La Victoire est en Elles - Audrey Zarif

  • il y a 3 mois
Cette semaine, Alexandre Delpérier et Salim Ejnaïni reçoivent la championne de France 2023 de tennis de table, Audrey Zarif. De son enfance à Saint-Denis jusqu'à son club actuel Joué-lès-Tours, en passant par l'INSEP et la Belgique, retour sur un parcours hors-normes.

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Sports
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00:00...
00:18-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:21bienvenue dans votre rendez-vous dédié aux femmes dans le sport.
00:25Bienvenue dans La victoire est en elle,
00:27avec encore aujourd'hui,
00:28une sportive, une championne exceptionnelle.
00:31Avec nous, en plateau, la championne de France
00:33de tennis de table, ping-pong pour Salim,
00:36Audrey Zarif. A 24 ans, la jeune pongiste
00:38originaire de Saint-Denis n'a jamais été aussi forte
00:41et son coup de raquette lui permet de voir encore plus grand
00:44à un an et demi des Jeux olympiques de Paris.
00:47Audrey, bonjour.
00:48Bonjour, enchantée.
00:49Permets-moi de te présenter un monsieur exceptionnel, lui aussi,
00:53puisque lui, grâce à sa performance
00:56au tennis de table en étant non voyant,
00:58a eu son bac. Salut, Salim.
00:59Rires
01:00Salut, Alex. Bonjour, Audrey.
01:02Faut pas croire tout ce qu'il dit, mais là, c'est vrai.
01:05C'est peut-être une des rares choses où c'est bon.
01:08Tu peux nous expliquer comment vous aviez fait ?
01:11Le but, c'était de faire l'échange le plus long.
01:13A la base, on avait supprimé le filet,
01:15parce que je faisais des grosses fautes de filet,
01:18et puis, au final, c'était le but
01:20de pas trop me mettre en difficulté,
01:22de faire des échanges longs et, au final,
01:24de balader l'adversaire et de me faire balader par l'adversaire.
01:28On a commencé vraiment de très bas
01:30et pour atteindre un niveau à peu près moyen acceptable
01:33au prix de gros efforts,
01:35et que j'ai perdu, évidemment, lamentablement depuis.
01:38Je t'aime et ne change rien.
01:40Audrey, avec nous, tu es championne de France 2023.
01:43Évidemment, on parlera des Jeux olympiques.
01:46Autre belle ligne à ton palmarès,
01:48médaillée de bronze par équipe au championnat d'Europe 2021,
01:52championne de France en double dame en 2020,
01:5497e joueuse mondiale, c'est ça ?
01:56C'est ça.
01:57Et la meilleure perf, c'est ?
01:5940 mondiales.
02:00Qu'est-ce qui s'est passé, dis-donc ?
02:02On reçoit que les winners, ici, nous ? On plaisante.
02:05Non, non, c'était...
02:06C'est dur d'aller chercher des sportifs qui sont...
02:09La plupart, elles sont asiatiques.
02:11La concurrence asiatique, elle est rude.
02:13Donc, c'est déjà bien.
02:15Alors, on va revenir sur ton parcours.
02:17Toi, tu es née à Saint-Denis.
02:19Mais avant d'aller plus loin,
02:21je voudrais qu'on revienne sur quelques images.
02:23Tu as remporté la finale 4 manches à 2
02:25en France contre Charlotte Lutz.
02:27Exact.
02:28Et c'était diffusé où ?
02:30Sur Sport en France.
02:31Regardez les images.
02:33À quel combat ?
02:47Bravo !
02:48Bravo, Audrey.
02:49Allez, le 3e bal de match pour Audrey Zarif.
02:55Et voilà, Audrey Zarif, championne de France...
02:58Championne de France en 2013.
03:00...qui se jette dans les bras de Carol Grundish.
03:04Très, très beau match.
03:06Elle est allée chercher sa victoire.
03:08Elle avait affaire à, quand même,
03:10une très rebutable Charlotte Lutz.
03:12Ah, oui.
03:13Et Charlotte, qui, bien sûr, est en armes.
03:15Championne de France, seigneur.
03:17Elle a fait un très bon match.
03:19Elle a fait un très bon match.
03:21Elle a fait un très bon match.
03:22Elle a fait un très bon match.
03:24Championne de France, seigneur.
03:26Bravo, Audrey.
03:27Audrey Zarif.
03:28Incroyable.
03:30Ah, oui, toute la détresse de Charlotte.
03:34Toute la détresse de Charlotte.
03:36Ah, oui, oui.
03:37Eh, oui.
03:40Et là, on a été au bout.
03:42Au bout des émotions.
03:43On a tout qui s'exprime.
03:47Voilà, les deux camarades.
03:50La joie, la tristesse.
03:51Oui.
03:52En tout cas, ils nous ont proposé
03:54une très belle finale.
03:55Très belle finale.
03:56Que le tableau féminin est beau,
03:58quand il est joué comme ça,
04:00avec tous ses ingrédients,
04:01sont émotions, l'engagement.
04:04Bravo.
04:06Bravo à ces joueuses.
04:07Vraiment des beaux matchs.
04:08Elles sont magnifiques, ces images.
04:11C'était il y a quelques jours.
04:12C'est ton premier titre seigneur
04:14de championne de France.
04:15C'est un changement, un déclic,
04:18un bouleversement ou juste une suite ?
04:20Non, on peut dire que c'est
04:22une suite de mon début de saison.
