Cette semaine, 3e épisode de la série « Champion » du Club avec Steven Da Costa ! Après son nouveau titre mondial à Budapest fin octobre, le Français est désormais champion olympique, 3x champion du monde et 3x champion d'Europe ! L'occasion de découvrir un athlète et une personne hors-norme.
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00:00Salut à toutes et à tous, c'est un plaisir de vous retrouver dans un nouveau numéro du Club Vous Êtes Bien sur Sport en France.
00:18Et cette émission, le Club, c'est l'ADN de notre chaîne.
00:21Tous les 15 jours sur ce plateau, on découvre ce qu'est le sport français.
00:26Les fédérations, les disciplines, on parle également aussi des nouveautés et des champions qui font aussi le sport français.
00:34Cette semaine, c'est l'un d'entre eux qui nous accompagne sur le plateau.
00:38On a l'immense plaisir d'accueillir un champion qui fait la légende de son sport en même temps qu'il écrit la sienne.
00:45Son sport, c'est le karaté. Il en est triple champion du monde, triple champion d'Europe et champion olympique.
00:51Vous l'aurez reconnu, c'est Steven D'Acosta qui est avec nous ce soir.
00:55Bonsoir Steven. Comment allez-vous ?
00:58Ça va, s'il faut.
01:00Il y a de la place encore dans cette vitrine quand on égrène le palmarès ?
01:03Si seulement il y avait une vitrine parce que j'ai bien du mal à les retrouver souvent.
01:07Elles sont à droite à gauche, je ne te mens pas.
01:09On en a quelques-unes sur ce plateau et notamment un titre olympique à la réalisation ce soir.
01:15Nicolas Baillé qui va pouvoir nous montrer à côté de vous ce titre olympique.
01:20Vous serez à jamais le premier, pour reprendre un slogan très marseillais, très Ligue des champions, à avoir ce titre olympique en karaté.
01:27On aura l'occasion d'en reparler dans cette émission.
01:31On va parler de ces moments de sport, évidemment, et puis on va s'attacher à mieux vous rencontrer et à mieux vous découvrir.
01:38Si vous le voulez bien, Steven, we have a deal ?
01:41Avec plaisir.
01:42C'est parti, sans plus tarder, la tête et les jambes, notre première partie.
01:51Une question pour commencer, Steven.
01:54C'est un rituel.
01:55Ici, sur ce plateau, nous avons reçu Denis Gargaud-Chanu, on a reçu aussi Alexis Pintoureau.
02:00On leur a demandé comment ils pouvaient caractériser et comment ils définissaient le mot champion.
02:08C'est quoi pour vous un champion ?
02:10Quels sont un peu les critères ?
02:12Et puis, qui a pu être votre premier modèle ?
02:15Qui avez-vous considéré comme un champion ?
02:17À expliquer, c'est dur parce que tout dépend de la vision à qui tu demandes.
02:23Pour moi, un champion, c'est quelqu'un qui a excellé dans son sport.
02:31Après, il y a le top du top, ceux qui ont excellé les records, mais ça ne dénigre pas d'autres champions qu'il y a eu.
02:38À partir du moment où tu fais champion du monde ou même médaillé mondial dans ta discipline,
02:44tu commences à être un champion.
02:45Pour en arriver là, il y a énormément de travail.
02:48Je te dirais ça.
02:49Après, mes modèles, forcément, comme un peu tout le monde, tu prends les recordman.
02:56J'ai été grand fan de Cristiano Ronaldo, toujours actuel.
02:59Tous ceux qui excellent, les Teddy Riner, les Usain Bolt, tous les gros icônes des sports.
03:09Ça dit deux choses, finalement.
03:10Ça dit la fin, cette volonté d'aller chercher non pas le romantisme du perdant romantique,
03:18mais d'aller chercher la performance.
03:19Et puis aussi, ça dit avec des noms qui sont assez contemporains.
03:23Vous l'aurez compris, chers téléspectateurs, on l'oublie parce que Steven, on vous suit depuis très longtemps,
03:27mais vous n'avez que 26 ans.
03:30Vous avez donc des champions très contemporains que vous avez suivis.
03:35D'où vous vient cette longévité ?
03:37Est-ce que vous vous souvenez la première fois que vous avez enfilé ces gants de karaté qui sont à moi ?
03:43Je vous le dis tout de suite.
03:44Vous ne pourriez pas les mettre, vous avez les mimines trop grandes.
03:46Mais est-ce que vous vous souvenez la première fois que vous avez enfilé ces gants de karaté ?
03:50Souvenir, c'est un grand mot.
03:52J'ai commencé à 4 ans, donc ça remonte.
03:54Déjà, ce n'étaient pas les mêmes gants à cette époque.
03:59J'ai quand même des souvenirs sur pas mal de trucs.
04:03Ça fait plus de 20 ans déjà.
04:05Un souvenir concret, une émotion qui va avec ?
04:07Si vous vous souvenez d'un moment où vous les avez enfilés,
04:11ou en tout cas que vous vous êtes retrouvés à évoluer,
04:14à mettre une première technique, à être suivi par votre papa ?
04:19Les premiers souvenirs que j'ai, ce n'est pas enfiler les gants,
04:23c'est plus les petites compétitions jeunes où j'étais en finale avec mon frère jumeau.
04:30J'ai plus des souvenirs sur ces choses-là.
04:33Votre frère jumeau, Jesse, votre grand frère Logan,
04:37et votre papa Michel, entraîneur de karaté.
04:40Vous avez grandi dans un écosystème autour du karaté.
04:45Pour la petite anecdote, ce n'est pas le papa qui a fait venir le karaté dans la maison.
04:50C'est ce que j'allais dire, il n'y avait rien qui était fait pour que ce soit fait comme ça à la base.
04:54C'est Logan qui commence.
04:57L'aîné ?
04:58L'aîné, oui.
04:59Mon frère et moi, mon jumeau et moi qui s'y mettons derrière.
05:03Et mon père après.
05:04Rien dans l'ordre, mais de mélanger n'était pas trop mal.
05:09C'est des vidéos au départ, je crois, de quelques icônes du cinéma.
05:13Bruce Lee, Jean-Claude Van Damme qui arrivent devant le téléviseur de la famille
05:18et Logan qui prend goût.
05:20C'est ça, c'est exactement ça.
05:21C'est les sports de combat, Jackie Chan, Van Damme, tout ça.
05:25Logan a voulu faire du karaté.
05:27Et après, nous, on a suivi parce que les petits frères qui suivent le grand,
05:31ça a été un peu ça.
05:32Donc en fait, c'est une immersion progressive de ce que j'entends.
05:35Vous ne naissez pas avec les gants, ça se fait petit à petit.
05:39Pas du tout, oui.
05:40Bon, Jessie et moi, plus ou moins, parce qu'on a suivi Logan.
05:44Mais sinon, à la base des bases, ce n'est pas la famille qui gagne dans le karaté, non.
05:47Et est-ce que du coup, ce laps de temps, certes, vous avez Logan qui est plus âgé que vous,
05:53mais est-ce que ce laps de temps vous laisse le temps d'essayer d'autres sports ?
05:56Qu'avait-il de différent si c'est le cas ?
05:58Et qu'est-ce qui a fait que vous avez finalement opté pour le karaté ?
06:01J'ai fait pas mal de sports.
06:03J'ai fait du foot, j'ai fait de la natation, du hand.
06:08Un petit peu de volet comme ça, mais plus des tournois comme ça.
06:11Mais pourquoi le karaté ?
06:14Parce que déjà, il y avait toute la famille, donc ça, c'était un peu notre lien, je pense.
06:17Et puis parce que trop mauvais joueur pour faire du sport co.
06:22Enfin non, pas mauvais joueur.
06:23Bon joueur, mais très mauvais perdant.
06:25Donc pas les sports co. compliqués.
06:29Et puis après le karaté, c'est là que ça commence à marcher.
06:32Donc le karaté.
06:33Alors Michel, votre papa a l'habitude de dire qu'avant de vous imaginer un quelconque destin de très haut niveau,
06:41Stevens qui l'avait marqué, c'est ce que vous venez de dire.
06:45C'est cette haine, je peux dire le terme, de la défaite d'aussi loin que vous pouvez vous en souvenir.
06:52Vous imaginez l'origine, la raison de ça, cette compétitivité ?
06:58C'est comme ça, toujours vouloir gagner à tout, même aux cartes, peu importe.
07:02C'est parce qu'il y a des frères, il y a un grand frère.
07:04Je pense que c'est ça.
07:05Même, on a été élevé comme ça dans ce truc un peu compétitif, je pense.
07:10Sans concurrence, mais il faut gagner.
07:14Bon joueur, parce que je ne suis pas dans les règles, dans tout ce qu'il faut, mais mauvais perdant.
07:20Même si j'accepte la défaite en soi, mais mauvais perdant.
07:23Vous vous retrouvez en comité, qui est la partie combat du karaté.
07:29Si vous deviez résumer, peut-être dans un œil jeune, un peu pétillant,
07:33quand vous découvrez, résumer le comité à quelqu'un qui ne connaîtrait pas.
07:37Un de nos téléspectateurs qui découvrirait par votre palmarès,
07:40qui connaît votre palmarès mais qui ne vous a pas forcément vu combattre.
07:43Vous diriez que c'est quoi ?
07:45C'est des sports de combat pieds-points, projections, assez complets et à la touche,
07:52avec un système de points et de temps, un peu comme tous les autres sports de combat.
07:57Avec des attaques codifiées, trois minutes,
07:59et selon la codification, des points qui rapportent,
08:03en sachant que, je parle sous votre contrôle,
08:05premier à huit points, huit points à zéro, par exemple, écart de huit points,
08:08et ce combat est terminé.
08:11Voilà pour schématiser avec ça.
08:15Et pour revenir à vous, et pour continuer de dresser ce portrait de l'enfant,
08:21cette famille vit donc à Mont-Saint-Martin, en Moselle.
08:24On est au nord de Metz.
08:25– Meurthe-et-Moselle.
08:26– Oui, Meurthe-et-Moselle, au Puc-Munez.
08:28– Attention.
08:29– C'est qu'on a parlé de Metz en rentaine.
