• il y a 4 mois
PLACE AUX FLAMMES du 5 juillet 2024, Flammes, l’émission qui donne la parole aux femmes

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00:00Bonjour Dora, bienvenue et merci d'avoir accepté notre invitation pour Place aux Flammes,
00:11l'émission qui donne la parole aux femmes. Aujourd'hui, on est chez Wila. Wila, c'est un
00:16incubateur de l'entrepreneuriat au féminin qui t'a accompagnée sur un de tes nombreux projets.
00:21Peut-être qu'on y reviendra sûrement plus tard. Est-ce que pour commencer, tu peux te présenter
00:28s'il te plaît ? Merci de m'avoir invitée déjà et bienvenue chez Wila. Je m'appelle Dora Blasberg,
00:34je suis mariée, j'ai un bébé de dix mois et je suis en situation de handicap invisible avec
00:41deux maladies osos. C'est ce qu'on appelle une slasheuse. Il n'y a pas longtemps que j'ai appris
00:47que ça s'appelait comme ça, c'est-à-dire que j'ai plusieurs activités professionnelles,
00:49plusieurs métiers. D'ailleurs, souvent on m'a dit « Dora, enlève quelque chose de ton CV,
00:53on ne sait même pas comment le définir ». Donc, en quelques mots, je suis psychologue du travail,
00:58j'ai fondé en 2020 ProAdapt, je pense qu'on en reparlera après. J'ai créé il n'y a pas longtemps
01:04Dora Blasberg Conseil. Je suis également enseignante vacataire à l'université et j'ai
01:10un petit projet de roman positif dans la tête en ce moment. Trop bien, oui, vraiment beaucoup de
01:16choses et un parcours super inspirant. L'émission s'appelle Flamme, est-ce que tu pourrais nous dire
01:23de qui tu as reçu la Flamme ? Est-ce que tu as des personnes qui t'ont inspirée dans tout ton parcours ?
01:28Comment tu l'as reçue ? Alors la Flamme, il y a plusieurs choses. Donc la Flamme, je pense que je
01:35l'ai reçue un peu comme un coup de massue quand j'ai eu 7 ans, donc l'âge de raison quand on est
01:40gamin, qu'on pense qu'on a la vie devant nous et on est totalement insouciant. Moi, j'avais des
01:45douleurs très importantes. On m'a pris au début pour une rigolote en me disant « c'est dans la
01:49tête », donc j'ai eu cette expérience enfant où j'ai fait de nombreux examens médicaux parce
01:55que mes parents croyaient en moi et m'ont dit « écoute, on te prend en sérieux ». Les médecins pensaient au
02:00début que je m'étais classée la clavicule, donc j'ai eu le truc qui m'a attiré en arrière, des choses
02:03comme ça. Et au fur et à mesure des mois et des examens médicaux, on m'a découvert une maladie grave,
02:08rare, incurable, sans recherche scientifique, donc sans traitement adapté non plus, en tout cas à
02:15l'époque, parce que c'était il y a quelques années maintenant. Et donc c'est vrai que c'est une sorte
02:20de flamme parce que j'ai appris à vivre différemment, parce que j'ai appris à me relever
02:25malgré cette épreuve qui est assez difficile. Et puis j'ai eu la chance d'avoir l'accompagnement de
02:30ma famille, de mes amis de l'époque, où ils ne m'ont pas considéré comme une enfant handicapée,
02:34mais une enfant tout court, mais avec des capacités limitées dans certains domaines. Donc j'ai toujours
02:40été dispensée de sport, je devais vraiment faire attention. Et puis par moment, je ne pouvais pas
02:47écrire par exemple avec ma main droite, parce que ma maladie se concentre sur mon épaule droite,
02:51et donc je devais tout simplement prendre ma main droite avec la main gauche pour manger,
02:57pour me procéder. Et donc j'ai développé aussi le fait d'être ambidextre et d'arriver à ce que
03:02je voulais d'une manière différente. Donc ça c'est la première flamme que j'ai reçue. Finalement,
03:06c'est une flamme à la base négative, cette maladie, mais où j'ai appris à développer
03:12d'autres compétences, à aller au-delà de ce que je pensais impossible, parce que la douleur chronique
03:17c'est juste horrible, la fatigue chronique c'est juste horrible, et pourtant je voulais avancer
03:23dans la vie comme mes autres copains, mes amis, et je voulais faire tout ce qu'eux faisaient aussi.
03:28Donc voilà, j'ai vraiment été de l'avant malgré cette maladie. Donc ça c'est ma première flamme,
03:36et je pense que la principale flamme que j'ai reçue et qui fait que je suis là devant vous
03:42aujourd'hui, je l'ai reçue d'une maman de cœur, maintenant je l'appelle comme ça, qui s'appelle
03:47Mireille Malot. Mireille Malot c'est une femme extraordinaire qui a beaucoup contribué dans le
03:53domaine de l'inclusion pour les personnes en situation de handicap dans la France entière.
