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00:00 - Du côté de la gauche, on va vous en parler également, on cherche à s'unir malgré les très fortes divergences.
00:05 Un mot d'abord peut-être, Flore, pour résumer l'effroi et l'assidération, y compris au sein des plus proches parmi le gouvernement.
00:13 On a vu les têtes ébahies hier soir, alors que ces mots étaient prononcés par le chef de l'Etat.
00:19 C'est un choix qu'il a fait seul ?
00:21 - Pour l'instant, pas de précisions là-dessus, mais c'est vrai que souvent, en général, le président de la République ne prend pas de décision sur un coup de tête.
00:28 On peut peut-être imaginer qu'il avait réfléchi à cette solution avant. Il y en avait plusieurs, accepté la démission du Premier ministre et, évidemment, cette dissolution.
00:39 Alors, pour ce qui est des réactions, Gabriel Attal, le Premier ministre, qui l'a consulté avant d'annoncer cette dissolution,
00:45 aurait essayé de l'en dissuader en disant "Je suis le Premier ministre, je suis le fusible, accepte ma démission, acceptez ma démission".
00:53 Le chef de l'Etat ne l'a pas entendu de cette oreille. Et puis, selon un cadre d'horizon, Édouard Philippe, le chef du parti, lui, aurait été prévenu une demi-heure avant l'annonce.
01:02 Et apparemment, le parti-horizon, la question se pose de maintenir son parti-horizon dans la majorité.
01:09 Et puis, pour une dernière réaction, Yael Braune-Pivet, la présidente, l'ancienne présidente de l'Assemblée nationale, a, elle, réagi ce matin à cette dissolution. Écoutez-la.
01:19 « Je suis une fervente partisane des accords, des ententes, des recherches de compromis, de consensus. C'est ce que j'ai essayé de faire pendant deux ans à l'Assemblée nationale, avec des forces politiques dissemblables.
01:32 Et donc, moi, je pense qu'il y avait un autre chemin qui était le chemin d'une coalition, d'un pacte de gouvernement.
01:39 Le président de la République a estimé en conscience que ce chemin n'existait pas. Il a pris ses responsabilités et je prends acte de cette décision, évidemment. »
01:48 Voilà, on le voit, une décision qui bouscule l'équilibre déjà fragile de la majorité en majorité relative à l'Assemblée nationale.
01:57 Donc, évidemment, avec ce coup de poker, ce pari, le chef de l'État espère finalement redonner du souffle à son quinquennat, aux trois ans qui restent, puisqu'il est complètement entravé à l'Assemblée nationale.
02:07 Elisabeth Borne, l'ancienne chef du gouvernement, je crois que, dans mes souvenirs, elle a dû avoir recours 23 fois au 49-3 pour faire passer des textes de loi.
02:15 Donc là, le chef de l'État, il espère peut-être un sursaut des Français. C'est ce qu'il dit d'ailleurs entre les lignes dans son intervention hier soir.
02:24 Sauf que ce qu'on voit, c'est que pendant la campagne des Européennes, il n'a pas réussi à mobiliser son électorat.
02:30 Donc, est-ce que ce sera le cas dans trois semaines ? On a vu un valérié dans les sondages qui a stagné, voire n'a fait que baisser.
02:37 On en entend beaucoup dire aujourd'hui qu'il joue avec le feu le chef de l'État français. La question que tout le monde se pose encore au moment où on en parle, c'est quel est le paré qui est fait ?
02:45 Flore et peut-être Bilal aussi.
02:47 En tout cas, c'est une des solutions à ce qui est arrivé cinq fois, c'est la sixième fois aujourd'hui, sous la Ve République.
02:52 Ça n'est jamais arrivé après des élections européennes. Il avait le choix de ne pas le faire, bien sûr.
02:57 Certains disent qu'en fait, c'est une dissolution tactique, c'est-à-dire qu'il veut mettre à mal l'ANUP, qui est en train de se réorganiser.
03:05 Alors, est-ce que ce sera l'ANUP ? On a quand même vu que le PS, qui est arrivé troisième lors de ces élections européennes, Raphaël Glucksmann,
03:12 il a voulu montrer qu'il s'est complètement détaché de Jean-Luc Mélenchon. D'ailleurs, la campagne a été assez violente entre les Insoumis et le PS.
03:20 Donc, Raphaël Glucksmann, ce serait un peu étonnant que tout à coup, et Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, se réunissent de nouveau avec ceux qu'ils ont combattus pendant toutes ces semaines de campagne.
03:31 Il veut aussi mettre LR devant ses responsabilités, parce que là, est-ce que finalement, certains républicains, même s'ils s'y opposent depuis deux ans,
03:38 cette petite musique qui revient, une alliance avec la droite, LR, a priori, veut rester dans l'opposition.
03:45 Et puis, le grand danger, évidemment, c'est que le RN rafle plus de sièges qu'il n'en a déjà, 89 à l'Assemblée nationale.
03:52 Pour obtenir une majorité absolue, il lui faudrait 289 sièges. A priori, ça paraît énorme. Mais bon, les équilibres pourraient être complètement...
04:01 La majorité pourrait peut-être encore moins gouvernée, puisque la gauche pourrait prendre plus de voix, le RN aussi.
04:08 Et finalement, la majorité deviendrait un parti presque à moindre échelle que les autres.
04:15 Oui, si on écoute littéralement les déclarations d'Emmanuel Macron lui-même hier, où il paraphrase un petit peu dans une geste gaullienne,
04:26 c'est d'ailleurs comme ça qu'a commenté Gérald Darmanin, cette décision, en disant aux électeurs, aux Français et aux Françaises en substance,
04:34 "Je vous ai compris, je vous donne donc finalement le choix, comme un geste démocratique, d'éventuellement élire une autre majorité que la mienne".
04:43 Il y a une autre théorie, qui serait celle d'un geste, on pourrait dire, à la Chirac.
04:49 C'est-à-dire, puisque je sens que le RN est en position de prendre le pouvoir, quoi que je fasse,
04:56 eh bien je lui donne maintenant pour qu'éventuellement il se noie face aux difficultés de l'exercice réel du pouvoir,
05:04 et que éventuellement je puisse aider un successeur ou une successrice pour l'élection de 2027.
05:11 Alors évidemment, tout ça on est dans la prospective, personne n'est dans la tête d'Emmanuel Macron,
05:15 et comme vient de le dire Flore, tout ça est extrêmement délicat, c'est la petite dentelle.
05:21 Voilà, annonce qui a provoqué, on l'a vu...