• il y a 5 mois
Ce mois-ci, Patrick Chêne et ses invités sont réunis pour évoquer le sponsoring sportif et son évolution notamment suite à la crise sanitaire mondiale. Pour en parler, Virgil Caillet, délégué général d'Union Sport & Cycle. Lea Rubinsztajn (Responsable sponsoring sportif chez Lidl France), Mael Besson (Expert transition écologique Sport et RSE), Alexandra Fournier-Bidoz (Secrétaire générale Think Tank Sport et Citoyenneté) et Romain Piau (Responsable partenariats pour l'EcoTrail Paris).

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Sport
Transcription
00:00Bonjour à tous, soyez les bienvenus, bienvenue tout d'abord sur Sports en France et bienvenue
00:20dans les grandes questions du sport, les grandes questions du sport finalement à contre-courant
00:24du PAF, on prend son temps, on prend près d'une heure pour traiter un sujet aujourd'hui,
00:28c'est le marketing dans le sport, ne vous faites pas peur, le marketing c'est un sujet
00:32passionnant, on va voir à quel point l'évolution du sport a été parallèle et a été poussée
00:37justement par l'évolution de la publicité qui est venue sponsoring, je vous présente
00:41tout d'abord mes invités, avec Elsa tout d'abord, Elsa Rubinstein, vous êtes responsable
00:47du sponsoring sportif chez Lidl France, donc une belle marque et vous êtes venue récemment
00:52sur le sport d'ailleurs, vous allez nous expliquer tout ça et on verra avec vous l'évolution
00:56de votre positionnement par rapport au sport, notamment par rapport au contexte, on parlera
01:00évidemment de l'impact du Covid, on parlera de l'impact aussi de ces Jeux de 2024 qui arrivent
01:08et qui changent peut-être la donne. Autre invitée, et je suis ravi de l'accueillir, Virgile Caillet,
01:12Virgile, déléguée générale d'Union Sport et Cycle, ce terme est parfois un peu trompeur,
01:17les gens ils disent quoi, c'est le patron du vélo en France ? Tout à fait, en fait nous
01:23représentons donc une organisation patronale, c'est le syndicat professionnel de tout le secteur
01:28des entreprises, du sport, des loisirs, du cycle et de la mobilité active, voilà. Merci de cette
01:32précision, alors on va faire un peu d'histoire pour commencer ou même on va être un peu didactique,
01:36qu'est-ce que c'est le sponsoring ? Alors pour les gens évidemment il y a la publicité,
01:40alors la publicité l'exemple c'est le journal de TF1, juste avant le journal de TF1, un bon spot
01:45publicitaire de 30 secondes qui à l'époque touchait 20 ou 30 millions de personnes, aujourd'hui peut-être
01:4910, donc on tape fort, on tape large et puis le sponsoring est né où là on a essayé de coller
01:55sa marque à un événement, à une personne et d'avoir peut-être des valeurs communes, de développer
02:00du sens, on en parlera tout à l'heure. Mais j'aimerais faire un tout petit peu d'histoire avant
02:04de vous donner la parole parce que Virgile vous en savez plus que moi dans ce domaine, moi ce que
02:08j'ai remarqué, j'étais pas né heureusement, c'est que les fabricants du cycle justement ont été parmi
02:14les premiers à venir dans le sport, sur le Tour de France vous avez des marques, Aylsion qui n'est
02:18pas né, Peugeot qui existe encore, qui sont venus simplement pour dire voilà les coureurs du Tour
02:23de France font des exploits parce qu'ils sont sur nos vélos, c'était déjà un petit peu plus que de
02:26la pub. Ensuite et après je vous donne la parole, en 1954, je suis toujours pas né, l'IVEA arrive sur
02:32le Tour, une marque cette fois-ci qui vient s'accoler à un événement, ensuite on a eu les
02:37cigaretiers donc les années 60, les alcools dans les années 70, en 80 vous le direz mieux que moi
02:43c'est l'anarchie, il y en a partout, on ne sait plus trop qui fait quoi et puis maintenant je pense
02:47qu'on donne du sens à tout ça. Résumez-moi le sponsoring parce que vous le ferez mieux. Oui non
02:52alors le sponsoring ou le marketing sportif c'est un petit peu la technique de communication qui
02:57utilise le sport donc voilà pour résumer la façon la plus simple et effectivement il y a eu des
03:03évolutions dans le temps, vous parliez du Tour de France, les forçats de la route, c'était les
03:08héros de l'époque donc il fallait s'associer mais on était déjà un petit peu dans le transfert de
03:13valeurs, le transfert d'images qui ensuite s'est développé, s'est professionnalisé pour donner le
03:17marketing sportif donc on utilisait pour faire la propagande des marques, j'adore ce mot, mais c'était
03:23le mot qu'on employait à l'époque, on utilisait donc les événements sportifs, pas
03:29beaucoup, c'était essentiellement le Tour de France parce que le reste du sport n'avait pas le succès
03:34et l'aura populaire que pouvait avoir le Tour de France et puis effectivement après ça s'est
03:40accéléré et deuxième temps on va dire dans l'histoire du sponsoring c'est les années 80
03:46notamment avec 84-86, 84 les Jeux de Los Angeles, le CEO était à l'agonie presque en détresse
03:54économique, les américains ont dit donnez-moi les Jeux, on s'occupe de tout, vous inquiétez pas tout
03:59ira bien, création du sponsoring de manière très structurée à l'américaine et depuis ça n'a fait
04:05que se renforcer et puis 86... Petite parenthèse, assez décent quand même parce que souvent quand
04:10on pense au sponsoring, on le verra plus tard dans l'émission, il y a parfois du sponsoring qui envahit
04:14un sport, ça a peut-être été la force du CEO que de faire en sorte que les Jeux
04:19olympiques restent, pardon, clean pour le public et pas trop envahis par la présence des marques.
04:24A tel point d'ailleurs que sur les Jeux olympiques c'est quand même le seul événement sportif
04:28planétaire sur lequel on ne voit pas les annonceurs. C'est assez incroyable. C'est incroyable donc tout
04:32est dans l'activation et la façon de revendiquer son association à l'événement. Mais ce qui est
04:37intéressant en 84 c'est qu'à partir de là, des marques très éloignées de l'environnement du
04:42sport commencent à arriver, Coca, McDo etc qui sont toujours dans l'environnement. Donc ça a été un
04:49déclencheur et puis on va dire qu'à partir des années 2000 et plus encore aujourd'hui, il y a
04:53cette professionnalisation chirurgicale, on va chercher les publics cibles, on va affiner le
05:01travail autour de sa marque, ce fameux transfert de valeurs, transfert d'images, en s'associant,
05:07quand vous vous associez au All Black vous n'allez pas chercher la même chose que quand vous allez
05:10vous associer à du patinage artistique. Ou du foot et la voile, vous avez des valeurs radicalement...
05:15Et puis là on voit apparaître, j'allais dire depuis la crise Covid, une nouvelle accélération,
05:20un nouveau phénomène qui est l'aspect narratif. On va en parler tout à l'heure. Merci d'être avec
05:26nous Elsa Rubinstein, je rappelle que vous êtes responsable du sponsoring, Léa Elsa, pourquoi Elsa ?
