Gabriel Attal était l’invité de BFMTV à dix jours du premier tour des élections législatives. Ce jeudi, le Premier ministre a présenté les mesures phares de son parti au cours d’une conférence de presse intitulée “le jour d’après”
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00:00Monsieur Gabriel Attal, bonsoir, nous allons vous interroger avec Benjamin Duhamel, bonsoir Benjamin.
00:04Vous êtes très engagé dans cette campagne, on le voit tous les jours en meeting, vous déplacez dans le pays.
00:10Vous avez même dit aux Français, il faut choisir dès le premier tour, choisir le Premier ministre dès le premier tour.
00:15Donc, si la majorité fait un bon score, ce sera grâce à vous, et si vous prenez une volée, ce sera la faute du Président alors.
00:23Non mais l'important là, c'est le pays.
00:25On voit bien qu'il y a cette élection législative, qui est une élection qui, effectivement, vise à désigner le Premier ministre, un gouvernement, une majorité à l'Assemblée nationale.
00:35Vous avez dit qu'il faut choisir le Premier ministre, c'est vous, c'est vous, vous voulez continuer avec moi.
00:42Ce n'est pas une élection présidentielle, c'est une élection législative.
00:44Et effectivement, l'élection législative, elle vise à constituer une majorité au Parlement et donc désigner un Premier ministre.
00:51Et on voit bien qu'il y a aujourd'hui trois choix, trois blocs.
00:54Vous avez d'un côté l'extrême droite et son alliance avec Jordan Bardella, l'alliance de LFI-NUPES avec Jean-Luc Mélenchon, et puis moi qui mène cette majorité.
01:04Effectivement, je suis Premier ministre et je porte cette campagne.
01:06C'est quand même un détournement de la Constitution parce que les électeurs ne choisissent pas le Premier ministre.
01:10C'est le Président qui nomme, sous la Ve République, le Premier ministre.
01:14Donc en fait, j'y vois plutôt l'idée que vous êtes en train de vous affranchir d'Emmanuel Macron.
01:18Vous dites, on a un Président impopulaire et on l'a vu aux européennes, donc mon atout, c'est moi-même plutôt que le Président.
01:25Non, là, vous faites un peu, ce n'est pas un reproche, mais de la politique un peu politicienne.
01:30Vous n'êtes pas en train de vous affranchir ?
01:31L'important dans cette élection, encore une fois, plus que les personnes, c'est la ligne politique.
01:35Les projets, les programmes qui effectivement s'incarnent par des candidatures à la députation dans des circonscriptions et qui demain s'incarnent.
01:42C'est la diète ? C'est l'austérité ? C'est combler les déficits ?
01:46Non, notre ligne politique, c'est d'abord un attachement viscéral à notre pacte républicain et à la République.
01:51Je veux dire, derrière ça, ce n'est pas un slogan, c'est très concret.
01:54C'est refuser les divisions, refuser de dresser les Français les uns contre les autres, refuser les communautarismes,
01:59refuser toutes les atteintes à notre pacte républicain, le racisme et l'antisémitisme.
02:03Oui, mais la ligne politique, elle a été désavouée au précédent scrutin.
02:05Je vais au bout parce que je réponds à la question.
02:08Et ensuite, c'est un projet pour l'emploi des Français.
02:11On a le taux de chômage le plus bas depuis 25 ans, le taux de chômage des jeunes le plus bas depuis 40 ans,
02:15le taux d'emploi le plus haut depuis qu'il est mesuré.
02:17Il y a évidemment beaucoup de difficultés, il y a des Français qui souffrent.
02:19Donc l'idée, c'est de voter pour nous, on va continuer dans la même voie ?
02:21Continuer à agir pour l'emploi et le travail, effectivement.
02:24Et donc pour vous, il n'y a pas eu de rejet il y a trois semaines ?
02:26Évidemment.
02:27On a eu une défaite aux élections européennes.
02:29C'est une défaite.
02:31La faiblesse de notre score est une défaite aux élections européennes.
02:34C'était une élection qui concernait l'Europe, mais évidemment, les Français ont adressé un message aussi national.
02:42Les oppositions avaient tout fait pour nationaliser cette élection.
02:46Évidemment qu'on en tient compte.
02:49Quoi qu'il arrive, les choses seront différentes, il y aura un avant et un après.
02:54Quelle est la leçon que vous tirez des Européennes dans votre ligne politique ?
02:59Si vous dites on fait pareil, vous aurez le même score qu'aux Européennes.
03:02Qu'est-ce qui fait la différence ?
03:04J'ai annoncé et j'ai proposé une accélération sur un certain nombre de chantiers.
03:08Notamment sur la question du pouvoir d'achat, on y reviendra peut-être dans l'échange,
03:11avec des propositions, des mesures très concrètes pour améliorer le pouvoir d'achat des Français.
03:15Je peux vous donner quelques exemples.
03:17Je pense qu'il y a des retraités qui nous regardent.
03:19J'ai annoncé que désormais, systématiquement, et ce sera une garantie pour l'avenir,
03:23les retraites seront indexées sur l'inflation alors même qu'on a connu dans le passé
03:27un certain nombre d'années où elle ne l'avait pas été.
03:29Première chose, il y a probablement des familles qui nous regardent.
03:32J'ai annoncé qu'à l'hiver prochain, il y aurait une baisse de 15% de la facture d'électricité.
03:37C'est 200 euros d'économie en moyenne sur la facture.
03:40Il y a probablement des personnes qui travaillent, des salariés qui nous regardent.
03:43J'ai annoncé que la prime pouvoir d'achat qui a été versée l'année dernière
03:46a 6 millions de salariés par des entreprises, qui est aujourd'hui plafonnée à 3 000 euros sur l'année.
03:52On allait remonter le plafond à 10 000 euros sur l'année
03:54et on allait donner la possibilité de mensualiser.
