Dans ce nouveau numéro du Club, Maxime Gras vous fait découvrir le Flag Football, discipline dérivée du football américain. Souvent considéré comme un sport d'apprentissage avant le foot US, le Flag poursuit sa croissance avec pour la première fois une participation aux Jeux Mondiaux 2022, cet été à Birmingham (Alabama, USA). Avec comme objectif : une présence olympique lors des JO de 2028 à Los Angeles.
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SportTranscription
00:00Générique
00:11Bonjour à toutes et à tous, ravi de vous retrouver.
00:14Le club vous ouvre ses portes, le show des fédérations du mouvement olympique.
00:19Une émission qui a l'ambition, oui, de vous faire découvrir toutes les disciplines,
00:23toutes les compétitions et ce depuis 4 saisons.
00:27Aujourd'hui, on va évoquer une discipline riche, évidemment, à la fois en suspense
00:33et surtout avec plein de capacités à être spectaculaires,
00:38spectacularométrie, on va le dire ainsi,
00:41cette discipline qui est issue du football américain.
00:45On va parler du flag football aujourd'hui dans le club
00:49avec autour de ce plateau des membres imminents
00:52de la fédération française de football américain
00:55qui ont fait le déplacement.
00:56Alima Youssouf, on vous remercie Alima, joueuse de l'équipe de France,
01:00d'être avec nous aujourd'hui. Comment ça va ?
01:03Ça va très bien, merci pour l'invitation.
01:06Je vous en prie, nous vous en prions.
01:09C'est vous qui avez fait le déplacement jusqu'à nos studios
01:13qui voient aussi la présence aujourd'hui de Richard Mézières.
01:17Bonjour Richard.
01:18Bonjour Maxime.
01:19Et son sourire de champion de France de flag, c'est tout frais
01:23surtout de président de la commission flag auprès de la fédération.
01:27Le flag, vous l'incarnez quelque part maintenant depuis 18 mois, n'est-ce pas ?
01:32C'est exactement ça.
01:33J'essaie de représenter au mieux la discipline
01:36et de faire en sorte qu'on puisse la développer au mieux
01:38pour les prochaines générations et pour les nouvelles échéances
01:41qui arrivent également 2024 ou 2028 également.
01:45Vous avez vu comment il assume un petit peu ce statut,
01:47Richard, avec des compétitions en pagaille.
01:51On commence déjà à en parler sur ce plateau,
01:53on va donc développer évidemment ce qui est une discipline
01:57en voie de démocratisation, le flag football,
02:01qu'est-ce à quoi ?
02:02On en parle tout de suite dans la première partie de cette émission.
02:10Dérivé du football américain, on en a parlé tout à l'heure,
02:13découvert aux alentours des années 20,
02:16enfin découvert, on ne parle pas d'une pierre précieuse,
02:19en tout cas initiée aux alentours des années 20 aux Etats-Unis.
02:23Si on vulgarise, on pourra peut-être parler d'une version soft
02:26du foot américain avec des flags à la ceinture.
02:31Le reste, c'est vous, Richard, qui nous l'expliquez.
02:34À quoi consiste le flag football ?
02:37Comme tu l'as dit, Maxime, c'est une version soft,
02:40donc une version sans contact.
02:42On possède uniquement une ceinture avec deux drapeaux,
02:45donc flag de chaque côté de la taille.
02:47Ce qui permet d'arrêter la progression de l'adversaire.
02:50Au football américain, on a quatre tentatives à chaque fois
02:53pour avancer de 10 yards en 10 yards.
02:55Les plaquages sont la manière d'arrêter l'adversaire,
02:57tandis qu'au flag, on a quatre tentatives,
02:59donc c'est sur un terrain plus petit.
03:01Quatre tentatives pour aller jusqu'à la moitié de terrain,
03:03quatre tentatives ensuite pour marquer.
03:05La manière d'arrêter l'adversaire, c'est en retirant un de ces flags uniquement.
03:09Donc là, le jeu s'arrête à ce moment-là.
03:11Sinon, c'est quand même un jeu à l'ima de gagne-terrain
03:14avec l'idée d'aller dans l'embûte, de marquer des touchdowns
03:18et de gagner une rencontre.
03:20C'est la même finalité qu'au football américain,
03:22sauf qu'en gros, la grosse différence, ça va être le sans contact.
03:26Le sans contact, plusieurs possibilités versions,
03:30la plus connue 5 contre 5.
03:32On est d'accord, tous les deux, tous les trois, vous validez.
03:36Et puis aussi, dans cette idée d'être spectaculaire et rapide,
03:42un temps de jeu beaucoup plus court à l'ima, c'est ça ?
03:45Oui, c'est deux fois 20 minutes.
03:47D'accord, demi-temps de 20 minutes.
