• il y a 5 mois
Dans ce numéro d'A Vos Marques, Maxime Brami vous parle de Cécifoot ou Football à 5. En compagnie de Charly SIMO (directeur sportif), Toussaint AKPWEH (entraîneur), Gaêl RIVIERE (attaquant), Hakim AREZKI (défenseur), Babacar NIANG (milieu) et Alessandro BARTOLOMUCCI (gardien), il revient sur le titre de Champion d'Europe de l'équipe de France obtenu à Pescara (Italie) au mois de juin.

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Sport
Transcription
00:00Bonjour à toutes et bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour ce nouveau numéro
00:18d'Avromark.
00:19Votre rendez-vous 100% par Asport et c'est à retrouver tous les mardis à 19h comme
00:24vous le savez sur Sport en France, émission spéciale aujourd'hui puisque nous allons
00:27revenir sur une belle performance, une performance majeure de notre équipe de France de Cessifoot,
00:33ils sont devenus champions d'Europe pour la troisième fois après leur titre en 2009
00:38et en 2011 et j'ai le plaisir de recevoir les artisans de cette victoire.
00:42Aujourd'hui à commencer par Charlie Simo, bonjour Charlie, vous êtes directeur sportif
00:48Cessifoot France, vous êtes un peu le patron du Cessifoot au niveau national, merci d'avoir
00:54accepté l'invitation.
00:56Deux joueurs sont également avec nous en plateau, Hakim Arezki, bonjour Hakim.
01:00Bonjour.
01:01Merci de revenir dans Avromark puisque vous étiez déjà venu pendant la première saison
01:06et Gaël Rivière qui revient également, bonjour Gaël, merci d'être avec nous.
01:10Bonjour.
01:11En visio, Toussaint Agpoué, l'entraîneur de l'équipe de France, bonjour Toussaint,
01:16merci d'être là.
01:17Bonjour.
01:18Babacar Niang, capitaine, bonjour Babacar.
01:23Bonjour.
01:25Et Alessandro Bartolomucci, merci Alessandro, vous êtes gardien de but, merci d'avoir
01:31accepté l'invitation de Sports en France.
01:33Nous sommes donc au complet, émission spéciale Cessifoot, on revient sur vos titres de champions
01:38d'Europe, c'est parti.
01:44Les joueurs de l'équipe de France de Cessifoot ont définitivement fait oublier leur contre-performance
01:49des Jeux paralympiques à Tokyo où ils étaient arrivés 8e sur 8.
01:54C'est une équipe transformée qui est revenue aux championnats d'Europe pour aller arracher
01:59la victoire à Pescara en Italie, c'était en juin dernier, Charlie Simon va commencer
02:04avec vous.
02:05Racontez-nous comment s'est passée cette édition qui a vu l'équipe de France décrocher
02:09donc son troisième titre européen après ceux de 2009 et de 2011.
02:15Oui, sachez simplement que c'était des émotions que jusqu'à présent je n'arrive pas à
02:19décrire parce qu'en partant à Pescara, si on nous avait demandé de voter ou de miser
02:27sur la quatrième ou la cinquième place, on aurait dit oui de suite parce qu'en fait
02:34on était sur une spirale très négative donc mentalement c'était un peu compliqué pour
02:40tout le monde et il fallait ce déclic, il fallait en fait ce match référence qu'on
02:44a fait contre l'Italie.
02:45C'était un match de poule ?
02:47Un match de poule.
02:48Un vaincu en match de poule quand même.
02:50Exactement, on a été mené dès la troisième minute, mais ce qui a été très très bien
02:57c'est la réaction des garçons.
02:58Qu'est-ce qui s'est passé pendant ce match contre l'Italie pour les téléspectateurs
03:01qui n'auraient pas vu le match ? Peut-être qu'ils sont quelques-uns.
