besoin d'immigration pour faire tourner votre contribution.
18:54– Oui, de toute façon, je recrute dès que je peux,
18:56peu importe qui c'est en face, du moment qu'il a les compétences.
18:59– Attendez, mais direct, une seconde.
19:02– Non, mais à partir de là, on dit tout et son contraire depuis le début de la soirée,
19:06donc c'est un peu fatigant, on n'a pas de réponse concrète.
19:11En termes d'immigration, à partir du moment où on accepte le cadre français
19:20et qu'on l'accueille dans l'autre sens,
19:23c'est-à-dire que celui qui arrive accueille la France comme pays d'accueil,
19:27je ne vois pas pourquoi on le refuserait, point.
19:29– Mais Eric, juste, vous avez des restaurants, c'est ça ?
19:31– Oui, j'ai des restaurants.
19:32– Est-ce que vous-même, vous avez besoin de main-d'œuvre étrangère ?
19:34– Étrangère, j'ai besoin de main-d'œuvre, point.
19:37– Et donc qui peut passer aussi par la main-d'œuvre étrangère ?
19:39– L'étrangère, elle est russe, elle est ce que vous voulez,
19:43la main-d'œuvre étrangère.
19:44– Une craignée ?
19:45– Peut-être une craignée, elle peut être de n'importe quel pays du monde.
19:47Mais je voudrais juste compléter la question que vous m'avez posée
19:50concernant l'immigration.
19:51Il y a un point où j'entends peu, voire pas les politiques,
19:56qui est l'immigration écologique que l'on va subir,
19:59et je dis bien subir, subir.
20:02– C'est un droit d'exil qu'il faut créer.
20:04– Alors là, c'est 5 milliards de personnes.
20:06– Oui, mais c'est…
20:07– D'accord, mais il faut quand même aussi…
20:09– Quelle est cette réponse politique ?
20:11– Par les déplacés climatiques.
20:12– C'est-à-dire que les déplacés climatiques qui commencent
20:14et qui vont continuer, qui est le fait de pays riches comme nous,
20:18qui avons surconsommé, et on continue de le faire,
20:22comment on va aborder ce sujet ?
20:26Alors là, pour le coup, de l'extrême gauche à la droite,
20:31enfin, je n'ai pas de réponse.
20:34– Alors, Aurore Bergé, qui n'a pas parlé depuis un petit bout de temps,
20:36vos réponses à l'immigration, sur la question effectivement
20:38des déplacés climatiques qui est intéressante,
20:39mais plus généralement sur la philosophie,
20:41parce que sur l'immigration, on a parfois eu du mal
20:43à comprendre ce que voulait Emmanuel Macron.
20:44Est-ce que c'était la régularisation des travailleurs sans papiers
20:46dans les métiers en tension ?
20:47Est-ce que c'était appliquer plus fermement ce qu'on appelle les OQTF,
20:50les obligations de quitter le territoire français ?
20:52Est-ce qu'on sort de l'ambiguïté, dans Macronie,
20:55sur la question de l'immigration ?
20:56– Je crois qu'il n'y a pas d'ambiguïté à partir du moment
20:58où on a voté une loi et qu'on a proposé un projet de loi.
21:01C'est le travail du gouvernement.
21:02On a proposé un projet de loi qui a été soumis, qui a été voté
21:05et qui est définitivement entré en vigueur
21:07et qui pose un cadre qui est clair.
21:09– Donc il n'y a plus besoin de rien faire ?
21:10– Je ne dis pas qu'il n'y a plus besoin de rien faire,
21:11je vous parle de la philosophie, ce qui n'est pas exactement la même chose.
21:13La philosophie c'est quoi ?
21:15C'est de dire que, un, dire comme certains que l'immigration zéro est possible,
21:19on le sait bien, je pense que si tout le monde le sait, c'est faux.
21:22C'est faux.
21:23On sait qu'on ment en disant ça, on sait que ça n'est pas réaliste,
21:25et en vérité on sait que ça n'est pas souhaitable.
21:27– Il y a 31% des Français qui pensent que c'est possible.
21:28– Non, ça n'est pas possible, et vous le savez.
21:30– Moi aussi.