04:24C'est vrai qu'en début de saison,
04:26à partir de janvier, j'ai fait
04:27des Open à l'international,
04:29où j'ai fait une finale au feeder.
04:31Ensuite, mon classement mondial
04:34a augmenté.
04:35Avec mon club de Tété-Joué-les-Tours,
04:38on a gagné la Trophy Cup.
04:39On est en demi-finale de la Proie.
04:42Et donc, c'est vrai que ça a été
04:44un mois très intense, très chargé,
04:46avec énormément de compétition.
04:47Et c'est la suite de mon évolution
04:49que j'ai depuis janvier.
04:51C'est vrai que c'est un peu
04:52spectaculaire, parce que j'avais
04:54jamais eu de médaille
04:55aux championnats de France.
04:57Ma première médaille, c'est l'or.
04:59Donc c'est vrai que, pour moi,
05:00je réalise vraiment pas encore,
05:02parce qu'après cette finale,
05:04j'ai dû repartir direct
05:05à une compétition en Turquie.
05:07Je suis revenue que vendredi.
05:09Et donc, ouais, c'est vrai
05:11que je l'ai regardée énormément
05:13de fois, cette vidéo.
05:14Ça restera toujours à vie.
05:17Et j'ai pas encore s'abourré.
05:19Et cette semaine, je pense
05:21que je vais bien s'abourer.
05:22Et moi, j'ai remarqué
05:23sur les deux derniers points,
05:25une espèce ou une espèce,
05:27vous ferez comme vous voudrez,
05:28Salim, de revers,
05:30un petit coup de poignet.
05:31Celui-là, ça doit être
05:33un de tes atouts.
05:34C'est vrai que mon coup favori,
05:36c'est mon revers.
05:37Tiens ! Paf !
05:38Tu vois la spécialiste ?
05:40C'est vrai.
05:41Du ping ?
05:42C'est vrai. C'est moins
05:43le coup droit, et c'est vrai
05:45que mon coup favori, c'est le service
05:47et mon revers, c'est ma qualité
05:48de jeu de vitesse,
05:49parce que j'ai une plaque
05:51assez différente des autres.
05:52J'ai un soft en coup droit.
05:54Attends, tu peux parler français,
05:56s'il te plaît ?
05:57Une plaque, c'est quoi ?
05:58La raquette.
05:59La raquette, c'est ça.
06:01Au lieu d'avoir deux backsides,
06:02j'ai un soft en coup droit.
06:04C'est avec des picots.
06:05C'est pour frapper la balle
06:07et pour moins mettre d'effet.
06:09Et avec mon jeu de vitesse,
06:10c'est vrai que j'utilise beaucoup
06:12ma vitesse revers pour lancer
06:14le jeu.
06:15Et ouais, c'était deux beaucoup.
06:16Salim ?
06:18Tu sens que t'as franchi
06:19une étape ou est-ce que,
06:21encore une fois,
06:22il y a pas grand-chose ?
06:24Tu es dans la continuité
06:26de tes perfs.
06:27T'as senti pendant le jeu
06:28que tu débloquais quelque chose ?
06:30A vrai dire, c'est vrai
06:32qu'au niveau de mon jeu,
06:33toute la compétition,
06:35c'est vrai que j'ai été
06:36assez rigoureuse,
06:37mais ce qui m'a le plus surpris
06:39chez moi, c'était mon attitude,
06:41mon calme, ma sérénité.
06:43Même les gens ont vraiment
06:44été surpris, parce que je suis
06:46une fille de base très impulsive,
06:48avec beaucoup de caractère,
06:49qui peut vite montrer
06:51mes émotions. Et c'est vrai
06:52que durant toute la compétition,
06:54j'ai été super bien coachée
06:55par ma coach Carole Grandiche,
06:57qui a été quand même 5 fois
06:58championne de France.
07:00C'était la première fois
07:01qu'elle me coachait.
07:02Première fois qu'elle me coache,
07:04première fois que je gagne.
07:05Donc c'est vrai que c'est assez
07:07fou.
07:08Explique-nous et va un peu plus
07:10loin, creuse, enfin, ou creusons,
07:12si tu veux bien. Qu'est-ce que
07:13vous vous êtes dit ?
07:14Quelle a été l'approche
07:15de la compétition ?
07:17Comment ça se passe
07:18pendant la compétition ?
07:19Il y a un avant et un après,
07:20d'après ce que tu dis.
07:22Il y a un avant et un après.
07:23C'est vrai que le avant,
07:24ça a été un mois chargé.
07:26J'ai eu beaucoup d'échéances
07:27avec mon club.
07:28J'ai joué les tours.
07:30Ensuite, j'ai eu beaucoup
07:31d'open. Et c'est vrai que ça m'a
07:33permis d'avoir ce niveau
07:34en France, au championnat
07:35de France, parce que j'ai eu
07:37de la réussite dans les open.
07:38Mon classement mondial a augmenté.
07:40Je pense que ça m'a donné
07:41confiance en moi. J'ai contacté
07:43ma coach Carole Grandiche
07:44au mois de janvier pour travailler
07:46avec elle, parce que j'avais besoin
07:48dans mon projet de renouveau
07:49de quelqu'un qui pouvait me donner
07:51une bonne expertise, parce qu'elle
07:53en a eu. Elle a été 70 mondiales,
07:55elle a joué pour l'équipe de France.
07:56Et c'est vrai que durant
07:58la compétition, ce qui m'a beaucoup
08:00apporté, c'est... Au coaching,
08:01elle est très bien, mais vraiment,
08:03c'est le en dehors. Son expertise
08:05en dehors, comment préparer
08:07les matchs avant, après,
08:08pas rester dans les gradins,
08:09se concentrer, pas trop parler.