03:04D'ailleurs si j'arrive à expliquer ce qui s'est passé, c'est que c'est quelque chose
03:09de très naturel, c'est-à-dire qu'il y a eu une réaction très positive du collectif,
03:16notamment quand on prend le but, il n'y a eu pas de panique, notamment les mecs ont
03:19continué à jouer leur football, ils ont continué à respecter les consignes de l'entraîneur
03:22et puis derrière il y a eu une égalisation et puis le déclic c'est qu'on marque le
03:26deuxième but et on reste solide, on est même proche de marquer le troisième et on remporte
03:32ce match-là aux Lémans, ce qui nous permet d'enchaîner derrière contre les Tchèques
03:37et puis de confirmer contre les Tchèques que nous avons rencontré quatre fois.
03:41Notamment en finale, on y reviendra tout à l'heure.
03:45Toussaint Akpoué, vous êtes l'entraîneur de l'équipe de France, c'est ça que vous
03:49retenez ce match référence contre l'Italie qui en fait a tout changé et qui vous donne
03:55la confiance pour gagner la compétition ?
03:57Évidemment le directeur sportif a une analyse dans sa fonction, moi j'ai la mienne puisque
04:05je prépare le collectif pour gagner donc je n'ai pas de doute en allant au championnat
04:09d'Europe sur nos résultats et sur ce qu'on va mettre en place.
04:12Je pense qu'évidemment on a un tout petit peu d'appréhension dans l'entame de la compétition
04:19parce qu'on est effectivement dans une spirale non réussite sur les derniers mois mais on
04:29a travaillé, on a préparé, on s'est préparé en conséquence.
04:33Notre titre de champion d'Europe n'est pas une surprise, c'est le fruit d'un travail,
04:42d'une préparation et puis de l'aboutissement d'efforts et de la ténacité de l'équipe.
04:49Alors les matchs référence je pense qu'on les a enchaînés tout au long de la compétition
04:55puisque tous les matchs sont différents, tous sont différents depuis le premier match
05:02au dernier match avec en Italie donc on émet le score avec contre la République tchèque
05:11on a du mal sur le collectif que je positionne à dérouler notre jeu mais bon on gagne.
05:17Sur le troisième match contre la Turquie c'est un match énorme qu'on réalise,
05:23un match assez plein, complet et puis le match contre la Grèce on l'emporte 1-0
05:31mais l'ensemble des matchs on a déployé des facettes multiples et diversifiées
05:37de nos approches footballistiques et on est plutôt heureux, satisfait et très fier des joueurs et du collectif.
05:45Rappelons que cette victoire au championnat d'Europe vous qualifie pour les championnats du monde
05:49qui auront lieu l'année prochaine en Angleterre à Birmingham.
05:52Du coup ça laisse beaucoup d'espoir, voire l'espoir d'aller chercher une médaille de champion du monde
06:00que vous n'avez pas, c'est bien ça ?
06:02C'est bien ça mais ce que j'ai envie de dire ici c'est qu'on avait à coeur de gagner notre place pour Paris 2024 sur le terrain
06:11ce qui a été fait et ça c'est énorme et je pense que sur le plan mental c'est hyper important pour le staff et pour les joueurs
06:18parce qu'avec la grande performance de Tokyo on avait à coeur de retrouver notre place sur le plan européen
06:25et en plus de cela de montrer aux français qu'on peut compter sur nous en 2024.
06:30Alors les championnats du monde on s'en fiche, c'est Paris 2024, objectif Paris 2024.
06:35Non j'ai l'habitude de dire que les projets on les prend étape par étape donc la prochaine étape c'est Birmingham
06:41donc les championnats du monde et là on a à coeur aussi de faire une belle performance qu'on n'a jamais fait jusqu'ici
06:48notamment de monter sur le podium mondial et je pense qu'aujourd'hui avec le travail qui est fait
06:55et qui va continuer à être fait on a des armes pour aujourd'hui rivaliser avec les plus grosses pointures mondiales
07:03mais voilà donc on peut compter sur nous.
07:05Alors parmi ces armes vous avez Babacar Nyang, rebonjour Babacar vous êtes capitaine et vous jouez au poste de milieu offensif
07:15vous avez été redoutable et notamment pendant les séances de pénalty et il y en a eu plusieurs
07:20et en demi-finale vous nous avez fait une Lilian Thuram c'est-à-dire que vous mettez deux buts et que vous qualifiez la France
07:27c'était contre nos amis allemands.
