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Cette semaine, Alexandre Delpérier reçoit la championne de France de cyclisme sur route, Evita Muzic. En deuxième partie, retour sur le festival "Femmes en Montagne" avec Aude Amblard.

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Sport
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00:00...
00:18-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:21soyez les bienvenus dans la victoire éternelle,
00:24comme toutes les semaines. Attention,
00:26voici des femmes qui vont vous faire rêver,
00:29qui vont vous inspirer. Voici le programme de la semaine.
00:32Aujourd'hui, on reçoit la championne de France
00:35de cyclisme sur route, Evita, musique à 22 ans seulement.
00:38La jurassienne s'inscrit comme la future tête d'affiche
00:41du cyclisme français et, on l'espère, international.
00:44En 2e partie, focus sur le festival Femmes en montagne
00:47avec Audemblard pour cette 2e édition.
00:49Le festival met à l'honneur des films inspirants
00:52et des femmes exceptionnelles qui subliment la montagne.
00:55Soyez les bienvenus. Voilà pour ce sommaire
00:58et les images qui vous font rêver.
01:00Il faudra attendre 25 minutes, mais d'ici là,
01:02nous allons vous régaler avec une jeune femme
01:05qui est presque argentino-slovène, si je ne m'abuse.
01:08Bonjour, Evita.
01:09-"Bonjour."
01:10-"Evita", musique, qui est ce que je vous disais
01:13dans le sommaire de cette émission,
01:15ce grand espoir, mais non seulement espoir,
01:18mais déjà présent du cyclisme français.
01:20Evita, je voudrais juste que tu nous expliques d'abord.
01:24Evita, musique. Alors, Evita, ça vient d'où ?
01:28C'est originaire d'Argentine.
01:31Après, personne dans ma famille est originaire de là-bas,
01:34mais mes parents se sont inspirés du prénom d'Evita Peron.
01:37Parfait. Voilà pour Evita. Et musique, ça vient d'où ?
01:41De Slovénie, du côté de la famille de mon papa.
01:45Donc, on dit musique ou on dit mousiche ?
01:48Comment ça se passe ?
01:50On peut dire les deux. Plutôt musique, en France.
01:53Après, c'est vrai que dans les pays étrangers,
01:55en compétition, on dit mousiche.
01:57On est fiers, t'es Française et tu portes les couleurs tricolores.
02:02Oui, c'est vrai.
02:03Tu n'as que 22 ans, Evita,
02:05et pourtant, ton parcours paraît déjà loin.
02:08On l'a dit, tu es championne de France.
02:10Auparavant, t'avais été championne de France sur Route Espoir 2019,
02:14en junior 2017.
02:15Bref, t'as confirmé, t'as gagné l'étape sur le Giro en 2020,
02:18t'es médaillée de bronze sur Route Espoir 2021.
02:20Bref, t'es là, t'es bien présente et on sent que ton nom est...
02:24Souvenez-vous-en.
02:25Ce n'est pas toi, mais celles et ceux qui nous regardent.
02:28Vous allez l'entendre pendant quelques années.
02:30Aujourd'hui, tu es dans l'équipe FDJ Nouvelle-Aquitaine Futuroscope.
02:34On l'a dit, t'es championne de France.
02:36Je voudrais qu'on retrace ton parcours, même si tu n'as que 22 ans.
02:40On te voit dans les forts.
02:41Quels sont tes premiers souvenirs de sport ?
02:43Est-ce que t'es d'une famille de sportives ou de sportifs ?
02:47Oui.
02:48Mes deux parents faisaient du vélo en compétition
02:51et on le fait encore un peu maintenant,
02:54mais plutôt en compétition.
02:55Je roule encore avec ma maman quand je rentre l'Ivoire, dans le Jura.
03:01À quel âge ta maman ?
03:0658.
03:08Ça roule bien encore.
03:10Oui.
03:11Ils t'ont mis sur un vélo toute petite ?
03:14Comment ça a commencé ?
03:15T'étais pas trop attirée par le vélo ?
03:18Comment ça s'est organisé ?
03:21Je ne me souviens pas de m'être posée la question.
03:23On m'a mis sur le vélo toute petite.
03:25J'ai commencé à faire du vélo sans roulette à 3 ans.
03:28Après, j'ai commencé les compétitions à 5 ans,
03:30au plus jeune âge, en pré-licencié.
03:32Après, je n'ai jamais arrêté.
03:34Mais voilà, ici, maintenant.
03:365 ans déjà, les premières compétitions.
03:37Tu t'en souviens ou pas ?
03:40Oui, je me souviens quand même de mes premières compétitions.
03:44J'ai des vagues souvenirs encore.
03:46Après, ça remonte à loin, mais à peu près de chaque année.
03:49C'était un jeu pour toi
03:51ou tes parents t'avaient déjà inculqué ou légué
03:54cette envie de gagner ?
03:56Je pense que non, ça n'a jamais vraiment été un jeu.
03:59J'ai toujours eu l'esprit très compétitif.
04:01C'est ce qui m'a plu, c'est qu'étant petite,
04:04j'avais commencé à gagner assez tôt.
04:06Après, j'avais toujours envie de continuer à gagner
04:11dans les plus grandes catégories par la suite.
04:13Après, c'est sûr que c'est de plus en plus difficile,
04:15surtout maintenant que je suis dans la cour des grandes.
04:18Ça ne m'a pas permis de gagner tous les dimanches.
04:20Évidemment, cette soif de victoire,
04:23c'est tes parents qui te l'ont inculquée.
04:24Tu les suivais sur les compétitions, le week-end ?
04:30On va dire que je n'ai pas le souvenir
04:31vraiment d'avoir suivi en compétition,
04:33parce que quand mes souvenirs ont commencé,
04:35je faisais déjà des compétitions, moi aussi,
04:37mais c'est vrai que c'est grâce à eux aussi,
04:39je pense, que j'ai cet esprit de compétition,
04:41vu qu'ils en faisaient avant.
04:43Quand on est sur une course, c'était toujours pour gagner.
04:46On ne prend pas le départ.
04:48Pour moi, ce n'était pas juste pour participer.
04:50J'imagine que chez toi, tu as grandi avec des cuissards,
04:53des vélos, des casques, des chaussures,
04:55des médailles, des coupes, partout dans la maison ?
04:58Pour dire vrai, oui, c'est vrai.
05:00Vu que j'ai commencé toute la compétition,
05:02et que dans les plus petites catégories,
05:03on donnait un peu des coupes à chaque compétition,
05:05donc j'en ai quand même eu une ribambelle
05:08dans la maison de mon père,
05:09et après, en plus, il était marchand de vélos,
05:11donc c'est vrai que des vélos, j'en ai eu quand même pas mal.
05:14C'était plutôt facile là-dessus,
05:15et des affaires de vélos, en plus, ça prend pas mal de place.
05:17C'est clair. D'ailleurs, c'est quoi les maillots derrière toi ?
05:21C'est les maillots que j'ai gagnés.
05:24Il y a un maillot championne de France,
05:25j'en ai mis un parce qu'après, j'en ai donné aussi à mes parents.
05:28Et les maillots bleus,
05:29c'est les maillots de leader de la Coupe du monde.
05:32Espoir.
05:33La classe.
05:34Et dis donc, il n'y aurait pas des médailles
05:36qui traîneraient là, un peu plus loin, en haut ?
05:39Si, c'est vrai.
05:40Vas-y, montre-moi.
05:41Voilà, vas-y, va carrément dessus et dis-nous ce que c'est.
05:44Alors, je ne sais pas si je pourrais tout bien centrer en même temps.
05:47Là, la médaille toute à gauche,
05:49c'est ma médaille de troisième aux championnats d'Europe cette année.
05:52Et après, il y a mes quatre médailles de championne de France à la suite.
05:57Et après, il y a des médailles de bronze des championnats de France.
06:02Et il y a une médaille d'argent qui n'est pas à moi,
06:03mais à mon compagnon aussi, qui fait du vélo.