08:11C'est toutes ces choses-là
08:13qui m'ont fait que...
08:14J'ai été concentrée
08:15du début à la fin.
08:16Et aussi, j'ai mon staff à côté,
08:18qui sont du club de Tête et Jouer
08:20les Tours, Claude Barre
08:22et Hugo Berger, qui m'aidaient
08:23à faire des analyses sur les vidéos
08:25de matchs, sur les adversaires,
08:27etc.
08:28L'approche mentale.
08:29C'est ça, exactement.
08:31C'est fantastique, ça, Salim,
08:32de se dire qu'à ce point-là,
08:34le mental fait la diff.
08:35Parce que... Pardon, mais...
08:37Le mental est le...
08:38Pardon, excusez-moi.
08:39Désolé.
08:40Le mental est le...
08:41Pardon, excusez-moi, Alexandre,
08:43mais le mental est l'extérieur.
08:45On le voit de plus en plus
08:46dans les autres sports,
08:48mais la prise en compte de l'extérieur,
08:50des autour, des alentours
08:51de la compétition,
08:52c'est pris de plus en plus en compte,
08:55et on voit vraiment
08:56toute l'importance que ça a.
08:58Là, je te parlais de ton jeu,
09:00et tu me réponds sur tout l'extérieur,
09:02qui a été décisif pour toi.
09:03Effectivement, on voit que c'est important.
09:05Ouais, c'est...
09:07Je pense que le mental,
09:08c'est un peu la règle numéro un,
09:10on va dire, dans tous les sports.
09:12Tu peux avoir...
09:13Qu'avec du mental et un mauvais jeu,
09:15tu gagnes pas.
09:16Mais un jeu équivalent,
09:17c'est le mental qui fait la différence.
09:20Bien sûr, il faut avoir la technique,
09:22dans nos sports, qui est très important,
09:24la technique, le physique,
09:25mais c'est vrai que si ton mental
09:27et que t'as de la confiance,
09:29je pense que tu peux faire des exploits.
09:31Surtout dans des disciplines
09:32où t'as un adversaire.
09:34C'est pas qu'un...
09:35Il y a des sports où y a qu'un chrono.
09:37Là, t'as un adversaire,
09:38donc y a un ascendant psychologique.
09:40C'est un jeu d'échecs.
09:42C'est ça que j'aime dans ce sport.
09:43C'est ce qui est fascinant.
09:45C'est ça que j'aime.
09:46J'adore la compétition
09:48et c'est vrai que c'est ce qui me procure
09:50le plus d'émotion.
09:51Bah, voilà, c'est vrai que peut-être
09:53dans ma carrière,
09:54je vais pas en avoir souvent des titres.
09:56Et là...
09:57J'espère pour moi,
09:59mais c'est vrai qu'au fur et à mesure,
10:01quand tu grandis,
10:02quand t'arrives dans le monde seigneur,
10:04c'est de plus en plus compliqué
10:06d'avoir des titres et d'avoir eu ce titre.
10:08C'était un de mes rêves.
10:09Et surtout, ouais, j'ai envie de dire,
10:11j'avais jamais eu de médaille.
10:13Et j'ai la plus belle,
10:14donc c'est vraiment une fierté.
10:16Tu nous as pas amenée ?
10:17Elle est restée à Tours.
10:19Ah ! On va revenir sur ta carrière.
10:21Tu viens d'un quartier de Saint-Denis,
10:23un quartier populaire.
10:25Un quartier sensible.
10:26Exactement. Des cités, oui.
10:27À 5 ans, au centre de loisirs du quartier,
10:31y a eu une table de ping-pong.
10:32Exactement.
10:33Il se passe quoi ?
10:35Bah, il se passe que je dépasse pas la table.
10:37Parce que t'es toute petite ?
10:39Bah ouais, j'étais toute petite.
10:41Et en fait, le centre de loisirs...
10:43Bon, à Saint-Denis, y a tout à côté.
10:45Je vais au centre de loisirs avec mes éducateurs.
10:48Et y a la salle, la raquette, à Saint-Denis,
10:51qui est juste à côté.
10:52Ma sœur commence à en faire.
10:53Elle a quel âge ?
10:55Elle a 27 ans. 3 ans de plus que moi.
10:56Ah, mais elle a pas 27 ans à cette époque.
10:59Non, elle a 8 ans à cette époque.
11:00Et je commence à la suivre.
11:03Et c'était une révélation pour moi.
11:05J'avais enchaîné quelques sports avant,
11:08la danse, la danse classique, le hip-hop.
11:10Mais dès que j'ai vu ce sport,
11:12c'était incroyable, quoi.
11:15Enfin, ce côté compétition directement avec l'adversaire.
11:18Même si tu dépasses pas la table ?
11:20Non, même si je dépasse pas la table.
11:22Après, c'est vrai qu'il y a beaucoup de baby-ping
11:24qui se fait, comme dans tous les sports.
11:26Donc t'as des balles différentes, t'as des jeux,
11:29pour que le petit arrive à s'y prendre, à ce jeu.
11:33Et c'est surtout...
11:34Moi, j'ai vraiment eu de la chance d'avoir une coach
11:37dès le plus jeune âge, qui a créé en moi,
11:39qui s'appelle Aurélie Blanc, qui est toujours encore derrière,
11:42mais qui prend toujours de mes nouvelles
11:44et qui est toujours à fond, là, qui m'a félicité.