07:30Babacar racontez-moi un petit peu comment vous avez vécu ce championnat d'Europe.
07:34Pour les championnats d'Europe de cette année on partait sur, comme Charlie l'a dit, on partait sur de mauvaises bases en fait
07:46et là sur les championnats d'Europe on s'était dit de relever la tête et d'aller chercher notre place européenne
07:53c'était en 2019 on a fini deuxième quand même on l'a rappelé et là c'était pour aller finir le travail qu'on avait entamé en 2019
08:02ce qu'on a bien fait et tant mieux pour l'équipe de France de SissiFoot.
08:08Moi quand on a sorti des matchs de poules j'étais vraiment confiant qu'on allait chercher notre place
08:16voir même gagner cette compétition, moi j'étais confiant en tout cas.
08:21Oui ça reste plutôt une bonne expérience surtout quand on revient avec la médaille d'or que je montre à la caméra encore bravo messieurs.
08:27C'est une question que j'aurais pu poser à tout ça mais je vais vous la poser à vous Gaël.
08:33On le disait au début de cette émission et on l'a répété, vous revenez un petit peu de loin parce que les Jeux Paralympiques ne se sont pas très bien passés
08:43comment est-ce qu'on fait finalement, c'est quoi le secret pour passer de huitième aux Jeux Paralympiques
08:49à premier aux championnats d'Europe et avoir une équipe qui finalement s'est transformée ?
08:54Je crois que c'est le lot de tous les sportifs de connaître ce genre d'événement
09:01c'est-à-dire que dans une carrière de sportif, il y a autant d'échecs que de victoires et parfois même un peu plus d'échecs que de victoires
09:07donc si on n'est pas prêt à échouer et à retravailler pour gagner, je pense qu'il ne faut même pas se lancer dans une carrière de sportif
09:14parce que ça fait partie du lot en fait.
09:16L'échec fait partie de la victoire.
09:18Exactement, moi ça fait plus d'une quinzaine d'années que je suis en équipe de France, on a connu des hauts, des bas
09:23et la vraie qualité d'un sportif c'est de savoir se remettre au travail et c'est ce qu'on a fait
09:31Vous avez vraiment senti que là, juste après les Jeux Paralympiques, il y a plus de charge de travail, plus de concentration
09:38qu'est-ce qui fait la différence finalement ? Parce que j'imagine que pour une compétition paralympique, vous vous préparez.
09:43Bien sûr, on a augmenté nos doses de travail collectif ensemble, notamment dans les stages de préparation
09:49on a augmenté la durée de nos stages, on a essayé de travailler un peu différemment, d'essayer de nouvelles choses
09:55sur le travail de la vidéo par exemple, et comme je disais, surtout ce qui a fait la différence c'est d'augmenter le temps de travail collectif
10:06donc on a fait ça, le chemin est en partie fait parce qu'on a remporté ces championnats d'Europe
10:13mais on sait aussi que la marche internationale est plus élevée, que le niveau international est forcément plus difficile
10:20donc c'est un encouragement ce titre, ce n'est pas du tout un aboutissement pour nous, c'est un encouragement à continuer dans cette voie
10:26à travailler encore plus parce qu'on sait que si on veut atteindre les meilleures places mondiales
10:31il va falloir qu'on développe encore beaucoup plus notre qualité de jeu, notre qualité technique, notre qualité physique
10:38on prend ce titre, on le fête, on a été très joyeux et on l'est encore
10:44mais très vite, on va se remettre au boulot et prendre ce titre comme un encouragement
10:49en nous disant que c'est le signe qu'on est sur la bonne voie mais qu'on n'est pas encore arrivé là où on veut
10:54Hakim Arezki, il faut encore se remettre au boulot pour aller chercher ce titre mondial l'année prochaine à Birmingham ?
