Nicolas Berjoan, chef de file des écologistes et membre du Nouveau Front Populaire des Pyrénées-Orientales

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Nicolas Berjoan, chef de file des écologistes et membre du Nouveau Front Populaire des Pyrénées-Orientales, réagit aux résultats de ce premier tour des législatives anticipées sur France Bleu Roussillon.

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00:00La parole, le Nouveau Front Populaire avec l'écologiste Nicolas Berjouan.
00:04On va commenter avec vous ce premier tour. Bonjour Nicolas Berjouan.
00:07Bonjour.
00:08Le Nouveau Front Populaire, cet alliant s'expresse entre le PS, le PC, les écologistes, la France Insoumise, le NPA,
00:13est au second tour dans trois circonscriptions sur quatre dans les Pyrénées-Orientales mais en ballotage défavorable.
00:19Qu'est-ce qui peut aujourd'hui vous permettre de battre le Rassemblement National dimanche prochain dans ce département ?
00:25Qu'est-ce qui peut nous permettre de battre le Rassemblement National ?
00:27C'est un exercice de responsabilité qui serait fait par les candidats de droite et de centre droit et leurs électeurs
00:33avec qui nous partageons normalement l'attachement au régime républicain et à l'état de droit.
00:38Nous, nous n'avons jamais défailli, ni nous écologistes ni les partis du Front Populaire,
00:43au moment où il fallait se désister ou voter pour des candidats de centre et de droite contre le Rassemblement National
00:49et notamment en faveur du Président de la République à deux reprises.
00:53Et ce n'est même pas que nous attendons la réciproque, c'est que nous attendons que la raison revienne dans leur rang.
00:58Les leaders de la majorité ont commencé à donner le ton quand même et à exprimer des choses qui me paraissent plus raisonnables
01:04et je veux espérer que leurs électeurs ici fassent le même choix au second tour.
01:09Alors sauf que les leaders de la majorité disent on va soutenir ou on se désistera en faveur du mieux placé
01:15d'un candidat républicain, sous-entendu pas la France Insoumise.
01:19Or, chez nous, sur deux circonscriptions, on a des candidats à la France Insoumise, sur la troisième et sur la quatrième.
01:25Vous dites à Laurence Gates, désobéissez à la position nationale ?
01:30Je lui demande d'obéir à ce qu'a dit M. Attal hier, qui est le chef de la majorité jusqu'alors
01:35et qui n'a pas posé ce genre d'exclusives.
01:38Tout ça, c'est le résultat très malheureux, je le dis, et dont on voit aujourd'hui les résultats comptables ici et ailleurs
01:44des positions tactiques de ce bout de feu qu'est Emmanuel Macron,
01:49qui a voulu renvoyer dos à dos la gauche et l'extrême droite.
01:53Effectivement, la France Insoumise a une manière parfois un peu clivante de faire de la politique.
01:57Effectivement, elle prend des positions qui peuvent choquer sur la forme, souvent,
02:04sur un certain nombre de terrains, mais que dire de l'extrême droite ?
02:07Et dire que la France Insoumise n'est pas un parti républicain, moi je ne veux pas l'entendre ici.
02:12Le parti qui n'est pas républicain, celui qui a d'ores et déjà, avant même d'imaginer arriver au pouvoir,
02:18mis en cause les institutions dans la figure du Président de la République.
02:20Du reste, c'est le Rassemblement National.
02:22Donc pour moi, tout ça, c'est un peu malheureux et je suis sûr, en tout cas je veux le croire,
02:27que nos compatriotes et les Français sauront faire la part entre ce qui est républicain et ce qui ne l'est pas.
02:32La gauche est une gauche républicaine dans ce pays, l'extrême droite ne l'est pas.
02:35Quand on voit que sur les trois circonscriptions, le Rassemblement National, les députés sortant ont 20 points d'avance sur vos candidats,
02:44quelles sont les chances, sincèrement ? Quelles sont vos réserves de voix, Nicolas Bergeon ?
02:48Les chances, nous les mesurions, dès le début, les gens qui avaient la tête froide, comme assez minces, à vrai dire.
02:55Ici, il y a un tel état social, une telle désespérance sociale, que le Front National a réussi à capitaliser
03:03en se présentant comme le parti anti-système, que nous savions que ce serait très difficile.
03:07Encore une fois, il y a une mince chance quand même de parvenir à ce que nous avions fixé comme objectif,
03:12c'est-à-dire essayer de reprendre une circonscription, si les électeurs de droite et du centre font le choix de reporter leur voix massivement
03:21vers les candidats du Nouveau Front Populaire qui sont au second tour.