08:31– 54.
08:32– Exactement, région des trois frontières.
08:34Le Grand-Duché, la Belgique et l'ONUI.
08:37C'est là où votre grand-père paternel, je crois, portugais, d'origine portugaise,
08:40s'est installé dans les années 60.
08:42Et bien, personne n'a bougé de la région.
08:45C'est vraiment devenu cette région sidérurgique votre fief.
08:50Du coup, c'est normal, dans une zone où il y avait de la sidérurgie,
08:53d'aimer la quête de l'or, les métaux plus ou moins précieux.
08:56Vous êtes baigné là-dedans.
08:58Et c'est vraiment donc un endroit où vous vous retrouvez tous,
09:02parce que vous vivez, je crois, dans la maison attenante
09:04de celle de vos parents, désormais, à 300 mètres du dojo.
09:08Donc, c'est vraiment un équilibre.
09:10Si je vous dis cocon, ça vous parle.
09:12Il y a vraiment une notion d'équilibre pour vous, là-bas.
09:15– Ah ouais, c'est chez moi.
09:17Mont-Saint-Martin, c'est mon fief, c'est mon terrier.
09:22– Terrier, c'est marrant le terme.
09:24– Mes parents, c'est mes voisins.
09:26Et mes frères, j'ai une autre maison à côté.
09:29Là, actuellement, c'est mon jumeau.
09:31Mais avant ça, il y avait Logan.
09:33Mais bon, Logan, maintenant, il habite une rue en dessous.
09:36Donc, très famille, déjà, et très terre-à-terre de ma ville.
09:42– Et c'est un vrai équilibre qui vous sied aussi pour la performance.
09:46Parce qu'on va y revenir.
09:48Vous avez été évidemment obligé, en grandissant,
09:52et pour des raisons de développement sportif,
09:55de vous exiler avant de revenir au FIEF.
09:58Et on va développer ça maintenant.
10:00Le Kreps, de Châtenay-Malabrie.
10:02Vous découvrez l'île de France et la banlieue parisienne.
10:06Mais finalement, la coupure, elle est peut-être moins dure
10:09parce que vous le faites avec vos frangins.
10:11C'est un vrai tour de force, ça, quand même,
10:13que vous réalisez d'être pris.
10:15En même temps, vous nous expliquez quel âge vous avez à l'époque
10:17et comment ça se passe.
10:19– J'entre au Kreps à 14 ans, je crois, il me semble.
10:23Ouais, 14 ans.
10:25Et il y avait déjà Logan.
10:27Donc, même plus facile pour mes parents de nous laisser partir, quand même.
10:31Ça a été dur quand Logan…
10:33Logan, il a commencé par Bordeaux à la base,
10:35et c'était dur parce qu'il ne rentrait pas souvent.
10:37Et c'est vrai que pour nous, qui sommes très famille,
10:41ça a été compliqué.
10:43Donc, après, Logan a Paris beaucoup plus près,
10:45qu'il rentre souvent.
10:47Et donc, beaucoup plus serein de nous laisser partir, nous, derrière.
10:51Donc, ouais, 14 ans.
10:53J'y reste 7 ans, environ.
10:55Mais dans le dur, 7 ans dans le dur,
10:57parce que c'est pas chez moi, quand même.
11:01Même si ça m'a énormément aidé, forcément.
11:04Parce que, voilà, groupe d'athlètes de haut niveau,
11:07l'encadrement, tout ce qui va avec,
11:09même en termes de… pour l'école, etc.
11:11C'était beaucoup plus facile.
11:13Mais à partir du moment où, justement, il n'y avait plus l'école,
11:16ça a été compliqué, encore plus compliqué.
11:18– Alors, justement, on va revenir à la genèse de cet exil,
11:23processus d'élitisation, forcément.
11:26Vous êtes détecté, vous vous retrouvez, certes, à la fratrie,
11:29après chacun son destin.
11:30D'ailleurs, du reste, vous combattez dans 3 kt différents.
11:32– Volontairement.
11:33– Il me semble.
11:34Oui, c'est ça.
11:35C'est Michel qui a décidé ça, dans une réunion familiale ?
11:39– Non, ça, c'était pas après, on l'a tous décidé.
11:41C'était un choix logique.
11:42On se voyait mal de se mettre en concurrence, tous les 3.
11:45Et Logan était déjà là, en moins de 75, chez les seniors.
11:49Jessie et moi, on arrive.
11:51Donc, il faut faire deux choix, soit moins de 67, soit moins de 84,
11:55soit moins de 60, moins de 67.
11:57Moins de 60, impossible, à ce moment-là.
11:59Ni pour moi, ni pour Jessie.
12:01Et Jessie fait une tête de plus que nous, presque.
12:04Donc, logiquement, il prend du poids en montant en moins de 84.
12:07Et moi, je me suis tapé les régimes toute ma vie.
12:10Donc, moins de 67.
12:11– J'allais vous demander si ça avait été un gros souci,
12:16ce fait de tenir le poids.
12:18C'est souvent, dans les sports de combat,
12:20parfois un équilibre hyper dur, mais certains le vivent très bien.
12:23Pour vous, ça a été un combat permanent, ça, le poids ?
12:25– Au début, oui.
12:26Jeune, oui, parce que manque de maturité, manque d'hygiène de vie,
12:30manque de sérieux.
12:31Et il y a des fois où j'avais des 10 kilos à perdre.
12:33Donc, oui, forcément, là, c'était dur.
12:36Mais sinon, après, en grandissant, ça a été beaucoup mieux.
12:40– Les premières confrontations internationales.
12:42Je continue de rembobiner, si vous le voulez bien.
12:44Steven, dans ce processus qui vous amène chez les seniors
12:49à un titre de champion d'Europe KD, en 2012, à 15 ans.
12:53Et puis en junior, l'année suivante, où vous êtes champion d'Europe,
12:57puis champion du monde.
12:58– Mais ce n'est pas ma première année.
12:59– Chez les juniors.
13:00– Non.
13:01– Effectivement.
13:02– Parce que j'ai fait 3e au championnat du monde KD.
13:03– Exactement.
13:04– En 2011.
13:05– Non, en 2011.
13:06Et le titre de champion du monde chez les juniors, l'année suivante, en 2012.
13:12J'aimerais qu'on s'attarde, dès à présent, sur une technique
13:18qui brille déjà chez les plus jeunes,
13:20et qui demeure, évidemment, une signature.
13:24C'est l'Uramawashi.
13:26Parce que, évidemment, vos adversaires chez les jeunes vous découvrent.
13:30Mais c'est quelque chose que vous avez énormément travaillé
13:33et qui, peut-être, a un peu besoin d'être explicité.
13:37En tout cas, ça va nous permettre de rentrer un petit peu aussi
13:39dans votre discipline.
13:41En quoi elle consiste ?
13:43Et puis, la difficulté aussi à la réaliser avec les images que l'on va voir,
13:47que vous allez pouvoir commenter avec nous.
13:49Mon cher Steven, parce que quand on vous regarde,
13:52ça a l'air évidemment très facile,
13:54mais c'est que ce sont des heures et des heures d'entraînement.
13:57C'est un programme que l'on vous a proposé,
14:00qui a été tourné par Fabien Lombre, qui s'appelle le geste parfait,
14:03et qu'on avait choisi de décrypter à l'époque,
14:06et qui nous permet de montrer aussi cette facette-là,
14:10qui vous a permis de grandir et d'être maître déjà chez les jeunes.
14:15Comment ça vous est venu, tout simplement ?
14:17– Ce coup de pied-là ?
14:18– Oui.
14:19– Pourquoi vous l'avez travaillé ? Est-ce qu'il y a une raison particulière ?
14:22– Je ne l'ai pas forcément plus travaillé que les autres,
14:24mais c'est vrai que je le marquais assez facilement.
14:27Enfin, chez les jeunes, comme on dit, c'est une technique qui a brillé,
14:31mais qui a brillé beaucoup plus avant que maintenant.
14:35C'est une technique de karaté que tout le monde travaille en soi,
14:38parce qu'elle fait partie des techniques.
14:40Après, pourquoi celle-là ? Bonne question.
14:43C'est juste que c'est celle qui marquait le plus, on va dire.
14:45– Oui, parce qu'en plus d'être spectaculaire,
14:47elle permettait de marquer trois points,
14:49ce qui est évidemment la marque la plus élevée.
14:53On parle d'une époque qui n'est pas si lointaine pour nous,
14:57mais pour vous encore moins, chez les jeunes,
15:00où Raphaël Hagueff, par exemple, la maîtrisait à perfection,
15:04ancien cinq fois champion du monde,
15:06et une source probablement d'inspiration, je ne sais pas si vous aviez son poster.
15:10– Je suis un très grand fan, moi.
15:12Après, lui, ce n'était pas sa technique favorite.
15:15Bon, les règles ont changé maintenant,
15:17mais lui, c'était beaucoup les projections et les balayages sont vraiment forts,
15:20et quelques techniques de poings.
15:22Mais oui, grand fan, moi.
15:24– Et testez un peu sur le nounours, cette technique,
15:26parce qu'il paraît qu'il y avait un nounours en force,
15:28elle poignait sévère.
15:29– Je n'aurais même pu dire c'est laquelle,
15:30mais j'avais un nounours de taille réelle, un peu, tu vois.
15:32Donc des fois, de temps en temps, quand j'avais un petit truc
15:34qui me passait par la tête, c'est lui qui morflait, le pauvre.
15:37– C'est terrible.
15:38En tout cas, Olivier Baudry, votre entraîneur national,
15:42explique que c'est véritablement une technique
15:46qui, dans une exécution devenue quasi innée,
15:51la rendait très dure, finalement, à anticiper,
15:54et que c'était justement ce petit côté inné,
15:57et qu'on ne ressentait pas le travail dans la gestuelle qui faisait la différence.
16:01– Je l'ai jamais réellement travaillé, en soi.
16:04Il sortait quand il sortait, mais c'était pas…
16:07Je n'ai jamais vraiment travaillé mes jambes graves, voilà.
16:11Donc c'est pas… Pourquoi celle-là ?
16:13Parce que les autres, je ne saurais pas dire.
