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00:00Votre invité Arthur Delaporte, bonjour, merci de répondre à France 24.
00:04Vous êtes député socialiste, candidat dans le Calvados.
00:07Que pensez-vous de cette idée de grande coalition ?
00:10Écoutez, moi, je suis candidat aux élections législatives et je défends un programme.
00:14Donc ce programme, c'est un programme de gauche.
00:16C'est un programme qui vise à défendre tout simplement des valeurs que je porte
00:20et qui est aussi un programme d'opposition à Emmanuel Macron.
00:23Donc moi, quand j'entends qu'Emmanuel Macron va prendre la main
00:25pour essayer de former une coalition autour de lui,
00:28je crois qu'il n'a pas vraiment compris le message qui lui a été envoyé par les électeurs
00:32le 9 juin dernier, au soir des européennes,
00:34mais aussi la semaine dernière, au soir du premier tour,
00:37où les candidats macronistes ont été sévèrement sanctionnés.
00:39Donc moi, ce que je dis, c'est que, évidemment, notre objectif de dimanche prochain,
00:43c'est de tout faire pour que le Rassemblement national n'ait pas la majorité à l'Assemblée nationale.
00:49C'est de tout faire aussi pour faire émerger une majorité alternative.
00:52Et c'est au soir du 7 juillet, c'est-à-dire au soir du second tour,
00:57que nous serons en capacité de savoir qui doit prendre le lead
01:00pour former cette majorité alternative.
01:02Et vu les résultats de dimanche dernier et vu les désistements républicains,
01:06j'ai bon espoir que ce soit la gauche qui soit à la manœuvre
01:09et non pas Gabriel Attal qui a été lourdement sanctionné.
01:12Mais dans l'hypothèse où le Front populaire arriverait en tête,
01:16vous aurez forcément besoin d'élargir votre base.
01:20Vous irez chercher qui comme soutien ?
01:23Écoutez, tout est à écrire.
01:25Il faut fermer la porte, aucune option.
01:27Mais aujourd'hui, on n'est pas là pour dire quelque chose qui va se passer dimanche, lundi ou mardi prochain.
01:32On est là pour dire qu'on a une campagne à mener.
01:34On a une campagne qui est à la fois une campagne ferme contre l'extrême droite,
01:37c'est-à-dire qu'aucune voix ne doit se porter sur l'extrême droite.
01:39Mais par ailleurs, tous les électeurs doivent faire en sorte d'empêcher l'extrême droite
01:43de gagner de nouveaux sièges et si possible d'en perdre le plus possible.
01:47Et donc, au soir de ce second tour, on aura la couleur politique de l'Assemblée nationale.
01:52Et c'est à partir de ça qu'on devra bâtir quelque chose.
01:55Mais on ne doit pas construire quelque chose a priori.
01:57Ça serait d'une certaine manière faire l'élection avant de l'avoir faite.
02:00Donc vous ne fermez pas vraiment la porte ?
02:02En tout cas, il ne faut pas fermer la porte, évidemment.
02:05Mais c'est surtout ce que je dis, c'est qu'il ne faut pas l'ouvrir non plus.
02:07Parce que je considère que je me bats pour un projet de gauche, un projet de justice sociale,
02:12un projet qui est une alternative au macroniste.
02:14Et je n'ai pas du tout envie de mener la politique actuelle d'Emmanuel Macron ou de Gabriel Attal.
02:17Je n'ai pas envie de mener la politique de Xavier Bertrand ou de Philippe Juvin,
02:22qui ont soutenu voter la loi immigration qui a été portée par le gouvernement,
02:26qui ont soutenu la casse du RSA et la réforme des retraites.
02:30Et aujourd'hui, je crois que les électeurs ont plutôt envoyé un message
02:32qui va dans le sens d'une politique de justice sociale.
02:35Et donc aujourd'hui, il faut se dire qu'on doit bâtir une politique de pouvoir d'achat,
02:38une politique qui répond aux préoccupations et aux attentes des Français
02:41et une politique qui n'est pas celle qui a été menée depuis ces temps.
02:43Et ça, c'est ma préoccupation principale jusqu'à dimanche prochain.
02:47Donc un, battre le Rassemblement national.
02:49Deux, créer une alternative.
02:51Et c'est autour de ce pôle alternatif que toute majorité que j'espère
02:55et que j'appelle de mes voeux devra se construire.
02:57Même si ça semble impossible,
02:58puisqu'Emmanuel Macron dit qu'il ne sera pas question de gouverner demain avec la France insoumise.
03:02Écoutez, Emmanuel Macron, en fait, ce n'est pas lui qui gouverne.
03:05Lui, le président de la République, ce n'est pas lui qui décide qui est le Premier ministre.
03:09Lui, il propose en fonction d'une majorité à l'Assemblée nationale.
03:11Mais derrière, c'est l'Assemblée nationale qui décidera.
03:14Et c'est les députés qui devront savoir s'ils investissent ou non,
03:17s'ils confirment ou non un gouvernement qui aura une coloration,
03:21je l'espère et je le souhaite et je le crois possible, de gauche.