21:31– Et on sait aussi que ça n'est pas souhaitable,
21:32et d'ailleurs les chefs d'entreprise ici l'ont dit,
21:33et pas que les chefs d'entreprise.
21:34– Il y a 5 millions de chômeurs en France.
21:35– Ça c'est le premier point.
21:36– Et puis, de l'autre côté, il y a, j'ai lu le programme du UPS,
21:41Nouveau Front Populaire, qui dit régularisation,
21:44pas exactement ce que vous dites Monsieur Roussel,
21:46c'est tous les travailleurs, sans papier, tous les étudiants, étrangers,
21:51comme s'ils demandaient tous d'ailleurs à être régularisés,
21:53et tous les parents qui ont des enfants scolarisés,
21:55ce qui fait beaucoup de monde,
21:56et la création d'un nouveau statut de réfugié,
21:58qui est celui de déplacé climatique.
21:59Je pense que ces deux projets sont funestes,
22:01à la fois l'immigration zéro, parce que ça n'est pas souhaitable,
22:04parce que ça n'est pas réaliste, et dans le même temps,
22:07ouvrir les vannes comme si on pouvait continuer à le faire.
22:10Ce qu'on a fait dans la loi Asie de l'immigration,
22:12ce qu'on a fait en Europe, et on a été les seuls députés français
22:15à le voter au Parlement européen, c'est dire quoi ?
22:17C'est dire on rétablit des frontières claires,
22:19pas des frontières poreuses, des frontières claires,
22:21pour examiner les situations.
22:23Ceux qui n'ont pas vocation à rester doivent être reconduits,
22:26c'est une certitude.
22:27Ceux qui ont vocation à rester, notamment réfugiés politiques,
22:30évidemment, et droits d'asile, doivent être préservés.
22:32Et ceux qui, dans notre pays, s'intègrent par le travail,
22:35il n'y a aucune raison qu'ils ne puissent pas rester.
22:38C'était notamment la question des métiers en tension.
22:41Il suffit de frôder, il suffit de frôder pour être régularisé.
22:43On a parlé tout à l'heure, je finis juste d'un mot,
22:46on a parlé très rapidement tout à l'heure du médico-social,
22:49du grand âge, du handicap, de la question de la santé,
22:52des agriculteurs dont on n'a pas beaucoup parlé malheureusement.
22:54Dans ces métiers-là, si vous enlevez du jour au lendemain
22:58les travailleurs étrangers, je ne sais pas comment ces métiers tiennent,
23:01ni dans la viticulture, ni dans l'agriculture,
23:03ni dans le médico-social, ni dans la santé, ni dans le handicap.
23:05Donc il y a peut-être ce que certains voudraient sur le papier.
23:07Il y a 5 millions de chômeurs, Madame Berger.
23:09Et précisément, qu'est-ce que vous voulez qu'on laisse là, Nathalie ?
23:12Je ne comprends pas que vous soyez encore sur cette veille ancienne
23:14qui est de dire qu'il piquerait le travail des Français.
23:16Parce que c'est ça que vous dites.
23:18Trouvez un travail aux Français d'abord.
23:19Mais c'est ce qu'on fait.
23:20Avec la réforme de l'assurance chômeur,
23:22arrêtez de croire que vous êtes en plein emploi.
23:24Le plein emploi pour vous, c'est 5 millions de chômeurs.
23:26Je vois que le chômage baisse.
23:28Je vois que le chômage baisse, et heureusement.
23:30Mais pour former les personnes, il n'y a personne.
23:32Traper les personnes au RSA, ça vous l'avez fait.
23:34Précisément, ce sont des questions très intéressantes
23:36sur lesquelles on a envie d'entendre des Français.
23:38Je finis.
23:39S'il vous plaît, vous avez terminé, Nathalie.
23:44Est-ce que vous pensez que les étrangers piquent le travail des Français ?
23:52Les étrangers ne piquent pas forcément le travail des Français
23:57parce qu'il y a des Français qui n'ont pas envie de travailler.
23:59Je vous le dis.
24:00Ça, c'est une réalité aussi.
24:03Simplement, moi, je suis pour les gens qui viennent sur notre territoire,
24:09qui travaillent,
24:10c'est-à-dire qui participent à la vie de la France et qui l'aiment.