03:58Elle a participé notamment à l'écriture de la loi 2005, qui est majeure en termes d'accessibilité
04:02et d'inclusion. Et c'est quelqu'un que j'ai rencontré un peu par hasard, je cherchais un
04:09job d'étudiant, et elle avait posté un job pour s'occuper de sa fille, donc d'auxiliaire de vie,
04:15sa fille qui est polyhandicapée, qui s'appelle Lise. Et donc j'ai candidaté malgré ma maladie,
04:21je me suis dit ok je peux m'occuper d'une personne handicapée le week-end, le soir,
04:24pour me faire un peu d'argent en tant qu'étudiante. Et finalement, d'une rencontre complètement
04:30hasardeuse, ça a été une rencontre merveilleuse, parce que je me suis aperçue que la mère de Lise,
04:35dont je m'occupais régulièrement, c'était une femme incroyable qui portait des projets,
04:41qui porte toujours des projets incroyables pour faire bouger la société dans le domaine de
04:45l'inclusion, le festival Regards Croisés, des concours de bandes dessinées. Et en fait,
04:49grâce à elle, donc j'étais jeune étudiante en psychologie du travail, et bien j'ai pris
04:54conscience que je devais pas cacher mon handicap, parce que j'en parlais pas, et qu'au contraire
04:58c'était une force, c'était un trait de caractère qui me définit finalement, et qui fait que je suis
05:05celle que je suis aujourd'hui, que j'ose aller de l'avant, que j'ose avoir des rêves qui sont
05:10parfois inimaginables dans la tête de certains, où ils me disent mais non tu vas jamais y arriver,
05:15si je vais y arriver, parce que j'ai cette maladie et que j'ai réussi à être là aujourd'hui, donc je
05:19vais arriver à réaliser les prochains rêves. Et cette personne, Mireille Malot, elle m'a transmis
05:23la flamme de croire en mes projets, de croire au fait que le handicap, on s'en fiche, ce qui compte
05:29c'est les compétences, et donc oser dire qu'on peut avoir des compétences malgré une situation
05:32de handicap. Et c'est une merveilleuse femme. Ah ouais, super inspirant. C'est une femme incroyable. Et visiblement,
05:38t'as vraiment justement nourri cette flamme dans tous tes projets. J'aimerais bien qu'on revienne
05:46aussi sur le fait que tu étais maquilleuse. Oui. Est-ce que tu peux nous en parler un peu, nous
05:51raconter une petite anecdote là-dessus ? D'ailleurs, Dora m'a fait un petit look pour les présents très vite fait.
05:57Voilà. Mais est-ce que tu peux nous parler de ça ? Parce qu'effectivement, comme tu disais en off,
06:03l'apparence est hyper important, se sentir physiquement bien, présentable et tout, je trouve
06:09que c'est hyper intéressant. Oui. Alors effectivement, ça a été ma première auto-entreprise quand j'étais
06:13étudiante en psychologie du travail. Donc j'étais, si on résume bien, déjà à l'époque j'étais
06:18slasheuse en fait, je savais pas que ça s'appelait comme ça. Je m'occupais des enfants le mercredi
06:22en péri-scolaire, donc j'étais animatrice avec le BAFA, j'étais auxiliaire de vie les vacances le soir,
06:28le week-end et j'ai développé des compétences dans le maquillage. Donc j'ai suivi des cours de
06:33maquillage professionnel en plus d'être étudiante en psychologie. Voilà déjà à l'époque. Ça fait
06:38beaucoup. Et je sortais avec mes copains et j'avais une vie sociale et voilà. En fait, voilà j'ai
06:44toujours un peu été comme ça. Effectivement, par rapport au maquillage, donc moi à l'époque pour
06:48remettre en contexte, j'étais hyper introvertie, hyper timide. Dès que je prenais la parole, je devenais
06:53rouge. Enfin voilà, j'étais vraiment de ce type de personne-là et je me suis rendu compte qu'il y avait
07:00beaucoup de femmes notamment qui n'avaient pas confiance en elles. Je m'en suis rendu compte au
07:05cours de mes différences d'expérience bénévole et je me suis dit comment je peux les aider. Et je
07:10sortais en fait d'un bac à rappliquer où je me suis ensuite réorientée plutôt dans le social et
07:15dans la psychologie du travail. Et je me suis dit allez bingo, en fait je vais mêler ma passion
07:20pour l'art et la psychologie et le social et donc je vais faire du maquillage professionnel. Tout le
07:26monde m'a dit mais Dora tu te maquilles jamais, tu ne sais pas faire, tu n'y arriveras jamais, vous ne
07:30me connaissez pas. Et donc j'ai commencé ces études qui étaient à Paris. Alors moi j'étais à Tours en
07:35parallèle de ma psycho et je suis devenue maquilleuse professionnelle très rapidement. Et effectivement,
07:40j'ai accompagné des femmes pour rebooster leur estime d'elles-mêmes, les aider à retrouver
07:46confiance en elles-mêmes grâce au maquillage notamment, des femmes qui sortaient de prison
07:51dans des associations, des femmes qui traversaient des épisodes de cancer, des épisodes de maladies
07:56graves, des femmes qui étaient battues, enfin voilà, des femmes au parcours de vie très compliqué. Et en
08:02fait c'était des femmes souvent qui arrivaient pas bien, on en parlait tout à l'heure, quand on va
08:07pas bien souvent on se met en jogging, on veut pas s'habiller, on veut pas se coiffer, on attache
08:11les cheveux n'importe comment, on ne se maquille pas, on ne met pas forcément sa crème et tout ça.