06:06Evita, quand tu vois tout ça, tu te dis quoi ?
06:10Tu te dis, je n'ai que 22 ans, je gagne déjà tout ça
06:14et bientôt, la tringle, elle sera remplie.
06:17Tu as une ambition démesurée ?
06:18Tu veux être la meilleure au monde ?
06:21On va dire que oui, j'ai un objectif.
06:23Je pense qu'après, pour continuer à être motivée et sur le long terme,
06:28il faut aussi se tiber des objectifs.
06:29Et c'est sûr qu'on va dire qu'avant, mon objectif,
06:31c'était d'être championne de France Elite.
06:33Et maintenant que ça s'est fait, il faut s'en fixer des plus hauts.
06:36Et du coup, j'aimerais après, vraiment sur le long terme,
06:40avoir un jour le maillot arc-en-ciel de championne du monde.
06:43Et après, bien sûr, aller aux Jeux olympiques.
06:45Magnifique.
06:46Championne de France Elite à déjà 22 ans.
06:49Tu te rends compte ?
06:51Oui, c'est sûr, je me rends compte.
06:54J'ai l'honneur de porter mon maillot bleu, blanc, rouge
06:57tous les jours pendant un an, que ce soit à l'entraînement ou en compétition.
07:00Et à revoir les images.
07:01Surtout.
07:02Vas-y, vas-y.
07:04Et après, oui, c'est vrai qu'en compétition aussi,
07:07je me rends vraiment compte parce que j'ai quand même beaucoup de monde,
07:11des fois, qui me demandent des photos, des autographes.
07:13Et j'ai été pas mal félicitée.
07:15Donc les premières courses, c'est vrai que c'était...
07:18Ça, c'est chaud au cœur.
07:19Après, j'aimerais dire que je me suis un petit peu plus habituée,
07:22mais ça va me faire bizarre, après les championnats de France,
07:25de remettre le maillot normal de l'équipe.
07:29Alors, on reverra les images tout à l'heure et tu nous raconteras la course.
07:32Mais je voudrais déjà que tu me dises, à 22 ans, être la patronne,
07:35la daronne du cyclisme français.
07:37Est-ce que c'est une responsabilité, ça, déjà, aujourd'hui ?
07:42Responsabilité, je ne sais pas. Je dirais que non.
07:45Après, moi, je ne me considère pas vraiment
07:47comme la patronne du cyclisme français.
07:49T'es championne de France, c'est toi qui as le maillot.
07:51Les autres, elles ne l'ont pas.
07:52C'est moi qui ai le maillot, c'est sûr.
07:54Après, je vais le porter pendant un an
07:55et l'année prochaine, ce sera peut-être quelqu'un d'autre.
07:57Et avant moi, ça a été aussi quelqu'un d'autre.
07:59Et on va dire que c'est une course d'un jour.
08:01Je suis très contente de l'avoir gagnée.
08:03Mais après, il ne faut pas non plus dire que c'est moi la plus forte.
08:06Et puis, voilà, rester sur ses acquis.
08:10J'aimerais encore continuer à progresser.
08:12Et après, je ne vois pas en quoi ça me met vraiment des responsabilités.
08:16Après, j'essaie de faire honneur à ce maillot
08:18et de renvoyer une bonne image.
08:19Mais quand je dis responsabilité, il n'y avait rien de péjoratif.
08:21Après, tu disais que c'est une course d'un jour.
08:23Et tu le sais mieux que moi, Evita.
08:26Justement, c'est là où c'est le plus dur.
08:28C'est d'être présent, le meilleur, le jour J.
08:31C'est comme ça qu'on est championne de France.
08:33C'est comme ça qu'on est championne du monde.
08:34C'est comme ça qu'on est championne olympique.
08:36On peut s'entraîner à être hyper fort.
08:37Si tu es un jour sans le jour de la course, dommage.
08:41Oui, c'est vrai.
08:42C'est vrai que c'est ça qui fait, on va dire, la beauté d'un maillot,
08:45que ce soit championne de France ou après, internationaux,
08:47c'est que c'est une course d'un jour.
08:48Et ce jour-là, on peut avoir, oui, des jambes un peu moins bonnes
08:52ou même que la course ne se passe pas comme prévu
08:54parce que c'est aussi une course stratégique, le vélo,
08:57donc qui est aussi une course d'équipe.
08:59Et après, il y a plusieurs facteurs.
09:00Il peut y avoir aussi des ennuis mécaniques.
09:02C'est vrai qu'il y a plein de choses qui jouent.
09:03Donc, ça rend encore plus beau la victoire sur une course d'un jour.
09:07Oui, et puis, il y a un paramètre que tu n'as pas évoqué,
09:09surtout, c'est qu'il y a les autres.
09:10Tu peux avoir l'Italienne, la Hollandaise, l'Anglaise
09:13qui a un jour de folie, qui a les jambes de feu,
09:15et tant pis, tu es deux, quoi.
09:18Ça, c'est sûr, oui.
09:19Oui, mais c'est hyper important.
09:21Ça veut dire que toi, tu étais prête,
09:23mais il y en a probablement d'autres qui étaient prêtes,
09:24mais tu étais encore plus prête qu'elles.
09:25Je voudrais qu'on revienne quand même sur ce parcours.
09:27Quand tu es toute petite, tu dis, tu commences à 5 ans,
09:30tu commences à gagner quelques courses,
09:31sauf que tu ne fais pas de la route, tu fais du cyclocross
09:33ou tu fais les deux, comment ça se passe au début ?
09:36Oui, j'ai toujours fait les deux.
09:37J'ai fait route et cyclocross.
09:39Et c'est vrai que quand on est petit,
09:41on appelle ça un peu les CVJ,
09:43même l'été où normalement, ce n'était que la route.
09:46Nous, c'était des compétitions
09:47où il y avait des courses de sprint arrêtées
09:50et il y avait aussi du cyclocross.
09:52Donc, c'est vrai que le cyclocross, au final,
09:54je l'ai gardé un peu toute l'année
09:55puisque l'hiver, ce n'était que le cyclocross.
09:57Et l'été, c'était la route avec encore du cyclocross aussi.
10:01Mais on va dire que j'ai toujours fait les deux depuis toute petite.
10:03Oui, et puis j'imagine que l'un sert à l'autre.
10:06Oui, forcément.
10:07Je pense que faire du cyclocross,
10:09c'est aussi une bonne école pour la route.
10:11D'ailleurs, on voit maintenant
10:12qu'on peut très bien même faire les deux en même temps.
10:15C'est vrai que c'était un peu la question ces dernières années.
10:17Il y en a pas mal qui passaient sur route
10:19et qui arrêtaient le cyclocross,
10:21ce qui a été aussi un peu mon cas au début.
10:23Après, j'aimerais y revenir.
10:25Ça fait deux années que je me dis ça
10:26et que j'ai des petits problèmes qui m'en empêchent.
10:29Mais j'aimerais aussi y revenir un jour.
10:30C'est vrai que c'était aussi
10:31mon premier titre de championne de France.
10:33Donc, ça reste un grand souvenir
10:34et j'aime particulièrement cette discipline.
10:36Oui, et puis quand on voit les grandes championnes
10:38qui t'ont précédé, les Pauline Ferrand-Prévot ou d'autres,
10:41elles ont fait route, cyclo et ainsi de suite.
10:44Mais je comprends parce qu'il y a une vraie différence,
10:47mais il y a une vraie complémentarité.
10:49Il y a une vraie richesse et puis on a la chance en France
10:52de pouvoir s'entraîner un peu
10:54sur tous ces différents terrains de jeu.
10:57Oui, c'est sûr.
10:58Après, en plus, on va dire que l'hiver,
11:00c'est plus facile aussi de faire du cyclo-cross ou du VTT
11:03parce que, bon, j'habite pas non plus dans le sud de la France
11:05et quand il y a un peu de neige ou qu'il fait froid,
11:08c'est plus facile d'aller faire du cyclo-cross
11:10et c'est aussi plus ludique.