11:03Bien évidemment, de toute façon, tout ce qui a été dit depuis le début, c'est ce qui s'est passé, c'est ce qu'il faut qu'on fasse aussi
11:11Le travail paye, là, on est champion d'Europe, on l'a cherché avec nos qualités
11:18et je pense que cette équipe de France, ce collectif France maintenant, il faut lui rajouter cet atout qui est le mental
11:24on était mené plusieurs fois, avec ce qui s'est passé à Tokyo qui n'était pas forcément évident
11:32on a eu de l'orgueil en fait et je pense qu'on a été piqué à vif dans cet orgueil
11:38on a su rebondir avec tout ce qui a été mis en place comme accompagnement sur l'aspect athlétique, sportif
11:46on a fait des stages un peu plus longs et ça paye, il faut continuer à mettre ça en place et à préparer des échéances
11:53qui ne sont pas un cran au-dessus, parce qu'il y en a du monde, les Jeux Paralympiques de Paris qui vont être chez nous
12:03Oui, et que vous jouerez en plus sur le champ de Mars, donc ils ne vous ont pas mis n'importe où ?
12:06Oui, si vous allez avoir un peu d'exposition
12:10De toute façon, ça sera en France, donc tout ça, ça se prépare et je pense qu'on a les hommes pour, on a le staff pour
12:18on a l'accompagnement qui va, j'espère, grandir, qui va arriver davantage et voilà, on fera le boulot
12:27Gaël, vous nous l'avez précisé, vous êtes depuis 15 ans en équipe de France, Hakim, ça fait combien de temps ?
12:332009
12:34D'accord, depuis 2009, donc ça, ok, 13 ans
12:37Toussaint, justement, parmi les secrets de cette victoire, est-ce qu'il y a eu un renouvellement de l'effectif, des nouvelles recrues ?
12:47On donnera la parole à Alessandro qui est arrivé il n'y a pas longtemps
12:53Est-ce que ça fait partie des secrets de la réussite de l'équipe de France de ces six foot ?
12:57Oui, je pense qu'il y a eu un renouvellement, des renouvellements, il y a eu déjà une remise en question assez importante
13:05et des méthodes de travail corrigées, des approches de travail corrigées tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif
13:12Après, le renouveau stratégique a été amené sur une stratégie un peu particulière
13:24Des athlètes à potentiel au niveau français, on n'allait pas les créer de toutes pièces en une année
13:34L'astuce qu'on a mise en place a été de construire sur la base du même joueur plusieurs postes
13:45J'ai engagé une diversification au niveau des postes qui ont fait que chacun des joueurs s'est retrouvé
13:54sur cette compétition à pouvoir jouer à minima sur deux postes différents
13:58ce qui mathématiquement a entraîné un effet d'optimisation du nombre de joueurs
14:05même si c'était les mêmes joueurs, mais en fait c'était un potentiel beaucoup plus large
14:12On va continuer sur cette lancée-là, sur le plan qualitatif maintenant, de manière à renforcer, comme disait Hakim, les performances
14:21Les performances européennes ne sont pas des performances mondiales, au niveau mondial et encore beaucoup plus haut, un cran au-dessus
14:29C'est tout ce travail-là qu'on va continuer à mettre en place pour permettre à l'équipe de France de renouer avec ses performances d'il y a quelques années en arrière
14:41Alessandro Bartolomucci, vous êtes le gardien de l'équipe de France de sessi-foot et vous êtes arrivé assez récemment dans l'effectif
14:50Racontez-moi un petit peu votre parcours, vous venez du foot traditionnel je crois
14:55Oui c'est ça, donc moi je suis issu du foot traditionnel, donc foot avance valide
15:00où j'ai fait toutes mes classes au FC Liban, donc proche de Bordeaux, donc à l'époque c'était presque un centre de formation
15:07et je suis rentré dans le sessi-foot il y a trois ans, donc ça s'est fait un petit peu par hasard où j'ai connu la discipline grâce à un des amis que j'avais
15:15qui connaissaient la discipline et je me suis dit pourquoi pas essayer, donc en trois ans j'ai connu ma première compétition internationale
15:23qui était les Jeux Paralympiques de Tokyo, tout le monde l'a rappelé ça s'est pas forcément très bien passé
15:28et un an après les championnats d'Europe où on monte sur la plus belle marche, donc en trois ans dans la discipline
15:35j'ai connu le très bas et le très haut, donc beaucoup d'émotions en très peu de temps mais beaucoup de fierté au final
15:42Et alors, les différences, vous qui venez vraiment du foot traditionnel, avec le sessi-foot en tant que gardien, au niveau des ressentis, quelles sont-elles ?