05:31Ça vous irait bien Elsa je trouve, responsable du sponsoring sportif chez Lidl France. Alors
05:38Virgil Taillet résumait bien l'approche, il faut donner du sens, on ne choisit pas par hasard le
05:45football ou la voile. Qu'est-ce qui s'est passé chez Lidl ? D'abord pour aller dans le sport,
05:49parce que c'est récent, et pour choisir le handball, essayez de nous résumer justement ce... On parle
05:55de grands mots, de transfert de valeurs, etc. Mais pourquoi le sponsoring sportif ? Et ensuite
05:59pourquoi le handball ? Tout à fait, alors pourquoi le sponsoring sportif ? On était à un moment clé
06:04de notre histoire dans le cadre d'un repositionnement. On s'est dit que le sponsoring sportif
06:09serait un outil de plus pour nous, pour pouvoir faire de la communication, du marketing, du
06:16développement commercial. Et donc on s'est posé la question de quel sport ? Le premier choix était
06:22de se diriger vers un seul et unique sport qui nous correspondrait en termes de valeurs. Et donc
06:29le handball est un peu apparu comme une évidence. On est sur un sport collectif, tout d'abord, qui
06:34nous correspond bien, l'esprit d'équipe. Un sport qui parle de détermination, d'audace, d'excellence.
06:41Un sport dans lequel les sportifs, les athlètes, sont encore accessibles, simples. Ils évoluent dans
06:47un environnement sain. Et ça, c'est quelque chose qui est vraiment au cœur du quotidien chez Lidl.
06:53Et on est sur deux histoires de parcours un petit peu similaires. Le handball qui gagne en
06:58notoriété, en popularité. Et une marque, une enseigne, pareil, qui ne cesse de gagner en part
07:04de marché. Donc finalement, deux histoires communes qui vont nous permettre de raconter de jolies
07:08choses. Et c'est pourquoi le handball est devenu une évidence. C'est pourquoi nous sommes lancés
07:13il y a effectivement un peu plus de six ans maintenant. Alors l'histoire, on revient, c'est l'histoire de la
07:16marque Z de Roger Zanier qui arrive sur le Tour de France et qui, pendant une première année, met
07:20simplement un Z sur un maillot. Et pendant un an, les gens se demandent qu'est-ce que c'est que ce Z.
07:24La deuxième année, Z, vêtements pour enfants. Il gagne le Tour de France. Tout le monde se dit, c'est la
07:29plus belle opération de sponsoring qui est jamais réalisée. Et quand vous en parlez à Roger Zanier,
07:33il vous dit non, j'ai fait une bêtise. Pour ce genre de support dans le sport, il faut un produit
07:38qu'on achète au quotidien. Ce qui est le cas de chez vous. On peut aller au quotidien, acheter, faire
07:43ses courses. Et qu'est-ce que vous pensez de cette réflexion ? Finalement, il avait mal capté son
07:49audience. Il avait fait un coup formidable de notoriété, évidemment. Mais il disait en
07:52transformation commerciale, puisque vous l'avez très bien dit, vous avez employé le mot commercial,
07:55on n'est pas là non plus pour être des bisounours, il faut vendre des produits. Et Roger Zanier avait
07:59dit, je me suis peut-être trompé en fait, parce que je n'avais pas un produit qui s'achetait tous les
08:02jours. Maintenant, on commence à avoir une vraie professionnalisation du marketing sportif. Donc,
08:07on a des clés, on a des indicateurs. Et dans les facteurs clés de réussite, il y a plusieurs
08:12choses. Il y a d'une part, le fait que ça ne doit pas être la danseuse du patron. Ça ne doit
08:18pas être parce qu'on aime le vélo qu'il faut aller sur une équipe cycliste. Ça doit correspondre à
08:22une cible particulière et donc s'inscrire dans la stratégie globale de l'entreprise. Donc,
08:27aller sur le vélo pour des vêtements sur enfants, il y a peut-être un doute.
08:32Mais il était passé de 7% à 90% en notoriété.
08:35En notoriété. Très bien en notoriété. Mais effectivement, transformation, voilà.
08:39Ensuite, le deuxième sujet, c'est la notion d'attribution. Est-ce que finalement, le sport
08:44sur lequel vous allez évoluer est intégré et bien accepté finalement par le public ? Et parfois,
08:50il y a des très belles erreurs, très fortes en notoriété, mais l'attribution, l'adéquation ne se
08:56fait pas et finalement, ça ne transforme pas. Alors, vous parlez de transformation. La publicité,
09:01on ne va peut-être pas faire trop dans le détail, on va quand même expliquer qu'on peut mesurer
09:05l'impact commercial d'une campagne publicitaire. Exactement, c'est les fameux GRP,
09:09Gross Rating Point. On sait dire sur une campagne combien de gens ont été touchés et quelle a été
09:13la pression publicitaire. Et ça, sur le marketing sportif, on ne sait pas encore faire. C'est très,
09:18très dur. Comment identifier une personne qui achète sa voiture ? Comment a-t-elle été influencée
09:25parce qu'elle est supporteure du Stade Toulousain ou parce qu'elle est supporteure du PSG ? Voilà.
09:30Très, très dur à faire et on ne trouve pas encore la martingale pour dire je pose 1 million
09:35ou 10 millions d'euros de sponsoring, je génère 20 millions de revenus en vente produit. Léa,
09:40vous avez ces tentatives de mesures parce que chez Lidl, je pense que ce qui vous intéresse
09:47avant tout, c'est de faire du chiffre. Nous ne nous cachons pas derrière notre petit doigt.
09:51Est-ce que vous avez une capacité, en tout cas des pistes, pour mesurer l'impact d'une campagne
09:56marketing avec le Handball, par exemple, sur votre chiffre d'affaires ? Oui, bien sûr. Sur le
10:01chiffre d'affaires, non, pas directement parce que, comme le disait Virgile, c'est très compliqué.
10:04Néanmoins, on a mis en place d'autres façons d'évaluer les retombées, notamment. On mesure
10:11une valorisation média de toute notre visibilité. Et puis, on a mené, ça tombe bien, en août dernier,
10:17une étude avec le cabinet Nielsen qui nous apprend des choses, notamment sur la perception de notre
10:26image auprès des consommateurs aujourd'hui et notamment des fans de Handball, auprès desquels,
10:31par exemple, nous gagnons 18 points sur la perception de notre enseigne comme une enseigne
10:36de proximité ou plus 11 points sur la perception de notre enseigne comme une enseigne made in France.
10:42Donc, je confirme, on va plutôt être sur des chiffres qui ont une relation à l'image que sur
10:51le chiffre d'affaires, même si on en est persuadé aujourd'hui, on a des handballeurs
10:56qui viennent dans nos supermarchés plus que ça n'a jamais été le cas.
11:00Alors, c'est pour être un cas d'école, Lidl, parce que vous avez une évolution d'image de
11:04votre marque qui est indéniable. Je ne suis pas un spécialiste du secteur, mais s'il y a une marque
11:08qui a évolué dans son image, c'est bien la vôtre. Et cette présence dans le sport de l'handball,
11:12donc, a fait partie de cette stratégie globale. Qu'est-ce qu'on y ajoute en deux mots ? Qu'est-ce
11:17qu'on se dit ? On va taper dans le sport pour être plus de proximité, peut-être, pour avoir cette
11:21notion, vous disiez, saine, parce que le handball est un sport évidemment sain. Qu'est-ce que vous
11:27ajoutez à tout ça ? De la publicité classique, évidemment. Exactement. Alors, le sponsoring est
11:31arrivé un petit peu après, puisqu'on a commencé en 2015, alors que le virement stratégique de
11:36l'enseigne a démarré en 2012. Et donc, pour la première fois, ça s'est concrétisé par de la
11:41publicité en télé, en presse, sur le digital, la création des réseaux sociaux par Facebook,
11:48tout d'abord. Donc, en fait, de la communication et du marketing en 360, comme ça n'avait jamais
11:53été fait auparavant par la marque. Alors, Virginie, j'aimerais qu'on revienne sur une étude qui a
11:58été faite pour Sportsora par KPMG et KPMG en 2021, qui est assez étonnante quand même. J'allais
12:04dire, où va l'argent ? On a plutôt tendance à penser que l'argent va vers les clubs professionnels,
12:08notamment les grands clubs de foot, etc. Et quand on voit les chiffres, la répartition du
12:13sponsoring sportif, on a 36% qui va, regardez ce tableau qui est quand même très révélateur,
12:1836% vers les clubs professionnels et majoritairement les clubs amateurs, les fédérations et les
12:25événements. Oui, c'est aussi un effet de masse. C'est tout simplement un effet de masse parce
12:29qu'on sait que le sport pro et puis quelques clubs premium ou fédérations captent l'immense
12:36majorité. Mais sur la masse, sur l'effet de nombre effectivement, il y a beaucoup d'opérations.