11:11Ça change quand on fait des saisons entières sur route.
11:13Maintenant, surtout au niveau professionnel,
11:15la saison, elle est longue.
11:16Donc, ça fait du bien aussi de changer un peu de discipline.
11:19Ça remet une source de motivation autre.
11:21Et puis, c'est sûr qu'après,
11:23c'est pas la même ambiance non plus en cyclo-cross qu'en route.
11:25À quel âge t'as intégré le Pôle Espoir de Besançon ?
11:29En seconde.
11:30Donc, j'aurais pu dire exactement à quel âge ça me faisait,
11:33mais quand je suis entrée en seconde,
11:35je pense qu'on est entourée de 15 ans.
11:37À ce moment-là, tu continues de faire ici cyclo et route ?
11:40Oui, oui.
11:41J'avais pas encore été championne de France,
11:43donc je continuais, oui.
11:45Comment ça se passe ?
11:4715 ans, on quitte la famille, on part à Besançon.
11:49Bon, c'est pas très loin.
11:51Non, c'était pas très, très loin,
11:52mais au final, que ça soit loin ou pas,
11:54on voit parfois la différence,
11:55parce que j'étais toute la semaine en internat.
11:58Et le week-end, j'étais sur les compétitions,
12:00donc je rentrais pas souvent chez mes parents non plus.
12:03C'est vrai que j'ai toujours un peu vécu, on va dire, dans mes valises.
12:06Du coup, que ça soit après au Pôle Espoir,
12:07et après, par la suite, pour mes études,
12:10je suis restée aussi sur Besançon,
12:11et avec toutes les compétitions par-ci, par-là,
12:14on n'est pas souvent chez soi,
12:15mais ça fait partie de la vie des sportives,
12:17et j'ai pu découvrir aussi pas mal de nouveaux pays
12:21et de nouveaux endroits comme ça.
12:22Bien sûr.
12:23Donc, t'intègres le Pôle Espoir dans ta tête,
12:25c'est mon chemin, je continue,
12:27je vais devenir cycliste professionnelle ?
12:30Oui, c'était l'objectif.
12:31Après, c'était pas très concret quand je suis allée au Pôle Espoir,
12:34parce que des cyclistes professionnels féminines, ça existait pas.
12:39Il n'y avait pas d'équipe qui rémunérait les femmes, on va dire,
12:42ça existait que chez les hommes,
12:43donc c'était un objectif à long terme,
12:45mais il fallait aussi que le cyclisme évolue.
12:47Et j'ai eu la chance d'intégrer l'AFDJ,
12:49donc au début, qui était une structure, on va dire, professionnelle,
12:52mais on n'était pas rémunérés, en tout cas, moi, je l'étais pas.
12:55Et au bout de deux ans,
12:57c'est passé, on va dire, vraiment professionnel, officiellement,
13:00et donc je suis vraiment arrivée, on va dire,
13:02un peu dans l'ère du temps et dans l'évolution,
13:04ça s'est vraiment concrétisé parfaitement.
13:07Oui, bien sûr.
13:08C'est compliqué encore d'être une femme esportive de haut niveau,
13:12ça l'est peut-être un petit peu moins qu'avant,
13:13même si aujourd'hui, on est loin de l'égalité salariale.
13:17On en parlera tout à l'heure.
13:18Tu intègres Besançon, en cadette en 2015,
13:20tu deviens championne de France de cyclocross.
13:23Là aussi, tu continues à te dire,
13:25bon, on verra après si je privilégie plutôt la route ou le cyclo ?
13:30Oui, c'est vrai que sur le coup, déjà, j'étais que cadette,
13:32donc il me restait encore deux ans de junior,
13:34donc j'ai continué jusqu'à junior à faire le cyclocross.
13:38La question ne se posait pas, j'aimais les deux et je pouvais le faire.
13:42En plus, au Pôle esport,
13:44presque tout le monde faisait du cyclocross
13:45et l'hiver, c'est ce qu'on pratiquait le plus,
13:48donc la question ne s'est jamais vraiment posée.
13:50C'est vrai que comme ça a été mon premier titre,
13:53ça arrive quand même aussi un peu gravé en moi.
13:55Tu te souviens de cette course ? Raconte-la-moi.
13:59Je me souviens que, oui, j'avais gagné toutes les Coupes de France,
14:02donc on va dire que j'allais un peu en tant que favorite,
14:04mais que ce jour-là, je n'avais pas du tout les gens à m'espérer.
14:07J'étais très, très loin tout le long de la course,
14:10je n'étais pas partie des premiers groupes.
14:12C'était où ?
14:14C'était à Pontchâteau.
14:16C'est où, ça ?
14:17En Bretagne.
14:19Non, je ne sais même pas si.
14:21Il me semble que c'est entre Bretagne et Pays de Loire.
14:25Et oui, du coup, j'étais, on va dire...
14:28Assez loin ? Plutôt déçue.
14:29Oui, c'était loin et dans ma tête, j'étais venue vraiment pour gagner,
14:33donc j'avais un peu baissé les bras et après,
14:36au fur et à mesure, je me suis un peu débloquée,
14:37j'ai commencé à revenir un peu devant.
14:39J'ai réussi à me décrocher toute seule et après...
14:42Attends, tu vas trop vite.
14:45Donc tu es dans un deuxième petit groupe
14:47et puis finalement, tu remontes,
14:49tu réussis à réintégrer le groupe de tête
14:52et là, j'imagine, je vois la championne qui se dit
14:55« Ah ouais, quand même, ça va, ça va mieux. »
14:57Et là, tu pars à combien de l'arrivée ?
15:00Deux tours. J'ai fait un tour, du coup, toute seule devant
15:03et je me fais rattraper à la cloche
15:06par une coéquipière qui est maintenant dans mon équipe, Marie-Launette.
15:08Ah ouais ?
15:09Oui.
15:11Et après, il y avait une montée avant l'arrivée
15:14et je me souviendrai toujours de mon père qui me dit
15:16« Attaque, attaque ! »
15:17parce que c'est vrai que mon profil, c'était plutôt grimpeuse
15:20et au sprint, pas très, très forte.
15:22Mais je ne sais pas pourquoi, ce jour-là,
15:25j'étais, on va dire, confiante en mon sprint
15:28et je n'ai pas attaqué dans la bosse.
15:30Donc je pense qu'il a manqué de faire une crise cardiaque
15:33et après, j'ai réussi à gagner au sprint d'une roue.
15:37Donc ça veut dire que vous sortez de la bosse,
15:38vous êtes quasiment l'une à côté de l'autre.
15:41Là, ton père est à l'agonie à côté
15:43et tu réussis à te détacher dans le sprint final.
15:46Oui.
15:47Mais tu lui avais peut-être cassé les jambes
15:48à ta copine dans la côte aussi.
15:51C'est vrai qu'elle était devant moi dans la côte.
15:52C'est vrai que du coup, j'essayais de prendre un peu
15:54l'ascendant psychologique à me dire
15:56« Je reste derrière elle et à voir comment elle va réagir ».
16:00On va dire que j'étais quand même confiante dans la bosse
16:03vu que c'était mes qualités de ne pas lâcher.
16:05Mais après, il fallait pouvoir réussir à la dépasser au sprint.
16:07Sa ligne droite était longue,
16:08donc il fallait plutôt entamer le virage en deuxième position
16:12pour pouvoir après profiter de l'aspiration et redoubler.
16:15Et c'est ce que j'ai fait.
16:16Est-ce que ça a changé quelque chose dans ta vision de ta carrière,
16:19de tes ambitions, de tes capacités, cette victoire ?
16:23On va dire que c'était la première catégorie
16:27où on pouvait gagner un maillot bleu, blanc, rouge.
16:29Donc, c'était mon rêve quand j'étais toute petite.
16:32À chaque fois que je voyais une étoile filante,
16:33je faisais le rêve des champions de défense.
16:35Et du coup, je me suis dit que c'est quand même arrivé assez tôt.