11:47Et même, c'est grâce à elle aussi que j'ai eu ce titre, quoi.
11:51Il faut pas oublier les entraîneurs de tout petit.
11:54C'est quand même eux qui t'ont amenée là où t'es.
11:57Donc je la remercierai jamais assez.
12:00Et ouais, ça a été...
12:02Une révélation.
12:03Une révélation, ouais.
12:05Salim.
12:06À quel moment tu te dis, OK, ça me plaît bien,
12:09je commence à avoir du niveau, on va tenter la compète ?
12:13Euh... À quel moment ?
12:15Bah...
12:17Rien qu'à l'entraînement avec les adversaires, où je voyais...
12:21T'as le sens de la compète dans le sang, toi.
12:24Vraiment. C'est vrai qu'on peut dire que j'aime moins m'entraîner
12:27et je préfère être en compétition.
12:29L'entraînement, c'est très important, surtout dans notre sport,
12:32très monotone.
12:33Il faut énormément d'entraînement.
12:35Attends, comment ça, c'est monotone, le ping-pong ?
12:38C'est hyper répétitif.
12:39100 m, ça pourrait passer pour monotone, mais...
12:41Non, mais c'est hyper répétitif.
12:43Il faut toujours... C'est énormément d'entraînement.
12:46Mais les points sont tous différents.
12:48Oui, les points sont différents.
12:50Tu veux dire les heures où on renvoie...
12:52C'est ça, il faut tout le temps répéter.
12:54Ça fait 20 ans que je fais du ping
12:56et j'en ai fait peut-être des milliers, du coup droit et du revers.
12:59Voilà, peut-être des millions.
13:00Et donc, c'est vrai que...
13:03Non, moi, ce qui m'a plu, c'est...
13:05Je sais pas, j'ai senti une rage en moi,
13:07genre quelque chose de...
13:10que j'avais jamais ressenti.
13:12C'est inexplicable.
13:14Comme toi, Salim, la rage.
13:16Non, mais c'est vrai. Je suis sérieux.
13:18Bien sûr, et elle est nécessaire.
13:19Elle te porte, elle est hyper nécessaire.
13:22C'est le tempérament sportif,
13:24dans le sens vraiment du mental, on y revient.
13:27C'est ça, exactement.
13:28Donc, tu restes au club de la raquette.
13:31Tu resteras dans le club jusqu'à tes 15 ans.
13:34Tu décides d'arrêter l'école ?
13:36Je décide d'arrêter l'école en 6e,
13:39donc déjà au collège, pour aller au CNED,
13:41cours par correspondance à la maison,
13:43parce que c'est vrai que je voulais avoir ce double projet,
13:47mais je voulais mettre en avant beaucoup plus mon tennis de table.
13:50Et c'est vrai que les cours, c'est pas forcément...
13:52C'est dur avec le sport de haut niveau.
13:54Euh...
13:56Et...
13:57Ca veut dire que déjà si jeune, tu fais un choix ?
13:59Déjà si...
14:00C'est un risque de ouf.
14:01Bien sûr, on m'oriente,
14:02et je remercierai jamais assez ma famille,
14:04parce que...
14:05T'entends ?
14:07Voilà, ma famille, on...
14:08Je pense qu'il y a plusieurs familles, peut-être,
14:11qui soutiennent pas les sportifs, en tout cas la mienne.
14:14Ils ont été hyper compréhensibles,
14:16ils ont laissé la place du coach,
14:17ils ont eu leur place de parents,
14:20ils ont pas...
14:21Ils se sont pas mis dans mon projet,
14:24et ils ont laissé leur petite-fille
14:28partir à l'âge de 8 ans,
14:29prendre son premier avion pour aller en Roumanie.
14:32C'est très courageux, je trouve, pour des parents,
14:34de laisser leur petite gamine partir et faire ce qu'elle a envie,
14:38et de la laisser faire sa passion,
14:40et ça, vraiment, c'est...
14:42Je les remercierai jamais assez, et oui,
14:43je prends la décision de faire ce double projet
14:46et de mettre mes études un peu de côté,
14:48parce que je sens que j'ai ça en moi et que je peux faire quelque chose.
14:51À 15 ans ?
14:53À 15 ans, je pars pour l'INSEP, donc...
14:57C'est-à-dire que t'es détectée,
14:59ça veut dire qu'on sait qu'il y a un espoir en toi ?
15:01Depuis plus jeune, hein.
15:02Depuis 8 ans, déjà, à l'âge de 8 ans, je suis détectée,
15:06mais c'est vrai que j'arrive dans un moment de ma vie
15:09où j'étais dans une... J'étais que dans mon club,
15:12et j'ai besoin de rentrer en pôle pour voir ce que ça donne,
15:14pour voir comment je me sens dans un groupe,
15:18pour aussi être dans le système,
15:19parce que c'est dans le système fédéral aussi,
15:21pour leur montrer qu'ils ont créé quelque chose pour les filles,
15:24et comme je suis une des meilleures joueuses,
15:26j'ai besoin de mettre mon pied là-dedans.
15:28T'es d'une force, d'un courage, Salim, tu te rends compte un peu ?
15:33Si jeune, des décisions, du recul, c'est incroyable.
15:37Et puis, il faut le faire, à ce moment-là.
15:39Tu passes d'une vie où tu es dans ton élément,
15:42où on t'amène les cours à domicile,
15:44où tu as toutes ces choses dans un univers que tu maîtrises,
15:48et tu passes, toi, dans un univers où tu es complètement déraciné.