03:57J'ai annoncé que dans le prochain budget, si les candidats Ensemble pour la République
04:01ont une majorité et qu'on a la responsabilité de ce budget,
04:04il y aura une mesure pour désmicardiser, c'est-à-dire libérer les augmentations de salaires au-dessus du SMIC.
04:11Vous savez qu'aujourd'hui, c'est très difficile pour une entreprise,
04:13un patron qui veut augmenter un salarié qui est au SMIC de 100 euros,
04:16il doit débourser presque 500 euros.
04:18C'est ça qu'on veut changer et c'est ça qu'on va changer si les Français nous font confiance.
04:21Cette question du pouvoir d'achat, la question de la sécurité, évidemment.
04:25On va revenir sur ces éléments de programme.
04:27Je rebondis sur ce qui était dit il y a un instant sur votre volonté d'autonomisation.
04:31Je vous ai entendu pendant plusieurs mois, depuis que vous avez été nommé à Matignon,
04:34dire que vous expliquez que vous deviez tout au président de la République.
04:37Samedi soir, je vous entends dire je suis libre.
04:40C'était chez nos confrères de France 2.
04:42Là, vous dites choisissez-moi comme Premier ministre.
04:45Il y a bien une façon d'essayer de s'émanciper de la part d'une forme de tutelle du président de la République ?
04:51C'est la première fois depuis plus de 25 ans que les Français vont indirectement choisir un Premier ministre.
04:57C'est la première fois depuis 25 ans.
04:59La première dissolution, c'était en 1997.
05:02Nécessairement, quel que soit le camp qui sera élu, il y aura un avant et un après.
05:07Vous êtes sûr d'être Premier ministre au lendemain du 7 juillet si jamais vous gagnez les élections ?
05:11Ça nous rapproche quelque part un peu des régimes parlementaires.
05:15En tout cas, le poids du Parlement qu'on a connu ces deux dernières années, je le crois très profondément,
05:23continuera dans les années à venir.
05:25Vous êtes sûr d'être nommé à Matignon au lendemain du 7 juillet si vous gagnez les élections ?
05:28Je mène cette campagne. Je mène cette campagne avec nos candidats.
05:32J'ai présenté ce matin le programme. Je me bats tous les jours sur le terrain aux côtés de nos candidats.
05:37J'étais dans le Pas-de-Calais, en Loire-Atlantique, en Seine-et-Marne, dans le Val-de-Marne, dans l'Orne, dans la Sarthe.
05:43Je serai dans les prochains jours dans d'autres départements.
05:45Donc le président sera tenu de vous nommer au lendemain du 7 juillet si vous gagnez cette élection ?
05:49Encore une fois, il y a les personnes et puis il y a le programme et il y a l'importance.
05:53Vous vous dites, votez pour moi pour que je sois votre Premier ministre. Je reste à Matignon.
05:58Quand vous avez des élections législatives comme celles qui se sont organisées aujourd'hui,
06:02c'est-à-dire non pas juste après une élection présidentielle,
06:04forcément si vous menez une campagne et que les candidats que vous présentez ont une majorité,
06:10ça met du vent dans les voiles, bien sûr.
06:12Mais je vais vous dire encore une fois, pour moi l'important...
06:14C'est intéressant parce que vous dites vous-même qu'on gouverne différemment,
06:17que l'Assemblée ne ressemble pas à celle qui était auparavant sous la Vème République.
06:21Ça veut dire que vous serez, si vous gagnez, un Premier ministre renforcé,
06:25dans un rapport de force peut-être différent avec le Président de la République.
06:28Est-ce qu'on va assister à une cohabitation ? Une cohabitation dans la même majorité ?
06:32Ça n'a aucun sens. Encore une fois, je pense que ces sujets-là intéressent moins les Français
06:39que ce qui va se passer concrètement pour eux dans leur vie.
06:42Et moi je le dis ici, et ce n'est pas que moi qui le dis d'ailleurs,
06:44si les extrêmes venaient à gagner ces élections, ce serait une catastrophe pour la vie des Français.
06:48Ce n'est pas moi qui le dis, c'est les représentants des entreprises.
06:51Vous avez entendu la FEB qui est l'association des grandes entreprises françaises,
06:542 millions de salariés, ils prennent très rarement la parole dans des débats électoraux.
06:58La CPME qui représente les patrons de PME, petites et moyennes entreprises,
07:03qui maillent tout le territoire français, ils prennent très peu la parole dans des débats politiques.
07:07Tous les deux ont dit, si les extrêmes gagnent ces élections, ça enverrait la France dans le mur.
07:12Vous mettez les deux extrêmes sur le même plan, autant l'extrême droite que l'extrême gauche.
07:17Je vois sur le volet économique, je vois deux projets qui proposent de dépenser massivement
07:23plusieurs centaines de milliards d'euros supplémentaires.
07:26Pour l'un, sans dire comment ils le financent, ce qui veut dire nécessairement une augmentation d'impôts.
07:30C'est le Rassemblement National ?
07:32Et pour l'autre, en assumant pour le coup plus clairement les augmentations d'impôts,
07:35puisque la NUPES annonce 50 milliards de hausses d'impôts dès cet été.
07:40Et ensuite d'autres hausses d'impôts dans le prochain budget et par la suite.
07:43Ce que vous n'expliquez pas aux Français, alors que la France vient de se faire mettre en procédure
07:48pour un déficit budgétaire excessif par l'Europe, c'est comment vous allez combler les déficits ?
07:54On est assez clair sur ça. On fait des réformes.
07:58Vous avez annoncé de nouvelles dépenses sur le pouvoir d'achat.
08:01Tout est financé dans notre programme. On peut revenir mesure par mesure.
08:04Tout est financé dans les mesures que je viens de vous évoquer.
08:06Mais ce sont des dépenses supplémentaires, pas des économies.