03:49Demi-temps de 20 minutes.
03:50Donc effectivement, beaucoup plus de…
03:52Très rapide.
03:54En gros, le temps joue beaucoup sur le résultat aussi.
03:59On a évoqué et on en parlait hors antenne tout à l'heure
04:02des disciplines que, dans le club incubateur,
04:05on essaie de mettre en avant.
04:07On avait parlé du Baseball 5, qui était aussi né d'une envie de mobilité,
04:13d'une jeunesse un peu plus urbaine,
04:15qui voulait essayer de jouer un petit peu partout.
04:18Ça part aussi de cette mouvance-là à l'ima, Richard,
04:21les débuts du flag ou c'est un petit peu plus complexe
04:24et c'est lié à la brutalité peut-être inhérente du football américain,
04:28une envie de faire plus soft.
04:30C'est exactement ça.
04:31C'est-à-dire que, comme vous le voyez sur le plateau,
04:33on a un garçon et une femme.
04:36C'est une pratique qui se veut être mixte.
04:38Il y a des championnats mixtes qui existent.
04:41Après, parfois, il y a des équipes uniquement masculines ou féminines.
04:44Mais de base, le flag, c'est une discipline qui permet de se développer,
04:49d'apprendre les bases du football américain
04:51avant d'aller sur le grand terrain.
04:53À l'heure actuelle, on a vu plein de films
04:56qui retracent les commotions cérébrales, les contacts, la violence.
05:00Moi-même, j'ai arrêté le football américain
05:02parce que je me suis fracturé la jambe.
05:04Le flag, ça a été une redécouverte
05:06d'un sport qui est très demandeur athlétiquement
05:09et qui va justement très vite.
05:11On est entre protection des joueurs
05:14et un sport également qui est très physique.
05:17Discipline qui peut être un beau tremplin vers le grand terrain,
05:21nous dit Richard.
05:23Vous, joueuse de l'équipe de France Alima,
05:25qu'est-ce qui vous a amené au flag ?
05:27Racontez-nous votre trajectoire
05:29qui peut servir aussi d'exemple à des jeunes qui voudraient s'initier.
05:33J'ai commencé par le football américain équipé,
05:36avec les épaulières et le casque.
05:38De quoi s'agit-il équipé ?
05:39Avec le contact.
05:40Les épaulières, le casque, le contact.
05:43J'ai fait deux saisons et ensuite on a eu le Covid.
05:48Du coup, déclin de l'équipe féminine.
05:53Ce qui a fait qu'il n'y avait plus d'équipe féminine,
05:56dans mon club en tout cas.
05:58On m'a proposé de rejoindre l'équipe flag.
06:02Déjà pour retrouver ces sensations de football américain.
06:07Jouer avec la balle, retrouver les copains, etc.
06:09C'est une pratique assez ludique, qui est fun.
06:12Au départ, c'est parti de ce côté-là.
06:15J'avais envie de retourner sur le fil,
06:17de revoir les autres.
06:18En plus, c'est mixte,
06:19donc on peut jouer avec ses collègues
06:21qui, eux, jouent un haut niveau en équipé,
06:24mais qui se retrouvent aussi au flag.
06:26On côtoie des champions, finalement.
06:29Il semblerait que les subtilités,
06:31vous les ayez très vite intégrées,
06:32pour avoir cette trajectoire en l'espace de quelques saisons.
06:35Oui.
06:36Je pense que mes capacités athétiques
06:41m'ont beaucoup aidée.
06:42Comme l'expliquait Richard,
06:43c'est un sport qui est très demandeur physiquement,
06:47qui est très rapide.
06:49À partir du moment où une personne a de la vitesse,
06:54a des qualités physiques,
06:57qui vont pouvoir être retranscrits dans ce sport,
07:02ça va être plus simple.
07:04Je pense que ça m'a beaucoup aidée dans la progression.
07:07J'ai vite progressé.
07:10Dans le schéma qu'évoquait tout à l'heure Richard,
07:13cette volonté potentiellement d'avancer les pions vers les jeunes,
07:16et on aura l'occasion de développer dans la deuxième partie de cette émission,
07:20votre trajectoire s'inscrit un peu différemment.
07:23Est-ce que vous feriez les choses différemment
07:25en ayant connaissance de ces subtilités du flag aujourd'hui ?
07:28Si c'était à refaire, je pense que j'aurais commencé.
07:31Si j'avais envie de découvrir le football américain d'une autre manière,
07:36j'aurais commencé par le flag.
07:38Plus jeune en tout cas.
07:39Je trouve que c'est une discipline qui est pratique,
07:44parce qu'on n'a pas d'équipement.
07:46C'est simple, tu as juste les flags sur les côtés,
07:49tu prends tes crampons, tu vas sur le terrain,
07:51et il n'y a pas de contact.