16:38Donc, ça m'a donné confiance en moi.
16:40Et après, bien sûr, ce que je voulais aussi,
16:41c'est avoir un titre sur route.
16:44Parce que c'est vrai que ça n'a pas aussi des fois la même valeur
16:47parce qu'il y a aussi l'esprit stratégique qui entre dans le jeu.
16:52Mais du coup, on va dire que ça m'a vraiment donné confiance en moi
16:55et de me dire que rien n'était impossible,
16:59que je l'ai réussi une fois, donc je pourrais le réussir par la suite.
17:01Et comme dans la vie d'Evita, il suffit de vouloir pour y arriver.
17:03Deux années plus tard, bim,
17:04Madame est championne de France sur route junior.
17:08Ça, c'était où ?
17:11Les noms, en plus, je ne suis pas très forte niveau mémoire,
17:13mais c'était dans la ville où...
17:17C'était plat, bosselet ?
17:19Non, c'était dur, oui.
17:20C'était, je pense, le circuit le plus dur que j'ai jamais fait en championnat.
17:24C'était vers là où habite Junior Laphilippe, je crois, de naissance.
17:28Il faudrait que je retrouve le nom, mais je n'arrive pas à le retrouver.
17:30Et oui, c'était un circuit quand même physique.
17:32Donc, assez bosselet.
17:33Et là, cette course-là, comment elle s'est passée ?
17:35Tu faisais partie des favorites ?
17:37Oui, je faisais partie des favorites,
17:39mais on va dire qu'on avait l'équipe la plus forte.
17:42On était deux à être vraiment favorites,
17:46dont du coup, une des coéquipières qui est maintenant aussi à l'FDJ.
17:50Et on était assez confiantes.
17:52On avait vraiment travaillé toute l'année pour ça,
17:54à essayer de faire le ménage en équipe.
17:58En fait, c'est vrai que dès le premier tour,
18:00on a profité de la bosse pour monter à fond.
18:03Et chaque tour, il y avait des fils qui lâchaient.
18:07Et c'est vrai que souvent, je n'ai jamais eu trop confiance en moi.
18:09Et je pense que ce jour-là, dès le premier tour,
18:11j'ai vu que j'étais bien et que j'avais les capacités de gagner.
18:15Et je me suis dit, aujourd'hui, c'est peut-être ton jour.
18:18Et après, on s'était du coup décrochés à cinq.
18:22Dont ta copine ?
18:23Cinq dont ta copine ?
18:24Oui, dont ma copine.
18:25Ah oui, donc il fallait s'en débarrasser aussi.
18:27Du coup, après, c'était un peu aussi pile ou face.
18:30Et on a attaqué chacune notre tour.
18:32Et c'est moi qui ai réussi à sortir toute seule.
18:34Et elle, après, elle est restée avec les autres adversaires derrière.
18:39Et dans la dernière bosse, elle a réussi à ressortir.
18:42Et du coup, on fait un et deux.
18:44Mais quand, elle, tu dis qu'elle reste derrière,
18:46ce n'est pas un choix d'équipe.
18:47C'est parce qu'elle n'a pas réussi à te suivre.
18:49Bah si, parce que du coup, quand j'attaque,
18:52ce n'est pas à elle de venir me chercher concrètement.
18:54C'est vrai que c'est ça.
18:55Donc, elle te protège ?
18:57Oui, le grand public ne comprend pas.
18:58C'est que le vélo, c'est aussi un sport d'équipe.
19:00Et du coup, si j'attaque, c'est aux adversaires de venir me chercher.
19:03Et elle, elle prend la roue et après, elle re-attaque.
19:05Parce que si, du coup, on ramène les adversaires,
19:07c'est un peu... J'ai des cartouches pour rien.
19:10Et du coup, on avait déjà attaqué plusieurs fois chacune autour.
19:12Les adversaires sont toujours revenus.
19:14Et à mon attaque, elles ne sont pas revenues.
19:16Donc du coup, elle, elle est restée derrière
19:18jusqu'à ce qu'il y ait, on va dire, un trou suffisant.
19:20Et après, elle, elle a fait son effort à fond.
19:22Et du coup, elle a réussi à les lâcher.
19:25On était en 2017.
19:262019, tu passes un cap encore.
19:28Tu deviens championne de France sur route Espoir.
19:302020, tu gagnes une étape dans le Giro.
19:32Et cette même année, tu deviens championne de France
19:35sur route en élite.
19:37Là, c'est une sorte de consécration.
19:39C'est quoi ?
19:42Je pense que oui, c'est vrai qu'au final,
19:45l'objectif, c'était d'être championne de France,
19:47mais élite surtout, parce que dans les jeunes catégories,
19:49je n'ai pas pu porter le maillot bleu et rouge.
19:51Et c'est vrai que là, c'est vraiment un honneur
19:53de pouvoir le porter tous les jours pendant un an sur mes épaules
19:56et puis de pouvoir courir avec, en fait.
19:58Essayer de défendre ce maillot.
20:00Et après, je dirais qu'au final, je ne sais pas.
20:04Je ne saurais pas choisir vraiment quelle est la plus belle victoire
20:06parce que pour moi, la victoire sur le Giro reste aussi
20:08une grosse victoire parce que c'est au niveau international.
20:11Il y avait toutes les meilleures mondiales sur ce Giro.
20:14Enfin, c'est quand même un tour d'Italie.
20:16Alors qu'au final, le championnat de France,
20:18il y avait les meilleures françaises,
20:20mais du coup, un peu moins de monde.
20:21Mais c'est vrai que c'est quand même peut-être
20:23plus emblématique d'être championne de France
20:25parce qu'on a le maillot et c'est encore plus médiatique.
20:30Donc, ça reste quand même une de grandes victoires.
20:31Je pense que ma victoire au Giro a participé aussi
20:34à ma victoire au championnat de France.
20:35Ça m'a donné confiance sur le fait que j'avais beau être grimpeuse,
20:38j'avais quand même aussi une pointe de vitesse
20:41quand c'était un peu remonté.
20:42Et du coup, ça m'a mis confiance sur le fait
20:45que même si j'arrivais groupée à la fin,
20:47j'étais capable de gagner et c'est ce que j'ai réussi à faire.
20:50Et c'est ce qu'on voit là, c'est ça la victoire,
20:52le titre de championne de France.
20:54Donc là, on le voit, tu pars à combien ?
20:57300 mètres de l'arrivée ?
20:59Oui, je dirais 200, 250.
21:01Et tu leur fais mal parce qu'on voit que tout le monde suit,
21:04mais tu es devant, tu leur fais mal, tu leur pètes les cannes.
21:10C'est ça ?
21:11C'est...
21:12Quand on démarre, alors là, tu n'es pas encore partie.
21:15Explique-nous, vas-y, raconte-nous,
21:17qu'est-ce qui se passe dans ta tête et tu es où ?
21:19Là, tu es 5, c'est ça ?
21:20Là, je me dis que ce n'est pas moi le plus surveillée
21:23et qu'il faut que j'attende le moment où je stime le mieux pour partir.
21:27Maintenant, là, tu pars.
21:28Et là, je vois une ouverture et je me dis que c'est mon moment.
21:31Et du coup, après, je ne me suis jamais retournée jusqu'à la ligne.
21:34C'est vrai que je ne les voyais même pas à côté de moi,
21:37donc j'ai vraiment attendu la ligne pour lever les bras.
21:39Mais quand j'ai levé les bras, avec l'air, ça m'a fait ralentir
21:41et elles sont arrivées à mon hauteur et j'ai eu un gros moment de doute,
21:44on peut le voir sur la vidéo.
21:46Et du coup, je me suis dit, mince,
21:47j'espère que c'est quand même moi qui ai gagné.
21:49Et comme ça que j'ai l'esprit un peu des fois pessimiste,
21:52j'ai commencé à me dire, mince, tu n'as pas gagné.
21:54Et après, tout de suite après, on m'a quand même dit que j'avais gagné.
