RTL MATIN - Spéciale Législatives du 28 juin 2024 : avec Julien Dray, Arnaud Stéphan, Clémence Guetté et Nicolas Bay

  • il y a 3 mois
Amandine Bégot et Yves Calvi décryptent les programmes, les intentions de votes, les secrets de campagne. Invités de cette émission : Julien Dray, ancien député PS, Arnaud Stéphan, communicant fondateur de l'agence de la note de com, ancien conseiller de Marine Le Pen lors de la présidentielle 2022. Sur les impôts : Clémence Guetté, députée sortante LFI, et Nicolas Bay, député européen et soutien de l'union RN/LR Ciotti avec Marion Maréchal. Le monde nous regarde, avec Richard Werly, correspondant France/Europe du quotidien "Blick", Birgit Holzer, correspondante pour la presse régionale allemande, et Alexia Kefalas, correspondante de RTL en Grèce.

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Transcript
00:00Ah, je vois que vous êtes venu avec un sac, mais qu'est-ce qu'il y a dedans ?
00:04Des doses de vaccins ! Pour toute l'équipe de La Matinale ! Vous savez, comme il me reste
00:10des millions de doses dans mes cartons, je vous ai apporté des ampoules ! C'est très
00:15simple, vous diluez le vaccin dans un grand verre d'eau et vous buvez ! Ou alors, comme
00:19l'été arrive, dans le Ricard et dans le Morito, ça fait double effet ! Voilà, voilà !
00:23Merci à toute l'équipe, RTL il est 9h !
00:389h, l'heure du débat, désormais sur RTL, comme chaque matin et jusqu'à 10h, on décrypte
00:43cette folle campagne des législatives, J-2 donc, avant le premier tour, au programme
00:47ce matin c'est Roland de Racisme, au Rassemblement National, nos impôts à la hausse ou à la
00:52baisse, c'est dimanche que ça se passe, enfin, le monde nous regarde, on verra ce
00:58que disent nos voisins de ces élections, sachez-le, dissolution en anglais, ça se
01:01dit snap election !
01:02Vous faites le tri entre les français, m'arrêtez-vous du cinéma, vous allez fabriquer des étrangers
01:08en France, ils ne connaissent que la France ! Dans ce gouvernement, il y aura donc évidemment
01:12des visages connus ! Mais quelle arrogance ! Tout le débat aujourd'hui fait comme
01:15s'ils étaient déjà dans la place ! C'est un gouvernement qui, je l'ai dit, est un
01:18gouvernement élargi ! Au fond, il ne faudrait pas aller voter, tous les postes sont déjà
01:21répartis !
01:22Vous prenez comme exemple Najat Vallaud-Belkacem, elle n'aurait pas dû être ministre parce
01:25que, compte tenu de sa double nationalité !
01:27Je dis simplement que comme elle est franco-marocaine, elle a marqué un intérêt soutenu pour l'enseignement
01:31de l'arabe dans notre pays et que ce n'était pas tout à fait utile à ce moment-là, voyez-vous !
01:34La parole des inhibés ces derniers jours !
01:35Je n'aime pas cette manière d'assimiler un pseudo-climat de haine à l'électorat
01:40du Rassemblement National !
01:41Dimanche, il y a 577 élections, on n'en est pas réduit à ce choix-là entre ces deux
01:45bandes d'excités ! Il y en a marre de ce chantage !
01:48C'est bon pour vous ? C'est bon pour tout le monde ?
01:50RTL Matin
01:51Yves Calvi, Amandine Bégaud
01:53Bon pour tout le monde, c'est pas encore sûr ça, on va en débattre dans un tout
01:56petit instant, l'essentiel de l'actualité d'abord avec Alexandre de Saint-Aignan !
01:59Déjà plus de 2 millions de procurations comptabilisées pour les législatives à
02:03deux jours du premier tour, c'est un record donné qui confirme la perspective d'une
02:07forte participation qui va profiter à tous les camps politiques mais surtout au Rassemblement
02:10National, toujours largement en tête dans notre dernier sondage TOLUNA, Harris Interactive
02:14pour M6 et RTL avec entre 250 et 305 sièges, il n'y a en théorie pas de date limite pour
02:19faire procuration mais en pratique, ça risque de ne pas fonctionner si vous vous y prenez
02:23trop tard.
02:24Aujourd'hui, en tout cas, c'est le dernier jour de campagne pour les candidats qui auront
02:27consigné à partir de ce soir minuit de ne plus s'exprimer publiquement pour ne pas
02:31influencer les votes.
02:32Aux Etats-Unis, Joe Biden affirme s'en être bien sorti et il est bien le seul à le penser
02:36ce matin après son débat cette nuit face à Donald Trump.
02:39A 81 ans, le président démocrate est apparu physiquement affaibli, de nombreuses voix
02:43s'élèvent dans son propre camp pour appeler à le remplacer, à désormais un peu plus
02:47de 4 mois de l'élection présidentielle américaine.
02:49Le rugby ce soir avec l'Union Bordeaux-Beigle qui va tenter de décrocher son tout premier
02:53titre de champion de France, finale du top 14 face à l'ogre Toulousain qui a déjà
02:58soulevé 22 fois le bouclier de Brenus.
03:00Stade Toulousain contre l'Union Bordeaux-Beigle, match à vivre en direct dès 20h sur RTL.
03:04Et puis, une sortie ciné inhabituelle en ce vendredi, la datation du Comte de Monte Cristo
03:08avec Pierre Ninet dans le rôle d'Edmond Dantes, sortie décalée pour tenter de surfer
03:12sur la fête du cinéma à partir de dimanche, toutes les places à tarifs uniques de 5 euros
03:17jusqu'à mercredi prochain.
03:18Merci beaucoup Alexandre de Saint-Aignan, RTL, il est 9h03.
03:22RTL Matin, avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
03:26Et pour aborder ces dernières heures de campagne avec nous ce matin, Arnaud Stéphan, communicant,
03:30fondateur de l'agence de la note de com, ancien conseiller de Marine Le Pen, c'était
03:34lors de la présidentielle de 2022, et Julien Dray, ancien député socialiste, bonjour
03:39à tous les deux et bienvenue.
03:40Bonjour.
03:41Et on commence, c'est désormais une tradition avec la chanson du jour.
04:03Petit clin d'œil bien sûr à Eddie Mitchell, Café Noir, pour les indécis, pour tous
04:08ceux aussi sans doute qui n'ont plus beaucoup d'espoir.
04:10Hier soir en tout cas, c'était le dernier débat télévisé avant ce premier tour.
04:13Face à face, Jordan Bardella, Gabriel Attal et Olivier Faure, petit aperçu.
04:18Vous avez là ce que l'on pourrait qualifier de duel, c'est un duo.
04:21C'est un duo qui fonctionne depuis des années.
04:24Où vous avez un gouvernement qui s'est choisi un adversaire facile, commode, un épouvantail,
04:28qui lui permet à chaque élection de revenir jouer ce duo, de nous dire que c'est eux ou eux.
04:34Messieurs, vous en avez pensé quoi de ce dernier débat ? Julien Dray ?
04:38Je suis convaincu que ce débat-là change beaucoup les choses, parce que chacun était
04:41dans son couloir, avec malgré tout quand même un personnage qui s'est affermé dans
04:46cette campagne électorale.
04:47Bon, je trouve que monsieur Attal a montré qu'il avait du fond quoi.
04:52La présence ?
04:53Oui, la présence.
04:54Il était sérieux quoi.
04:55Mais vous n'avez pas l'air plus enthousiaste que ça.
04:57Non, parce que je pense que les gens sont plus fascinés par ces débats-là.
05:02Il fut un temps où tout le monde attendait ça, mais autant les débats Mitterrand, Giscard,
05:08ça avait quelque chose.
05:09Bon là, c'est les communicants qui travaillent.
05:11Vous êtes sûr que vous n'êtes pas en train de nous faire du « c'était mieux avant » là, Julien Dray ?
05:14Et c'était mieux avant, je l'assume.
05:16Ça ne veut pas dire que je ne joue pas le vieux, même si un petit peu, mais c'était
05:21mieux avant.
05:22Je veux dire, la qualité des échanges politiques, du contenu politique était plus forte qu'aujourd'hui.
05:27Vous êtes aussi pessimiste sur la qualité de ces débats et à la fois leur prestance
05:31et leur intérêt, Arnaud Stéphan ?
05:33Je déteste cet exercice.
05:35Ah bon ?
05:36Ça y est, j'en suis arrivé au bout du bout du bout du supportable.
05:39C'est un exercice qui est usé, c'est un exercice qu'il faudra complètement revisiter,
05:44ça n'a aucun intérêt.
05:45Et alors juste, cette nuit, pardon, il y avait le débat américain, eux, ils sont sans notes,
05:50enfermés dans une pièce, dans un studio, etc.
05:53Non mais c'est mieux ? Ou ça aussi, ça ne va pas ?