16:14– Donc un jeune pratiquant de comité dirait qu'ils ont le seum
16:18d'entendre que vous ne l'avez pas bossé.
16:20– Peut-être.
16:21– Que c'est inné.
16:22– Vous vous rendez compte ?
16:23– Peut-être, mais ça se trouve qu'ils font des trucs mieux que moi,
16:25mais d'autres techniques, peut-être.
16:27– C'est grâce à ce coup, en tout cas, à cette attaque,
16:30que vous remportez ce premier championnat d'Europe KD,
16:33parce que vous êtes mené, je crois, 1-0 jusque dans les dernières secondes.
16:37– C'est ça, c'est exact.
16:38– Et du coup, qui marque les esprits à cette époque-là.
16:41On garde en tête cette spéciale, évidemment,
16:44qui vous a bien servi durant votre jeune carrière,
16:46et puis on continue de dérouler ce parcours
16:48avec une arrivée chez les seniors qui se fait en 2015,
16:51à peine majeure, à peine 18 ans.
16:53Premier championnat de France, premier titre,
16:56à cet âge-là, probablement aujourd'hui,
17:00même si vous nous avez dit que vous n'avez pas de vitrine,
17:03pas forcément le plus volumineux des titres,
17:06mais j'imagine, j'imagine, je parle sous votre contrôle,
17:09dans la tête, quelque chose de particulier.
17:11Débarquer chez les seniors, remporter ce titre national d'emblée,
17:16ça doit quand même être un élément de votre construction.
17:21Alors, si tenté, que vous ayez des souvenirs.
17:23– Pas un élément de ma construction, je dirais,
17:25mais une confirmation, parce que oui, j'avais tout gagné chez les jeunes,
17:29je fais trois fois champion d'Europe d'affilée, je fais champion du monde,
17:31et en soi, les podiums jeunes, c'est pas qu'on s'en fout,
17:35c'est très bien quand t'es jeune,
17:36mais à partir du moment où t'es senior, on les oublie, c'est effacé,
17:40ça y est, t'es arrivé chez les seniors, maintenant le palmarès, là, il s'écrit.
17:43Le palmarès jeune et le palmarès senior, il n'a rien à voir.
17:46Aujourd'hui, quand on me demande mon palmarès,
17:48je ne prends pas en compte les médailles chez les jeunes.
17:50Donc, c'était une confirmation en soi de tout ça,
17:53de montrer que, parce que les gens disent beaucoup,
17:57tu vois, c'est bien chez les jeunes, mais on verra chez les seniors.
18:00Donc, ça fait une petite entrée où, voilà,
18:03on commence à voir chez les seniors, pourquoi pas.
18:05– Et à quel moment, justement, cette bascule qui est très intéressante
18:09dans votre regard, elle s'opère entre les jeunes
18:12et la volonté de performer chez les seniors ?
18:15C'est une suite logique ?
18:17– Oui, c'est la suite logique en soi, c'est la suite logique.
18:20Moi, je n'ai jamais rêvé de…
18:22si, une fois que j'étais dans le sport, de faire champion du monde, etc.,
18:25mais ce n'était pas mon rêve ultime de base de faire champion olympique,
18:28je n'ai jamais rêvé des Jeux avant d'entrer dans la sélection des Jeux.
18:32Tout ça, ce n'est pas… moi, quand j'ai commencé le karaté,
18:34à la base, ce n'est pas pour faire champion du monde,
18:37ce n'est pas un rêve d'enfant.
18:38– Il avait un autre rêve professionnel, le jeune Logan, Steven ?
18:40– Pas forcément, en fait.
18:42Pas que je me souvienne les trucs d'enfant, quoi.
18:45– Pompier ?
18:46– Ouais, voilà, policier, vétérinaire, tu vois.
18:50Mais je n'ai pas de…
18:54je ne me souviens pas avoir eu un rêve sportif vraiment, à la base.
18:58– Première étape de K1 Première Ligue,
19:02donc c'est un circuit coup du monde, on pourrait dire,
19:05avec les principaux événements dans cette année 2015.
19:10Ce titre, évidemment, fait qu'à la Direction Technique Nationale,
19:14on met tout de suite Steven D'Acosta au charbon.
19:17Une première étape du côté de Paris,
19:19et puis cette année-là, une victoire en septembre 2015.
19:24Vous vous souvenez où ça pourrait être ?
19:26– Tu me l'as rappelé, tu me l'as rappelé, donc je me souviens,
19:28en Allemagne, mais…
19:29– Oh, la ville ! Bah oui, oui, l'Allemagne, j'espère bien !
19:32– J'ai des souvenirs, mais…
19:34– Cobourg !
19:35– Très vague, très vague.
19:36– Donc vous n'étiez pas allé en permis ?
19:38– Le seul souvenir que j'ai, c'est que ce n'était pas
19:40les mêmes organisations qu'aujourd'hui encore.
19:42Le niveau, c'était plus ou moins le même, c'était une K1,
19:45mais aujourd'hui, les événements sont beaucoup plus jolis
19:47que les K1 d'avant.
19:49– Vous avez un souvenir de comment vous êtes allé ?
19:51Parce que à 18 ans, vous aviez peut-être le permis.
19:53– En voiture, sûrement.
19:54Mais nous, on fait tout en voiture, presque.
19:56– C'était pas loin.
19:57– Sûrement, ouais.
19:58Mais j'ai fait le retour des championnats du monde
20:00de Budapest en voiture, donc l'Allemagne,
20:02c'est sûr que ce n'est pas très loin de chez moi.
20:04– Ah oui, donc monsieur aime rouler.
20:06Ça aide à débriefer les compétitions.
20:09– On aime, on est…
20:11C'est l'habitude des vacances à l'époque, justement,
20:13Portugal et tout, en voiture.
20:15Tu sais, quand tu fais 18 heures après,
20:17tu peux faire 10 heures ou 8 heures, ça ne change pas grand-chose.
20:19– Oui, effectivement.
20:20– La Meurthe-et-Moselle, ça fait une grande diagonale, effectivement.
20:22– Exact.
20:23– Quel coin au Portugal, les Racines ?
20:25– On est dans le nord, nous.
20:26– D'accord, très bien.
20:27Donc, vers la Corogne, on descend un petit peu.
20:31– Arcos, tout ça, on est là-haut.
20:33– Donc, des gros souvenirs de vacances, et donc, de voiture.
20:36Retour à la compétition.
20:39Petit point sur ce circuit, K1 Première Ligue.
20:43Aujourd'hui, 17 podiums, 12 victoires.
20:46– 13.
20:47– 13 victoires, pardon.
20:49Deux médailles d'argent, dont une à Rotterdam en mars 2016.
20:52Retenez bien cette date.
20:53Je dis ça, je dis rien.
20:54– Non, mais tu sais qu'en plus, là, je te reprends.
20:56Retiens-la bien, parce que moi, les chiffres…
20:58– Mais justement.
20:59– Je sais que j'en ai très peu.
21:00– Retenez celle-là, juste comme ça.
21:02Par hasard, mars 2016, Rotterdam.
21:05Je vous dis ça maintenant, c'est pour plus tard.
21:07– Je sais pourquoi, déjà.
21:08– D'accord, très bien.
21:10Une image pour finir cette partie un petit peu jeune homme.
21:15Dirons-nous, même si vous êtes en voie de décollage.
21:18Elle est peut-être justement cette image,
21:21le symbole de l'œuf qui est sorti maintenant,
21:27et du champion qui naît.
21:30Regardez cette photo, c'est à Montpellier
21:33que ça se passe sur la photo.
21:35Mai 2016, vos débuts sur la scène continentale.
21:38Championnat d'Europe, vous compatez en équipe, en France,
21:41à Montpellier, et surtout avec vos deux frères, Logan et Jesse.
21:45Elle est belle, l'histoire, non ?
21:46– Elle est magnifique, celle-là.
21:47Montpellier, c'est l'un de mes plus beaux, aujourd'hui.
21:51Après, ce n'était pas un championnat du monde,
21:53c'était un championnat d'Europe,
21:54mais ça reste l'un de mes plus beaux,
21:56parce qu'on était à domicile.
21:58J'ai fait champion d'Europe un jour, j'ai fait champion d'Europe équipe.
22:01Il y avait mes deux frères dans l'équipe aussi.
22:03Tout y était.
22:04– Donc, on ne s'est pas trompé quand on dit qu'il y a un avant et un après.
22:08Ensuite, c'est le début de la…
22:10– Là, c'est le gros début,
22:12parce que déjà, c'est ma première médaille senior européenne,
22:15en plus en or, et franchement, tout était bon dans ce championnat.
22:19– Oui, puisque effectivement, vous l'avez dit, en moins de 67 kilos,
22:22il y a aussi en individuel un premier titre,
22:25donc pour vous, Steven d'Acosta.
22:27Et puis, on rappelle que dans cette équipe,
22:30vos frères Corentin Segui, Kenji Grillon,
22:32aujourd'hui entraîneur d'Alize Agier,
22:34que nous avons reçu d'ailleurs dans le club,
22:36cette année, en marge de l'Open de Paris.
22:39Loni Boulesnan et Marvin Garin.
22:41Voilà pour cette Dream Team de 2016.
22:44Et l'éclosion, donc, du grand Steven d'Acosta
22:48sur la scène internationale,
22:49puisqu'ensuite vient l'aradia, l'époque des médailles,
22:53place à l'objet du désir.
23:00Le désir de médaille, le désir d'or,
23:03avec cette dernière médaille que vous m'avez confiée, Steven.
23:06Merci pour la confiance.
23:07Je vais essayer de ne pas la faire tomber.
23:09Ce titre mondial ramené de Budapest, de la Hongrie.
23:13Vous nous avez parlé du chemin retour.
23:15On va avoir l'occasion de tracer le chemin allé ensemble,
23:18si vous le voulez bien, Steven.
23:20Et un chemin que l'on va faire partir depuis 2016,
23:24parce que cette fin, cette quête de titres,
23:27elle démarre aussi très tôt.
23:29On a évoqué ces Europes de 2016, d'un mondial à l'autre.
23:362016, un mondial déjà, avec une troisième place.