21:57Et du coup, ça a été aussi encore la deuxième explosion de joie.
22:00Oui, et en même temps, je pense que c'est une expérience
22:04de se dire, attention,
22:07si tu lèves un peu trop les mains, un peu trop vite.
22:10Et en même temps, est-ce que c'est normal
22:12de ne pas faire même juste un petit coup d'œil
22:15pour savoir où elles sont ?
22:17C'est vrai que j'aurais pu.
22:19On va dire que normalement, on voit normalement quelqu'un venir
22:23et je pense que j'étais vraiment au focus dans mon effort.
22:26Et elles sont vraiment revenues dans les tout derniers mètres.
22:30Donc dans ma tête, je ne les voyais pas.
22:32Donc j'ai essayé vraiment de ne pas me relever jusqu'à la ligne.
22:35Parce que des fois, quand on se retourne,
22:36s'ils avaient vu venir, peut-être que j'aurais aussi douté
22:39que là, au moins, j'étais vraiment dans mon effort jusqu'à la ligne.
22:41Et après, au final, on a l'impression que je me relève à la fin,
22:45mais je ne me relève pas.
22:46Non, non, tu ne te relèves pas.
22:48Tu ne te relèves pas, mais ça arrive très fort d'un côté.
22:51Voilà, c'est ça, oui.
22:52En même temps, vu que j'avais lancé de loin,
22:54elles avaient l'aspiration derrière moi.
22:56Donc c'est sûr que ça revenait fort sur la fin.
22:59Il y a des larmes sur le podium ?
23:00Ou est-ce que...
23:01Est-ce que tu pleures de temps en temps sur les podiums ?
23:06Oui, je dirais que déjà, mon premier titre, je l'ai fait.
23:09Et notamment en junior, parce que c'est vrai que je n'étais pas,
23:11on va dire, la plus favorite de mon équipe.
23:14Et je ne m'y attendais pas forcément.
23:16Et donc du coup, ouais, en junior, j'ai pleuré.
23:20Je dirais qu'en espoir, non.
23:21Mais là, en élite, c'est de voir aussi toutes mes coéquipières
23:24de l'autre côté de la ligne,
23:25parce que ça a été aussi quand même un gros effort collectif.
23:27Donc ouais, je pense que...
23:29Je me sens avoir versé mon petit larmin avec.
23:31C'est formidable, ça.
23:34Tu as fait une grosse chute au mois d'octobre.
23:36C'était lors de la dernière étape du Women's Tour,
23:38le Tour du Royaume-Uni.
23:41Je crois qu'on a quelques images.
23:43Grosse, grosse gamelle, qu'est-ce qui s'est passé ?
23:47Il s'est passé que j'étais vraiment aussi focus dans mon effort.
23:52Je devais aider ma coéquipière pour le sprint dans les derniers kilomètres.
23:57Et j'avais aussi des coéquipières dans ma roue.
23:59Donc j'étais en train de faire mon dernier effort de la course
24:01à un kilomètre et demi de l'arrivée.
24:04Et j'ai jeté un tout petit coup d'œil sur mon compteur
24:06pour voir combien justement de kilomètres il restait.
24:09Et quand j'ai relevé la tête,
24:10je me suis trouvée née à née avec le derprin central.
24:13Et du coup, le réflexe a été d'aller là où j'avais un peu de place,
24:17c'est-à-dire sur la droite, sauf que je l'ai vue trop tard.
24:19Et je ne me suis pas pris vraiment le panneau,
24:21mais j'ai heurté le trottoir et je pense que j'ai fait un beau vol plané.
24:24Il y a une vidéo de la chute, mais je n'ai jamais voulu la voir pour le moment.
24:27J'attendais d'être complètement guérie.
24:29Nous, on l'a, mais on ne va pas te la passer.
24:31Oui, je me suis demandée justement si vous alliez la passer,
24:34mais du coup, on va dire que ça prend un peu plus de temps que prévu
24:38pour être guérie.
24:39C'est vrai que j'ai quand même pas mal ramassé,
24:41notamment au niveau de la tête et puis même sous le corps.
24:44Donc rien de cassé, mais finalement, ça prend plus de temps
24:47que s'il y avait quelque chose de cassé.
24:49Mais il y a des traumatismes tendineux,
24:54des choses comme ça, ou c'est vraiment des brûlures,
24:57des éraflures et on a vu ton visage ?
25:01Au début, on pensait que c'était surtout des brûlures
25:04et puis le choc quand même aussi un peu à la tête.
25:06Et finalement, après mes quatre semaines de coupure,
25:10quand je suis revenue sur le vélo,
25:11j'avais une grosse douleur aux genoux et je suis allée passer des examens.
25:15Et du coup, rien n'était cassé, mais je pense que sur le choc...
25:19La rotule a pris un coup et comme je n'ai pas pu plier la jambe
25:22pendant quatre semaines, parce que j'avais une grosse plaie
25:24où ils auraient dû me faire des points de suture
25:26et ils ne m'en ont pas fait.
25:27Du coup, c'est pour ça que ça a mis quatre semaines à se refermer.
25:29Donc pendant quatre semaines, je n'ai pas plié la jambe,
25:31donc j'ai perdu toute ma musculature au niveau du quadriceps.
25:36Et d'avoir repris le vélo d'un seul coup,
25:38mon genou n'a pas aimé et du coup, après plusieurs examens,
25:42les médecins ont dit que j'avais un asthrodrome rotulien,
25:44donc ce n'est rien de grave, mais...
25:46Il va falloir le soigner.
25:47C'est pénible.
25:48Voilà, et ça prend beaucoup de temps à soigner,
25:50parce qu'il faut remuscler, mais en même temps,
25:53en remusclant, ça fait mal et il ne faut pas non plus trop inflammer,
25:55donc ça prend du temps.
25:58Bon, j'ai envie de te dire, ce n'est pas grave,
25:59parce que le Tour de France féminin qui reprend,
26:01c'est l'été prochain.
26:03Oui.
26:04Et c'est où ?
26:05Au mois de juillet.
26:07L'arrivée à la plongée Bellefille, en France-Comté.
26:10Et c'est quoi, ça, tous ces beaux endroits ?
26:15C'est vers chez moi, dans ma région natale.
26:16Voilà, donc, tu me vois venir.
26:19À la maison.
26:20Oui, je te vois venir.
26:21C'est sûr que c'est l'objectif de la saison, clairement.
26:24Je pense que ce sera l'objectif de toutes les filles,
26:27toutes les équipes.
26:27Le Tour de France, c'est la course la plus médiatique
26:30et plus importante chez les garçons,
26:32donc là, première fois chez les filles,
26:35ça va être vraiment démesuré.
26:37Oui, c'est l'objectif, clairement.
26:39Attends, l'objectif, c'est quoi ?
26:40C'est une étape, deux étapes, ou c'est la victoire finale ?
26:42L'objectif, c'est la victoire du général.
26:45Pas forcément avec moi, parce que je ne suis pas la leader de l'équipe,
26:48mais ramener le maillot jaune à l'équipe FDJ,
26:50Nouvelle-Aquitaine, Futuroscope,
26:52et après, bien sûr, essayer aussi de viser les victoires d'étape.
26:55Tout ce qu'ils vont en prendre, on prend.
26:57Est-ce que je peux te demander d'aller décrocher le maillot
27:00bleu-blanc-rouge qui est derrière toi ?
27:03Oui.
27:04Qui est le maillot de championne de France
27:05qu'elle a gagné l'été dernier, donc.
27:06Vous l'aurez compris.
27:08Attention aux peluches et tout le bazar, OK ?
27:10Maintenant, je veux bien que tu te rassoies à ta place.
27:12Et maintenant, je vais te reposer la question différemment.
27:15Donc, le tour, il s'appelle comment l'été prochain ?
27:19Le Tour de France.
27:20Le Tour de France. Et ce maillot, c'est le maillot de ?
27:23Championne de France.