05:55Ce n'est pas un jeu concours, on ne va pas non plus leur jeter de l'eau, leur faire
05:59des éclairs, etc. pour les décontenancer.
06:01Je pense que non, enfin, encore une fois, les débats aux Etats-Unis, c'est un exercice
06:06qui est en vérité extrêmement codifié, qui est très ancien, ils l'ont fait bien avant nous.
06:10Et puis, là encore, ce que n'ont peut-être pas fait suffisamment les politiques français,
06:16tout se négocie.
06:17Les équipes travaillent énormément sur le format, travaillent énormément sur les plans
06:22de caméras, travaillent énormément sur la personne qui va poser les questions et la
06:26façon dont on va travailler pendant ce débat.
06:27C'est pour ça que les débats sont assez différents selon les chaînes.
06:29Nous, ce qu'on a fait hier, déjà, ils sont deux.
06:33Tandis que nous, hier, nous étions dans un trio.
06:36Et alors, où est le problème ?
06:38Ça perd de la lisibilité.
06:41Sans doute, oui.
06:42Soit vous prenez les principaux candidats, et à ce moment-là, vous avez quelque chose
06:48d'assez large, un peu ce qu'on avait vu aux Européennes, même si on l'a trop fait.
06:52Tandis que là, trois, vous n'arrivez pas à suivre.
06:55C'est un conjoint qui est pris à feu croisé.
06:57Tout le monde essaye de dire qu'il a fait très bien.
07:00Encore une fois, on perd en lisibilité.
07:02Ce n'était pas très intéressant.
07:03Tout le monde était en son couloir.
07:04Mais puisque vous avez passé du Eddy Mitchell pour le Premier ministre, vraisemblablement,
07:08c'était la dernière séance.
07:09Sur le fond, il y a quand même eu quelques échanges musclés sur des thèmes clés.
07:13L'immigration, par exemple, et notamment la question des binationaux.
07:17Écoutez.
07:20Aujourd'hui, non seulement vous faites le tri entre les Français et les étrangers,
07:23mais même le tri entre les Français.
07:25Arrêtez votre cinéma.
07:27Aujourd'hui même, vous avez fabriqué aussi des étrangers en France.
07:31Ils ne connaissent que la France.
07:33Ils n'ont jamais vécu qu'en France.
07:34Et vous allez en faire des étrangers.
07:36Génération après génération.
07:37Ce n'est pas du cinéma.
07:39Vous avez un petit rictus.
07:41Vous savez très bien que c'est du cinéma.
07:43Le rictus, c'est le vôtre.
07:44Parce que vous n'avez rien à faire.
07:45Jean Moulin est de retour.
07:46L'Italien, ça devrait vous dire quelque chose.
07:48Vous devriez avoir la mémoire de ce pays qui vous a accueillis
07:52comme j'ai été moi-même.
07:54Ma mère a été accueillie dans ce pays
07:55parce qu'elle venait de quelques milliers de kilomètres plus loin.
07:58Et parce que...
08:00Quel cinéma !
08:01Jean Moulin est de retour.
08:02Et ce même bain voyant qui rappelle Éric Zemmour
08:05que Jordan Bardella a redit à plusieurs reprises.
08:09C'est la bonne technique, ça ?
08:11Arnaud Stéphan ?
08:12Je n'en sais rien.
08:13Je ne sais pas si c'est la bonne technique.
08:14Mais en tout cas, le procès en méchanceté.
08:18Méchanceté parce qu'on a dit que sur les postes stratégiques
08:21on éviterait de prendre des binationaux
08:24pour le généraliser à la France entière.
08:26Parce qu'on sait qu'en France,
08:27il y a un certain nombre de personnes qui ont la double nationalité.
08:30Moi, de toute façon, à titre personnel,
08:32j'ai une vision assez claire des choses.
08:34Je suis contre la double nationalité.
08:36Je ne suis pas le seul.
08:37Il y a beaucoup de pays dans le monde
08:38qui refusent la double nationalité.
08:39Moi, je trouve que ce n'est pas normal.
08:43Vous ne pouvez pas être citoyen ici et citoyen ailleurs.
08:46Vous ne pouvez pas voter en France et voter ailleurs.
08:48On l'a vu notamment sur des élections en Turquie
08:50où la communauté turque vote de manière très conservatrice en France et en Allemagne.
08:57On a vu les élections en Tunisie
08:59où les scores de Ennardas étaient envolés en France, etc.
09:03Donc, je pense que c'est compliqué.
09:04La double nationalité, c'est compliqué.
09:06Peut-être qu'il faudrait quelque chose d'un peu plus technique.
09:09Peut-être qu'on peut avoir la double nationalité,
09:11mais on ne peut pas avoir la double citoyenneté.
09:12C'est-à-dire qu'on ne peut pas voter dans deux pays.
09:14Je trouve que ce n'est pas possible.
09:15Ouh là, j'ai un joli indret de l'ubitatif.
09:17Non, parce que je trouve que c'est passionnant.
09:19Franchement, la politique française maintenant,
09:21on est à débattre la double nationalité, la double citoyenneté.
09:25Franchement, on n'a pas...
09:26Mais qu'est-ce que vous voulez dire ?
09:27Non, mais je veux dire, on a progressé.
09:28Franchement, on a progressé depuis 30 ans.
09:30Vous préférez les comptines scolaires comme hier soir ?
09:33Non, moi je préfère qu'on discute un peu de la situation économique de la France,
09:36de comment on s'en sort.
09:37Je préfère qu'on discute de savoir si la France a encore,
09:40je dirais, une croissance économique possible,
09:42si elle est en banqueroute.
09:44Parce que moi, je m'excuse de vous le dire,
09:46je le dis, je parle en vieux, comme dirait l'autre.
09:48Mais le vrai débat...
09:49Pas très éloigné ?
09:50Si, il y a quand même une vraie différence.
09:52Je vous donnerai mon âge tout à l'heure.
09:56La situation, c'est que le débat,
09:58ce n'est pas de savoir si on va avoir des foules migratoires qui vont arriver ou non.
10:01C'est que dans 6 mois, on peut se retrouver dans une situation de banqueroute.
10:04C'est une situation pareille à la Grèce.
10:07C'est ça la vraie question qui est posée.
10:09Parce que les deux programmes qui sont face à face,
10:11sont impossibles à pratiquer aujourd'hui en économie ouverte.
10:15Impossibles à pratiquer en économie ouverte.
10:19Peut-être que si on n'était pas avec 3 000 milliards de dettes,
10:21peut-être qu'on aurait...
10:22Oui, oui, mais...
10:23Désormalifier le projet du RN
10:25et celui de la France Insoumise et de la gauche en ce moment,
10:28pour des raisons économiques, c'est bien cela ?
10:30Oui, parce que je pense que les deux...
10:32Je pense que la gauche a tort de se laisser entraîner,
10:34là, dans le débat sur l'immigration ou pas.
10:37D'accord.
10:38Parce que je pense que sur cette question-là,
10:40il y a une fermeté, comme l'ont eu les sociodémocrates scandinaves.
10:44Voilà, montrer que maintenant,
10:46il y a une fermeté dans le contrôle des flux migratoires,
10:48dans leur accompagnement à la frontière
10:50de ceux qui sont en situation irrégulière.
10:52La gauche a tort de se laisser balader sur la sécurité,
10:54alors qu'on avait fait un énorme travail
10:56qui permettait justement de défendre
10:58une sécurité de proximité efficace.
11:00Ça s'appelait mieux prévenir, mieux punir.
11:02Voilà, que sur ces terrains-là, si elle se laisse entraîner
11:04par ceux qui n'ont que ça comme fonds de commerce,
11:06elle perdra toujours.
11:08Je pense qu'elle avait intérêt à défendre
11:10la capacité aujourd'hui à redonner un sens
11:12à nos services publics, à l'éducation.
11:14Par exemple, moi, je trouve qu'il y a quelque chose
11:16qui ne marche pas du tout en France aujourd'hui, c'est l'école.
11:18J'aurais aimé qu'on en parle, quand même.
11:20Tous les parents, aujourd'hui, sont en situation
11:22difficile, pas simplement parce que
11:24tout le monde joue à savoir
11:26on va trouver l'école de notre fils,
11:28ou notre fille, parce que
11:30c'est quand même la question qui est la plus importante aujourd'hui.
11:32C'est l'avenir du pays qui se joue.
11:34Alors, ça m'étonne,
11:36et ça ne m'étonne pas,
11:38vu votre parcours,
11:40que vous mettiez quand même de côté
11:42ces questions-là. Vous ne les mettez pas de côté, c'est pas ce que je dis.
11:44Mais il y a quand même des chiffres. 38% de signalements
11:46de propos et d'actes racistes et antisémites
11:48depuis le 10 juin. Ça, c'est le chiffre
11:50complètement hallucinant qu'a livré hier la LICRA.
11:52Et puis, à la suite de ce débat
11:54entre les
11:56potentiels premiers ministres, on a eu,
11:58hier soir, cette déclaration. Roger Schudo,
12:00qui est donc candidat RN,
12:02pressenti pour être ministre de l'Éducation nationale,
12:04qui a dit ceci,
12:06c'était sur BFMTV, autour de ce débat
12:08des Binationaux, justement.