07:53Elle est sécuritaire, elle est safe.
07:55Quand j'ai découvert le football américain,
07:58quand on me l'a présenté, j'avais cette appréhension du contact.
08:01Après, j'y ai pris goût, mais j'avais cette appréhension.
08:03Du coup, je pense que si j'étais passée par le flag,
08:06ça m'aurait aidée, je pense,
08:09et ça m'aurait donné envie d'aller découvrir plus
08:12et de voir le football américain.
08:14Je trouve que c'est intéressant pour des plus jeunes,
08:16parce qu'il y a des enfants qui sont très jeunes
08:18qui commencent le flag, tout petits.
08:20Je trouve que c'est une discipline qui peut être intéressante
08:23pour pouvoir découvrir plus tard le football américain,
08:27sa forme équipée.
08:29Vous l'avez trouvée tellement intéressante, cette pratique,
08:32que vous êtes animatrice flag auprès de jeunes
08:36via la fédération aujourd'hui.
08:39Ça consiste en quoi ?
08:41Est-ce que vous sentez une prise de poux intéressante
08:44de la part de ces jeunes ?
08:46Oui, l'idée, c'est de développer la discipline,
08:49de la faire connaître le plus possible.
08:52De par les jeunes, c'est important,
08:55parce que c'est ce qui va faire que la discipline va perdurer dans le temps
08:58et qu'elle va se faire connaître,
09:00parce que plus on commence jeunes avec les petits,
09:02plus ça se développe.
09:04Les enfants aiment ça, parce que comme expliqué,
09:06c'est un sport de vitesse, un sport ludique.
09:09Quand on est tout petit et qu'on te dit d'aller déchirer un flag
09:12pour arrêter le jeu ou d'aller marquer un touchdown,
09:14t'as juste à courir.
09:16Les petits, à cet âge-là, ils aiment beaucoup.
09:18Du coup, je trouve qu'il y a un engouement particulier aussi là-bas,
09:21le fait que ce soit du football américain.
09:23Il y a un certain engouement auprès des jeunes
09:26et c'est intéressant aussi,
09:28parce qu'il y a beaucoup de valeur autour de ce sport.
09:30Il n'y a pas de contact.
09:32Tu dois expliquer à l'enfant que le but, c'est pas de...
09:35Parce qu'eux, quand ils entendent football américain,
09:37c'est un peu comme...
09:38On rentre dedans.
09:39Alors que là, on leur explique que non,
09:41tout le but du jeu, c'est justement d'être vélo,
09:43c'est de faire attention.
09:45Parce que le contact, c'est une faute, en fait.
09:47Le contact, c'est une grosse faute.
09:49Donc du coup, l'enfant, il a un regard différent sur la discipline
09:53et du coup, il essaye de développer des capacités qu'il n'a peut-être pas.
09:58Alors que quand on est petit, on aime se rentrer dedans,
10:00on aime tomber, on aime pousser.
10:02Alors que là, on leur apprend à faire attention à l'autre, etc.
10:05Donc je trouve qu'autour de cette discipline,
10:07il n'y a pas que le côté sécuritaire.
10:09Il y a beaucoup de valeur intéressante.
10:11– Richard, est-ce que le côté mixité évoqué précédemment par vos soins
10:15fait en quelque sorte qu'on a une présence
10:19un petit peu plus forte des jeunes filles
10:22ou ça tarde encore à prendre la mayonnaise avec les jeunes filles ?
10:26Les échos, les remontées de données que vous pouvez avoir
10:29ou de ressenti d'éducateur ou d'animateur ?
10:32– La mixité, c'est une réelle porte de développement justement pour le flag.
10:37C'est quelque chose sur lequel on veut réellement s'appuyer.
10:40Surtout chez les jeunes.
10:42C'est-à-dire que si on commence à séparer les jeunes garçons et les jeunes filles,
10:45on va retrouver le souci qu'on a à l'heure actuelle chez les seniors.
10:48C'est-à-dire des équipes féminines qui sont éclatées aux différents coins de la France
10:54tandis que chez les garçons, on arrive à avoir des championnats plus homogènes.
10:58Donc le fait d'avoir cette mixité et d'avoir cette notion de sans contact,
11:03c'est réellement le focus sur lequel on s'appuie
11:07justement pour séduire les jeunes générations.
11:09Parce qu'à l'heure actuelle, si on regarde les équipes de France,
11:12notamment masculines, quand on a relancé le projet en 2019,
11:16on avait une moyenne d'âge qui était proche des 30-32 ans éventuellement,
11:21qui tend désormais petit à petit à descendre.
11:23Mais quand on regarde les autres grandes nations du flag mondial…
11:26– Cette baisse est déjà actée.