03:25Et socialiste, j'imagine pour vous, Arthur Delaporte,
03:29c'est vrai que depuis le début du Nouveau Front populaire,
03:32vous êtes toujours refusé de donner une incarnation,
03:35de dire qui serait votre homme, votre femme pour Matignon.
03:40Pourquoi ? Vous attendez de savoir qui, des socialistes ou des insoumis, arriverait en tête ?
03:45Il y a plusieurs raisons possibles.
03:47La première, c'est évidemment que nous sommes une coalition.
03:49Nous sommes un ensemble de partis qui a choisi de faire fide
03:54de quelques points de différence lors des européennes pour aller à l'essentiel,
03:57pour porter un programme d'espoir commun.
03:59Et le sujet, c'est le programme, l'alternative.
04:01Et ce n'est pas la question des personnes parce que nous sommes,
04:03on pourrait dire, une Dream Team.
04:04Je sais qu'il y a dans chaque formation des personnalités qui ont beaucoup de talent
04:08et qui pourraient demain rentrer au gouvernement,
04:11dans un gouvernement de gauche plurielle, comme on pourrait l'appeler.
04:14Et par ailleurs, dire un non, c'est forcément, évidemment,
04:17arbitrer sur quelque chose que les électeurs n'ont pas encore fait.
04:19Donc moi, j'attends encore une fois de voir à quoi ressemblera
04:22l'Assemblée nationale au soir du 7 juillet.
04:25Et j'ai dit également que ça ne pourrait pas être Jean-Luc Mélenchon
04:28parce qu'il était une figure clivante.
04:30Ce qu'il nous faudra pour avoir un ou une première ministre,
04:32c'est une figure qui rassemble, qui permet aussi d'élargir les horizons
04:35et qui est relativement consensuelle parce que l'enjeu,
04:37c'est vraiment d'apaiser le pays après tant d'années de tensions
04:40et des tensions qui ont été encore exacerbées par cette dissolution.
04:43Mais vous avez des noms dans la tête, sans nous le dire forcément,
04:46mais vous avez des noms dans la tête ou pas ?
04:48Il y a plein de personnalités, vous savez, il y a des noms qui sont sortis.
04:51On a parlé, par exemple, de Boris Vallaud, de Valéry Rabeau chez les socialistes.
04:56Il y en a d'autres qui ont été évoquées.
04:57Voilà, on a parlé, Raphaël Glucksmann avait évoqué Laurent Berger.
05:00Mais je sais que dans chaque formation politique, il y a des talents,
05:04il y a des personnalités qui sont en capacité de gouverner le pays.
05:08Et donc, nous sommes, nous les socialistes, un parti de gouvernement.
05:11Nous avons des personnalités d'expérience et de talent.
05:13Et je sais qu'elles seront à disposition d'un gouvernement d'Union de la gauche peut-être élargi.
05:18Une dernière question, Arthur Delaporte, sur les retraits.
05:21Le Front populaire, le nouveau Front populaire, a renoncé à présenter 129 de ses candidats
05:27sur les 415 qualifiés pour le second tour.
05:30Que savez-vous des effets de ces désistements ?
05:32Est-ce que vous ne pensez pas que les électeurs, là, ils voient des accords d'appareil ?
05:36On a entendu une dame parler de tambouille.
05:39Écoutez, moi, ce que j'appelle de tambouille, c'est plutôt le risque d'avoir un gouvernement qui ment aux gens.
05:45Aujourd'hui, ceux qui font de la tambouille électorale, c'est le Rassemblement national,
05:49qui n'est pas clair sur son projet et qui cache, en fait, un gouvernement qui serait autoritaire,
05:53qui serait reniant les libertés fondamentales, qui supprimerait le service public.
05:57Et France 24 serait le premier menacé, évidemment,
06:00qui serait contraire aux droits fondamentaux en reniant les droits des binationaux, notamment.
06:06Donc, vous voyez que ça, pour moi, c'est le véritable danger.
06:08Et donc, derrière, quand on fait un front républicain, quand on procède à des désistements courageux,
06:12comme on l'a fait, vous voyez, dans mon département, dans le Calvados,
06:15il y a Noé Gauchard, qui était candidat insoumis, qui s'est désisté pour permettre,
06:19on l'espère, à Élisabeth Borne de gagner face au Rassemblement national.
06:23Et pourtant, on sait très bien que LFI s'est toujours opposé à la politique du gouvernement Borne,
06:27qu'avec les socialistes, les communistes, les écologistes,
06:29nous avons été les fers de lance de l'opposition à la loi immigration, mais aussi à la loi des retraites.
06:33Et donc, vous voyez bien qu'ici, il ne s'agit pas d'un accord sur le fond de ce qu'on porte,
06:38mais c'est vraiment un accord sur le principe, la défense de nos valeurs, la défense de la République.
06:42Et c'est ça que je salue, et je n'appelle pas ça de la tambouille,
06:44j'appelle ça simplement être cohérent avec une éthique de la politique
06:47et le choix de préserver la République, tout simplement.
06:50Merci, Arthur Delaporte, d'avoir été notre invité.