12:12Le président de la République,
12:14il est le chef des armées, mais
12:16l'article 20 de la Constitution française,
12:18il stipule que le Premier ministre est le responsable
12:20de la défense nationale...
12:22C'est pas le bon extrait, pardon. On s'arrête.
12:24C'est pas le bon extrait. On va retrouver
12:26le candidat du RN,
12:28Roger Schudo. C'est bon ?
12:30Elle a détruit le collège public, bien sûr,
12:32et surtout, elle a voulu instituer au CP,
12:34aux cours préparatoires,
12:36des cours d'arabe. Vous prenez comme exemple
12:38Najat Vallaud-Belkacem. Ça veut donc dire que, selon vous,
12:40elle n'aurait pas dû être ministre parce que, compte tenu
12:42de sa double nationalité ? Je pense que c'était
12:44une erreur et que c'était pas une bonne chose pour la République.
12:46Voyez-vous. Elle est la seule ministre à avoir proposé
12:48l'enseignement précoce de l'arabe.
12:50Elle l'a dit elle-même. Regardez la presse
12:52de 2010. Elle disait elle-même qu'elle était
12:54une sorte de passerelle, de pont
12:56entre le Maroc et la France. Elle l'a dit elle-même.
12:58On ne peut pas lui reprocher. Évidemment, je dis
13:00qu'il y a un problème de double loyauté à un moment donné.
13:02Ça peut se poser. Il y a des gens
13:04qui peuvent être déchirés entre deux loyautés.
13:06Je dis simplement que, comme elle est franco-marocaine,
13:08elle a marqué un intérêt soutenu
13:10pour l'enseignement de l'arabe dans notre pays et que ce n'était pas tout à fait
13:12utile à ce moment-là. Voyez-vous.
13:14C'est assez clair.
13:16Julien Drin, on ne peut pas éluder ça non plus ?
13:18Non, on ne peut pas éluder puisque certains veulent
13:20remettre de... Je veux dire, suspecter
13:22Najat Vallaud-Belkacem d'avoir favorisé l'arabe
13:24parce qu'elle est d'origine marocaine.
13:26Je ne sais pas si vous voyez où on en est dans ces débats politiques.
13:28Ce sont des propos graves.
13:30Oui, c'est des propos graves et surtout imbéciles.
13:32Je m'excuse de le dire. Ça a été mis à l'éducation nationale.
13:34On l'attaque sur ce qu'elle a fait
13:36en tant que ministre ou ce qu'elle n'a pas fait
13:38sur les rythmes scolaires.
13:40Par ailleurs, je m'excuse de vous le dire,
13:42mais quand vous avez un monde où vous avez plus d'un milliard
13:44de musulmans, ce n'est pas inutile d'avoir des gens
13:46qui parlent l'arabe.
13:48Non, mais je vais vous dire une chose.
13:50Vous semblez être un spécialiste
13:52de toutes ces choses-là.
13:54Le problème pour nos services aujourd'hui,
13:56nos services secrets, nos services de renseignement,
13:58c'est qu'ils n'ont pas de gens
14:00qui sont capables de comprendre l'arabe.
14:02Ils sont obligés d'aller chercher des intérimaires
14:04pour comprendre les converses scolaires.
14:06Peut-être parce qu'on a détruit l'inalco aussi ?
14:08Vous avez raison.
14:10On a détruit l'inalco.
14:12On a détruit toutes les formations de qualité qu'il y avait.
14:14Je rappelle que c'est ce qu'on appelait autrefois
14:16les langues orientales.
14:18Voilà.
14:20Si vous voulez, moi,
14:22je suis désolé parce que je trouve que
14:24j'aime ce pays, je suis attaché
14:26et que dans ce moment particulier
14:28dans lequel on est, où se joue quand même
14:30la place qu'il occupe ou qu'il va occuper
14:32dans les années à venir, son rayonnement,
14:34je pense qu'on n'a pas
14:36un débat politique qui permet de répondre à ces questions-là.
14:38Arnaud Stéphane, c'est quoi ?
14:40Un dérapage ou c'est le grand lâchage ?
14:42Pourquoi le grand lâchage ?
14:44Je pose la question.
14:46Il a évoqué quelque chose
14:48qui lui semble, lui, très important.
14:50De dire que quelqu'un
14:52qui a une double nationalité ne peut pas être ministre
14:54de l'éducation...
14:56Moi, je ne vais pas justifier les propos
14:58d'un membre de la campagne législative.
15:00Moi, je remarque
15:02simplement quelque chose, c'est que
15:04sur le fond, ce qu'il explique
15:06sur l'enseignement de l'arabe
15:08dès le CP n'était en effet pas
15:10une très bonne idée, pour la bonne et simple raison,
15:12c'est que quand, dans un pays, vous arrivez en sixième
15:14où les gens ne se savent ni lire, ni écrire
15:16par rectorand, c'était peut-être pas
15:18Je vous pose la question sur...
15:20Peut-être que la question
15:22peut la poser autrement, si vous me permettez.
15:24Peut-être qu'il faudrait se poser la question
15:26de savoir pourquoi on n'enseigne pas bien le français.
15:28Le problème, ce n'est pas d'opposer l'arabe au français.
15:30C'est pourquoi, justement, nous n'avons plus assez
15:32d'enseignants, d'instituteurs de qualité
15:34qui sont capables de faire que
15:36on parle correctement le français, qu'on apprenne
15:38les règles du français. C'est ça la question
15:40qui est posée. Pourquoi essayer de croire
15:42qu'on ne parle pas bien le français parce qu'on enseigne l'arabe ?
15:44Moi, je pense que ce n'est pas corralitoire. D'ailleurs, la preuve,
15:46c'est que désormais, on enseigne l'anglais
15:48en maternelle et on considère que c'est une bonne chose
15:50de commencer très tôt à avoir deux langues.
15:52Mais si vous voulez qu'on continue à avoir une éducation nationale...
15:54Vous avez très bien dit que le problème n'est pas celui-là,
15:56le problème est que vous avez des gens...
15:58Je finis, après je vous laisse parler.
16:00Quand vous avez fait 12 ans d'études et que vous êtes le plus nul qui soit
16:02en langue parce qu'on est le seul pays où on est incapable
16:04de parler deux langues de la fois, on peut continuer...
16:06Il y a l'Angleterre également.
16:08Oui, mais l'Angleterre, eux, ils rayonnent, l'anglais...
16:10Ils ont l'anglais, mais ils ont l'accent.
16:12Ils ont l'accent, quand vous êtes de Liverpool, c'est mieux.
16:14Ils ont l'accent, mais ils parlent.
16:16Autre sujet de tension, la déclaration de Marine Le Pen
16:18qui estime qu'en cas de cohabitation avec le RN,
16:20le Président ne sera plus que
16:22chef des armées, à titre, en quelque sorte, honorifique.
16:24Danger pour notre sécurité,
16:26a dit Gabriel Attal. Réponse de Jordan Bardella.
16:28Le Président de la République,
16:30il est le chef des armées,
16:32mais l'article 20 de la Constitution française,
16:34il stipule que le Premier ministre
16:36est le responsable de la défense nationale.
16:38C'est le Premier ministre qui détermine,
16:40par exemple, le budget de fonctionnement
16:42de ces armées. Par conséquent,
16:44si demain je suis Premier ministre du pays,
16:46il n'y aura pas de soldat français
16:48qui sera envoyé
16:50sur le sol ukrainien.
16:52Pourquoi mettre ça sur le tapis
16:54avant le premier tour ? Pour bien mettre les règles
16:56en place et de dire que le domaine
16:58réservé sera portion congrue.
17:00C'est-à-dire que le Président continuera
17:02à signer, comme c'est
17:04indiqué dans la Constitution, les traités internationaux.
17:06Il représentera la France éventuellement
17:08dans de grandes réunions
17:10internationales, mais que
17:12ça sera très disputé sur les affaires
17:14étrangères et la stratégie
17:16de défense de la France.
17:18Chacun à sa place, Julien Dray ?
17:20Non, ça s'appelle la définition de la cohabitation de combat.
17:22C'est Mélenchon qui a inventé ce terme-là,
17:24il y a 15 ans, quand la
17:26question s'est posée entre Chirac et
17:28Jospin. La cohabitation de combat,
17:30c'est très très fort avant d'avoir
17:32le pouvoir. Une fois que vous arrivez au pouvoir,
17:34ça ne marche pas comme ça.
17:36Excusez-moi, mais si vous croyez que le Président de la République
17:38qui préside, parce que dans la Constitution
17:40il y a un truc qui s'appelle l'article 12,
17:42relise-le, c'est lui qui préside
17:44les conseils de défense, c'est lui qui préside
17:46tous les conseils militaires, donc c'est lui qui a le bouton
17:48nucléaire. Albert Lebrun aussi.