27:24OK. Donc, il y a peut-être une coéquipière
27:27et peut-être des coéquipières,
27:28mais dans la tête d'Evita, aujourd'hui, l'objectif, c'est de le...
27:33Bah, de le porter aussi, ouais, sur le Tour de France.
27:35Non, mais de le gagner, surtout, ce tour !
27:38Ah, oui.
27:40Ah, oui, je pensais que vous parliez du maillot, du coup.
27:42Ah, non, c'est sûr que tu vas l'honorer, ça, j'en suis certain.
27:44Et là, pour le coup, on parlait de responsabilité,
27:46mais le retour du Tour de France, ça va être exceptionnel.
27:49C'est pendant une semaine, c'est ça ?
27:51Oui, huit jours.
27:52Huit jours, mais huit jours bien durs.
27:54Et avoir ce maillot tricolore et entendre la foule
27:58scander ton nom, ça va être exceptionnel.
28:01Oui, après, à vrai dire,
28:03c'est pas sûr que j'aurai encore le maillot tricolore,
28:05parce qu'il y aura le prochain championnat de France.
28:07Ah, c'est vrai ?
28:08D'ici là, oui.
28:09Bon, mais il faudra que tu en regagnes, écoute.
28:12Oui, oui, c'est sûr, il faudra que j'en regagne.
28:14Après, je ne suis pas la seule dans l'équipe,
28:16c'est un sport d'équipe et le parcours sera moins dur
28:19que l'année dernière, donc ce n'est pas dit.
28:20Après, de toute façon, comme je disais,
28:22on prend toujours le départ d'une course pour gagner aussi.
28:24Mais voilà, maintenant, c'est plus gagner collectivement.
28:27Mais c'est sûr que dans tous les cas, de toute manière,
28:30je pense qu'il y aura quand même du monde pour nous encourager.
28:33Et en plus, l'arrivée en Franche-Comté,
28:34j'espère avoir tous les gens qui me connaissent
28:37venir m'encourager sur ces routes.
28:39Oui, et puis toute ta famille, j'imagine.
28:41Merci beaucoup, Evita, parce qu'il est l'heure,
28:43parce que là, tu as rendez-vous avec qui ?
28:46J'ai rendez-vous chez le Kiné pour mon genou.
28:49Eh bien voilà.
28:50Donc voilà, remettre tout en place pour la saison prochaine
28:52et arriver en plus grande forme pour le Tour de France.
28:55Merci beaucoup, Evita Musique.
28:57Une maturité exceptionnelle et un palmarès qui est déjà bien rempli.
29:01Et mon petit doigt me dit qu'il va encore se remplir copieusement
29:04lors des années qui vont arriver.
29:05Merci, Evita, on t'embrasse.
29:06À bientôt et bravo encore.
29:08À bientôt, merci, au revoir.
29:10Salut à toi.
29:12Non, pas une dirigeante.
29:13On va parler d'un festival, d'un film, d'un festival de films
29:16par nous maintenant, avec des femmes particulièrement inspirantes
29:19et des films tout simplement géniaux.
29:21Regardez.
29:28Aude Amblard est avec nous dans cette émission.
29:31Bonjour, Aude.
29:33Bonjour.
29:34Merci d'être avec nous.
29:35Tu es où, là, physiquement, Aude ?
29:37Je suis à Saint-Gervais, dans le 74, en Haute-Savoie.
29:40Ça y est, ça commence à nous agacer, direct.
29:43Et alors, les premières neiges, les cimes enneigées, tout ça ?
29:48Pas encore, là, ça commence.
29:49Oui, ça commence, donc ça commence.
29:52Nous, on voit la flotte.
29:53Un peu de ciel bleu et de la flotte, mais bon, ça fait moins rêver.
29:56Aude, c'est quelque chose d'assez passionnant
29:59et c'est pour ça qu'on a voulu te donner du temps
30:01pour que tu nous en parles aujourd'hui.
30:02On voulait évoquer ensemble ce festival Femmes en montagne.
30:06Tu fais partie d'une association qui s'appelle On n'est pas que des collants.
30:10D'abord, l'assaut et après le festival, qu'on comprenne.
30:13C'est quoi, cet assaut, On n'est pas que des collants ?
30:16Alors, l'association On n'est pas que des collants,
30:18c'est une association qui a été fondée il y a quelques années,
30:21qui réalisait des films de montagne et notamment des films de ski
30:26et qui s'est développée à travers ces films de ski,
30:29qui a eu l'occasion de réaliser des tournées
30:31et qui, du coup, s'est développée pour créer un festival,
30:34le festival Femmes en montagne, pour lequel je suis bénévole.
30:38Et donc, ce festival Femmes en montagne,
30:41c'est justement un festival de films de femmes qui font de la montagne.
30:46On n'est pas que des collants, ça veut dire quoi ?
30:47On n'est pas que des collants, on n'est pas que des femmes
30:49qui mettons des collants, c'était ça ?
30:52Alors, à l'origine, c'était On n'est pas que des collants pipettes.
30:55Les collants pipettes, ce sont les personnes qui font du trail
30:57et qui sont du coup habillées en leggings, l'icra
31:00et avec le camelback et la pipette.
31:02Et finalement, On n'est pas que des collants,
31:04ça fonctionne bien aussi sur le thème de la femme,
31:06on n'est pas que des femmes en collants.
31:07Ça veut dire, on est aussi capables de faire des choses ?
31:09Ça veut dire, on est capables d'organiser, de leader,
31:12de manager, de créer ?
31:14Exactement, on est capables de faire la même chose
31:17que les hommes et notamment en montagne.
31:19Alors, vous avez créé ce festival de montagne,
31:22ce n'est pas uniquement du ski, et on va en parler tout à l'heure,
31:24on a toutes les facettes de la montagne, d'abord l'été comme l'hiver.
31:28Il y a le ski, il y a l'escalade, il y a l'alpinisme,
31:30il y a le highline, la randonnée, le parapente, le VTT,
31:33il y a même de la fiction dans ce festival.
31:37Exactement, c'est un festival qui se veut sur la pluralité des disciplines.
31:43On n'a pas voulu monter un festival de films de ski
31:45ou de femmes qui font du ski, le but étant de montrer
31:48que les femmes faisaient toutes les activités de montagne,
31:50donc on a essayé de développer notre panel de films
31:54et de sélectionner des films dans toutes les disciplines.
31:56C'est la combien de tième année ?
31:58C'est la deuxième édition, la première édition
32:00avait lieu en 2019, et du coup, la deuxième édition,
32:03parce qu'on sait tous que l'année 2020 a été compliquée.
32:05Et on est lancé pour l'année 2022, ça y est.
32:09Cette année, vous avez reçu, je crois, plus de 105 films.
32:12Vous en avez sélectionné 24, donc ça veut dire que ça a fait du bruit.
32:17105 films, c'est international, j'imagine, il n'y a pas que de la France.
32:22Exactement, on a reçu des films du monde entier,
32:25des films produits, à la fois des films amateurs,
32:27à la fois des films professionnels.
32:28Et ce qui est important dans ce chiffre 105,
32:32c'est qu'on voit beaucoup de festivals de films de montagne
32:35où il y a la majorité des films qui sont masculins.
32:38Donc on peut se questionner sur pourquoi la majorité des films sont masculins.
32:41Est-ce qu'il y existe ou pas des films avec des femmes en montagne ?
32:45Et quand on voit qu'on reçoit 105 films de femmes en montagne,
32:48on se dit que oui, la demande est là, l'offre est là,
32:51et en fait, il manquait juste le festival pour les prochains.
32:54Surtout qu'Aude, les films sont canons.
32:56Voilà le teaser, ça dure près d'une minute quarante.
32:59Regardez, c'est ce qu'on appelle un complet dans le jargon de la profession.
33:03C'est-à-dire que vous avez le son, l'image, rêver.
33:05Voilà, ça, c'est un petit teaser du festival. Regardez.
