Rudy Elegeest, maire DVG de Mons-en-Baroeul

  • il y a 2 mois

Category

🗞
News
Transcript
00:00Vous nous écoutez, il est 8h au moins, le quart, vous êtes sur France Bonheur et sur France 3 Nord-Pas-de-Calais.
00:04Il y a un an, de nombreuses villes en France, notamment dans notre région, étaient touchées par des émeutes.
00:09Elles faisaient suite à la mort de Naël, 17 ans, à Nanterre, tuée par un policier ce matin, Stéphane.
00:14Vous recevez le maire de l'une de ces communes, victime de ces violences urbaines, Rudy Elgest, le maire de Mont-Saint-Barreul.
00:20Bonjour Rudy Elgest. Bonjour.
00:22Avec le recul, un an après, quels souvenirs vous gardez de cette nuit du 28 au 29 juin dernier, où votre hôtel de ville était en flammes ?
00:33Écoutez, ça a été évidemment une épreuve, un traumatisme, et puis bien sûr le sentiment d'un énorme gâchis.
00:40Vous savez, quand on a passé des années à construire une salle des fêtes, à totalement rénover une mairie,
00:48qui venait de sortir d'une période de travaux importantes, voir tout ça détruit en direct par les flammes,
00:54évidemment ça a été une épreuve, et puis vous savez, on voit bien, détruire, casser, ça va vite.
01:00Par contre, on le voit depuis un an, reconstruire, rebâtir, refaire, c'est beaucoup plus long et difficile.
01:05On en est où aujourd'hui ? On n'est absolument pas revenu à l'état initial, j'imagine ?
01:09Non, parce que les travaux sont considérables. Sur l'hôtel de ville, par exemple, il y a des problèmes de structure,
01:13le béton, les bétons ont bougé. Par contre, il y a eu un énorme travail, d'abord d'absorption du choc, de réorganisation,
01:20parce que tout ça a bousculé le lieu de travail de beaucoup d'agents du service public,
01:25et puis une grosse période de chiffrage aussi avec nos assureurs, puisque, à titre d'exemple,
01:30le tableau Excel qui représente l'ensemble des postes correspondants aux dégâts qui ont été faits sur l'hôtel de ville,
01:36c'est 3000 lignes de chiffrage pour permettre d'arriver à cette addition terrible de 8 millions d'euros de dégâts qu'elle gâchit.
01:45Et pour permettre une indemnisation, est-ce que vous vous en sortez bien, si j'ose dire, en termes d'indemnisation ?
01:51Oui, il y a eu quelques points positifs dans tout ça. D'abord, une énorme capacité d'adaptation, de résilience et d'effort
01:59de la part des agents de ma collectivité, que je tiens toujours à souligner.
02:02La deuxième chose, c'est qu'effectivement, sur un plan financier, on s'en sort pas trop mal,
02:06puisqu'on était bien couverts par notre assurance qui a été présente dès le premier jour,
02:11dès les premières heures du sinistre, et qui nous a accompagnés pendant un an.
02:14On vient de toper, là, depuis une semaine, avec eux, sur une indemnisation de 5,6 millions d'euros
02:20de la part de cette société, cette compagnie d'assurance, donc ça c'est plutôt positif.
02:24L'État aussi est à nos côtés, puisque le préfet a tenu ses engagements.
02:29On en est à 1,5 million de dotations politiques de la ville pour nous accompagner
02:33pour la reconstruction de l'hôtel de ville, de la salle des fêtes et de la maison du projet.
02:38Et dans votre vie rêvée, j'allais dire, le retour à l'hôtel de ville, une réouverture complète de cet hôtel de ville ?
02:45Ma vie rêvée, c'est d'avoir un fonctionnement dans une mairie améliorée,
02:49parce qu'on ne va pas refaire à l'identique, évidemment.
02:51On va améliorer les choses dans le hall, puisque les modalités de travail ont changé depuis quelques années.
02:57Donc on va refaire les choses en mieux, idéalement en février 2026, c'est-à-dire à la fin de ce mandat.
03:04La salle des fêtes sera un peu plus rapide en février 2025.
03:07Et puis on a un bâtiment qui est déjà refait, qui s'appelle Le Lien, qui lui est déjà rénové.
03:127h49, vous êtes sur France Bleu Nord, notre invité ce matin est Rudi Elgest, le maire de Bonsang-Barreul.
03:18Sans refaire dans le détail le fil des événements, combien y a-t-il eu d'interpellations suite à cette nuit terrible ?
03:27Et quel est le profil de ces personnes qui ont été interpellées ?
03:31La justice fait son travail.
03:33A l'heure actuelle, je n'ai pas à commenter tout cela, mais néanmoins quelques indications.
03:37Il y a une petite vingtaine de personnes qui ont été interpellées, jeunes, majeures, un peu au-dessus de 18 ans.