03:25Et ce n'est pas qu'une élection locale, c'est une élection nationale.
03:28Pour eux, il s'agit aussi de savoir quel gouvernement ils veulent pour la France après le deuxième tour.
03:34Il s'agit de savoir tout simplement si nous aurons un gouvernement d'extrême droite.
03:37Si nous ne le voulons pas, s'ils ne le veulent pas, il n'y a qu'une solution ici, c'est de voter pour les électeurs du Nouveau Front Populaire au deuxième tour.
03:43Peut-être, comme dirait Dominique Stroskan en se bouchant le nez pour certains, mais se boucher le nez, c'est une forme de responsabilité.
03:49Moi je l'ai fait plusieurs fois, nous nous l'avons fait plusieurs fois, et moi je pense que c'est ma responsabilité.
03:53Nicolas Bergeon, aujourd'hui, les auditeurs qu'on a entendus depuis ce matin sur France Bleu Roussillon,
03:57et qu'on entend depuis des jours et des jours, et pas seulement que sur France Bleu Roussillon, nous disent
04:01on en a marre, on veut un changement, on n'a pas essayé le rassemblement national,
04:06après tout, ils ne peuvent pas faire pire que ce que la droite et la gauche font depuis 40 ans.
04:11Qu'est-ce que vous leur répondez ?
04:13Écoutez, moi je veux bien l'entendre. Les écologistes, nous, nous prenons un changement radical de notre modèle,
04:18et notamment de notre modèle de développement local qui, s'il avait été mieux écouté,
04:21peut-être aurait permis d'autres résultats que ceci.
04:24Je comprends l'exaspération de nos compatriotes, je vois bien l'état social qui se dégrade,
04:29je vois bien la pauvreté qui les menace, je vois bien qu'ils sont excédés par un certain nombre de choses,
04:34qu'ils sont très attisés par certains médias aussi, tout ça, je le comprends.
04:38Mais le Front National, comme Louis Alliot à Perpignan, ne règlera rien de tout ça.
04:42Il dira, je vais régler les problèmes, il ne les règlera pas.
04:46Quand il ne les aura pas réglés, il inventera de nouveaux épouvantails ou de nouveaux boucs émissaires pour expliquer ses échecs.
04:52C'est ce qu'il fait partout en Europe, et donc ce que gagneront nos concitoyens,
04:56ce n'est pas une amélioration de leur état social, ce n'est pas une amélioration de la société,
04:59au contraire, les gens vont commencer à se regarder de plus en plus agressivement et ainsi en vaillance.
05:03Par contre, c'est une vraie dégradation de notre démocratie.
05:06Le Front National, le Rassemblement National n'est pas une solution à leurs problèmes,
05:09ni de pouvoir d'achat, ni de sécurité, ni de quoi que ce soit.
05:11Vous craignez justement cette polarisation dans l'opinion et cette tension dont vous parliez ?
05:17Ah, je la crains, oui, je la crains, parce que pour nous écologistes,
05:20c'est vraiment fondamental cette histoire de faire démocratie,
05:23et donc d'être capables, nous, de comprendre ce que nous disent les gens,
05:26même qu'ils nous sont très opposés, même qu'ils votent Rassemblement National,
05:29mais de pouvoir nouer un dialogue avec eux.
05:31Et ce que j'ai observé pendant cette campagne, aussi sur le terrain, tristement,
05:34c'est que les gens ne s'écoutent plus guère.
05:36Je pense que chacun est dans son sillon, dans sa ligne,
05:39et évidemment, ce n'est pas bon du tout,
05:41c'est une situation qui prolonge ce qu'on voit aux Etats-Unis par certains aspects,
05:46qui est désastreuse pour la démocratie en général.
05:49Mais encore une fois, moi je veux croire...
05:51Pourquoi désastreuse pour la démocratie ?
05:53Est-ce que le Rassemblement National serait vraiment un danger ?
05:56Parce qu'il n'y a plus d'échange d'arguments.
05:59Il n'y a plus d'échange d'arguments entre des gens qui sont persuadés de leur bon droit,
06:02et moi j'ai été choqué hier, et frappé, des débats nationaux qu'il y a eu,
06:05dans lesquels finalement, plutôt que d'essayer de défendre son programme,
06:09on tâche de trouver chez l'autre la faille,
06:11ou on l'invective pour essayer de le salir.
06:14Mais ça la France Insoumise le fait aussi ?
06:16Auprès de l'électorat.
06:17Non, je n'ai pas vu la France Insoumise faire ça de la même façon que le Front National l'a fait hier.
06:21La France Insoumise, madame, c'est autre chose.