33:17J'aime vivre, en fait, avec les gens en montagne,
33:19mais j'aime voir les gens heureux.
33:21En gros, c'est super dur au niveau de la respiration,
33:24dès qu'on demande le moindre effort.
33:26You know, this is real.
33:28C'est super, bravo !
33:47Je pensais pas que je t'aurais pensé à ça.
33:56Sous-titrage ST' 501
34:26Musique d'ambiance
34:50Mais Aude, j'adore, je kiffe, mais quelle claque vous nous mettez, les filles !
34:54C'est génial !
34:56Et vous, vous voyez pas, mais moi, je voyais dans mon retour, en même temps,
34:59je voyais la tête d'Aude, elle avait des étoiles dans les yeux.
35:03Quel pied, que c'est beau, que c'est fort !
35:07C'est impressionnant, parce que le revoir, le teaser, après le festival,
35:11après tout le travail qu'on a fourni,
35:12même moi, là, ça m'a mis des frissons, des émotions.
35:15Je le voyais, c'est ce que je dis !
35:18On a vu tous ces films sur grand écran,
35:20on se rend compte aussi à quel point le teaser est beau,
35:22et aussi après le succès qu'a été ce festival,
35:25tout le travail qui a été accompli par l'équipe des bénévoles,
35:29et c'est hyper émouvant, en fait, après coup.
35:31Mais Aude, je comprends tellement le fait que vous fassiez ce festival
35:37pour les femmes, parce qu'on est dans un monde de mecs, évidemment.
35:40Je le sais, je le vois, je l'ai vécu, j'ai grandi là-dedans,
35:43et vous êtes obligés de passer par là, malheureusement, j'ai envie de dire.
35:47Mais là, c'est hyper fort, parce qu'on voit tout type de choses.
35:51On voit du sport, on voit de l'aventure, on voit des mamans,
35:53on voit des bébés, enfin, on voit la vie, quoi !
35:56C'est ça, et on voit des sourires, on voit une sororité,
35:59et en fait, c'est toutes ces choses-là qu'on a aussi retrouvées
36:01pendant le festival, c'était exactement...
36:04En fait, même le teaser, si on devait faire la vidéo du festival,
36:08ce serait exactement la même chose dans tout ce qui s'est passé,
36:12entre les bénévoles, les intervenants, le public, c'était très beau.
36:16Trois prix ont été décernés, le Grand Prix du jury,
36:18le meilleur court-métrage et le prix du public,
36:20ça a été compliqué de choisir ?
36:23Ça a été compliqué de choisir, ça a été très compliqué,
36:25on avait 24 films en compétition,
36:28donc le jury a longuement délibéré,
36:30et puis il fallait aussi qu'eux se mettent d'accord,
36:32et chaque film avait aussi ses spécificités,
36:36ses petits trucs en plus, ses petits trucs en moins,
36:39et je sais pas exactement comment le jury a fait son choix,
36:42mais je pense que le choix a été cornélien.
36:44Aude, il nous reste encore 10 minutes à faire,
36:46donc maintenant, je vais te poser un ultimatum.
36:49Où je fais partie du jury l'année prochaine,
36:50ou on arrête tout de suite d'en parler ?
36:52Avec grand plaisir.
36:54Ce serait là.
36:56Si on peut vous accueillir, ce sera avec grand plaisir.
36:59Avec un immense plaisir.
37:00C'était une boutade, mais je le dis très sérieusement, oui,
37:02parce que j'ai vu des images incroyables.
37:04Il y avait qui dans le jury cette année ?
37:06Cette année, on avait Sandi Plath,
37:10Mathis Dumas et Marie-Laure Brunet.
37:12Marie-Laure, qui est double médaille olympique de biathlon.
37:15Mathis Dumas, c'est un photographe bien connu,
37:18on l'a déjà reçu ici en plateau avec sa chérie,
37:20et puis Sandi, c'est une journaliste.
37:22Comment ils choisissent ?
37:27Comment ?
37:28Sur quels critères ?
37:30Je pense que ça va être en fonction des images,
37:34en fonction de l'histoire, en fonction du thème aussi,
37:37sur justement la présence des femmes
37:40et ce qu'elles apportent à la cause que l'on défend, j'imagine.
37:44Bien sûr. On va prendre le prix du jury.
37:46C'est un doc.
37:47On va voir que sur les trois, il y a deux docs et une fiction
37:50qui ont été primés.
37:54Le prix du jury, c'est The Traverse,
37:56de Ben Tibbetts et de Jake Holland.
37:59C'est un film fait par deux mecs, quand même.
38:02C'est ça. Nous, on fait des films du coup mixtes,
38:06mais malgré tout, ça reste une performance féminine.
38:09C'est ça.
38:10Largement méritée.
38:12La performance, c'est deux femmes, c'est Valentin Fabre
38:14et Hilary Girardi, ces deux athlètes de haut niveau
38:17qui veulent être les premières femmes à skier la Haute Route,
38:21qui est de Chamonix à Zermatt sans escale.
38:24La plupart des skieurs mettent 5-6 jours.
38:26Là, elles vont tenter la traversée.
38:28C'est 100 km et 8000 m de dénivelé positif, non-stop.
38:33C'est juste une performance exceptionnelle.
38:35Comment il est, ce film ?
38:37C'est une performance exceptionnelle.
38:40Et au-delà de la performance, il est hyper émouvant
38:44parce qu'elles expliquent pourquoi elles veulent réaliser cette performance
38:47et toutes les émotions qu'ils ont traversées pendant cette traversée.
38:52On se doute bien que ce n'est pas tout rose, que c'est hyper physique.
38:57C'est aussi intéressant de voir tout leur état d'esprit
39:01et l'évolution de leur état d'esprit pendant la performance.
39:04Et en même temps, des paysages qui sont incroyables,
39:05parce que c'est des endroits magnifiques.
39:08On a envie de le voir.
39:09Il y a un site, on peut voir les films, là ?
39:12Vous pouvez voir, vous pouvez retrouver tous les films du festival
39:14sur la plateforme bonneprojection.com,
39:17donc pendant un mois jusqu'au 18 décembre.
39:19On a tous nos films qui sont réunis par collection
39:22et on peut voir soit une collection, soit l'intégralité du festival.
39:25Moi, j'en ai vu des extraits, mais je vais ce soir regarder aux traverses.
39:28Tu me dis, on découvre pourquoi elles ont voulu faire cette traversée, justement.
39:31C'est quoi ? Pourquoi elles ont voulu faire ça ?
39:33Pourquoi ce challenge ? Pourquoi toutes les deux ?
39:37Alors, pourquoi toutes les deux ?
39:39Toutes les deux, je pense que c'était les affinités, les capacités.
39:43Pourquoi elles ont voulu le faire ?
39:45Parce que c'est un record qui est détenu uniquement par des hommes pour l'instant
39:49et c'était de pouvoir prouver que les femmes étaient tout aussi capables de le faire.
39:53Meilleur court-métrage, un film américain,
39:57Four Elements, de Sylvia Moser,
40:00qui est une célèbre freerideuse des Dolomites,
40:03qui a voulu montrer avec son amie, un vidéaste, Lucas Schaffer,
40:06la présence et autour de nous des quatre éléments
40:10que sont la terre, l'eau, le feu et l'air.
40:13Un film dont j'ai vu au-delà aussi quelques extraits qui a coupé le souffle.
40:19Exactement, la grande force de ce film, c'est des images magnifiques
40:23et ça permet aussi de replacer l'homme sur la planète
40:27avec les différents éléments qui la composent.
40:31C'est un film très impressionnant.
40:33La nature, la force de la montagne, la puissance de la montagne,
40:38le décalage avec ses hauts sommets, ses horizons, ses lumières,
40:42la neige, la végétation, c'est juste exceptionnel.
40:45Là aussi, la bataille a été compliquée pour choisir ?
40:49J'imagine, la bataille a été compliquée sur tous les films
40:52et même nous, on aurait voulu récompenser tous ces films
40:58et toutes les femmes qui ont réalisé ou participé à ces films
41:01parce qu'elles ont avancé la cause et nous ont permis d'avoir un festival.
