POLITIQUE - Yaël Braun-Pivet est l'invitée de Thomas Sotto

  • avant-hier
Quand sera connu le gouvernement de Michel Barnier ? Avec quels ministres ? Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale et députée Ensemble pour la République des Yvelines (5e circonscription), est l'invitée de Thomas Sotto.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 18 septembre 2024.

Category

🗞
News
Transcript
00:007h44 sur RTL et c'est ce matin la présidente de l'Assemblée Nationale qui est l'invitée de RTL Matin, Thomas, vous recevez Yael Brune-Pivet.
00:11Bonjour et bienvenue sur RTL, Yael Brune-Pivet.
00:13Bonjour.
00:14Faut-il augmenter les impôts, oui ou non ?
00:16Alors il faut rétablir l'équilibre des finances publiques.
00:19Ça passe par moins de dépenses et ça peut passer par plus d'impôts, mais les conditions sont nombreuses pour que l'on puisse s'engager dans cette voie d'augmentation de la fiscalité.
00:30Il ne faut pas que ça ait un impact sur la croissance.
00:33Il ne faut pas que ça puisse freiner les investissements parce qu'on a une trajectoire de retour vers le plein emploi qu'il faut conserver et qui a pour le moment bien marché.
00:42Donc surtout ne cassons pas cette croissance qui est si importante pour les Français parce que c'est ça qui leur amène de l'emploi et donc du pouvoir d'achat.
00:51Donc il faut regarder, et moi je l'ai toujours dit, il faut avoir une fiscalité qui soit juste.
00:55Il faut que l'effort soit justement partagé entre tous pour que chacun puisse y consentir.
01:02Donc entre tous, pas seulement les plus aisés ?
01:04Alors l'effort doit être partagé par tous, ce qui est normal.
01:07Après il faut regarder, mais il faut regarder surtout, et moi là c'est la Présidente du Parlement de l'Assemblée Nationale qui vous parle, il faut regarder en associant les parlementaires.
01:16Nous avons beaucoup d'idées pour construire ce budget, la Commission des Finances est au travail.
01:22On parle souvent, vous savez, il faut regarder les niches fiscales, peut-être qu'elles ne sont pas toutes utiles, qu'elles ne sont pas toutes efficaces.
01:30On le dit souvent, eh bien faisons-le, regardons à chaque fois, est-ce que c'est une bonne dépense, est-ce que c'est une bonne recette, que pouvons-nous faire ?
01:37Ça sera le travail du gouvernement dans un temps très resserré, et j'espère qu'il associera, j'espère, j'attends qu'il associe étroitement le Parlement pour ce faire.
01:46Gabriel Attal est plus ferme que vous, il en fait une ligne rouge de la hausse des impôts.
01:49Il n'en veut pas, il a demandé un rendez-vous en urgence au Premier ministre pour le lui dire ce matin.
01:53Il est prêt au bras de fer sur ce sujet, il a raison ?
01:57Là où il a raison et où chacun a raison, c'est qu'il faut être clair sur ce que l'on veut faire, il faut être clair sur le pacte d'action que le gouvernement va mener.
02:09Vous savez, dans l'hémicycle, on nous a beaucoup critiqués en disant dans le passé que nous étions des godillots.
02:14Il n'y a pas de godillots aujourd'hui dans l'hémicycle, il y a des hommes et des femmes politiques qui ont été réélus après une dissolution et après un temps politique difficile.
02:23Nous savons pourquoi nous sommes là, nous avons des valeurs, nous avons des convictions et comme je vous le disais, il ne faut pas casser la croissance, pas casser l'investissement.
02:32Et nous avons depuis 7 ans décidé d'une trajectoire de baisse d'impôts.
02:37Donc après, qu'à la marge, nous puissions y travailler pour avoir davantage de justice fiscale et que nous puissions travailler sur les niches, oui.
02:45Mais avoir une trajectoire de hausse d'impôts qui serait à l'inverse de ce que nous avons fait depuis 7 ans, non.
02:51Est-ce que vous redoutez que Michel Barnier ne parvienne pas à former son gouvernement ? C'est la petite musique qu'on entend depuis quelques jours.