08:08Pour équilibrer les comptes publics, le cœur de la mobilisation, c'est le travail.
08:12Si on avait le même taux d'emploi que les Allemands, c'est-à-dire la même part de notre population qui travaille,
08:18on serait quasiment à 3% de déficit. On aurait beaucoup moins de problèmes pour équilibrer nos comptes.
08:22Plus vous avez de Français qui travaillent, plus vous avez de cotisations sociales qui sont versées,
08:26d'impôts qui sont payés parce qu'il y a des gens qui bossent, qui reçoivent un salaire et donc ça cotise.
08:30Pour moi, pour équilibrer les comptes, ce n'est pas augmenter les impôts comme le proposent les extrêmes,
08:35c'est faire en sorte qu'il y ait plus de Français qui travaillent,
08:38ce qui permet ensuite d'avoir des recettes suffisantes.
08:40Et ensuite, deux, c'est faire des réformes.
08:42On me le reproche souvent dans cette campagne, je le vois chez les opposants politiques,
08:47j'assume de continuer à porter des réformes.
08:49C'est pas que certains dans votre camp, Gabriel Attal, auraient préféré que par exemple la réforme de l'assurance chômage soit repoussée,
08:55en considérant que ce n'était pas forcément le meilleur élément pour faire campagne après le résultat des européennes.
09:00La différence avec les autres candidats dans cette élection, Jordan Bardella, Jean-Luc Mélenchon,
09:04c'est qu'eux sont prêts à tout pour gagner une élection.
09:07Ils sont prêts à tout, c'est-à-dire d'abord à s'allier avec n'importe qui,
09:09y compris des gens avec qui ils ne sont pas d'accord et qu'ils ne peuvent pas supporter.
09:13On entend là maintenant dans la NUPES certains parler, c'est pas un mariage d'amour, etc.
09:17Ils sont prêts à s'allier avec n'importe qui et ils sont prêts à proposer n'importe quoi.
09:20Et eux pensent gagner, vous, vous pensez vraiment pouvoir gagner cette élection ?
09:22Je vais répondre à cette question, mais eux, ils sont prêts à proposer n'importe quoi.
09:25C'est-à-dire à dire aux Français tout ce qu'ils ont envie d'entendre, tout ce qu'ils pensent qu'ils ont envie d'entendre,
09:30sans être capable d'expliquer une seule seconde comment ils le feraient.
09:32Si j'étais le premier politicien venu, si je faisais comme eux,
09:36évidemment que ce que je ferais, c'est que les réformes difficiles qui ont été engagées,
09:39je dirais parce qu'il y a une élection, non, non, ne vous inquiétez pas, on ne va pas la faire,
09:43ou alors on va la reporter.
09:44Non, la différence entre eux et nous, c'est qu'avec nous, les choses sont claires.
09:47On peut nous aimer, on peut ne pas nous aimer.
09:49On peut considérer qu'il y a des choses qu'on n'a pas bien faites, et je le confirme,
09:52on a fait des erreurs, il y a des choses qu'on n'a pas bien faites.
09:54Mais au moins c'est clair.
09:55Quand on dit qu'on n'augmentera pas les impôts, c'est clair,
09:57et les Français peuvent en faire conscience pour ça.
09:59On ne les a pas augmentés depuis 2017.
10:01Ce discours de sérieux par rapport aux autres qui seraient dans des programmes dépensiers farfelus,
10:06il est difficile à tenir puisque nos finances publiques, actuellement, sont en très mauvaise santé.
10:10Et on se pose la question finalement, avez-vous bien géré la France depuis 7 ans ?
10:14Écoutez, c'est assez facile aujourd'hui de nous reprocher d'avoir mis en place le quoi qu'il en coûte
10:18pendant le Covid, qui a permis aux Français d'avoir le chômage partiel et de garder leur emploi,
10:21aux entreprises de survivre et d'éviter la faillite grâce au PGE.
10:25Il y a d'autres pays qui ont aidé les économies et qui ne sont pas dans la même situation que nous
10:29en termes de finances publiques.
10:30Encore une fois, je ne leur mets pas en cause, je l'assume.
10:32Pendant la crise de l'inflation, on a mis en place un bouclier tarifaire,
10:35ça a été suffisamment dit sur vos plateaux.
10:37On n'a pas trop dépensé.
10:38Ça a été dit sur vos plateaux.
10:39Le niveau d'inflation en France par rapport aux autres pays européens était quand même plus faible.
10:43Alors c'est toujours trop pour les Français.
10:45Encore une fois, je l'entends, c'est dur de boucler les fins de mois pour les Français.
10:47Mais on a assumé ces dépenses.
10:49Maintenant, je le dis ici.
10:51C'est terminé.
10:52Vous parliez de la procédure pour déficit excessif de Bruxelles.
10:55En 2017, quand on a été élu, la France était dans cette procédure pour déficit excessif.
11:00On en a sorti en 2018 en faisant des réformes.
11:03On y est retourné parce qu'il y a eu les crises et qu'on a dépensé.
11:05Mais on a une trajectoire qui nous permet de revenir sous les 3% de déficit en 2027.
11:09Et à travers des réformes.
11:11J'ai évoqué des exemples de réformes là, sociales.
11:13Réforme du millefeuille territorial.
11:15Je le dis ici, oui, si les Français nous font confiance.
11:18On fera une réforme qui fera suite au rapport qui a été remis par Éric Woerth et Boris Ravignon.
11:22Pour faire des économies, réduire ce qu'on appelle le millefeuille administratif.
11:26On va continuer à lutter contre la fraude.
11:28L'an dernier, année record en termes de lutte contre la fraude.
11:3217 milliards d'euros, ce n'était jamais arrivé.
11:34Parce que j'ai présenté un plan avec des mesures très fortes sur le sujet.
11:37On va continuer là-dessus.
11:38Je pense à ceux qui nous regardent là.