15:51Comment tu le vis, ça, d'ailleurs, ce passage à l'INSEP, justement ?
15:55Je le vis vraiment pas très bien.
15:57C'est vrai que ça a été une année...
15:58Ça va pas durer longtemps.
15:59Non, ça va durer qu'un an.
16:01Pourtant, j'ai fait mes meilleurs résultats.
16:04En ping ?
16:04En ping, j'étais junior,
16:06et à ce moment-là, je me qualifiais pour les JOJ,
16:09donc les JO de la jeunesse à Nanjing, en Chine.
16:11Mais pourtant, intérieurement,
16:15j'arrive dans un système où je suis à l'internat.
16:19J'ai jamais été en cours de ma vie.
16:20Là, j'arrive avec...
16:21Tu reprends l'école ?
16:22Je reprends l'école, aménagée,
16:24où on n'avait que 3-4 heures dans la journée,
16:26mais j'arrive avec des élèves où je me sens vraiment pas à ma place.
16:30Et c'est vrai que ça a été compliqué.
16:32Je me retrouve dans une chambre en coloc
16:35avec une fille qui fait pas du tennis de table.
16:37Et donc, c'est vrai, ça a été un gros changement dans ma vie,
16:40et je décide de partir parce que...
16:42T'es mal ?
16:43Je suis pas bien, ouais.
16:44Je suis pas bien, l'entraînement se passe bien,
16:47mon jeu se passe très bien,
16:48mais dans la tête, quand t'es pas bien et quand tu te sens bien,
16:50moi, j'ai pris la décision et je leur ai dit que je voulais partir.
16:53Et re.
16:54Et voilà.
16:56Et...
16:57D'une manière générale, avant d'aller plus loin,
17:00cette liberté, elle est essentielle pour toi ?
17:03Moi, je suis une fille vraiment avec beaucoup de caractère.
17:06C'est vrai que je suis quelqu'un d'assez...
17:08Tu sais, quand on dit ça, on peut dire que c'est une emmerdeuse.
17:10Non, non, tu prends des décisions sages,
17:12qui te correspondent,
17:14avec toujours l'objectif d'aller plus loin, c'est bien ça.
17:17C'est pas juste, j'ai envie d'être libre, vous m'emmerdez.
17:19Non, et c'est surtout qu'on a un sport indiv.e.
17:21Déjà, on n'est pas un sport par équipe,
17:23donc il faut penser à soi, il faut penser à son bien-être.
17:27Mais c'est pas un caprice, c'est ça que je veux dire.
17:29Non, c'est pas du tout un caprice.
17:30T'arrives aussi dans l'adolescence, tu te cherches,
17:33tu te dis que c'est pas bon pour toi,
17:35t'en parles à tes parents, t'en parles à tes coachs,
17:38ils essayent de t'orienter,
17:39mais à la fin, c'est quand même ma décision à moi,
17:41et je regretterai jamais cette décision.
17:43Mais elle n'a que 15 ans, alors qu'avant, elle avait que 8 ans,
17:45mais déjà, tu prends une décision forte et tu quittes la France.
17:47Voilà, je quitte la France.
17:48Pourquoi ? Pour aller chercher quoi et où ?
17:51Je quitte la France pour aller retrouver mon entraîneur,
17:55qui m'a entraîné quand j'étais jeune à Saint-Denis,
17:57qui s'appelle Denis Michel-Otto, et qui a eu un poste en Belgique.
18:01Et je me dis, pourquoi pas changer d'air,
18:04pourquoi pas aller voir autre chose ?
18:06C'était un centre d'entraînement où il n'y avait vraiment que des garçons.
18:09Je pense qu'à ce stade de ma vie,
18:11j'avais besoin de voir d'autres systèmes de jeu.
18:13De jeu ?
18:14D'autres systèmes de jeu, c'est-à-dire...
18:17Je m'entraînais qu'avec des plus forts, là-bas, en Belgique.
18:20C'était des garçons qui étaient en équipe de Belgique.
18:23Donc...
18:24Je l'aimais.
18:26C'était parfait pour moi.
18:28C'était parfait pour moi.
18:29Ils ont beaucoup plus de puissance que nous.
18:32En service, ils servent très bien.
18:34Les garçons.
18:35Et donc, c'est vrai que je pouvais bien progresser là-bas.
18:38Et Salim, elle n'a que 16 ans, là.
18:40Oui, et puis, avec tout ce qui s'en suit,
18:43c'est-à-dire qu'à ce moment-là,
18:44tu as des responsabilités qui arrivent.
18:46Tu commences à apprendre aussi à te gérer, j'imagine.
18:50Il y avait le logement, il y avait toute la vie
18:52qui te fait prendre encore en maturité.
18:55Ah, ben là, c'était un autre stade que l'internat à l'INSEP.
18:58J'arrive vraiment dans la vie adulte,
19:00où je me retrouve en coloc avec deux garçons.
19:02Du tennis de table.
19:04Il y en a un qui est de ma ville, qui s'appelle Mehdi Bouloussa,
19:07qu'on a vécu, on a commencé le ping à Saint-Denis ensemble.
19:10Donc, ça va.
19:11Il est venu, lui aussi, pour le coach ?
19:13Il avait aussi un repère. J'avais un repère aussi.
19:16Mais c'est vrai que...
19:17Et comme je dis, pour les parents, c'est compliqué
19:20de laisser sa fille de 16 ans en coloc avec aussi deux garçons.