12:43Alors, est-ce que c'est du sponsoring ? Est-ce que c'est du mécénat au niveau local qui vont vers
12:47les clubs amateurs ? Et heureusement. La difficulté, c'est dans tout ça,
12:53comment on arrive à faire en sorte que l'ensemble des secteurs sportifs arrivent à survivre et à
12:59séduire. Et là, c'est difficile parce que comme je le disais tout à l'heure, il faut dans le
13:03sponsoring sportif que l'association avec un club, un sport, un événement correspond à une stratégie
13:09d'entreprise. Et si votre stratégie, c'est un souci de repositionnement de la marque pour Lidl,
13:15donc un sujet quand même un peu de notoriété, finalement, votre spectre de sport éligible,
13:20il se réduit très, très fortement. Et je pense que les deux sont compatibles et même il faut
13:26les associer. Lidl fait des actions, j'allais dire show off avec des sports, une équipe de
13:32France, etc. Mais ils ont aussi beaucoup d'actions sur le terrain. Ça doit être complémentaire.
13:35Alors, on ne va pas se raconter trop de choses non plus sur le sponsoring amateur. La plupart du temps,
13:41c'est simplement le désir d'exister localement, d'accompagner la vie locale. On ne va pas aussi
13:46loin dans la convergence de valeurs, je pense, qu'on peut le faire pour une grande marque au
13:50niveau national. Si on a un club qui existe localement, il est de bon ton de montrer qu'on
13:54participe à la vie locale avant tout. C'est nos consommateurs locaux. Lorsque Lidl s'associe
13:58au Club de Hande, qui est le sport familial par excellence, c'est le sport scolaire,
14:04donc ça amène toute la famille. Évidemment, c'est les clients potentiels dans le magasin.
14:09C'est la logique de s'associer sur le terrain. Mais pour que ça fonctionne encore mieux, que ça
14:14prenne tout son sens, il faut aussi qu'il y ait cet ancrage national, cette visibilité qui quelque
14:19part légitime toute l'action qui est faite sur le terrain. Ça nous a fait du bien. Nous n'avons
14:23pas parlé de Covid depuis un quart d'heure, mais il va falloir y aller. Le Covid, évidemment, a eu un
14:28impact important sur la relation entre les marques et le sport, sur tout le sport d'ailleurs
14:32en général. Léa, comment votre marque a-t-elle réagi ? D'ailleurs, est-ce qu'elle a dû réagir ?
14:39Puisque votre présence sur le terrain a été évidemment annulée pendant longtemps. Sur des
14:44sports de salles comme le handball, on est obligé de fermer les salles pendant longtemps. Comment
14:48avez-vous réagi ? Est-ce que vous avez dit on arrête de payer ? Non, pas du tout. Pas du tout.
14:53Chez Lidl, on part du principe que quand on s'engage, on s'engage pour toujours, à 100%,
14:59que ce soit pour les bons ou les mauvais moments, et on n'allait certainement pas partir au moment
15:04où nos partenaires avaient le plus besoin de nous. L'objectif, c'était avant tout de réussir à
15:11garder une animation et de l'avis sur la thématique du sponsoring. Alors bien sûr, il a fallu réinventer
15:18les choses qui étaient prévues, qui ont dû être, pour celles qui étaient prévues en physique,
15:22annulées. Vous aviez des activations évidentes avec des événements qui ont été annulés,
15:26donc il a fallu revoir les activations de votre sponsoring. Exactement. Alors du coup,
15:30on s'est tourné de façon un petit peu logique vers les réseaux sociaux, le digital, les
15:36influenceurs. On a profité du coup de ce moment pour créer aussi, par exemple, une application
15:41dédiée aux licenciés pour leur permettre de continuer à communiquer entre eux et pour nous
15:47continuer à avoir du lien, effectivement, et que ça fait partie des choses qu'on a inventées pendant
15:52cette période, par exemple. Alors Virgile, ça a été, j'ose le dire, une formidable opportunité
15:57pour les annonceurs, pour le sport, que de se différencier, finalement. C'est exactement ça,
16:02c'est exactement ça ce que décrit Léa. Donc, à partir de 2000, quand ça s'est
16:10professionnalisé, ce qui a été très fort en matière de marketing sportif, ça a été l'activation.
16:17L'activation, c'est la mise en scène de ces droits acquis. J'achète des droits auprès d'un club de
16:24foot ou d'un club de hand. Ok, je mets mon sponsor sur le maillot, mais quelque part, c'est comme le
16:29bac, c'est indispensable, mais ça ne sert à rien. Derrière, il faut raconter l'histoire. Et donc,
16:32jusqu'à la crise Covid, quelque part, c'était le sport, l'événement ou le club qui restait au
16:39cœur du sujet, au cœur de l'histoire à raconter. Et là, depuis le Covid, il s'est passé quelque
16:44chose de très différent. Maintenant, c'est l'usager, le consommateur qui devient au cœur
16:47de l'histoire. Et le club, le sport, l'événement est quelque part un faire-valoir. On a fait évoluer
16:54les choses et c'est assez intéressant, ce qui nécessite, comment dire, une remise en question
16:58effectivement des marques pour réinventer l'histoire, le narratif qu'ils vont raconter
17:02dans leurs actions de sponsoring. Je ne sais pas si j'ai été clair. Non, très clair. On a donné du
17:06sens en plus, encore plus de sens, j'allais dire, au sponsoring. On va en parler d'ailleurs dans
17:09quelques instants avec Maël Besson, qu'on va saluer d'ailleurs, qui est avec nous en visio,
17:13qui est un expert sur la transition écologique justement et le sport. C'est là où on va voir
17:19vraiment qu'on donne du sens à tout ça. On va aller vers Maël dans quelques instants. Auparavant,
17:23juste une petite parenthèse pour revenir sur l'historique. Moi, j'aime beaucoup l'histoire des
17:27relations entre les marques et le sport. Premier exemple, le sponsoring personnel, c'est la marque
17:34Sergio Tachini qui a choisi à l'époque Elinastase et Elinastase est devenue une icône dans le
17:40sponsoring sportif. Et puis, il y a une anecdote que j'aime beaucoup, mais je vais vous la laisser
17:44la raconter, Virgile, c'est l'histoire de l'ORTF qui a refusé de diffuser un match. On va dire
17:52quand même pour les plus anciens que l'ORTF, c'était la télévision à l'époque. C'était
17:55toute la télévision, seulement publique, il n'y avait que ça. Mais bien sûr. En quelle
18:00année sommes-nous ? Je crois que c'est 68. Et ça doit être une demi-finale de Coupe de France,
18:05un Saint-Étienne-Reims si je ne dis pas de bêtises. Et en fait, à cette époque-là,
18:13le sport est immaculé. Il ne doit pas être touché par tous ces marchands du temple qui
18:20viendraient comme ça polluer son image. Donc, pas de marque. Et l'ORTF refuse de diffuser le match
18:25parce qu'il y a une des équipes qui a, je crois que c'était Vittel sur le maillot, etc.