23:41Oui, cet homme a été sur la boîte de tous les mondiaux
23:44auxquels il a participé.
23:46Un souvenir de cette médaille qui n'est, entre guillemets,
23:49que de bronze en 2016 ?
23:51Oui, un mauvais.
23:53On se souvient en interne, Matondi,
23:55de la tête basse que vous avez.
23:57C'est le commencement de quelque chose ?
23:59Malheureusement, j'ai été pas mal critiqué pour ça,
24:02parce que j'étais déçu d'avoir fait...
24:05Enfin, c'était plus que déçu, j'avais la rage d'avoir fait ça.
24:08Vous avez été critiqué pour avoir eu la tête basse ?
24:10Un petit peu, oui, parce qu'en gros,
24:12je ne pensais pas à ceux qui revenaient sans rien.
24:14Mais d'accord, c'était sans méchanceté
24:16envers ceux qui sont revenus sans rien.
24:18Mais c'est juste que moi, personnellement,
24:20la 3, elle ne m'intéresse pas.
24:22Si je serais revenu sans rien...
24:24Aujourd'hui, avec du recul, j'en suis content quand même,
24:27mais à chaud, tu serais venu me voir,
24:29je t'aurais dit, je reviens sans rien, c'est pareil.
24:31Je le jourgis, je serais revenu sans rien, ça aurait été la même.
24:34On apprend forcément de votre caractère,
24:37et ça dit aussi de ce qui se passe après,
24:39puisqu'évidemment, les mondiaux, vous y revenez en 2018,
24:42et là, ce n'est pas la même limonade.
24:44En novembre, en Espagne, c'est à Madrid, je crois,
24:46que vous remportez ce premier titre mondial,
24:48vous battez le gol.
24:49En Espagne, ça m'a réussi, c'est pas dur,
24:50j'ai gagné à chaque fois que j'étais en Espagne.
24:52Je fais deux fois champion d'Europe en Espagne,
24:54deux fois champion du monde en Espagne.
24:55Enfin, champion du monde jeune, champion du monde senior.
24:57C'est vrai que ça m'a réussi.
24:58– Et pourtant, les racines sont au Portugal.
25:00Vous connaissez la rivalité, il y a…
25:01– C'est la guerre des pays voisins, c'est pour ça que je parle de jeune.
25:04– Vous n'avez pas le droit de vous rater là-bas.
25:06– C'est ça.
25:07– C'était contre le Brésilien Figueira, ce premier titre mondial,
25:10un succès 6-5, et pourtant…
25:13Allez, là, c'est pour prendre un Uramochi que je vous dis ça,
25:17mais 2018, c'est paradoxalement l'année, quand je préparais l'émission,
25:22où je scrute un peu vos résultats, où vous êtes presque le plus humain,
25:26et pourtant vous arrivez, c'est dans le cadre justement de cette préparation
25:29que vous arrivez à être prêt à l'instant T, une éclosion mondiale.
25:32Il y a des Europes qui se passent un petit peu moins bien.
25:35– Toute la saison, je sors d'une saison blanche quasiment.
25:38Open de Paris, je perds.
25:40Derrière, je crois que j'en refais une.
25:41– Même pas top 10 au championnat d'Europe, je crois.
25:44– Premier tour dehors.
25:49C'était une mauvaise année, je voulais arrêter quasiment.
25:52J'étais encore à Paris à cette époque, et je me souviens encore,
25:55comme c'était il y a deux mille ans.
25:56– Manque de motivation ?
25:57– Ouais, de tout, non, ras-le-bol.
25:59Régime, les paires qui ne vont pas,
26:03et je dis, ouais, j'ai envie d'arrêter, j'ai envie de rentrer déjà.
26:06J'ai envie de rentrer, j'ai envie de partir de Paris, je veux rentrer,
26:09et c'est bon, j'en ai marre, je vais arrêter de toute façon.
26:12Et donc, ils m'ont cartonné, je ne te mens pas, ils m'ont cartonné.
26:17– Le X, c'est les entraîneurs ?
26:19– Non, mon père.
26:20– La famille ?
26:21– Mon père, ma mère, surtout, parce que chez nous, c'est sans filtre.
26:26Et ça fait que, moi, je marche à l'orgueil un peu,
26:31donc il ne faut pas trop me piquer au vif quand même.
26:33Et c'est ce qu'ils ont fait, en fait, ce qu'ils ont bien fait.
26:36Maintenant, ça marche moins.
26:37– C'était à base de quoi ? Michel a dit…
26:39– À la fin, en fait…
26:40– Tu n'as rien trouvé, c'était quoi ?
26:41– Non, c'est pas ça, c'est plus, à la fin, tu as raison,
26:43tu sais quoi, vas-y, rentre et fais rien de ta vie si tu veux.
26:45Genre, en gros, tu vois, des trucs…
26:48Vas, si tu veux tout gâcher, gâche tout, tu vois.
26:51Je ne me souviens plus exactement,
26:53parce que je ne me souviens plus des sujets qui étaient là.
26:56– On comprend l'idée quand même.
26:57– En gros, c'était ça.
26:59Et en fait, ça m'a piqué, je pense que c'est ce qui m'a débloqué derrière,
27:03parce que je fais champion du monde au final.
27:05– Ce jour J, et on va le voir au travers de ces médailles,
27:09votre gestion des jours J, il faut le préciser,
27:13à l'instar du judo, vous combattez un jour précis,
27:17l'art du jour J, ce n'est pas un tournoi de tennis qui dure 15 jours,
27:20c'est être prêt le jour J.
27:23Évidemment, à la lecture des résultats, on se dit,
27:25c'est linéaire, trop facile, mais comment on se gère,
27:28surtout sur une année comme la vôtre, 2018, où vous arrivez,
27:32on ne peut pas dire que ce soit la surconfiance.
27:34– Non, c'est sûr, justement, mais je pense que c'est ce déclic-là
27:37qui a fait que la confiance est un peu là,
27:42et surtout l'envie de prouver à eux déjà, de base, et à moi.
27:49Je pense qu'à force, je te dirais que je suis un habitué
27:55des gros événements quand même, et ça me réussit plutôt bien.
27:59Je pense que je gère bien les gros événements,
28:01ça m'est arrivé de perdre des compétitions, pas mal,
28:03mais les gros événements en général, je ne suis pas passé à côté,
28:06pas beaucoup en tout cas.
28:07– Non, c'est le moins qu'on puisse dire avec ce premier titre mondial,
28:11et ensuite, j'ai une stat qui donne un peu le début d'un règne
28:17après ce titre mondial.
28:19C'est un règne, on peut le dire.
28:22De ces mondiaux jusqu'à votre deuxième titre européen en 2019,
28:26vous empilez 24 victoires consécutives sur ce laps de temps.
28:30Vous ne l'aviez pas, celle-là ? – Pas du tout.
28:32– Écoutez, je suis ravi de vous la prendre
28:34en ajoutant à votre tableau de chasse deux étapes de K1 Première Ligue.
28:38Oui, c'est une stat à la Teddy Riner que vous connaissez bien,
28:41j'oserais, oui, j'oserais le comparatif.
28:43Est-ce que, non, plus sérieusement, vous vous rendez compte,
28:46là, en l'entendant peut-être, de la performance
28:50que ça peut être de rester un vaincu ? – Pas du tout.
28:53– Non ? – Je ne me rends pas compte,
28:54aujourd'hui même, de tout ce que j'ai fait.
28:56Aujourd'hui, je ne me mets pas dans la même case
29:00que certains grands champions.
29:03– Donc, à la première question que je vous ai posée
29:06sur la caractéristique d'un champion, à ce que vous avez énoncé,
29:11vous avez l'impression de ne pas remplir les critères.
29:13– Je ne sais pas si je m'y positionne vraiment, tu vois.
29:15Enfin, moi, en fait, je ne le ressens pas comme ça.
29:17Je n'ai pas l'impression d'être…
29:20Si, je suis fier de ce que j'ai fait aujourd'hui,
29:22mais j'ai l'impression de plus admirer d'autres que moi, en tout cas.
29:26– En même temps, ça rentrait dans un débat philosophique,
29:28si vous considériez dans cette caste, entre guillemets,
29:31est-ce que vous auriez encore faim ?
29:34– Ben, la motivation est dure quand même.
29:37Plus t'en as, plus c'est dur.
29:39Je ne sais pas si ça va avoir les deux,
29:43mais la motivation, ça reste dur.
29:45– On se demande, du coup, au travers de cette stat,
29:48et puis d'autres, parce qu'à l'orée,
29:51après ce deuxième titre continental,
29:54il y a une petite décompression, on va dire,
29:56mais vous repartez tambour battant 2020,
29:59avec, je crois, que des finales.
30:02Oui, c'est ça exactement, à l'exception de Dublin,
30:05cette saison, un tournoi où vous n'allez pas sur le podium.
30:10Donc, c'est juste exceptionnel.
30:13Peut-être que le Covid vous a arrêtés, et encore que, en compétition.
30:17Parce que là, on peut parler de ce retour aux sources, peut-être,
30:20avec, du coup, ces entraînements pendant la Covid,
30:25en famille, dans une ancienne salle des fêtes, je crois.
30:28– Oui, c'est ça.
30:29– Dans votre commune.
30:31Donc, le cocon est renoué dans un cadre pas forcément idyllique,
30:36mais ça ne vous a pas spécialement arrêté ?
30:40– Je ne sais plus si j'étais déjà rentré à cette époque ou pas.
30:43Alors, je ne sais plus si je suis rentré septembre.
30:47Ben si, j'étais rentré.
30:49Je suis rentré en septembre, là, avant le Covid.
30:51Donc, j'étais déjà chez moi, dans le cocon.
30:54En fait, cette décision, elle a été discutée longtemps,
30:57mais en accord avec la FED, en accord avec les entraîneurs nationaux.
31:02J'ai décidé, au bout d'un moment, de rentrer pour préparer les Jeux.
31:07Donc, deux ans avant les Jeux.
31:08Quand la qualif des Jeux a commencé, je me suis dit,
31:10ouais, je veux rentrer.
31:13En gros, je veux rentrer pour préparer le truc avec mon père.
