Mercredi 5 juin, lors du face aux lecteurs organisé par L'Est éclair, Christian Prudhomme a été questionné sur le port des oreillettes dans le monde professionnel et leur possible suppression à l’avenir. S’il n’a pas pu donner des certitudes sur le sujet, le directeur du Tour de France a dénoncé les risques encourus autour de ces petits appareils en affirmant qu’ils pouvaient compromettre la sécurité des coureurs dans certains cas.
Montage : Noah Kaision
Montage : Noah Kaision
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00:00Alors, en 2008, c'est déjà vieux, nous avons obtenu l'autorisation de l'UCLI de l'époque
00:08de faire deux étapes sans oreillettes.
00:10Et on a vu en tout début d'étape six coureurs s'échapper.
00:14Un coureur pour chacune des six équipes dont le manager était pour les oreillettes.
00:18Et on a vu se réunir en tant que plus temps les coureurs de 16 équipes différentes,
00:22les 16 équipes dont le manager était pour les oreillettes.
00:25Et ils ont fait en sorte que l'étape soit la plus insipide possible.
00:29Ils sont venus nous voir après l'étape, le manager l'a en disant,
00:32t'as vu, sans oreillettes c'est de la mort, il faut laisser les oreillettes.
00:36Donc je ne peux pas vous dire ce que ça donnera.
00:38Ce que je crois en revanche, c'est que contrairement à ce qu'on dit,
00:41l'oreillette n'est pas un élément de sécurité.
00:43Bien évidemment que si à un moment il y a un obstacle, un camion devant la route,
00:46tous les coureurs vont être prévenus.
00:48Mais, quand vous dites à 176 coureurs,
00:50donc le nombre de coureurs de départ autour de France,
00:53au même moment, dans cinq kilomètres, ça va tourner à droite,
00:56il va y avoir un vent de trois quarts d'eau, il faut être dehors.
00:58Évidemment, la route, même si elle faisait un mètre de large,
01:00tout le monde serait par terre.
01:02Ce n'est pas un élément de sécurité.
01:04En plus, le boîtier, alors là il y a des travaux qui sont faits
01:07pour que ça soit au niveau du casque,
01:09mais c'est le boîtier le plus souvent qui blesse les coureurs.
01:12Donc voilà.
01:13Après, bien évidemment, les managers d'équipe, pour la plupart,
01:16ne veulent pas se contenter d'être des chauffeurs.
01:19Ils veulent être des patrons d'équipe.
01:21Ils veulent pouvoir parler à leurs coureurs.
01:23Mais, élément de sécurité, non.
01:25Alors, le pire de ce registre-là, c'est le fait qu'aujourd'hui,
01:28les coureurs regardent en permanence tout ce qui se passe,
01:31leurs voies, etc.
01:33On m'a raconté même ce matin qu'un jeune coureur,
01:36dans une course à bateaux, a été tombé parce que...
01:39Donc, ils ont tout.
01:40C'est-à-dire qu'ils sont des pages qui défilent devant eux sur la route.
01:43Et à un moment, il y a eu un problème de satellite.
01:45Donc, il lui a manqué une page, et il n'a pas tourné.
01:47Parce qu'il lui manquait la page, il n'a pas tourné.
01:49C'est-à-dire qu'il n'a même plus de vent.
01:51Donc, c'est évident que...
01:52C'est comme si nous, nous étions sur une route de montagne,
01:55en train, non seulement de téléphoner, mais d'envoyer un texte en même temps.
01:58En général, il y a un problème.
02:00Donc, oui, c'est un élément très important.
02:02Après, sur l'animation de la course, contrairement à 2008,
02:04ce n'était pas une question de sécurité, on voulait animer la course.
02:07Je dois reconnaître que depuis quelques années,
02:09les champions à taille de boine, partout, etc.
02:11Parfois, ils font ça.
02:12On va débattre, il fait ça.
02:15J'avoue, quand ils font ce geste, ça me plaît assez.
02:22Sous-titrage Société Radio-Canada