• il y a 8 mois
Du dérapage à l’assurance chômage : le débat autour de la dette et du déficit public apparaît épineux pour l’exécutif.

Bruno Le Maire, et avec lui tout l’exécutif, est à nouveau sommé de s’expliquer sur le mauvais état des finances publiques et de trouver les moyens de renflouer les caisses après la confirmation par l’Insee du dérapage du déficit sur l’année 2023.

Un débat épineux pour le gouvernement, tant il fonde sa crédibilité sur des questions de sérieux et de compétences. Or, pour l’instant, la parade semble difficile à trouver. Gabriel Attal s’est certes exprimé au journal télévisé de TF1. Bruno Le Maire a reçu les oppositions à Bercy. Mais bien malin celui qui connaît la stratégie de l’exécutif pour redresser la barre.

Pire, certaines sorties ou propositions avancées pendant la séquence peuvent s’apparenter à des erreurs… Voire des fautes politiques.

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Transcription
00:00 Bon, on peut le dire...
00:01 Les calculs sont pas bons Bruno !
00:02 Voilà, les calculs du gouvernement n'étaient pas bons
00:05 et les comptes de la France sont dans le rouge.
00:07 Encore, vous me direz ?
00:08 Oui, peut-être.
00:09 Mais cette fois-ci, le gouvernement peine à se dédouaner de toute responsabilité
00:13 et à trouver la parade.
00:14 Pire encore, il enchaîne les erreurs, voire les fautes.
00:18 Regardons les chiffres.
00:19 En novembre dernier, Bruno Le Maire tablait encore sur 4,9% de déficit pour l'année 2023.
00:25 Patatras, l'INSEE a confirmé qu'il serait plutôt autour des 5,5%.
00:29 On est donc sur un dérapage de 0,6 point.
00:32 En fait, ce décalage entre les prévisions et la réalité est inédit, ou presque.
00:37 C'est un dérapage dans l'exécution qui est important,
00:40 pas tout à fait inédit mais très très rare tout de même.
00:42 Alors pour justifier ce trou dans les caisses,
00:44 Bruno Le Maire avance quelques arguments discutables ou surprenants.
00:48 Le premier consiste à affirmer que personne ne les avait prévenus.
00:51 Sans doute que nos prévisions n'ont pas été bonnes,
00:54 mais personne, personne ne les a contestées lorsqu'elles ont été formulées.
01:00 Et ça c'est un peu fort.
01:02 Pourquoi ?
01:03 Parce que le gouvernement a fait passer son budget à l'aide du 49-3 à l'Assemblée nationale.
01:07 Vous savez, cet outil qui empêche tout débat.
01:09 Surtout, les parlementaires, généralement à droite,
01:11 ne se privaient pas à l'automne pour dire tout le mal qu'ils pensaient de leur budget.
01:15 Vos prévisions jusqu'en 2027, monsieur le ministre,
01:19 reposent sur une combinaison d'hypothèses toutes favorables.
01:23 Les planètes s'aligneraient comme par enchantement.
01:26 L'autre argument concerne l'inflation.
01:28 En gros, Bruno Le Maire affirme que le gouvernement n'avait pas prévu un tel ralentissement
01:32 et donc une baisse des recettes.
01:34 Bon, et ça c'est également surprenant
01:36 quand on se penche sur les anciennes déclarations du ministre de l'Economie.
01:39 La crise inflationniste, je le confirme, est derrière nous.
01:42 Bon alors, comment on rattrape le coup ?
01:44 C'est là que vient la troisième faute.
01:46 Le gouvernement veut à nouveau réformer l'assurance-chômage,
01:49 le but viser le plein-emploi et compter sur davantage de recettes.
01:53 Problème, cette proposition a une portée limitée
01:56 et elle vient surtout contredire une promesse de l'exécutif
01:59 qui date seulement de quelques mois.
02:00 En réformant l'assurance-chômage en 2023,
02:02 le gouvernement voulait effectivement un système adaptable,
02:06 des règles plus strictes quand le marché du travail est florissant
02:09 et des règles plus souples quand il se grippe.
02:11 Nous savons être plus protecteurs quand les choses vont mal
02:14 et plus incitatifs quand les choses vont bien.
02:16 Or, depuis plusieurs mois, le taux de chômage tente à remonter,
02:19 ce qui n'empêchera pas le gouvernement de raboter à nouveau
02:22 le droit des personnes sans emploi.
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