17:50Mais Albert Lebrun, on peut revenir
17:52à Charleau aussi, si vous voulez.
17:54Voilà, donc c'est pas sérieux,
17:56c'est tout, c'est pas sérieux. Vous imaginez la France
17:58où le Président, le Premier ministre vont dire
18:00« Stop, on fait une pause, on va se mettre dans une petite salle
18:02parce qu'on va discuter, parce qu'on n'est pas d'accord. »
18:04Oui, exactement,
18:06vous venez de dire exactement
18:08ce que je pense. Les choses vont s'harmoniser,
18:10donc c'est du cinéma. C'est du principe de réalité
18:12qu'on va peut-être
18:14donc découvrir. Dans un instant
18:16on va parler de nos impôts.
18:18Va-t-on payer plus ou moins ?
18:20Ça se joue en partie dimanche.
18:22J'ai vu arriver un martial,
18:24je me disais bien qu'on avait parlé de nos impôts.
18:34Bonjour RTL, comme chaque jour on s'arrête
18:36sur un des thèmes de cette campagne
18:38des législatives et ce matin donc
18:40nos impôts, avec nous toujours
18:42Julien Dray, Arnaud Stéphan, nous ont rejoint
18:44Clémence Guettet, bonjour, députée sortante
18:46LFI, candidate pour le nouveau Front Populaire
18:48dans le Val-de-Marne, Nicolas Bay, bonjour.
18:50Bonjour. Vous êtes député
18:52européen, soutien de l'Union Nationale
18:54RN, LR Ciotti, avec
18:56Marion Maréchal.
18:58Martial You, spécialiste d'économie, nous a rejoint
19:00pour parler donc impôts
19:02du côté du RN, en tout cas si l'on en croit
19:04Marine Le Pen. Il n'y aura pas de hausse,
19:06écoutez-la, c'était mardi, ici-même
19:08sur RTL.
19:10Il n'y aura pas de hausse d'impôts,
19:12il y aura un certain nombre de
19:14taxations qui ont été prévues, notamment
19:16sur les super-profits,
19:18pas de hausse d'impôts, parce qu'aujourd'hui
19:20le niveau d'impôts est insupportable
19:22pour les Français. Mais
19:24encore une fois, il y a deux moyens pour rendre en réalité
19:26du pouvoir d'achat aux Français. Soit
19:28baisser les impôts, soit baisser les dépenses
19:30contraintes.
19:32Alors, avant de débattre, on va faire un tout petit peu de pédagogie avec vous
19:34Martial. Pas de hausse d'impôts,
19:36c'est vrai ou faux quand on regarde le programme du RN ?
19:38Alors c'est vrai, effectivement. Si on regarde
19:40le programme, vous avez
19:42un allègement de la fiscalité des familles,
19:44par exemple, donc ça c'est par rapport aux
19:46parts. Vous aurez une part entière
19:48avec le deuxième enfant. Aujourd'hui,
19:50c'est uniquement lorsque vous avez trois enfants.
19:52On parle aussi d'exonération de l'impôt sur le revenu
19:54pour les médecins à la retraite
19:56qui reprendraient du service.
19:58Vous avez l'impôt sur les moins
20:00de 30 ans qui avait marqué
20:02les esprits. On est un tout petit peu revenu
20:04en arrière puisque maintenant il y a un plafond. Donc le
20:06trader de 27 ans ne va pas forcément
20:08être exonéré d'impôt.
20:10Et puis vous avez les baisses de TVA
20:12sur les énergies, gaz, électricité,
20:14essence. Alors là, juste, je précise
20:16parce que c'est évidemment très populaire à entendre.
20:18Simplement, pour l'instant, il faut quand même
20:20aller négocier à Bruxelles la possibilité
20:22de baisser sa TVA sur l'essence, notamment
20:24qui n'est pas prévue. Obtenir l'autorisation
20:26des 26 autres États.
20:28Autrement dit, il ne faut pas s'attendre à une baisse de la TVA
20:30dès le 1er août. Ou alors
20:32ce sera un maquillage, ce ne sera pas la TVA
20:34en tant que telle.
20:35Nicolas Vé, qu'est-ce que vous répondez ?
20:37Je réponds d'abord que l'urgence
20:39aujourd'hui, c'est en effet de ne pas augmenter les impôts
20:41mais surtout de les baisser.
20:42Oui, mais sur la TVA, pardon.
20:44Parce que, en fait, Jordan Bardella disait
20:46si je suis Premier ministre, dans les jours qui y suivent
20:48la TVA baissera.
20:50Ce n'est pas gagné-gagné quand on en parle.
20:52Non, bien sûr, mais je pense d'ailleurs que ce sont des négociations qui vont prendre
20:54plusieurs semaines et même parfois plusieurs mois.
20:56Je pense que c'est d'abord
20:58une question de volonté politique.
21:00Ça veut dire que la TVA, sur l'électricité,
21:02sur le gaz, sur le carburant,
21:04si le RN arrive au pouvoir,
21:06si Jordan Bardella est Premier ministre, on ne le verra pas
21:08avant plusieurs mois, voire plusieurs années.
21:10Ça, je n'en suis pas sûr.
21:12Je pense qu'il y a d'autres mécanismes qui existent.
21:14Pardon, Clémence Gaété.
21:16Excusez-moi, petite précision,
21:18je ne suis pas du rapport de l'ONU.
21:20Je soutiens les candidats de l'Union Nationale,
21:22les LR qui ont rejoint Éric Ciotti dans sa démarche d'union
21:24et ceux du RN.
21:26Mais ceux-là, ils ont la même chose dans le programme.
21:28Bien sûr, mais le but, qu'est-ce que c'est ?
21:30C'est finalement d'en finir
21:32avec une pension fiscale qui est confiscatoire.
21:34On a 47% de notre PIB en palèvement
21:36obligatoire. Il y a deux urgences.
21:38C'est un, simplifier 483 impôts
21:40et taxes en France, avec certains
21:42impôts dont le recouvrement coûte plus cher
21:44que le produit de la nourriture.
21:46Vous n'avez plus de mesure dans votre programme.
21:48Et diminuer globalement les impôts.
21:50Eh bien, c'est évidemment de diminuer
21:52tous les impôts.
21:54Je reviens sur cette TVA.
21:56C'est quand même le message et la mesure
21:58qui est martelé par
22:00le RN et tous les candidats
22:02de cette union autour du RN.
22:04Là, quand je vous écoute,
22:06vous nous dites que ce n'est pas du tout pour tout de suite.
22:08Vous êtes eurodéputé.
22:10S'il faut négocier à Bruxelles, ça peut passer par vous.
22:12Vous savez comment ça va se passer ? Ça se passe au Conseil.
22:14C'est-à-dire que si la France,
22:16demain, qui est un pays contributeur net
22:18au budget de l'Union Européenne, qui verse
22:2025 milliards par an, qui n'en récupère que 14.
22:22Donc, si la France
22:24dit, écoutez-moi, je baisse
22:26la TVA
22:28sur l'énergie. Eh bien,
22:30qu'est-ce qu'il se passe ? Bruxelles est obligée de
22:32plier, de céder en réalité.
22:34Alors évidemment,
22:36on va s'engager.
22:38Vous savez puisque vous êtes eurodéputé, c'est un contraint de mariage
22:40ce qui se passe à Bruxelles.
22:42Vous allez me dire...
22:44Soit on divorce.
22:46Vous savez, il y a eu plein de
22:48pays européens qui, à un certain moment, ont pris
22:50des décisions qui étaient en
22:52infraction avec leurs engagements européens.
22:54Mais simplement, ça a engagé
22:56des négociations. En réalité, c'est un bras
22:58de fer. Je ne suis pas un politique.
23:00Je vais juste informer les gens qui nous écoutent.
23:02Lorsqu'il y a eu des baisses,
23:04c'était effectivement dans
23:06un cadre exceptionnel et vous
23:08aviez une autorisation du fait
23:10de ce cas exceptionnel. Lorsqu'on a entendu
23:12les élus RN pendant toute la
23:14campagne sur les européennes dire qu'on va sortir du marché
23:16européen de l'électricité comme
23:18les portugais et comme les espagnols,
23:20ils n'en sont jamais sortis. Ils ont
23:22obtenu une dérogation exceptionnelle.
23:24En 2022,
23:26parce qu'il y avait l'Ukraine...
23:28Il y a eu des dérogations sur l'immigration et sur l'asile
23:30par exemple. Mais ça se négocie et c'est
23:32temporaire. Margaret Thatcher avait obtenu un
23:34rabais exceptionnel sur la contribution du
23:36Royaume-Uni à l'Union Européenne à l'époque.
