Lionel Jospin, ancien Premier ministre et soutien du Nouveau Front populaire, était l’invité de C'est pas tous les jours dimanche ce dimanche 23 juin 2024.
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00:00Le moins qu'on puisse dire, oui, effectivement, c'est que le pays est plutôt dans le trouble que dans la clarté.
00:07Cette dissolution a été une décision solitaire, incompréhensible et aventureuse.
00:18Solitaire parce que le président de la République n'a pas écouté,
00:24notamment les trois interlocuteurs importants que l'article 12 de la Constitution lui faisait obligation de consulter,
00:31c'est-à-dire son propre Premier ministre, le président du Sénat et de l'Assemblée nationale.
00:41Solitaire donc, mais aussi incompréhensible parce que, au fond, qu'est-ce qui s'était passé une élection européenne ?
00:49Le FN avait fait un score significatif, près de 32 %, une poussée, et il envoyait 30 députés au Parlement européen.
00:59On aurait été intéressés de savoir qu'est-ce que feraient ces 30 députés dans les assemblées à Strasbourg et à Bruxelles.
01:08Et tout d'un coup, brutalement, une dissolution intervient qui transfère sur la scène nationale la question qui n'était pas posée
01:21et offre au FN l'occasion de briguer l'occupation du pouvoir en France.
01:29C'est-à-dire que c'est la question du pouvoir politique qui, trois ans avant des élections législatives,
01:34qui devaient d'ailleurs elles-mêmes venir après une élection présidentielle, on nous met dans cette situation.
01:42Et du coup, effectivement, cette élection est aventureuse. Elle est aventureuse parce que, comme on dissout et que le RN est en poussée,
01:56eh bien, il y a un risque. Et d'ailleurs, cette décision est d'autant plus absurde, si je ne veux pas prendre un mot irrespectueux, bien sûr,
02:05mais que la première victime de cette dissolution semble bien devoir être le camp présidentiel lui-même,
02:15qui va vraisemblablement, si l'on doit en croire les sondages, perdre sa majorité relative.