24:17Moi, ce qui me dérange aujourd'hui,
24:19vous voyez,
24:20ce qui me dérange, c'est qu'aujourd'hui, on entend sur les réseaux sociaux,
24:23sur beaucoup de réseaux sociaux,
24:24c'est qu'on n'aime pas les Français.
24:30On veut qu'ils dégagent.
24:31On veut leur piquer leur travail.
24:33Et moi, ça, ça m'insupporte.
24:36C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
24:38alors évidemment, vous allez dire, oui, je vais vous parler des musulmans,
24:41mais je parle des musulmans, vraiment des extrémistes aujourd'hui.
24:44Mais si vous regardez, monsieur Roussel,
24:46sur les réseaux sociaux,
24:49moi, ce qui m'affole,
24:51c'est que je vois...
24:53Attendez, une seconde.
24:55C'est que je vois, même dans vos manifestations,
24:58on voit un policier tué,
25:01une voix de RN en moins.
25:02Est-ce que c'est normal ?
25:04Alors, si je peux me permettre là,
25:05on va essayer de rester un tout petit peu sur le sujet migratoire.
25:08Mehdi, Stéphanie a un sujet.
25:12Nathalie, pardon.
25:13Il est un peu tard.
25:14Il y a une autre Stéphanie ici.
25:15Fallait que ça arrive.
25:16C'est pas grave.
25:17Juste avant de donner la parole à Mehdi,
25:19ce que vous nous disiez aussi tout à l'heure
25:20dans le cadre de la préparation de cette émission,
25:21c'est que vous nous disiez, moi, j'ai vu mon quartier changer.
25:23Oui, tout à fait.
25:24Est-ce que vous liez ça à l'immigration ?
25:26Oui, j'ai vu.
25:28Moi, je suis désolée.
25:29Le soir, je ne sors plus.
25:30C'est vrai que je suis à Montparnasse.
25:34Vous vivez dans Paris.
25:36Je vis dans Paris.
25:37Eh bien, oui.
25:38Je vois des tentes.
25:39Mais ça, ce n'est pas forcément l'immigration.
25:41Si, les tentes à Montparnasse, c'est l'immigration.
25:43Malheureusement, si.
25:45Juste, si on peut rester sérieux.
25:48Chaque témoignage est sérieux, Mehdi.
25:51Je ne fais pas d'amalgame, monsieur.
25:53Je sais ce que vous allez me dire.
25:54Absolument pas.
25:55Je ne parle pas d'amalgame.
25:56On parle de tentes.
25:57On sait déjà qui il y a dedans.
25:58On sait déjà d'où ils viennent.
25:59Donc là, on s'écarte.
26:00Je voulais juste vous répondre sur un fait.
26:02Je comprends que vous puissiez être inquiétés.
26:04Le monde change.
26:05La France change.
26:06Et les réseaux sociaux sont mauvais.
26:08Ah non, je n'ai pas dit ça.
26:09Il y a des bonnes choses dans les réseaux sociaux.
26:11Il y en a d'autres qui sont moins bonnes.
26:12Je vous dis juste une chose.
26:13Avec l'histoire de monsieur.
26:15Avec les gens que l'on voit autour de la table.
26:17Du plateau.
26:18Juste une chose.
26:19Laissez-nous.
26:20Laissez-nous.
26:21Moi, je suis issu de l'immigration.
26:22Mes parents, mon père a construit de nombreuses routes.
26:25Et j'en suis très fier.
26:26Je suis très fier d'être français.
26:28Et je demande juste, laissez-nous être fiers d'être français.
26:31Laissez-nous aussi aimer ce drapeau.
26:34Laissez-nous aussi élever nos enfants en disant que ce pays
26:37n'est pas un pays dans lequel ils ont à être inquiétés
26:39en fonction de leur religion.
26:41Et je reviens sur nos amis juifs, nos amis musulmans,
26:44et nos amis, tout ce que vous voulez,
26:46qui sont juste avant tout français.
26:48Je comprends vos inquiétudes.
26:50Mais si on se remettait à se reparler un petit peu
26:52et d'éviter les différences.
26:53Vous avez vu sur les premiers sujets,
26:54en ce qui concernait les salaires.
26:56On était tous d'accord.
26:57Je suis d'accord avec vous.
26:58Mais moi, ce qui me dérange.
