Candidate à sa réélection en tant que députée dans la circonscription des Yvelines, elle est l'un des visages de la majorité présidentielle. Face au Rassemblement national, elle appelle à une coalition républicaine. Yaël Braun-Pivet, présidente sortante de l'Assemblée nationale, est l'invitée de RTL Bonsoir
Regardez L'invité de RTL Soir avec Julien Sellier du 27 juin 2024.
Regardez L'invité de RTL Soir avec Julien Sellier du 27 juin 2024.
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00:00Julia Célier, Isabelle Choquet et Cyprien Simi.
00:03RTL bonsoir, J-3 donc avant les élections législatives dans ce sprint final.
00:08Nous accueillons ce soir notre invité événement, l'un des visages de la majorité présidentielle.
00:12Bonsoir Yael Brandt-Pivem.
00:14Bonsoir.
00:14Vous êtes la présidente sortante de l'Assemblée Nationale,
00:17candidate à votre réélection en tant que députée dans votre circonscription des Yvelines.
00:21D'abord je voudrais vous faire réagir à notre sondage Harris pour RTL qui est tombé il y a 24 heures.
00:25C'est le tout premier sondage à donner le RN en capacité d'obtenir la majorité absolue.
00:30Vous allez sans doute me répondre que ce n'est qu'un sondage mais c'est un indicateur.
00:33L'extrême droite est peut-être aux portes du pouvoir.
00:36Est-ce que vous considérez ce soir cette hypothèse ?
00:39Oui et moi j'entends sur le terrain qu'elle inquiète.
00:44Elle inquiète les Français.
00:46Elle inquiète chacun d'entre nous parce qu'on voit bien que le Rassemblement National
00:51est un parti qui prône la division des Français,
00:55qui veut classer les Français selon leurs origines,
00:59qui a un programme économique qui est particulièrement inquiétant quand il existe,
01:04qui renonce à ses idées à longueur de journée.
01:07Et donc tout cela est inquiétant parce que c'est une instabilité qui se profile.
01:11On ne sait pas bien ce qu'il fera s'il est au pouvoir.
01:14Et donc le fait qu'il puisse être au pouvoir est particulièrement inquiétant.
01:18Face au RN, vous vous appelez à une coalition républicaine
01:21et cette coalition, Emmanuel Macron n'a pas réussi à la former depuis 2022.
01:25Il n'a pas réussi non plus à la former lors des trois dernières semaines.
01:27Alors sincèrement, vous pensez encore qu'elle peut exister, cette coalition ?
01:31Que la droite, les socialistes diront oui au lendemain des élections ?
01:35En fait, vous savez, il faudra regarder la composition de l'Assemblée Nationale.
01:39Et moi, ce que je dis, c'est que la coalition, elle ne procédera pas d'Emmanuel Macron.
01:43Elle ne procédera pas du président de la République.
01:45Elle procédera du Parlement.
01:47Donc elle procédera des Français.
01:49Donc c'est les Français qui doivent aujourd'hui nous dire
01:51s'ils souhaitent que le pouvoir soit exercé par l'extrême droite,
01:56par l'extrême gauche ou par une force centrale
01:58qui est fidèle aux valeurs de la République
02:00et qui prône un programme économique sérieux
02:04et qui prône l'unité du pays plutôt que la désunion.
02:07Et ça, cette coalition, il faudra la construire à partir du Parlement
02:11avec les députés qui seront élus.
02:13Et effectivement, moi, je suis convaincue pour les avoir côtoyés pendant deux ans
02:17qu'il y a chez les LR, qu'il y a aux partis socialistes,
02:21qu'il y a chez les écologies, chez les communistes,
02:24des grands républicains qui peuvent se retrouver autour des valeurs
02:28et autour d'un programme de gouvernement.
02:30Donc moi, j'y crois. J'ai essayé de la faire pendant deux ans.
02:32J'ai essayé de convaincre le président de la République de la faire avant la dissolution.
02:36Je n'ai pas réussi à le convaincre.
02:37Ce n'est pas pour autant que je renonce à constituer cette grande coalition
02:41à laquelle je crois et à laquelle parviennent tous les pays qui nous entourent en Europe.