03:45Ce qui est fou, c'est que ce ne sont pour l'essentiel pas des Montsois.
03:49On voit manifestement sur la vingtaine qu'il n'y a que 6 Montsois.
03:52D'où venaient les autres alors ?
03:54Ils venaient de toute la métropole, des communes voisines, Villeneuve d'Asse, Lille, Marquand-Barreul, même jusqu'au Stricourt.
04:00On ne sait pas pourquoi, mais manifestement il y a un point de rendez-vous qui a été donné à cet endroit.
04:05Les réseaux sociaux ont joué leur rôle.
04:07Nous avions deux postes de police municipales et nationales dans l'hôtel de ville, c'est peut-être un peu ça qui a été visé.
04:14Mais le profil des jeunes, pour certains connus des services de police, d'autres pas du tout, qui se sont donné un point de rendez-vous,
04:23ça nous est tombé dessus comme la foudre.
04:25Je pense qu'il ne faut pas chercher de sens.
04:27Ça n'a pas de sens d'auto-détruire le service public, ce qui est à la disposition de toutes les familles de la commune.
04:33Tout ça n'avait vraiment aucun sens, mais malheureusement ça nous est tombé dessus.
04:39– Et quand vous dites auto-détruire, c'est le bon mot justement, parce que ce sont des services publics,
04:43c'est ça qui bénéficie à tous, y compris à ces jeunes qui ont dû s'en prendre à ces bâtiments.
04:47– Tout au moins sur la partie monsoise, les familles qui viennent au CCAS,
04:50qui venaient pour l'état civil pour inscrire leurs enfants à la cantine.
04:54Les monsois qui venaient partager des émotions dans cette nouvelle salle des fêtes qui avait été construite pour eux.
04:59Tout ça n'a aucun sens.
05:01Ça a même décalé des projets qui étaient précisément faits pour les jeunes.
05:05On va construire un dojo, on ne pourra pas le faire aussi vite que prévu,
05:08parce qu'on doit faire passer en tête de gondole, si je puis dire, les travaux sur l'hôtel de ville.
05:14– La priorité c'est évidemment qu'on se fasse ce qui a été détruit.
05:17200 millions d'euros investis dans la rénovation urbaine dans votre commune depuis une vingtaine d'années.
05:24Et j'allais dire, certains pourraient dire tout ça pour ça ?
05:27– Non mais c'est même plus que ça, c'est plutôt 350 que 200 en tout sur 20 ans.
05:31On est allé chercher avec les dents pour changer cette image de ville
05:35qui avait quand même une identité un peu particulière, donc c'est beaucoup d'efforts.
05:39– Et l'image en a pris un coup ?
05:41– Je pense que ça n'a pas fait de bien l'image de la ville, ça n'a pas fait de bien l'image de la jeunesse.
05:45Je pense que quelques jeunes enfiévrés, quelques dizaines de jeunes enfiévrés
05:49ont terni aussi l'image de la jeunesse.
05:51Moi j'ai un message essentiel, Mons ce n'est pas ce qu'on a vu cette nuit-là,
05:55la jeunesse de Mons ce n'est pas ce qu'on a vu cette nuit-là.
05:58– Il y a une période électorale qui vient de s'ouvrir, qui va se refermer très rapidement d'ailleurs,
06:03ça sera dès le 7 juillet au soir, ça suscite des inquiétudes, des interrogations,
06:08notamment dans les services de police.
06:10Est-ce que vous, vous avez une inquiétude particulière pour le second tour,
06:13notamment des élections législatives selon le résultat ?
06:15– Oui, j'ai un peu d'inquiétude.
06:17– Est-ce que vous sentez une tension dans votre vie ?
06:19– J'ai aussi beaucoup de...
06:21Je vais vous dire, j'en veux un peu aux politiques candidats,
06:26Camelot, qu'on entend aujourd'hui sur les ondes,
06:30et qui contribuent à jeter de l'huile sur le feu,
06:34à attiser les fracturations, les mécontentements,
06:38à opposer les uns aux autres.
06:40Je pense que ce n'est pas de ça dont on a besoin à l'heure actuelle.
06:44– Vous visez qui là ?
06:46– On va dire en résumant les extrêmes.
06:49Mais je pense que c'est vraiment...
06:51– RN et France Insoumise ?
06:53– Oui, ils jouent avec les allumettes.
06:55Et derrière, c'est nous, les élus locaux, les petits, les sans grades,
06:59qui finissons par réparer les dégâts.
07:01On a besoin que chacun, d'ailleurs ce n'est pas que les politiques,
07:05chacun dans cette société puisse remettre en avant les valeurs de respect,
07:09de vivre ensemble, de solidarité, de fraternité,
07:13et certainement pas d'opposer les uns aux autres
07:15comme certains jouent à le faire à l'heure actuelle.
07:17– Merci Rudi Elgest.
07:18– Merci à vous.
07:19– Merci à vous.
07:20Merci beaucoup.
07:21Bonne journée.

Recommandée