19:23Mais c'est vrai que j'ai toujours eu confiance
19:26aux décisions que je prenais.
19:27Mais c'est pas facile, parce que tu rentres dans l'adolescence,
19:30et il y a la vie privée, la vie professionnelle,
19:33qui se mélange un peu.
19:35Et le ping, voilà, et c'est compliqué de gérer.
19:38Tu restes combien de temps ?
19:40J'y reste trois ans.
19:41J'y reste trois ans, parce que...
19:43On va pouvoir voir dans mon parcours que je me lasse assez vite.
19:47Et que, voilà, je sais ce que je veux,
19:49je sais ce que je veux plus.
19:51Et là, je sentais que c'était fini pour moi,
19:54que j'avais passé de très belles années
19:56et de merveilleuses années.
19:58J'ai vu...
19:59Une fois de plus, c'est pas des caprices,
20:01c'est une remise en question.
20:02C'est comme quand tu cherchais ta coach au début de l'année.
20:05Tu te connais, tu sais ce dont tu as besoin.
20:08Vous, les sportives, vous avez besoin de choses nouvelles,
20:11de stimuli, d'aller chercher comment mieux performer,
20:14et ainsi de suite.
20:15Exactement. Sur le moment, je sentais que c'était plus pour moi,
20:18que j'avais besoin d'aller chercher autre chose.
20:20Mais ça veut pas dire que t'as moins la dalle.
20:23Non, pas du tout.
20:24Je sentais que je devais aller progresser ailleurs,
20:27et que c'était le mieux pour moi.
20:28A 18 ans, tu gagnes le top 10 européen junior.
20:31A 16 ans.
20:3216 ans.
20:3316 ans, oui. Je gagne le top 10 européen junior.
20:36C'est une compétition où les 10 meilleures européennes
20:39sont représentées dans une compétition.
20:41C'est 9 matchs en 4-7 gagnants.
20:43C'est sur une durée de 3 jours, donc c'est très intense.
20:46C'est 3 matchs en 4-7 gagnants dans la journée.
20:49Et ça a toujours été une compétition assez favorable pour moi.
20:53Je l'ai gagnée en cadette.
20:55Et là, c'était mon premier titre européen en junior,
21:00où il y avait les meilleures européennes.
21:02Ca te conforte dans tes choix, tout ça ?
21:04Ca me conforte. Ca me conforte dans mes choix.
21:07Tu quittes ensuite la Belgique après 3 ans.
21:11Tu vas à Metz ?
21:13Oui, je vais à Metz pendant 3 ans.
21:15C'est un centre de formation et un club aussi.
21:19Ils essayaient de lancer et de créer un centre d'entraînement
21:23pour des sportifs comme moi, qui étaient en équipe de France.
21:27Il y avait aussi Pauline Chasselin, une fille de l'équipe de France.
21:30Carole Grandiche, ma coach, mais avant, elle était joueuse.
21:34Elle jouait dans le club de Metz.
21:36Et donc, ils ont créé un centre pour...
21:38Pour championne.
21:40Voilà, on peut dire ça.
21:42On peut dire ça, et ça s'est aussi bien passé.
21:44Ca s'est aussi bien passé.
21:46J'ai pu évoluer avec des systèmes de jeux différents,
21:49d'autres entraîneurs différents.
21:51Nathanael Molin, qui s'occupe maintenant des Lebruns,
21:55c'est lui qui m'entraînait à Metz.
21:58Et donc, j'ai pu voir d'autres choses.
22:00Salim.
22:02Tu as cette maladie du changement, quelque part.
22:06Est-ce que c'est que tu te lasses vite ou est-ce que c'est que tu te dis
22:09qu'à chaque fois, il y a du mieux à aller chercher
22:12et que tu as envie de sortir de ta zone de confort ?
22:14Je ne sais pas si je suis clair dans ma question.
22:16Oui, parce que déjà, tu as dit le mot maladie.
22:18Non, non.
22:19Je ne sais pas si j'aurais dit ça.
22:20Mais bon, vas-y, vas-y.
22:21Non, il y a des deux.
22:23C'est vrai que je suis quelqu'un qui peut me lasser vite,
22:25mais je suis aussi quelqu'un qui peut me remettre en question
22:28et me dire, je vais aller voir ailleurs, ça sera mieux.
22:31Et c'est vrai que toutes mes décisions, je ne les regrette pas.
22:35Elles ont toujours été bénéfiques.
22:37Il y a eu des moments de down et de up, comme tout le monde.
22:42Et une carrière, ça ne s'arrête pas non plus
22:44à être championne de France 2023.
22:45Je sais que je vais encore avoir des downs,
22:47mais je sais que je vais savoir me relever.
22:49Et c'est ça, le plus beau dans une carrière de sportif.
22:52Tu es une combattante.
22:53Je suis une combattante, oui.
22:54C'est vrai, non ?
22:56Oui.
22:57Tes adversaires te voient comme ça ?
22:58Quand j'étais petite, on m'appelait le pitbull.
23:00Voilà.
23:01Voilà.
23:02On y arrive.
23:04Non, mais moi, je trouve ça génial.
23:05Des adversaires qui disent, tiens, voilà le pitbull.
23:07Moi, je suis désolé, mais je protège mes tibias,
23:09tu vois, ou mes chevilles.
23:102019, tu chamboules tout de nouveau et tu reviens à l'INSEP.
23:14Exactement.
23:15Pourquoi ?