31:17Et je me sens mieux chez moi.
31:19J'ai ma maison, j'ai mes trucs.
31:21Je ne me sens pas chez moi, ici.
31:23J'ai envie de rentrer.
31:25Après, c'est un pari compliqué.
31:27Mais je n'ai fait que ça, de toute façon, toute ma carrière.
31:29C'est des paris compliqués.
31:30Parce qu'en soi, si ça se passe bien, on me dira, t'as bien fait.
31:32Si ça se passe mal, on me dira, ouais,
31:34mais t'avais qu'à peut-être pas rentrer chez toi, rester, tu vois.
31:37Ça, il faut l'assumer derrière.
31:39Ouais, il faut l'assumer derrière.
31:40Mais je pense que j'ai besoin de challenge à chaque fois.
31:41Donc, il faut toujours tout assumer.
31:43Et ça s'est eu égard à votre palmarès ?
31:45Ça s'est fait facilement ?
31:46Pas d'entrée.
31:47Première compète, pas de médaille.
31:48Première compète, pas de médaille.
31:50Et ça a commencé déjà à se dire ouais.
31:54Mais à la Fédération, on vous a laissé un petit peu cette carte blanche
31:57où il y a eu beaucoup de discussions ?
31:59Ouais, on me l'a laissé.
32:00Parce que de toute façon, bon, après, en soi, je suis un grand garçon.
32:02Je prends mes décisions.
32:04Mais on en a discuté quand même.
32:06Ça s'est fait en accord.
32:07Eux, ils voyaient aussi le bon là-dedans.
32:09Mais pas que je m'enferme justement dans ce cocon
32:11où je suis trop à l'aise.
32:13Mais ils savent que derrière, j'étais encore moins à l'aise peut-être.
32:17Avec cette petite phrase aussi distillée dans une interview par votre papa
32:21qui dit…
32:22Et en même temps, il se retrouve avec ses deux frères.
32:25S'il arrive à surprendre les deux personnes qui le connaissent le mieux à l'entraînement,
32:30c'est qu'a priori, il ne s'est pas fourvoyé en compétition.
32:33C'est vrai que ce cocon-là, c'est mieux que n'importe quel sparring
32:36de combattre contre les frangins ?
32:38Ouais, parce qu'ils me connaissent par cœur.
32:40Après, il y a des fois où tu as l'impression de tourner en rond
32:42parce que tu te connais par cœur justement.
32:44Et ça devient compliqué.
32:45Donc, tu as l'impression de ne faire que des entraînements pourris
32:47parce que tu n'arrives pas à marquer.
32:49Et c'est dur en fait parce qu'ils te connaissent par cœur.
32:51Comment vous combattez ça, cette monotonie entre guillemets ?
32:54J'essaye des nouvelles choses.
32:56J'essaye vraiment de perfectionner certains trucs, de surprendre encore.
33:01Mais c'est vrai que ça gâche des entraînements des fois
33:03parce que des fois, il n'y a rien qui rentre.
33:05Et tu as l'impression que tu es tout pourri.
33:07Donc, ça fausse le truc.
33:09Après, ce qui est bien, c'est que nous justement, on est aux trois frontières.
33:11Donc, on a pas mal d'étrangers qui viennent s'entraîner au club.
33:14Et donc, nous, en termes de partenaires d'entraînement,
33:17on est très, très bien où on est.
33:19Cette période de Covid dont on a beaucoup parlé sur ce plateau,
33:24évidemment qu'on a tous subi avec le report des JO,
33:29dont on sait que le karaté, évidemment, en fait partie à Tokyo.
33:34Vous la vivez comment, en quelques mots ?
33:36Je ne l'ai absolument pas subie.
33:38Moi, ça a été peut-être l'une de mes meilleures périodes de ma vie.
33:41Je te le jure, parce qu'à ce moment-là,
33:43nous, il faut savoir que pour se qualifier pour les JO,
33:45déjà, c'était les deux premiers du classement mondial.
33:47Enfin, les quatre premiers, sauf que moi, il y avait deux catégories de poids.
33:49Donc, deux.
33:50Deux premiers moins de 60, deux premiers moins de 67.
33:52Autant dire que c'était très, très dur.
33:54Et on combattait tous les mois, voire toutes les deux semaines en grand slam.
33:58C'est énorme.
33:59Alors qu'en temps normal, dans un sport, on fait aller deux, trois dans l'année.
34:03C'est déjà bien.
34:04En plus des championnats d'Europe et des championnats du monde.
34:07Et là, nous, c'était énorme.
34:09Au départ, on était à, je ne sais plus combien, une dizaine de K1 par an.
34:14C'était énorme.
34:15Et donc, le COVID fait que tout le monde est à l'arrêt.
34:18Et ce repos-là, il est le bienvenu aujourd'hui.
34:20Parce qu'on était à, je ne sais plus, trois, quatre mois des JO.
34:23Je ne sais plus exactement c'était quelle période.
34:25C'était ça.
34:28Moi, quand j'ai appris le report des JO, ça a été yes.
34:32Yes, parce que j'ai le temps de souffler, j'ai le temps de me préparer.
34:35De toute façon, je suis qualifié.
34:36J'étais déjà qualifié pour les JO.
34:38Je suis qualifié.
34:39Ça me laisse un an pour…
34:40Après, il y a eu quand même des doutes qui s'installent des fois.
34:42Est-ce que dans un an, je serai en forme ?
34:45Et là, parce que là, je ramenais pas mal de médailles,
34:47est-ce que je serai au top comme là ?
34:49Il y a ce doute-là.
34:50Mais franchement, moi, ça a été un gros, gros soulagement.
34:53Ce doute, d'ailleurs, il m'interroge parce qu'il est permanent.
34:58Vous avez l'habitude, et malgré ce palmarès,
35:01on le voit aux abords de Tokyo qui est déjà bien étoffé.
35:04Vous avez l'habitude de dire,
35:05vous m'interrogez une journée ou une semaine avant une compétition,
35:08je vous dirais que je ne le sens pas.
35:09Oui, tout le temps.
35:10Mais après, je pense que ça fait partie de la performance,
35:13la remise en question aussi.
35:14Après, c'est vrai que je suis très, très dur avec moi-même.
35:17Des fois, trop.
35:18Et c'est ce qui fait qu'il y a des doutes qui s'installent
35:20parce que je suis trop dur.
35:21Mais je pense que c'est ce qui m'a permis d'aller loin
35:25parce que je ne me suis jamais reposé sur des victoires
35:28où je me suis toujours remis en question.
35:30Il y a plein de trucs que j'ai gagnés
35:31où cette compétition-là, elle ne m'a pas forcément plu.
35:34Et je pense que c'est ce qui m'a fait aller de l'avant
35:37parce que j'essaye toujours de chercher un peu plus.
35:39Il y a une remise en cause, on l'a compris.
35:42Et puis, dans la manière d'appréhender Tokyo,
35:44il y a quelque chose que tous les combattants subissent,
35:47c'est qu'on apprend et on le sait avant même d'aller à Tokyo,
35:51c'est un one-shot.
35:52Le karaté ne sera pas au jeu à Paris, puis à Los Angeles.
35:59C'est donc une pression supplémentaire, oserais-je ?
36:02C'est-à-dire que c'est une fenêtre de tir,
36:05une fenêtre peut-être, malgré votre jeune âge,
36:08qui ne se représentera pas.
36:11Comment ça, dans la tête,
36:13même quand on est numéro un de sa katé,
36:17on l'appréhende tout simplement ?
36:19Je suis très curieux.
36:21Non, c'est vrai.
36:23Déjà, de base, avec le karaté qui entre au JO,
36:26il y avait pas mal de nouveaux arrivants.
36:29Exactement.
36:30Et en plus de ça, même en termes de médias,
36:33beaucoup plus d'attirance pour le karaté,
36:36parce que première entrée au jeu,
36:37donc beaucoup plus de pression en plus.
36:39Derrière, c'est nos premiers et nos derniers.
36:42Donc, double pression.
36:46Et la troisième, c'est qu'à la base,
36:48je suis le seul Français qualifié, donc triple.
36:50Et j'ai essayé de me détacher de tout ça à la fin,
36:53parce que je ne suis pas de nature à me stresser
36:55avant les compétitions,
36:56mais celle-là, elle fait partie de celle
36:58où la pression a été quand même assez dure.
37:00Même si, pourtant, je suis très détaché de tout ça,
37:03ça a eu une telle ampleur,
37:07surtout moi en plus, dans ma ville et tout,
37:10que j'avais à cœur d'aller la chercher, celle-là.
37:14Vous allez la chercher.
37:16On ne va pas faire la surprise,
37:19puisque vous êtes venu avec votre médaille d'or.
37:22C'est un tournoi qui dit beaucoup de pression
37:25et qui dit aussi aujourd'hui
37:28une absence de certains souvenirs.
37:30Ça dit d'une forme de bulle qui était la vôtre.
37:34On aura l'occasion d'en parler.
37:36Il y a cette première partie du braquette, du tableau,
37:40qui vous amène, après les poules,
37:42à un retour au village olympique.
37:44Avant les demi, je ne sais pas si vous vous en souvenez,
37:47vous quittez le Budokan nippone.
37:48C'est un truc qui n'arrive jamais.
37:50Vous allez demander à Teddy Riner, par exemple,
37:52jamais sur ses compètes d'un jour,
37:54il va quitter cette ambiance, cette symbiose.
37:56C'est justement pour faire autre chose.
37:58Personne ne l'a fait de toute façon.
37:59Oui, j'imagine.
38:00Déjà, on avait 45 minutes de route du village à la salle.
38:03Vous avez quatre heures entre les deux phases de compète.
38:06Pourquoi ce choix ? Vous vous rappelez ?
38:08Oui, je me rappelle.
38:09Comme c'était hier.
38:10Parce que j'ai eu besoin de rentrer.
38:12Au final, c'est un truc qui est resté.
38:14On est un peu sur le même format,
38:15sur les grands slams actuels, sur les kawans.
38:18Souvent, si l'hôtel n'est pas loin, je rentre.
38:21Entre les éliminatoires et les phases finales.