15:50Sur l'aspect purement technique il y a des différences qui sont liées déjà à la surface, donc on a un but qui est plus petit
15:59on a une surface d'intervention qui est très réduite, donc de 2 mètres de profondeur vers l'avant et 50 cm sur les côtés
16:05donc on a beaucoup de situations de réflexes, on a très peu de frappes très lointaines ou d'arrêts compliqués pour un gardien traditionnel
16:16mais c'est beaucoup de situations problématiques quand les ballons se rapprochent très proche de nous au final
16:21On a très peu d'impact sur le contact avec le joueur, on est très loin, on est limité par la zone du gardien de but
16:30Donc on est souvent en réflexe par rapport au ballon, sinon c'est beaucoup de situations d'anticipation et la part de la communication est beaucoup plus importante qu'en foot traditionnel
16:42Gaël le disait tout à l'heure, il y a eu un travail qui a été fait sur la vidéo, finalement est-ce que c'est quelque chose de nouveau ?
16:48C'est quelque chose de... pas de très nouveau parce qu'en fait par le passé on utilisait la vidéo
16:54mais il y a quelques années on a arrêté un petit peu d'utiliser la vidéo et là on s'est rendu compte que c'était important
17:03et donc on a repris ce travail-là et puis justement là ça me permet de saluer les personnes qui travaillent sur la vidéo, notamment Rémi
17:11Rémi Garangé que nous saluons
17:13Qui nous accompagne justement sur ce plan-là, qui a un apport aussi assez important
17:18C'est important aussi de saluer l'apport de Willy qui accompagne les gardiens de but depuis son arrivée, ça fait quelques mois qu'il est là
17:26et il a vraiment bonifié, solidifié ce poste-là qui est important dans notre discipline
17:31et donc voilà c'est des personnes comme ça qui sont bénévoles qu'il faut saluer ici
17:35et rappeler que c'est des personnes qui comptent aussi et cette médaille, cette belle coupe c'est pour eux aussi
17:41On reviendra sur l'importance du poste de gardien de but
17:45Tout ça à quoi vous devez nous quitter dans quelques instants
17:48Alors je vais vous donner le mot de la fin avant de passer à la seconde partie de notre émission
17:53Un titre de champion d'Europe, les championnats du monde l'année prochaine, Paris 2024
17:58Du coup vous êtes un entraîneur confiant mais attention à l'excès de confiance n'est-ce pas ?
18:06Je n'ai jamais été un entraîneur confiant, je suis un entraîneur déterminé et travailleur
18:11Rassurez-vous, on est un collectif très modeste et très lucide
18:20On sait exactement qu'une performance, ce n'est pas le produit du Saint-Esprit
18:27c'est une résultante d'un travail acharné, d'un travail de fond
18:31et nous allons continuer à travailler sur l'ensemble des faiblesses
18:37et renforcer les forces de ce collectif pour les championnats du monde dans un premier temps
18:43mais également pour les Jeux de Paris
18:45et nous ferons tout pour représenter dignement notre pays
18:50et surtout, ce que je disais tout à l'heure, reprendre nos performances
18:54remettre la France au-dessus de la mêlée sur l'élite mondiale de ce sport
19:01Merci tout ça, en tout cas nous avons hâte et je vous libère
19:06on passe tout de suite à la seconde partie de cette émission
19:09on se retrouve dans quelques instants
19:15De retour dans Havomart pour la seconde partie de l'émission spéciale C6Foot
19:20pour fêter le titre de champion d'Europe de notre équipe nationale
19:24avant de revenir sur le palmarès global de notre équipe de France
19:27rappelons quelques règles de C6Foot
19:29c'est un sport qui est également appelé foot à 5
19:34qui a été inventé dans les années 60 au Brésil
19:37il ne doit pas être confondu avec le football à 7
19:39qui est pratiqué par les handicapés moteurs ou même les sportifs valides
19:45c'est Julien Zellela qui a introduit le C6Foot en France en 1987
19:50il devient directeur national de 1998 à 2018
19:54et la discipline est intégrée aux Jeux Paralympiques en 2004
19:58et c'est une compétition uniquement masculine
20:01on pourra peut-être essayer de revenir sur ce point un peu plus tard
20:04alors la durée des matchs c'est 2x15 minutes
20:07mais avec des arrêts de jeu un peu permanents
20:11à qui Marinski ça dure combien de temps finalement de manière effective
20:15un match de C6Foot ?