08:15Et en fait quand on se regarde dans le miroir, alors que ça va déjà pas, on est déjà dans un moment
08:19down, et bon on n'apprécie pas notre image, on n'apprécie pas ce qu'on renvoie. Et c'est vrai que
08:24le maquillage ça aide à éliminer un peu la journée, à se dire en fait je suis quelqu'un, en fait j'ai
08:30le droit d'exister, en fait oui finalement j'existe et j'ai des compétences et je peux aller de l'avant.
08:35Et donc c'est comme ça qu'avec le maquillage j'ai aidé ces femmes là, et on avait fait une étude
08:39scientifique avec un neuropsychologue et l'université de Tours à l'époque, pour prouver
08:43justement l'impact du maquillage, donc de l'apparence physique, sur les relations interpersonnelles, et en
08:49fait ça a une grande importance. Comment l'autre nous perçoit, et en 30 secondes un cerveau juge,
08:55c'est des biais cognitifs, donc si on est crasse poutouille, et bien l'autre va attribuer plutôt
09:02de l'incompétence, plutôt des qualités négatives, et donc le maquillage ça a beaucoup aidé des femmes,
09:06et c'était des expériences magnifiques. Ouais, j'imagine que tu as dû voir aussi des visages
09:13s'illuminer, enfin de l'intérieur, et voilà reprendre confiance en elles. Et un de mes plus
09:20beaux souvenirs, c'est bizarre, mais en maquillage c'est une femme aveugle que j'ai maquillée, donc
09:25qui ne voyait pas du tout comment je la maquillais, et je lui expliquais au fur et à mesure ce que je
09:30lui faisais sur son visage. C'est assez compliqué, parce que c'est imperceptible, et pour quelqu'un
09:37d'aveugle qui n'avait jamais vu, parce qu'il y a des personnes qui baignent aveugle, mais elle
09:41elle n'avait jamais vu, elle m'a fait une confiance absolue en me confiant son apparence physique en
09:48fait, et je la maquillais petit à petit, je lui expliquais, et on était dans un contexte professionnel
09:53justement du festival Regards Croisés Métiers Handicap de Mireille Malot dont je parlais tout à
09:58l'heure. Et en fait, petit à petit, il y avait son manager à côté qui a dit mais t'es en train de
10:05devenir resplendissante, et pas d'un point de vue drague, d'un point de vue vraiment, elle s'illuminait.
10:10Et ça c'est mon plus beau souvenir, parce que c'était une personne qui ne voyait pas son apparence
10:14physique, et les autres autour d'elle disaient mais c'est incroyable, t'es en train de t'illuminer, et moi
10:19même je le voyais, et elle m'avait attribué sa confiance, et en fait elle devenait solaire, et
10:24elle était fière de ce qu'elle était devenue grâce au maquillage, qui était très simple, très
10:28light et basique, mais c'était beau de l'avoir rayonné comme ça, et on se dit bah ouais, en fait
10:34l'apparence ça compte pour l'estime de soi, même pour les personnes qui se voient pas comme ça.
