Agnès Verdier-Molinié, journaliste, était invitée dans l'émission Punchline Week-end, ce vendredi 21 juin, sur CNEWS. Elle s'est exprimée sur le programme proposé par le Front populaire : «Si on appliquait ce programme, on creuserait le déficit public, mais aussi le déficit commercial qui n'est déjà pas flambant»
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00:00C'est toujours plus facile d'être généreux avec l'argent des autres.
00:04Donc là, la question maintenant, c'est comment on finance tout ça.
00:09Et nous, à la Fondation IFRAP, on vient de publier, là dans le Figaro magazine,
00:12un chiffrage des trois blocs, les trois programmes.
00:15Alors dites-nous tout.
00:16Et celui du Nouveau Front Populaire,
00:19on arrive à 233 milliards de dépenses par an à l'horizon 2027.
00:23Ce n'est pas du cumulé, c'est par an.
00:25233 milliards de dépenses supplémentaires par an en 2027.
00:30Et alors, ils nous disent, et c'est ça qui est intéressant dans ce qui est en train de se passer,
00:34c'est qu'au démarrage, on a eu un programme.
00:36Nous, on l'a chiffré.
00:37Et puis là, tout d'un coup, ils rajoutent des éléments pour dire finalement,
00:40ça se finance parce que quand on chiffrait leur programme première version,
00:44on avait bien 233 milliards de dépenses, mais en face, on avait 40 milliards de recettes.
00:49Donc un petit trou quand même de 192 milliards de déficits supplémentaires
00:54par rapport aux déficits qui existent déjà.
00:56Donc c'est absolument énorme et intenable.
00:57C'est-à-dire doublement du déficit actuel.
01:01Grosso modo, on est arrivé à plus de 300 milliards de déficits en 2027.
01:04Ça ne tient pas deux semaines.
01:06Vous vous souvenez de cette première ministre britannique qui a tenu 44 jours.
01:10Là, clairement, ça ne tient pas deux semaines.
01:12Le problème, c'est que là, ils reviennent avec un chiffrage où ils disent,
01:18en gros, ce qu'on fait d'un côté, ça donne des recettes de l'autre, etc.
01:21Là, on a retravaillé sur le sujet avec l'équipe de la Fondation
01:26et on n'obtient pas beaucoup plus de recettes supplémentaires.
01:28En gros, au lieu de 40, c'est 55 milliards de recettes supplémentaires.
01:32On a toujours un trou environ de 180 milliards d'euros.
01:35Pourquoi ? Parce qu'ils gonflent à fond les recettes pour expliquer.
01:40Par exemple, il y a des taxes internationales, mais ils les mettent quand même dans le budget.
01:42Oui, non, si c'est international, ça ne vient pas dans le budget français.
01:46Et puis, des choses non récurrentes, ils les chiffrent en récurrent.
01:50Alors, soi-disant, ils ont fait tourner un modèle pour dire que tout ça, ça se finance.
01:54C'est un peu ce qui était dit tout à l'heure, c'est-à-dire les 1600 euros,
01:58finalement, vous allez pouvoir les payer parce que vous allez avoir plus de consommation, etc.
02:03Mais c'est toujours la course éternelle à la consommation.
02:06Et en fait, si on appliquait ce programme, en gros,
02:09on creuserait énormément le déficit public, certes,
02:13mais aussi le déficit commercial, qui n'est déjà pas flambant.
02:20Sous-titrage Société Radio-Canada