23:16Qu'est-ce qui s'est changé en toi
23:18entre le moment de ton départ à 16 ans ?
23:20Non, avant même.
23:22Non, j'étais à Metz, donc à 18 ans, j'arrivais à Metz.
23:25Mais qu'est-ce qui change
23:26entre ton premier passage à l'INSEP,
23:28où tu seras restée une année,
23:29et le moment où tu reviens ?
23:31Et pourquoi tu reviens là ?
23:33Alors, je reviens parce que j'étais à Metz
23:36et c'est vrai que le centre avait tellement pris d'ampleur
23:39qu'il y avait énormément de joueurs
23:40qui voulaient s'entraîner là-bas.
23:42Et donc, individuellement, je ne me retrouvais plus
23:44dans ce groupe.
23:45Et donc, j'ai pris la décision de revenir à l'INSEP
23:48parce que j'étais un peu partie du système, on va dire,
23:50de la fédération.
23:51Et c'est vrai que...
23:54que j'avais ce projet pour 2024 et je leur ai dit,
23:56ben voilà...
23:58Ah oui, il se passe quoi ?
23:59Comment ?
24:00Il se passe quoi en 2024 ?
24:01Il y a les JO à Paris.
24:02Oui, merci, Salim, je savais.
24:04Un petit événement, Camilia.
24:07Un tout petit événement.
24:08Alors, moi, il y a une chose parce qu'on sait que parfois,
24:11quand on sort un peu des systèmes,
24:13on a du mal à revenir, à y rentrer de nouveau.
24:16Comment tu es accueillie ?
24:17Comment les instances te parlent, t'acceptent ?
24:20Qui sollicite qui ?
24:21Comment ça se passe ?
24:23Alors, c'est moi qui les sollicite.
24:25C'est moi qui leur parle de mon projet pour 2024,
24:28comme quoi, ben voilà,
24:30j'ai envie de mettre en oeuvre tout un projet.
24:31Et c'est vrai que maintenant, au fur et à mesure,
24:35tu as moins besoin d'être dans le système.
24:38Tu vois les deux frères Lebrun qui sont hors l'INSEP.
24:42Donc l'INSEP, c'est un peu le pôle de la fédération.
24:47Et eux, ils s'entraînent à Montpellier
24:49et on a vu qu'ils pouvaient réussir sans être dans le système.
24:53Et le système peut aussi bien marcher,
24:54mais après, ça dépend de chaque personne
24:56et de chaque sportif aussi.
24:57Et c'est moi qui leur demande et ils ont bien accepté.
25:00Et parce que, aussi, j'avais ma vie personnelle.
25:03Voilà, mon copain qui est aussi dans le tennis de table
25:07et qui est aussi sportif professionnel.
25:08Et à l'INSEP ?
25:10Et à l'INSEP aussi,
25:11je suis en champion de France aussi, 2018.
25:13Et donc, c'est vrai que ça m'a permis
25:15de lier vie privée et vie sportive aussi.
25:18Moi, je trouve ça génial, Salim, que les instances comprennent
25:23et qu'on mette l'humain aussi au cœur du projet,
25:25parce qu'il y a quand même de ça là-dedans.
25:27Oui, il y a de l'évolution.
25:29Ce n'est pas seulement la réflexion sur la rigueur, la discipline.
25:32Je ne sais pas comment toi, tu le vis et tu l'as vécu, Audrey,
25:36mais on sent qu'il y a une volonté de ne pas étouffer, en tout cas,
25:39pour tirer le meilleur de chaque sportif.
25:42Et surtout de toi, parce que si on t'étouffe, à mon avis, tu te barres.
25:45Vous avez bien compris.
25:47Non, pas du tout.
25:48Après, bien sûr, il y a des concessions à faire, comme partout.
25:52Ça reste aussi mon métier.
25:54Maintenant, bien sûr, au début, c'était un plaisir.
25:56Maintenant, c'est un plaisir et c'est mon métier.
25:58Et c'est grâce à ce sport que je peux gagner ma vie.
26:01Voilà, je suis salariée d'un club et donc j'ai des responsabilités.
26:05Et donc, oui, voilà, je suis...
26:10J'ai été contente de revenir à l'INSEM.
26:132020, il y a le titre de championne de France de double avec Laura.
26:172021, la médaille de bronze par équipe au championnat d'Europe.
26:20On avance, on avance, on progresse.
26:22Tu le sens, tu mûris, tu...
26:25Oui, je pense qu'avec tout ce que j'ai traversé,
26:27les étapes de ma carrière, j'ai mûri, j'ai grandi.
26:31Comme je dis, ça n'a pas toujours été facile.
26:33Ça n'a pas toujours été tout beau, tout rose.
26:36Mais ça m'a fait ma force aussi.
26:39Tu te sens plus apaisée en vieillissant ?
26:45Même si tu n'as que 24 ans.
26:46Mais on rappelle que tu as quitté la maison à 8 ans.
26:48On n'est pas dans la normalité, tu vois.
26:50J'ai l'impression qu'au fur et à mesure,
26:54je sais avec qui m'entourer.
26:56Je sais... Voilà, moi, j'ai besoin d'être entourée
26:59par des gens qui croient en moi.
27:00J'ai toujours été avec des personnes qui croient en moi.
27:03Comme ma coach, dès le début, Aurélie Blanc,
27:05ça a été la première qui a cru en moi
27:07et qui a tout fait pour que je sois une des meilleures.
27:10Et voilà, moi, j'ai besoin d'avoir quelqu'un autour de moi
27:14qui pense que je peux le faire.