11:40Et au fond, vous égrenez toute une série de réformes.
11:42Sans la moindre rupture par rapport à ce que vous faisiez auparavant.
11:46Les Français vous ont sanctionné au moment des européennes.
11:48Pourquoi est-ce que là, tout d'un coup, le 30 juin et 7 juillet,
11:51les Français se diraient qu'on était opposés.
11:53Ou du moins, on a envoyé une sanction au gouvernement.
11:55Mais là, finalement, on continue avec exactement la même feuille de roue.
11:57Je viens de vous dire, à l'instant, qu'on a eu une défaite aux élections européennes.
12:00Et que, évidemment, j'en suis lucide.
12:03Et j'en tiens compte un sur le fond.
12:05J'ai dit, on va plus loin que ce qui était prévu sur la question du pouvoir d'achat.
12:08Plus loin que ce qui était prévu sur la sécurité.
12:10Là aussi, j'ai fait des annonces, on peut y revenir.
12:12Notamment sur la lutte contre la délinquance des mineurs.
12:14Et ensuite, évidemment, qu'en termes de méthode,
12:16il faudra associer davantage, chercher des coalitions.
12:20Y compris des coalitions avec les Français.
12:22Je pense que c'est aussi ça le message qui a été envoyé.
12:24Mais avançons un peu.
12:26On vient de connaître un drame absolu.
12:28Le calvaire vécu par cette jeune adolescente de 12 ans.
12:31Victime d'un viol collectif.
12:34Et on lui a reproché d'être juif.
12:36Donc il y a à la fois l'agression sexuelle, insoutenable.
12:39Et l'antisémitisme qui se manifeste.
12:41Et ce sont des gamins, d'autres gamins.
12:43Qui ont fait ce crime.
12:46L'antisémitisme ne cesse de progresser.
12:48Est-ce que c'est un échec pour vous ?
12:50D'abord, je veux redire mon soutien et ma solidarité
12:54à l'égard de cette jeune fille, de ses parents,
12:57de ses proches et de ses amis.
12:59C'est absolument atroce ce qui s'est passé.
13:02Les auteurs ont été interpellés et mis en détention.
13:09On souhaite tous que la justice les punisse très sévèrement.
13:14Ensuite, on le voit depuis le 7 octobre,
13:18l'antisémitisme a repris une vigueur.
13:21En France et ailleurs dans d'autres pays également.
13:24Et moi, ma conviction, c'est que les responsables politiques
13:28doivent toujours placer des digues face à l'antisémitisme,
13:31au racisme, à l'homophobie.
13:33Or, je constate que ce n'est pas le cas dans toutes les familles politiques.
13:36Je le déplore.
13:37Encore une fois, j'ai vu les condamnations.
13:40Évidemment que les responsables politiques condamnent tous
13:45ce qui s'est passé à Courbevoie.
13:47Et tant mieux, on n'attendrait pas autre chose.
13:50Mais à un moment, les condamnations a posteriori, c'est important.
13:54Mais c'est une lutte qui doit être permanente.
13:56Il y a une forme d'hypocrisie ?
13:58Non, ce n'est pas ce que je dis.
14:00Personne ne peut considérer que ce n'est pas grave ce qui s'est passé.
14:03Encore une fois, les condamnations a posteriori sont importantes.
14:06Mais c'est important de mener ce combat tout le temps et toujours.
14:08Selon vous, il y a des familles politiques qui favorisent ce climat antisémite ?
14:11En tout cas, il y a des familles politiques qui ne mettent pas les digues
14:14que nous mettons.
14:15L'antisémitisme a ses candidats dans ses élections législatives.
14:18Qui sont-ils ?
14:19On le voit à l'extrême-gauche avec la France insoumise,
14:22avec des candidats qui ont été investis, qui ont tenu des propos,
14:25qui ont contribué à ce climat et à cette forme de banalisation d'antisémitisme.
14:28Ils n'ont pas été condamnés pour antisémitisme ?
14:30Vous en avez qui sont poursuivis pour apologie du terrorisme,
14:33qui instaurent ce climat-là.
14:35Vous en avez à l'extrême-droite aussi.
14:37Hier, on a vu deux candidats investis par le Rassemblement national.
14:41Ils se présenteront le jour du scrutin sous l'étiquette Rassemblement national.
14:46Sur leur bulletin de vote, il y a écrit Rassemblement national.
14:49Leur résultat, les voix qu'ils recevront seront comptabilisées
14:51dans les voix du Rassemblement national.
14:53Donc le Rassemblement national n'est pas un vote de protection pour les juifs
14:56parce qu'on a entendu aussi Serge Klarsfeld dire
14:58que dans le cas d'un second tour,
15:00s'il a le choix entre un insoumis et un candidat Rassemblement national,
15:03il choisit le candidat Rassemblement national.
15:06C'est terrible, mais c'est hélas les ambiguïtés au plus que ça
15:10de la France insoumise qui contribuent à ce climat.
15:13Il y a quelques jours, Jean-Luc Mélenchon affirmait
15:15que l'antisémitisme est, je cite, « résiduel » en France.
15:18Comment peut-on dire qu'il est résiduel,
15:20alors que depuis le 7 octobre, il a repris une vigueur comme jamais ?
15:23Je vais vous dire, moi, ça me rend triste.
15:25Ça me rend triste parce que je viens de la gauche,
15:27je viens du Parti socialiste.
15:29Et parce que la gauche, elle s'est toujours précisément battue
15:31contre le racisme, contre l'antisémitisme.
15:33Elle a toujours été dans le camp de ceux qui défendent l'universalisme.
15:36Et qu'à cause de la France insoumise, hélas, c'est en train de dériver.
15:39Et moi, ça me rend tellement triste d'entendre des Français de confession juive dire
15:44« si la Nupes gagne, je quitterai la France ».
15:47Parce que la gauche, c'est pas ça.