23:38En réalité, tout est une histoire de bras de fer
23:40et de volonté politique. Mais quand un
23:42grand pays, je finis là-dessus, quand un grand
23:44pays contributeur net au budget de l'Union Européenne
23:46dit unilatéralement, je baisse tel
23:48impôt, eh bien évidemment, on va lui
23:50répondre, non vous êtes en infraction avec les règles européennes
23:52mais qu'est-ce que peut faire Bruxelles, à part
23:54donner une amende qu'on sera libre de payer ou de ne pas
23:56payer parce que de toute façon, on est pays contributeur
23:58net. C'est-à-dire que si vous avez un pays
24:00qui est bénéficiaire des fonds européens,
24:02eh bien évidemment, il se soumet,
24:04il s'expose au chantage de
24:06Bruxelles avec évidemment la Commission Européenne
24:08qui va lui dire, à ce moment-là, les fonds structurels, on ne va pas
24:10les verser. Mais quand c'est un pays qui est contributeur
24:12net, eh bien, il est en position de force,
24:14vient de Bruxelles. Et donc, il faut que la volonté politique
24:16l'emporte sur les choix des bureaucrates
24:18et par conséquent, demain, baisser
24:20des impôts qui sont vitaux pour les Français, notamment
24:22sur l'énergie. Comment vous récupérez des recettes
24:24pour financer votre programme ? Vous savez,
24:26le problème de la gauche, c'est que vous, vous ne savez que
24:28augmenter les impôts. Non mais tous les économistes montrent que vous allez creuser
24:30le déficit, en fait. Non, pas du tout. Vous parlez
24:32d'exonération d'impôts, vous n'avez aucune
24:34source de financement. Vous savez à quoi servent les impôts des Français ?
24:36Vous, vous n'avez pas de source de financement parce que vous refusez
24:38de vous en prendre aux plus riches. Il y a 1 050 milliards d'euros
24:40de produits fiscales en France, vous en avez
24:42un tiers qui est accaparé
24:44par la dépense sociale. Mais vous venez dire que la TVA, on ne le fera pas.
24:46Des exonérations d'impôts,
24:48on va revenir sur la CVAE,
24:50les impôts de production. Vous n'avez que
24:52des sources d'endettement dans votre programme.
24:54Il ne reste plus rien de votre programme et de vos
24:56propositions en position. Non mais à quoi servent les impôts
24:58en France ? A financer les services
25:00publics. La soutenir et l'immigration.
25:02A financer les services publics, monsieur, je ne sais pas comment vous pouvez dire
25:04une chose pareille.
25:06Vous pensez que les gens n'ont pas besoin d'envoyer
25:08leurs enfants à l'école, de se faire soigner,
25:10que leur CDI soit accueilli
25:12dans des EHPAD ? Vous êtes
25:14irresponsable économique et vous êtes des
25:16clous dans la matière économique. On est le pays le plus
25:18imposé au monde et on laisse, s'il vous plaît...
25:20Le débat est lancé et on vous retrouve dans un instant sur
25:22RTL, le 19h28.
25:24RTL matin.
25:26RTL matin.
25:28Avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
25:30Et on reprend notre débat à 9h31 sur RTL.
25:32Alors, Martial, pour le nouveau Front Populaire,
25:34quel programme ? C'est une hausse d'impôt
25:36assumée ? Ah oui, c'est clairement
25:38la stratégie qui a été décidée.
25:40Sur l'impôt sur le revenu, vous avez
25:4214 tranches qui sont programmées
25:44au lieu de 5 aujourd'hui.
25:46Jusqu'à quel niveau, il faudra nous le dire,
25:48parce que pour l'instant, je ne l'ai pas trouvé dans le programme.
25:50Hausse à partir de
25:524 000 euros de revenus nets mensuels
25:54et plus ça va, plus ça fonctionne,
25:56évidemment. Alors, j'ai été
25:58sur le site, puisqu'il y a un simulateur...
26:00Déclarons, nous sommes d'accord.
26:02Pas pour un couple, par exemple, qui gagnerait 4 000 euros.
26:04Il faut le préciser aussi. Oui, vous faites bien.
26:06Alors, je suis allé sur le simulateur du nouveau Front Populaire.
26:08Pour que ce soit simple,
26:10j'ai pris un célibataire sans enfant. Alors, c'est évidemment
26:12ceux qui payent le plus, à chaque fois, bien sûr.
26:14Mais si vous le mettez au SMIC, donc à 1 600 euros,
26:16puisque ça fait partie des promesses du nouveau
26:18Front Populaire, vous gagnez
26:20875 euros.
26:22Vous en payez 875 euros
26:24de moins
26:26qu'aujourd'hui, avec
26:28les réformes et les fameuses
26:30nouvelles tranches. Par an ? Par an.
26:32Ah oui, par mois, ce serait quand même pas mal.
26:34Je préfère qu'on le précise. Oui, vous avez
26:36raison. Quelqu'un qui gagne
26:38aujourd'hui le salaire moyen à 2 430 euros
26:40nets, va
26:42in fine gagner 550 euros
26:44à la fin de l'année. Là où ça devient
26:46intéressant, évidemment, c'est ceux qui gagnent 4 500 euros
26:48nets, qui eux, vont
26:50payer plus d'impôts. Combien de plus ? Ils vont payer
26:52745 euros de plus. Pourquoi je dis que c'est intéressant ?
26:54Parce qu'il y a une mesure technique qui est
26:56présentée par le nouveau Front Populaire
26:58que personne ne comprend, et donc aucun candidat ne va là-dessus.
27:00C'est ce qu'on appelle la CSG
27:02progressive. La CSG progressive,
27:04ça veut dire, aujourd'hui, la CSG, c'est
27:06ce qu'on appelle l'impôt parfait,
27:08c'est-à-dire que c'est pas très élevé, mais ça touche tout le monde.
27:10C'est une petite ligne qui est sur le résultat de salaire,
27:12il faut le préciser, sur le salaire,
27:14sur les retraites,
27:16sur les dividendes, sur les plus-values
27:18du capital, enfin bref, à peu près partout.
27:20Bon, aujourd'hui, c'est assez simple comme système.
27:22Dès l'instant où vous le rendez progressif, ça veut dire que
27:24vous la collez à l'impôt sur le revenu.
27:26Et donc, le retraité qui
27:28aujourd'hui reçoit
27:304500 euros de pension,
27:32lui, va voir
27:34sa CSG augmenter, parce que la CSG
27:36des retraités, elle est inférieure
27:38aujourd'hui, elle est en dessous du niveau
27:40normal. Donc, ça, c'est pas très
27:42bien expliqué en général, mais
27:44il y a quand même un effet un peu pervers dans cette
27:46CSG progressive, c'est qu'effectivement,
27:48lorsque vous gagnez une retraite confortable,
27:504000 euros, c'est confortable, vous allez payer
27:52effectivement plus.
27:54Clémence Guettet, juste qu'on soit bien d'accord,
27:56au-delà de 4000 euros nets par personne,
27:58on a bien compris, là, on
28:00paiera plus d'impôts. Ça veut dire qu'au-delà
28:02de 4000 euros, pardon, on est considéré
28:04comme riche ? Non, ça veut dire qu'on paiera plus.
28:06Ça veut dire qu'on contribue plus pour les
28:08services publics. En gros,
28:10on considère aujourd'hui que
28:12la progressivité de l'impôt, elle est défaillante.
28:14Cinq tranches, c'est pas assez, ça permet pas
28:16de cibler finement les gens. Je rappelle
28:18qu'il y a une personne sur deux qui ne paie pas d'impôt sur le revenu,
28:20parce qu'ils n'en ont pas les moyens.
28:22Donc, ce qu'on veut, c'est augmenter la progressivité,
28:2414 tranches, et 92%
28:26des gens dans ce pays, donc
28:289 Français sur 10, avec notre réforme
28:30fiscale, vont payer
28:32pareil en impôts ou
28:34moins. Pareil, c'est quand on s'approche
28:36des 4000 euros. Et dès qu'on est au-dessus des 4000 euros,
28:38on va payer légèrement
28:40plus. Et quand on est dans les 10%
28:42les plus riches et particulièrement les 0,1%
28:44les plus riches, c'est-à-dire les
28:46très très riches de ce pays, là, on paiera
28:48beaucoup plus. Mais pourquoi ?
28:50J'explique juste
28:52pourquoi. Parce qu'aujourd'hui, il y a
28:54un partage des richesses qui est totalement défaillant,
28:56que la Macronie a laissé s'accentuer.
28:58Les 370
29:00foyers les plus riches français,
29:02ce sont des milliardaires,
29:04ils payent 2% d'impôt en moyenne,
29:06tout prélèvement confondu. Les classes
29:08moyennes et populaires et intermédiaires,
29:10elles payent 50% de prélèvement,
29:12là aussi, tout prélèvement confondu.
29:14C'est absolument anormal, parce que
29:16vous avez des plus petits revenus, évidemment,
29:18l'effort consenti, il pèse d'autant plus,
29:20ça veut dire se priver de repas. Enfin, je veux dire, ça a des conséquences
29:22très concrètes.
29:24La CSG progressive,
29:26c'est exactement la même logique, c'est
29:28introduire de la progressivité dans un impôt
29:30qui aujourd'hui, un prélèvement qui aujourd'hui
29:32est fixe et le même pour tous.