02:46Et je ne vois pas pourquoi la France ne réussirait pas
02:48à faire travailler des partis ensemble qui ont les mêmes valeurs.
02:52Yael Brandpivet, je voudrais aussi votre regard ce soir sur ces chiffres de la LICRA
02:56qui sont tombés aujourd'hui.
02:57Plus 38% de signalements d'insultes racistes ou antisémites auprès de l'association
03:01depuis les européennes sur les 18 derniers jours.
03:04Un discours en tri étranger est en train de se libérer, dit la LICRA.
03:08Est-ce que ces chiffres vous étonnent ? Est-ce qu'ils vous interpellent ce soir ?
03:12Alors, ils ne m'étonnent pas parce que lorsque l'on voit
03:15les propositions des uns et des autres, lorsqu'on voit les propos des uns et des autres,
03:19lorsque l'on voit certains candidats présentés par les uns et les autres,
03:22que ce soit la France Insoumise ou le Rassemblement National,
03:26on voit bien qu'il y a certains propos racistes, xénophobes.
03:30Et donc forcément ça entraîne une libération de la parole.
03:33Ce n'est pas nouveau. On a bien vu que durant l'année écoulée
03:36on a eu plus de 1000% des actes antisémites.
03:39Je ne suis bien pas assez pour en parler.
03:41Et donc voilà, on a une libération de la parole aujourd'hui
03:45mais on a surtout là des programmes très concrets qui visent à séparer les gens.
03:50Regardez, on prend la question des binationaux pour le Rassemblement National.
03:54Ils se défaussent en disant que ça concernera quelques dizaines d'emplois.
03:57Mais lorsque l'on regarde, c'est ce qu'ils disent.
04:01Mais la réalité, moi je me fie au texte, je suis l'ancienne présidente de l'Assemblée Nationale.
04:05Marine Le Pen, le groupe Rassemblement National, avait déposé une proposition de loi constitutionnelle.
04:11Dans cette proposition de loi constitutionnelle sont visés les emplois qui sont liés à la souveraineté.
04:16Mais pas seulement, sont visés aussi les emplois dans les services publics,
04:20dans les entreprises privées qui font une mission de services publics, etc.
04:23Ils écrivent noir sur blanc quelque chose de beaucoup plus large.
04:27Revenons à cette campagne Elbrande-Pivet, campagne express
04:30dans laquelle, comme beaucoup d'autres, vous avez été précipité.
04:32Emmanuel Macron l'admet lui-même, la dissolution peut susciter du rejet et de la colère.
04:36Est-ce que sur le terrain, les électeurs que vous rencontrez vous disent leur colère ?
04:40Bien sûr, ils disent leur colère, ils ont dit leur incompréhension.
04:45Maintenant ils disent leur inquiétude.
04:48Donc oui, les Français se livrent et bien souvent ils vous disent qu'ils ne souhaitent pas voter pour Emmanuel Macron
04:54à cette élection législative. Et je leur dis ça tombe bien, c'est pas l'élection présidentielle.
04:59L'élection présidentielle a eu lieu en 2022 et les Français ont élu Emmanuel Macron
05:04pour être leur président pendant 5 ans.
05:06Maintenant c'est une élection législative et donc il y a 577 circonscriptions
05:10avec des candidats partout dans ces circonscriptions.
05:13Et moi j'appelle les Français à regarder à chaque fois quel est le candidat du camp républicain
05:19pour qu'ils puissent déterminer leur choix de premier tour, c'est fondamental.
05:23Regardez à chaque fois pour qui vous votez.
05:26Moi je vois des affiches où on n'a pas le nom du candidat, où on a juste le nom d'un parti.
05:30On vote pas pour un parti au législatif, on vote pour un candidat, pour des valeurs.
05:35Qu'est-ce qu'ils portent ? Donc moi j'en appelle aux Français qu'ils regardent.
05:39Je sais qu'ils sont consciencieux, qu'ils ont envie de voter sérieusement.
05:43Regardez pour qui vous votez.
05:45Est-ce que vous partagez cette colère ?