15:49La gauche, c'est pas ça.
15:52Voilà. Moi, je pense qu'il faut qu'il y ait un ressaisissement.
15:56Et notamment, à gauche, il y a cette alliance qui a été faite avec la France insoumise.
16:01Elle est contre-nature, à gauche.
16:03Bien sûr. Et d'ailleurs, vous en avez qui s'en sont désolidarisés.
16:05Regardez Jérôme Guedj, qui a été élu de la Nupes.
16:08Il a refusé d'être dans la Nupes, précisément parce qu'il y a la France insoumise
16:13qui contribue à ce climat-là.
16:15Le Parti socialiste est dans cet accord.
16:17Les écologistes défendent François Hollande.
16:19François Hollande défend ce nouveau front populaire, même s'il y met des réserves.
16:23Maintenant, il dit que ce n'est pas un mariage d'amour.
16:25Il essaie de reculer.
16:27Mais moi, je ne crois pas une seconde que les électeurs d'une gauche,
16:30ils sont nombreux, social-démocrates, attachés aux valeurs de la République,
16:33se retrouvent derrière cet accord et cette alliance.
16:36Et malheureusement, à cause de la France insoumise,
16:40la gauche est en train de passer de « j'accuse » au « banc des accusés »
16:44sur la question de l'antisémitisme.
16:46Et ça, ça me rend d'une infinie tristesse.
16:48Et donc, moi, j'appelle à un ressaisissement.
16:51Sortez-les ! Sortez-les, ces candidats qui ont tenu ces propos.
16:54Sortez-les de l'alliance.
16:55Ou alors, sortez de l'alliance.
16:56Regardez ce qui vient de se passer au Royaume-Uni.
16:58Il y a eu un problème avec la gauche au Royaume-Uni à cause de Jérémy Corbyn.
17:02Avec de très fortes ambiguïtés vis-à-vis de l'antisémitisme.
17:06Qu'est-ce qu'ils ont fait ?
17:07Ils l'ont sorti.
17:08Ils ont refusé de le réinvestir.
17:09Et ils sont en train de sortir ses proches.
17:11Il faut sortir qui ? Il faut sortir Jean-Luc Mélenchon ?
17:13Il faut sortir Jean-Luc Mélenchon,
17:15parce que Corbyn était présenté comme le Mélenchon anglais.
17:18Moi, en tout cas, au moment où il y a eu cet accord qui a été signé,
17:21j'ai eu l'occasion de le dire.
17:22Je ne comprenais pas que ça me rendait triste
17:24de voir ceux qui sont les héritiers de la laïcité d'Aristide Briand
17:29se retrouver avec ceux qui défendent le communautarisme.
17:31Attendez, juste, Gabriel Talfoux, vous vous rappelez, il y a un instant,
17:33que vous veniez du Parti socialiste.
17:34Ça veut dire que là, on voit une très sévère charge contre le Front populaire.
17:39Ça veut dire que vous renvoyez dos à dos, toujours, les extrêmes,
17:43ce que vous appelez l'extrême droite et ce que vous appelez l'extrême gauche.
17:46Pour vous, il n'y a pas de différence entre les deux ?
17:47Moi, je me bats contre tous ceux qui carburent à la division,
17:51à la stigmatisation, qui attisent les peurs et qui attisent les haines.
17:54Voilà, il y en a à l'extrême droite, il y en a à l'extrême gauche.
17:57Et ce que je suis en train de vous dire, c'est que moi,
18:00ce qui m'importe, c'est avant tout les électeurs.
18:02Et qu'il y a de très nombreux électeurs de gauche
18:04qui ne se retrouvent pas dans les positions de la France insoumise.
18:06Oui, mais Gabriel Attal, il y a aussi des électeurs
18:08qui, dans des seconds tours entre le Front populaire et le Rassemblement national,
18:13font des consignes de vote le 30 juin au soir.
18:15Vous leur direz quoi ? Au fond, faites ce que vous voulez, ne choisissez pas.
18:18Le barrage au RN, ça n'existe plus dans votre discours.
18:21Je vois bien que cette question, qui est une question importante
18:25et en ce moment la question favorite sur les plateaux de télévision et des journalistes.
18:29Elle va se poser le 7 juillet, pour beaucoup d'électeurs.
18:31Mais vous avez raison de parler au futur.
18:33Une question, elle se pose quand elle doit se poser.
18:35Et moi, ce pour quoi je me bats,
18:37et c'est ce que je suis en train de constater sur le terrain,
18:39c'est précisément pour que les Français n'aient pas à faire ce choix.
18:42Parce que les candidats, ensemble pour la République, seront présents au deuxième tour
18:45pour présenter des couleurs.
18:46Mais certains de vos ministres ont répondu à cette question.
18:49Gérald Darmanin a dit qu'il ne ferait pas de choix entre un candidat insoumis
18:53ou un candidat RN.
18:54C'est le cas également d'Olivia Grégoire.
18:55Et vous, si vous aviez à faire ce choix ?
18:57Mais chacun fait comme il veut, chacun s'exprime comme il veut.
18:59Mais vous, Gabriel Attal ?
19:00Moi, je suis Premier ministre, je suis chef de cette campagne.
19:02Et ce que je vous dis, c'est que je me bats pour que nos candidats soient au deuxième tour.
19:05D'accord, mais vous êtes aussi candidat.
19:07Mais pourquoi est-ce que vous cherchez ?
19:08Je crois qu'il y a une volonté, on le voit dans un système médiatique,
19:12de donner l'impression qu'il n'y aurait que le choix entre deux blocs.
19:16Je suis désolé de vous le dire, ce n'est pas le cas.
19:18Je vous ai dit tous les départements où je me suis rendu.
19:20Tous les jours, je croise des Français qui me disent
19:22qu'on n'a pas envie de choisir entre les extrêmes.