02:56Comme chacun met ses lignes rouges, comme chacun met ses conditions, on se dit ça va dans le mur.
02:59Eh bien, ça serait catastrophique parce que nous avons besoin, les français ont besoin d'un gouvernement, nous avons besoin d'une action dans leur intérêt.
03:09Il y a des chantiers importants à ouvrir, on a parlé de la fiscalité, il y a évidemment la question du pouvoir d'achat, de la formation, de l'éducation, du travail, etc.
03:21Et donc nous ne pouvons plus attendre.
03:23Vous pensez que les macroïstes doivent entrer au gouvernement, soyons clairs.
03:26Soyons clairs, le gouvernement qui sera nommé a besoin d'une majorité pour pouvoir fonctionner, pour pouvoir voter les textes qu'il présentera et pour pouvoir s'appuyer sur elle.
03:36Dans cette majorité, il y aura le groupe auquel j'appartiens, le groupe EPR, Ensemble pour la République, il y aura le Modem, Horizon, Les Républicains.
03:46Moi, je souhaite toujours que le gouvernement puisse s'appuyer sur des personnes de gauche, donc le groupe socialiste, le groupe écologiste.
03:54Maintenant, il faut construire cela et ça ne se construit pas avec des personnes, ça se construit avec un projet, avec des lignes directrices.
04:02Peut-être qu'il faut que Michel Barnier parle alors, parce qu'on a l'impression que personne ne sait ce qu'il veut. Est-ce qu'il doit parler, Michel Barnier ?
04:06C'est, je crois, ce qu'il fait aux groupes politiques en les recevant.
04:09Après, moi, je veux absolument rester dans mon rôle. Je suis présidente de l'Assemblée, je ne suis pas en train de composer le gouvernement.
04:16Ce qui m'importe, c'est que le gouvernement puisse s'asseoir sur une majorité qui soit stable, parce que les Français, ils veulent de la stabilité, de l'apaisement
04:26et ils veulent qu'on avance avec des choses concrètes qui vont réellement changer leur vie.
04:30Moi, c'est tout ce qui m'importe et moi, je serai garante de cette stabilité à l'Assemblée Nationale.
04:35Garante de cette stabilité et pourtant l'Assemblée ajoute du chaos au chaos. Est-ce que je parle ce matin à la présidente de l'Assemblée
04:40qui, pour la première fois dans l'histoire de la Vème République, va destituer, va faire tomber un chef de l'État, en l'occurrence Emmanuel Macron ?
04:46Alors, je ne le crois pas, parce que...
04:48Une procédure de destitution a été lancée hier.
04:50Alors, il y a une procédure qui a été lancée hier à une courte majorité du bureau qui est dominée par le Nouveau Front Populaire.
04:57Moi, j'ai été opposée en tant que président de l'Assemblée Nationale.
05:00J'ai expliqué pour quelles raisons il était, pour moi, important de rejeter cette procédure
05:07qui est totalement injustifiée puisqu'il n'y a pas de manquement incompatible dans l'exercice des fonctions du président de la République.
05:13Maintenant, la procédure est lancée, mais de ce que j'entends et de ce que je comprends dans les expressions des uns et des autres,
05:19elle ne pourra pas être votée puisqu'il faut une majorité dite qualifiée des deux tiers de l'Assemblée
05:25et deux tiers des groupes politiques ont exprimé le rejet futur.
05:30Donc, pour moi, c'est un non-événement.
05:32C'est plutôt quand même un événement qu'il faut regarder sur le plan des principes et des institutions.
05:37Nous avons encore des groupes politiques qui travaillent sur l'installation du chaos,
05:44sur l'installation du désordre et qui ne pensent pas à l'intérêt des Français.
05:49Oui, ça me choque parce que, vous savez, quand vous faites de la politique, vous êtes élu pour servir,
05:55vous êtes élu pour faire, pas pour défaire, pas pour déconstruire.
05:59Vous êtes élu pour travailler, pour essayer d'être utile.
06:02C'est ça l'objectif d'un mandat, ça me paraît assez basique.