27:00Pour venir de Rome, pardon madame.
27:02Et avoir vécu les événements de Crépole.
27:04Avoir vu des gens se déchirer.
27:06Agriculteurs, gens des quartiers.
27:08Alors qu'en fait, ils ont une même souffrance.
27:10Mais ils ne se parlent plus.
27:11Parce que le commun en France.
27:12On parlait de la culture à l'école.
27:14On a parlé de tous ces endroits où on était ensemble.
27:17Où maintenant, on n'est plus ensemble.
27:19Il a fallu que BFM nous invite pour qu'on puisse se parler.
27:21Je suis sûr que dans la vie de tous les jours.
27:23Merci, monsieur Guillemet.
27:24Je vous en prie.
27:25Je sais, Alice Darfeuil aussi.
27:26Je suis sûr que dans la vie de tous les jours,
27:27on a les zones où les gens sont en insécurité.
27:30Les zones où les agriculteurs sont de leur côté.
27:32Les quartiers de leur côté.
27:34Alors que sur les points centraux.
27:36Et sur nos inquiétudes.
27:38On est ensemble.
27:39Moi, j'aime mon pays.
27:41Laissez-nous être français.
27:43Laissez ce jeune homme fuir.
27:45Je ne connais pas le quotidien d'Artfour.
27:46Mais j'imagine que pour avoir fait ça.
27:48Voilà.
27:49On a envie de nous être français.
27:51Laissez-nous être français.
27:52Laissez les quartiers de France être français.
27:53Je pense qu'on ne s'est pas bien compris.
27:55Moi, ce qui m'inquiète.
27:57C'est surtout les extrémistes.
28:00Voilà.
28:01Quand j'entends les musulmans extrémistes.
28:04Encore une fois, je ne mets pas tout le monde dans le même panier.
28:06Parce que je veux bien qu'on fasse la différence.
28:08Vous êtes quelqu'un de sensé.
28:10Vous discutez.
28:11Il n'y a aucun problème.
28:12Moi, ce qui me fait peur.
28:13C'est qu'aujourd'hui, on entend sur les réseaux sociaux.
28:16Ah ben, t'es français.
28:17Moi, je suis chez toi.
28:18T'es pas content.
28:19Eh ben, tu dégages.
28:20T'as qu'à aller vivre au Canada.
28:21T'as qu'à aller vivre à tel endroit.
28:23Nous, on est en France.
28:25Et puis, on va rester chez vous.
28:27Mais dans votre quotidien, vous avez vu quelqu'un ?
28:29Dans votre quotidien.
28:30C'est-à-dire, par exemple, dans vos voisins.
28:31Tout à l'heure, Guillaume disait quelque chose sur l'obligation.
28:33Oui.
28:34Il finit après.
28:35Moi, ça me fait peur.
28:36Moi, ça me fait peur.
28:37C'est pas ça ma question.
28:38Ma question, c'était est-ce que concrètement, ce que vous avez vu sur les réseaux,
28:43vous, dans votre entourage, c'est-à-dire votre voisin,
28:46vous avez subi un événement de ce type-là.
28:48Je veux juste savoir ça.
28:49Oui.
28:50Je vais vous raconter une histoire.
28:51S'il vous plaît.
28:52Je vais vous raconter une histoire qui est arrivée.
28:53Merci.
28:54J'étais dans le bus 95 avec une de mes vendeuses.
29:00On était ensemble.
29:01Il y avait du monde.
29:02D'accord ?
29:03Et donc, ma vendeuse qui était avec moi, une dame qui avait un certain âge,
29:07on était dans le 95, on s'était bourrées.
29:10Et il y avait des poussettes.
29:12D'accord ?
29:13Elle a manqué de tomber.
29:14D'accord ?
29:15Donc, qu'est-ce qu'elle a fait ?
29:16Elle s'est raccrochée à la poussette.
29:18La poussette ?
29:20Je suis désolée de le dire.
29:22C'était une famille musulmane et arabe.
29:25La femme est rentrée dans une colère.
29:28Elle l'a insultée.
29:30Ça a été une catastrophe.
29:32Tout ça parce qu'elle a voulu se rattraper à la poignée de la poussette
29:37sans la faire tomber parce que c'est elle qui tombait.