19:25Je repose la question différemment.
19:27Regardez les sondages des derniers jours.
19:30On est le bloc qui a la plus grande progression depuis les élections européennes.
19:33Huit points de plus qu'aux élections européennes.
19:35Mais vous arrivez quand même derrière les deux autres blocs.
19:38Gabriel Attal, est-ce que vous faites une distinction au sein de ce nouveau Front populaire ?
19:42C'est-à-dire qu'en fonction des duels qui seront proposés,
19:45vous ferez la différence entre un candidat socialiste, par exemple,
19:48et un candidat insoumis ?
19:49Ou pour vous, c'est la même chose ?
19:50Olivier Truchot, je comprends encore une fois, c'est votre droit de poser des questions.
19:54Ce que je vous dis, c'est que je me bats et que je pense qu'on est en train de réussir.
19:58Vous ne voulez pas répondre à la question ?
19:59Non, parce qu'on est en train de réussir à faire en sorte que cette question,
20:01elle se pose peu pour les Français.
20:03Parce qu'il y aura un candidat ensemble pour la République au deuxième tour.
20:05Ce que je dis ensuite à un électorat de gauche qui ne veut pas de l'extrême droite,
20:09c'est que les candidats ensemble pour la République sont le meilleur barrage.
20:12Vous allez encore dire que c'est une obsession des plateaux télé,
20:15mais malgré tout, dans l'entre-deux-tours en 2022,
20:18le président de la République face à Marine Le Pen avait lancé un appel aux électeurs de gauche,
20:21en d'ailleurs gauchisant son discours, en parlant d'écologie,
20:24en expliquant au fond, voilà, en appelant à faire barrage,
20:27ces électeurs-là qui se sont portés sur Emmanuel Macron face à Marine Le Pen.
20:32Vous oubliez tout ce qui s'est passé en disant, au fond, on renvoie dos à dos les deux.
20:36Mais je ne parle pas des électeurs, moi. Je vous l'ai dit depuis tout à l'heure.
20:39Je parle des appareils politiques, des partis et des responsables politiques.
20:41Et précisément quand je parle aux électeurs...
20:43Et donc vous ne faites aucune différence entre le Rassemblement National et le nouveau Front Populaire.
20:47Moi, je vous dis, je parle aux électeurs.
20:48Et oui, il y a des électeurs d'une gauche social-démocrate,
20:51exemplaire sur les valeurs républicaines,
20:53qui ne se retrouvent pas dans l'alliance menée par la France insoumise.
20:55Et vous les appelez à vous rejoindre.
20:56De la même manière qu'il y a des électeurs gaullistes
20:59qui ne se retrouvent pas dans le ralliement d'Éric Ciotti au Rassemblement National.
21:02Et à tous ces électeurs, qui ne veulent pas des extrêmes,
21:05je les appelle à voter pour les candidats Ensemble pour la République dès le premier tour.
21:09Et ce que je constate en me déplaçant sur le terrain, en regardant les sondages,
21:12c'est que de plus en plus d'électeurs sont en train de faire ce choix-là.
21:16C'est ce qu'on me dit sur le terrain.
21:17Donc vous croyez à la victoire, mais ce n'est pas perdu,
21:19comme ce qu'on entend quand on discute avec les uns et les autres,
21:21quand les lumières sont éteintes.
21:23Regardez, aux élections européennes, on a fait 14%.
21:26Là, dans le sondage qui est sorti ce soir, on est à 22%.
21:298 points de plus.
21:32Le RN est à 34%.
21:34Et 28% pour le Front Populaire.
21:37Il est à peu près à ce score.
21:38Regardez, c'est le dernier sondage, effectivement.
21:41On était à 14% aux élections européennes, on est à 22% aujourd'hui.
21:45Le RN était un peu au-dessus de 30%, c'est à peu près pareil.
21:48Le nouveau Front Populaire, l'UPS,
21:51si vous faisiez l'addition de leur liste aux élections européennes,
21:53ils étaient au-dessus de ça, donc ils sont en dessous.
21:55Nous sommes le bloc qui a la plus grande dynamique
21:58depuis le début de ces élections législatives et de cette campagne.
22:01Je vais me battre pour que ça continue.
22:03Et je vais me battre pour que les Français n'aient pas à choisir
22:05entre les extrêmes et qu'il y ait une autre offre
22:08attachée aux valeurs de la République,
22:09exemplaire sur les valeurs de la République,
22:11évidemment lucide sur les difficultés des Français
22:13et qui a entendu la défaite qu'on a eue aux élections européennes
22:16sur le fait qu'il faut à la fois faire plus sur un certain nombre de sujets,
22:19notamment en matière de pouvoir d'achat, de sécurité,
22:21et faire différemment dans notre pratique du pouvoir.
22:24Et je crois qu'on va réussir à convaincre les Français de ça.
22:26Comment vous expliquez que certains de vos candidats
22:28ne mettent pas le président de la République sur les tracts et sur les affiches ?
22:31Par contre, on peut vous retrouver, vous.
22:33Mais c'est une élection législative, on le dit depuis tout à l'heure.
22:35C'est repoussoir le président de la République ?
22:37En 2022, c'était aussi une élection législative
22:39et il y avait la photo d'Emmanuel Macron à côté des candidats.
22:42Mais c'était très différent, parce que c'était juste après l'élection présidentielle.
22:45En 2022, en 2017, en 2012, en 2007, en 2002,
22:50c'était des élections législatives juste après les élections présidentielles.
22:52Même le nom d'Emmanuel Macron n'apparaît plus.
22:53Il a été effacé.
22:54Mais parce qu'on est sur une élection législative en cours de mandat.
22:58Mais Nadia, ils préfèrent mettre votre visage
23:00plutôt que celui du président de la République sur son tract.
23:02Vous êtes plus vendeur que le président ?
