Olivier de Keranflec’h - Législatives 2024 : comment les élections sont perçues en Allemagne ?

  • le mois dernier

Aujourd'hui dans "Punchline", Olivier de Keranflec’h et ses invités débattent de ce que pensent l'Allemagne des élections législatives en France.
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Transcript
00:00Il y a des résultats des législatives qui vont être scrutés chez nos voisins européens,
00:04notamment en Allemagne, qui s'inquiètent de voir son partenaire affaibli.
00:09Le chancelier allemand, Olaf Scholz, s'inquiète de voir, selon ses mots,
00:12un gouvernement dirigé par un parti populiste de droite.
00:15On va aller à Hambourg, justement.
00:16Alors, vous allez nous le dire dans un instant.
00:19Alors, ils s'inquiètent peut-être moralement par rapport au référentiel moral d'Olaf Scholz.
00:24Mais globalement, une France faible, c'est une bonne nouvelle dans leur schéma à eux,
00:28c'est une bonne nouvelle pour l'Allemagne.
00:29Au football, j'aurais pu vous suivre.
00:31Après, pour l'Europe, je ne sais pas.
00:32Mais justement, on va en parler.
00:33On va retrouver nos envoyés spéciaux, Cyril de Lavaurinerie et Cédric Chasseur.
00:38Ils sont à Hambourg.
00:39Mon cher Cyril, bonsoir.
00:41Dites-nous, est-ce que les Allemands regardent de près ce qui se joue en France ?
00:47Vous nous entendez bien, mon cher Cyril ?
00:50Alors, on ne va pas se mentir.
00:52Je vous entends parfaitement.
00:54On ne va pas se mentir.
00:55Les Allemands, actuellement, sont beaucoup plus préoccupés par le match
00:58Allemagne-Espagne, quart de finale de l'Euro,
01:00qui se déroule actuellement que par les élections législatives en France,
01:04même si les journaux relèvent bien évidemment l'actualité politique en France.
01:08Avec le journal, notamment, Die Welt, je vous montre une ligne des pages de ce journal
01:14avec Jordan Barbella, interviewe-fleuve du leader du rassemblement national,
01:20Tischlin der Kandidaten der Wahrheit.
01:22Ça veut dire que je suis le candidat de la vérité.
01:26Une façon aussi pour les Allemands de découvrir le leader du rassemblement national.
01:31Des Allemands que j'ai croisés qui ne sont pas surpris par la montée du populisme de droite en Europe.
01:36Mais c'est vrai qu'au plus haut sommet de l'État, on s'inquiète de la montée du rassemblement national.
01:40Olaf Scholz a parlé au cadre du parti, c'était il y a quelques jours,
01:45pour dire qu'il était inquiet.
01:46Préoccupations également privées.
01:48Je croise les doigts, dit-il, pour que les Français que j'aime parviennent à empêcher
01:52un gouvernement dirigé par un parti populiste de droite.
01:55Fin de citation.
01:57Et puis, la presse allemande croit savoir qu'il y a des échanges réguliers
02:01entre le président de la République, Emmanuel Macron, et Olaf Scholz.
02:04Donc on peut dire qu'on oscille en Allemagne entre une préoccupation raisonnable
02:08et une inquiétude avec le principal partenaire européen pour la construction,
02:12bien évidemment, de l'Europe qui continue avec l'Allemagne.
02:14Merci beaucoup, mon cher Cyril Delamorenri.
02:16Avec Cédric Chassol, on a un petit problème de son.
02:18Peut-être que vous pouvez essayer de le régler,
02:21puisque si vous êtes à Hambourg, c'est pour suivre avant tout l'Euro de football.
02:25Dans moins de trois heures, les Bleus enquêtent d'une revanche,
02:27vous le savez, face au Portugais.
02:28On essaiera de retrouver Cyril Delamorenri à la fin de cette émission,
02:31mais avant Arnaud Benedetti, l'Allemagne qui s'inquiète de voir son partenaire affaibli.