29:34Les petites retraites, vous avez parlé d'une retraite à
29:364 500 euros. C'est une très grosse
29:38retraite dans ce pays.
29:40Dès l'instant où
29:42la CSG devient progressive,
29:44elle augmente aussi pour les petites retraites.
29:46Je suis désolé de vous dire, parce qu'aujourd'hui, les petites retraites,
29:48leur CSG, elle est à 3%.
29:50D'accord, sauf que nous, on augmente les petites retraites.
29:52Et vous montez jusqu'à...
29:54Non, je veux finir. Les gens qui ont des petites retraites,
29:56avec... Non, mais alors, vous.
29:58Les gens qui ont des petites retraites
30:00vont voir leur pouvoir d'achat...
30:02Et c'est l'argent magique, quoi.
30:04C'est vraiment important de le comprendre,
30:06parce que M. Attal, qui est quand même Premier ministre
30:08de ce pays, a lancé hier soir
30:10un simulateur qui est une fake news totale,
30:12qui s'est basé sur un amendement déposé
30:14par M. Guedj pendant le PLF,
30:16qui ne correspond pas au barème du nouveau...
30:18du projet de loi de finances, pardon,
30:20qui ne correspond pas au barème
30:22de la réforme fiscale du nouveau Front Populaire.
30:24Et depuis, M. Attal et tous les macronistes
30:26sont en boucle en disant qu'on va taxer
30:28les pauvres gens de ce pays. Ça n'est pas vrai.
30:309 personnes sur 10 vont y gagner.
30:32Le problème, c'est la question du partage des richesses.
30:34Et je suis désolée de vous le dire,
30:36M., mais au Rassemblement National,
30:38vous ne faites rien contre ce partage des richesses.
30:40Au contraire, vous allez continuer
30:42le macronisme économique et de laisser faire
30:44ce déséquilibre qui est absolument
30:46mortifère pour les gens, parce que vous disiez
30:48pourquoi prendre des impôts ? Nous allons
30:50prendre 15 milliards de super profits,
30:5215 milliards avec un ISF renforcé,
30:5425 milliards et jusqu'à même
30:5645 milliards sur les niches fiscales
30:58socialement injustes et polluantes, pour faire quoi ?
31:00Pour faire des services publics.
31:02Parce qu'aujourd'hui, ce n'est pas normal qu'il y ait des gens dans ce pays
31:04qui meurent sur des brancards, que des gosses soient
31:0633 élèves par classe en CP.
31:08C'est ça qui n'est pas normal et que vous ne comprenez pas.
31:10Ce n'est pas des histoires de chiffres, c'est comment on change
31:12la vie des gens dans ce pays.
31:14Sur 1 000 milliards de recettes fiscales, il y en a
31:16330 milliards qui sont consacrés aux dépenses
31:18sociales dans notre pays. Pourquoi ? Parce qu'on finance
31:20à la fois l'assistanat et qu'on
31:22finance l'immigration. Et dans le même temps,
31:24vous avez 10 milliards pour la police ou 13 milliards
31:26pour la justice.
31:28Vous voulez supprimer l'aide médicale d'État ?
31:30C'est pas le plus important, mais c'est le plus scandaleux.
31:32Vous savez que, économiquement, même au-delà de
31:34votre inhumanité, économiquement,
31:36économiquement, c'est absurde.
31:38Vous savez que les microbes, ils
31:40ne reconnaissent pas les nationalités des gens.
31:42Et donc, en fait, ça va creuser
31:44les dépenses de sécurité sociale, de supprimer
31:46l'AME. Donc, c'est totalement
31:48absurde économiquement.
31:50Vous, les clandestins, pour vous, ils ont vocation à être soignés
31:52en France et à rester en France.
31:54Nous, ce que nous voulons...
31:56Alors, je voudrais juste, s'il vous plaît,
31:58pardon, stop, stop, stop.
32:00Pour éviter que les microbes se propagent, moi, je me dis
32:02qu'il faut juste les expulser.
32:04D'un mot.
32:06S'il vous plaît, merci.
32:08Julien Dray, une réaction.
32:10Je vais vous dire honnêtement, je ne suis pas un fan de ce débat fiscal.
32:12Tant que je ne considère pas qu'à 4 000 euros,
32:14on est riches.
32:16On est aisés, mais on n'est pas riches.
32:18Ça dépend où on habite, pardon.
32:20Je vais vous donner des riches.
32:22Je vais vous donner des riches
32:24qui sont complètement absents de ce débat.
32:26Vous savez combien gagnent les banques
32:28sur les mouvements bancaires ?
32:30C'est-à-dire, quand on vous envoie une lettre
32:32parce que votre compte est à découvert,
32:34et là, on va en faire quatre des lettres, on ne va pas faire une,
32:36ou les coups de téléphone qu'on vous appelle, etc.
32:383 milliards d'euros par an.
32:40Rien à faire, juste à vous.
32:42Excusez-moi l'expression, vous vous emmerdez.
32:44Il suffit simplement de vous dire que votre compte est à découvert.
32:46Pourquoi il n'y a pas un tarif unique
32:48bancaire minimum ?
32:50Ça, c'est une réforme.
32:52La révolte bancaire menée par Julien Dray.
32:54On marque une pause et dans un instant, on donne la parole à nos auditeurs
32:56qui ont certainement un avis là-dessus.
32:589h38 sur RTL.
33:00RTL Matins.
33:02Avec Yves Calvi et Amandine Bécot.
33:049h41 sur RTL.
33:06On continue à parler d'impôts dans cette campagne des législatives.
33:08Alors, j'aimerais qu'on entende
33:10nos auditeurs. Bonjour Jean-Michel.
33:12Bonjour. Bonjour Amandine.
33:14Oui, bonjour
33:16à toute l'équipe. Bonjour à
33:18M. Calvi. Et un petit bonjour spécial
33:20à Pierre, que vous connaissez bien, Amandine.
33:22Pierre.
33:24D'accord, on ne rentre pas
33:26dans les débats. On a très
33:28peu de temps. Vous avez
33:30une entreprise, vous avez délocalisé
33:32votre entreprise de matériel de
33:34chauffage en Bulgarie.
33:36Ça fait 5 ans que vous avez fait
33:38cette délocalisation. Pourquoi ?
33:40Tout simplement parce que
33:42mes marges bénéficiaires en France
33:44ne me permettent pas de reverser une
33:46bonification de fin d'année qui est de l'ordre d'environ
33:4810% à mes distributeurs
33:50français et de payer l'impôt
33:52société. Je me retrouve avec
33:5425 plus 10 à payer.
33:56Alors qu'en Bulgarie, l'impôt société n'est que
33:58de 10%. Donc ça me permet
34:00de gagner encore de l'argent sur
34:02ce que je commercialise en France.
34:04Donc Jean-Michel, vous êtes ce qu'on appelle un évadé fiscal ?
34:06Pas vraiment, puisque je suis
34:08toujours résident fiscal personnellement
34:10en France, mais ma société
34:12facture de la Bulgarie
34:14tout le matériel qui est vendu en France.
34:16Et elle ne pourrait pas donc pas
34:18vivre correctement cette société
34:20en France ?
34:22Je ne pourrais pas avoir ce distributeur
34:24si je ne lui versais pas ces 10%.
34:26Donc ce qui veut dire que ma marge ne me
34:28permettrait pas de faire le joint.
34:30J'ai cru comprendre que vous aviez un chiffre d'affaires
34:32de l'ordre de 2 millions d'euros. Ça vous permet d'économiser
34:34combien de centaines de milliers d'euros ?
34:36Il y a 15% d'écart.
34:38Il y a 15% d'écart entre
34:40les deux pays, donc vous faites vite le calcul.
34:42C'est 200 000 à 300 000 euros
34:44qui iraient dans ma comptabilité.
34:46C'est énorme.
34:48Moi je suis comme un petit million de chefs d'entreprise.
34:50Je rêve d'une
34:52politique et d'une France où les charges
34:54ne dépasseraient pas 1,5 fois le salaire net
34:56comme dans beaucoup de pays de l'Union Européenne.
34:58Une France qui serait donc plus
35:00compétitive en Europe et dans le reste du monde.
35:02Une France qui créerait de la richesse et pas de la dette.
35:04Il faudrait une France
35:06qui puisse donner un peu plus d'argent à ses salariés
35:08sans que ça coûte par exemple, comme le dit
35:10François Langley, pour 200 euros net
35:12que ça coûte 500 euros à la société.
35:14Une France où l'imposition
35:16serait de 8 à 10% par exemple,
35:18non pas par conche, mais pour 30 000 euros
35:20par exemple.
35:22Une France où les intérêts
35:24de l'emprunt immobilier seraient déductibles
35:26des impôts parce qu'on paye une charge
35:28de l'impôt sur une charge.
35:30Ce qui permettrait de relancer l'immobilier
35:32et la construction.
35:34Une autre France.
35:36– Jean-Michel, vous restez avec nous et on fera réagir
35:38dans un tout petit instant en studio.