11:28– C'est exactement ça.
11:29C'est-à-dire que le Panama, par exemple, le féminin,
11:31qui est constamment dans le top 3 mondial,
11:34a un programme féminin uniquement depuis plus d'une dizaine d'années.
11:38C'est quelque chose que nous, on doit saisir
11:40et vraiment s'investir sur le long terme.
11:42Mais la mixité chez les jeunes, c'est important.
11:44– Qui nous a battus aux Jeux mondiaux d'ailleurs, le Panama cet été.
11:48Mauvaise nouvelle !
11:50Mais effectivement, pour être plus sérieux à nouveau,
11:55vous parlez du sans contact, de cette mixité,
11:59le côté ludique évoqué par Alima, c'est vraiment…
12:03Tout ça coche des cases aussi pour infuser au niveau de l'école.
12:07Je parle de la grande école.
12:09Est-ce qu'il y a eu une opération séduction auprès des profs de PS ?
12:13Comment ça se passe ?
12:14Quels sont vos vecteurs, justement, pour vous développer ?
12:17Il y a le rôle d'Alima, mais plus largement.
12:20– Initialement, on n'avait pas forcément de gros programmes
12:23parce qu'on reste une petite fédération,
12:25avec forcément, il faut se le dire, peu de moyens.
12:28Donc le but, c'est de réellement avoir des personnes
12:30qui soient passionnées déjà dans les clubs,
12:33comme Alima, comme moi, j'ai pu également passer par là.
12:36Donc on s'investit dans les différents collèges,
12:39dans les écoles primaires également.
12:40Donc ça, c'est ce qui se passait réellement au niveau local.
12:43Donc par exemple, le Flash de la Courneuve,
12:45le club d'Alima le fait très bien, les Mollas d'Alia également,
12:48il y a plein d'autres clubs qui le font.
12:49Mais c'est vrai qu'il manquait, on va dire, un projet fédéral
12:52pour structurer tout ça.
12:53Et donc, depuis l'an dernier, on a lancé la MFL Flag Zone,
12:57qui justement consiste en fait à un programme de formation,
13:01d'initiation en flag dans les écoles.
13:03Et ça passe par la formation justement des profs d'EPS
13:06à cette nouvelle discipline.
13:08Donc le but, c'est de pouvoir mettre le flag clairement
13:11au sein des menus EPS des différents établissements scolaires.
13:15Ça, c'est évidemment un gros projet, mais le pitch sexy et innovateur
13:20doit plaire normalement aux plus jeunes.
13:23Depuis le Covid, petit regain d'activité pour le flag,
13:29stagnation, on a entendu les déboires d'Alima tout à l'heure.
13:32Est-ce que ça a pu bénéficier, si tant est qu'on soit à ce point
13:36hypocrite et de mauvaise foi, au flag ?
13:40Si on doit comparer le football américain et le flag,
13:43le Covid nous a aidés, on va dire.
13:46C'est-à-dire que les protocoles de reprise du sport
13:49pour le football américain étaient beaucoup plus complexes,
13:51beaucoup plus longs.
13:53Et la chance qu'on a eue surtout, c'est que,
13:55comme je l'ai mentionné tout à l'heure,
13:57on a eu le renouveau de l'équipe de France en 2019.
14:01Ce qui fait que ça a pu créer des médias,
14:04créer des ressources, justement, et un nouvel engouement,
14:07un nouveau souffle pour la discipline.
14:09Donc forcément, quand le Covid arrive,
14:11que personne ne peut retourner au football américain,
14:13personne ne peut faire de contact,
14:15mais que les gens veulent garder leur forme athlétique,
14:17s'amuser avec leurs amis, leurs camarades,
14:20qu'est-ce qu'ils font ? Ils se tournent vers le flag.
14:22Surtout que la Coupe d'Europe en 2019,
14:25qui a vu l'équipe de France masculine finir 3e à Jérusalem,
14:29exactement, ça a montré que le flag international
14:33était, au-delà d'être un beau sport,
14:35c'était un sport qui était extrêmement excitant,
14:38en fait, dans l'adrénaline, dans les valeurs,
14:40comme Ali mal mentionnait, mais c'est un sport
14:42qui regroupe les personnes d'une même équipe.
14:46Et sur la scène internationale, même les différents pays
14:48qui sont tous… qui n'ont pas cette animosité,
14:50on va dire, du contact, donc forcément,
14:52on se retrouve lors de grands événements.
14:54Vous parlez, Richard, et vous me faites
14:56une transition magnifique vers l'élite.
14:58Et ce résultat de 2019, rappelons,
15:01dans l'histoire quand même du flag français,
15:04d'excellents résultats à l'échelle internationale,
15:07même si la domination américaine
15:10et d'un ou deux autres pays se fait prégnante.