29:40Excusez-moi.
29:41Moi, ça m'a choquée.
29:42Stéphanie, pardon, mais quel est le rapport avec la poussette ?
29:44Une maman...
29:45Juste, dans l'histoire que vous racontez...
29:47Une maman s'a inquiétée.
29:49Moi, ce que je veux en dire, c'est que...
29:55Non, mais ce que je veux dire...
29:57Il n'y a pas de lien entre le fait d'être de confession musulmane...
30:01Quel est le lien avec l'histoire que vous racontez ?
30:03Moi, ce qui me fait peur, ce sont les extrémistes.
30:07Les musulmans, aujourd'hui, extrémistes qui veulent imposer leurs lois,
30:11qui disent qu'ils veulent que la France soit musulmane
30:13et qu'ils veulent nous foutre dehors.
30:15C'est ça qui me fait peur.
30:16C'est ce qu'on entend.
30:18Je suis désolée.
30:20Délal, vous vouliez répondre.
30:21Vous n'avez pas entendu depuis un moment.
30:22Sur ce point...
30:23Alors, j'ai entendu ce que Stéphanie a dit.
30:25Attention aux amalgames.
30:26Non, Nathalie.
30:27Nathalie, pardon.
30:28On va y arriver.
30:29J'ai fait la même chose.
30:30Un partout.
30:31Non, non, mais je n'ai pas peur d'amalgame.
30:32Non, non.
30:33J'ai bien fait la différence.
30:34Justement, il y a des choses qui sont vraies,
30:36il y a des choses auxquelles il faut faire attention avec l'immigration.
30:38Tout à l'heure, Guillaume m'a dit quelque chose d'intéressant
30:40et je le rejoins sur l'immigration bilatérale.
30:43C'est que les personnes qui immigrent en France,
30:46que ce soit des réfugiés politiques ou des migrants
30:50ou encore des clandestins,
30:52ont des obligations aussi envers la France.
30:54Et c'est ça qui est important.
30:56On parlait tout à l'heure,
30:58quand on était en loge,
31:00de ces valeurs,
31:02de la désitude des valeurs culturelles de la France.
31:05Et on doit accepter,
31:07et j'ai lu cette loi sur l'immigration,
31:10j'ai envie de poser une question
31:12parce que je pense qu'on se doit d'accueillir,
31:15c'est un droit fondamental,
31:17mais ils ont aussi, chacun des personnes
31:19qui sont sur une terre d'accueil,
31:21quelle qu'elle soit, ont des obligations.
31:23Et est-ce que vous pensez que l'intégration
31:26se fait seulement par les...
31:29Parce que dans la loi d'immigration,
31:31on parle des langues,
31:32mais est-ce que vous ne pensez pas qu'on doit aussi
31:34avoir une obligation de respecter les valeurs culturelles
31:37et par quelle mesure finalement ?
31:40Il y a la question des valeurs de la République
31:42de manière un peu plus large,
31:43ça dépend de ce qu'on met dans ce qu'on dit
31:44valeurs de la République.
31:45Mais dans un parcours d'immigration,
31:46il y a la nécessité d'apprendre la langue.
31:48Je crois que c'est la meilleure manière
31:49de se fondre dans un pays
31:50qui n'en connaît que la langue.
31:51C'est ce qui est écrit dans cette loi.
31:52Donc ça, c'est renforcer les heures
31:54pour permettre et obliger
31:56des personnes à apprendre la langue de notre pays.
31:59Mais c'est aussi la question de respecter des valeurs.
32:01Parce qu'on vient d'environnements culturels
32:03qui sont extrêmement différents quand on arrive.
32:05Quand on parle d'égalité entre les femmes et les hommes,
32:07quand on parle de laïcité,
32:08c'est des valeurs qui pour moi sont fondamentales
32:10et d'ailleurs indissociables.
32:11La laïcité et l'égalité entre les femmes et les hommes,
32:13ce n'est pas forcément instinctif
32:14pour des gens qui viennent d'ailleurs.
32:16Ça veut dire aussi
32:18que quand on ne respecte pas ces valeurs,
32:20alors on n'a pas vocation à rester.
32:22Juste sur ce point-là,
32:23puisqu'un mot important a été prononcé ce soir,
32:25la question de la laïcité.