18:28On a bien changé. Mais oui, c'est tout un peu cette évolution, sauf qu'on revient vers quelque
18:35chose de beaucoup plus responsable, beaucoup plus réaliste, proche des usagers. Donc,
18:40on a vraiment réinstallé l'usager, le pratiquant au cœur de la réflexion de marketing sportif.
18:45Ces panneaux autour des stades qui clignotent et qui attirent votre regard tandis que l'action
18:51a lieu. Ça va durer encore longtemps ? Vous noterez qu'il y a de moins en moins de panneaux
18:56avec la marque. C'est de plus en plus des messages qu'on délivre sur les fameux LED.
19:01Parce que ça fait vraiment publicité d'aventure. Oui, ça n'existe plus trop franchement. Aujourd'hui,
19:09on a des outils qui permettent vraiment de délivrer des messages, voire éventuellement
19:12de flasher des codes, etc. et de renvoyer vers de la consommation.
19:15Alors, donner du sens, c'est l'occasion de parler avec Maël Besson. Je disais que son expertise,
19:20c'est sur la transition écologique, sport et RSE pour résumer. On va d'ailleurs définir ça un
19:25petit peu mieux. Maël, vous qui êtes un expert de ce domaine, n'est-ce que ce n'est pas finalement
19:31le grand gagnant, en tout cas la voie dans laquelle on va s'engouffrer dans le sponsoring
19:36sportif dans les années à venir ? J'irais presque jusqu'à dire, s'il n'y a pas ce sens-là,
19:40si la transition écologique, et ce n'est pas seulement une mode, n'est pas prise en
19:45compte dans ces relations entre le sport et le sponsoring sportif, on ira dans le mur.
19:49Oui, on le voit, ça devient une tendance de fond, les préoccupations environnementales
19:55deviennent quelque chose de prédominant chez les citoyens. Donc, évidemment,
20:03quand on veut parler de sens, quand on veut parler d'être authentique, ces enjeux-là
20:09deviennent incontournables. Incontournables pour absolument tout le monde, à mon sens.
20:13Le sportif qui gère son image et qui souhaite avoir une attractivité, ça devient compliqué
20:20d'avoir des comportements impactants pour l'environnement, médiatiquement parlant,
20:26et de ne pas intégrer cette dimension-là. Alors c'est vrai que, j'ai un exemple frappant,
20:33mais qui est tellement caricatural, un joueur de football qui va taper son chien ou son chat
20:36dans une vidéo, et j'allais dire, il se grille, et vis-à-vis de son club, et vis-à-vis de son
20:42public, et vis-à-vis de la marque. Ce sont des choses… Est-ce que les sportifs, Maël,
20:45est-ce que vous avez… Vous pensez que les sportifs sont conscients de ça ? Est-ce qu'il y a de plus
20:49en plus de demandes, d'appétit des sportifs pour s'engager vers des causes qui vont justement,
20:53pas être seulement pour ripolliner leur image, mais qui vont vraiment donner du sens à leurs
21:00actions ? De plus en plus. Moi, depuis que j'ai commencé, alors on a commencé… Je pense que ça
21:07a commencé en 2005-2009, et il y avait des personnalités comme Tony Estanguet notamment,
21:12qui étaient les premiers à rentrer dans ces démarches-là, mais maintenant, en échange,
21:17il y a plus de centaines de personnalités sportives qui sont prêtes à prendre la parole auprès de
21:21ONG comme le WWF ou d'autres, et qui veulent s'engager. C'est-à-dire qu'en fait, il y a un
21:26risque d'image, de ne pas avoir des gestes, j'allais dire, acceptables au regard de la société,
21:31que ce soit sur les droits humains, que ce soit le respect des animaux, que ce soit sur la
21:35protection de la planète, mais il y a aussi des opportunités, et on le voit de plus en plus.
21:40C'est-à-dire que souvent, on a le prisme personnalité sportive, mais c'est le prisme
21:46sponsoring, c'est un peu le spectacle sportif, et ces sujets-là deviennent incontournables,
21:52et deviennent des opportunités pour les sportifs, parce que les marques veulent se
21:57positionner également dessus. Donc les sportifs qui se positionnent dessus, gagnent en attractivité.
22:03Je donnerai quelques exemples. Là, il y a un skieur Gaëtan Godissar, qui a fait un film avec
22:09ses petits moyens sur le réchauffement climatique et la problématique des fonds des glaciers,
22:14tout ça, qui s'appelle Conscience. Il a diffusé ça avec deux, trois sponsors. Il n'avait pas de
22:19sponsor, ce skieur, et finalement, il est rentré dans la team sponsorisée par Salomon. Salomon a
22:30pris cet angle-là, et là où il y a quelques années, il a publié des films et des expéditions à l'autre
22:38bout de la planète, en faisant rêver, et ce qui participait à construire des idéaux de pratique,
22:43pas forcément écoresponsables, parce qu'il fallait être très dépendant de l'avion et tout ça.
22:49Elle a fait un virage, et elle ne sponsorise plus de sportifs et de productions de vidéos de ski
22:57qui utilisent l'hélicoptère. Les exemples se multiplient. Je pense à Arcoz, les salles d'escalade
23:05qui ont un team de sportifs, qui ont sélectionné leur team de sportifs en fonction de leur
23:10engagement, notamment environnement, et qui, par exemple, les incitent à communiquer plutôt sur
23:17des sites de pratiques et leurs moments où ils grimpent sur les réseaux sociaux,
23:23local, plutôt à communiquer sur les sorties qu'ils font en montagne dans les Alpes,
23:31et à ne pas trop communiquer sur celles qu'ils font à l'autre bout de la planète,
23:34pour toujours pareil, contribuer à construire des idéaux de pratique vertueux et se positionner
23:42sur ces enjeux-là. – Merci Maël, on a ouvert la voie,
23:46j'allais dire, pour la deuxième partie de l'émission, que je vous propose de suivre
23:49dans quelques secondes, Léa et Virgile, vous restez avec moi, et on va parler justement de
23:54l'évolution de ce sponsoring sportif qu'on a tenté de décrire au mieux au cours de cette
23:59première partie, à tout de suite.
24:01– Générique –
24:07Alors, les crises font souvent bouger les lignes, donc c'est peut-être le cas du Covid par rapport
24:12au marketing sportif, comment on peut résumer tout ça, Virgile Cayet ?
24:16Est-ce qu'il faut maintenant, alors on l'a vu avec le RSE, on va y revenir tout à l'heure
24:20d'ailleurs avec Maël Besson, est-ce qu'on peut résumer ça en disant que les gens veulent
24:24du local, de la proximité, du sens, est-ce que c'est le passage obligé, même pour les marques
24:30d'ailleurs qui ne seraient pas sensibles à ça, il va y avoir un impératif économique
24:35que de s'engouffrer dans ces voies-là ?
24:36– Clairement, aujourd'hui, il faut être responsable, il faut être responsable de la planète,
24:40il faut être responsable des autres, il faut être empathique et durant le Covid d'ailleurs,
24:44c'était toute la difficulté pour les marques d'aller chercher une préférence de marque,
24:49une proximité avec les consommateurs tout en restant extrêmement distant, prudent
24:56et très empathique par rapport à la situation de crise qui existait.
24:59Donc oui, le marketing sportif évolue, on avait une façon de revendiquer son marketing
25:06qui était très exposé, très médiatique.