20:19sincèrement ça dépend des matchs entre 20 et 25
20:23maintenant que c'est passé à 15
20:24avant ça pouvait être...
20:25entre 20 et 25 minutes par période ?
20:27ouais à peu près
20:27c'est à dire que vous jouez entre 40 et 50 minutes ?
20:31ouais je pense
20:32alors Charlie, 5 joueurs sur le terrain
20:35quels sont les profils des joueurs ?
20:38c'est comme au foot traditionnel
20:39donc on a un gardien, des défensifs et des offensifs
20:43ou finalement on a quand même des joueurs assez polyvalents
20:47qui peuvent se remplacer les uns les autres
20:49comme l'a dit l'entraîneur tout à l'heure
20:51je pense que c'est un sport où il faut penser au football
20:53surtout au foot salle
20:54parce que ça s'apparente beaucoup plus au foot salle
20:56c'est très technique finalement
20:57c'est très technique
20:59et surtout je pense que la dimension la plus importante
21:01c'est la capacité à répéter les efforts
21:05à répéter les efforts
21:06et ça dépend aussi des philosophies de jeu de chaque pays
21:09donc voilà par exemple la France
21:11nous on peut pas s'amuser à avoir des joueurs
21:14qui n'ont pas la capacité de répétition des efforts
21:16parce qu'on a un jeu, j'ai envie de dire boxe to boxe
21:19où tous les joueurs, même les joueurs de côté
21:21c'est des mecs qui sont obligés de faire à chaque fois
21:23des allers-retours au niveau offensif de pouvoir...
21:26Gaël vous êtes un joueur de côté
21:27donc vous vous finissez lessivé
21:30ouais on finit un peu tous lessivé
21:31mais c'est vrai que les joueurs de côté
21:33ils ont ce rôle
21:34il n'y a pas un joueur qui est attaquant
21:36qui attend devant le but et qui...
21:38qui attend que le ballon arrive
21:40et qui joue que dans les 7 ou 10 mètres adverses
21:42il y a vraiment...
21:42nous notre philosophie c'est que
21:44tous les joueurs participent
21:45à la phase offensive et à la phase défensive
21:48Charlie Simon on va parler du handicap
21:51est-ce qu'il y a une classification
21:53B1, B2, B3
21:54est-ce que vous pouvez nous expliquer ?
21:56je vais tenter d'expliquer
21:58sans rentrer dans les aspects très techniques
22:00donc en fait il faut savoir simplement que
22:02B1 c'est blind one
22:03donc en fait c'est la catégorie des non-voyants
22:05donc on ne voit pas du tout
22:07voilà on ne voit pas du tout
22:08ou on peut apercevoir les formes
22:11ok
22:12mais du coup on met quand même un masque
22:13mais justement on met le masque
22:15parce que dans cette catégorie-là
22:17il y en a qui peuvent...
22:18distinguer de la lumière par exemple
22:20voilà distinguer peut-être de la lumière
22:21et pour mettre tout le monde au même pied d'égalité
22:23donc en fait c'est pour ça qu'on met un masque
22:25après les B2 et les B3
22:26c'est blind two, blind three
22:28c'est une classification qui va de
22:30d'un dixième jusqu'à un trentième
22:33et là il n'y a pas de masque ?