32:26Jean-Philippe Tanguy,
32:27dans votre projet présidentiel en 2022,
32:29était inscrit noir sur blanc
32:30votre volonté d'interdire le voile
32:32dans l'espace public.
32:33J'ai lu dans les colonnes du Parisien,
32:34Jordan Bardella a expliqué
32:35que ça restait un objectif,
32:37mais pas tout de suite.
32:38Est-ce que c'est toujours votre projet
32:40d'interdire le voile dans l'espace public
32:42et si oui, quand est-ce que vous le ferez,
32:44si le 8 juillet,
32:45vous avez une majorité absolue
32:46et que vous arrivez au pouvoir ?
32:48Nous le ferons dans un deuxième temps.
32:50Ça veut dire quoi ?
32:51Excusez-moi,
32:52je ne vais pas aujourd'hui vous donner
32:53le calendrier jour par jour
32:54de ce qu'on va faire pendant trois ans.
32:55Personne ne le fera,
32:56ni M. Roussel, ni Mme Berger.
32:58Il y a des priorités.
32:59Jordan Bardella a indiqué
33:00une première priorité.
33:01Oui, mais il y a des gens qui sont là
33:02qui votent pour vous et pour qui,
33:03visiblement, c'est une priorité.
33:05Par exemple,
33:06Nathalie qui voulait vous interpeller là-dessus.
33:08Nathalie, nous interdirons
33:09le voile islamique en France à terme
33:12dès que nous aurons réglé
33:13les autres problèmes.
33:14Il y a eu la lutte contre l'islamisme.
33:16Nous voulons affronter l'islamisme.
33:17Ce mot a à peine été prononcé ce soir.
33:19On a l'impression qu'il n'y a pas
33:20de gangrène islamiste en France,
33:21c'est-à-dire des gens extrémistes
33:23qui veulent remettre en cause
33:24les fondamentaux de la République,
33:28mais aussi de la France,
33:30parce qu'il y a les valeurs de la République
33:31et il y a aussi les valeurs de la France.
33:33La France, ce n'est pas seulement une République,
33:35c'est aussi une civilisation,
33:36c'est aussi une culture,
33:37c'est aussi des combats
33:39pour la liberté des femmes,
33:41pour la liberté des corps,
33:44pour l'émancipation par la beauté
33:46et le fait qu'une religion extrémisée,
33:49fanatisée, l'obscurantisme,
33:51désigne le corps de la femme
33:52comme impudique par nature,
33:54comme pécheresse par nature,
33:55est insupportable pour tout Français.
33:58Le voile islamiste n'est pas un signe religieux.
34:01Le voile islamiste n'est pas un signe religieux,
34:03c'est le signe de l'impérialisme islamiste
34:05qui est né avec la révolution iranienne.
34:07On n'avait aucun problème
34:08avec le voile islamiste en France
34:09avant la révolutionisation des barbus
34:11qui tuent des femmes en Iran,
34:13qui emprisonnent les opposants politiques
34:14et c'est le même projet pour la France.
34:16Il y a le sujet du voile et de sa signification.
34:18Je ne crois pas que toutes les femmes
34:19qui ont un voile en France
34:20soient, comme vous le dites,
34:21des grands vecteurs de l'impérialisme islamiste.
34:23Elles doivent savoir ce que ce voile représente.
34:25Réponse de Stéphanie sur cette proposition.
34:27En tout cas, commentaire.
34:28D'accord, commentaire.
34:30Alors, ça m'amuse parce que quand on dit
34:32que le Nouveau Front Populaire
34:34est un parti trop islamiste,
34:38je l'entends.
34:39Je l'entends dans vos rangs.
34:40Je l'entends même...
34:42Nous, on ne défile pas en disant
34:43à la Ouagbar, si vous voulez, c'est sûr.
34:45C'est évident.
34:46Quand j'entends ça, ça me fait rigoler.
34:48Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle
34:49de défiler en disant à la Ouagbar, madame.
34:51Devant le Bataclan.
34:52Vous pouvez me laisser parler ?
34:53Est-ce que vous dites quelque chose ?
34:54Il faut informer les gens qui nous regardent.
34:56Moi, j'informe de ce que j'ai envie de dire.