23:04Parce que le choix de cette élection législative,
23:06c'est qui vous voulez comme Premier ministre.
23:08Quoi qu'il arrive après ces élections législatives,
23:10le président de la République sera toujours président de la République jusqu'en 2027.
23:13Par contre, ce qui sera différent, c'est effectivement, à Matignon,
23:16soit vous aurez Jordan Bardella, soit vous aurez Jean-Luc Mélenchon,
23:19soit vous mourrez moi.
23:20C'est pas aussi qu'il y a un rejet du président de la République.
23:23On a vu des scènes, notamment au Péreux-sur-Marne,
23:25quand vous faisiez campagne, avec quelqu'un qui vient en disant
23:28« Non, non, moi, le président… »
23:30On va regarder les images et ensuite on en parle juste après.
23:37Il n'y a plus de laïcité.
23:38Ils reviennent sur les lois d'immigration qu'on a faites,
23:40qui permettent quand même de réguler et qu'on doit maintenant mettre en œuvre.
23:44Ça, c'était avant-hier sur l'Île-de-Sein.
23:47C'était autre chose.
23:48On va revenir, plutôt, lorsque vous avez croisé ce riverain du Péreux,
23:52qui dit que le président ferait bien de garder le silence,
23:55mais il l'a dit autrement.
24:00Bonjour, je vous sers à l'avance, parce que vous, vous êtes garçons.
24:03Il faudra que vous repreniez ce don qui ferme cette caisse.
24:06Vous avez compris ?
24:07Oui.
24:09Là, c'est une élection législative.
24:11Comprenez, vote pour le Premier ministre.
24:14Non, comprenez-moi.
24:15Vous, vous êtes bien.
24:16Vous êtes très bien dans l'éducation personnelle.
24:19Pour l'instant, ça va bien.
24:20Mais alors, le président, c'est lui qui nous fait dans la merde.
24:24C'est tout.
24:25Bon courage.
24:26Monsieur, on compte sur vous pour le 30.
24:28C'est à vous que je dis bon courage.
24:30C'est une élection législative.
24:32Vote pour le Premier ministre.
24:34Merci beaucoup.
24:36Franchement, vous le défendez assez moyennement, le président de la République.
24:40Le monsieur en question, il vote pour notre candidat.
24:43Mais vous voyez bien le rejet qu'il y a du président de la République.
24:45Il vote pour le candidat, mais il y en a gros sur la patate.
24:48Et il serait bien passé d'une dissolution.
24:50Il y a beaucoup de Français qui ont été surpris par cette dissolution, stupéfaits,
24:56et même pour certains en colère.
24:57Vous le premier.
24:58Parce qu'ils n'avaient pas envie de se retrouver dans une nouvelle élection législative.
25:02Vous le premier.
25:03Maintenant, passé ça, ce que je vois, c'est qu'il y a...
25:04Je ne vais pas revenir.
25:05Moi, je suis un pragmatique.
25:06Je vais de l'avant.
25:07Il y a une partie de ces Français qui sont surpris.
25:08Je ne regarde pas dans le rétroviseur.
25:09On est à la moitié de la campagne.
25:10Donc, je ne reviens pas sur les questions de pourquoi la dissolution, comment ça s'est fait, etc.
25:15Mais voilà, si je me déplace, c'est pour aller convaincre.
25:18Et ce que je vois, c'est que de plus en plus de Français se disent
25:22qu'on ne veut pas des extrêmes au pouvoir parce que ça serait une catastrophe pour le pays.
25:26On ne veut pas avoir à choisir entre les extrêmes.
25:28Il y a une autre voie.
25:29C'est nos candidats ensemble pour la République.
25:31On le voit sur le terrain.
25:32On le voit dans les sondages.
25:33On est le bloc le plus dynamique.
25:34Est-ce qu'il y a une part de rejet du président de la République dans ce que les Français expriment ?
25:38Attendez, Benjamin Duhamel.
25:39Edouard Philippe l'a admis.
25:40Edouard Philippe, que je sache, ce n'est pas un opposant politique.
25:42Il a dit oui, oui, il y a une partie de rejet dans ce qu'expriment les Français.
25:46Il y a des Français qui sont en colère.
25:48Il y a des Français qui doutent.
25:49Il y a des Français qui sont inquiets.
25:50Il y a des Français qui souffrent.
25:52Il y a des Français en colère, évidemment.
25:54Ils le sont aussi contre moi.
25:56Ils le sont aussi contre le gouvernement, parfois contre leurs élus locaux.
25:59L'enjeu pour moi, c'est un peu ça, une forme de banalité.
26:03Évidemment qu'on le sait.
26:04L'enjeu, ce n'est pas de se dire ça.
26:05C'est de se dire comment est-ce qu'on y répond ?
26:09C'est de répondre à leurs problèmes et répondre à leur colère.
26:11Et moi, c'est ce que je m'attache à faire depuis plus de cinq mois que je suis à Matignon,
26:15dans un contexte qui est difficile, avec jusqu'alors une majorité relative,
26:19mais en cherchant à identifier ces problèmes et à y apporter des réponses claires, concrètes et rapides.
26:25De la même manière que je l'ai fait quand j'étais au ministère de l'Éducation nationale.
26:28On disait pendant des années, ce n'est pas possible de faire respecter la laïcité, d'interdire la baïa.
26:32J'ai pris la décision, je l'ai fait appliquer.
26:34On a dit pendant des années, ce n'est pas possible de prendre des mesures
26:36qui sont pourtant des mesures de bon sens pour élever le niveau des élèves.
26:39Je les ai prises.
26:40Retour du redoublement, mise en place des groupes de niveau, j'assume de les prendre.
26:44On disait pendant des années, on n'arrivera pas à régler le problème du harcèlement scolaire
26:47et vraiment à faire en sorte que l'institution s'en empare.
26:49J'ai mené cette bataille, on a changé les règles.