22:34là il n'y a pas de masque
22:35là c'est du futsal traditionnel par exemple
22:36et donc là il peut y avoir quand même
22:39certains déséquilibres
22:40c'est-à-dire des joueurs qui voient mieux que d'autres
22:43tout à fait
22:44ou du coup est-ce qu'il faut composer
22:45en fonction de l'acuité visuelle de chacun
22:47c'est-à-dire on a le droit à quelqu'un qui
22:49je ne sais pas avec une classification
22:50en fonction de celui qui voit mieux
22:51ou celui qui voit moins bien
22:52comment ça se passe ?
22:53non en fait chez les malvoyants
22:54c'est du futsal traditionnel
22:55quand vous voyez des belles équipes jouer
22:57comme par exemple
22:59l'équipe de France des Malvoyants
23:02avec des joueurs qui sont inscrits
23:04dans des clubs de futsal traditionnel
23:07le citoyen lambda qui arrive
23:09et qui voit ces mecs-là jouer
23:10ne va jamais se dire qu'ils ont un problème
23:13en fait c'est ce qu'on appelle le handicap invisible
23:16mais sachez simplement qu'au niveau de la classification
23:18c'est hyper complexe
23:19c'est pour ça que justement cette discipline
23:21ce pan du cécifoot
23:23n'a pas évolué sur le plan international
23:25parce que c'est très complexe
23:26notamment dans les pays du sud à classifier
23:28mais voilà en France on réussit toujours à travailler
23:31à permettre à ne laisser personne au bord de la route
23:33alors parmi les postes clés
23:35il y a celui de gardien
23:37Alessandro est-ce que vous pouvez
23:40nous en dire un petit peu plus sur ce poste
23:42qui est quand même assez différent
23:45au cécifoot que au foot traditionnel
23:48vous avez aussi la mission
23:50d'orienter vos joueurs sur le terrain
23:51parce que vous êtes le seul voyant de l'équipe
23:55sur la partie défensive
23:57j'ai le droit de communiquer du coup avec mes défenseurs
23:59sur les 12 premiers mètres
24:00donc les 12 mètres en phase défensive
24:03et j'ai l'habitude de dire
24:04que je suis une source d'information supplémentaire
24:07en fait ils sont vachement en fait autonomes
24:09sur la façon dont jouer
24:11et sur l'écoute qu'il y a avec le ballon
24:13donc au final moi mon objectif
24:14c'est d'être un plus pour eux
24:17c'est-à-dire anticiper au maximum
24:20les situations qui peuvent être les plus problématiques
24:22et ensuite de me concentrer
24:24sur mon rôle de gardien de but avant tout
24:26c'est vraiment en fait
24:27c'est plus ma communication est courte, simple et nette
24:31mieux c'est pour éviter de rajouter du bruit sur le terrain
24:34et au final créer des situations problématiques
24:37au niveau de la perception du ballon de l'adversaire
24:39on va revenir sur la communication entre les joueurs
24:42avec vous Hakim Arresti
24:44comment ça se passe
24:45forcément des joueurs non voyants
24:48il peut y avoir un risque de collision
24:51comment est-ce que ça s'organise sur le terrain
24:53pour qu'il y ait le moins de collisions possibles
24:56tout d'abord en fait la communication
24:57elle est vraiment prémondiale
24:59c'est-à-dire que sans communication sur le terrain
25:02ça peut pas se faire
25:03ça on peut pas jouer
25:04que ce soit entre nous les joueurs coéquipiers
25:07que ce soit avec l'équipe adverse
25:09donc les adversaires
25:10quand cette communication est absente
25:12c'est sanction directe par les deux arbitres
25:15qui sont sur le terrain
25:16l'état d'esprit est bon globalement
25:18entre les joueurs de ceci foot ?