05:47Est-ce que jouer le destin du pays en 3 semaines c'était une erreur ?
05:50Alors la colère, non je la partage pas parce que moi ça n'est pas un sentiment qui m'est propre.
05:57L'incompréhension ?
05:58J'ai eu de l'incompréhension et je l'ai exprimée, j'ai pu l'exprimer au président de la République
06:03et je l'ai exprimée dans les médias donc je ne me le cache pas.
06:06Parce que je pensais qu'il y avait un autre chemin.
06:09Maintenant, revenir aux urnes, redemander leur avis aux électeurs,
06:14c'est toujours bien, on ne va pas se plaindre de demander l'avis des Français.
06:17Donc il faut qu'ils s'expriment.
06:19Ils vont s'exprimer en nombre et je pense que collectivement nous pouvons nous réjouir de cela
06:23parce que nous avions au dernier législatif plus d'abstentions que de votants.
06:27Ça ne sera assurément pas le cas à cette élection et c'est une bonne chose,
06:32c'est une très bonne chose pour la vie démocratique.
06:34Maintenant, c'est inquiétant parce que c'est effectivement l'avenir du pays qui est en jeu,
06:39l'avenir du pays avec des propositions qui peuvent nous conduire à la ruine
06:43et qui peuvent amener nos retraités à avoir des baisses de pension
06:47ou des retraites qui ne sont pas garanties.
06:49Il faut que chacun ait bien conscience de la signification et des conséquences de son vote.
06:54La question des consignes de vote est en train de surgir là dans le débat
06:57et il y a des nuances dans votre camp.
06:59Certains défendent le ni-ni, ni RN ni Insoumis.
07:02D'autres refusent de mettre sur le même plan ces deux parties
07:04considérant qu'il faut faire d'abord barrage au RN.
07:06Et vous ?
07:07Moi, je considère que le meilleur parti, le meilleur regroupement
07:11pour faire barrage au RN, c'est nous.
07:13Vous savez très bien qu'il y aura des duels RN-Nouveau Front Populaire au second tour
07:17et que vous devriez vous positionner.
07:19Aujourd'hui, je suis avant le premier tour.
07:21Le rempart contre le RN, c'est une coalition des Républicains
07:25et le rempart contre l'extrême gauche, c'est une coalition des Républicains.
07:29C'est à cela que j'appelle aujourd'hui pour le premier tour.
07:32Je ne me place absolument pas dans cette configuration.
07:35Ce que je souhaite, et on voit bien que les Français nous l'expriment,
07:38au deuxième tour, les meilleurs candidats pour battre le RN
07:43sont des candidats de notre camp, du camp des Républicains.
07:46Pour moi, c'est ça qui m'importe.
07:48Il faut jeter toutes nos forces dans la bataille du premier tour.
07:51Ne nous plaçons pas déjà à lundi.
07:54Il sera bien temps de reparler et je serai ravie de revenir sur votre plateau.
07:57Certains dans votre camp se projettent déjà
07:59et à gauche, certains se projettent aussi déjà.
08:01Je vous propose d'écouter Marine Tondelier, l'écologiste,
08:03chef de file des écolos, qui était ce matin l'invité de RTL.
08:06Au centre, à droite, on a des personnes qui s'autoproclament humanistes,
08:10démocrates, républicaines, qui d'ailleurs décernent des points
08:13de dark républicain à tout le monde la longueur de semaine.
08:15Je n'ose imaginer que dans un moment aussi terrible que celui que nous vivons,
08:19ils ne soient pas à la hauteur de l'histoire.
08:21D'ailleurs, l'histoire les jugerait sinon et pas en bien.
08:23Et donc, voilà, je ne vois pas ce qu'ils peuvent faire d'autre
08:25que d'appliquer le principe qu'on s'est toujours appliqué entre nous,
08:27que d'ailleurs les électeurs de gauche et écologistes ont toujours tenu
08:30et c'est grâce à ça qu'Emmanuel Macron gouverne aujourd'hui.
08:32Donc, voilà, j'attends des gestes forts de leur part et beaucoup de clarté.