10:38Une super belle anecdote, génial. T'as créé depuis 2020, tu disais ProAdapt, qui aide justement les
10:48personnes à reprendre confiance en elles grâce à l'activité physique, là t'as créé aussi un
10:55accompagnement au sein des entreprises depuis je crois un an et demi, est-ce que tu peux nous
10:59en parler un peu plus précisément, et aussi comment toi ça t'accompagne au quotidien vis-à-vis de ta
11:05maladie, etc. Alors si on revient sur le pourquoi j'ai créé ProAdapt en 2020, donc j'ai vécu ce que
11:14malheureusement beaucoup de personnes vivent en ce moment, un burn-out, parce que je pense que vous
11:21avez compris que je donne beaucoup d'énergie dans mes projets et au travail, et voilà j'ai beaucoup
11:26trop donné par rapport à ma santé, à mes capacités, ma maladie, et j'étais heureuse de donner autant,
11:32donc c'est un peu compliqué surtout en tant que psychologue du travail de devoir descendre et
11:37devoir vivre un épisode de burn-out, d'arriver vraiment dans cet état de pas bien, de mal-être,
11:42et donc ma situation de santé au niveau de mes maladies, parce que j'en ai deux en fait, j'ai un
11:47syndrome de SAFO, et une spondylarthrite, se sont vraiment dégradées, et je pouvais carrément plus
11:53bouger le bras droit, je l'avais en écharpe, je pouvais plus rien faire, plus me brosser les dents,
11:57le coiffer, mon bras droit était immobilisable, enfin immobilisé, et en fait j'ai un ami que
12:06j'ai rencontré sur les bancs de la fac des années plus tôt, qui m'a dit Dora tu parles jamais de
12:09ton handicap, tu te plains jamais précisément, mais qu'est-ce que c'est ? Moi je suis enseignant
12:14en activité physique, adapté santé, j'aide les personnes grâce à l'activité physique à retrouver
12:19de l'autonomie, diminuer des douleurs, je peux t'aider, mais dis-moi ce que t'as. Et donc on
12:25n'a pas ciblé sur qu'est-ce que j'ai d'un point de vue médical, le SAFO, la spondy, parce que chacun
12:30a des manifestations différentes des maladies, c'est quel mouvement je pouvais faire, quel
12:35mouvement je ne pouvais pas faire, qu'est-ce qui me générait de la douleur. Et donc il m'a fait
12:38faire des exercices tout simples, lever les bras comme ça quelques secondes, vers le haut, sur les
12:41côtés, et là je me suis rendu compte que vraiment j'étais dans un état de santé catastrophique
12:46parce que je pouvais même pas lever le bras droit quelques secondes, ça me faisait vraiment mal.
12:50Et il m'a conseillé des activités physiques. En quelques semaines, sans vous mentir, en quelques
12:55semaines, ma situation de santé a changé. Déjà j'ai retrouvé du bien-être, j'ai retrouvé des
13:00capacités, j'ai retrouvé de l'autonomie, et puis petit à petit j'ai pu me rebrosser les cheveux
13:03avec ma main droite, la réutiliser, etc. Et au bout de quelques mois, vraiment j'avais plus mal, et j'ai
13:09même arrêté les médicaments anti-douleurs, et j'ai été voir mon spécialiste, mon rhumatologue, il a dit
13:14bah c'est génial, bah arrête quoi. Et je lui ai parlé d'activités physiques, il m'a dit mais oui, on
13:19avait tendance à dispenser de sport pendant des années, et maintenant on prône justement
13:23l'activité physique adaptée, mais il n'y a pas beaucoup de structures qui accompagnent. Et donc
13:27c'est comme ça que j'ai eu l'idée de créer ProAdapt. Donc mon ami d'enfance, je lui ai dit
13:31et chiche, on crée un truc pour aider les millions de français qui souffrent de leur santé, que ce soit
13:37de maladie, de handicap, de poids, d'âge, pour les aider à retrouver du bien-être, les aider à être
13:43mieux dans leur corps, parce que quand on est bien dans son corps, on est aussi bien dans sa tête,
13:47enfin voilà, retrouver du peps, c'est tout ça. Et donc je me suis lancée dans l'aventure
13:50entrepreneuriale à côté de mon CDI en tant que psychologue du travail. Donc j'ai eu l'idée, tout
13:56de suite j'ai dit à Beranger, donc mon co-fondateur, c'est quelque chose où on ne va pas forcément
14:01aller chercher le business. Moi je ne voulais pas avoir ces valeurs de faire de l'argent sur le dos
14:06des personnes qui ne vont pas bien, je veux juste aider les personnes qui ne vont pas bien. Donc j'ai
14:10tout de suite eu l'idée de créer une innovation digitale, où en fait les bénéficiaires, donc les
14:15clients, mais nous on préfère les appeler des bénéficiaires, remplissent un check-up des capacités
14:19digitales. Donc est-ce que je peux tourner la tête à gauche, est-ce que ça me génère de la douleur,
14:23est-ce que je peux lever le bras, etc. Très précis. Et ensuite j'ai créé un algorithme, enfin j'avais
14:28l'idée de créer un algorithme qui me fait matcher des mouvements bénéfiques pour la santé en
14:33fonction des capacités. Donc j'avais l'idée, mais je ne savais pas du tout comment la faire,
14:38je ne suis pas de la tech, et je n'étais pas entrepreneur d'une manière structurée dans
14:42ma vie. Et donc c'est là que Wila est apparue, parce que j'ai remporté un appel à projet pour
14:48rejoindre les Sprinteuses, qui est un de leurs programmes, et en fait ça m'a permis de tout
14:53structurer du départ et de passer d'une idée, alors j'étais un petit peu avancée dans mon idée,
14:59mais de passer d'une idée un peu farfelue à une véritable innovation digitale, un véritable
15:05produit qui est maintenant accessible à tous. Donc ça, ça existe. ProAdapt accompagne des
15:09dizaines de personnes, et on a des personnes qui ont soit eu des graves accidents de vie,
15:14soit des accidents au travail, soit des maladies dégénératives, soit qui souffrent de leur poids.