15:13Chez les femmes, un titre mondial en 2006,
15:15comme chez les Messieurs d'ailleurs,
15:18la même année, c'est un doublé très rare
15:20que seuls les États-Unis, d'ailleurs,
15:21ont réalisé en 2018 et en 2021, il me semble.
15:25Et chez les hommes, deux fois champions d'Europe,
15:292005-2007, vainqueurs de la Coupe du Monde en 2006
15:34et une médaille de bronze en 2019 aux Europes.
15:38Avantage concurrentiel d'être une des nations pionnières ?
15:42Sous-entendu, vous n'auriez aucun mérite
15:44de ces résultats ou véritable structuration
15:47et histoire en France de la discipline ?
15:50Question piège, Richard,
15:51et ça dresse aussi à Lima potentiellement.
15:54Je pense qu'il y a de l'histoire,
15:56c'est-à-dire que le projet de sélection nationale en 2019
16:01a revu le jour sous l'impulsion d'un club
16:05qui a dominé la France et qui domine la France
16:08également depuis quelques années,
16:10qui sont les Sphinx de Pau,
16:11et qui ont voulu relancer ce projet.
16:14Sauf que pour s'inscrire à une compétition internationale,
16:17uniquement la Fédération peut le faire.
16:19Grâce à Brigitte Schleffer, notre présidente,
16:21qui a été séduite par le projet,
16:23on a pu repasser des sélections,
16:26avoir une première sélection en 2019.
16:29Mais je pense que notre histoire a fait
16:32qu'on a pu se retrouver et mériter cette troisième place
16:36lors des championnats d'Europe.
16:38Après, lors de la compétition,
16:39on a eu un peu de chance à un moment
16:41avec un match nul improbable entre l'Autriche et l'Espagne,
16:44mais on s'est vraiment donné.
16:46Et le projet qui a été porté par un club au départ
16:49se voit perdurer désormais.
16:52Et avoir un plus bel horizon et de beaux jours encore.
16:56La prochaine échéance internationale mondiale en 2024 en Finlande,
17:0025 au 30 août.
17:02Pas de championnat du monde cette année
17:04parce qu'il y a eu la première édition des Jeux mondiaux.
17:07Ce n'est pas la première édition des Jeux mondiaux,
17:08mais c'est la première fois où le flag était inscrit.
17:11C'était à Birmingham, pas en Angleterre,
17:14mais en Alabama, aux Etats-Unis, cet été.
17:17Vous y étiez à Lima.
17:19Quel souvenir vous en gardez de cette grande première,
17:24dans un grand stade, une épreuve d'élite,
17:27où il n'y avait que 16 équipes engagées ?
17:30C'est mon meilleur souvenir sportif pour l'instant.
17:34C'était quand même ma première compétition internationale.
17:39Et les Jeux mondiaux, c'était vraiment quelque chose.
17:44J'ai découvert le flag à un niveau élite.
17:50J'en ai pris plein les yeux.
17:54C'est un peu comme les JO.
17:58Tu côtoies des athlètes du monde entier,
18:01des gens qui sont passionnés comme toi.
18:03C'était une expérience inoubliable.
18:06Et sportivement, vous avez beaucoup appris ?
18:08Effectivement, beaucoup appris.
18:10Et j'en suis ressortie encore plus motivée que jamais.
18:13C'était difficile en termes de niveau ?
18:16Pour nous, l'équipe féministe, c'est très difficile.
18:19En termes de niveau, je pense, avec du recul,
18:23qu'on aurait pu avoir un meilleur résultat.
18:27Mais c'est des choses qui se travaillent.
18:30C'est une équipe qui doit se construire,
18:33qui doit se consolider.
18:35Personnellement, j'étais rookie.
18:38J'étais toute nouvelle dans l'équipe.
18:42Je pense qu'on a de très bons athlètes
18:46au niveau de la sélection nationale féminine.
18:49Toutes les unes comme les autres.
18:52Ce qui manque pour qu'on ait de bons résultats,
18:58c'est qu'on travaille encore plus ensemble
19:00et qu'on développe la discipline.
19:03Mais qu'on continue à s'entraîner.
19:06On aura l'occasion de parler du développement
19:08de la discipline dans l'Hexagone,
19:10dans la deuxième partie de l'émission.
19:12Une toute petite minute encore à consacrer
19:14à ces résultats internationaux.
19:168e chez les femmes, 6e chez les hommes.
19:18Votre regard, vous y étiez aussi présent
19:20pour avoir la hauteur de vue
19:22et la coordination de ces équipes de France.
19:24Richard, quel retour vous avez pu effectuer
19:26à vos troupes ?
19:28Ça a été une compétition qui a été difficile.
19:31On parle d'un projet qui est récent.