26:51Il y a un changement culturel inédit dans l'institution de l'Éducation nationale.
26:54Il n'y a pas de fatalité.
26:56On peut agir quand on identifie les problèmes et quand on prend les bonnes décisions et qu'on les applique.
27:01Et c'est ce que je veux évidemment faire pour le pays et les Français.
27:03Justement, on va se projeter dans des petits scénarios, des scénarios fictions au 8 juillet au matin.
27:11Et on a imaginé des unes de presse en fonction du résultat.
27:15Voyez, voilà les unes de presse.
27:17Il y a celle du Parisien.
27:19On a imaginé le coup de génie si vous l'emportez, vous êtes à Matignon.
27:22Libération qui part à la renverse avec ce non, non, non, si c'est Jordan Bardella qui arrive à l'hôtel de Matignon.
27:28Et puis pour le Figaro, la France dans la faillite.
27:31Si c'est le nouveau Front populaire qui l'emporte, potentiellement peut-être.
27:35C'est les trois scénarios.
27:36Jean-Luc Mélenchon à l'hôtel de Matignon.
27:38Lequel vous redoutez le plus ?
27:40Moi ce que je veux c'est qu'on évite la catastrophe pour le pays.
27:45Quelle est votre une préférée ?
27:47Je ne vais pas choisir une une.
27:49Moi je choisis une France qui reste attachée à la devise républicaine.
27:53Si vous gagnez, ce sera vraiment un coup de génie ?
27:55Qui ne se vautre ni dans le communautarisme, ni dans la stigmatisation d'une partie des Français.
27:58Moi je veux une France qui ne se retrouve pas à revenir dans le chômage de masse.
28:02Parce qu'on aura des dépenses publiques qui explosent, des impôts qui explosent.
28:05Et c'est malheureusement ce qui se passerait avec extrême droite comme extrême gauche.
28:08Ce n'est pas moi qui le dis, c'est les chefs d'entreprise eux-mêmes.
28:10Si vous l'emportez, ce sera un coup de génie de la part du Président de la République ?
28:12Si on l'emporte et si les candidats que je présente dans cette élection l'emportent,
28:18ce sera, je le dis très sincèrement, une bonne nouvelle pour le pays.
28:24Regardez ce qu'il se passe aujourd'hui sur les marchés, la situation de la bourse, les taux d'intérêt.
28:29Tout ça parce qu'ils redoutent que les extrêmes, extrême droite ou extrême gauche puissent gagner.
28:34Si on enlève la une du Parisien, c'est-à-dire le scénario favorable à votre victoire,
28:38pour vous, quelle est la une qui vous terrifie le plus ?
28:43Je ne vais pas choisir des unes de journaux par ailleurs.
28:46On n'est pas dans un régime où c'est le Premier ministre qui choisit des unes de journaux.
28:49Je ne sais pas comment ça se passe.
28:52C'est un photomontage réalisé par FN TV.
28:55Moi, ce que je vous dis, c'est que je me bats pour éviter qu'on se retrouve avec des millions d'emplois supprimés
29:01et des Français au chômage parce que les extrêmes arrivent au pouvoir.
29:04Dominique de Villepin rejette ce que vous dites.
29:06C'est-à-dire que Dominique de Villepin dit qu'on ne peut pas mettre sur le même plan l'extrême droite et l'extrême gauche.
29:11Il faut avant tout faire barrage au Rassemblement national.
29:15C'est ce qu'a dit Dominique de Villepin, l'ancien Premier ministre.
29:18Moi, d'abord, je me bats pour un projet, pour les valeurs de la République, pour notre économie,
29:22pour la transition écologique, pour l'autorité et la sécurité.
29:25Il n'y a pas de priorité dans le combat.
29:26C'est-à-dire que lui dit que le combat prioritaire, c'est d'éviter que Jordan Bardella arrive à Matignon.
29:32Le combat prioritaire, c'est de faire gagner les candidats ensemble pour la République
29:35parce qu'ils ont le meilleur projet pour le pays.
29:37J'essaie de ne pas toujours être en contre et aussi d'être en pour.
29:41Une dernière question. J'aimerais qu'on regarde les images.
29:44Il y a une coutume quand on est Premier ministre à Matignon, au bout d'un certain temps,
29:47c'est de planter un arbre dans le jardin.
29:49On va peut-être voir les images de certains de vos prédécesseurs,
29:52Elisabeth Borne, Jean Castex, Edouard Philippe.
29:54Voilà, chacun un arbre différent dans le jardin de Matignon.
29:58Vous, si jamais vous deviez planter cet arbre,
30:02ce serait au lendemain du second tour des élections législatives.
30:05Vous espérez avoir le temps d'en planter un ?
30:07Je vous avoue que, très sincèrement, c'est un peu le cadet de mes soucis en ce moment.
30:12Si j'en étais à me préoccuper de savoir si je vais planter un arbre ou pas,
30:16c'est qu'on aurait réglé beaucoup de problèmes, Benjamin Duhamel.
30:21Ce que je veux, c'est que ces élections ne conduisent pas à mettre un coup de pelle
30:24sur les Français et creuser la trompe du pays.
30:28C'est ça l'enjeu de ma mobilisation.
30:30Rester comme un des premiers ministres les plus éphémères de la Ve République, ça vous importe pas ?
30:32Moi, ce qui m'importe, c'est de faire. Pas de durée à tout prix.
30:35Et de durée pour durée.
30:37Vous avez choisi votre arbre ?
30:39Non. Ce qui m'importe, c'est de servir. Et c'est de faire.
30:42Les enjeux de cette élection sont tellement importants pour les Français,
30:45pour leur vie concrète, pour leurs emplois, pour leur pouvoir d'achat,
30:48pour l'avenir du pays, que ma personne passe après tout ça.
30:52Merci Monsieur le Premier ministre d'avoir été avec nous dans BFM Story.