15:20J'ai même reçu un appel un jour en me disant, Doura, je suis dans une situation de santé dramatique qui
15:24sent pire, mon médecin m'a dit de choisir entre la vie et la mort. Est-ce que tu peux m'aider à
15:28vivre, parce que j'ai choisi de vivre. Oui, on va essayer. Mais voilà, c'est une personne qu'on a
15:35accompagnée petit à petit à faire de l'activité physique dans son lit, puis assis, puis debout,
15:41et en fait c'était une personne qui pouvait marcher mais qui n'en avait plus la force. On ne promet pas
15:47aux paraplégiques de retrouver l'usage de leurs membres, c'est pas du tout ça, c'est retrouver
15:51les capacités pour de l'autonomie, du bien-être, améliorer le sommeil, améliorer l'énergie qu'on
15:58a au quotidien grâce à l'activité physique. Et c'est vrai qu'on a des belles expériences de vie,
16:02d'accompagnement, donc ça c'est merveilleux. Et sauf que je me suis rendu compte que j'ai du mal,
16:09en termes de valeur, de développer ce service, qui est payant même si c'est que 39 euros pour
16:15un an, c'est rien. Mais j'ai du mal à vendre, je ne suis pas une commerciale du tout, et je
16:21préfère offrir, je préfère organiser des actions de sensibilisation gratuitement, d'une manière
16:26pro bono. Donc en fait j'ai un autre business plan maintenant, je vais chercher des subventions,
16:31je vais chercher des entreprises qui peuvent nous aider, des appels à projets où je récupère de
16:37l'argent et je propose gratuitement ces accompagnements-là ou ces sensibilisations-là.
16:42ProAdapt est en train de se réorienter, justement comme tu l'as dit, pour intervenir en entreprise
16:46plus, parce que là j'ai aucun scrupule à les proposer des interventions payantes en entreprise,
16:53et en plus je leur dis, vous voyez, c'est génial parce que quand vous faites appel à ProAdapt,
16:57on a des compétences dans la santé, dans la prévention des troubles musculo-squelettiques,
17:00toutes ces compétences que j'ai développées, en plus de la psychologie du travail. Je vous
17:05les propose, je vous les mets à disposition, l'inclusion des personnes en situation de
17:07handicap, tout ça je vous les mets à disposition, et en contrepartie, on organise des actions pro-bono
17:12sur le territoire français pour les personnes qui ne vont pas bien. Donc il y a une véritable
17:15stratégie RSE qui est plutôt très très bien vue côté entreprise en plus.
17:37Et justement en entreprise, est-ce que tu aurais des conseils ou une approche un peu
18:03particulière justement sur l'activité physique au travail, parce que bon, c'est vrai qu'on reste
18:08toute la journée devant un ordi, on n'a pas trop tendance à bouger, machin et tout, et aussi
18:14l'inclusion des personnes en situation de handicap ou qui souffrent de maladies chroniques, etc. Est-ce
18:20que tu as une approche par rapport à ça, des conseils à nous donner ? Je sais pas, voilà.