19:33Les moyens sont parfois pas assez conséquents
19:37pour qu'on puisse construire un bon effectif.
19:40On affronte des équipes qui jouent ensemble
19:42toute l'année, qui ont des programmes
19:44construits et stables depuis des dizaines d'années.
19:48C'est un projet qui est encore récent, jeune,
19:51qui parfois manque de structuration.
19:53Quand je parle de structuration,
19:55c'est des camps d'entraînement plus réguliers.
19:57Uniquement les joueurs de l'équipe de France
19:59et pas dans leur club de manière indépendante.
20:02Cette compétition a été difficile
20:04parce que, pour être honnête,
20:06et je pense que l'ensemble des joueurs
20:08qui verront cette émission me rejoindront,
20:10on avait de très bons athlètes
20:12mais on manquait un groupe.
20:14C'est ce qui nous a joué des tours
20:16parce qu'on enchaîne plusieurs défaites
20:18en phase de poule,
20:20la compétition est remaniée
20:22et on tombe en wall card,
20:24donc en barrage, contre l'Italie
20:26qui est future finaliste.
20:28Notre plus beau match,
20:30que l'on perd de 3 points.
20:32Une forme de quart de finale,
20:34c'est un match de classement.
20:36Ce qui est fou, c'est de se dire
20:38que malgré nos 2-3 défaites avant,
20:40si on battait l'Italie,
20:42on pouvait repasser en demi-finale
20:44et jouer la médaille.
20:46C'était une compétition difficile
20:48mais qui nous a permis d'apprendre
20:50sur les besoins des équipes de France
20:52pour le futur.
20:54Cette première aux Jeux Mondiaux
20:56Alima s'inscrit dans une volonté
20:58plus globale de la Fédération internationale
21:00de tenter d'apparaître
21:02au programme des JO de 2028
21:04à Los Angeles
21:06avec un soutien de choix,
21:08celui de la NFL,
21:10la puissante ligue de football
21:12nord-américaine.
21:14C'est une pression importante
21:16parce que c'est envisageable
21:18d'aller aussi vite.
21:20Il y a des exemples de réussite
21:22mais de par toutes les qualités
21:24qu'on a parlé,
21:26ça peut vraiment le faire
21:28dans un délai aussi court ?
21:30Totalement.
21:32C'est un sport qui, depuis plusieurs années,
21:34aux Etats-Unis, a montré
21:36son intérêt
21:38et son attractivité.
21:40Ça répond également
21:42aux différents critères olympiques du CIO.
21:44Ça peut être joué dans le monde entier
21:46aussi bien pour les hommes
21:48que pour les femmes.
21:50La mixité risque d'être à l'ordre du jour.
21:52Exactement.
21:54Voir si sur les JO ça se passe,
21:56ça reste un autre débat.
21:58Mais le fait que ça soit un format
22:00hyper ludique, hyper attractif,
22:02comme on le mentionnait plus tôt,
22:04c'est demi-temps de 20 minutes
22:06avec très peu d'arrêt de jeu.
22:08Il existe des temps morts
22:10uniquement 2 parmi temps,
22:12des temps morts de 1 minute également.
22:14C'est pas affolant.
22:16On peut plier un match en 1h.
22:18Je pense que tous ces critères
22:20correspondent aux demandes sportives du CIO
22:22mais également aux différentes demandes
22:24des médias qui seraient peut-être tentés
22:26de retransmettre ce sport en live.
22:28Si vous voulez briller la machine à café,
22:30vous pourrez dire qu'il y a un sport,
22:32le flag qui va candidater,
22:34qui a de belles chances peut-être
22:36d'être au programme des JO 2028 Expansion
22:38avec des championnats continentaux
22:40aussi en Asie, en Afrique,
22:42à l'horizon 2023.
22:44De très belles choses.
22:46Qu'est-ce qui se passe en France ?
22:48Richard, l'an dernier,
22:50vous évoquiez la nécessité
22:52de structurer, de restructurer
22:54des championnats.
22:56On l'a vu, des mondiaux,
22:58potentiellement des JO.
23:00À l'échelle internationale,
23:02tout se passe fort.
23:04Quid de l'état des lieux déjà en France ?
23:06Avant de parler réformes,
23:08qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
23:10Comment est structurée l'élite
23:12de nos divers championnats ?
23:14On a 2 championnats.
23:16Un championnat mixte
23:18et une Coupe de France.
23:20La Coupe de France
23:22commence au moment de l'année scolaire.
23:24De octobre jusqu'à fin novembre.
23:26On l'a d'ailleurs
23:28fini le week-end dernier.
23:30Ça s'est bien fini pour moi.
23:32Votre équipe est championne.
23:34Exactement.
23:36La Coupe de France,
23:38c'est la compétition la plus attractive
23:40pour nos licenciés.