08:37Elle ne comprend pas cette position qui semble officielle désormais du Ni-Ni,
08:41ni Rennes ni Insoumis, Marine Tondelier.
08:43J'ai entendu ce qu'elle vient de dire.
08:45Moi, je n'ai de leçons à recevoir de personne.
08:47Vous savez, moi, je suis celle qui, avec le président du Sénat,
08:50a organisé une marche pour la République
08:53qui a réuni plus de 200 000 de nos compatriotes
08:55derrière ce slogan,
08:57pour la République et contre l'antisémitisme.
08:59Donc, personne n'a à me dire
09:01comment on doit être républicain.
09:03Je pense que je l'ai suffisamment démontré.
09:07Ces dernières heures, Marine Le Pen a défi, en quelque sorte, Emmanuel Macron.
09:10Elle a dit, en cas de cohabitation,
09:12le président, chef des armées,
09:14en fait, c'est un titre honorifique.
09:16En clair, le gouvernement pourra très bien décider tout seul
09:18des stratégies militaires.
09:20Est-ce qu'elle se trompe ?
09:22C'est inquiétant et ce n'est pas la première fois
09:24que Marine Le Pen a une lecture
09:26biaisée de la Constitution.
09:28Vous savez, la Constitution, c'est ce qui nous protège,
09:30c'est ce qui constitue le fondement
09:32d'un État de droit, le respect de la Constitution.
09:34C'est ce qui prétège
09:36les droits et libertés individuels
09:38et collectifs, la liberté d'expression,
09:40l'égalité, la liberté de se réunir, etc.
09:44Et la Constitution prévoit
09:46d'une part que c'est le président,
09:48le chef des armées. Elle prévoit également
09:50et on voit par exemple que Marine Le Pen voudrait faire
09:52des référendums constitutionnels pour modifier
09:54la Constitution par l'article 11.
09:56Ça n'est pas possible, il faut passer par l'article 89.
09:58Donc les interprétations
10:00de Marine Le Pen sur la Constitution
10:02m'inquiètent profondément en tant qu'ancienne présidente
10:04de l'Assemblée Nationale, en tant qu'avocate, en tant que juriste
10:06parce que c'est dangereux.
10:08La Constitution, elle nous protège tous
10:10et les responsables politiques, leur premier devoir,
10:12c'est de respecter la Constitution et de respecter l'État de droit.
10:14Justement, en tant qu'ancienne présidente
10:16de l'Assemblée Nationale, Marine Le Pen, elle dit,
10:18dans vos informations, qu'elle se verrait bien
10:20présidente de l'Assemblée Nationale. Elle en a les épaules ?
10:22Vous connaissez le poste ?
10:24Je connais le poste,
10:26c'est un poste qui est difficile,
10:28surtout dans un contexte politique
10:30abrasif comme on peut le vivre.
10:32C'est un poste
10:34qui demande
10:36de la hauteur et
10:38d'être en capacité de se
10:40hisser au-dessus des partis.
10:42Je pense,
10:44en tout cas, Marine Le Pen aujourd'hui
10:46est chef de parti
10:48même si elle n'en a pas le titre. Elle en a
10:50évidemment l'exercice
10:52et donc, ça me paraît difficile
10:54de pouvoir exercer cette position en surplomb
10:56tout en étant extrêmement partisan
10:58comme elle l'est en ce moment.
11:00Merci beaucoup Yael Brome-Pivet, présidente sortante
11:02de l'Assemblée Nationale. Merci d'avoir été notre
11:04invité-événement ce soir dans cette course contre
11:06la montre avant les législatives
11:08J-3 et d'ailleurs RTL
11:10Insight dans un instant au cœur d'un dispositif
11:12dont on parle beaucoup dans cette campagne.
11:14L'AME, l'aide médicale d'État
11:16pour soigner les sans-papiers, l'AME pointée
11:18du doigt par l'ERN, on vous emmène justement dans
11:20un centre médecin du monde. Et puis votre visoconférence
11:22chère Alex Vizorek. On va jouer
11:24ensemble avec l'actualité de toute cette saison.
11:26Formidable, à tout de suite.