25:08Aujourd'hui, on est beaucoup plus sur un travail de proximité, un travail de terrain,
25:11donc les réseaux sociaux et puis ça a été accentué par les outils digitaux, technologiques
25:18qui s'améliorent et pendant la crise, on est resté quand même très longtemps devant nos écrans.
25:22Donc ça pose d'autres sujets, ça pose les sujets du modèle économique,
25:26des chaînes traditionnelles, etc. Tout ça est en plein mouvement,
25:29on vit une période formidable mais ça nécessite d'être extrêmement chirurgical
25:33et appliqué dans sa façon de communiquer.
25:35Merci Virgile de nous souvenir d'un sujet dans lequel nous vivons une époque formidable,
25:39il n'y en a pas beaucoup.
25:40Sponsoring responsable, on s'adresse aux communautés,
25:44est-ce que vous voulez travailler ces communautés ?
25:46Vous nous avez dit tout à l'heure, brièvement Léa,
25:48que le monde du handball allait davantage dans vos magasins,
25:51c'est bien joué, on s'est fait pour ça.
25:52Est-ce que vous avez une action précise envers la communauté des supporters du handball ?
25:57Alors pas une action précise, on en a plusieurs, notamment à l'occasion des matchs,
26:03je vais parler des équipes de France puisqu'on n'est plus sur la première division du championnat,
26:10bien qu'encore dans quelques clubs,
26:11mais on a des animations sur tous les matchs des équipes de France,
26:15on a cette fameuse application dont je vous ai parlé tout à l'heure
26:18qui est exclusivement dédiée aux licenciés de handball,
26:22on a des actions qui se passent dans les clubs locaux dont nous sommes partenaires en région,
26:30on a en place des actions pour donner, offrir des goûters aux clubs locaux dont nous ne sommes pas partenaires,
26:38on a des opérations en magasin sur les premières journées d'ouverture,
26:41pour plus de 15 euros d'achat, vous avez 50 centimes reversés aux clubs locaux,
26:45c'est sur 6 ans, ça représente plus de 800 000 euros donnés en tout cas aux clubs locaux,
26:54il y a tout un panel d'activations prévues pour les licenciés et pour les clubs par définition.
27:04On va illustrer vos propos en écoutant un autre grand acteur du sponsoring sportif,
27:09beaucoup plus historique que vous, c'est la FDJ,
27:12c'est un tout autre produit qui doit justement jouer avec les valeurs,
27:15ce n'est pas facile, il y a une particularité avec une marque comme ça.
27:19Surtout qu'il y a eu quelques polémiques récemment,
27:22parce qu'avec l'euro de foot qui a exacerbé un peu ces messages très orientés,
27:29jouer au jeu d'argent c'est aussi un tremplin social,
27:33avec des clichés un peu raccourcis, avec des publics un peu sensibles à ça,
27:38effectivement les opérateurs de pari en ligne sont obligés d'être très vigilants,
27:46encore une fois je reviens sur la notion de responsabilité,
27:49mais en même temps leur métier c'est quand même de vendre des jeux.
27:52Donc voilà comment on fait, il faut à la fois avoir un versant très responsable,
27:56s'associer, accompagner les acteurs et en même temps être suffisamment attractif et créatif,
28:02parce qu'on est une population qui s'ennuie très vite, qui s'use très vite,
28:05donc il faut renouveler très souvent les actions et les jeux.
28:10Amel Boujoura a vraiment une tâche, j'allais dire compliquée,
28:16donc directrice du sponsoring et des partenariats sportifs à la FDJ,
28:21on va voir ce qu'elle en pense, on va l'écouter plus exactement.
28:24Je crois qu'aujourd'hui toute entreprise sponsor du sport
28:27ne se contente pas d'apposer un logo au bord d'un stade ou sur le maillot d'une équipe,
28:32toutes les entreprises sont engagées dans des démarches de responsabilité sociale d'entreprise
28:37et à ce titre doivent avoir aussi un impact social positif sur tout ce qu'elles font,
28:43y compris dans leurs engagements sportifs.
28:45C'est-à-dire que le sport il n'est pas à part de la société,
28:48il n'est pas à l'abri des évolutions qui concernent aujourd'hui le monde de l'entreprise,
28:52on le voit bien, il y a eu des vrais sujets de parité encore aujourd'hui dans le monde de l'entreprise
28:57et le sport n'y échappe pas et on a bien l'intention aussi en tant qu'entreprise
29:01d'apporter notre contribution sur ce sujet.
29:03Notamment dans le cadre de notre partenariat avec Paris 2024,
29:06on a mis en place un programme à destination de nos collaborateurs
29:09et de nos collaboratrices bien évidemment, qui s'appelle le Défi 2024
29:12et qui vise à préparer nos collaborateurs au marathon des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024
29:17puisque vous le savez, ce sera un marathon grand public.
29:20Impact social positif, c'est un vrai enjeu pour la FDJ avec ce produit particulier.
29:27Et c'est pour ça qu'on parle de professionnalisation du marketing sportif
29:30parce que ça nécessite une vraie analyse, on le disait tout à l'heure,
29:34le temps est bien révolu de la danseuse du patron, il doit en rester encore quelques-unes
29:38mais quand on choisit un sport, c'est parce qu'il correspond à une stratégie d'entreprise.
29:42On va dire le danseur de la patronne un peu maintenant d'ailleurs.
29:45Mais globalement, ce temps où on mettait beaucoup d'argent sur un club ou un événement
29:51parce qu'on s'y plaisait, il est vraiment révolu.
29:54Parce que le fils du patron faisait tel sport, on investissait à l'époque dans tel sport.
29:59Les temps ont bien changé.
30:01Alors, on a entendu Amel Bouzoura qui évoquait 2024, 2024 arrive,
30:08dans deux ans maintenant, énorme événement, est-ce que ça bouleverse les choses ?
30:12Est-ce que dès aujourd'hui, les marques changent leur stratégie en fonction de 2024 ?
30:17Peut-être chez vous ?
30:19Alors, pas nécessairement en fonction de 2024.
30:21Nous, on a eu un repositionnement stratégique en septembre dernier
30:25qui était déjà prévu avant le Covid et qui effectivement nous a confortés
30:30dans ce que l'on devait faire auprès des clubs en local.
30:33En ce qui concerne 2024, on est bien sûr très fiers que l'événement se passe sur le territoire
30:38et en tant que supporters des équipes de France, on sera deux ans de balle, on sera présents…
30:43C'est vrai que vous n'avez pas choisi le mauvais cheval, si j'ose dire, pour 2024.
30:48Un petit mot avec Maël Besson, quand même, une réaction sur ce qu'il a entendu de la FDJ.
30:53Est-ce que c'est un grand écart, est-ce que c'est un paradoxe pour des marques comme la FDJ
30:59d'aller se matiner avec un accent circonflexe, d'un peu de RSE, d'égalité,
31:08de responsabilité environnementale ? C'est bien joué ?
31:16Oui, il y a forcément un grand écart.
31:18En fait, quand on parle, pour moi, de sponsoring responsable, il y a trois sujets.
31:22Il y a évidemment ce sujet qu'on vient de parler de comment on arrive à raconter une histoire
31:27en cohérent et être cohérent avec son cœur de métier.
31:31Ce n'est pas si évident d'être sponsor d'un événement éco-responsable quand on est un pétrolier.
31:37Il y a de plus en plus d'exemples qui font qu'on a des grands écarts qui sont de moins en moins évidents
31:44parce que l'acceptabilité de la population sur ces enjeux-là est de moins en moins importante.