23:42C'est uniquement des équipes
23:44de garçons
23:46contre des équipes de garçons,
23:48des équipes filles contre des équipes filles.
23:50Ce qui permet à tout le monde
23:52la pratique constante de ce sport
23:54sans faire tourner l'effectif.
23:56En deuxième partie de saison,
23:58à partir de mars jusqu'à juin,
24:00on a le championnat mixte.
24:02En fonction de la division 1 ou 2,
24:04on a certains critères
24:06qui sont à respecter de formation.
24:08Que ce soit pour les joueurs,
24:10que ce soit pour les femmes,
24:12on veut construire un cadre solide.
24:14À l'heure actuelle,
24:16en division 1, les équipes doivent
24:18obligatoirement avoir deux filles sur le terrain.
24:20Ce qui fait qu'on se retrouve
24:22avec trois garçons, deux filles sur le terrain
24:24contre trois garçons, deux filles.
24:26Dans la division 2,
24:28on se retrouve avec une fille sur le terrain.
24:30C'est une obligation qui nous permet
24:32de maintenir ce côté mixte.
24:34Mais je pense qu'il devient
24:36petit à petit obsolète si on veut répondre
24:38à nos enjeux internationaux.
24:40Très bien.
24:42Avant d'évoquer ces enjeux et cette obsolescence,
24:44vous avez évoqué
24:46cette Coupe de France à Saint-Paul,
24:48l'Edax,
24:50cette victoire des Molosses d'Anières pour vous
24:52chez les messieurs et chez les femmes.
24:54Un petit ressenti global ?
24:56Est-ce que ça a drainé du monde ?
24:58Est-ce que la mayonnaise a pris ce week-end
25:00un succès au-delà du sportif ?
25:02Comment vous l'avez ressenti ?
25:04Au-delà du sportif,
25:06qui a été très bien pour mon club,
25:08nous, la volonté à la Fédération,
25:10c'est de créer des gros événements flags.
25:12Par le passé, on a pu voir des finales
25:14de Coupe de France qui se retrouvaient
25:16les garçons à un endroit, les filles de l'autre côté.
25:18Ce n'était pas forcément le meilleur
25:20pour mutualiser les ressources.
25:22Là, on a réussi à regrouper
25:2416 équipes, 10 chez les garçons,
25:266 chez les filles, pour avoir une grosse finale.
25:28Des clubs de la France entière.
25:30Mais ce qui a été beau,
25:32c'est l'engouement du club
25:34qui nous a accueillis,
25:36qui a été fabuleux.
25:38Un club qui a deux ans d'expérience
25:40mais qui a su répondre présent
25:42pour l'organisation de cet événement.
25:44Au-delà de ça, c'est le public
25:46qui a été présent.
25:48On a des clubs aux alentours de Toulouse,
25:50les Ours de Toulouse, les Sphinx de Pau,
25:52qui ont su ramener leur public.
25:54Pour moi, voir tout ça,
25:56voir l'engouement qu'il y a eu
25:58lors des finales, demi-finales,
26:00c'est de bon augure pour la suite.
26:02Alima, vous serez présente l'année prochaine.
26:04Vous avez raté cette phase finale, cette saison.
26:06Chez les filles, oui, mais chez les garçons,
26:08on est arrivé vice-champion.
26:10Deuxième.
26:12Finaliste de ce rendez-vous.
26:14Sujet qui fâche,
26:16si tant est qu'il vous fâche,
26:18vous connaissez votre dossier.
26:20Qu'est-ce qui manque à ce calendrier ?
26:22Je n'ai pas oublié votre phrase
26:24qui a précédé ce rendez-vous
26:26de Coupe de France.
26:28Pourquoi l'obsolescence ?
26:30Pourquoi n'étons-nous pas en accord
26:32avec ce qui se fait ?
26:34Qu'est-ce qui pêche ?
26:36Chez les garçons,
26:38c'est juste le temps de jeu
26:40de l'équipe de France en elle-même,
26:42pour pouvoir réellement performer.
26:44Mais ce qui pêche à l'heure actuelle,
26:46c'est ce que l'on va faire de notre futur
26:48chez les jeunes, ainsi que chez les femmes.
26:50Alima l'a mentionné,
26:52on a de très bonnes athlètes chez les femmes.
26:54Par contre, si elles se cantonnent
26:56uniquement à 3 ou 4 tournois
26:58en début d'année,
27:00ou uniquement 2 sur le terrain,
27:02par exemple, le Flash de la Courneuve
27:04a une dizaine de filles.
27:06Comment peut-on faire jouer une dizaine de filles
27:08si on peut en mettre uniquement 1 ou 2 sur le terrain ?
27:10Ça devient réellement compliqué.