06:05Et je ne vois pas en quoi cette procédure, dont on sait qu'elle n'ira pas à son terme parce qu'elle est complètement affondée,
06:11je ne vois pas en quoi elle est utile aux Français.
06:13Être utile pour une Assemblée nationale, c'est aussi voter un budget.
06:15On est très en retard, vous êtes très en retard sur le budget de 2025.
06:18Et pour cause, Matignon ne vous a pas transmis les documents qui vous permettent de travailler.
06:21C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Éric Coquerel, le président de la Commission des Finances,
06:25et Charles de Courson, le rapporteur général du budget, sont allés à Matignon hier pour réclamer ces documents,
06:30ce qui leur a été refusé.
06:32Ils en sont ressortis en colère et les mains vides.
06:34Est-ce que vous partagez leur colère ? Est-ce que là, ça suffit maintenant pour le budget ?
06:37Écoutez, je me suis entretenue hier avec le président de la Commission des Finances
06:40pour qu'il me raconte ce qui s'était passé.
06:44J'entends que le Parlement a besoin de travailler sur le budget, c'est indispensable.
06:49Nous avons des parlementaires qui ont été nommés ou élus pour cela.
06:53Nous avons besoin des documents nécessaires pour travailler.
06:56Nous avons besoin d'avancer.
06:58Alors après, il y a des discussions sur les types de documents auxquels ils peuvent avoir accès ou non.
07:03Pour moi, ça n'est pas très important.
07:05Ce qui est important, c'est que nous puissions travailler.
07:07Et donc, le Parlement est en droit de demander les documents nécessaires à ce travail.
07:12À l'instant, Gérald Darmanin, qui fait partie de votre groupe politique,
07:16dit qu'il est hors de question de rejoindre ou de soutenir un gouvernement qui augmente les impôts.
07:21On en revient au début de l'interview. Vous disiez, vous, pourquoi pas ?
07:23Moi, j'ai toujours dit pourquoi pas, parce que je ne suis pas une femme politique
07:27qui est arc-boutée sur des dogmes ou sur des principes.
07:31Vous non, mais Gabriel Attal, oui, visiblement. Gérald Darmanin aussi.
07:34Ça va où, ça ? Ça mène où ?
07:36Écoutez, à nous de trouver le chemin. Le chemin, c'est le chemin d'un compromis.
07:40Gérald Darmanin ne fait pas partie du groupe EPR, donc il ne fait pas partie de ma famille politique.
07:46Nous avons décidé, et le Président de la République a décidé d'élargir et donc de travailler ensemble.
07:52Vous savez, aller chercher le compromis, ça n'est pas facile.
07:54Il faut que chacun fasse un pas l'un vers l'autre.
07:56En tout cas, moi, j'y suis prête, parce que je sais que c'est la seule voie que nous pouvons emprunter pour les Français.
08:02On entend donc que ce n'est pas la seule voie selon vous, mais il y a plusieurs voies discordantes au sein de votre groupe.
08:06Dernière question, rapidement. Vous faites partie, Elbronde Pivet, de ceux qui pensaient qu'il y avait un autre chemin que la dissolution.
08:11Vous aviez essayé d'en convaincre Emmanuel Macron.
08:13Quand vous voyez la situation politique chaotique du moment, l'état de l'opinion publique, le sentiment de beaucoup de Français de ne pas être entendus,
08:19est-ce que vous ne vous dites pas, mais quel gâchis, mais quel gâchis tout ça, quelle erreur ?
08:24Alors, je ne me dis jamais ça, parce que je regarde toujours devant et pas derrière.
08:27Donc, moi, je me dis maintenant, il faut que l'on avance.
08:31Et si tous les Républicains se mettaient autour d'une table pour avancer, nous pourrions le faire.
08:36Et donc, moi, je pense que cela est toujours possible.
08:39Et je les appelle à se retrousser les manches avec nous et à travailler pour les Français.
08:43Merci, Elbronde Pivet, d'être revenue ce matin en direct sur RTL. Et bonne journée à vous.
08:47Merci beaucoup.
08:48Toucher à certaines niches fiscales, oui.
08:50Aller à l'inverse de ce qui a été fait depuis sept ans, non.

Recommandée