38:23Mais oui, au jeu,
38:25parce que pas satisfait de ma matinée.
38:28Même si, en soi, j'avais fait une bonne compète quand même.
38:30Trop crispé pour moi.
38:32Et en fait, ça m'a énervé.
38:35Et j'avais besoin de couper et de changer d'ambiance.
38:38En rentrant au village, pour moi,
38:40je rentrais au village,
38:41c'est comme si cette journée-là allait être finie.
38:43Même si j'y étais peu.
38:44Je me suis dit, je vais me reposer.
38:45Mais rien du tout.
38:46Au final, j'ai juste appelé mes parents.
38:48J'ai été manger rapide.
38:50Et après, j'ai appelé mes parents.
38:51Au final, je suis resté une heure, une heure et demie sur place.
38:54Retour au Budokan.
38:58Et là, deuxième journée.
39:01En fait.
39:02J'avais l'envie de couper et d'effacer cette journée-là.
39:05Et on repart sur une deuxième journée.
39:06Rien à voir.
39:07Surtout que j'avais ma finale en demi.
39:11Ma finale en demi.
39:13Sans dénigrer, bien sûr, ma finale.
39:15Mais c'est juste qu'on était les deux favoris.
39:17Numéro 1 des moins de 67.
39:18Numéro 1 des moins de 60.
39:20Je fais une petite erreur dans mes poules.
39:22Qui fait que je le prends en demi au lieu de le prendre en finale.
39:25Exactement.
39:26Et vous nous racontez cette demi-finale ?
39:28Elle démarre mal.
39:30Parce que je suis mené.
39:31Mais en fait, ma force, je pense,
39:32qui a fait que je reviens et que je gagne.
39:34Et que je gagne correctement, en plus.
39:37C'est que tout le monde me voyait perdant, justement.
39:39Après cette matinée.
39:40Parce que lui, il a fait une matinée de feu.
39:42Tout le monde me voyait perdant, en soi.
39:44Et je pense que là, on en revient encore à l'orgueil et la fierté.
39:47Je pense que c'est ça qui fait que ça me pique au vif.
39:54Et que je vais la chercher.
39:55Même si je prends deux premiers points d'entrée où je me fais surprendre.
39:58Mais après, derrière, j'arrive à revenir.
40:00Je me souviens encore de gens qui sont venus me féliciter.
40:02Parce que j'étais en finale des Jeux.
40:03Et que je lui ai dit, garde tes félicitations, j'y crois pas.
40:06Parce que tu y croyais pas non plus.
40:08En plus, vous êtes resté sous cette pression pour la finale.
40:11Bien joué.
40:12Bien joué.
40:13On voit le processus qui est le vôtre pour garder cette pression-là.
40:16Et vous mettre dans une position qui vous fait conserver votre orgueil
40:21pour cette finale.
40:22Où, évidemment, face au Turc Samdan.
40:24Eray Samdan.
40:25C'est ça.
40:26Et vous allez remporter relativement aisément.
40:30C'est facile, depuis mon bureau, de dire ça à 5-0 dans ce combat.
40:35C'est un combat de deux combattants de la même génération.
40:39Je crois qu'il a votre âge, le Turc.
40:42C'est plutôt bien.
40:43Il a fait énormément de podiums chez les jeunes aussi.
40:45C'est ça.
40:46Et c'est votre Oura Fétiche, n'est-ce pas ?
40:47Qui sort à la fin.
40:48Après, on ne peut pas dire aisément parce que c'est une finale des Jeux.
40:51Et on ne peut pas dire aisément parce que ça a été tendu.
40:53Et en soi, le score ne reflète pas le combat.
40:55Parce que je marque à 2 secondes de la fin les derniers 3 points.
40:57Donc, en soi, il y avait 2-0 tout le long.
40:59Ça va.
41:00Mais le score ne reflète pas forcément le combat.
41:02Donc, aisément, je ne dirais pas aisément.
41:04Mais on finit sur ce Hürra Mawashi qui sort une nouvelle fois.
41:07Exactement.
41:08Comme un symbole.
41:09C'est ça.
41:10Vous êtes donc à jamais le premier champion olympique de karaté.
41:15Oui.
41:16C'est beau.
41:17Très beau.
41:18Malheureusement, je suis le dernier pour l'instant.
41:20Et ça, c'est moche.
41:24L'émotion, elle est encore là ?
41:26L'émotion, elle est là.
41:27Ou c'est juste le sentiment de devoir accompli tellement on vous en a parlé,
41:30tellement vous l'avez réfléchi, tellement vous l'avez voulu ?
41:33En fait, je pense que l'émotion, elle sera là le jour où j'ai arrêté
41:36et que j'ai pu tout ça, en fait.
41:38Pas directement après.
41:39Je pense que, je ne sais pas, peut-être dans dix ans,
41:42quand je me retournerai et que je regarderai tout ça,
41:44je me dirai en fait, ouais.
41:45Parce que là, aujourd'hui, je ne réalise pas tout ce que j'ai fait.
41:47Je ne réalise rien même.
41:48Et aujourd'hui, je vais en compète pour gagner.
41:50Si ça gagne, c'est beau.
41:51Si ça ne gagne pas, tant pis en soi.
41:52C'est plus ça.
41:53Et donc, je ne me rends pas du tout compte.
41:55Mais il y en a qui me disent, mais t'es fou, tu ne te rends pas compte.
41:58Et aujourd'hui, non.
41:59Parce qu'aujourd'hui, j'ai le plus gros palmarès de tous les temps français
42:03et je ne m'en rends pas compte du tout.
42:05Pour moi, ça n'a rien changé.
42:07Ça n'a rien changé.
42:08Donc, je ne m'en rends pas compte.
42:10On verra plus tard.
42:11Mais j'ai un peu d'émotion.
42:12C'est quand je regarde le film qu'on a fait,
42:14qui retrace un peu toute cette préparation des Jeux.
42:16Et les Jeux, ça, ça me touche un petit peu des fois.
42:19C'est vrai que ça fait longtemps que je ne l'ai pas regardé.
42:21Mais celui-là, il me… un petit peu.
42:23Le podium marseillaise, il paraît que, pour le coup,
42:25vous ne vous souvenez pas de ce moment-là.
42:26Pas trop, non.
42:27Même pas moi.
42:28C'est même pas pas trop.
42:29J'ai peu de souvenirs de la compète du jour J, en fait.
42:31J'ai peu de souvenirs.
42:34On ne va pas revenir ensemble sur cette absence du karaté aux JO à Paris
42:40ou à Los Angeles, parce que vous avez été beaucoup sollicités sur ce sujet.
42:44C'est normal, en tant qu'ambassadeur de votre discipline.
42:46En revanche, j'ai encore l'envie de s'intéresser aux champions que vous êtes
42:49et à la personne, surtout, que vous êtes, Steven.
42:52Comment rebondir ?
42:53Vous avez, à ce moment-là, donc, tout gagné.
42:55Vous savez que les lendemains, il va falloir se reconstruire, se réinventer.
42:59J'imagine qu'en plus, les partenaires se bousculent moins
43:02que quand on a les JO quatre ans plus tard qui peuvent être un nouveau tremplin.
43:06Comment vous rebondissez après ce sacre,
43:10qui est une énorme décharge d'adrénaline, mais où après ?
43:13What's next ?
43:15Derrière, je fais champion du monde trois mois après.
43:17Je sais.
43:18Et ça, ça a été dur, parce que quasiment sans entraînement,
43:21parce que tout le monde connaît l'après-jeu,
43:23surtout quand tu fais champion olympique.
43:25Et c'est la sur-sollicitation.
43:27Donc, je ne suis quasiment pas chez moi.
43:30Et je n'arrête pas.
43:31Je n'arrête pas.
43:32Donc, champion du monde derrière à Dubaï.
43:36C'est peut-être l'une des compétitions où je me suis le mieux senti.
43:39En tout cas, c'est le champion du monde où je me suis le mieux senti.
43:42Mais je pense parce que, en fait, dans ma tête,
43:44je m'autorisais à passer à côté, celle-ci.
43:48Oui, probablement Pavlov en finale, c'est ça ?
43:50Oui.
43:518-0, justement.
43:52Oui, très beau combat.
43:53Mais tu vois, ça, c'est sûr, c'est ma plus belle finale, par exemple.
43:56Alors que j'y vais bien moins préparé que tous les autres.
43:59Moi, je n'avais pas perdu toute la prépa des Jeux.
44:01Mais en soi, les trois mois avant les Jeux,
44:04les trois mois avant les Mondes, ils sont importants.
44:06Et je n'y suis pas.
44:10Donc, en fait, je pense que je passe une super compétition
44:13parce que je m'autorise le droit de passer à côté
44:16parce que dans ma tête, je ne suis pas prêt.
44:18Je ne suis pas entraîné.
44:19Enfin, je ne suis pas entraîné.
44:20Et au final, ça se passe bien.
44:22Mais sans joie, par contre, à la fin.
44:24Joie parce que je gagne.
44:25Mais plus soulagement parce que je n'ai pas un peu froissé
44:31ce titre de champion olympique d'il y a trois mois, déjà.
44:33Et en plus, je me souviens encore, Teddy qui me dit,
44:36tu sais, il y a énormément de gens qui, après les Jeux,
44:38ils foirent la compétition qui suit
44:40parce que le nuage et le fait de redressendre
44:44et le fait de combattre trois mois après sur la championnat du monde,
44:47c'était un gros pari comme.
44:49Encore une phrase qui vous a piqué, qui vous a marqué.
44:51Oui, je me suis dit.
44:52Faire mentir ça.
44:53Oui, je me suis dit, c'est vrai.
44:54Parce que tu regardes, par exemple, rien que le volley,
44:55ils venaient de faire champion olympique.
44:56Une semaine après ou deux, ils perdent, je crois, c'était l'Euro.
44:59Mais tout le monde leur pardonne parce qu'ils venaient de faire
45:01la plus belle médaille de leur vie.
45:03Donc forcément.
45:04Et oui, j'étais heureux de ne pas froisser cette médaille
45:09de trois mois avant, même si je pense que ça n'aurait rien changé.
45:12Et heureux parce que là, je me dis,
45:15je vais pouvoir souffler vraiment à ce moment-là.
