• il y a 3 mois
L'édito de Céline Pina, chaque vendredi à 8h10

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##CELINE_PINA-2024-07-05##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Benjamin Gleize.
00:048h14 sur Sud Radio, soyez les bienvenus si vous nous rejoignez.
00:08Tout de suite on retrouve Céline Pina, bonjour.
00:10Bonjour.
00:10Et votre édito, Céline, selon vous, quel que soit le résultat dans les urnes,
00:14dimanche pour le second tour des législatives,
00:16eh bien la situation politique ne peut que rester instable.
00:20Et vous le dites, le Président porte une lourde responsabilité politique
00:23dans cet état de fait. Expliquez-nous.
00:26Qu'un parti est une majorité absolue,
00:28qu'une coalition hétéroclite d'Union Nationale se forme,
00:32ou que l'Assemblée se révèle ingouvernable,
00:34ces élections ont mis à nu les fractures de la société.
00:37Au point que sur les réseaux, on constate un affolement de mauvais augure.
00:41C'est Arie Halimi, l'avocat engagé auprès de la mouvance décoloniale
00:44qui dit craindre des meurtres de musulmans d'un côté.
00:47De l'autre, c'est la peur de voir les banlieues défendre les sur Paris
00:50en cas d'élection du RN.
00:52Et ces appréhensions trouvent un écho dans chaque frange de la population.
00:56Il y a une forme d'angoisse, d'une décompensation générale.
01:00D'ailleurs, regardez, tout le monde a oublié que dans une quinzaine de jours,
01:03nous accueillons les Jeux Olympiques.
01:05Et tout le monde a oublié aussi un petit peu le road football.
01:07C'est vrai que le sport, c'est dommage parce que ça aurait pu
01:09permettre justement de nous unir un petit peu plus.
01:11Bon, Céline, en quoi le Président de la République
01:15porterait-il une responsabilité particulière dans cette situation ?
01:18Eh bien justement parce qu'il a accéléré le pourrissement
01:21sans même une stratégie pour en sortir.
01:23Les Français lui en veulent car ils pensent qu'il a réagi d'une façon immature
01:27et que la dissolution était un geste de colère, irréfléchi et dangereux.
01:32Sa cote de popularité n'était déjà pas élevée,
01:35maintenant son prestige est atteint.
01:37Or, lorsque la situation politique est aussi instable
01:40et la société aussi divisée,
01:42toute la pression converge alors vers le Président de la République
01:46en tant que garant de la cohésion sociale.
01:48Le Président devient alors le point d'équilibre de la République.
01:52Le problème est qu'Emmanuel Macron est le dernier à pouvoir tenir ce rôle.
01:56Emmanuel Macron, donc la solution, pourquoi ?
01:58D'abord parce qu'il incarne la gestion technocratique du pouvoir.
02:02Les questions de symboles, de culture, d'identité,
02:05il les manipule mais il ne s'y intéresse pas.
02:07Elles n'agissent pas sur lui, il ne les comprend pas en profondeur.
02:11Cela impacte profondément sa capacité à tisser un lien avec le peuple
02:15et donc à apparaître comme une garantie.
02:17Deuxième difficulté, la montée aux extrêmes
02:19fait que l'on peut être élu avec un faible socle de voix au premier tour
02:23tout en se passant de passer justement un contrat avec le peuple
02:26puisque le fait d'être opposé à Marine Le Pen
02:29au second tour de la présidentielle garantit l'élection.
02:32Il suffit donc d'en appeler à la nécessité de faire barrage à l'extrême droite
02:35et le tour est joué.
02:37Inutile de se fatiguer à faire partager une ambition pour son pays.
02:40On peut donc gouverner en étant minoritaire.
02:43C'est déjà en soi un problème démocratique.
02:45Mais c'en est un plus grand encore quand une fois au pouvoir
02:48on agit comme si justement on avait été ou un de l'onction populaire
02:52et que l'on s'abstient de répondre aux attentes
02:54que les gens expriment de façon de plus en plus véhémente.
02:57Là aussi, il y a un problème dans la capacité à tisser un lien avec le peuple.
03:01Or, cette capacité est déterminante quand il faut incarner le rassemblement,
03:05le corps politique de la nation.
03:07L'appel au président comme garant de la cohésion sociale,
03:10des institutions et des principes républicains
03:13ne reposent pas sur des pouvoirs clairement définis.
03:15Pire même, le président doit ici opérer cette transmutation
03:19dans un contexte où ses pouvoirs propres sont très affaiblis
03:23par la situation politique et l'état du pays.
03:26Dans un tel contexte, ce n'est que sur son autorité morale
03:29que repose sa capacité à être un repère pour les Français.
03:34Quelqu'un donc qui pose et incarne les limites à ne pas dépasser,
03:37celui dont on compte sur le sang-froid, la sagesse et le discernement.
03:42Vous comprenez pourquoi, cher Benjamin ?
03:44A mon avis, ces élections ne vont pas refermer,
03:47mais risquent au contraire d'ouvrir une séquence politique
03:50encore plus tumultueuse pour notre pays.
03:52Merci Céline Pinard.
03:57Frédéric Dhabi de l'IFOP, vous nous avez rejoint.
04:00Vous avez entendu à l'instant l'édito de Céline Pinard.
04:03Qu'est-ce qui vous inspire ?