18:26Oui, alors c'est deux sujets qui peuvent paraître complètement distincts, l'activité
18:33physique, la santé, la prévention et l'inclusion des personnes en situation de handicap. Parfois
18:37j'ai la remarque et je leur dis ben non, en fait, puisque un salarié qui a des spécificités de
18:42santé, handicap ou autre, peu importe, s'il est bien au travail parce que l'employeur prend en compte
18:49ses spécificités de santé, donc par exemple, une personne en situation de handicap, un salarié
18:53handicapé, et bien l'employeur va adapter son rythme de travail, va adapter son environnement
18:57de travail, va oser être bienveillant avec lui, parler de ses capacités, de ses soucis de santé,
19:04si le salarié souhaite en parler, etc. Il va être bien au travail, donc il va être performant, avec
19:09son équipe aussi, et donc il va être en bonne santé et ensemble, ils vont pouvoir atteindre les
19:14objectifs, les capillaires de l'entreprise. Donc en fait, finalement, tout ce qui est inclusion,
19:18santé, prévention, c'est un peu mêlé. Pour les sujets du bien-être, de la QVCT, c'est hyper à la
19:24mode, notamment avec la semaine en juin, la QVCT et la performance pour atteindre les capillaires
19:28de l'entreprise. Après, par rapport à l'activité physique, souvent on me dit, moi je ne suis pas une
19:33sportive, avec l'actualité des JO, le sport c'est pas pour moi, j'ai pas la capacité, j'aime pas ça,
19:39etc. Il y a une vraie distinction qu'on oublie entre le sport et l'activité physique. L'activité
19:46physique, ce qui compte, c'est bouger, même si c'est un petit peu, pour sa santé. C'est-à-dire que, moi
19:51qui ai une maladie aux os, si je suis en crise, je peux faire quelques mouvements, même si
19:57c'est deux minutes, c'est déjà bien, parce que j'ai bougé en fonction de mes capacités du jour. Si
20:02finalement ma crise s'arrête et que trois jours après je vais mieux, je fais une séance de
20:0620 minutes, d'une demi-heure, d'une heure, et c'est bien aussi. Si le lendemain ça va de nouveau pas,
20:10je refais 2-3 minutes et c'est très bien. Donc il n'y a pas d'histoire de culpabilisation, il n'y a pas
20:15d'histoire de performance. Alors que dans le sport, on va chercher à dépasser ses capacités, faire
20:21mieux, courir plus vite, courir plus longtemps que soi-même, que les autres, et puis aller poster
20:26sur les réseaux, ah là là j'ai couru trois kilomètres en je sais pas combien de temps, être fière, allez
20:30ouais on va se booster, etc. Et on va vraiment aller chercher la performance, se dépasser, etc. Et c'est
20:35là où les personnes qui ont des soucis de santé, ont des problématiques et disent c'est pas pour
20:40moi, c'est parce qu'elles n'ont pas envie de se dépasser dans ce champ-là, ou elles n'en sont pas
20:44capables. Et donc l'activité physique, vraiment, il n'y a pas de stress, vous inquiétez pas, juste
20:50bougez pour votre santé en fonction de vos capacités. Et donc c'est ça qu'on propose au
20:53travail, parce que quand on est effectivement en travail sédentaire, en télétravail ou devant son
20:59ordinateur toute la journée, tous, tous, tous, le soir on a mal à la nuque, on a des raideurs dans les
21:04épaules, ça va pas. Et donc l'activité physique, on va pas courir un marathon entre milliers d'oeufs
21:08et tout transpirant, et de revenir tout rouge à la réunion de 14 heures, c'est pas du tout. Simplement
21:13on peut faire des mouvements des jambes, par exemple pendant qu'on est en visio, qui sont très
21:16discrets, qui permettent de faire circuler le sang et de pas avoir les fourmis dans les jambes en fin
21:22de journée. On peut faire des mouvements des poignets, des doigts, des épaules, muscler les
21:27muscles profonds, par exemple aussi pour la tenue du haut du corps, de la colonne vertébrale, etc.
21:33En fait, tout simplement agir en prévention des trous musculo-squelettiques ou des méfaits de la
21:38sédentarité grâce à l'activité physique, sachant que les TMS, c'est la première cause de maladies
21:43professionnelles en France, donc qui sont évitables et qui représentent des milliards de dépenses de
21:49la Sécurité Sociale et des entreprises, parce que malheureusement les TMS amènent aussi à des
21:53incapacités, donc des invalidités, des licenciements pour inaptitudes, ce genre de choses, des choses
21:59qui sont évitables à la base, donc il est temps d'agir là-dedans. Et d'ailleurs le gouvernement a
22:04mis en place des exonérations URSAF pour agir dans le domaine de la santé et de la prévention
22:11grâce à l'activité physique, parce qu'il se rend compte qu'il ne faut pas agir qu'après en curatif,
22:16il faut agir en prévention absolument. Et c'est là où, avec ProAdapt, on intervient. Et en plus,
22:21c'est des moments conviviaux, on passe des bons moments, les salariés repartent avec des véritables
22:25clés opérationnelles de comment prendre soin de leur santé en quelques minutes, donc c'est
22:30sympathique ces interventions-là. Oui, et puis il y a vraiment aussi cet enjeu d'être bien dans
22:35sa tête quand on est bien dans son corps, c'est hyper important. Et moi je trouve ça super
22:40intéressant, ton approche sur l'activité physique et pas le sport comme on l'entend, en tant que
22:45performance, le chrono, se dépasser et tout. Justement, on va pas mettre la jambe en l'air en
22:51position de yoga, en tenue de travail, tu vois, si on est en costard ou quoi, ou être ridicule
22:55devant ses collègues, c'est pas le but. C'est juste bouger un petit peu pour sa santé, pour
23:00préserver les TMS. Et voilà, qu'on puisse être... En fait, comme tu dis, quand on est bien dans son corps,
23:05on est bien dans sa tête et du coup on n'est plus performant. Si on prend deux minutes ou cinq
23:09minutes de pause pour faire quelques mouvements, déjà on peut aller aux toilettes, on peut aller
23:13boire, parce que des fois on enchaîne les réunions et puis on oublie tout ça, alors qu'on en a besoin.