02:36En tout cas, officiellement.
02:37Louis Dragnel nous disait à l'instant, il n'y a pas forcément.
02:40L'Allemagne peut aussi se réjouir de voir une France qui s'affaiblirait dans son logiciel.
02:46Je ne sais pas ce qu'on appelle par affaiblissement.
02:48Est-ce qu'il considère que la victoire éventuelle du Rassemblement national
02:52constituerait un affaiblissement de la France ?
02:55Je pense qu'il s'inquiète peut-être du fait qu'en effet,
02:58le Rassemblement national sur la relation à l'Union européenne
03:03a certainement un logiciel qui est quand même différent
03:06de celui d'Emmanuel Macron et de la majorité sortante.
03:11Il y a peut-être ça aussi.
03:12Ensuite, l'affaiblissement, c'est plutôt l'affaiblissement.
03:15S'il y a affaiblissement, c'est l'affaiblissement.
03:16Si éventuellement, dimanche soir,
03:20il n'y avait pas de majorité très claire qui était issue des urnes,
03:24et là, il y aurait un affaiblissement institutionnel qui serait réel
03:27et qui, évidemment, poserait problème également
03:30pour la relation de la France avec ses partenaires et notamment son partenaire allemand.
03:35Mais je ne suis pas loin de rejoindre ce que dit Louis Dragnel.
03:37C'est que l'Allemagne, d'une certaine façon,
03:42pourrait trouver que cet affaiblissement finalement de la France
03:45fait d'une certaine manière ses affaires sur un certain nombre de sujets.
03:48Faut-il encore définir, effectivement,
03:49que vous l'avez souligné à nos bénédictés à l'instant,
03:52quel serait l'affaiblissement de la France ?
03:54C'est quoi une France sans majorité absolue à l'Assemblée nationale ?
03:57C'est une France avec le Rassemblement national, finalement,
04:01avec qui il y a une majorité absolue ?
04:03Voilà, c'est en tout cas le scénario que craint Olaf Scholz.
04:06Puisqu'il s'inquiète de la montée des prises.
04:08Alors, pour l'Allemagne et pour beaucoup de nos partenaires européens,
04:11peut-être pas M. Orban,
04:13mais une des grandes raisons de leur inquiétude,
04:16c'est que parmi les pays qui s'intéressent beaucoup
04:17aux élections législatives actuelles,
04:19il y en a un, qui est la Russie, qui a pris officiellement position.
04:22La Russie a fait...
04:23Le ministère des Affaires étrangères russe, le Kremlin, a dit
04:27qu'il soutenait le Rassemblement national
04:29et qu'il voulait voir ce parti gagner les élections législatives
04:32pour que la France sorte des dictates de Washington et Bruxelles.
04:36Donc, évidemment, dans un contexte où l'Europe est gravement menacée
04:39par la Russie du Kremlin,
04:42évidemment que les partenaires européens ont peur de cette perspective.
04:46C'est un peu une ingérence, je ne sais pas.
04:47Oui, parce que...
04:49Est-ce que ça rendrait service au Rassemblement national ?
04:51On peut se poser, quand même.
04:52Arnaud Bénédict.
04:53C'est très intelligent, le service diplomatique de la Russie.
04:58Et souvent, quand ils font...
05:00C'est une forme de baiser de la mort.
05:02Et souvent, c'est pour discréditer.
05:05C'est un faux soutien.
05:06Allez, on va marquer.
05:07On est en mesure de se poser la question.
05:08Non, réellement, si ça avait été en faveur d'Emmanuel Macron,
05:12tout le monde aurait dit sans hésiter.
05:14Peut-être.
05:14C'est un baiser de la mort.
05:16Mais ils avaient fait ça pour François Fillon.
05:18N'attendons pas.
05:18Pour Donald Trump aux Etats-Unis.
05:20Donc, on peut avoir les deux analyses.

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