45:18Parce que là, psychologiquement, c'est compliqué
45:20parce que les Jeux, ça m'a bouffé.
45:23Et derrière, j'enchaîne.
45:25Et là, c'est plus, on arrive période de Noël et tout, quasiment.
45:28On est en novembre.
45:30Donc c'est plus là, je vais souffler.
45:32Il n'y a pas de compète qui arrive.
45:34Repos.
45:35Combien de temps ?
45:36Je ne sais pas si on peut parler d'un burnout à l'échelle d'un salarié.
45:39Ce serait peut-être malvenu.
45:40Mais voilà, vous soufflez la pause.
45:43Franchement, à deux doigts de l'overdose quand même,
45:45à ce moment-là, après les mondes.
45:48Parce que j'avais qu'une envie, c'était un peu de me poser.
45:53Mais sinon, on est en repos.
45:55Repos à un bon moment parce que je ne me souviens plus
45:57quand est-ce que je recombats derrière.
45:59Mais je crois que je recombats au Portugal,
46:02juste avant les Europes, il me semble.
46:05Avec ces années aussi impaires,
46:08qui sont hyper importantes dans vos calendriers,
46:12avec 2021 et Tokyo, puis les mondes, et puis 2023.
46:17Cette année qui a été inclue, lui aussi, très élaborée.
46:22Troisième couronne continentale à Guadalajara,
46:24comme en 2019, vous nous l'avez dit, l'Espagne vous va bien au teint.
46:28Et surtout, il y a quelques semaines, fin octobre,
46:31à Budapest, un nouveau titre mondial.
46:34Le troisième, et surtout le troisième consécutif inédit.
46:38Avec, évidemment, côté tricolore, vous êtes là encore
46:41l'un des premiers à le réaliser.
46:45Quel record vous n'avez pas à l'échelle hexagonale,
46:47ça c'est autre chose.
46:49Et ce tournoi qui était diffusé sur nos antennes,
46:51vous nous l'avez confié, il a été difficile.
46:54Le plus dur, je pense.
46:56Une pression inédite, mais elle était faite de quelle forme,
47:00celle-là, quand on a tout gagné ?
47:03Justement.
47:04En fait, c'est encore plus dur quand on a tout gagné.
47:07Parce qu'avant, je combattais sans pression, sans rien.
47:10Autant, là, j'ai l'impression de toujours devoir prouver.
47:14Le plus dur, c'est de recommencer.
47:17Une pression monstre, je ne sais pas pourquoi.
47:20Je ne saurais pas dire, peut-être le troisième titre d'affilée,
47:23ou peut-être les doutes, est-ce que je suis encore dedans ?
47:26Parce qu'en fait, dans ma tête, il y a toujours une série,
47:29il faut qu'elle s'arrête.
47:30Est-ce que ce n'est pas cette série-là,
47:32ce n'est pas aujourd'hui qu'elle va s'arrêter ?
47:33Énormément de pression pour ça.
47:35En fait, énormément attendu,
47:37énormément attendu que ce soit sur le tapis et en dehors.
47:40Donc, oui, compliqué.
47:42Très, très compliqué.
47:44Compliqué, aussi, cette finale qu'on a vue tous ensemble.
47:48Vous faites très peur à quelques secondes de la fin face à Dulovic.
47:51Oui, parce que je fais une petite erreur à la fin.
47:53Mais en soi, je n'ai pas trouvé que ça a été une finale très, très compliquée.
47:55Elle était hyper stressante pour nous, téléspectateurs !
47:57Stressante ?
47:58Moi, j'ai trouvé le premier tour beaucoup plus stressant.
48:00J'ai failli sortir au premier tour.
48:02Donc, en vrai, cette finale, oui,
48:04parce que je fais une petite erreur à la fin.
48:07Sinon, en soi, le combat,
48:11je ne l'ai pas trouvé.
48:12Je pense que c'est parce que c'était une finale
48:14et que j'avais la pression grave.
48:16Mais je pense que dans les tours, ça aurait été un combat différent.
48:18Écoutez, on va regarder cette séquence
48:20avec Arnaud Romera et Lolita Dona.
48:22C'est la fin de ce combat.
48:24Vous menez 5-3, il reste quelques secondes.
48:26Je vous ferai quand même réagir.
48:27Pas de souci.
48:29Il ne faut pas faire de fautes, pas de bêtises.
48:31Steven D'Acosta a deux secondes.
48:321-0.
48:33Et c'est terminé !
48:34Steven D'Acosta !
48:35D'Acosta remporte son troisième titre
48:37de champion du monde d'affilée.
48:39Aucun karatéka français n'a réussi cet exploit
48:41à 26 ans.
48:42Steven D'Acosta est trois fois champion d'Europe,
48:45trois fois champion du monde,
48:47champion olympique.
48:48Il est une légende du karaté mondial.
48:50Il est une légende du sport français.
48:52Et l'histoire n'est pas finie.
48:55Alors là, qu'est-ce qu'il se passe ?
48:58Trois points ?
48:59Oh là, mais ce n'est pas possible !
49:01Mais c'est quoi ça ?
49:02Mais non !
49:03C'est la dernière seconde.
49:04Trois points.
49:05Ils sont apparus où ces trois points ?
49:06Mais ce n'est pas trois points qu'il y a eu,
49:07c'est en Aotsuki.
49:08Alors ça, on va voir ça.
49:09Attends, je ne comprends absolument pas.
49:10On ralentit.
49:11On était à zéro.
49:13Mais sur quoi il a eu trois points ?
49:14Le chrono était terminé.
49:15C'est sur ça.
49:16C'est sur ça.
49:17Non, mais là, on est à zéro.
49:18Ils sont déjà à zéro, là.
49:20Non, non.
49:21Il y a les centièmes.
49:22Les centièmes.
49:23Et là, il fait quoi ?
49:24Et là, il contre.
49:25Donc, c'est trois points, en fait.
49:27Mais ce n'est pas possible.
49:28Un dixième de seconde.
49:29Ce n'est pas possible.
49:31Ah non, ah non.
49:33Non, ce n'est pas accordé.
49:35Ce n'est pas accordé.
49:36Ouf, on respire.
49:37C'était dur.
49:38C'était chaud, là.
49:41Oh, la frayeur.
49:43Steven Da Costa remporte bien son troisième titre de champion du monde.
49:47On a eu très, très peur pour lui, lui aussi.
49:49Moi, je suis comme Arnaud Romera.
49:51Je suis soulagé.
49:52Mais vous aviez l'air assez sûr de vous.
49:55J'étais sûr que c'était après le zéro.
49:56Mais tu sais, après, c'est peut-être moche à dire,
49:59mais aujourd'hui, mes combats, ils sont de plus en plus durs.
50:02Parce que malheureusement, plus tu gagnes, plus on a envie que tu perdes.
50:06Donc, il y a des erreurs que je paye deux fois, des fois.
50:09Pas forcément là.
50:10Mais c'est ça qui m'a fait plus peur qu'autre chose.
50:12Au niveau des juges, vous voulez dire ?
50:13Oui, parce que déjà, en soi, quand tu regardes l'action,
50:16moi, je savais que c'était après le zéro.
50:17Mais si tu la regardes bien, bien, bien, la technique, elle est à côté, déjà.
50:22Ce n'est pas très beau.
50:23On le voit bien quand ils mettent le ralenti pour regarder le chrono.
50:26Bon, voilà.
50:27Et puis, moi, je paye d'autres points que je mets.
50:29Tu vois, par exemple, là, à un moment donné, là, je marque.
50:32Ils vont donner bleu sur cette action-là même qui passe, là.
50:34Et ils donnent bleu alors que je suis deux heures avant.
50:36Je suis obligé de demander le carton pour marquer, moi.
50:38Et sur pas mal de choses, c'est un peu sévère.
50:41Mais après, je le sais.
50:43C'est comme ça.
50:44Ça fait partie du jeu.
50:45Mais oui, c'est une finale qui a failli virer au cauchemar,
50:49mais qui finit bien et en soit moins compliqué que ce qu'elle en a l'air.
50:53Très bien.
50:54Et est-ce que ça a été, du coup, le salto le plus enragé que vous ayez fait,
50:58le plus fluide derrière ou pas ?
51:00Oui, mais j'ai eu du mal à redescendre quand même
51:02parce que j'ai eu encore la pression qui reste à ce moment-là
51:07parce que ça n'a pas été une finale explosive.
51:09Donc, forcément, ce n'est pas pareil.
51:13Et aujourd'hui, là, par contre, celui-là, je me dis
51:16il a été très, très dur.
51:18Psychologiquement, il m'a fait mal.
51:19Physiquement, il m'a fait mal.
51:20Et aujourd'hui, j'ai du mal à sortir intact d'une compète.
51:23J'ai toujours des bobos partout et plus ou moins grave des fois.
51:27Et enfin, Dieu merci, j'ai eu de la chance jusqu'à aujourd'hui.
51:30Mais là, c'est le moment de prendre du vrai repos
51:35pour remettre le corps d'aplomb et la tête surtout.
51:40Et avant de parler de la tête,
51:43même les bobos ne vous ont pas fait arrêter les saltos.
51:45C'est quoi cette signature ?
51:46Ça vient d'où et quand ?
51:47Vous êtes gymnaste aussi ?
51:48Je crois que je prends ça de mon grand frère qui l'avait déjà fait aussi.
51:51Après, la petite passion, j'ai voulu faire de la gym.
51:54Moi, j'adore la gym.
51:55Mais après, voilà, c'est ma signature.
51:57Et ça a toujours été comme ça, en fait, depuis jeune.
52:00Donc, c'est toujours resté.
52:01Très bien.
52:02On a une reconversion potentielle.
52:04Mais que dit la tête, justement, alors, dans cette période
52:07dont vous avez parlé, où il y avait besoin de la rafraîchir ?
52:10Vous êtes encore dans cette période-là, un mois après ?
52:14Là, j'ai coupé karaté.
52:17Je n'ai toujours même pas repris encore pour l'instant l'entraînement.
52:20Et il y avait une grosse envie de couper parce que ça a été très, très dur.