27:12Je discutais avec l'entraîneur
27:14du Panama Féminin qui me dit
27:16qu'ils ont construit leur programme
27:18il y a 15 ans environ,
27:20et qu'ils ont attendu plus de 10 ans
27:22avant d'arriver sur leur première compétition internationale
27:24à laquelle ils ont fini 3e.
27:26Je pense que chez les jeunes comme chez les femmes,
27:28vu qu'on manque
27:30de licenciés, clairement,
27:32sur différentes zones,
27:34le but serait de pouvoir réunir
27:36ces licenciés,
27:38réunir les clubs
27:40sous forme d'équipes de ligue.
27:42Ce que je vous dis, c'est un peu les insights
27:44de la fédération, ce qui est en train de se tramer
27:46et ce qu'on essaie de faire pour l'an prochain,
27:48c'est d'essayer de réunir
27:50toutes ces licenciés sous forme d'équipes de ligue,
27:52donc mutualiser également les ressources
27:54des différents clubs, pour faire en sorte
27:56qu'il y ait des matchs constamment
27:58tout au long de l'année,
28:00afin d'augmenter ce niveau,
28:02et simplement le niveau de jeu,
28:04parce qu'Alimal mentionnait, animatrice
28:06auprès des jeunes,
28:08il faut les séduire, et comment est-ce qu'on arrive à séduire des jeunes
28:10s'il paraît, de leur côté,
28:12ils n'ont pas de match.
28:14Du côté des garçons, je pense qu'on a une structure qui est plutôt correcte.
28:16On avait également un nombre record
28:18inscrit en Coupe de France masculine.
28:20Combien de clubs ?
28:2262.
28:24C'est plutôt correct.
28:26Par contre, chez les filles,
28:28on s'est retrouvé avec
28:3012 ou 13 équipes réparties
28:32sur la France entière,
28:34donc là, on est réellement face à un challenge.
28:36Combien de matchs par an pour vous, Lima par exemple,
28:38sur cette dernière saison ?
28:40On n'a eu que la Coupe de France pour l'instant.
28:42C'est trop peu.
28:44C'est sur deux journées,
28:46donc clairement, on fait 5 matchs en moyenne.
28:48Donc sur la journée,
28:50ça fait 10 matchs
28:52sur les deux journées.
28:54Moi, je suis au Flash de la Courneuve,
28:56donc on n'a pas passé
28:58les phases qualificatives.
29:00Du coup, ça s'est arrêté là.
29:02Le souci, c'est ça.
29:04Par exemple, moi, en tant qu'athlète
29:06et membre de la sélection nationale,
29:08ma prochaine échéance,
29:10c'est les championnats d'Europe
29:12en 2023,
29:14donc il y a des sélections à préparer.
29:16Si je ne joue pas, si je ne fais pas de match,
29:18comment je performe ?
29:20C'est ces questions-là,
29:22c'est ce problème-là
29:24qu'on aimerait que la commission
29:26réponde,
29:28mais il a très bien répondu.
29:30Ça fait plaisir d'entendre ça,
29:32qu'il y a des choses
29:34qui sont en train d'être discutées
29:36pour le côté féminin,
29:38parce que c'est assez frustrant.
29:40Chez les garçons, ça va,
29:42mais chez les filles,
29:44on a besoin de travailler ça.
29:46Il y a un appel aux bénévolats
29:48et il y a une commission
29:50de féminisation du sport
29:52qui vient de se créer au sein de la Fédération
29:54pour pouvoir impliquer
29:56plus de femmes
29:58et se concentrer sur ce sujet
30:00parce que c'est pour le moment
30:02des sujets qui sont inscrits dans certaines commissions
30:04dans lesquelles la partie
30:06masculine domine.
30:08Après, comme le disait Alima,
30:10il n'y a pas assez de matchs.
30:12Une semaine ou deux après les Jeux mondiaux,
30:14le Panama avait déjà un tournoi
30:16et les joueurs de la sélection
30:18jouaient déjà.
30:20Tandis que la France,
30:22entre juillet et octobre,
30:24a dû reprendre uniquement.
30:26Avant de challenger Alima,
30:28venez l'avoir jouée
30:30et venez découvrir
30:32cette animatrice de flag
30:34émérite et souriante
30:36Alima et Richard.
30:38Merci de nous avoir accompagnés
30:40pour cette découverte du flag
30:42dans le club.
30:44A tous les jeudis
30:46pour ce genre de découverte
30:48fédérale, de discipline
30:50ou de compétition.
30:52Merci aux équipes en régie
30:54autour de Julien, Romain, Elisa
30:56évidemment Paul
30:58qui était avec nous, Renaud et Noemi
31:00sans qui cette émission
31:02n'aurait pas été possible.
31:04Bonne soirée à toutes et à tous.
31:14Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org