41:05Donc, le choix entre tous les films a été compliqué.
41:08Et puis, il y a le prix du public et celui-là, il faut qu'on s'y arrête
41:11parce que c'est très important.
41:12C'est une fiction, c'est A Petit Feu de Tessa Humbert et d'Alizée Lanson.
41:18Ça parle d'une femme victime de violences conjugales
41:20qui va devoir, une fois sortie de l'emprise,
41:23se reconstruire après ce terrible traumatisme
41:26et on va voir le rôle de la montagne qui tient une place centrale dans ce combat.
41:31C'est ça et ce n'est pas une fiction.
41:33Malheureusement, c'est un film qui a été réalisé
41:38par la protagoniste qui raconte son histoire personnelle
41:42et qui est encore plus touchant
41:43parce que c'est des sujets qui sont d'actualité,
41:46qui sont vraiment d'actualité
41:47et où on se rend compte que nous, en tant que jeunes,
41:51moi, je me considère comme jeune
41:53et au final, la protagoniste est dans ma tranche d'âge
41:56et on se rend compte qu'on a l'impression que c'est loin de nous
41:58et finalement, ça arrive,
42:00même si on est plus avertis que les générations d'avant,
42:03finalement, ça arrive aussi à nos générations.
42:05Donc celui-là, il est aussi particulièrement touchant
42:08et il remet un sujet qui est d'actualité
42:12et une prise de conscience que, même si on l'a tous,
42:15on se rend compte que ça peut arriver.
42:16Quand je disais fiction, c'est la réalité,
42:19c'est qu'on racontait vraiment une histoire.
42:21Une histoire vraie, exactement,
42:23et c'est beau aussi de voir comment ça permet de se reconstruire
42:27et j'ose espérer que ça va permettre à d'autres femmes
42:31de se relever et de trouver des clés sur comment s'en sortir.
42:35Bien sûr.
42:35Aude, c'était le prix du public,
42:37ça veut dire que c'était projeté dans une salle
42:39ou dans plusieurs salles parce qu'il y avait plusieurs villes
42:42et c'est le public qui vote,
42:43c'est les gens dans la salle qui votent ou c'est sur Internet ?
42:47Comment ça se passe ?
42:49Alors, en fait, le festival,
42:51il s'est déroulé sur quatre jours avec cinq projections
42:54et en fait, on vendait des passes pour assister à toutes les projections
42:58soit sur Internet, soit en présentiel.
43:02Et une fois qu'on avait visionné l'ensemble des films,
43:04on avait la possibilité de voter via un lien Internet
43:07pour le film préféré.
43:09Et il s'est détaché nettement, ce film-là ?
43:13Il s'est détaché nettement dans les votes.
43:16J'imagine, très touchant, très fort.
43:19Est-ce que tu peux nous dire, maintenant, c'est la deuxième édition,
43:22donc il y a eu avant Covid, il y a maintenant celle-ci.
43:26J'imagine que ça a grandi, ça a progressé.
43:28Vous avez déjà des ambitions différentes.
43:30Vous allez modifier des choses pour l'année suivante ?
43:34On s'est rendu compte qu'on avait plein de choses à modifier,
43:37à faire évoluer et c'est normal.
43:39Le festival est passé de deux bénévoles en 2019
43:43à dix bénévoles cette année.
43:45On a des demandes,
43:47on a eu énormément de retours très positifs,
43:49on a énormément de demandes aussi pour organiser une tournée.
43:52La tournée Femmes en montagne, aujourd'hui, le festival,
43:55il a eu lieu sur Annecy-Étaloire,
43:56donc ça reste en Haute-Savoie, dans 1974.
44:00Mais on a des demandes pour faire des tournées à Toulouse,
44:03à Clermont-Ferrand, un petit peu partout.
44:05Donc l'ambition, ça va être de faire circuler le festival
44:09et le rendre...
44:10Déjà, la plateforme permet de le rendre accessible
44:13au plus grand nombre,
44:14mais on aimerait bien aller beaucoup plus loin
44:17et aller rencontrer notre public un peu partout.
44:19On a même des demandes au Canada.
44:21C'est ce que j'allais te dire, c'est que je ne suis pas...
44:23C'est un concept que tu peux décliner n'importe où dans le monde.
44:27Exactement, même si on est...
44:29Comme on a des films internationaux,
44:30on a mis des sous-titres en français,
44:32mais en mettant des sous-titres en anglais,
44:34on pourrait faire une tournée internationale,
44:36mais là, il va nous falloir des bénévoles.
44:37Que vous disent les femmes qui sont les actrices
44:40de ces différents films ?
44:43Comment elles apprécient,
44:45comment elles jugent cette vitrine nouvelle, innovante ?
44:51C'est apprécié, parce que ça fait bouger les lignes,
44:54ça fait changer les codes, ça leur donne aussi de la visibilité.
44:57Elles n'ont plus l'impression d'être dans leur coin
45:00à faire leurs petits films, etc.,
45:02et à devoir se battre pour qu'ils soient diffusés.
45:04Là, nous, on accueille avec grand plaisir
45:07tous les films qui méritent d'être dans le festival.
45:09Et comment les politiques accueillent cela ?
45:11Est-ce que vous avez été en contact
45:13avec la ministre des Sports, le ministre du Tourisme ?
45:19Pas à ce niveau-là, on reste un petit festival.
45:22On est soutenu par le département de la Haute-Savoie
45:24et on a obtenu une subvention dans le cadre des JO 2024.
45:27On a une subvention qui s'appelle Impact 2024,
45:30qui va nous permettre de faire diffuser le festival
45:33auprès des scolaires,
45:35justement pour aussi faire bouger les lignes chez les jeunes,
45:39chez les plus jeunes.
45:40J'ai envie de te dire, et je réfléchis comme ça,
45:43à haute voix avec toi, Aude,
45:45est-ce qu'on parle des femmes ?
45:47J'y pense, parce que tu as parlé de Paris 2024.
45:52Est-ce qu'il y a une dimension handicap aussi
45:56qui pourrait intervenir ?
45:58Pour l'instant, on n'a pas eu de proposition,
46:01mais si on en a, évidemment que ce sera avec grand plaisir,
46:03parce que ça fait partie aussi des sujets à défendre
46:06et pas uniquement les femmes,
46:08de montrer aussi qu'un handicap n'est pas bloquant
46:11dans une pratique sportive.
46:13Le festival, c'est quatre jours,
46:14mais c'est toute l'année via le digital.
46:16J'imagine que c'est des sélections de films,
46:18c'est travailler sur la communication pour que ça se sache
46:20et pour que les meilleurs films viennent jusqu'à vous ?
46:24Exactement, c'est un travail d'un an d'organisation,
46:27c'est-à-dire qu'on vient de terminer l'édition du coup 2021,
46:31on réfléchit déjà à 2022,
46:32les candidatures pour les films de 2022
46:34vont être ouvertes en janvier.
46:37C'est de janvier à mai, après il y a toutes les sélections,
46:40puis toute l'organisation, les salles, etc.
46:43C'est un travail de longue haleine.
46:44C'était passionnant en tout cas.
46:46Je serai là l'année prochaine.
46:49Avec grand plaisir.
46:51Merci de m'avoir reçu et de nous avoir permis
46:54de continuer à médiatiser le festival et à le faire grandir.
46:57Continuez vous aussi à nous proposer du contenu de qualité.
47:01Merci, Aude.
47:02Et bravo encore pour ce que vous avez fait,
47:04il faut continuer, tu as raison.
47:06Le chemin est long.
47:07Exactement. Merci beaucoup, bonne soirée.
47:10Merci, Aude, merci à vous toutes et à vous tous.
47:12Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine
47:13avec encore des femmes passionnantes et inspirantes.
47:16D'ici là, passez une très bonne semaine. Salut.
47:40Sous-titrage ST' 501

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