35:40Je voudrais qu'on entende Philippe. Bonjour Philippe.
35:42– Bonjour. – Vous avez été
35:44urgentiste, vous avez travaillé
35:46dès l'âge de 16 ans
35:48et pris votre retraite au mois de janvier
35:50dernier à l'âge de 60 ans.
35:52Combien touchez-vous de retraite aujourd'hui ?
35:54– Aujourd'hui, j'ai travaillé
35:56à l'âge de 16 ans jusqu'à 60 ans.
35:5844 années de travail cotisé, validé
36:00sans une journée de chômage.
36:02Fin de carrière décembre, j'avais
36:042300 euros pour 44 années de travail.
36:06Aujourd'hui, je suis en retraite
36:08depuis le 1er janvier.
36:10Je touche 1510 euros de retraite.
36:12Et je toucherai
36:1427 euros de complément de retraite
36:16à l'âge de 62 ans
36:18parce que je bénéficie du départ de la carrière longue.
36:20Donc au moins plus de 27 euros
36:22par mois
36:24de 60 à 62 ans
36:26que je ne rattraperai pas, je les toucherai.
36:28En plus, on m'a conseillé de prendre ma retraite
36:30au mois de janvier
36:32parce que j'aurais pu prétendre partir
36:34en retraite au 1er octobre 2023
36:36sauf qu'il y avait trop de départ
36:38de carrière longue, mon dossier
36:40n'aurait pas été à jour, j'aurais été entre 2 et 3 mois
36:42sans revenu. – Philippe, j'ai une question très simple
36:44comment on vit avec 1500 euros par mois ?
36:46– On fait très attention.
36:48J'ai mon épouse qui travaille,
36:50donc on fait attention à tout.
36:52Ceux qui plombent les ménages moyens,
36:54ce sont les charges incompressibles.
36:56C'est le gaz,
36:58c'est l'électricité, c'est les impôts fonciers,
37:00c'est les mutuelles,
37:02212 euros, c'est...
37:04– Le portable peut-être aussi, non ?
37:06– Non, le portable,
37:08le plus bas.
37:10Non, ce n'est pas le portable
37:12qui me touche.
37:14Par contre, ce que je peux vous dire,
37:16M. Calvi, c'est que
37:18j'ai été pénalisé pour mon départ
37:20en retraite, j'aurais pu la prendre au 1er octobre
37:22et j'ai eu l'agréable surprise
37:24de recevoir un courrier de la Caisse de retraite.
37:26Il y a eu une revalorisation de retraite
37:28pour cette année.
37:30Je perds 80 euros par mois.
37:32– 80 euros par mois au moins sur votre retraite.
37:34Philippe, vous restez avec nous.
37:36Deux cas de figure complètement différents,
37:38avec des histoires bien sûr complètement différentes.
37:40On va réagir à Jean-Michel.
37:42– Oui, c'est intéressant parce qu'il délocalise son activité en Bulgarie.
37:44Je rappelle que la Bulgarie, c'est l'espace économique européen.
37:46Donc en réalité, c'est une délocalisation
37:48si on veut, parce que c'est hors de France.
37:50Mais il n'y a pas, évidemment, de taxes douanières, etc.
37:52Donc c'est évidemment avantageux.
37:54– Il n'est plus chez les communistes.
37:56– Ça pose la question, évidemment,
37:58de ces élargissements de lieux qui ont été faits à Lavavit.
38:00Et aujourd'hui, la Bulgarie,
38:02mais c'est un peu pareil en Roumanie d'ailleurs,
38:04on a un SMIC à 400 euros et on a un taux
38:06des sociétés, comme il l'a dit, qui est de 10%.
38:08Voilà, qui est très bas. Et donc c'est évidemment très avantageux.
38:10Et ça pose évidemment la question
38:12des programmes fiscaux comme celui de LFI
38:14qui sont confiscatoires.
38:16Parce que plus on va augmenter les impôts,
38:18plus, eh bien,
38:20on aboutira à avoir une délocalisation
38:22de toutes nos activités. Parce que pour rester compétitif,
38:24pour ne pas mettre la clé sous la porte,
38:26eh bien l'entreprise de Jean-Michel, elle est obligée en réalité.
38:28Elle se trouve, elle se sent obligée de partir à l'étranger.
38:30Donc il faut évidemment baisser les impôts.
38:32C'est-à-dire, quand on voit que vous voulez
38:34à la fois augmenter toujours plus les impôts
38:36sur les sociétés et que vous voulez par ailleurs
38:38faire 14 tranches d'impôts sur le revenu
38:40et considérer que dès qu'on est
38:42au-delà de 4000 euros,
38:44eh bien on est riches, eh bien vous allez faire
38:46de la France un pays du tiers monde.
38:48Votre modèle, c'est le Venezuela.
38:50Vous voulez faire de la France
38:52un pays du tiers monde
38:54et vous voulez empêcher les Français
38:56qui travaillent de vivre décemment
38:58de leur travail.
39:00Parce que vous voulez simplement continuer à financer ce qui n'est plus
39:02finançable et ce qui est finançable
39:04nulle part dans le monde, c'est-à-dire l'assistanat et l'immigration.
39:06Le programme du
39:08RN, ça va être à peu près
39:101,4 point de déficit
39:12en plus. Donc franchement, je me passerai de vos leçons.
39:14Il y a deux cas de figure qui ont été présentés
39:16par vos auditeurs qui sont intéressants.
39:18D'abord, il y a la question des entreprises.
39:20Et je fais rapide, mais il y a
39:22une grosse différence dans ce pays entre
39:24les prélèvements, là aussi, des TPE, PME
39:26qui créent de l'emploi, de proximité,
39:28de la consommation
39:30locale, etc. Donc ça, c'est un cercle
39:32vertueux. Et les grandes multinationales
39:34qui captent l'essentiel des aides aux
39:36entreprises. Je rappelle que c'est
39:3850 milliards d'aides par an
39:40que Macron a mis sur les entreprises
39:42sans aucune contrepartie. Et ça, c'est pas
39:44capté à égalité
39:46par les TPE, PME et par les grosses
39:48entreprises. L'essentiel va à ces
39:50entreprises-là. Donc nous, on veut réintroduire
39:52en fait, comme sur les ménages dont on
39:54parlait à l'instant, un peu de proportionnalité
39:56et un peu de solidarité inter-entreprise.
39:58Et accompagner davantage
40:00les plus petites qui ont les plus grosses difficultés.
40:02Vous parliez du chiffre d'affaires,
40:04M. Calvi. Le chiffre d'affaires, c'est aussi
40:06de l'investissement, de la création d'emplois. Donc
40:08évidemment qu'il faut accompagner les TPE, PME
40:10pour qu'elles puissent cela. Ensuite, deuxième auditeur
40:12parce qu'il n'y a pas eu de réponse
40:14sur les retraites. Je pense, en effet,
40:16qu'avec 1 500 euros par mois, on vit mal
40:18dans ce pays. On vit très mal. Surtout depuis
40:20la crise inflationniste où tout a autant
40:22augmenté. Je veux dire, les gens comptent
40:24après la virgule, à partir du
40:2610 du mois et c'est insupportable dans un
40:28pays qui est aussi riche. D'où la progressivité
40:30de l'impôt, d'où la progressivité
40:32des retraites et le coup de pouce aux petites
40:34retraites que nous, on propose. Parce que
40:36c'est insupportable que les gens doivent
40:38survivre dans ce pays qui est aussi riche.
40:40Donc, on a des choses à proposer. Il faut que
40:42M. regarde notre programme
40:44avec le Nouveau Front Populaire et se déplace
40:46à y voter 30 juin, 7 juillet.
40:48Et pendant ce temps, le monde entier
40:50nous regarde et se demande ce qu'il va se passer dans notre pays.
40:52On va en débattre avec nos confrères et nos consorts de la presse
40:54étrangère.
41:24Amandine Bégaud.
41:26Voilà comment on parle de cette
41:28dissolution en anglais. Et oui,
41:30le monde nous regarde.
41:32Le monde va regarder très précisément
41:34les résultats dimanche.
41:36Avec nous, en studio,
41:38Richard Verly, correspondant en France du Média
41:40Suisse, Blic. Bonjour Richard. Bonjour.
41:42A vos côtés, Birgit Holzer,
41:44journaliste allemande ici en France. Bonjour Birgit.
41:46Bonjour. Et Alexia Kefalas, notre
41:48correspondante en Grèce,
41:50en direct d'Athènes. Bonjour
41:52Alexia. Bonjour Amandine.
41:54On vient d'entendre
41:56tous ces extraits
41:58de médias étrangers
42:00ces derniers jours. Ça inquiète vraiment
42:02ces élections ici en France, Birgit,
42:04en Allemagne. On est inquiets ? Absolument.
42:06On est inquiets. On ne regarde ces élections plus.
42:08Je dirais que les élections présidentielles
42:10il y a deux ans, les élections
42:12parlementaires il y a deux ans,
42:14parce qu'on voit qu'il y a un vrai enjeu européen
42:16aussi de ces élections parlementaires.