31:49Plus on va avoir les conséquences du dérèglement climatique,
31:52on va subir les conséquences du dérèglement climatique de la perte de biodiversité,
31:56plus ça sera intolérable d'avoir des associations où il y a ces grands écarts.
32:02Il y a la cohérence avec le cœur de métier, il y a le message porté,
32:06c'est-à-dire qu'à un moment donné, le sport façonne nos modes de vie.
32:11On est façonné par la publicité et par le sponsoring, par le mode de vie.
32:15La question que le sport doit se poser, mais qui a déjà été abordée,
32:20c'est le sport, le spectacle sportif, quel mode de vie on veut promouvoir
32:25à travers le spectacle sportif qu'on sponsorise et tout ça.
32:30Est-ce qu'on est sur promotion du transport aérien ou des modes de vie plus écoresponsables ?
32:38Quel mode de vie on promeut à travers le sport ?
32:40Et puis après, il y a un troisième sujet, il y a quand même comment on produit les activations du sponsoring
32:45quand on fait un événement de VIP, de la restauration ou les modes de production des films.
32:55Il y a aussi cette question de comment on produit les activations de manière le plus écoresponsable
33:00et qu'en fait, on ne parle pas dans le narratif d'écoresponsabilité
33:04et que tous nos ravitaux ou nos espaces de cocktails,
33:09on est sur 100% carnés, du plastique à usage unique et tout ça.
33:15– C'est très très présent dans le sport aujourd'hui, même dans les petits clubs,
33:18on voit aujourd'hui tout ce qui est réceptif,
33:20tout ce qui… il y a une prise de conscience pour justement donner des signes.
33:23On avait vu des tournois de… je crois que c'est le tournoi de Strasbourg de tennis.
33:26– Exactement, Denis Dejelen, très attaché à ça.
33:28– Totalement orienté comme ça.
33:30Je crois juste préciser d'ailleurs que Maël Besson n'a pas entendu aujourd'hui
33:33pour s'intéresser à l'écologie puisqu'il nous fait profiter aujourd'hui
33:36d'une vingtaine d'années d'expérience dans des ministères ou dans des ONG.
33:40Il n'a pas découvert comme certains l'écologie avant-hier, j'aimais juste le préciser.
33:45Alors, une petite anecdote quand même, on parlait de Total,
33:48on avait entendu, parce que la politique n'est jamais bien loin,
33:51on avait entendu Anne Hidalgo quand même s'étonner, voire s'insurger,
33:55de voir Total partenaire des Jeux Olympiques de 2024.
33:59– La vérité, enfin je ne sais pas si on a le droit de la dire, mais c'est que…
34:02– Mais on a le droit de dire la vérité ici.
34:03– Globalement, c'était quasiment signé.
34:06Et en fait, il y avait des échéances électorales qui faisaient qu'effectivement,
34:11ce n'était pas compatible avec les associations politiques qui pouvaient être faites.
34:17Et donc, il a fallu revenir sur des accords plus ou moins tacites, donc très compliqués.
34:24Très compliqués, c'est ce que décrivait Maël, à savoir cette attribution,
34:28cette acceptabilité d'un partenaire par rapport à un environnement.
34:32Et puis, je voudrais renvoyer un deuxième commentaire
34:35par rapport à ce que l'on disait tout à l'heure, par rapport aux Jeux,
34:38c'est que la difficulté des Jeux, encore une fois, il n'y a pas de visibilité.
34:41Donc, toute l'efficacité de l'association des Jeux va tenir dans la capacité
34:47à activer, à raconter l'histoire et à être en proximité
34:51avec toute la population sensible aux Jeux.
34:53Donc, c'est super dur et ça demande un travail dans la durée
34:56parce que ça ne va pas se faire en un coup
34:57et ce n'est pas en bombardant de spots publicitaires qu'on va y arriver.
35:01Donc, c'est un gros, gros travail de fond que d'être partenaire des Jeux.
35:06On a une illustration parfaite avec Léa Rubinstein
35:08parce que Léa, vous ne virez pas votre marque sur le maillot de l'équipe de France
35:12pendant les Jeux de 2024, bien entendu.
35:14Donc, c'est à vous d'activer tout ça et de faire…
35:17Alors, ce n'est pas de l'embauche marketing parce que vous êtes présents réellement,
35:20mais il va quand même falloir trouver une manière d'activer cette présence de l'idole
35:24à l'équipe de France de handball alors qu'elle ne sera pas présente pendant la compétition.
35:28Tout à fait. Alors, on n'a pas encore trouvé l'idée,
35:30mais c'est encore dans deux ans, on a un petit peu de temps.
35:33Mais pour vous donner un exemple, l'année dernière, pour les JO de Tokyo,
35:37on avait inventé une campagne qui s'appelait
35:39la campagne par amour des équipes de France de handball
35:42que l'on a démarrée en décembre 2020 et qui a perduré jusqu'à août 2021
35:48pour englober cette période des Jeux olympiques
35:50puisque vous le savez sans doute, il y a des histoires de dates à respecter.
35:54La fameuse trêve olympique.
35:56Exactement, la règle des 40.
35:58Donc, c'était l'idée que l'on avait effectivement l'année dernière.
36:02On trouvera quelque chose pour supporter nos équipes de France de handball en 2024 à Paris, c'est sûr.
36:08Merci en tout cas. Vous allez rester avec nous si vous le voulez bien, Léa Rubinstein.
36:12Je vais en revanche libérer Virgile Cayet et le remercier pour ses éclairages.
36:18Et nous ferons une conclusion dans quelques petits instants
36:21en accueillant nos deux nouveaux invités.
36:24A tout de suite et merci encore.
36:34Évolution et perspective, oh que c'est beau, du sponsoring sportif.
36:38Voilà le thème de notre émission du jour.
36:41Et c'est la troisième partie.
36:43J'accueille Alexandra Fournier-Bidoze.
36:45Merci d'être avec nous.
36:47Vous allez nous expliquer un peu vos relations avec vos clients
36:51puisque vous conseillez des clients justement dans le marketing sportif.
36:53Et on va voir s'ils sont conscients qu'il faut y aller pour des raisons économiques
36:58ou qu'il faut y aller pour des raisons plutôt éthiques.
37:00Et vous me direz si les entreprises ont vraiment aujourd'hui une conscience de ce qui se passe,
37:07pas seulement pour des raisons économiques.
37:09Maël Besson est toujours avec nous, expert de la transition écologique, de sport et RSE.
37:15Et puis j'accueille Romain Piau également.
37:16Romain, bonjour.
37:17Vous êtes responsable des partenariats pour l'éco-trail.
37:21Alors quand on s'appelle éco-trail, évidemment,
37:23ça doit être plus facile d'aller expliquer aux annonceurs
37:26qu'on a pris conscience de l'évolution de notre société.
37:30Alors une petite définition quand même parce qu'on parle souvent de RSE, de RSO.
37:34Alors je vais prendre tout simplement sur gouv.fr
37:37et je vais vous dire que la RSE, c'est l'intégration volontaire
37:41par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales.
37:45Vous êtes d'accord avec cette définition ?
37:47Alors complètement.
37:48C'est vrai qu'il y a encore quelques années,
37:49on analysait les performances des entreprises
37:51uniquement au travers du prisme économique et financier.
37:55C'est-à-dire qu'on regardait le chiffre d'affaires, l'évolution du cours de bourse.
37:59Maintenant, on est passé vraiment à un modèle beaucoup plus ouvert.
38:03C'est-à-dire qu'on attend des entreprises
38:04qu'elles soient performantes au niveau économique, au niveau financier.
38:07C'est bien normal.
38:09Mais on attend également des entreprises qu'elles aient un impact positif.