34:58Donc, il n'y a pas eu une manifestation
34:59où M. Mélenchon a affiché
35:01à la Ouagbar devant le Bataclan ?
35:03J'étais en train de vous parler.
35:04Oui, mais moi, je dis aussi les choses.
35:06Vous pouvez me laisser finir ?
35:07Oui, d'accord, mais je dis aussi les choses.
35:08C'est quand même la moindre des choses.
35:09Quand même, vous êtes là
35:10pour écouter les Français parler, non ?
35:11Oui, mais là, je trouve que vous défendez
35:12quand même beaucoup les autres.
35:13Vous remettez en cause la loi de 1905
35:14avec votre proposition.
35:15Comment ?
35:16Vous remettez en...
35:17Nathalie, ce que je voulais dire simplement,
35:19c'est que vous nous appelez, nous,
35:23quand on défend les droits des femmes,
35:25les droits des LGBT, etc.,
35:27ça ne me paraît pas très islamiste.
35:29Oui, je reconnais tout.
35:30Non, mais il faut le dire aussi, c'est bien.
35:31J'ai l'intention de voter Nouveau Front Populaire.
35:33Oui, bien sûr.
35:34Mais j'avais une question
35:35par rapport au voile à Mme...
35:37Bergé ?
35:38Parce que depuis 2-3 jours,
35:39j'entends des choses qui m'horrifient
35:41dans la bouche de M. Attal.
35:43Mais ça pourra se porter sur vous aussi
35:45parce que je pense que vous avez
35:46un peu la même vision des choses.
35:48C'est mieux puisque c'est
35:49le Premier ministre de la France
35:50et que je suis membre du gouvernement.
35:51C'est plutôt logique,
35:52il y a une convergence de vues quand même.
35:54Non, mais entre vous et M....
35:55Ah, je parlais de Gabriel Attal et moi.
35:57Ça me fait peur.
35:59Votre micro...
36:01Dites-moi.
36:03Ça fait 3 jours que j'entends
36:04Gabriel Attal nous dire
36:06si vous votez Nouveau Front Populaire,
36:09vous votez pour le voile à l'école.
36:11Et ça, je l'ai entendu encore ce matin
36:13sur France Info,
36:14je l'ai entendu il y a 3 jours
36:16au journal de France 2.
36:17Je voudrais savoir si vous êtes d'accord avec ça,
36:19si vous êtes d'accord avec Gabriel Attal.
36:21Moi, ce que je vois dans cette campagne,
36:23la difficulté, c'est que...
36:24Je vous demande de commenter ce qu'il dit.
36:25Oui, mais je peux répondre
36:26et je peux choisir aussi la manière
36:27avec laquelle je vous réponds, madame.
36:29On a ce soir Fabien Roussel
36:31qui est le visage sans doute
36:32le plus républicain et le plus sympathique
36:34du Nouveau Front Populaire.
36:35Sans doute, sans doute.
36:37La difficulté, c'est que derrière Fabien Roussel,
36:39il y a d'abord beaucoup d'insoumis
36:42qui ont été investis
36:43parce que la plus grosse part
36:44du gâteau de l'accord,
36:45c'est la France insoumise.
36:46Et donc, c'est ce qu'on disait tout à l'heure
36:48sur la question de l'antisémitisme.
36:50Et donc, c'est aussi la question de l'islamisme.
36:52Parce que moi, je vois et j'entends
36:55des candidats aujourd'hui
36:57investis par le Nouveau Front Populaire
36:59issus de la France insoumise
37:00dire que, eux, la loi de 2004
37:02qui interdit tous les signes religieux ostensibles,
37:04ils ne l'auraient pas votée.
37:06Vous pensez à qui, Aurore Berger ?
37:07Mais on a entendu dans des débats...
37:08Non, non, non, mais ça, il faut être précis.
37:09C'est faux.
37:10Vous pensez à Aurore Berger ?
37:11J'ai vu passer des tweets sur le sujet.
37:12Vous mentez, Aurore Berger, vous mentez.
37:14Est-ce que vous l'avez vu dans le programme ?
37:17Quand vous avez Philippe Poutou qui est investi,
37:20je ne crois pas que ce soit la même ligne
37:22que celle de Fabien Roussel
37:23ni la même ligne que François Hollande.