42:18Et on découvre aussi
42:20le système électoral français,
42:22le système politique français,
42:24parce que jusqu'à maintenant, on connaissait surtout
42:26l'omnipuissant
42:28président.
42:30Et là, on voit qu'il peut être
42:32en grande difficulté.
42:34Justement, Richard Verli, c'est l'image
42:36aussi d'Emmanuel Macron qui est abîmée, l'image de
42:38la France en Europe ou pas ?
42:40Vu de Suisse, on s'inquiète
42:42et surtout on ne comprend pas.
42:44Ce qui est assez rare parce que la Suisse
42:46francophone notamment connaît bien la France,
42:48les Suisses connaissent bien la France,
42:50ils sont habitués à ce pays éruptif.
42:52Et au milieu de notre vie politique.
42:54Absolument, tout ça n'étonne pas. Par contre là,
42:56on ne comprend pas. On ne comprend pas pourquoi
42:58Emmanuel Macron a dit ceci, pourquoi il l'a fait
43:00de cette manière. On se félicite, vous savez,
43:02en Suisse de ce retour au peuple démocratique.
43:04Ça, bien évidemment, les gens
43:06trouvent que c'est normal, mais les conditions
43:08de cette dissolution, elles laissent
43:10absolument perplexes. Et alors en Suisse allemande,
43:12je ne vous dis pas, alors eux,
43:14vraiment, ils se disent une fois de plus
43:16que les Français ne sont pas fiables.
43:18Mais que les Français ne sont pas fiables,
43:20c'est important. Bien sûr. Que vous demandent
43:22vos rédactions ? Quel type de papier vous interroge ?
43:24Qu'est-ce que vous avez envie de transmettre
43:26justement à vos lecteurs, à vos éditeurs ?
43:28Alors dans mon cas, tout est sur le suspense
43:30politique, sur le décryptage
43:32de ce suspense politique. Qui en sont les personnages ?
43:34Quels en sont les ressorts ? Au fond,
43:36c'est vraiment la pièce de théâtre politique
43:38qui intéresse. Je suis allé en reportage en province,
43:40il y a aussi de l'intérêt, mais globalement,
43:42c'est quand même ce qui se passe à Paris, dans les états-majors
43:44qui intéresse.
43:46Ce qui intéresse mes journaux, c'est aussi
43:48ce qui se passe hors de Paris.
43:50Et surtout, les questions,
43:52les raisons pourquoi
43:54les électeurs, aujourd'hui,
43:56vont voter pour un parti d'extrême-droite
43:58parce qu'il est vu comme ça, en Allemagne,
44:00comme pour un parti normal.
44:02Quelle est l'évolution et quelles sont les raisons ?
44:04En Allemagne, Emmanuel Macron
44:06a tout de même une bonne image.
44:08Donc on a du mal à comprendre
44:10le degré de rejet,
44:12les raisons
44:14de cette haine.
44:16Je parlerais aussi
44:18de dégagisme qui existe.
44:20Alexia Kefalas, on en parle aussi
44:22en Grèce, de ces élections ?
44:24Beaucoup, beaucoup.
44:26Il y a des doubles pages, tous les jours, dans la presse grecque.
44:28On en parle beaucoup parce que, justement, le 28
44:30juin, comme aujourd'hui,
44:32et il y a exactement 9 ans, en 2015,
44:34les Grecs se réveillaient avec des banques fermées.
44:36C'est ça qui inquiète les Grecs.
44:38C'est évidemment, au-delà de
44:40d'essayer de comprendre ce qui s'est passé
44:42avec cette désolution, d'essayer de comprendre ce que c'est qu'une
44:44triangulaire, parce qu'il faut aussi expliquer.
44:46Il y a beaucoup d'explications dans la presse grecque.
44:48C'est surtout l'après qui les préoccupe
44:50beaucoup, à savoir est-ce que les Français
44:52vont aussi se réveiller dans une situation économique
44:54catastrophique ? Je rappelle qu'il y a
44:569 ans, en Grèce, en 2015, c'était Alexis
44:58Tsipras qui arrivait au pouvoir en janvier 2015.
45:00Pendant 6 mois, ça a été un véritable
45:02bras de fer avec l'Union européenne
45:04parce que le programme, en tant que tel, était quelque part
45:06populiste, effectivement.
45:08La Grèce était sous tutelle
45:10de l'Union européenne et du FMI,
45:12donc ils ont serré la vis
45:14aussi, et ça s'est très mal passé.
45:16La Grèce a perdu 200 milliards d'euros, 3 points
45:18de PIB, et elle s'est retrouvée avec des banques fermées
45:20et des contrôles des capitaux. Et ça, ça inquiète
45:22la Grèce. Voir si la France
45:24ne va pas se retrouver dans cette situation économique
45:26avec des marchés financiers qui vont
45:28véritablement taper sur la France,
45:30et qu'il y ait des conséquences directes
45:32sur toute l'Union européenne. Et ça, c'est vraiment
45:34une vraie source de préoccupation
45:36au-delà, évidemment, des
45:38vices politiques qui sont vraiment préoccupants
45:40de l'arrivée des extrêmes. Mais quand on entend les termes
45:42extrémisme, guerre civile,
45:44ça préoccupe beaucoup les Grecs.
45:46C'est l'économie qui inquiète aussi, Richard Verlis ?
45:48Vu de Suisse, c'est un petit peu différent parce que
45:50ça ne vous aura pas échappé que quand la France
45:52va mal, en général, l'argent migre vers
45:54la Suisse. Donc il y a un certain
45:56nombre de banquiers suisses, c'est la vérité...
45:58Ils se frottent les mains ? Non, je ne dirais pas qu'ils se frottent les mains,
46:00mais qu'ils se demandent si le
46:02mur de l'argent, qu'on a connu en France
46:04le changement important, ne va pas
46:06à nouveau se dresser et que
46:08certaines fortunes françaises
46:10qu'on menace en plus de taxer
46:12désormais, ne vont pas les frapper
46:14à la porte des banques helvétiques. Cela dit, c'est beaucoup plus
46:16compliqué aujourd'hui parce que, comme vous le savez,
46:18le secret bancaire n'existe plus. En Allemagne,
46:20l'extrême droite, ça fait peur pour la France ?
46:22Ça fait peur, absolument.
46:24Un peu moins, peut-être, pour des questions
46:26de budget ou de programme,
46:28parce qu'on est encore beaucoup dans l'inconnu.
46:30Et on sait aussi que, pour l'instant, le président
46:32Emmanuel Macron, il va le rester,
46:34probablement.
46:36Avec lui, on peut s'attendre à tout.
46:38Ce qui fait plus peur, je dirais,
46:40c'est la stratégie internationale
46:42et européenne.
46:44Les projets communs,
46:46le soutien pour l'Ukraine,
46:48des questions
46:50au niveau européen
46:52qui...
46:54le probable
46:56affaiblissement d'Emmanuel Macron,
46:58je dirais que c'est ça qui...
47:00l'affaiblissement de l'Union européenne.
47:02Julien Arnoux, Stéphane,
47:04vous êtes avec nous, toujours,
47:06ce matin. Qu'est-ce que vous allez,
47:08vous, surveiller dimanche soir ?
47:10On va surveiller, comme tout le monde,
47:12les résultats, mais vous savez...
47:14Merci !
47:18Désolée pour la question bête.
47:20Je me demandais si,
47:22de mon vivant, je verrais la fin de la Vème République.
47:24Oui.
47:26Je suis content, je sais que je vais la vivre.
47:28La vérité, c'est que nous sommes en train d'avoir
47:30une sorte de 13 mai 58 à l'envers.
47:32La Vème République est en train de mourir
47:34de tous les côtés. Avec cette élection
47:36présidentielle, le suffrage universel
47:38que je combats, comme mon
47:40camarade Pierre Mazot, qui était mon maître,
47:42et que je pense qu'un jour ou l'autre, on va se poser cette question-là,
47:44avec ces calendriers
47:46électoraux qu'on a changés, qu'il n'y a plus aucun sens,
47:48c'est-à-dire cette élection législative
47:50qui suit après l'élection présidentielle,
47:52c'est-à-dire qu'il y a des vagues, il n'y a pas de débat,
47:54il faut changer de République, fondamentalement.
47:56C'est la seule manière de sortir la France de sa crise institutionnelle.
47:58Et la dernière réaction d'Arnaud Stéphane
48:00avant de nous séparer. Je suis d'accord,
48:02mais je pense que les 28
48:04changements de la Constitution ont abouti
48:06à un projet qui est incompréhensible,
48:08qui a affaibli la vie politique,
48:10la pauvreté
48:12des partis politiques,
48:14la nomination de gens
48:16qui ne sont pas des politiques à des postes de responsabilité
48:18ont tué le débat politique,
48:20ont tué les idées, et je pense que c'est
48:22la grande raison de cette crise.
48:24Les informations de 10h dans un instant sur RTL.

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