38:13Donc elles ont des obligations maintenant au niveau légal.
38:16Elles doivent produire de manière annuelle des reportings extra financiers.
38:20Et donc c'est ces fameux rapports ELG,
38:22donc environnementaux, sociétaux et de gouvernance.
38:25Et donc c'est pour ça que désormais, on analyse les sociétés
38:29sur l'ensemble du prisme environnemental, sociétal, de gouvernance et bien évidemment économique.
38:35Alexandra, c'est que vous avez dit qu'il y a des obligations.
38:38Vous qui êtes en contact permanent avec les entreprises,
38:40et vous n'aurez pas de conflit d'intérêt parce qu'on ne va pas les citer,
38:43mais est-ce que vous sentez globalement que c'est justement pour répondre à des obligations
38:47ou est-ce que vous sentez qu'il y a vraiment une réelle prise de conscience
38:50et une volonté réellement positive ?
38:52Alors non, il y a une vraie prise de conscience de la part des entreprises
38:55qu'elles doivent développer ce modèle responsable, ce modèle social.
39:00Il y a des vraies attentes au niveau des collaborateurs.
39:03Vous ne sentez pas une différence entre une certaine génération d'anciens patrons
39:08qui se disent, on est obligés d'y aller.
39:10De toute façon, c'est des obligations légales que de donner des résultats et des indicateurs.
39:14Et puis peut-être des gens un petit peu plus jeunes qui, eux, ont été un peu plus marqués
39:19et façonnés par cette approche de l'écologie aujourd'hui ou de la responsabilité individuelle.
39:25Alors oui et non.
39:26C'est-à-dire que les jeunes générations sont effectivement
39:30beaucoup plus sensibles aux problématiques sociétales et environnementales,
39:34mais elles participent vraiment à l'acculturation globale au sein de leur société.
39:38Et donc, j'allais dire, c'est un phénomène vraiment du bas vers le haut de la pyramide
39:44qui correspond un petit peu à la pyramide des âges dans les entreprises.
39:47Et donc, ça participe à l'acculturation des sphères managériales jusqu'au top management.
39:52Donc, toutes les personnes de l'entreprise, tous les collaborateurs sont moteurs
39:57et on sent une vraie sincérité dans les démarches, dans ces démarches.
40:01Maëlle Besson, vous partagez ça ? Vous pensez qu'aujourd'hui, il y a de la sincérité ?
40:05Ou est-ce que c'est sincère ?
40:07Est-ce que vous qui êtes dans ce monde depuis 20 ans,
40:11est-ce que vous trépignez encore parce que ça ne va pas assez vite ?
40:14Ou est-ce que vous êtes positif et vous vous dites qu'aujourd'hui, c'est gagné et que c'est inluctable ?
40:20Alors, sur la prise de conscience, c'est sûr qu'il y a quelque chose, on a passé des capes.
40:25C'est-à-dire que maintenant, on trouve de moins en moins de gens qui vont remettre en question
40:30cette priorité, cette obligation d'intégrer les enjeux environnementaux
40:34et que ça va être une question de survie.
40:36Clairement, le sujet dont on parle, c'est comment on préserve la planète
40:42qui nous fournit de l'eau potable, de l'air respirable non pollué,
40:46qui nous produit notre alimentation.
40:51Donc, la prise de conscience est là,
40:54mais la prise de conscience, ça crée l'intention de changer,
40:58de changer les comportements et tout ça,
40:59mais ça ne crée pas nécessairement le changement de comportement.
41:03Donc, en fait, sur le changement de comportement,
41:06on voit des différences en fonction des entreprises,
41:11c'est-à-dire que tout le monde en a conscience, mais individuellement aussi.
41:16Le passage à l'acte, il peut être encore difficile
41:19et on voit quand même des sociétés qui sont tentées de faire croire
41:26qu'ils passent à l'acte quand cela soit réellement le cas.
41:31Alors, on espère en tout cas une évolution du sponsoring vers le sponsoring responsable.
41:37Alors maintenant, je me tourne vers Romain Piau,
41:38parce que vous, l'essence même, le nom même de votre épreuve dit tout,
41:45l'éco-trail, racontez-moi d'abord la naissance de l'éco-trail,
41:48vous en êtes le responsable des partenariats.
41:50Et puis après, ce qui m'intéresse, c'est la vision des entreprises, des annonceurs,
41:55quand vous vous présentez justement en éco-trail avec vous-même,
41:59comme je le disais tout à l'heure, le tournoi de Strasbourg en tennis féminin,
42:03comme une épreuve responsable.
42:04Alors, comment c'est né tout ça ?
42:06Déjà, l'éco-trail, c'est une épreuve de trail, trail-riding.
42:10On s'en doutait.
42:11Ce qui semble évident aujourd'hui, ne l'était pas forcément encore il y a quelque temps,
42:18donc c'est pour ça que je me permets de préciser.
42:20Et puis surtout, le trail, c'est des épreuves de course à pied en nature,
42:24donc plus sur le bitume, mais dans les natures, dans la montagne,
42:29mais aussi dans la nature environnante de nos villes et particulièrement de la ville de Paris.
42:34Et l'éco-trail Paris est né en 2008 avec la vocation toute simple
42:40de pouvoir prouver qu'il est possible de faire une épreuve nature
42:44dans un environnement a priori qui ne s'y prête pas, qui est l'environnement urbain.
42:47Et donc, dès lors qu'on était en contact direct avec la nature,
42:51il était clair qu'on devait préserver notre terrain de jeu.
42:54Donc, l'éco-responsabilité faisait partie à la base de l'ADN de l'éco-trail.
42:59Et notre vocation en tant qu'organisateur, au-delà de pouvoir montrer que c'est possible
43:04de créer un événement de masse en préservant notre écosystème,
43:08à notre échelle, puisque l'éco-trail Paris, ce n'est pas les Jeux olympiques,
43:12ce n'est pas Paris 2024, mais à notre niveau, en accueillant 12 000 participants,
43:16il est possible d'organiser une épreuve respectueuse de notre environnement.
43:20Et puis, surtout, l'objectif, c'est d'aller sensibiliser le grand public.
43:25Et encore une fois, j'en précise, on tenait bien l'épreuve,
43:30mais en 2008, quand on parlait d'éco-trail, il y a plus de gens qui nous regardaient
43:34avec des grands yeux, parce que le principe d'éco-responsabilité,
43:37ce n'était pas encore forcément à la base,
43:41au moins dans un niveau important auprès des citoyens.
43:46Et la vocation de l'éco-trail, c'était aussi de pouvoir sensibiliser
43:51le plus grand nombre, en particulier les coureurs à pied,
43:56mais sur les enjeux auxquels on doit faire face et sur la nécessité
43:58de faire des petites actions du quotidien.
44:02Donc, dans le cadre de la pratique du sport, c'est gérer ses propres déchets,
44:06c'est avoir une alimentation, vous en parliez tout à l'heure, de saison,
44:10idéalement une alimentation locale.
44:12Et donc, nous, à notre niveau, on veut prouver qu'il est possible
44:15d'opérer des changements, et on espère que ces changements,
44:18les sportifs, qui sont aussi des citoyens,
44:21vont pouvoir le mettre en application depuis plusieurs ans.
44:23– Alors, vous êtes, j'allais dire, des militants,
44:25vous êtes des gens complètement convaincus,
44:27maintenant l'important, c'est que ça foisonne dans tous les secteurs.
44:32Alors, je vais rappeler à Alexandra que vous êtes secrétaire générale
44:35d'un think-tank, Sport et Citoyenneté, et ce think-tank a publié une étude
44:41en 2014 qui disait déjà que 71% des Français
44:44pensent que les acteurs du sport ont un rôle à jouer
44:47dans la protection de l'environnement.