25:20ouais c'est très très bon
25:21c'est très très bon
25:22c'est des répétitions en fait
25:23on fait beaucoup d'entraînement
25:25avant d'arriver au niveau
25:27on fait beaucoup d'entraînement
25:29donc on répète un certain nombre de choses
25:30la communication est importante
25:32en fait je vais juste rappeler que
25:34le fait de parler
25:35en fait pour nous c'est une information
25:38c'est une source sonore
25:39donc on se dirige par rapport à ça
25:41c'est-à-dire que même si
25:42on entend pas forcément ce qu'il dit
25:44mais le fait d'entendre cette voix
25:46c'est-à-dire il faut aller soit
25:47dans cette direction quand c'est le guide
25:49se replacer dans cette direction
25:51quand c'est le gardien
25:52donc voilà la communication
25:54elle est vraiment très très très utile
25:57la règle en fait entre les joueurs adverses
26:01c'est-à-dire quand on a le ballon
26:04et qu'il y a un joueur adverse qui vient
26:07un défenseur par exemple
26:08voilà un défenseur
26:10en fait il faut que ce non porteur de ballon
26:13doit obligatoirement se signaler
26:15on va dire voye
26:16c'est une signalité qui est
26:18qui met en place
26:19et s'il le fait pas, faute
26:20s'il le fait pas et qu'il y a
26:23collision ou bien choc
26:25bah il y a forcément faute ouais
26:26on va revenir avec vous Charlie Simo
26:29sur le palmarès de l'équipe de France
26:32on le rappelle vous êtes donc maintenant
26:34triple champion d'Europe
26:36vous avez été vice champion paralympique
26:39à Londres en 2012
26:41et en route pour les mondiaux
26:43et en route pour les Jeux paralympiques
26:46quelles vont être les étapes à franchir
26:49et sur quoi faut vraiment encore travailler
26:52pour aller chercher la médaille d'or
26:54sur le champ de Mars en 2024 ?
26:57c'est une belle question
26:58on sait d'où on vient
26:59on a vécu des bas
27:01aujourd'hui on est en train de remonter
27:05et l'idée c'est de continuer à travailler
27:07à remonter
27:07donc ça passe par du travail individualisé
27:10chez les athlètes
27:11de manière à ce que les joueurs
27:13en arrivant en équipe de France
27:14en stage de France
27:15soient déjà prêts sur le plan athlétique
27:17et sur le plan technique
27:18voilà et qu'on puisse travailler
27:20que les aspects collectifs
27:22et puis les aspects de groupe en fait
27:24voilà et pour cela
27:26on a besoin justement
27:27d'un accompagnement assez accru
27:29parce qu'aujourd'hui les joueurs
27:30sur le plan individuel sont un peu
27:32je n'ai pas envie de dire délaissés
27:33mais il n'y a pas un accompagnement sérieux
27:35et donc les joueurs aujourd'hui
27:37il n'y a rien qui est mis en place
27:39pour les accompagner individuellement
27:41dans les clubs
27:41parce que les clubs aujourd'hui
27:42n'ont pas mathématiquement
27:44ou pratiquement n'ont pas les moyens
27:46d'offrir 3 à 4 séances d'entraînement
27:49par semaine aux joueurs
27:50c'est justement pour ça
27:51qu'on est toujours en quête
27:52des partenaires potentiels
27:54pour nous aider à accompagner
27:56à financer notamment
27:57les entraînements individualisés des athlètes
27:59pour les mettre dans les meilleures conditions
28:01et puis nous permettre
28:02d'être performants à Paris
28:03Merci à tous d'être venus dans cette émission
28:06c'est déjà la fin
28:07je sais c'est très court
28:08mais vous étiez beaucoup
28:09encore félicitations
28:11pour votre titre de champion d'Europe
28:13je remontre la médaille d'ici
28:15et bien évidemment
28:16vous revenez l'année prochaine
28:17avec la médaille de champion du monde
28:19et puis l'année d'après
28:19avec la médaille de champion paralympique
28:22merci à tous de nous avoir suivis
28:24merci aux équipes techniques en régie
28:25pour la préparation de cette émission
28:27à la semaine prochaine
28:27salut à tous

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