27:15J'ai besoin aussi de le penser.
27:17Parce que nous, on se dit que ça doit être le cas tout le temps.
27:19Non, pas forcément. Il y en a...
27:21Oui, il y a de la concurrence.
27:22Voilà, il y a de la concurrence.
27:23La concurrence, elle est rude.
27:24En équipe de France, les Françaises,
27:26au fur et à mesure, il y en a énormément qui progressent.
27:30Et surtout, quand t'arrives dans le monde seigneur,
27:33maintenant, ça parle aux petits détails, quoi.
27:37C'est plus le coup droit et le revers.
27:38C'est comment tu vas remettre, cet effet, etc.
27:41C'est le petit détail qui joue.
27:43Dans un an et demi, on en parlait en début d'émission,
27:45il y a Paris 2024,
27:47combien de joueuses seront sélectionnées pour les Jeux ?
27:50Il y en a quatre.
27:50Donc, il y en a deux en simple.
27:52Il y en a trois pour le par équipe.
27:54Donc, les deux filles du simple sont aussi dans le par équipe
27:57et après, ils en prennent une troisième pour le par équipe
27:59et une quatrième remplaçante.
28:00OK. Championne de France 2023.
28:04J'imagine que ça t'encourage et ça te donne...
28:07Par la motivation, je pense que t'en as pas besoin,
28:08mais ça te donne une confiance supplémentaire.
28:12Ça me donne une confiance en moi.
28:14Après, mon rêve, bien sûr, c'est les JO,
28:20mais le système international, c'est très compliqué.
28:26Il y a beaucoup de règles qui changent pour se qualifier
28:29et c'est vrai qu'il faut beaucoup aller chercher son classement
28:33dans les compétitions internationales.
28:36Et donc, c'est pour ça qu'avec mon staff, on essaye de...
28:40J'ai aussi un budget.
28:43Je dois faire en fonction de mon budget pour me payer des Open.
28:46Et donc, c'est pas...
28:47Attends, attends, attends.
28:48Donc, budget, tu parles des déplacements et...
28:50C'est ça. Pour aller en Open, il faut prendre l'avion,
28:52ça coûte cher, c'est une organisation,
28:54il faut payer la compétition, etc.
28:57Il faut payer la compétition ?
28:58Oui.
28:59Oui, bien sûr, il faut payer ton hôtel, il faut payer...
29:03Non, mais l'hôtel, oui, je comprends,
29:04mais pour s'inscrire, il faut payer ?
29:06Oui.
29:07God.
29:08Donc, voilà, c'est un budget qu'il faut avoir
29:11et c'est assez compliqué parce que dans le...
29:13Voilà, être sportive féminine, on gagne pas non plus
29:18beaucoup d'argent.
29:21Il y a aussi de moins en moins d'aides
29:23et donc, c'est compliqué, mais je fais les nécessaires
29:26pour que je puisse arriver à faire mon rêve.
29:29Dernière question, Salim.
29:32Tout ça, ça te fait évoluer aussi, bien sûr,
29:34sur la partie gestion.
29:36On voit bien tout ce dont tu parles.
29:37Tu as créé, en tout cas, maintenu ton staff,
29:40tu l'as renouvelé jusqu'à très récemment,
29:44jusqu'à la pièce maîtresse, la coach,
29:47qui t'apporte d'autres choses.
29:48Tu sens que ça t'a fait prendre en maturité, je suppose.
29:51Comment est-ce que tu sens ton équipe, là, tout de suite,
29:55par rapport à 2024, par rapport à toutes ces choses-là ?
29:58Comment tu te sens, toi, dans l'équipe, en tout cas ?
30:01Comme je disais, la concurrence, elle est rude.
30:04Voilà, il y a à peu près huit filles
30:08qui sont dans la concurrence.
30:10T'es quand même championne de France.
30:12Ouais, c'est vrai que c'est un step.
30:15Après, comme je dis, il faut aller chercher
30:17des places au classement mondial,
30:18donc aller faire des compétitions.
30:20Et avec mon staff, on met tout en oeuvre
30:23pour que je puisse me payer ce genre de compétition
30:26et que je puisse rentrer dans les quatre filles
30:31qui vont peut-être aller au JO, j'espère, en tout cas.
30:33J'espère, et en tout cas, mon club m'aide beaucoup,
30:36mon président, Benjamin Ferré,
30:38ils m'aident beaucoup dans mon projet,
30:40ils me soutiennent énormément, ma famille aussi, donc voilà.
30:46Je pense qu'il vaut mieux pas être en travers de ton chemin.
30:48Non.
30:49Merci, Audrey. Franchement, exceptionnel.
30:50Merci beaucoup.
30:52Cette priorité, cette prise de décision,
30:54tout ça avec l'objectif d'upgrader à chaque fois,
30:56de s'améliorer, c'est merveilleux.
30:57Je pense que c'est les clés de la réussite.
30:59Merci, Salim. Salut, mon ami.
31:00Merci, Salim.
31:01Merci beaucoup. Merci, Alex.
31:02Et bravo, Audrey. On te souhaite tout le meilleur pour la suite.
31:04Merci.
31:05Je pense qu'il essaie de nous faire croire
31:07qu'il a eu son bac grâce au ping-pong.
31:08Merci, Alexandre.
31:09Bravo, continue.
31:10Salut à tous et puis à la semaine prochaine.
31:11Merci beaucoup.
31:21Sous-titrage ST' 501

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