04:04C'est clair qu'au cœur du malaise autour de cette élection,
04:09il y a l'acte de dissoudre.
04:11Qui n'a jamais été compris par personne.
04:14Et Emmanuel Macron a peut-être dissous son image avec cette dissolution.
04:19Quand j'entends Céline parler, oui, de son image
04:21qui a été abîmée dans les enquêtes d'opinion,
04:23c'est le cas à un niveau jamais vu.
04:25Trois défauts, trois représentations ont été amplifiées,
04:30exacerbées par cet acte jugé irréfléchi, risqué voire irrationnel,
04:35qui fait passer le président d'une personne parfois jugée insupportable
04:39à une personne jugée insaisissable.
04:41C'est qu'il ne nous écoute pas, il ne nous connaît pas, il ne nous comprend pas.
04:45Et quand on connaît les liens indispensables entre les représentants,
04:49les représentés, pardon, les Français et le chef de l'État,
04:51c'est particulièrement grave.
04:53Il y a une ambiance de fin de règne alors qu'il y a encore trois ans de mandat.
04:56Il y a cette échance dont parlait votre constitutionnaliste
04:58qu'on ne peut pas dissoudre jusqu'au 10 juin 2025.
05:00C'est vrai qu'une élection, un bulletin de vote, c'est pour changer la vie.
05:03Je reprends le slogan mitterrandien, c'est transformer le quotidien
05:08et le risque d'une majorité introuvable,
05:11d'un gouvernement où il ne se passerait plus rien,
05:13tout ça, ça sera, comment dire, rattaché à la responsabilité du chef de l'État.
05:19Pour revenir sur le rolling, il faut un fils du ciel pour Sud Radio.
05:22On en parlait tout à l'heure avec vous, Frédéric Dhabi,
05:25pour Sud Radio, Le Figaro et LCI.
05:27Vous avez essayé de comprendre sur le front républicain,
05:30voulu par le président de la République, est-ce qu'il peut marcher ou non ?
05:34Ça donne quoi ?
05:36Il a très longtemps très bien marché.
05:39Je ne vais pas remonter à 2002 et au second tour chirac-lupel,
05:42mais même en 2017, sur une centaine de duels majorité RN,
05:46l'URN en avait gagné 7.
05:48En 2022, il ne marchait plus, c'était du 50-50.
05:51Là, quand on regarde nos données fiduciales,
05:54dans les duels majorité RN, on est passé d'un 50-50 à un 53-47.
05:59Le front républicain fonctionne mieux parce que pour beaucoup de Français opposés au RN,
06:03il est aux portes, voire il a mis le pied dans la porte du pouvoir.
06:08Donc, il fonctionne mieux ce qui bénéficie à la majorité,
06:11même si elle n'arrivera pas, bien sûr, à garder sa majorité relative.
06:15Elle bénéficiait également à la gauche,
06:17mais il y a un autre phénomène, Benjamin.
06:19Il y a un phénomène d'amplification des résultats du premier tour.
06:23L'URN a fait 10,5 millions de voix.
06:25La dynamique.
06:27Maintenant, cette dynamique est quand même entravée par les nouvelles configurations.
06:32On est passé de 307 triangulaires à à peine une centaine.
06:36Et la configuration la plus forte, c'est le duel,
06:39qui peut enclencher justement cette logique de front républicain,
06:42tous contre l'URN, un vote d'élimination.
06:45C'est Céline Pinard sur ce front républicain qui marcherait.
06:49Effectivement, actuellement, une réaction ?
06:52Je pense qu'il marche d'un point de vue électoral.
06:55Je pense qu'il ne fonctionne pas d'un point de vue gouvernemental.
06:58Et je pense qu'il recèle en lui un risque énorme.
07:01Vous prenez par exemple le cas d'Avignon.
07:03Vous vous retrouvez à demander à des gens de voter contre un fascisme largement fantasmé.
07:09Et du coup, vous les invitez à soutenir quelqu'un qui a été condamné pour violence,
07:16qui est un antisémite.
07:18Et on ne peut pas combattre le fascisme aux côtés de l'antisémitisme.
07:22Et quand vous mettez les gens dans des contradictions pareilles,
07:26ils ne vous le pardonnent pas.
07:28Et je crois qu'il y a là-dedans...
07:30Comment voulez-vous ensuite tenir une ligne morale
07:33quand vous montrez que quand vos postes sont en jeu,
07:35vous êtes prêts à toutes les compromissions ?
07:38Et là, on est passé d'un compromis nécessaire à des compromissions inacceptables.
07:42Et ça peut aussi mettre en colère une partie de l'électorat.
07:45Céline Pinard, Frédéric Dhabi, vous restez avec nous.
07:47Dans un instant, on va s'intéresser au cas Elisabeth Borne, l'ancienne première ministre.
07:51On va voir un petit peu ce que vous avez justement.
07:53Vous nous dévoilez un sondage ce matin, Frédéric Dhabi.
07:56On va voir qu'elle est plutôt en position favorable.
07:59En tout cas, sur ce second tour, on y revient dans un instant.
08:01Et si je vous rappelle notre invité politique,
08:03l'invité politique de Jean-Jacques Bourdin,
08:05tout à l'heure, 8h30, 9h, ce sera Philippe Ballard,
08:07député RN de l'Oise et porte-parole du Rassemblement National.
08:10A tout de suite.

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