06:24Moi je ne défends pas la France Insoumise dans tout ce qu'elle fait,
06:26mais je considère qu'il y a là une réflexion,
06:29menée par Jean-Luc Mélenchon depuis un moment,
06:31pour construire un programme politique de gauche,
06:33peut-être de gauche très avancée, c'est vrai,
06:35qui réponde à la dégradation sociale.
06:37Il y a un projet social qui est défendu par des gens d'une manière que je ne ferai pas.
06:42Mais le Rassemblement National, ce n'est pas ça.
06:44Le Rassemblement National, c'est la stigmatisation de l'autre.
06:47La France Insoumise, c'est quand même une tentative de faire un pays de gauche.
06:52Le Rassemblement National, c'est la stigmatisation de l'autre.
06:55On ne peut pas s'abstraire de ça.
06:57Et donc là-dedans, encore une fois, il y a une différence.
06:59Qu'on soit d'accord ou pas avec la France Insoumise, je peux l'entendre.
07:04Mais qu'on équivale les deux,
07:06ou qu'on mette une barre égale comme l'a fait Emmanuel Macron entre les deux,
07:09je ne suis pas d'accord, je ne crois pas que ce soit juste.
07:11Nicolas Berjouan, ça sera votre principal axe de campagne sur cette entre-deux-tours dans le département,
07:16ou est-ce qu'il y a des éléments de programme que vous voulez encore porter ?
07:19Notre axe de campagne, ce sera d'expliquer aux Français deux choses,
07:22et à nos compatriotes et à nos concitoyens localement deux choses.
07:25Premièrement, si vous ne voulez pas une majorité de Rassemblement National,
07:29donc d'extrême droite, il ne vous reste, je comprends que ça puisse vous embêter,
07:32mais qu'une solution, ce sont les candidats du Nouveau Front Populaire, ça c'est une chose.
07:36La deuxième, c'est que si vous voulez espérer que votre ressort s'améliore,
07:40votre ressort social, celui de vos enfants, je pense à Parcoursup notamment,
07:44que nous souhaitons supprimer pour rendre de la liberté aux étudiants.
07:48Si vous voulez que vos familles, vos jeunes, respirent et qu'ils aient un avenir,
07:52il y a un programme qui a été élaboré, qui est sérieux, qui a été le seul à être chiffré,
07:56et qui mérite votre attention.
07:58Et vous pourriez gouverner avec le centre droit,
08:00puisque c'est à peu près ce que Gabriel Attal, le Premier Ministre, a appelé hier,
08:04c'est-à-dire mettre en majorité relative l'ERN
08:07et essayer de construire une autre majorité avec la gauche et le centre droit ?
08:11Ce sera au centre droit de se déterminer,
08:13car nous arriverons secondes dans cette élection, vraisemblablement.
08:17Le Rassemblement National semble avoir un coup d'avance et sera majoritaire,
08:21je pense, relativement.
08:23Mais nous constituerons le premier second groupe.
08:26A partir de là, il appartiendra à nouveau au centre et à la droite
08:30de se déterminer en responsabilité.
08:32Je vous posais la question pour appliquer votre programme.
08:35Vous étiez sur votre programme.
08:36Est-ce que vous pourriez l'appliquer dans cette majorité relative à construire ?
08:40Que vaut-il mieux ? Offrir un espoir aux Français et un cadre stable,
08:44c'est-à-dire celui de la démocratie, de l'état de droit et de l'Europe,
08:48ou lancer les Français dans un programme qu'on ne connaît plus,
08:51qui a changé tous les 15 jours, mais qui est foncièrement,
08:54alors qu'il y a la guerre en Ukraine, anti-européen,
08:58et qui promet un désastre fiscal et économique complet au pays ?
09:02Nous, nous prendrons nos responsabilités.
09:04Nous, les écologistes, nous avons toujours pris nos responsabilités.
09:07Nous ferons au mieux aux autres de faire au mieux avec nous.
09:11C'est ce qu'a dit Marine Tendelier.
09:12Nous serons responsables pour tous, nous.
09:15Aux autres de prendre leurs responsabilités aussi.
09:17Et j'attends, entre autres choses, je le dis comme ça,
09:20effectivement des candidats de centre et de centre droit aujourd'hui,
09:22qu'ils prennent leurs responsabilités.
09:24Et le message est passé ce matin.
09:25Merci Nicolas Berjouan, écologiste, chef de file des écologistes,
09:28qui a pris la parole ce matin pour le nouveau Front populaire
09:31dans les Pyrénées-Orientales.
09:32Bonne journée à vous.
09:33Merci.

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