37:25Je vous demande donc de me dire
37:27si vous êtes d'accord avec M. Attal
37:29quand il dit que voter Nouveau Front Populaire
37:31revient à voter pour l'introduction du voile à l'école.
37:34Est-ce que vous êtes d'accord ?
37:36Si vous me demandez une réponse honnête,
37:38c'est que si demain, ils ont une majorité,
37:40je ne sais pas ce qui se passera sur la loi
37:42parce que je ne sais pas, concrètement,
37:44quelle sera la majorité qui existera à l'Assemblée Nationale
37:46au sein du Nouveau Front Populaire.
37:48Ce que je sais, c'est qu'une majorité d'insoumis
37:50n'est pas une protection,
37:52ni sur la question de l'antisémitisme,
37:54ni sur la question de la lutte contre l'islamisme.
37:56Tout ce que je vois, c'est que c'est vous qui le voyez.
37:58Malheureusement, je le regrette.
38:00Je suis enseignant.
38:01Je le regrette.
38:02Tous les jours, je défends la laïcité.
38:03Je regrette, madame.
38:04Tous les jours.
38:05Je regrette, madame.
38:06Je finis.
38:07Je regrette, madame.
38:08Je finis.
38:09Parce que ce n'est pas M. Roussel qui dit
38:10que je regrette.
38:11Ce n'est pas M. Roussel qui dit
38:12qu'on vote pour lui.
38:13On fait rentrer le voile à l'école.
38:14Mais alors, on peut faire...
38:15Mais parce que je suis enseignante.
38:16Mais alors, Fabien Roussel,
38:17il n'y a pas tous les autres.
38:19Il n'y a pas tous les autres.
38:20Fabien Roussel,
38:21il n'y a pas tous les autres, madame.
38:22Juste une chose.
38:23Je suis enseignant.
38:24Tous les jours, je la défends,
38:25la laïcité.
38:26Je l'enseigne à mes élèves.
38:27Et vous avez raison, le père.
38:28Et c'est aussi nous
38:29qui nous faisons assassiner
38:30pour sortir des écoles.
38:31Et donc, s'il vous plaît,
38:33Fabien Roussel,
38:34sur cette accusation,
38:35est-ce que si le nouveau front populaire
38:36gagne,
38:37il y a un risque
38:38de remise en cause
38:39de la loi de 2004
38:40qui interdit les signes religieux
38:41à l'école ?
38:42Non.
38:43Nous maintenons
38:44et nous défendons
38:45la loi de 1905
38:46de séparation de l'Église
38:47et de l'État.
38:48Nous ne voulons pas
38:49la remettre en cause
38:50comme l'a remis en cause
38:51le Rassemblement national.
38:52Et nous, maintenant,
38:53défendons la loi de 2004
38:55sur la présence
38:56de signes religieux
38:57à l'intérieur de l'école.
38:58Nous sommes pour une république...
38:59Abaya inclue.
39:00Nous sommes pour une république
39:01sociale.
39:02Abaya inclue.
39:03Je suis pour inclure
39:04l'Abaya là-dedans.
39:05Parce que la France insoumise
39:06ne dit pas la même chose.
39:07La France insoumise,
39:08pas la France insoumise.
39:09Plus dans un esprit
39:10d'aider
39:11les enseignants
39:12et les directeurs d'établissement
39:13de pouvoir
39:14faire respecter les règles
39:16quand ils ne savent pas
39:17comment les gérer.
39:18Mais je fais souvent confiance,
39:19moi, je préfère faire confiance
39:20aux directeurs d'établissement.
39:21Ça y est, vous avez répondu
39:22sur ce point,
39:23c'est très clair.
39:24Mais en tout cas,
39:25la république laïque et sociale,
39:26nous la défendons
39:27et c'est écrit noir sur blanc.
39:28Oui, mais comme les autres,
39:30c'est tout le problème
39:31de cet alliant.
39:32C'est terminé.
39:33C'est l'heure de conclure.
39:34Le Rassemblement national,
39:35en interdisant le voile islamique,
39:36ne respecte pas
39:37la liberté de croyance
39:38dans notre pays.
39:39S'il vous plaît.
39:40Sinon, on éteint
39:41tous les micros.