52:25Et pas forcément sur le tapis.
52:28Mais psychologiquement, ça s'est vu au premier tour.
52:31J'ai failli perdre au premier tour.
52:33Ça a failli virer au cauchemar dès le premier tour.
52:35Et je me sauve avec un Ura Mawashi, justement.
52:37Par contre, derrière, j'avais un beau tableau.
52:39Et derrière, ça a déroulé quand même.
52:42C'est pour ça que je vais au bout.
52:44Mais ça a laissé des traces.
52:46Et là, j'avais besoin de couper.
52:48Est-ce que vous savez aujourd'hui toujours
52:52ce qui vous anime le plus dans ce sport ?
52:55Entre le gant, c'est-à-dire la base, la sensation, le combat, ou les médailles.
53:00Qu'est-ce qui vous amène à poursuivre, si vous avez envie de poursuivre ?
53:06La fierté.
53:07Parce que je sais que tout le monde attend que je perde.
53:10Pas tout le monde, c'est un grand mot.
53:12Je crois que la France est contente de vous avoir rencontré.
53:15Oui, bien sûr.
53:16Il y en a qui attendent que je perde.
53:19Pas forcément par joie que je perde.
53:22Mais c'est comme ça, quand quelqu'un gagne,
53:24tu attends toujours quand on a défaite.
53:27Et c'est souvent celle qui fait le plus de bruit, malheureusement.
53:30Je pense que c'est ça qui me fait rester en haut.
53:33Mais c'est ça qui me fait beaucoup de mal.
53:35Parce que j'ai l'impression de ne pas me laisser le droit à l'erreur.
53:39C'est peut-être ce qui a fait qu'aujourd'hui, je vais les chercher.
53:42Mais c'est dur.
53:43Ça laisse des traces psychologiquement, souvent.
53:45C'est dur et je ne sais pas ce qui m'anime aujourd'hui.
53:48Je pense que c'est ça.
53:49L'envie de ne pas décevoir ou l'envie de ne pas me décevoir.
53:52Surtout moi, en premier.
53:53De toujours rester là-haut et de toujours prouver.
53:58Vous allez poursuivre l'aventure ?
53:59J'espère.
54:00Pour l'instant, je n'ai pas acté la prochaine compétition.
54:02Mais pour l'instant, je suis qualifié pour les championnats du monde 2025.
54:07Parce que si elle se fera au point, ça change.
54:09Un peu comme les Jeux.
54:10Et celle-là, je suis qualifié d'office.
54:12Donc, c'est dans deux ans.
54:13Et pour l'instant, le planning n'est pas fait.
54:16Très bien.
54:17Donc, c'est work in progress autour de ça.
54:18Oui.
54:19Quand la tête sera prête.
54:20Là, je profite un peu de moi et de tout ce que je ne peux pas faire
54:24quand je prépare des compétitions.
54:26Et donc, aujourd'hui, après, on verra bien.
54:27C'est quoi ?
54:28Les hobbies ?
54:29Il y en a ?
54:30Non, pas forcément.
54:31Les hobbies, c'est plus les voyages.
54:34Mais après, c'est plus profiter de vie de famille.
54:37Les moments sans diète.
54:40Déjà, ça fait partie des gros trucs.
54:44Maman fait des bons petits plats ?
54:45Ou papa ?
54:46Oui, ma femme aussi.
54:47Ah, très bien.
54:49Non, c'est plus le moment de ne pas se restreindre de tout.
54:56Et de ne pas devoir se faire mal à l'entraînement.
54:58Parce qu'on pense au jour J.
55:00Mais en amont, il y a énormément de choses qui sont dures aussi physiquement.
55:05Et là, profiter un peu de ça, en tout cas, pour l'instant.
55:08On vous laisse profiter un petit peu de ce lâcher prise, Steven.
55:11Mais on ne vous lâchera pas sans un petit quiz.
55:14Ça ne dure rarement longtemps.
55:15Très bien.
55:16Ça dure très peu de temps, d'ailleurs.
55:18Parce que c'est tout de suite le quiz.
55:19Et avec votre orgueil, vous allez vouloir avoir tout bon.
55:22Allez, on va essayer.
55:24Le quiz du club, avec peut-être une petite surprise à la clé,
55:28si vous me faites un grand chlème de bonnes réponses.
55:31Trois questions.
55:32Non, non, ce n'est pas peut-être.
55:33Si tu veux que je fasse un grand chlème, c'est soit il y a surprise, soit il n'y a pas surprise.
55:36Ah, mais s'il y a grand chlème, il y a surprise.
55:38S'il n'y a pas grand chlème, la surprise reste pour moi.
55:40Voilà, c'est aussi simple que ça.
55:41Et moi, il me faut que je sache c'est quoi la surprise.
55:43Ah, ben non, ce n'est pas une surprise.
55:44Ah, merde.
55:45Non, non, Steven.
55:46Je ne suis pas trop surpris.
55:47Ce ne sont pas vos règles.
55:48Je n'aime pas trop ça.
55:53À quand remontre votre dernière défaite en finale d'une compétition ?
55:58Si vous ne pouvez pas me donner le jour exact, vous me donnez l'année et le lieu.
56:01Je crois qu'on en a parlé précédemment dans cette émission.
56:03Rotterdam 2016, dernière finale que j'ai perdue.
56:0619 mars 2016, un point pour vous.
56:08100%.
56:09Pas dernière compète que j'ai perdue, dernière finale.
56:11Dernière finale.
56:12Attention.
56:13Oui, oui.
56:14Non, mais c'était précis.
56:15C'était dans la question.
56:16Vous êtes numéro un au classement mondial de votre catégorie, n'est-ce pas ?
56:18Oui.
56:19Les moins de 67 kilos, catégorie hyper mondialisée, n'est-ce pas ?
56:23Neuf nationalités différentes sont représentées dans le top 10.
56:26Est-ce que vous pouvez me citer le pays qui possède deux combattants dans le top 10 ?
56:31De ma catégorie ?
56:32Oui, de votre catégorie.
56:34Catégorie hyper dense, donc je vous le dis.
56:36Neuf pays différents représentés.
56:40Ils sont cinquième et sixième mondiaux, les deux combattants du même pays qui figurent dans ce classement du top 10.
56:49Nation plutôt historique de la discipline.
56:53Je vais me tromper.
56:54Oh, ah non !
56:55J'ai deux choix ou pas ?
56:58J'ai un joker ?
57:01Parce qu'en fait, je ne regarde pas les dernières compétitions.
57:03Ces derniers temps, je n'ai pas fait les Kawans.
57:05Il y avait Dublin, mais avant ça, mon dernier Kawan, il remonte à un moment.
57:10Je ne sais même plus.
57:11C'est le Ker, janvier.
57:12Et je n'ai pas fait toute la saison, donc je ne sais pas.
57:14Je t'aurais dit…
57:19Je t'aurais dit Jordanie.
57:21Non, Jordanie, il y a un numéro de mondial jordanien, mais c'est le Japon.
57:25Kozaki et Nakano.
57:26Zak, je suis un ouf.
57:27Ben oui.
57:28Et tu vois, je ne pensais même pas à eux après, en deuxième position.
57:31Je préviens le directeur de la chaîne, on a fait des économies avec.
57:35Je rigole, évidemment.
57:36Après moi, tu as vu, moi, les questions.
57:37Je t'ai déjà dit, tout ce qui est les chiffres, ça ne sert à rien.
57:41Il ne faut pas me poser la question.
57:42Même avant les Jeux, je ne fais pas les classements.
57:44Je n'aurais pas pu te dire que j'étais combien.
57:45Troisième et dernière question.
57:46Pour l'honneur, l'orgueil.
57:47S'il vous plaît.
57:48Vous êtes ambassadeur de Mont-Saint-Martin, votre ville de toujours en Meurthe-et-Moselle.
57:51Les habitants s'appellent les…
57:52Mont-Saint-Martinois.
57:53Ce n'était pas la question, mais ce n'est pas grave.
57:55Merci quand même.
57:56La question.
57:57Savez-vous combien d'habitants résident dans la commune ?
57:592 000, 9 000, 20 000 ?
58:019 000.
58:02Ça, c'est bon.
58:03Voilà.
58:04Bon.
58:05Allez.
58:06Ce n'est pas grave.
58:07Je fouille quand même sous mon bureau.
58:09Ah !
58:11Voilà.
58:12Tu suis l'actualité.
58:13Ce petit cadre-là.
58:14Voilà.
58:15Est-ce que Steven, vous pouvez nous dire ce cadre doré ?
58:21C'est plutôt important.
58:23Ce qu'il renferme.
58:25Et surtout, pour la petite anecdote de quoi il retourne.
58:29Il remonte à un tweet de la FED qui met mes trois titres en cadre, comme ça.
58:33Mes trois titres mondiaux.
58:34Et qui dit, bientôt, on n'a plus de place.
58:36Mais ils ont oublié le titre.
58:37Celui-ci.
58:38Eh oui.
58:39Voilà.
58:40Et donc, t'es bon, t'es bon.
58:41Merci beaucoup.
58:42Voilà.
58:43On a cet échange.
58:44C'est gentil.
58:45Et comme le club est aussi, évidemment, Esport en France, la chaîne des fédérations du
58:49mouvement olympique, on fait la passe décisive.
58:52Et on vous le remet sur ce plateau.
58:56Steven, ça a été un moment superbe de passer avec vous.
58:59On a pris beaucoup de plaisir à mieux vous découvrir, à connaître le champion et l'homme.
59:04Merci beaucoup.
59:05C'était un plaisir partagé.
59:06Merci.
59:07Merci d'être venu sur notre plateau.
59:09On suivra la reprise, évidemment, avec nos équipes.
59:12Je pense que vous avez pu participer à quasiment tous nos modules, tous nos formats.
59:16Tellement vous nous avez régalé la planète sport et la France du sport.
59:21Et on vous retrouve très bientôt en compétition.
59:24À bientôt.
59:25On l'espère.
59:26Steven D'Acosta était avec nous.
59:28Et nous, on se retrouve dans une quinzaine de jours pour un nouvel opus du club.
59:32D'ici là, portez-vous bien.
59:33Merci.
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