23:16Et en fin de journée ou en fin de matinée, on se dit, oh j'en peux plus. Mais non, mais en fait on peut prendre une petite pause juste avant.
23:21Et puis en plus, après on est performant, parce qu'on a oxygéné le cerveau, parce
23:28qu'on a osé prendre 30 secondes ou une minute ou deux minutes de pause. Et puis le soir, on est bien,
23:32on arrive du coup aussi à couper entre la vie pro et la vie perso, on arrive à avoir un bon équilibre,
23:37on se sent bien le soir quand on rentre chez soi, ou quand on ferme l'ordinateur si on est en télétravail.
23:42C'est hyper important. Et que ce soit accessible à tous. Oui, tout à fait. C'est des
23:48petits exercices hyper simples à mettre en place, qui sont adaptés en fonction de chacun et ça c'est
23:54hyper important. Justement, est-ce que sur la vision de l'activité physique et du sport, qui
24:00sont du coup deux choses différentes, tu vois un peu un changement des mentalités, je sais pas, dans
24:05les médias, dans les gens que tu rencontres, justement au gré de tes rencontres, de tes
24:10formations et tout. Je pense notamment aux Jeux Olympiques et Paralympiques. Grosse actualité.
24:16Justement, ils essayent de faire des jeux les plus inclusifs possibles et tout, est-ce que pour toi
24:22ça te parle ? Tu trouves que c'est bien ? Est-ce que ce qui est fait c'est bien ? C'est quoi ton
24:27point de vue là-dessus ? Alors, c'est un point de vue personnel, bien sûr, qui n'engage à rien. C'est une
24:32belle actualité. Ça fait bouger la France, ça fait bouger les choses. Je pense que ça fait aussi bouger,
24:37même si c'est pas assez aux yeux de beaucoup, tout ce qui est accessibilité des transports, des
24:41événements. En tout cas, on en parle. Il n'y a peut-être pas tout qui est fait, mais ça permet de mettre le
24:46doigt dessus. Et au niveau international, on va voir vraiment vraiment le doigt qui est mis dessus.
24:51Maintenant, on est vraiment ciblé sport dans les JO et dans les Jeux Paralympiques. Et j'ai des très
24:57bons contacts avec les organisateurs des Jeux Paralympiques, par exemple, et notamment des
25:02contacts personnels avec certains interlocuteurs que je ne vais pas nommer pour garder la
25:06confidentialité, mais depuis la création de ProAdapt, des personnes que je connais vraiment
25:10personnellement et qui m'ont dit c'est génial ce que tu fais avec ProAdapt. Mais nous, on ne peut pas te
25:15soutenir d'un point de vue officiel, puisque notre message qu'on doit transmettre, c'est faites du sport
25:20en club. C'est ça les JO et les Jeux Paralympiques. Donc, il y a encore beaucoup de personnes qui ont des
25:26handicaps ou qui ont des spécificités de santé qui disent c'est génial ce qu'on va voir à la télé
25:31ou alors on peut peut-être avoir des places pour aller voir des événements, mais ça reste du sport
25:36en club. Et en fait, il y a des millions de personnes qui souffrent et qui n'osent pas aller en club parce
25:42qu'elles n'aiment pas leur apparence physique, elles n'aiment pas ce qu'elles reflètent. Elles se trouvent trop
25:45grosses, elles se trouvent trop handicapées, elles ne se trouvent pas assez bien par rapport aux autres,
25:50elles ont un véritable problème d'estime d'elles-mêmes et donc elles ne vont pas aller en club pour ça
25:54ou alors elles pensent que le club n'est pas adapté à leurs soucis de santé. Donc, il y a encore du
25:59chemin à faire dans bouger pour votre santé. Ce n'est pas que du sport en club, ça peut être de
26:05l'activité physique chez soi ou en extérieur ou en club ou en entreprise. Donc, il y a un message à
26:12transmettre encore dans ce domaine-là. Mais ça fait bouger les choses et ça c'est positif.