44:49Ce mariage entre sport et environnement, ça peut être une force formidable
44:53pour le sponsoring sportif dans les années à venir ?
44:55– Alors, complètement, j'allais dire, 2014, ça fait déjà quelques années,
44:59et j'allais dire, on a en plus maintenant rajouté une corde à notre arc
45:03qui est, en plus de la transition environnementale,
45:06c'est la responsabilité sociale et sociétale.
45:09Alors, du coup, sur la partie environnementale,
45:11je pense que Maëlle en parlera parfaitement.
45:15Il y a déjà eu beaucoup d'initiatives qui ont été faites,
45:19je pense notamment à la charte des événements responsables
45:22du ministère des Sports qui a été revue en décembre 2021.
45:26Je pense aux différentes initiatives en rapport avec les objectifs
45:29de développement durable, avec les 17 objectifs de développement durable.
45:33Mais voilà, au niveau des objectifs sociaux et sociétaux,
45:39on a un petit peu plus de difficultés concernant la mesure d'impact du sport,
45:45de l'activité physique au niveau de la société.
45:49Parce que c'est vrai qu'au niveau du volet économique,
45:53les mesures d'impact économique, les mesures d'impact au niveau environnemental
45:56sont des modèles vraiment plutôt matures, éprouvés, les chiffres sont éprouvés.
46:06Il est plus difficile vraiment d'aborder cette question de la mesure d'impact social du sport,
46:12que ce soit au niveau, j'allais dire, des acteurs publics et des acteurs privés,
46:16dont des entreprises de toute taille qui investissent dans le sponsoring.
46:20Et donc, nous, on travaille aussi sur ces sujets-là,
46:23de mise en place d'une méthodologie au niveau de l'impact sociétal.
46:28Dans le secteur public, Maëlle Besson, les choses évoluent aussi vite que vous le souhaitez ?
46:34Aussi vite, évidemment, que je le souhaite,
46:38que ce qu'il faudrait au regard des enjeux environnementaux,
46:41malheureusement non, mais on ne se retrouve dans aucun secteur d'activité,
46:45on avance suffisamment vite.
46:48La difficulté, c'est qu'en ce moment, si vous voulez,
46:54tous les acteurs du sport et de notre société ont intégré ces enjeux-là
46:58et essayent de réduire son empreinte.
47:02On fait passer des marches et on valorise ces marches.
47:06On ne fait pas encore le travail de dire, si on prend les limites planétaires,
47:11à quoi le sport pourrait ressembler ?
47:13Et là, quand on fait cet exercice-là, on se rend compte que la marche est très très grosse.
47:19C'est-à-dire qu'on peut se réjouir que tel acteur réduise de x% de 10, 20% ses émissions de gaz à effet de serre,
47:27mais la réalité, c'est qu'au niveau de la société, il va falloir qu'on réduise de 80%.
47:32Donc, des grands événements sportifs, une réduction de 80%,
47:37c'est un ordre de grandeur, de 80% des émissions de gaz à effet de serre,
47:42ça veut dire, à un moment donné, réduire son recours aux énergies fossiles, aux transports aériens.
47:49Et ça, ça veut dire revoir complètement des modèles.
47:51Donc pour le moment, on est encore dans une approche de voir qu'est-ce qu'on peut mettre en place,
47:59trop revoir notre modèle et la réalité des limites planétaires, sur lesquelles on ne peut pas se soustraire,
48:08va être qu'il va falloir aller beaucoup plus loin dans ces considérations-là.
48:12Et le public est de plus en plus conscient et prêt à s'engager.
48:17Il y a une étude de Havas en 2021 qui a montré que 66% des spectateurs des Français
48:26sont prêts à boycotter un événement sportif qui n'a aucun engagement environnemental.
48:31Et plus la prise de conscience va avancer,
48:34plus l'exigence va être des engagements environnementaux à la hauteur des enjeux.
48:41C'est un peu le modèle de 2024.
48:45Le modèle de 2024 est assez vertueux de dire finalement,
48:48on ne va pas laisser un judoka au Brésil et l'autre à Paris, on ne peut pas.
48:52En revanche, de compenser et d'arriver à un bilan zéro,
48:57en tout cas je crois que c'est l'objectif des JO de 2024.
49:00Alors Paris 24 est très intéressant parce qu'en fait il s'est aligné avec les accords de Paris.
49:05C'est-à-dire qu'on réduit à la hauteur de ce qu'il faudrait
49:08quand on prend les trajectoires de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'accord de Paris.
49:15Mais c'est en 2024, donc on est à moins 50%.
49:19En 2028, en 2032, il va falloir encore réduire.
49:24Donc si vous voulez, Paris 24 fait passer une sacrée marche,
49:27tout ne sera pas parfait, mais on est obligé de reconnaître
49:31qu'ils font passer une sacrée marche et ils font passer une sacrée marche
49:33par effet d'entraînement tout un secteur d'activité.
49:36Mais la difficulté ça va être après, comment on continue cette réduction
49:42pour être toujours aligné avec cette trajectoire carbone.
49:46On va dire marche par marche, step by step.
49:49Et on espère en tout cas que 2024, à conscience on sait déjà les enjeux,
49:54mais réussira son défi.
49:55Moi j'aimerais terminer en vous remerciant, en remerciant Léa également de Lidl.
50:00Juste une petite question, j'ai remarqué que Nicolas Karamatic
50:04faisait pas mal de messages sur l'écologie justement.
50:07Alors est-ce que c'est spontané, est-ce que c'est une démarche collective,
50:10la marque avec lui, puisque vous êtes engagé dans le handball, on l'a dit.
50:14Ça s'est passé comment ?
50:16Alors je ne vais pas parler à la place de Nicolas,
50:18mais pour le connaître un petit peu, je pense que c'est un réel engagement
50:22et ce sont des sujets qui lui tiennent réellement à cœur.
50:26Nous, en ce qui nous concerne, on essaye également de devenir plus responsable
50:33dans ce que l'on met en place, sur des sujets de société aujourd'hui
50:38tels que la féminisation, le handicap, le bien-manger,
50:42et là rentre aussi la saisonnalité des produits et donc un sujet environnemental.
50:49Et dans le cadre de ce que l'on met en place, on essaye d'être respectueux,
50:53on pense aux Eco-Cup, on arrête de distribuer des flyers à tout va sur les événements
51:00et on réfléchit notamment avec la Fédération française de handball
51:04à remplacer nos bouteilles d'eau puisqu'on est fournisseur officiel en eau
51:08des équipes de France par des gourdes par exemple
51:11ou par des fontaines à eau à la maison du handball.
51:13Ça va vraiment être intéressant de suivre les jeux de 2024 par rapport à ce que disent les MAL,
51:18mais c'est vrai que même les espaces VIP, il va falloir quand même être vigilant.
51:23C'est un exemple à donner au monde, notamment des circuits courts
51:26sur les produits qui seront consommés, sur la manière de les consommer.
51:28Il y a vraiment un enjeu formidable et je pense qu'on consacrera à cette époque-là
51:32des émissions spéciales là-dessus parce que l'enjeu est vraiment de taille.
51:36Merci en tout cas à vous tous d'avoir participé à cette émission.
51:38Ce ne sont pas les sujets les plus sexys finalement le marketing sportif,
51:42mais j'espère qu'on vous a intéressés, qu'on vous a surtout appris beaucoup de choses
51:45et peut-être même un petit peu sensibilisés.
51:47On se retrouve bientôt pour d'autres grandes questions du sport.
51:49Merci encore.
51:58Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org

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