26:17Ouais, trop bien. Est-ce que tu aurais quelque chose que tu veux aborder ? Je pense qu'on va bientôt
26:23arriver à la fin de cet épisode. Un message à faire passer, je ne sais pas, soit pour quelqu'un
26:29qui a envie de se lancer dans l'entreprenariat, qui a plein d'idées, plein de choses qu'elle a
26:33envie de faire mais qui ne sait pas trop comment faire, ou alors à la petite Dora que tu étais
26:39quand tu étais enfant et qui se regarde comme ça, ou je ne sais pas, des personnes qui
26:46justement ne savent pas trop comment bouger, qui cherchent à avoir une activité physique.
26:53Qu'est-ce que tu voudrais leur dire ? Alors, en conclusion, franchement c'est merveilleux de
27:01vivre l'aventure que je suis en train de vivre. Je suis hyper honorée chaque jour de rencontrer des
27:07personnes comme Flamme, comme Ouïla, ou peu importe qui. En fait, quand on a une ouverture d'esprit,
27:14quand on a une position de bienveillance et qu'on croit véritablement qu'il y a des belles choses
27:19dans la vie, on fait des merveilleuses rencontres. Donc ça c'est une première chose. Et en entreprise,
27:24comme nos accompagnements aussi au prix des particuliers, me font vivre des véritables
27:29belles aventures. Quand je fais des interventions sur un handicap, sur deux arrivent au cours de la
27:33vie, comment réagir en entreprise ? Comment un manager peut gérer ce sujet concrètement du
27:39handicap en entreprise ? Comment il ose aborder la question du handicap ? C'est pas
27:46grave s'il n'a pas les bons mots, mais au moins qu'il a une posture, qu'il a une bienveillance,
27:49qu'il a sa porte ouverte, qu'il est ouvert au dialogue. Et les témoignages qu'on a des managers,
27:54des salariés, de l'impact de nos interventions, on se dit ça c'est chouette. Parce qu'au moins
27:59on participe un petit peu à l'évolution des mentalités. Mon message que je veux transmettre
28:03par rapport à ça, c'est vraiment, je crois, on peut voir des petits pas. C'est-à-dire que moi je
28:08fais des petits pas, j'ai pas des gros chevilles et j'ai pas ma prétention de dire que je fais
28:13des choses immensément, qu'ont un grand impact. Mais voilà, je fais des petites choses et
28:18modestement je contribue à l'évolution des mentalités dans le domaine de l'inclusion,
28:22de la prévention, de la santé au travail. Et ça c'est agréable, c'est chouette de voir que ça
28:28fonctionne, que ça a un véritable impact. Et aux personnes en général, j'aimerais dire qu'il faut
28:35oser rêver, oser imaginer un champ des possibles qui parfois paraît impossible. Retrouver son âme
28:43d'enfant justement. Parce que quand on est enfant, on a une pensée imaginaire, on se dit je voudrais
28:47faire tel métier, je voudrais faire ça, je voudrais réaliser tel rêve. Et avec l'adolescence, avec la
28:53vie d'adulte, on a plein de contraintes, plein de réalités qui nous tombent sur le coin du nez. Et
28:56on passe très vite à la pensée rationnelle. Ah non, mais si je fais ça, j'ai tel emprunt, je ne vais
29:01pas y arriver, je n'ai pas les compétences, etc. Oui d'accord, mais comment tu peux réaliser tes rêves,
29:06oser avoir des rêves et comment tu peux les réaliser, identifier des personnes ressources,
29:10des personnes qui ont atteint ces rêves, comment ils y sont arrivés. Mets-toi en place, tout un
29:14cheminement d'étape par étape, développe des compétences, entoure-toi de personnes ressources
29:19qui sont merveilleuses. Et il y a des belles choses qui sont possibles. Donc oser rêver,
29:22oser atteindre ses ambitions et ses rêves. Merci beaucoup, vraiment, tu as un parcours
29:28super inspirant, plein de projets, plein de choses que tu as faites hyper différentes et c'est
29:35vraiment super inspirant. Moi je retiens vraiment ton optimisme justement pour une société plus
29:40inclusive, ton engagement auprès des personnes qui souffrent, qui sont en situation de handicap
29:47et qui ont envie de bouger, de mieux vivre à la fois dans leur corps et dans leur tête. Et
29:53franchement, moi ça me touche vraiment personnellement, donc hyper inspirant. Merci
29:58beaucoup. Merci. On pourra peut-être mettre les réseaux de ProAdapte. Oui, n'hésitez pas à me
30:02contacter, même sur LinkedIn. Je suis à disposition. Sur LinkedIn, en description de la vidéo. Merci
30:10encore et merci aussi à Willa de nous avoir accueillis et puis à bientôt. Merci beaucoup,
30:15à bientôt.

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